Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Il n'y a que l'amour maternel qui soit capable de désintéressement R

C'est l'histoire d'une mère et de son fils, fils qui a un léger problème, Son fils aime un homme. Et elle le sait. Depuis des lustres. Pourtant elle n'a rien dit.
Version imprimable
Aller au
Joya (Masculin), le 27/11/2015




Chapitre 2: regrets



15 janvier l’an du lièvre

Mère,

J’ai hésité pendant longtemps avant de répondre à votre lettre. Je ne vais pas vous le cacher, elle m’avait mis hors de moi. C’est tellement facile de représenter ses excuses et ses regrets plus de dix ans après. Vous me dites que je reste votre fils, mais c’est vous qui m’avez destitué de mon nom. Tant de contradictions, tant de silences. C’est ça que j’ai toujours détesté chez vous et que malgré tout j’admire encore aujourd’hui. Je n’ai jamais su ce que vous pensiez et maintenant que vous osez m’écrire, cela m’effraye, me perturbe. Je vous suis reconnaissant, Mère. Vous m’avez beaucoup appris. Mais comme vous vous en doutez, j’ai du tout apprendre pour me reconstruire.

Je ne vais pas m’attarder sur des choses inutiles, je pourrais écrire des pages et des pages sur ma vie, sur mon ressenti, sur l’humiliation que j’ai subi lorsque vous avez rayé mon nom de l’arbre généalogique. Je ne vous écris pas pour vous faire plaisir, pour vous pardonner. Non, j’écris pour moi, parce que j’en ai besoin. J’ai besoin de ma mère, celle que je n’ai jamais eue. Itachi a longtemps joué ce rôle, mais ce n’est pas suffisant. Je suis maintenant père, je dois tenir un rôle important, je dois être une figure forte et protéger mes enfants. Mais qui me protège moi ? Qui est là pour me dire que ce n’est pas grave, que tout va s’arranger ?

Nous nous sommes séparés, Mère. Kakashi et moi, c’est terminé, mort, enterré. Vous êtes la première personne à qui j’ose le dire, il est parti hier matin, me laissant seul dans notre grande maison vide. C’est plutôt comique, n’est-ce pas ? Un peu comme pour vous dire que vous aviez raison et que j’aurais du vous écouter et épouser ma fiancée. J’imagine que vous êtes heureuse en apprenant cette nouvelle. Mais je vais vous surprendre, Mère, même si ma famille se déchire, si tous mes sacrifices n’ont mené à rien, je ne regrette pas.

Je suis fier, tellement fier de ce que j’ai accompli. De mes enfants, de ma librairie et même de mon couple qui n’existe plus. Pendant quatorze ans, j’ai été heureux. Et même avant, même lorsque nous vivions cachés et passions notre temps à nous séparer pour mieux nous retrouver. Maintenant c’est terminé, de notre amour il ne reste que de livides souvenirs et peut-être quelques regrets. Je ne pourrais même pas dire comment nous en sommes arrivés là et de toute façon cela ne vous intéresse pas. Sans doute nous sommes nous essoufflés pour ne nous en rendre compte que lorsqu’il était trop tard.

Je ne vais pas dire que je vais bien, mais je ne suis pas mal non plus. Je suis seulement fatigué de tout. Je me demande pourquoi je vous raconte tout ca... J’aimerais... Oui, j’aimerais que vous me consoliez. Une fois dans ma vie, j’aimerais que ma mère me prenne dans ses bras pour me dire que ce n’est pas grave et que je finirai par oublier ma peine. Je ne me souviens pas d’une seule fois où vous m’avez consolé, après que je sois tombé dans les escaliers quand j’étais petit. Non, c’était toujours ma gouvernante qui s’occupait de moi, vous vous contentiez de me faire des reproches, me demandant d’être plus prudent. Aujourd’hui j’ai quarante-et-un ans et j’ai l’impression d’en avoir dix-sept, lors de ma toute première rupture dans cette relation déjà chaotique que j’entretenais avec Kakashi.

Lorsque je vais annoncer à Naruto, à Sakura et aux autres ma séparation avec Kakashi, je sais qu’on va me rire au nez. Ce n’était pas comme si nos ruptures n’étaient pas aussi régulières que la pleine lune. Mais cette fois, moi je sais que c’est terminé. Mère, je suis seul et je ne me sens pas capable de trouver quelqu’un d’autre pour partager le reste de ma vie. J’ai mal au cœur, j’ai mal à l’âme. Je n’arrive plus à faire de combat tant mon esprit est ailleurs, l’évolution de mon sharingan est restée statistique depuis mon enfance. Et mes enfants, mes chers enfants sont à académie, si loin de moi et ne peuvent me consoler. J’aimerais pouvoir les serrer dans mes bras pour m’assurer que toute ma vie n’aura pas été vaine. Comment vais-je vivre jusqu’aux vacances d’été ? Comment vais-je réussir à me lever le matin pour ouvrir la librairie ? Que me reste-t-il, Mère ? J’ai tout gâché...

J’ai tellement honte de cette lettre, je me relirais pas de peur de ne pas avoir le courage de vous l’envoyer. Mère, j’espère que vous me répondrez, j’espère que vous pourrez m’aider. Vous dites que je reste votre fils, très bien. Prouvez-le.

SASUKE Taka, et je n’ai même plus de nom à signer.

------------------------------------------------------------

3 avril l’an du lièvre

Mère,

Comme je l’imaginais, vous n’avez pas répondu à ma dernière lettre. J’ai espèré pourtant, pendant des mois recevoir une réponse, un signe, n’importe quoi. Juste quelque chose qui m’aurait signifié que vous pensiez à moi et que vous vous souciez de mon malheur. Mais rien, rien n’est venu. Je vous en veux tellement. Vous me demandez de vous pardonner et quand je vous en donne l’occasion, vous vous défilez ? Vous êtes lâche, Mère. Mais malgré toute ma rancune, je ne peux vous en vouloir. J’ai conscience d’en avoir peut-être trop demandé, c’était trop brutal. J’aurais du commencer une correspondance simple, sans réel sujet de conversation. Faire semblant pendant un temps, pour que nous nous habituions à tout cela. C’est tellement nouveau pour moi, comme pour vous.

C’est trop tard maintenant, tant pis. Je crois que je vais continuer à vous écrire, sans attendre de réponse. Juste pour avoir l’impression d’avoir encore une mère, d’avoir quelqu’un avec qui m’échanger sur mes peines. Je n’ose plus solliciter Naruto, Shikamaru, Juugo, que sais-je. Ils ont déjà passé plus de vingt longues années à supporter mes changements d’humeur, à tenter de me consoler, à essayer de me faire voir la réalité en face. J’ai quarante-et-un ans maintenant, je ne peux me permettre de me comporter comme un adolescent. Je suis censé être un homme fort et sûr de lui, il m’est interdit d’aller pleurer sur l’épaule de mon grand frère comme j’avais l’habitude de le faire. Alors je vous écris. Vous êtes ma mère, vous devriez normalement continuer de me voir comme un petit garçon, de la même manière que la mère de Kakashi continue de le materner à cinquante ans passés.

Nous y voilà. Kakashi. Vous le détestez, n’est-ce pas ? Je ne le sais même pas. Vous l’avez haï pour m’avoir corrompu, pour m’avoir soustrait à votre emprise. Et maintenant qu’il m’a laissé, que pensez-vous de lui ? Êtes-vous heureuse ? Jubilez-vous de voir les cendres de mon couple ? Considérez-vous que je n’ai eu que ce que je méritais et que cet échec n’est que la démonstration de l’impossibilité d’un amour entre deux hommes ? Peut-être. Et il est possible que vous ayez raison. L’amour m’a détruit, Mère. Je croyais que c’était pour toujours, que ca ne s’arrêterait jamais, que je quittais la team 7, ma famille pour quelque chose de mille fois mieux. Et voilà qu’il ne reste plus rien. Rien. Que des souvenirs qui font mal et une envie de vomir. Même mes enfants ne sont que de maigres consolations à mes yeux. J’aurais tout aussi bien pu les avoir en épousant une femme... Maman, que me reste-t-il ? Ai-je réellement tout raté ? N’ai-je donc fait que des erreurs ?

J’aimerais me dire que tout va s’arranger, que tout redeviendra bientôt comme avant. Mais l’amour, c’est comme une cigarette. Vient un moment où il n’en reste rien, que le mégot qu’on jette à la poubelle. J’ai l’impression d’avoir consumé ma vie par les deux bouts et d’en avoir terminé avec elle. J’ai quarante-et-un ans, et il ne me reste plus rien à faire. Si, il y a mes enfants... Mais quand je les vois, je vois Kakashi. Ils lui ressemblent tellement, Maman... ca me fait mal. Et pourtant je ne l’aime plus. Je suis juste dégouté, exténué de cette vie accablante qui n’a plus la moindre saveur.

Je vais partir, Maman. Mes valises sont déjà prêtes. C’est une idée de Shikamaru, il me dit que ca me fera du bien. Enfin, lui me conseille de partir un ou deux mois, le temps de réfléchir, mais je crois que je ne reviendrais pas. Je n’ai rien dit à personne, je ne compte pas laisser de mot. De toute façon, je crois que ce que je fais de ma vie n’intéresse plus grand monde. Les enfants sont chez Kakashi pour le mois d’avril, ensuite ils retourneront à l’académie. Peut-être reviendrai-je pour, je n’en suis pas sûr. Je ne sais pas non plus où je vais aller, je crois que je vais commencer par la kumo, j’ai un contact là-bas. Au fond de moi, j’espère pouvoir rencontrer quelqu’un, connaitre à nouveau la passion, aimer encore. Mais j’ai l’impression que rien ne pourra être à la hauteur de ce que j’ai vécu avec Kakashi. Naruto me dit que je me fais des idées, que je me lamente pour rien. Il parait que je suis beau, que je retrouverai facilement un homme pour partager ma vie. Ou peut-être une femme, je ne sais pas.

J’ignore si nous nous reverrons un jour, Maman, mais sachez que je vous aime. N’essayez pas de me répondre, je ne crois pas qu’un aigle puisse me trouver là où je vais. Mais peut-être vous enverrais-je des nouvelles.

Votre fils, Sasuké.




j'attends vos commentaires



Chapitres: 1 [ 2 ] 3 4 5 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: