Fiction: Le Dilemme du Prisonnier

Après avoir été scellé une troisième fois, le renard fut confronté à deux problèmes majeurs : les êtres humains étaient assez forts pour l'emprisonner et même s'il parvenait à s'échapper, ils auraient les moyens de l'enfermer encore par une méthode qu'il ne saisissait pas. Si sortir dehors n'était pas une option, que lui restait-il ? Parfois, penser en dehors de la boite est nécessaire mais que faire lorsque vous n'êtes exposé qu'à de mauvais choix ? AU car sceau instable de Naruto
Classé: -12D | Mystère | Mots: 6953 | Comments: 0 | Favs: 1
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Mugu (Masculin), le 10/02/2018
Cette histoire a été conçue pour vous faire réfléchir à deux fois aux actions qu'entreprennent les personnages et également à ce qu'ils préconisent au travers de leurs paroles. La vérité est la plupart du temps cachée par des mensonges sous la forme de vérités, qui sont à leur tour camouflés par des vérités sous la forme de mensonges. Des indices sont donnés et le tableau complet ne prend sens que dès lors vous avez tous les éléments en votre possession.



Chapitre 2: Mentir ou périr, partie 1



Mentir ou périr, partie 1


~ X ~


Alors qu'il arpentait la rue principale — qui était comme d'habitude toujours bondée — Naruto remarqua que les passants le fixaient plus attentivement que d'habitude.

Tu devrais entraîner ton sens de l'observation, entendit-il soudainement en fond de lui. Il fut si surpris par la voix qu'il trébucha, se ramassant face contre terre.

Sa voix intérieure soupira, désapprobatrice.

Désolé, je ne suis pas encore habitué à votre présence, admit le garçon aux cheveux blonds, tout penaud.

J'espère que cela n'arrivera pas souvent, huma la voix, maintenant lève-toi et habille-toi, enfant.

À cette mention, Naruto réalisa qu'il ne portait plus qu'un pantalon en lambeaux où son slip dépassait. Il hésita un moment sur place :

Devrais-je retourner à la maison ? Je n'ai pas de vêtements à l'école.

Qu'est-ce qui est le plus proche ? L'Académie ou chez toi ?

Mais Naruto savait déjà comment cela allait se terminer.

L'Académie, répondit-il enfin.

Sur cette dernière pensée, il continua sa marche de la honte.

~ X ~


Iruka, qui était l'un des membres du personnel éducatif, était habitué à gérer le comportement d'enfants idiots et plus particulièrement ; d'un enfant blond très idiot.

Il est déjà en retard de cinquante minutes, grimaça le professeur alors qu'il écrasait son morceau de craie entre ses doigts.

— CESSEZ DE BAVARDER ! hurla-t-il en jetant le reste de la craie sur deux étudiants particulièrement agaçants. C'était à ce moment que Naruto rentra dans la salle de classe. Le garçon remarqua les yeux foudroyants de son professeur, dirigés vers lui tel un faisceau infra-rouge.

Naruto choisit sagement de fermer la porte après avoir reculé de deux pas.

— NARUTO ! fulmina Iruka de rage.

~ X ~


— Tenue inappropriée, retards, insubordination... énuméra Mizuki en se tapotant le front pensivement. Je dois dire que tu as un certain talent pour ne pas respecter les règles, mon garçon.

Naruto était à genoux, les poings dirigés vers le haut en guise de punition. Ils lui avaient donné une couverture pour couvrir le peu de pudeur qui lui restait. L'enfant faisait distinctement la moue.

— Ce n'est pas ma faute ! De grands méchants loups sont venus me voir la nuit dernière pour me kidnapper !

Mais sa réponse ne fit que soupirer Mizuki.

— Ecoute-moi Naruto. Ton histoire m'aurait peut-être amusé si tu étais seulement en retard. Iruka t'a explicitement déposé dans mon bureau pour que je t'afflige une punition. Tu sais ce que cela signifie ?

Naruto blêmit. Si tous les aspirants de l'Académie savaient que Iruka était facilement irritable, il restait néanmoins inoffensif comparé à Mizuki. L'homme aux cheveux blancs était connu pour être particulièrement vicieux lorsqu'il se mettait en colère après quelqu'un. Et le mettre en colère n'était pas ce qu'un élève proclamait habituellement sur le haut des toits.

Pouvez-vous m'aidez ? supplia-t-il à sa voix intérieure. Toutefois, aucune réponse ne vint. Il dut se résoudre à faire cavalier seul.

— Oui, monsieur... murmura le petit tristement.

Mizuki se leva alors et prit dans sa main un long bâton en bois.

— Tes bras. Lève-les, l'ordonna-t-il placide.

Naruto s'exécuta et Mizuki frappa cinq fois. Ce fut rapide mais extrêmement douloureux. Du sang perla de ses avant-membres après les coups. Naruto trouvait Mizuki très professionnel dans les châtiments qu'il infligeait, dans le sens où il ne cassait jamais un os, ni ne froissait un muscle. Néanmoins cela faisait toujours horriblement mal les jours d'après. Naruto pleura un peu lorsque Mizuki jeta le bâton au loin.

— Je me demande pourquoi tu persistes encore à venir alors que tu es tous les jours congédié dans mon bureau. Je pense que personne ne choisirait volontairement de s'affliger une telle torture.

— Ce n'est pas ma faute, geignit le garçon aux cheveux blonds.

Mais Mizuki lui décocha un rictus, le genre de rictus qui refroidissait les intérieurs même du plus téméraires des élèves.

— Ni la mienne. Je trouve ça bizarre que tu n'aies jamais considéré une autre voie que celle de devenir un ninja.

Naruto ne pouvait même pas l'envisager. Depuis que son grand-père l'avait adopté, il avait été élevé pour être un ninja. Et il ne décevrait pas son grand-père.

— Je ne peux pas quitter l'Académie...

Parce qu'il savait que personne ne l'accepterait en apprentissage de toute manière. Il était déjà trop vieux pour apprendre n'importe quoi d'autre...

— Si la décision ne tenait qu'à moi, je t'aurai déjà expulsé il y a bien longtemps Naruto, soupira Mizuki. Ce n'est ni bon pour toi, ni pour nous. Et contrairement à ce que tu pourrais penser, je n'apprécie pas particulièrement de t'infliger de telles punitions. Mais les règles sont les règles et tu ne tiendras pas long feu sur le champ de bataille si tu n'obéis pas aux règles. Alors promets-moi Naruto de ne plus jamais revenir dans mon bureau pour de telles raisons, sinon tu sais bien ce qui arrivera, n'est-ce pas ?

L'expulsion...

Et Naruto ne pouvait qu'acquiescer devant le regard sévère de l'homme aux cheveux gris. Il n'était pourtant pas le genre à céder le pas face aux figures d'autorité, à l'exception de Mizuki, qui était vraiment différent du reste.

— Oui, je le promets...

Sur ces paroles, il quitta la pièce, les yeux bas, le pas lourd, le corps endolori et le cœur meurtri.

~ X ~


Le soleil qui se couchait sonnait déjà la fin de la journée et pourtant, celle-ci avait paru durer une éternité pour le petit garçon. Il était assis sur une balançoire, dans un coin de la cour de l'école, où nul venait le chercher. Il était le fantôme de l'Académie. Il était tel un observateur, une personne n'appartenant pas à ce monde de couleurs. Autour de lui, tout était gris, sombre, avec des teintes ternes ici et là.

C'était sa réalité. Il avait froid, il était seul, il était démuni et il avait mal. Angoisse, tristesse, culpabilité furent autant d'émotions tenaillant ses entrailles.

C'est alors qu'il trouva futile de rester assis plus longtemps sur cette chaise ballante. Personne ne viendrait le chercher de toute manière.

Naruto revint chez lui, espérant ne pas se lever tard pour le lendemain matin.

~ X ~


Les rêves de Naruto étaient rarement joyeux. Marcher seul dans la brume ou pourchasser des ombres étaient de loin les moins effrayants. Le pire était lorsqu'il devait confronter ses parents et admettre qu'il était un mauvais garçon.

Cette fois, Naruto ressentit quelque chose lui chatouiller l'oreille, à la façon d'une mouche qui aurait volé trop près. Par réflexe, il passa une main au-dessus de sa tête, mais nota que celle-ci rencontra quelque chose de solide.

— Réveille-toi, lui murmura une voix familière de très proche.

Lorsqu'il l'ouvrit les yeux, il nota qu'il était dans un réseau d'égouts. La puanteur ambiante le força à se lever rapidement. Il réalisa alors qu'il y avait une fille, juste à côté de lui, qui contrastait en tous sens avec son environnement. Elle sentait bon, contrairement au reste et elle ressortait telle une fleur dans cet univers de béton hideux. Le blond se sentit naturellement porter vers dans sa direction.

— Tu es... Kura ? demanda Naruto, juste devant son nez.

Elle opina du chef. Elle était différente, plus jeune. Ses cheveux rouges atteignaient seulement ses épaules, contrairement au jour précédent où ils parvenaient jusqu'en bas de son dos. Ses yeux incurvés avec une teinte jaune lui conféraient un air exotique. Elle portait seulement un pull en laine noir, qui couvrait la quasi-totalité de son corps et s'arrêtait à ses genoux. Sa poitrine était aussi réservée, presque timide. Cependant, ses traits délicats la rendaient extrêmement envoûtante à ses yeux.

Elle aurait pu être sa sœur jumelle séparée depuis le berceau.

— Hier, tu avais plutôt besoin de quelque chose se rapprochant d'une mère, mais cette nuit, je pense que tu préférerais peut-être te confier à un ami. C'est pourquoi j'ai considéré sage de prendre cette forme.

Il était sur le point de pleurer. C'était trop beau pour être vrai, n'est-ce pas ? Lui qui avait toujours regardé les autres enfants avec envie lorsque leurs parents venaient les chercher, lui qui avait toujours été seul... il avait enfin trouvé une personne qui admettait être son ami.

Et il avait toujours rêvé de ce moment...

— Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ? haleta-t-il, ne pouvant retenir le tourment d'émotions surgissant de son âme.

Elle inclina sa tête légèrement et lui ouvrit ses bras en grand.

— Approche, enfant, déclara-t-elle avec un grand sourire.

Il la serra contre elle et enfouit sa tête contre sa poitrine, pleurant à chaude larmes. Il sentit une douce main lui caressait la tête, un contact chaud, humain. C'était incroyable... Pourquoi était-elle si confortable, si douce, si gentille avec lui, alors que tout le monde le considérait juste comme une gêne. Il se sentait fatigué. Pourquoi la seule personne envers qui il devait se sentir proche était son ami imaginaire ?

Auparavant, seul son grand-père lui avait témoigné d'une telle affection. Mais c'était la première fois qu'une personne, paraissant être de son âge, le reconnaissait en tant qu'ami. Il ressentit cette douceur, cette bonne odeur l'immerger dans son entièreté. Il se sentait aimer. Il frémit au contact de la main qui lui caressait la nuque et hoqueta avidement contre l'épaule de la fille. Même si ce n'était qu'une illusion, c'était une illusion qu'il ne voulait pas voir disparaître.

Après ce long moment de quiétude, il reprit finalement une position assise en se frottant les yeux.

— Merci, souffla-t-il enfin.

La fille ne fit que cligner des yeux. Son silence le dérangeait un peu. Il s'attendait à ce qu'elle soit plus... expressive.

Alors elle sourit, révélant de longues incisives.

— T'es-tu calmé, enfant ?

Voyant qu'il acquiesça, elle continua sur un ton posé.

— Bien, si tu n'es pas calme, nous ne pourrons pas progresser dans le bon sens. Comme je te l'ai dit, mon nom est Kurama et comme je vais rester ici un bout de temps, il serait approprié d'établir une relation... plus convenable. Es-tu d'accord avec ça ?

Il acquiesça encore. Même s'il savait qui elle était en réalité, même s'il savait qu'elle était cette chose dont tout le monde disait du mal, il se sentait si seul qu'il avait besoin d'un lien auquel se raccrocher. Et elle lui paraissait-elle si humaine...

Elle était sa seule chance quelque part se ne plus être seul...

La fille aux yeux rouges lui sourit encore en penchant sa tête sur le côté.

— Bien, il est temps de mettre en place quelques règles fondamentales.

Se rappelant alors de l'épisode de Mizuki, Naruto haussa les bras en l'air en se plaignant :

— Nooon, pas encore des règles, j'en ai marre !

Mais sa petite crise juste fit froncer les sourcils de la fille.

— Désolé, dit-il un peu embarrassé.

— Bien. Tout d'abord, si possible, j'aimerai que tu ne révèles à personne le fait que je sois à l'intérieur de toi. Je pense que tu n'aimerais pas donner une raison de plus à Mizuki pour te tabasser, n'est-ce pas ?

Naruto opina vigoureusement de la tête et elle poursuivit :

— Quand je dis que tu ne révèles à personne ma présence ici, j'entends bien personne, pas même tes amis les plus proches. Si jamais tu rencontres une personne qui avoue être ton frère, ta sœur, ta mère ou quiconque d'autre, je veux que tu gardes le secret sur notre petite relation ici. Si jamais tu soulèves le sujet, même indirectement à quelqu'un d'autre que moi, j'arrêterai de te parler, tu ne me reverras plus et tu retourneras à ton état solitaire précédent, est-ce compris ?

Naruto déglutit et fut obligé d'acquiescer. La fille sourit à pleines dents et lui tapota la tête pour le récompenser :

— Bon garçon. Je pense que tu as noté que tu pouvais m'entendre même quand tu étais dans le monde réel. Désormais que nous avons établi un contact, tu peux me demander mon aide quand tu veux. Néanmoins, je ne répondrai à ton appel si tu te mets toi-même dans une situation qui mettrait en péril notre première règle ; soit que mon existence soit révélée au monde entier. Tant que tu respectes la première règle, je serai n'importe quoi pour toi ; ta sœur, ta mère, ton père, ton amour, mais avant tout, je serai toujours ton ami, ton confident et tant que tu respectes cette première règle : ne rien dire à mon propos. Peux-tu en faire le serment ?

Naruto ne s'est jamais senti aussi proche de sa fin : les yeux de Kurama étaient intenses, aussi ardents que le soleil à son zénith. Son visage était déformé par ses cicatrices en forme de moustaches sur ses joues. Il lui donna son consentement en clignant des yeux et tout redevint à la normale. Naruto se sentit comme s'il reprenait son souffle depuis une éternité.

Kurama lui tapota encore la tête.

— Je suis désolé de te faire signer ce contrat. J'avais besoin d'une assurance, enfant.

Puis Naruto pleura. Il savait qu'il avait été proche d'avoir presque perdu sa seule amie.

— Ah, pauvre bébé, soupira-t-elle en l'invitant à se lever en le prenant par la main.

Le petit garçon aux cheveux blonds se nettoya le visage de ses larmes. En revanche, il était encore curieux de savoir pourquoi Kurama insistait autant à conserver le secret de son existence. La fille sembla le fixer tandis qu'il se posait la question.

— Tu es trop jeune pour l'apprendre, mais crois-moi, je te révélerai pourquoi en temps et en heure. Maintenant, il est temps de commencer ton apprentissage.

Le garçon se sentit soudainement excité face à la perspective. Naruto était le genre d'enfant hyperactif qui était triste un moment et heureux la seconde d'après — bien qu'il était rarement heureux :

— Tu m'apprendras des trucs super chouettes, comme voler ? cria-t-il avec espoir.

C'était un rêve à lui, de pouvoir s'envoler de cette réalité, tel un papillon bleu. La fille hocha cependant la tête.

— Non, je vais t'apprendre comment mentir, enfant, révéla-t-elle enfin.

Naruto se mit à geindre. Toutefois, il s'arrêta instantanément devant le regard noir de sa camarade.

— Ton problème, enfant, c'est que tu es bien trop honnête. Tu ne peux mentir même si ta vie en dépend, ce qui est actuellement le cas. Te souviens-tu de l'histoire invraisemblable que tu as racontée à Mizuki ? Comment était-il censé croire en ton récit ? Il n'avait absolument aucun sens !

— Mais... c'est chiant à apprendre... répondit Naruto.

Kurama le surprit en acquiesçant.

— C'est parce que personne ne t'a encore enseigné à fabriquer des mensonges élaborés. C'est quelque chose qui te servira à maintes reprises, enfant.

Bien que Naruto était dubitatif, il répondit :

— Par où commencer ?

La fille eut un sourire en coin.

— Tu devras retourner dans le monde réel d'abord.

Elle apposa la paume de sa main contre son visage et Naruto se réveilla dans son lit.

Quand Naruto vérifia son réveil, il était seulement trois heures du matin. Il se sentait bizarre. Il était supposé être fatigué, considérant qu'il n'avait dormi que six heures.

J'ai modifié ton système cérébral légèrement pour rendre ton sommeil plus efficace. Lève-toi et habille-toi.

Naruto fit comme ordonné et s'investit de ses pyjamas. Il alla à sa salle de bain et se regarda dans la glace. Il paraissait... revigoré.

Je vais tenter quelque chose, enfant, mais j'ai besoin de ton consentement d'abord.

Naruto acquiesça et sentit soudainement comme s'il était à l'intérieur d'une bulle. Sa vision se troubla, tel un rêve. Il regarda son reflet et nota que ses yeux avaient viré au rouge et que ses dents étaient plus longues que d'habitude. Cette sensation ne dura que trois secondes avant que tout ne rentra dans l'ordre.

Qu'as-tu fait ? demanda-t-il curieux.

J'ai pris le contrôle de ton corps durant un instant, enfant. Mais il semblerait que je ne puisse contrôler ton corps sans afficher des éléments... relatifs à mon essence. Pour prendre le plein contrôle de ton corps, un peu de mon énergie doit véhiculer à travers tes canaux, ce qui cause l'apparition de ces mêmes éléments.

Naruto à sa voix sentait qu'elle était assez ennuyée par le fait.

Et c'est pour cette raison que nous devons t'entraîner à mentir. Notre survie même en dépend.

Fabriquer un mensonge requiert plusieurs conditions, enfant. La première est de comprendre la manière de penser de la cible de tes mensonges ainsi que son histoire propre. Dans la vie de tous les jours, on s'attend à ce que tu connaisses tes voisins, tes amis, alors ce travail de recherche préalable n'est pas nécessaire. Néanmoins, pour façonner un mensonge qui tient la route, tu devras également te comporter comme les gens s'attendent à ce que tu te comportes, ou tourner ton message sous la forme d'une vérité que les autres s'attendent à ce que tu dises.

Agir conformément à tes mensonges est également un talent complémentaire pour rendre tes mensonges plus crédibles. Le plus proche tes mensonges sont de la réalité, plus il est difficile de les déficeler et donc d'en révéler tes intentions. Ne jamais agir en dehors de ton attitude habituelle est une obligation. Moins tu attires l'attention, le mieux c'est pour nous. Les changements doivent être subtils et progressifs. C'est pourquoi je ne t'ai pas répondu à l'école, car pour l'instant, tu n'es pas entraîné à à la fois me parler et à m'écouter tout en poursuivant tes activités du moment.

Si tu veux réellement devenir un ninja, tu dois bien comprendre que tous les ninjas apprennent à mentir tous les jours et que cela n'est pas nécessairement mauvais à apprendre. Mentir est un outil et ce sont tes intentions qui rendent le résultat bon ou mauvais. Pour l'instant, nous nous attarderons sur des descriptions simples de ton environnement. À travers ton discours, tu devras cacher certaines parties du décor. Les meilleurs mensonges sont ceux qui ne sont pas techniquement des mensonges mais simplement des omissions du tableau complet. Ce seront ceux sur lesquels nous nous attarderons d'abord comme ils ne demandent pas d'autres habilités complémentaires telles que le vrai mensonge pour être efficace.

Comme tu dois ne mentionner que certaines choses, tu dois faire en sorte que tout ce que tu décris soit crédible. Tu devras me décrire le mieux que tu peux les éléments que je te demanderai de mentionner. Pouvoir maîtriser tous les détails de l'ensemble du tableau est un prérequis au fait de pouvoir en omettre des éléments.

As-tu des questions à poser, enfant ?

Naruto hocha la tête. Il incorpora toutes les notions rapidement. Il était étrange pour lui d'être concentré sur la seule tâche d'écouter la voix mais peut-être était-ce parce qu'il était déjà si tard dans la nuit et que c'était la seule chose à laquelle il pouvait se raccorder, c'est pourquoi il était plus efficace.

Comme tu peux le déduire, je peux synchroniser mes sens aux tiens. Je peux voir ce que tu vois, sentir ce que tu sens et entendre ce que tu écoutes. C'est une habilité que j'utilise par défaut. Pour l'exercice suivant, nous procéderons en deux phases. La première phase, je désactiverai la synchronisation et tu devras me décrire tout ce que tu peux saisir et dans la deuxième phase, je réactiverai la synchronisation et je te dirai ce qui était bien, ce qui était bien moins et quelles sont les erreurs que tu devras éviter par la suite.

Tu devras sélectionner dans ta chambre cinq types d'objets. Cela peut être tant ta brosse à dents que des jouets. Cela n'a pas d'importance. Nous nous contenterons que de cinq objets pour commencer. Dis-moi quand tu te sens prêt.

Naruto inspira profondément. Il sentait comme s'il était sur le point de perdre quelque chose d'essentiel pour lui, comme une part de son intégrité. Il savait que dès lors qu'il commencerait l'exercice, il ne pourrait plus revenir en arrière. Il se sentait comme une arme sur le point d'être fondue et reforgée en une lame plus meurtrière.

Je suis prêt, murmura-t-il enfin.

Et alors, il sentit ses sens devenir... moins développés. Il commença à se sentir plus fatigué et ses muscles le tiraient. Il ne pouvait plus entendre le ronflement de ses voisins, ni la mouche voler dans la salle de bain. Seule la fine mélodie de la pluie tombant sur le toit de sa copropriété résonnait encore à son oreille. Et par-dessus tout, il sentait triste dans un sens. Il réalisa alors que les bénéfices de leur liaison allaient dans les deux sens. Il retournait à celui qu'il était autrefois :

Un enfant solitaire.

Qu'attends-tu, enfant ? demanda la voix surprise.

Désolé, je pensai juste à quelques trucs... répondit-il, d'un air un peu conservateur. La voix ne répliqua pas, mais quelque part, il sentit comme une sorte d'agrément.

Naruto pour commencer choisit alors des objets au hasard dans sa chambre. La première chose était sa couverture.

Cette... chose permet de garder son propriétaire au chaud la nuit en recouvrant tout son corps. La chose est blanche avec des dessins dessus. Les dessins représentent des kunai et des shuriken.

Naruto ne savait pas franchement quoi dire d'autre.

La chose a un titre et est utile pour transmettre de la connaissance sur un sujet.

Naruto se gratta la tête. Cela serait assez, pensait-il, il n'avait jamais lu ce bouquin de toute façon. Il choisit un rouleau de fils pour la prochaine étape.

Cette chose est utilisée dans les pièges. Elle est composée en deux parties, l'une intriquée dans l'autre. Elle a une forme cylindrique et peut facilement être transportée dans une poche.

Étrangement, il se sentait plus fier de cette description. Il devait se dépêcher de choisir l'objet suivant. Il choisit une peluche en forme de singe.

J'utilise ceci quand je me sens seul ou triste. La sensation qu'elle me procure au toucher me détend. C'est mignon en plus.

Il était étrange pour Naruto d'associer un sentiment à un objet. Naruto estima que cela devait faire partie de l'exercice. Pour le dernier, il choisit l'immense image du Yondaime qui trônait au-dessus de son lit.

Cette fois, c'est la représentation d'un homme très fort qui a sacrifié sa vie pour son pays. Il est un exemple à suivre pour tous les élèves et quelqu'un d'admirable.

Veux-tu devenir comme lui ? lui demanda la voix. Ceci faisait-il parti de l'exercice ?

Si je le peux oui. Mais je pense que je ne serai jamais aussi fort que lui, admit Naruto à contre-cœur. Il prit note qu'elle attendit un moment pour répondre :

Quand tu seras plus grand, tu seras bien plus fort que lui, ne t'en fait pas pour ça, répondit-elle, apparemment troublée. Je suis désolée, enfant, je me sens un peu mal. Je t'annoncerai les résultats de l'exercice demain. Bonne nuit.

— Attends ! dit-il à voix haute.

Mais elle était déjà partie. Il se sentit soudainement porté vers son lit. Il reposa sa tête contre son coussin et s'enfouit dans le néant.

~ X ~


Il y avait énormément de bruits dans la ruelle où les corps des huit civils reposaient. Des rouleaux jaunes encerclaient complètement le secteur. Un Yamanaka et un Uchiwa étaient présents parmi les forces de police pour questionner les passants. C'était l'un des crimes les plus sordides étant arrivé à Konoha ses dernières années, si bien que la section de T&I (Torture et investigation) avait dû intervenir.

À la vue de la scène, les victimes ne semblaient pas avoir résisté, comme si elles s'étaient volontairement laissées tuer. Certaines affichaient un sourire déformé. Et cependant, les corps présentaient des traces de tortures. Nombreux parlaient d'un règlement de comptes entre gangs, d'autres préféraient la thèse du suicide organisé.

Monsieur Yamanaka alluma une cigarette. Ses yeux perçants étaient ombragés par son chapeau.

— Cela ne peut être que l'action d'un homme ou d'une organisation, conclut-il en portant le cigare à sa bouche.

Monsieur Uchiwa, son collègue, haussa juste les épaules. Il analysa les lieux avec son sharigan et fronça les sourcils.

— Genjutsu, murmura-t-il. Penses-tu que l'on a affaire à un ninja déserteur ?

L'homme ayant ses cheveux blonds attachés en une longue natte répliqua :

— Non, nous n'avons pas eu de rapports concernant des ninjas connus ayant pu pénétrer notre village. Cela doit soit être quelqu'un qui est déjà inscrit dans nos listes, ou quelqu'un qui a toujours vécu à Konoha mais qui n'a jamais été connu des services de sécurité. Le pire serait si le criminel provenait d'un autre village caché, toutefois... je pense ça hautement improbable.

— Quels sont ses ou leurs motifs ? Pourquoi viseraient-ils un groupe de civil. Merde, merde ! proféra Monsieur Uchiwa. Si jamais j'attrape celui qui a fait ça, je peux t'assurer qu'il passera sa vie derrière les barreaux. Huit putains de civils. C'est complètement dingue !

Monsieur Yamanaka écrasa la cigarette sous sa botte.

— Pour ma part, je vais me renseigner auprès des ninjas ayant eu vent de cette affaire. Tu devrais vérifier si nous n'avons rien laissé passer auprès des témoins. Nous nous réunirons demain pour joindre nos résultats.

Monsieur Uchiwa acquiesça avant de regarder l'homme habillé d'un manteau marron s'en aller.

Cette affaire sentait décidément très mauvais.

~ X ~


Il semblerait que je ne puisse contrôler ton corps sans afficher des éléments... relatifs à mon essence




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