Fiction: Il n'y a que l'amour maternel qui soit capable de désintéressement R

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10 novembre an du lièvre

Mère,

Voilà quelques mois que je suis sur les routes. Après trois mois à Ame, je suis passé par l’ile de la tortue, Ba Sing Se, Kiri, Suna et tant d’autres... Je n’aurais jamais imaginé que le monde puisse être aussi fascinant. Saviez-vous qu’il existe des pays ou les ninjas ont une parfaite maitrise des sceaux sans même utiliser du chakra ? Ils apprennent depuis leur plus jeune âge à canaliser leur chakra autrement. ca m’a fait penser à la maitrise des Justus élémentaires et aussi un peu à la maitrise des flux du chakra. Mais au fond, c’est bien plus complexe que cela. Je ne pourrais vous l’expliquer en une seule lettre, je ne saurais même pas par où commencer. En tout cas, je crois n’avoir jamais autant appris de toute ma vie. J’ai rencontré quelques ninjas ayant accepté de m’initier à ces pratiques, peut-être pourrais-je vous montrer lorsque nous nous reverrons. En admettant que nous nous revoyons un jour, bien évidemment.

Je ne sais toujours pas quand je rentrerai à Konoha à l’origine, je ne voulais partir qu’un ou deux mois, mais cela fait à présent plus de sept mois que j’ai quitté Konoha. J’écris assez souvent aux enfants, néanmoins comme je ne suis jamais au même endroit, ils ne peuvent que difficilement me répondre. Je sais qu’ils vont bien, j’ai confiance en Kakashi et en l’équipe de l’académie. De toute façon, ils n’ont pas besoin de moi à Konoha, n’est-ce pas ? Que je sois à l’autre bout du monde ou enfermé dans ma boutique ne change rien. Je leur ai promis de rentrer pour les vacances de Noël, il me reste donc un peu plus d’un mois pour terminer mon voyage. Je crois que je finirai par Hi No Kuni, j’ai toujours rêvé d’y aller depuis que Suigetsu m’en a parlé. Je ne sais pas si vous vous souvenez de lui, il est le fils de l’ancien professeur du ninjutsu médicale. Il avait fuit la guerre pour se refugier à Kaminari no Kuni avec sa famille, je vous passe les détails.
Je ne sais pas si vous vous posez la question et encore moins si cela vous intéresse, mais apprenez que je n’ai toujours rencontré personne. J’ai eu quelques aventures sans lendemain, mais rien de sérieux. J’essaye de ne pas trop penser à Kakashi, mais même de l’autre coté du globe, il semble me poursuivre. Il suffit d’un rien pour que les souvenirs m’assaillent par dizaines. Un homme aux cheveux grisâtre, une nuance de bleu, une voix un peu trop grave... Un soir où j’avais un peu trop bu, même le feu de camp me faisait penser à lui. J’ai l’impression que jamais je ne parviendrai à l’oublier.
Maman, avez-vous aimé un homme par le passé ? Aimé d’amour, passionnément, au point d’en perdre le sens commun. Je me doute que vous n’aimez pas Papa de cet amour, mais peut-être avant votre mariage avez-vous connu quelqu’un que vous avez aimé autant que j’aimais Kakashi? À moins que ce ne soit après, je ne sais rien de votre vie conjugale. J’ai conscience que cette question est quelque peu inconvenante et sans doute ne voudriez-vous pas y répondre, mais je ne peux m’empêcher de vous le demander. Peut-être avez-vous quelques conseils pour m’aider à passer au-delà de mon histoire avec Kakashi ? J’ai l’impression que personne au monde n’a pu connaître ce que j’ai personnellement vécu avec cet homme que je pensais être celui avec qui je finirai ma vie. Sans doute orne-je trop cette relation. Je dois faire mon deuil. En quelque sorte.
Encore une fois, n’essayez pas de me répondre, je pars dès demain pour Oto.
Je vous aime.

Votre fils, Sasuké.

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Mère,

Je suis à Hi no Kuni depuis deux semaines déjà. J’aime beaucoup cette ville, les gens y sont relativement accueillants et pour la première fois depuis mon départ, je n’ai pas de problème de langue. Comme vous le savez, c’est l’été ici et je peux ainsi profiter pleinement de la plage. Rien à voir avec celui de Konoha : froid et humide. Vous me verriez, vous ne me reconnaîtriez pas ; ma peau est si brune qu’on pourrait me confondre avec un métisse. Je dois dire que j’apprécie assez ma nouvelle apparence.

Avant d’arriver en Australie, j’ai visité la muraille de Sato... J’ai vraiment beaucoup aimé mon court séjour à Menphis. J’ai pu m’y faire tatouer. Ne commencez pas à hurler, je sais ce que je fais. Il m’a été offert par un sorcier afin d’éloigner les mauvais esprits et d’apaiser mon âme tourmenté. Il représente un serpent noir, une couleuvre il me semble vu que je ne m’y connais pas en serpent, il s’enroule sur mon bras gauche. Je ne regrette pour rien au monde. J’imagine pourtant déjà vos remontrances et elles m’angoissent malgré moi. Que va dire Maman ? C’est la première chose qui m’est venue à l’esprit le lendemain de ce rite initiatique. À croire que malgré les ans, je continue de vous craindre et votre avis a toujours une grand importance. Ne trouvez-vous pas cela hilarant ?
J’en viens à la réelle raison de cette lettre. Maman, j’ai rencontré quelqu’un. Cela ne fait qu’une semaine, pourtant je sens dans mon cœur que cette aventure a un avenir. Appelez cela une intuition. Je sais que je m’enflamme un peu trop vite, mais cela fait si longtemps que je n’ai pas été aimé. Car il m’aime, il me l’a avoué à demi-mots pas plus tard que ce matin. Je ne sais pas ce qu’il me trouve, c’est tellement inattendu.

Il s’appelle Orochimaru, il travaille dans un laboratoire, il originaire d’Oto, il a parfaite maitrise du ninjutsu médicale. J’espère qu’il acceptera de m’en apprendre les rudiments. Si jamais il refusait, je pense avoir des arguments suffisants pour le faire changer d’avis. Nous nous entendons bien, c’est un garçon simple plutôt bavard, au moins lui ne me reproche pas mes silences : il parle pour deux. Il est compréhensif, tendre et même si c’est un beau parleur un peu prétentieux, il a un bon fond. Je ne lui reprocherais pas son arrogance, il est tellement jeune...

Oh Maman, vous allez encore m’en vouloir. Comme si mon défaut n’était pas suffisant, il faut que j’en développe une nouvelle. Je ne connais pas son âge exact, il prétend avoir trente ans de la même manière que j’ai soutenu avoir trente-cinq ans. Je sais qu’il ment, il ne doit pas en avoir plus de vingt-cinq et a presque l’âge d’être mon fils. Je sais que j’aurais du le repousser dès le début, mais il est tellement beau... Comment lui résister ? Avec lui, j’ai l’impression de vivre cette jeunesse que je n’ai jamais eue. Celle-là même que vous m’avez volé, Maman.

Lorsqu’il me regarde, j’ai l’impression d’être la septième merveille du monde. Moi et mes cheveux noirs. Il pose sur moi le même regard que Kakashi avait avant que notre histoire ne se consume. Je revis. Alors malgré la différence d’âge, je vais essayer de l’aimer. Je pense qu’il le mérite, il m’a donné en une semaine assez d’amour pour oublier cette année morose. J’ai envie que ça marche, je ne veux plus être seul.
J’ose espérer que vous serez heureuse pour moi. À défaut, je le serai pour deux.
J’avais promis aux enfants de venir pour Noël. C’est dans cinq jours et... j’hésite. Je ne sais pas si j’en serai capable et Orochimaru risquerait de se poser des questions. J’aviserai.
Je vous aime. Si vous souhaitez me répondre, pour une fois ce sera possible. Je préférerai que vous ne le fassiez pas, mais je ne peux vous en empêcher.

Votre fils, Sasuké.

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