Fiction: Lilas

Des pertes et des séparations, Sakura en a connu, plus qu'elle n'en aurait souhaité, plus violentes qu'elle ne croit pouvoir le supporter. Mais lorsque dix ans après le départ de Sasuke, Naruto se met en tête d'aller le chercher, et que l'Akatsuki se met à menacer la paix, Sakura n'a plus d'autre choix que de s'allier à Shikamaru et aux militaires du Pays du Feu. Peut-être pourra-t-elle ainsi retrouver Naruto et Sasuke... UA
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hane-chan (Féminin), le 13/08/2019
Il devrait y avoir un peu de remous dans ce chapitre.
J'espère que l'histoire vous plaît toujours autant.




Chapitre 12: L'art est une explosion



Kakashi fit signe à Kiba d'approcher, désignant la bombe d'un coup de tête dont le minuteur affichait trois minutes et cinquante-sept secondes. Kiba éclaira l'engin sans se risquer à y toucher. Il sortit son attirail de son sac et commença précautionneusement à soulever le cadran pour observer l'agencement et les connectiques des fils. Un soupir, une inspiration. Une goutte de sueur perlait sur son front. Sakura s'assit à côté de lui, lui épongeant aussi sereinement que possible le visage. Plus personne n'osait bouger.

Trois minutes et trois secondes. Le temps pressait, mais le moindre faux mouvement, la moindre erreur, et ils explosaient tous. Finie, leur quête pour sauver Gaara, et le ramener à Suna. Fini, leur souhait de mettre un terme aux agissements de l'Akatsuki. Fini, l'espoir de ramener Sasuke et Naruto à Konoha. Finis, les instants de bonheur, les doutes, les peurs et les presque " Je t'aime " à Shikamaru.

Deux minutes et trente-six secondes. Sakura essuya de nouveau la transpiration de Kiba, jeta un regard en coin à Kakashi qui oscillait entre fixer l'horizon noir sous le couvert des arbres, et Kiba qui réfléchissait du mieux qu'il pouvait. Puis, elle l'arrêta d'une pression sur l'épaule.

- Je crois qu'il y a du poison dans la bombe.

Kiba ficha ses yeux dans les siens à une vitesse ahurissante. " Dis-moi que c'est celui pour lequel tu as l'antidote " semblaient-ils la supplier. La mine inquiète, fronçant les sourcils, incapable de confirmer ou d'infirmer, Sakura se contenta de rester à ses côtés. S'ils devaient mourir, c'était ensemble. Au-delà, c'était sa confiance qu'elle plaçait en lui, le démineur, un " Ne merde pas, s'il te plaît " qu'elle lui murmurait.

- Tu connais les bombes de Deidara ?
- Elles sont extrêmement complexes. Même pour un as comme moi... Faites de C4, son explosif préféré, mais toujours une subtilité en plus à chaque nouvelle. Là par exemple, il y a un système en série et en dérivation. Déjà utilisé. Pas celui des manettes, ni du poison. Il faut que je m'assure d'où passe le courant. Et surtout que c'est pas le fil qui cause l'explosion que je coupe.

Une minute seize.

- Si tu te le sens pas...

Kiba la jaugea. S'il ne se le sentait pas, ils allaient y passer. La seule possibilité pour éviter d'inhaler un nuage de poison, c'était de le souffler plus loin. Une explosion aurait pu faire l'affaire, mais celle-ci allait tout envoyer dans toutes les directions, et surtout sur eux. Et si le poison et l'explosion ne suffisait pas... L'Akatsuki les achèverait. Sinon, l'armée de la Rivière. Sans parler du champ de mines qui s'étendait devant eux. Tout pour que le nuage de poison parte droit sur eux, si les explosions en série ne les réduisaient pas en charpie.

Alors Kiba se saisit de sa pince coupante, vérifia une dernière fois les fils, en attrapa un, et sectionna.

Rien.

Il ne se passa rien. Kiba avait coupé le fil, et aucune explosion à déplorer. Le seul changement, l'unique changement, celui qu'ils attendait tous, se produisit presque miraculeusement : le minuteur se stoppa. Quarante-cinq secondes.

Ils étaient passés à quarante-cinq secondes de leur mort.

Le soulagement intense qui les entoura se lut sur leur visage, à la tension des muscles qui se relâchaient - un peu - aux quelques soupirs qui s'échappèrent des bouches pincées. Ils n'osèrent pas crier victoire trop tôt. Ils firent bien. Quelques secondes après, un autre clic se déclencha, quelques mètres plus loin.

Deidara jouait avec leurs nerfs.

Sakura ne se leva pas de suite, attirant l'attention de Kiba. Elle extirpa son matériel d'analyses de terrain de son sac, manipula doucement la bombe tout juste désamorcée, jeta un regard à Kiba pour lui demander son approbation. Il saisit des mains sa pipette, et l'enfonça délicatement dans le système. S'il se trompait d'endroit, le faisait avec trop de force, le minuteur ne compterait plus. La bombe exploserait soudain, sans leur laisser le temps de dire quoi que ce soit. Prudemment, il la ressortit pour la tendre à Sakura, avant de filer se charger de la seconde. Sakura pour sa part avait besoin de vérifier l'histogramme des composés chimiques du poison. Elle devait s'assurer qu'il s'agissait bien de celui pour lequel elle avait fabriqué un antidote. Sinon...

Ils n'auraient plus qu'à prier pour qu'aucune des bombes n'explose.

Sakura laissa l'analyse tourner, priant pour qu'elle ne prenne pas trop de temps, et se posta à côté de Kakashi. Il continuait d'observer les environs, tendu comme un fil, tout comme les autres. Les lumières de leurs casques apparaissaient comme des lampes incandescentes dans la nuit noire, signalant leur position à n'importe quel ennemi.

- Ils nous ont repéré, n'est-ce pas ?
- Oui. Ils ne risqueraient pas de déclencher leurs bombes sans ça. Faire exploser leur repaire et indiquer à tous où ils se trouvent exactement, ça m'étonnerait que ça soit dans leurs plans.

Sakura déglutit. Elle frôlait la crise de panique, et étonnamment, elle n'avait jamais été aussi calme. Un froid intense courrait dans ses veines, annihilait ses craintes, anesthésiait ses pensées les plus tragiques. L'adrénaline en revanche poussait ses réflexes à son paroxysme, et le paradoxe voulait que ses réflexions aillent plus vite. Lorsqu'elle revint vers sa petite machine, les pics de composés chimiques s'affichaient sur l'écran. Ses yeux le parcoururent, puis se fermèrent. Au moins, elle ne s'était pas trompée. Les pièges empoisonnés dataient d'avant la mise au point de l'antidote. Il serait toujours efficace en cas de problème. Si tant est qu'ils soient encore en vie pour avoir à l'utiliser.

Un troisième cliquetis retentit dans l'obscurité, bien plus loin des deux premiers. Kiba, les mains toujours occupées à désamorcer la deuxième, redressa soudain la tête. Si Deidara accélérait la cadence... Viendrait un moment où le seul démineur de l'unité ne serait plus suffisant.

Ils finirent par atteindre la cinquième bombe à se déclencher, alors que le minuteur affichait follement deux minutes et vingt secondes. Combien en restait-il encore ? Combien, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus le temps ? Combien, pour les pousser à l'erreur, les forcer à risquer de se faire exploser eux-mêmes ?

Sakura examina les mains de Kiba qui s'activait, et l'obligea à développer son raisonnement à haute voix. Il lui fallait comprendre, et au plus vite. Bientôt, il faudrait qu'elle aide. Et ses compétences de chirurgien, observation, mains sûres et agiles, pourraient lui être un atout de taille. Elle était, à cet instant, la seule à pouvoir le seconder. Et, lorsqu'une énième bombe les menaça, elle fila sans demander son reste. Kakashi la suivit, éclairant son chemin, lui indiquant où poser les pieds. Scalpel en main, Sakura prit le temps de vérifier qu'elle avait bien le bon fil dans les mains avant de couper. L'objet, rassurant dans sa forme contre sa paume, empêchait ses mains de trembler par la force de l'habitude.

Une main se posa sur son poignet, comme pour la conforter dans son choix, et elle trancha net. Kiba lui lança un petit sourire nerveux. Elle avait réussi. Soufflant, elle battit des paupières pour chasser les larmes qui s'étaient accumulées dans ses yeux.

- Je crois qu'on est venus à bout.
- Alors ils vont nous tomber dessus.

Ça ne manqua pas. Déjà, une silhouette pâle se découpait dans la pénombre. De sa cape ample ne se détachait que quelques taches de couleur, sur lesquelles cascadaient de longs cheveux blonds. Tous se tendirent. Personne ne tira. Ils n'avaient aucune garantie qu'il ne restait effectivement plus de mines. Un coup de feu dévié, et l'hécatombe pouvait encore avoir lieu. Une seconde silhouette apparut à gauche de la première. Son visage dégagé, éclairé par la lune, montrait un poupon de porcelaine dont les yeux se plantaient vraisemblablement droit sur Sakura. Un regard froid, perçant, qui la fixait comme une curiosité.

Sasori, comprit-elle. Alors le blond était Deidara. Et, s'il y avait bien deux victimes à faire en priorité pour eux, alors Kiba et elle seraient les premiers visés. Tenten, Rock Lee, Sai et Kakashi parvinrent à la même conclusion, et vinrent se positionner devant eux. Sakura se sentit brusquement nue sans armes. Elle raffermit sa prise sur son pauvre scalpel. Et les renforts n'étaient toujours pas là.

- Où est Gaara ? lâcha finalement Kakashi.

Deidara se fendit d'un sourire narquois.

- Vous arrivez trop tard !

La révélation parvint sur eux comme une chape de plomb.

- Pourquoi l'avoir tué, que cherchez-vous à faire ?
- Pourquoi chercher à le récupérer alors que vous saviez qu'il était sûrement condamné ? Pourquoi encourir les risques, avec un tel boulet au pied ?

Sakura sentit clairement les yeux bleus de Deidara, si loin du regard chaleureux de Naruto, la transpercer.

- Assez.

C'était Sasori. Deidara le dévisagea, comme s'il gâchait la fête. Des dissensions internes. Pourtant sans un mot, Deidara mit les mains dans sa cape, imitant Sasori. Les fusils se levèrent d'un même ensemble sur eux. Deidara lança quelque chose vers eux, dans une parabole dont Sakura ne vit pas la fin. Elle fut plaquée violemment au sol par Kiba, qui l'écrasait de tout son poids, la couvrant du mieux qu'il put. Sonnée, toussant, les yeux brûlants, Sakura croisa le regard paniqué de Kiba avant qu'il ne se tourne vers les deux membres de l'Akatsuki, ou tout du moins là où ils étaient censés se trouver. Une grenade fumigène.

Ils ne voyaient rien, ça bourdonnait à leurs oreilles. Des cris retentirent, quelques coups de feu aussi. Puis Sakura sentit ses muscles se contracter et se raidir. Et elle comprit. Les aérosols étaient de parfaits conducteurs de poison.

Alors, dans la force qu'il lui restait, elle mit les mains à sa poche, attrapa deux aiguilles, s'en planta une dans sa jambe qu'elle vida de suite, et une dans celle de Kiba.

- Administre-le à ceux que tu peux atteindre. Les autres, garde-les au cas où.

Il chercha à tâtons à attraper les fioles qu'elle lui confia. Il se redressa à demi après un dernier regard désolé, et rampa vers les cris. Sakura, seule, sans protection, resta prostrée à terre. Si elle ne bougeait pas, peut-être avait-elle une chance de faire croire à Sasori qu'elle était encore paralysée. Elle dut retenir un petit sourire victorieux lorsqu'il arriva vers elle, et simula une grimace tordue et figée. Son cœur battait comme un fou dans sa cage thoracique. Il se pencha au-dessus d'elle, la tête sur le côté, inexpressif mais regard pénétrant.

- Comment as-tu fait ? Comment une simple civile a pu déjouer mon poison ?

Il s'accroupit à côté d'elle pour mieux l'observer. Sakura le suivit des yeux, se forçant à ne surtout pas bouger la tête. Sous ses doigts, son scalpel. Elle pria pour que la lumière de la lune n'accroche pas au métal.

Sasori lui agrippa finalement les cheveux libérés du bandana. Elle n'avait pas eu le temps de renfiler son casque. Idiote, pensa-t-elle, alors qu'il la soulevait, collant presque son visage au sien. Les larmes lui brûlaient la peau, elle sentait son souffle sur ses joues. Elle faillit vomir. À la place, elle planta une aiguille dans le cou de Sasori, son autre main tranchant ses cheveux pour se dégager. Et elle força sur ses jambes pour sauter en arrière. Elle buta sur quelque chose, chuta sur son coude. Une vive douleur irradia tout son bras jusqu'à l'épaule. Elle lâcha le scalpel. Sasori la fixait d'un air ahuri, une touffe de cheveux en mains, du sang s'échappant de sa bouche.

- Ça, c'est de ma composition ! cracha-t-elle.

Sasori fit quelques pas vers Sakura. Elle tenta de reculer, mais son coude hurla. À moins que ce ne soit elle. Elle était toujours à portée de main. Et Sasori peinait à mourir.

Une explosion sur sa gauche. Ça éclaira tout un court instant, des arbres dont les branches volaient, du visage émacié de Sasori qui tombait, tombait, avant de s'écraser au sol jusqu'à l'épée qui scintillait devant elle, éclaboussures de sang encadrant la silhouette à contre-jour devant elle comme des ailes rouge sombre.

Un ange. Un ange noir se tenait devant elle.



Première grosse confrontation avec l'Akastuki. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Je n'ai pas vraiment de retour sur mon histoire. Je sais que la commu s'est bien rétrécie sur ce site, mais je continue de poster parce que ça me fait plaisir. Alors toi, petit lecteur qui s'est perdu ici, j'espère que ça te fait plaisir de lire mon histoire.




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