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Fiction: Il n'y a que l'amour maternel qui soit capable de désintéressement R

C'est l'histoire d'une mère et de son fils, fils qui a un léger problème, Son fils aime un homme. Et elle le sait. Depuis des lustres. Pourtant elle n'a rien dit.
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Joya (Masculin), le 23/12/2015
c'est un hors serie



Chapitre 3: Trouble



Sakura ayant quitté l’infirmerie, Sasuke se retrouva seul dans le petit lit grinçant. Le regard vague, il avait les yeux rivés sur le plafond blanc. Il avait toujours bien du mal à se remettre les idées en place, c’était comme si quelque chose engluait complètement son cerveau. Au moins, le marteau avait disparu, c’était déjà une bonne chose. Par contre, il avait comme mal au cœur, un peu comme s’il allait vomir, ce qui était particulièrement désagréable. …puis et surtout malade, le jeune homme se retourna dans son lit, remontant sa couverture jusqu’au cou. Comme si ca ne suffisait pas, il avait froid.

Pendant un instant, il se demanda si Kakashi allait venir lui rendre visite. Au moins dans ses bras, il aurait bien chaud. Mais il ne devait pas trop espérer, c’était trop risqué pour eux. Alors il devait prendre son mal en patience et attendre de se rétablir avant de le revoir. En privé. En plus quand il y réfléchissait, il ne fallait pas qu’il lui transmette ses microbes. Quoi que, vu les baisers langoureux qu’ils avaient échangé avant le cours de, si Kakashi ne tombait pas malade à son tour, il avait un système immunitaire absolument hors du commun. Si Kakashi se retrouvait bel et bien à l’infirmerie avec des symptômes similaires aux siens, Sasuke espérait que personne ne fasse le rapprochement. En même temps, qui oserait émettre l’hypothèse que Sasuke Uchiwa et Kakashi Hatake échangeaient gaiement leur salive dans les coins sombres de l’academie? Le premier qui essayait risquait fortement de se retrouver avec un membre en moins.
Décidant de dormir un peu en espérant qu’il se sentirait mieux à son réveil, Sasuke enfonça un peu plus sa tête dans son oreiller et se recroquevilla sur lui-même. Les yeux clos, il laissa son esprit vagabonder, il n’était de toute façon plus en état d’exercer le moindre contrôle sur lui même. Le silence de l’infirmerie était rassurant. Il fallait dire que même dans les dortoirs, le silence était rarement de mise, il y avait toujours des discussions, quelqu’un pour faire du bruit de quelque manière que ce soit, si bien qu’il y avait souvent un bruit de fond particulièrement agaçant, surtout pour Sasuke, habitué au silence de cimetière du manoir des Uchiwa. Quatre personnes dans un manoir de trois étages, c’était bien peu, même si on ajoutait les domestiques de la famille. Il arrivait que les rares personnes à lui rendre visite au manoir qualifie les lieux de sinistres, Sasuke y avait grandi, il ne s’en rendait absolument pas compte. Passer toute son enfance seul dans un manoir, avec pour seule compagnie son frère avant qu’il ne parte pour l’academie. La confrontation avec l’académie et son brouhaha ambiant avait été une véritable épreuve, presque traumatisante.
S’il se concentrait, il entendait un peu de bruit dans le bureau de l’infirmerie. Et peut-être également des bruits de pas dans le couloir. Rien de significatif, d’autant plus que Sasuke ne commençait à s’endormir lentement, papillonnant des paupières, la bouche entrouverte. Décidément, ses pensées se tournèrent vers Kakashi. Kakashi et ses cheveux blonds, ses yeux marron, son sourire, ses fossettes, ses épaules larges, ses douces lèvres et son corps chaud... Le jeune homme ne se rendait pas compte qu’il avait commencé à sourire niaisement en somnolant. Comme piqué au lait fraise-banane, il s’imaginait déjà prisonnier des bras forts du garçon, l’embrassant à en perdre haleine. Il y pensait constamment ces derniers temps. Quand ce n’était pas à d’autres choses bien plus inconvenantes. En même temps, Kakashi était tellement... unique.

Au fond, Sasuké n’en revenait pas. Pourquoi s'intéressait-il à lui ? Il n’avait rien de particulier et n’était pas le genre de personnes que Kakashi appréciait en temps normal. En fait, il ne savait même pas pourquoi lui éprouvait ce besoin de voir constamment son sensei, d’être dans ses bras, de l’embrasser. C’était totalement incompréhensible. Cependant si lui n’était sûr de lui et complètement perdu, Kakashi devait avoir une idée derrière la tête, sinon il ne s'embarrasserait pas d’une telle relation. Voulait-il seulement... avoir des relations sexuelles avec lui ? Si c’était le cas, alors il allait être déçu car Sasuke ne comptait pas se laisser embabouiner et tenait à préserver sa... virginité. à tous les points de vues. Et ce n’était pas un stupide homme, même s’il lui faisait perdre la tête, qui allait le faire changer d’avis. Même s’il était difficile de résister à Kakashi. Cela ne faisait que quelques jours qu’ils se fréquentaient et il avait déjà essayé de nombreuses fois de glisser l’air de rien ses mains sous sa ceinture.

Heureusement la peur de l’inconnu était bien plus forte que la tentation pour Sasuke. Par ailleurs il n’y avait pas que sa crainte et sa pudeur maladive qui le retenaient, mais bel et bien l’idée même d’avoir des relations plus qu’amicales avec un garçon. Ce n’était pas normal, c’était même totalement interdit. Les baisers, les étreintes, ce n’était pas grand chose. Et puis, c’était tellement agréable... Par ailleurs, il n’était même plus capable d’y résister, il devait se faire une raison. Il était comme sujet à des pulsions incontrôlables, quelque chose qui partait de son ventre et se propageait dans tout son corps dès que Kakashi posait son regard sur lui. Des picotements, de fourmillements, des frissons. Une envie dévorante d’avoir plus, toujours plus, même s’il ne savait pas où il allait. Quelque chose d’enfoui au plus profond de lui s’était comme réveillé. Il s’était battu contre ca pendant des semaines, des mois... des années ? Jusqu’à craquer et perdre le contrôle. Ses certitudes s’effondraient, la carapace qu’il s’était forgée se fissurait et il assistait impuissant à la prise de pouvoir de ses désirs les plus secrets.

Ce n’était pas de l’amour, c’était tout simplement impossible. Quoi qu’en disent les autres. Un garçon ne peut pas aimer un autre garçon. Malgré son nom, il n’était pas l’Amour et Kakashi ne serait jamais sa Glace, ils ne vivaient pas dans un conte pour enfants. De toute manière, l’amour était quelque chose de subjectif, qui se construisait lentement au fil des ans. Le coup de foudre, c’était bon pour les romans à l’eau de rose de la collection Adoras. Ce genre de choses n’arrivait jamais dans la réalité. L’amour alimentait les rêves des enfants, mais ce n’était rien de plus qu’un prétexte pour justifier certains comportements indécents. C’était ce que grand-mère chiyo lui avait assuré lorsqu’il lui avait posé la question. Le droit chemin pour lui était d’épouser sagement sa fiancée, l’amour viendrait avec le temps et les enfants.
Avec Kakashi, il ne faisait que s’amuser. S’il ne le faisait pas maintenant, il ne le pourrait jamais. Il n’avait plus beaucoup de temps. L’année suivante, Sasuke serait marié, il en avait parfaitement conscience et ne comptait pas aller contre cela. Il en était même plutôt heureux, même s’il était un peu effrayé. Ou complètement terrorisé. En cela, ses petits moments avec Kakashi lui faisaient un bien fou. Au moins, il ne pensait plus à son avenir et profitait seulement de l’instant présent. C’était agréable de ne plus penser à rien. Du moins à rien d’autre qu’aux lèvres moissonnant les siennes, aux murmures graves à son oreille, aux mains glissant sur son corps tremblant. Existait-il quelque chose de plus plaisant au monde ? Cette fois, Sasuke souriait franchement dans sa torpeur. Pourquoi était-ce interdit ? Etait-ce parce que justement, c’était bien trop bon pour être convenable ? Il était vrai qu’il avait tendance à oublier ses principes avec Kakashi, mais cela ne voulait pas dire qu’il se pervertissait complètement. Kakashi prétendait que ce qu’ils faisaient était normal, Sasuke aurait aimé le croire, mais il restait bien trop de zones d’ombre, de questions et de doutes pour qu’il se laisse convaincre totalement.

Normal. C’était normal d’aimer une femme et de vouloir lui faire un enfant. C’était physiquement normal, l’être humain fonctionnait sur ce principe. Mais avoir envie de faire des choses avec un garçon, des choses qui ne peuvent mener à la conception d’un enfant quoi qu’il arrive. C’était pour cette raison que c’était une perversion. Ce n’était que plaisir et luxure, donc quelque chose de mal, n’est-ce pas ? Grand-Mère Chiyo le lui avait dit quand il était enfant, puis adolescent. Il lui faisait confiance aveuglement, elle était la seule personne à s’occuper de lui réellement. Son père et sa mère payaient des enseignants, donnaient parfois quelques préceptes de bonne conduite pour l’orienter, mais rien de plus. Alors que grand-mère Chiyo, depuis qu’il était tout petit, lui parlait de la vie, l’écoutait raconter ce qu’il faisait pour ensuite lui expliquer ce qui était bon ou mauvais. Il savait avoir de l’importance à ses yeux, qu’elle tenait à lui, qu’elle l’aimait, mais seulement s’il suivait le chemin qu’elle lui indiquait. Dès qu’il s’en écartait, elle était sans pitié, il le savait depuis toujours. Il ne pouvait pas se permettre de perdre son estime, sinon il n’était plus rien.

Il y avait des souvenirs enfouis que Sasuke avait décidé d’oublier. Pendant des années. Pourtant ils remontaient à la surface à présent, sans qu’il ne puisse les contenir. Il avait même l’impression de les avoir entièrement inventés, comme pour justifier son comportement actuel. Mais non, c’était la réalité. Sa réalité. Son enfance oubliée, son passé refoulé... Ce n’était même pas des souvenirs précis, seulement des impressions, des images floues, une sensation de brûlure et une peur paralysante. Blotti sous la couverture à l’odeur stérilisée du lit de l’infirmerie, le jeune homme tremblait de tous ses membres. Il ferma les yeux très forts, mais les images étaient toujours là, devant ses yeux. Non, il ne voulait pas se souvenir. Jamais. C’était seulement une bêtise. Une bêtise d’enfant inconscient. Cela ne voulait rien dire. Cela ne signifiait rien. Rien du tout...




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