Fiction: Le rayon vert

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Sasuke était reparti chez lui. Avant ça, il avait félicité Gaara de si bien maîtriser son instrument pour son âge. Le rouquin rougit sous le compliment et allait le remercier, mais se ravisa : Depuis quand devait-il remercier quelqu'un de l'avoir complimenté ?
Cependant, un drôle de sentiment l'assaillit au moment de lui dire au revoir. Lui qui voyait habituellement les gens de haut, se sentait tout petit en sa présence. Était ce parce que lui, aussi, était un artiste ?

Il était monté sans diner et s'était laissé tombé sur sa couchette. A présent, il était couché sur le dos regardant le plafond de sa chambre tout en réfléchissant. Il fronça les sourcils, l'air soucieux. Personne ne l'avait jamais préoccupé autant que Sasuke sauf...

- Sauf... répéta-t-il, devenant mélancolique.

Il secoua la tête. Non ! Il ne devait plus penser à ça. Les mauvais souvenirs ne devaient être ressassés, mais oubliés.
Il se retourna maintes et maintes fois sur son lit jusqu'à devoir se rendre compte de l'évidence...

Il était amoureux.

Certaines personnes n'aurait pas fait une telle conclusion aussi rapidement, mais Gaara si. Lui pouvait le faire car ce n'était pas la première fois qu'il avait de tels sentiments.

L'amour ? L'avait-il connu ? Et comment !

Et encore une fois les mauvais souvenirs l'assaillirent brusquement. Il repensa à lui. A ses yeux doux et son sourire charmeur...

flash back

Gaara avait douze ans. Il était encore à l'époque un enfant innocent, celui qui rougissait de gêne de de bonheur lorsque l'on applaudissait ses prestations -plus que formidables devrais-je dire- de pianiste, celui qui riait tout en disant que ce n'était pas la peine lorsque l'on venait le féliciter...
C'était aussi l'époque où ses parents l'aimaient encore, du moins c'était ce qu'il croyait.

Ce fut un jour de pluie qu'il rencontra Setsuko. Il ressortait d'un de ses concerts et attendait patiemment que ses professeurs aient fini de discuter dehors. C'est alors que quelqu'un le fit sursauter :

- C'est toi le pianiste ?

Gaara s'était retourné d'un bond. Il devait sûrement s'agir d'un des spectateurs qui venait le féliciter après tout, cela lui arrivait souvent...
Sauf que telle ne fut pas sa surprise quand il se sentir rougir jusqu'aux oreilles en voyant celui qui l'avait appelé. C'était un jeune garçon d'une quinzaine d'années au cheveux bruns, un peu près de la même longueur que ceux du roux. Mais ce qui impressionnait le plus Gaara, c'était ses deux yeux jaunes pétillants.

- Oh désolé ! dit le brun. J'ai du te faire peur. Alors c'est toi le pianiste ?
- Ou... Oui, répondit son interlocuteur en rougissant.
- Enchanté alors ! Moi c'est Setsuko, et toi ?
- Gaara...
- Eh bien Gaara, tu es plutôt mignon, tu sais ?
- Quoi ?
- Et puis j'aime bien tes cheveux.

Setsuko saisit une mèche rousse délicatement avec deux doigts puis la frotta délicatement entre eux. Son visage se rapprocha dangereusement son visage de celui de Gaara :

- Tu sais, il paraît que les roux sont très rares, et surtout très beaux...

Il avait presque murmuré le dernier mot, comme pour en garder le secret.

C'est alors que l'on entendit une porte s'ouvrir et deux hommes en sortirent tout en riant. Ils se tournèrent soudainement vers Gaara :

- Eh bien, dit l'un d'eux, on dirait que tu as rencontré notre violoniste... N'est-ce pas Setsuko ?

Le brun hocha la tête, souriant.

- Tant mieux, rajouta l'autre, vous avez l'air de bien vous entendre...
- Pourquoi ? demanda le rouquin hésitant.
- Parce qu'à partir de maintenant nous dormirons ensemble, répondit Setsuko.
- En... Ensemble ?
- Cela te gêne ?

Gaara tressaillit devant l'air presque malicieux du jeune garçon. Il possédait une chambre dans son école de musique, puisqu'il était interne. De plus, il avait déjà dormi en binôme plusieurs fois, et cela ne le gênait pas de le faire une fois de plus. Sauf que...

Le reste s'était passé si vite. Le voyage du retour. Ce premier soir où il avait non seulement offert ses lèvres au brun, mais aussi son cœur. Non, il se trompait : il n'avait pas offert son cœur, c'est lui qui le lui avait volé. Cette façon dont le jeune garçon l'avait plaqué sur le lit pour lui voler un baiser.

Et quel doux baiser ! À la fois doux et violent, long mais trop court...

Et plus les semaines passèrent, plus les baisers se multipliaient. Chaque soir, Gaara se retrouvait couché sur le lit ou plaqué dos au mur, les lèvres de Setsuko collées aux siennes.

Enfin, Gaara accepta d'offrir son corps au caresses de son aimants. Il n'y voyait pas d'inconvénients, il n'avait que douze ans et surtout, il était amoureux, fou amoureux... Setsuko était quelqu'un de doux, ses baisers et ses caresses aussi. Et puis, ce n'étaient que des caresses...

Deux mois passèrent avant que Setsuko ait marre de n'en rester qu'aux caresses. Il était couché la tête sur son oreiller, face à Gaara qu'il serrait contre lui, l'une de ses mains légèrement sous son haut, l'autre caressant sous son pantalon de pyjama. Sous la veilleuse de la chambre, ses yeux jaunes prenaient une teinte pâle. Il approcha sa tête de celui de son aimant, murmurant :

- Gaara, ça te dirait de te déshabiller ?
- Pourquoi ? murmura le roux étonné, les caresses ne te suffisent plus ? demanda-t-il souriant innocemment.
- Ce n'est pas ça, mais c'est que je voudrais essayer autres chose comme...

Il murmura quelques mots aux rouquin qui lui firent perdre son sourire, et, en plus de ça, lui donnèrent une teinte rouge écarlate. Sans perdre de temps, il se retourna et se mit au dessus du roux. Sa main qui était sous son pantalon aida l'autre à retirer le tee-shirt. Bien vite ce fut le tour du bas.
Gaara n'avait pas réagit sous le choc, se laissant dénuder facilement. Ses yeux n'exprimait plus de la tendresse, mais de la peur.

- Pourquoi fais-tu cette tête, mon ange ? Ne t'inquiète pas, cela ne te fera que du bien.

A ce moment, les yeux de Setsuko reflétaient plus de l'envie que de la bienveillance. Pourtant, ces quelques mots apaisants avaient détendu le roux. Mais pourquoi ?

Mais parce qu'il était amoureux ! Na !

fin du flash back

[...]

Gaara se réveilla avec un mal de tête incroyable, sûrement dû aux longues heures de train de la veille. Si il y avait bien quelque chose que le roux n'aimait pas, c'était le train. Rien que de sentir le sol trembler au rythme des rails, avec cette foule en plus que l'on entendait criait dans les wagons... Que c'était chiant !
Et le résultat, c'était que cela lui sapait toute envie d'être de bonne humeur ce matin.

- Gaara, fit une petite voix provenant d'en bas. Tu viens petit déjeuner ?
- J'ai pas faim !
- Mais...
- Laisse moi tranquille !

Il entendit sa grand mère soupirer. Il s'en voulait un peu de lui avoir répondu comme ça mais ne le montra pas. Il descendit simplement l'embrasser, l'air de rien et sortit dans le jardin, histoire de prendre l'air frais du matin. Toute de suite, un douce chaleur se répandit dans son ventre.

[Tu es amoureux mon Gaara.]
[L'amour brise les cœurs les plus fragiles... comme le tien.]
[Sasuke...]
[Il n'est pas mieux que les autres.]
[Sasuke...]
[Il ne t'aime pas.]
[Sasuke...]
[Tu m'écoutes ?]

Malgré le fait que sa conscience lui disait que l'amour n'était pas une bonne chose pour lui, son cœur semblait lui dicter tout autre chose.
Cependant, Gaara s'était déjà abandonné à l'amour une fois et cela avait mal, très mal terminé. Mais après tout, peut être pouvait-il réessayer...

Pas question ! Mais que l'amour pouvait rendre bête !

- Déjà réveillé ? Gaara ?

Cette douce voix, reconnaissable entre mille, fit Gaara devenir rouge comme... comme ses cheveux !

[Sasuke...]
[Ta gueule !]

Mais l'amour ne s'en arrêta pas là pour autant, car l'amour dominait tout.

- Saaa... suuu... keee...
- Hein ?

Sasuke pencha la tête sur la droite, surpris d'entendre son nom si lentement.

- Tu es sûr que ça va ?

Gaara ne se retourna pas, trop peur de croiser le beau regard de son interlocuteur. La honte l'envahit. Que lui avait-il prit de dire un truc aussi con ?

- Gaara ?

Une main saisit son épaule et le fit se retourner. Gaara dut fixer le brun, plus rouge que jamais.

- Tu as de la fièvre ? Tu es tout rouge !

Pas de réponse.

- Gaara !

Le cœur du roux battait à tout rompre. Il sentait le sang lui refluer jusqu'au cerveau.

Fallait qu'il dise quelque chose...

Quelque chose, n'importe quoi merde !

- Tu... Tu as vu comment mon pyjama il... il est mauve ?

Gros blanc... et grosse honte.

- Heu... Oui. je vois ton pyjama. Sauf qu'il n'est pas mauve, mais bleu.
- Ah oui...

Sasuke sourit avec compassion. Gaara n'avait jamais été aussi honteux de sa vie. C'était peut être pour ça que Setsuko l'avait abandonné...

- Tu ne crois pas que tu devais aller te doucher et t'habiller ? proposa le brun.
- Tu peux venir avec moi alors ?

Les yeux de Sasuke s'écarquillèrent. Gaara avait sortit ça d'un trait, sans bégayer. Comment était-ce possible ?

[Comment as tu pu dire un truc pareil ?]
[Les hormones mon cher.]
[Les hormones ?]
[Ben oui, à douze ans t'avais pas ça mais maintenant...]
[Mais ce n'est pas possible !]
[Ma très chère conscience, veux-tu que je te rappelle de quoi tu as rêvé hier soir ?]
[Heu...]
[De Sasuke. Et tu sais ce que tu rêvais de lui faire à Sasuke ?]
[La ferme, je ne t'entends plus !]
[Tu rêvais de lui faire des choses pas très catholiques...]
[Lalalalala... Tu vois ? Je n'entends plus rien !]

Alors que son cœur et sa conscience étaient dans un duel acharné, Gaara était en train de se rendre compte de ce qu'il venait de dire. Certes, les garçons d'une même classe où se connaissant étaient habitués à prendre leur bain ensembles, mais de là le faire avec un inconnu qu'on avait à peine rencontré la veille.

[Bravo ! Il va reprendre pour un gros pervers maintenant !]

Sasuke rougit un peu, gêné, se grattant l'arrière du crâne :

- C'est que je n'ai que la matinée pour terminer mon tableau, tu comprends ?

[Alors là je te félicite ! Il est devenu drôlement plus proche de toi !]
[Attends... Tu n'étais pas contre le fait qu'il y ait une romance ?]
[Une romance si, mais pas une grande amitié.]
[Ouais c'est ça...]
[Comment ça ouais ? Je te dis la vérité]
[Mon œil !]
[Répète un peu !]
[Tu as très bien entendu !]

Mais le roux ne porta pas attention à la dispute entre les deux vieux ennemis et s'enfuit à toutes jambes. Il n'écouta pas non plus sa grand mère quand celle-ci lui demanda pourquoi il remontait dans sa chambre si rapidement. Arrivé, il se laissa tomber sur son lit en sanglotant.
Quel con... Mais quel con ! Pourquoi avait-il autant foiré cette conversation ? Pourquoi ?

Tout semblait si simple avec Setsuko...

Non ! Il ne devait pas dire ça ! Setsuko était manipulateur, menteur en plus, un véritable monstre, un...

Et si c'était pas Setsuko qui avait tord ? Le roux se demanda soudainement si ce n'était pas lui qui avait tout foiré à ce moment aussi. Peut être que depuis le début c'était de sa faute. De toutes façons, il avait toujours été maladroit dans sa relation amoureuse avec son ex petit ami. Il enchaînait gaffe sur gaffe, oubliait même parfois son anniversaire ou le jour de la Saint Valentin...

- Setsuko a eu raison de me laisser tomber. Je suis une catastrophe... murmura-t-il entre deux sanglots. Je n'arriverai jamais à me lier rien que d'amitié avec Sasuke.

Et il reprit de plus belle.

Une vague de culpabilité hanta son esprit. Tout était de sa faute ! Tout depuis le début était de sa faute !

Arriverait-il un jour à changer ? Jamais peut être.

Pourtant, il y avait comme une minuscule lueur d'espoir au fond de lui et un seul mot résonnait à présent dans son cœur d'adolescent...

[Sasuke...]
[C'est bon j'ai compris ! Tu arrêtes maintenant ?]

Ah l'amour...



Rewiews ?

Je sais ! J'ai juste ecrit en anglais pour faire genre !

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