Fiction: Le Dilemme du Prisonnier

Après avoir été scellé une troisième fois, le renard fut confronté à deux problèmes majeurs : les êtres humains étaient assez forts pour l'emprisonner et même s'il parvenait à s'échapper, ils auraient les moyens de l'enfermer encore par une méthode qu'il ne saisissait pas. Si sortir dehors n'était pas une option, que lui restait-il ? Parfois, penser en dehors de la boite est nécessaire mais que faire lorsque vous n'êtes exposé qu'à de mauvais choix ? AU car sceau instable de Naruto
Classé: -12D | Mystère | Mots: 6953 | Comments: 0 | Favs: 1
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Mugu (Masculin), le 09/02/2018
Cette histoire a été conçue pour vous faire réfléchir à deux fois aux actions qu'entreprennent les personnages et également à ce qu'ils préconisent au travers de leurs paroles. La vérité est la plupart du temps cachée par des mensonges sous la forme de vérités, qui sont à leur tour camouflés par des vérités sous la forme de mensonges. Des indices sont donnés et le tableau complet ne prend sens que dès lors vous avez tous les éléments en votre possession.



Chapitre 1: Prologue



Prologue


~ X ~


Entre les lignes peintes du masque blanc, deux yeux bleus perçants observent...

(Son sourd d'un corps qui tombe)

... le tourbillon rouge sang dessiné sur le ventre de l'enfant inconscient.

~ X ~


Les gigantesques yeux rouges de la créature contemplaient les environs. Les paupières clignaient lentement, comme si leur propriétaire se réveillait d'un long songe. Un reflet pourpre, puis plusieurs, traversèrent ses iris par vagues. Des lucioles à la lueur bleutée émergeaient du ciel noir sombre et s'incorporaient peu à peu à son corps. La chose, vernie entièrement de rouges poils, se rendit compte que ce processus avait duré depuis un moment déjà. Elle se sentait... tranquillisée par cette éphémère cascade azurée.

Une patte se mut alors, suivie d'une deuxième. La créature prit appui, remarquant que l'averse parvenait à sa fin. Elle remua sa tête et se souvint alors de sa situation. Toutefois, alors qu'autrefois elle aurait ressenti de la colère, celle-ci s'accommoda de son cas avec un calme qui lui ressemblait bien peu. En effet, elle avait été encore une fois enfermée dans ce sanctuaire familier. Ou du moins, se disait-elle, celui-ci lui paraissait habituel car toutes ses cages se ressemblaient après tout. Elle se sentait fébrile, mais également sereine par ailleurs.

Et elle savait que cette dualité n'était pas anodine.

Elle se mit alors à entendre des voix, puis des bruits de pas dans sa direction. Elle se retourna mais ne vit rien en face d'elle. Elle comprit enfin que ses fugaces sensations ne lui étaient point propres. Sa longue langue râpeuse parcourut ses babines pensivement. Alors ainsi, son hôte était déjà si âgé ? Elle n'avait pu suivre le passage du temps et elle se demandait combien de temps avait duré son rêve.

Ou était-elle peut-être une fois de plus dans un autre rêve ?

Elle se remémora alors sa dernière sortie, la fois où elle avait été contrôlée par cet homme aux yeux rouges. Elle ronronna méditative. Ainsi, ces petits êtres insignifiants n'étaient pas aussi insignifiants au bout du compte. Ses vibrisses frémirent et voilà qu'elle ressentit cette fois-ci des odeurs. Poussière, terre, sueur, la créature se délecta de ces arômes qui lui semblèrent dorénavant exotiques.

Néanmoins, il n'était pas l'heure pour elle de s'attarder sur l'instant présent.

Elle leva son museau au plafond. Les nuages sombres du dessus paraissaient immuables, de même que les barreaux qui lui faisaient face. Elle remarqua que le papier qui d'ordinaire parachevait la serrure lui paraissait très différent cette fois-ci. Elle tendit une patte au travers des piliers de fer et réalisa avec surprise que les éclairs qui d'habitude étaient censés l'empêcher de franchir cette barrière n'apparaissaient plus.

Fascinant...

Elle tenta plusieurs fois l'expérience. Une patte, puis l'autre. Un sourire se dessina sur son museau. Alors qu'elle s'apprêtait à aller vers l'avant, elle prit alors ampleur de la situation. C'était une occasion bien trop rare et unique pour ne pas en profiter. Elle secoua tout son corps, pour s'arracher de ses chaînes immatérielles qui tombèrent alors en poussière, avant de s'asseoir sur son derrière. Les ombres des neufs queues s'entrechoquèrent avec frénésie.

La créature ferma les yeux et sourit.

Elle savait ce qui lui restait à faire.

~ X ~


Naruto n'était pas stupide. Il voulait faire croire aux autres qu'il l'était afin qu'ils prennent pitié de lui. Cependant, il ne recevait au mieux que leur indifférence. Le traitement qu'il subissait au quotidien pesait sur son esprit. Même s'il était très rare que les autres villageois en vinssent aux mains, il avait l'impression d'être la cible d'un acharnement régulier. Les regards en coin, les murmures sous le manteau, les pas pressés lorsqu'il s'approchait d'eux.

Naruto réalisa qu'il se sentait très seul.

Même les enfants qu'il croisait participaient de temps à temps à la mascarade. Et Naruto les voyait mal à l'aise lorsqu'ils agissaient comme si lui n'existait pas.

Le soir, lorsque Naruto voulait acheter à manger, il arrivait que le magasin ferme sous son nez. Lorsqu'il revenait la minute d'après, il apercevait les échoppes reprendre leurs activités. Il se demandait pourquoi, toutefois, il n'avait à l'évidence pas de réponse à ce sujet.

Cela faisait déjà deux ans que le Haut Seigneur du village caché, le Hokage l'avait adopté. Ce souvenir comptait parmi les plus merveilleux pour le jeune garçon. Lorsqu'il avait aperçu le vieil homme s'approcher vers lui avec un sourire ; il n'en avait pu croire ses yeux. Son grand chapeau blanc lui avait taquiné le nez lorsque le dignitaire à la robe blanche l'avait pris entre ses bras. Naruto avait saisi le chapeau et l'avait secoué tel un hochet, provoquant le vieux sage de rire aux éclats. C'était à partir de cet instant que cet homme avait pris une place prépondérante dans sa vie, si bien que Naruto l'appelait désormais grand-père lorsqu'il le voyait.

Néanmoins, pour autant que Naruto adorait son grand-père, il savait qu'il était très occupé et le petit aux cheveux blonds pouvait compter sur ses doigts le nombre d'entrevues que son grand-père lui avait accordées ces dernières années.

Depuis que le chef de la Feuille l'avait aménagé dans son appartement, Naruto subissait tous les jours des brimades de la part de ses voisins. Ceux-ci paraissaient lui vouer une haine incommensurable :

La première semaine où il était arrivé, le soir, quelqu'un avait toqué à sa porte. Lorsque Naruto avait ouvert, son visage avait soudainement été étreint d'une douleur vive. Après cet acte de violence gratuite, l'homme s'était éloigné en rigolant très fort. C'était à partir de cet instant que Naruto avait arrêté d'ouvrir sa porte le soir.

Cependant, ses voisins ne s'étaient pas arrêtés là. Régulièrement, lorsqu'il allait à l'école le matin, Naruto voyait des insultes inscrites sur sa porte, ainsi que des menaces de mort. Lorsque Naruto essayait d'en parler autour de lui, les gens l'ignoraient, le prenant pour un fou, car lorsqu'il revenait sur le pas de sa porte, les tags étaient déjà effacés. Naruto pleurait tous les soirs dans son lit. Il ne comprenait pas cette injustice dont il était victime.

En revanche, le pire était la nuit du Festival, qui fêtait le jour où le précédent Haut Seigneur avait péri en ayant sacrifié sa vie pour son peuple. Son grand-père lui avait averti qu'il devait absolument rester à la maison durant cet événement. Et Naruto, qui vouait un amour aveugle à son grand-père, obéissait bien entendu à son injonction.

Toutefois, cette nuit-là, Naruto connut son pire cauchemar.

Toc. Toc. Toc. Toc. Toc. Toc.

Ce sinistre et inlassable son résonnait dans tout son appartement et parvenait jusqu'à son lit. Naruto se cacha sous sa couverture, tremblant si fort que son lit en grinçait. Ils n'oseraient pas, espérait-il...

Toc. Toc. Toc. Toc. Toc. Toc.

Pourquoi était-il un orphelin ? Pourquoi ses parents l'avaient abandonné ?

Toc. Toc. Toc. Toc. Toc. Toc.

Et soudain, le bruit s'arrêta.

Naruto ouvrit les yeux en grand.

Ils avaient pénétré sa chambre.

Naruto bondit en dehors de son lit, ignorant les cris de haine à son encontre. Comme ils étaient arrivés par la porte, Naruto n'eut d'autre choix que de se diriger vers l'unique fenêtre de sa chambre. Mais l'appartement de Naruto était au deuxième étage et en dessous de la fenêtre, seul un immense vide accueillait le jeune garçon. Mais il savait qu'il n'avait pas d'autre choix.

Il sauta.

Il se rattrapa dans une roulade, mais son corps lui fit atrocement mal, comme si des milliers d'insectes dégoûtants rampaient sous la surface de sa peau, mais Naruto tenta d'ignorer cette sensation désagréable et commença à courir.

Ils le poursuivaient, il le savait et c'est pourquoi il ne se retourna pas dans sa course.

Gauche, puis à droite et en face. Il se rua dans le labyrinthe de ruelles, tel un lapin fuyant ses prédateurs, mais ceux-ci le traquaient à la façon d'une meute de loups, l'encerclant de toute part.

Si bien qu'au final, le garçon finit dans un cul-de-sac.

Et lorsque Naruto se retourna, ils étaient face à lui.

La torture commença.

~ X ~


Naruto se réveilla dans une sorte de liquide orange visqueux. Les ténèbres l'encerclaient de toute part. Il était à côté d'immenses barreaux de fer qui montaient au ciel, où une sorte de brume impénétrable flottait. Naruto se leva et regarda autour de lui. Aux alentours, des tuiles disposées contre les murs rouges briques expulsaient en continu ce même liquide dégoûtant. Une odeur putride se dégageait du sol, comme si Naruto était en plein milieu d'un centre d'immondices.

— Il t'en a fallu du temps pour arriver, enfant, commenta soudainement une sinistre voix du dessus.

Naruto sursauta et poussa un cri lorsqu'il vit une immense ombre se mouvoir brusquement au-dessus de lui. Des yeux rouges, fissurés au milieu, se révélèrent.

— Vous êtes venu me manger ? questionna le jeune garçon en se mettant à genoux, les larmes aux yeux.

Une bouche gigantesque surgit du vide, montrant une série de dents toute aussi terrifiante.

— Et si je réponds oui, que ferais-tu ?

— S'il-vous-plait, faites que je ne souffre pas, supplia Naruto en baissant la tête.

L'ombre s'arrêta alors de bouger.

— Hmm... Très bien, je ferai comme tu me le dis.

Merci, pensa Naruto, attendant de se faire engloutir.

Mais même après une minute, le garçon ne ressentait toujours rien. Il se demandait s'il était déjà dans le ventre de l'ombre géante. Il ouvrit un tout petit peu ses paupières et se rendit compte qu'il n'avait pas bougé de place. La chose le surprit en riant.

— Eh bien, n'était-ce pas ce que tu voulais ?

Naruto regarda les yeux rouges sans comprendre, le sourire de la créature s'élargit et celle-ci ajouta :

— As-tu souffert de mon traitement ? C'est toi qui m'a dit ne pas vouloir souffrir.

— Pourquoi ne m'avez-vous pas mangé ? demanda Naruto, un peu énervé.

— Pourquoi le ferais-je ? Crois-tu qu'une demi-portion comme toi me rassasierait ?

— Je ne suis pas une demi-portion ! cria Naruto de toutes ses forces en mettant en valeur son bras droit. Regardez, je suis tendre, succulent, comme n'importe quel ogre pourrait espérer que soit la chair d'un enfant !

La chose se remit à ricaner et Naruto crut voir comme une patte se rapprocher de la bouche, avant de revenir dans la brume obscure.

— Vraiment ? Si tu es aussi succulent que tu le prétends, cela ne me dérangerait pas d'en prendre un bout.

Naruto sentit son corps se faire étreindre par une sorte de main. Ses pieds décollèrent du sol tandis qu'il se rapprochait de la gueule de la créature. Enfin, sa souffrance allait cesser. Il ferma les yeux alors qu'il ressentit le souffle de la créature sur lui. Puis quelque chose de rugueux et humide entoura sa tête, puis ses jambes avant de se retirer.

— Effectivement, tu n'es pas si mauvais que cela. Hmm... Mais il serait vraiment dommage de te manger maintenant. Pourquoi te manger aujourd'hui alors que tu as le potentiel de devenir encore plus appétissant par la suite ?

Naruto se sentit redescendre et ses pieds réattérirent dans le liquide visqueux. Les yeux rouges continuaient de l'observer sous tous les angles.

— Vous êtes horrible, méchant et pervers ! lui hurla Naruto

— Oh, que je me sens vexé, ironisa la voix glauque. Si cela ne te dérange pas, je vais faire un petit somme.

Toute l'ombre s'éloigna d'au-dessus de lui. Naruto n'en croyait pas ses yeux. Comment ce monstre osait-il l'ignorer ainsi alors qu'il lui avait proposé si gentiment de se faire manger ? C'était un véritable scandale ! Naruto se mit à la poursuite de l'immense ombre, qui soudainement, s'affaissa entièrement, ce qui provoqua une immense vague qui faillit l'emporter s'il ne s'était pas accroupi au sol. Il émergea cinq secondes après du liquide chaud et regarda autour de lui pour savoir où était passée l'ombre. Celle-ci était assez loin, mais Naruto courut pour la rejoindre, si bien qu'au bout d'une trentaine de seconde, il arriva à sa portée.

La chose devait au moins faire cinquante fois sa taille si ce n'était plus. D'immenses queues à la fourrure cramoisie virevoltaient inlassablement en hauteur, tel un tourbillon. Naruto put enfin voir les pattes, dont chaque griffe était deux fois plus grande que lui. Naruto se rendit compte que l'ombre était en réalité un titanesque renard.

Comme celui de la légende.

Naruto posa ses mains sur les poils rêches de la chose et fit glisser sa main tout le long du corps de la chose, jusqu'à ce qu'il arrive aux vibrisses.

— Que veux-tu ? requit soudain le renard en ouvrant son œil.

Naruto recula de peur mais se maintint, après coup, où il était, prenant son courage à deux mains.

— Pourquoi m'ignorez-vous ? requit Naruto d'un ton ferme.

— Et pourquoi je ne t'ignorerai pas ? rétorqua la figure sur le même ton. Pourquoi mériterais-tu mon attention ?

Naruto, alors qu'il allait rouspéter se tut. Il réfléchit un moment et cria :

— Je suis le seul avec vous ici !

— Et alors ? répondit la voix, semblant plus ennuyée qu'autre chose.

— Et alors, vous ne vous sentez pas seul ?

L'œil géant cligna plusieurs fois.

— Et que proposes-tu pour y remédier ?

Naruto tendit sa main vers l'œil.

— Je peux être ton ami ? demanda Naruto avec espoir.

L'œil sembla s'étrécir.

— Pourquoi pas après tout...

Soudainement, une explosion de fumée émergea du corps et Naruto aurait dû tomber si ce n'était pour une main qui le retint derrière son dos. Lorsque Naruto leva les yeux, il se retrouva nez à nez avec le sein nu d'une femme à la manne rouge lui cascadant tout le corps. Ce qui troubla Naruto, c'était que sa poitrine n'en affichait qu'une seul et ce qui le troubla encore plus, c'était que le corps paraissait incomplet, comme s'il manquait des éléments, tel des doigts en moins par exemple. Néanmoins, le corps de la femme refondit, se corrigea puis le résultat final fut une dame à l'allure tribale, étant terriblement belle aux yeux du garçon.

— J'ai le souvenir que les enfants mâles de ton espèce apprécient être en présence de femelles adultes. Et puis ma précédente forme n'était pas adéquate pour parler à un enfant. Alors, cela te plait ? demanda la femme d'un air aguicheur.

Naruto acquiesça sans trop savoir quoi dire, puis une idée lui vint en tête.

— Comment dois-je vous appeler ?

La demoiselle lui donna un sourire affectueux.

— Mon nom est Kurama, mais mes frères raccourcissent cela en Kura de temps en temps, donc si tu veux, tu pourras m'appeler ainsi.

— Vous avez des frères ? demanda Naruto curieux.

— Exact, huit, mais ceci est une histoire trop longue pour être racontée maintenant. Tu ferais mieux de te réveiller d'ailleurs.

— Pourquoi ? Que voulez-vous di—

Mais lorsqu'il ouvrit ses yeux, il était revenu dans la ruelle où ses voisins l'avaient chassé. Dans le ciel, le soleil se levait, illuminant complètement l'horizon, ainsi que le village de Konoha qui sortait peu à peu des ombres.

Naruto palpa son corps mais se rendit compte que toutes ses blessures avaient disparu, comme si toute la nuit précédente n'avait été qu'un rêve et qu'il s'était réveillé au bout milieu de nulle part.

Néanmoins, jusqu'à qu'une voix familière retentisse dans son esprit :

Alors, aimes-tu mon cadeau, enfant ?

— Quoi, comment ? répondit-il à voix haute, mais l'entité lui répondit agacée :

Ne te parle pas à toi-même. Le simple fait de penser me suffit à te comprendre, enfant.

Il soupira et requit :

Quelle heure est-il ?

Mais la voix se contenta de ricaner en retour :

Félicitation enfant, tu as survécu à la nuit, mais tu es déjà en retard pour l'Académie. Les gens risquent de se poser des questions. Va et dépêche-toi.

— Zut, j'ai oublié que les cours commencent plus tôt aujourd'hui !

Le garçon de huit ans débuta sa course vers la rue centrale, s'éloignant de la ruelle où il était. Il ne se rendit pas compte que dans le croisement à côté, les corps ensanglantés de ses précédents agresseurs gisaient au sol.

Le Renard sourit, les êtres humains étaient si fascinants à observer.



La fiction est disponible sur fanfiction.net et fanfic.fr si vous désirez voir la suite sous le même nom. Il y actuellement (à l'heure où je valide ce prologue sur ce site) 15 chapitres, prologue inclus.



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