Fiction: Ding dong, ouvre-moi ta porte... (terminée)

Une sensation d'être observé, épié, surveillé... Une sensation désagréable. On lui a dit de ne jamais regarder par la fenêtre une fois la nuit tombée, car il est toujours là à le regarder.
Classé: -12D | Horreur / Suspens | Mots: 2696 | Comments: 8 | Favs: 3
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Master-Lin (Féminin), le 02/01/2016
Pour commencer, bonne année à tous !
Ça faisait un bail que j'avais rien écrit ici et j'ai évolué depuis le temps... Pour me faire pardonner (ou pas), voici un One-shot qui m'est passé par la tête et que je vous fait partager.




Chapitre 1: Je veux te voir d'un peu plus près...



Yahiko boudait. Cela lui arrivait régulièrement mais cette fois c’en était trop ! Pourquoi était-il de si mauvaise humeur ? Parce qu’il s’était donné beaucoup de mal pour arriver à un résultat et qu’au final, tous ses efforts n’avaient servis à rien. Ce soir-là, il n’avait pas voulu accompagner Jiraya, Nagato et Konan au cinéma, voulant vraiment terminer son projet. Le jeune rouquin de dix-sept ans était persévérant et n’abandonnait pas aussi facilement, mais là même lui devait s’avouer que c’était vraiment au-dessus de ses moyens. En même temps terminer un projet comme celui-ci alors que les deux personnes de son groupe étaient deux bonnes à rien, c’était compliqué.

Le lycée, aux yeux de Yahiko, ce n’était pas une perte de temps. Seulement, quand on n’était pas aidé, ça devenait vite pénible et surtout lassant. Pourquoi faire des efforts alors qu’ils n’étaient même pas reconnus ? L’adolescent poussa un long soupir en jetant son crayon rageusement à travers sa chambre. Ça ne servait à rien qu’il reste dans sa chambre puisqu’il n’y avait personne. Jiraya et les deux autres iraient certainement manger au fast-food après et le vieux lui avait laissé de l’argent pour une pizza. Une chouette soirée en perspective, surtout si c’était pour abandonner et aller s’affaler devant la télé. Un bon film devrait lui changer les idées.

Allant commander sa pizza, il revint s’asseoir sur le canapé en attrapant la télécommander pour commencer à zapper. Son activité préférée quand il s’agissait de glander, s’arrêtant sur une chaîne pour changer même pas dix secondes après. Sur ce genre de choses, le jeune homme était bien souvent indécis. En zappant les chaînes, il regarda par la fenêtre. Il faisait encore jour et il avait le temps avant de fermer les volets. D’un coup il se souvint de ce que lui avait dit l’un de ses amis un jour. Que dans son jardin, il s’était passé des choses étranges. Des choses glauques même, et bien entendu, Yahiko n’avait pas cru à ces histoires, parce qu’il ne croyait qu’en ce qu’il voyait et ce n’était pas plus mal, même s’il n’était pas marrant.

Un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il alla chercher son ordinateur pour aller regarder des vidéos ou même se balader sur le net pour voir les dernières actualités, les dernières informations, bref, tout ce qui était susceptible d’attirer son attention et de lui faire oublier qu’il s’ennuyait. Sa petite famille, qui n’en n’était pas une mais qui à ses yeux l’était, était partie voir un film. Un film d’horreur évidemment, parce que le vieux sénile leur avait dit que ça ne faisait pas si peur que ça. A tous les coups Konan ne dormirait peut-être pas de la nuit et en parlerait un long moment avec Nagato. Yahiko regarda l’heure sur son téléphone pour envoyer un message à l’adolescent brun.

« Bon film hein, te pisse pas dessus par peur ! »

La réponse ne se fit pas tarder, qui arracha un sourire au rouquin. Nagato le traitait de baka… Oui il en était un et il était même fier de l’être. Il fallait toujours être fier de ce que l’on était, alors Yahiko appliquait ça presque tout le temps, sauf quand il avait vraiment honte de quelque chose qu’il ne voulait vraiment pas assumer. L’adolescent releva la tête en reprenant la télécommande pour recommencer à changer de chaîne. L’horloge affichait 19h30, la pizza n’allait pas tarder à arriver. Lorsque le livreur sonna à la porte, le rouquin arrêta son jeu pour aller ouvrir et payer ce brave homme qui travaillait encore à cette heure-là. Il le paya avec le sourire.

« Vous avez fait vite jeune-homme entre le moment où j’ai sonné et le moment où vous m’avez ouvert », lui dit l’homme avec un sourire, comme s’il se moquait de lui.

« Comment ça ? », répondit Yahiko en haussant un sourcil.

« J’ai vu du mouvement en haut, et vous m’avez ouvert même pas quelques secondes plus tard… J’ai dû me tromper, bonne soirée ! », lança-t-il avant de partir.

Là, Yahiko se posait des questions en regardant le livreur repartir sur son scooter, et il haussa les épaules en retournant à l’intérieur pour aller dévorer sa pizza. Après tout, il n’y avait personne d’autre que lui dans cette maison. Pendant qu’il mangeait, il se trouva enfin un film qui semblait en valoir la chandelle. Un film d’horreur à vrai dire. Le rouquin n’était pas un adepte de l’horreur mais il allait être solidaire avec le vieux et ses amis en regardant lui aussi quelque chose censé faire peur. Sachant très bien que ça n’existait pas ce qu’il y avait dans ce genre de films, au final l’adolescent restait assez impassible face à tout ça. Voilà aussi en partie pourquoi il n’avait pas voulu aller au cinéma. Pas parce qu’il avait peur, bien au contraire !

Après avoir tout rangé, il s’installa de nouveau dans le canapé, personne ne râlerait pour avoir une place ou quoique ce soit du même genre, se concentrant sur son film. Captivé, il ne ferma pas les volets et c’est pendant la pub que Yahiko réalisa qu’il l’avait oublié. Chantonnant une chanson d’une pub qu’il venait d’entendre, le garçon ferma tous les volets des fenêtres, regrettant presque de ne pas avoir quelque chose d’électrique… Après tout avec les livres douteux que vendait son pseudo tuteur devrait lui rapporter de l’argent. S’il fallait il était radin et ça il ne le savait pas encore. Un sourire étira ses lèvres à cette pensée alors que quelque chose lui fit relever la tête, et lui faisant perdre son sourire.

Un bruit de pas à l’étage. Yahiko resta silencieux en écoutant attentivement. C’était une blague ? Parce qu’elle n’était pas drôle. Après tout c’était sûrement le fruit de son imagination, il venait de regarder un film un peu perturbant alors son imagination travaillait depuis le début. Cela ne pouvait être que ça. En plus il devait y aller à l’étage donc c’était le meilleur moyen que de savoir s’il y avait quelqu’un ou non. Aucune fenêtre n’était ouverte alors si c’était un voleur, il n’aurait sûrement entendu casser le carreau d’une des fenêtres. Le rouquin soupira en prenant quand même un couteau avec lui. Non il n’y croyait pas, mais quelque part une petite crainte se formait en lui.

Une fois en haut, comme prévu, il n’y avait rien et il soupira. Jusqu’à ce qu’il entende un bruit de quelque chose sur laquelle on tape. Comme si on tapait sur une porte. Toc toc. Un coup régulier, espacé par une seconde. Toc toc. Ce bruit recommençait. Toc toc. Il provenait de la chambre de Yahiko. Le bruit était distinct, il était clair et net, alors il ne pouvait pas croire que ce n’était pas réel, parce que le son était trop fort. Toc toc. Voilà que cela recommençait. L’adolescent se rendit avec précaution jusqu’à sa chambre pour ouvrir lentement la porte et ne rien voir, excepté la porte de son armoire entrouverte. Il poussa un soupir. On se croirait dans un mauvais film d’horreur dont il était le héros naïf et ignorant, sauf que ça ne prenait pas !

Il referma son armoire avant de fermer tous les volets de l’étage en silence. Maintenant il faisait nuit, le temps passait définitivement trop vite. Un soupir lui échappa alors qu’il redescendit, mais la sensation d’être observé était présente. Yahiko frissonna légèrement. Il n’y croyait pas, le surnaturel n’existait pas ! Quand ils disaient que ça existait dans les films, lui n’y croyait pas, c’était devenu une règle d’or chez lui. Lorsqu’il retourna dans le salon, la porte-fenêtre était ouverte. Il se figea en se disant qu’il s’en passait, des choses étranges dans cette maison mais il refusait toujours d’admettre que c’était dû au hasard.

Quand il ferma cette fenêtre, il regarda dans le jardin et c’est là qu’il le vit. Un homme l’observait. Il était habillé tout de noir, son visage pâle ne semblait pas avoir de bouche. Il se tenait là, en plein milieu du jardin. Yahiki se frotta les yeux, l’homme n’était plus là. Le rouquin ferma un peu précipitamment les volets, sentant son cœur accélérer. Cela ne pouvait pas être possible, ce genre de choses… N’existaient que dans les films, et encore… Cela ne pouvait pas se passer en vrai, pas ici, pas maintenant ! Le lycée serra son couteau entre ses mains, il ne devait pas paniquer. Il allait rester là, dans le salon et ne pas bouger jusqu’à ce que ses compagnons ne reviennent. Yahiko n’arrivait pas à se défaire de l’image de cet homme de son esprit, qui n’avait pas de bouche à ses yeux.

Toc, toc.


Les bruits reprirent, plus près cette fois, comme si cela venait de la cuisine.

Toc, toc.


Le même rythme qu’à l’étage, deux coups distincts séparés par une seconde.

Toc, toc.


Le bruit semblait se déplacer. La cuisine, la salle de bain, les trois chambres, les toilettes… Un dans chaque pièce. Toutes, sauf le salon parce qu’il y était.

Toc, toc.


Yahiko sursauta d’un coup. Le bruit avait été porté sur le mur, exactement derrière celui contre lequel le canapé était installé. La peur l’envahissait lentement, il ne se sentait pas rassuré et les autres ne rentreraient pas de sitôt. Malgré tout il avait de quoi se défendre mais contre quoi exactement ? Là était la question. Le rouquin retint son souffle lorsqu’il entendit une petite voix.

« Tu joues avec moi à cache-clap ? »

Est-ce qu’il avait le choix ? L’adolescent l’ignorait, il voulait que tout cela soit uniquement le fruit de son imagination, quelque chose qu’il n’assumait pas et qui revenait au grand jour.

« Bande-toi les yeux et compte jusqu’à dix en tournant sur toi-même… Après je te guiderais lorsque tu le demanderas ! »

Yahiko déglutit. Il ne voulait pas faire ça. Comme il ne le voulait pas mais qu’il ne disait rien, cette petite voix l’avait sans doute pris pour un oui. Il se précipita à l’extérieur du salon et c’est là qu’il la vit. Cette fichue poupée en porcelaine. Une petite poupée blonde que Konan avait récupérée un jour. Elle avait un œil en moins et ses vêtements étaient sales. Elle était disposée sur les marches de l’escalier. Comment elle avait atterrit là ? Le garçon n’en savait rien, il voulait que cette immense blague s’arrête. Un nouveau frisson le parcouru, sa peur montant d’un cran.

La poupée le fixait d’un air tout à fait dérangeant et il l’attrapa rapidement pour aller la jeter brusquement à la poubelle. Cette poupée, lorsqu’on tirait la ficelle de son dos, se mettait à rire. Jamais un rire n’avait autant glacé le sang de Yahiko qu’à ce moment-là. Il referma la poubelle avant de retourner dans le hall d’entrée, tendant l’oreille.

Clap, clap.


Un bruit de main qui se frappait l’une dans l’autre comme lorsqu’on applaudissait. Cela provenait de l’étage, et il n’avait vraiment pas envie de vérifier.

Clap, clap.


Ce son semblait au même endroit, venu de là haut. Yahiko inspira profondément en s’armant de son couteau pour monter à l’étage et se diriger vers la chambre de Jiraya, d’où le bruit semblait venir.

Clap, clap.


Le claquement de main s’était déplacé, il était dans la chambre de Konan, alors il changea de direction.

Clap, clap.


Maintenant c’était dans sa chambre, qui se trouvait en face des escaliers, et il y alla, les sourcils froncés, voulant voir ce que c’était.

Clap, clap.


Le bruit venait de derrière lui. Lentement, il se retourna, manquant de lâcher un cri d’effroi en voyant l’homme en noir en face de lui, bondissant presque en arrière. Le temps de cligner des yeux, il n’était plus là. Yahiko dévala les marches d’escaliers pour retourner dans le salon. Un rire glauque l’accueillit. La poupée de Konan était installée sur une chaise, la tête tournée vers lui. Cette fois c’en était trop, il allait appeler la police. Prenant son téléphone pour composer le numéro et le porter à son oreille. En redressant la tête, il vit ce message.

[center]« Ding dong, ouvre-moi ta porte, je suis arrivé, il est inutile de te cacher.
Ding dong, ouvre-moi ta porte, je suis arrivée. Aucune chance pour toi de m’échapper, non ! »[/center]

La voix d’un policier de réserve retentit dans le téléphone mais le rouquin ne l’entendait pas, il fixait le message peint en rouge en silence. Un nouveau rire le fit sursauter, lâchant le téléphone qui tomba au sol. L’ampoule au-dessus de lui se mit à grésiller. Tout semblait s’enchaîner maintenant, comme si quelque chose s’était déclenché. Quelque chose de terrible qui n’attendait que ça, qu’on le défie. Le jeune homme ne pouvait qu’y croire désormais, il avait peur, peur de ce qu’il pourrait se passer, peur de cet homme en noir, peur de cette voix qui voulait jouer avec lui, peur de tout.

Soudain, la lumière arrêta de grincer, de grésiller, retrouvant son aspect normal. Yahiko respirait fort, son cœur battait lourdement dans sa poitrine, il restait immobile, en se demandant si tout ça n’avait été que son imagination hors normes.

Puis le noir absolu plongea toute la maison dans l’obscurité.

Yahiko poussa un cri de panique, ne s’y attendant pas, étant certain que cet homme en noir était un être de la nuit. La peur s’empara de nouveau du garçon qui reculait lentement. D’un coup les paroles de Jiraya lui revinrent en tête. Ne jamais regarder dans le jardin à la nuit tombée. S’il le voyait, c’était terminé. Maintenant c’était trop tard pour le rouquin qui sentait ses yeux lui brûler. Pourquoi il avait oublié ce détail ? C’était le plus important, celui qu’il ne fallait pas négliger, celui qu’il fallait absolument prendre en compte.

« Hihihi… Tu es vraiment amusant Yahiko… Dommage que tu ne voulais pas jouer… », fit la petite voix aiguë.

« LA FERME !!! », cria le nommé.

Sur un coup de tête, Yahiko sortit de la maison, les yeux fixant le sol, brouillés de larmes, ne sachant pas où il allait. Ses pas le menèrent sur la route, et le choc fut brutal, violent. La voiture, il ne l’avait pas vu, et le conducteur n’avait sans doute pas remarqué Yahiko. L’impact fut vraiment violent, et une marre de sang se forma depuis le corps inerte du rouquin.

*****


« Yahiko ? Yahiko ! Réveille-toi, tu as fait un cauchemar ! »

L’adolescent ouvrit brusquement les yeux, couvert de sueur. Ce qu’il venait de faire, c’était le pire cauchemar de toute sa vie, surtout que pour lui, il avait duré une éternité. Nagato le regardait d’un air inquiet, de même que Konan alors que Jiraya venait voir pour poser une main sur son front.

« Tu as un peu de fièvre… Tu es sûr que tout va bien ? »

« Oui, ne t’inquiète pas… J’ai juste fait un cauchemar… »

« Bon… Ce soir, ça vous dit un cinéma les enfants pour changer les idées de tout le monde ? »

Les yeux de Yahiko s’écarquillèrent. C’était une blague ? Pourtant il hocha la tête positivement, de même que ses deux compagnons. Pas question qu’il reste tout seul dans cette maison après un cauchemar pareil. Il était rassuré que ce ne soit qu’un rêve au final. Il alla prendre une douche par la suite pour effacer les traces de cette nuit agitée et passer à autre chose. Il n’avait même pas envie d’en parler à sa petite famille pour ne pas les inquiéter ou pour ne pas qu’ils le prennent pour un fou. Parce que là, c’était clairement le cas.

Le rouquin alla prendre son petit déjeuner avec Konan et Nagato dans le salon. Ils regardaient la télévision quand il arriva et il s’installa avec eux tranquillement pour manger un peu. Tout cela n’existait pas après tout, ce n’était qu’un rêve.

Tournant les yeux vers la porte-fenêtre, Yahiko le vit, caché derrière les buissons, et son sang se glaça alors qu’il restait silencieux. Ce n’était pas un rêve.

*****


« Le nez à la fenêtre,

Nos yeux se croisent derrière le verre,

Pétrifié de terreur,

Je veux te voir d’un peu plus près. »




Bon eh bien voilà, un truc écrit une nuit alors que j'avais rien à faire et que j'avais pas envie de dormir. xD C'est inspiré de plusieurs films d'ailleurs, à titre d'information.
Des commentaires pour savoir ce que vous en avez pensé ? o/




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