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Fiction: Il n'y a que l'amour maternel qui soit capable de désintéressement R

C'est l'histoire d'une mère et de son fils, fils qui a un léger problème, Son fils aime un homme. Et elle le sait. Depuis des lustres. Pourtant elle n'a rien dit.
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Joya (Masculin), le 27/11/2015




Chapitre 1: pensées d'une mère



19 octobre de l’année du dragon

Sasuké,

Tu dois trouver étrange de recevoir une lettre de ma part alors que cela fera bientôt onze ans que nous ne nous sommes pas parlé. Moi-même je ne comprends pas pourquoi je ressens le besoin de t’écrire. Ou plutôt pourquoi cela ne m’arrive que maintenant. Tu as eu quarante ans et je réalise que je ne te connais pas. Je ne t’ai jamais connu, Sasuké. Et pourtant tu es mon fils, je t’ai mis au monde dans la douleur, je t’ai élevé - de loin, certes - mais j’ai veillé à ce que tu reçoives la meilleure éducation qu’un enfant puisse avoir. Et pourtant, j’ai l’impression d’avoir fait une erreur. Une monstrueuse erreur.

Tu sais que je n’approuve pas ton choix de vie, tu sais que je regrette que tu ne sois pas normal, que tu n’aies pu suivre le chemin que j’avais mis tant de temps et d’énergie à te tracer, mais voilà depuis que je t’ai vu devant chez Kakashi avec tes enfants... Je ne peux m’empêcher de ressasser certaines choses.

Je dois t’avouer une chose importante, enfin du moins l’est-elle à mes yeux. Je ne sais pas si tu m’en voudras ou pas, je crains que cela n’arrange en rien notre relation... inexistante, mais je ne peux plus me taire plus longtemps. J’ai toujours su, Sasuké. Depuis le début. Enfin je ne sais pas si c’était vraiment le début, mais je l’ai su le jour où tu es rentré de l’académie pour la dernière fois, en cette chaude après-midi de juillet. Tu te souviens, tu t’étais volatilisé sitôt descendu du train. Sakura était venu nous saluer, ton père et moi. Nous nous inquiétions de ne plus te voir aussi je me suis chargé d’aller te chercher. J’ai marché un peu sur le quai, puis je suis montée dans le train et ta sœur était descendue. J’imaginais te trouver avec tes valises non loin de là. Je ne m’étais pas trompée.

Tu étais là, dans ce couloir aux rideaux tirés. Dans ses bras à lui. Je le revois encore te plaquer brusquement contre le mur et coller sa bouche sur la tienne. Je revois ses mains sur toi et toi qui ne le repousse pas. Je te revois passer tes mains sur son corps, comme avide de caresses et l’attirer contre toi un peu plus encore. Effrayée, j’avais repoussé doucement la porte et m’étais immobilisée. J’étais tétanisée à l’idée que tu me vois, même si c’était toi qui étais en faute. Je réfléchissais déjà à la façon dont j’annoncerais cela à ton père. Puis j’ai entendu des pas et je me suis cachée derrière la porte. Je vous ai vu sortir, main dans la main. Vous ne m’avez même pas remarqué tant vous étiez accaparés l’un par l’autre. Vous vous êtes souris et vous avez parlé. Je me souviens que ta voix était complètement étranglée, comme si tu avais envie de pleurer. ca aussi, ca m’avait choqué. Tant de vulnérabilité de ta part, ce n’était pas comme cela que je t’avais élevé. Aucune pudeur dans tes gestes, dans ton attitude, tu le prenais dans tes bras et le serrait contre toi.

- ca va aller...
- kakashi... J’ai peur. J’veux ne pas te quitter...
- Moi non plus... Putain si seulement tu voulais bien...
- Non. Pas maintenant, ce n’est pas le moment. Plus tard, promis.
- Si tu le dis...
- J’te le jure. Mais pas tout de suite, je n’aurais pas le courage.
- Oui, oui... D’accord...
- On se voit la semaine prochaine, d’accord ? Devant l’ancien laboratoire du village personne ne nous connait, ce sera plus sur.
- Ok...
- Ne m’en veux pas trop... J’aimerais... Enfin... Je ne sais pas... Je ne peux pas me permettre de tout foutre en l’air pour...
- ... Mes beaux yeux. Je sais, je sais. Je comprends. Mais bordel, ca me tue !
- Pardonne-moi... Je suis vraiment trop nul...
- Mais non.
- Je t’aime...
- Putain moi aussi. Bordel si tu savais à quel point, t’aurais peur.

Vous vous étiez embrassés une dernière fois d’une façon tellement indécente que j’avais été contrainte de fermer les yeux. Quand j’avais osé les rouvrir, l’autre avait disparu. Tu étais là, à quelques mètres de moi, les larmes aux yeux. Tu avais donné un grand coup de poing dans la charpente du couloir avant d’essuyer tes larmes.

Tes larmes Sasuké. Ce sont elles qui m’ont poussée à me taire. Te voir ainsi aussi désemparé, fragile, perdu... ca m’a fait mal. Et quand j’y repense c’est toujours le cas. Je suis ta mère, tu sais, et malgré le fait que je pense que tes choix soient les pires que tu aurais pu faire, je ne supporte pas de te voir triste. Je t’ai enfanté, je t’ai élevé pour que tu deviennes un grand homme, un UCHIWA digne de son nom et aussi étrange que cela puisse paraitre, j’ai l’impression que je n’ai pas totalement échoué. Tu étais tellement digne dans ta douleur, Sasuké. Je te voyais sécher tes larmes, tenter de te contrôler et retrouver peu à peu une attitude froide et détaché. Puis tu es descendu du train et j’ai attendu quelques instants avant de descendre à mon tour.

Lorsque tu as retrouvé ton père et que nous sommes rentrés au manoir, j’ai essayé de faire attention aux signes. Est-ce que tu le regardais sans y faire attention ? Est-ce que tu soupirais en pensant à lui ? Est-ce que les larmes te montaient aux yeux sans que tu ne puisses les retenir ? Non. Rien, tu ne le laissais rien transparaitre. Et ca m’a rendue fière. Tu étais parfait, mon fils. Parfait alors que tu avais la pire tare qu’un homme puisse avoir. Alors je n’ai rien dit.

Durant dix longues années, je t’ai regardé mûrir, vieillir. J’étais curieuse à l’idée de savoir si tu parviendrais à cacher à tous ton problème. Si au début tout était merveilleusement bien orchestré, avec le temps tu as laissé transparaitre de plus en plus de choses. Je crois qu’il t’a changé, ce Kakashi. J’ai l’impression qu’il a détruit tout ce que je t’avais appris durant ton enfance. Tu laissais transparaitre tellement de choses, sur la fin je pouvais presque deviner à quels moments vous vous disputiez. C’est à partir de ce moment que j’ai compris que tu nous échappais. Que tu m’échappais. Et que je risquais de te perdre, toi mon fils autrefois parfait.

C’est moi qui ai poussée ton père te confier des chantiers importants, à te donner des fonds pour tes recherches. J’essayais de te retenir, de te montrer ce que tu perdrais si tu osais le choisir lui. Tu avais tellement de talents, Sasuké. Je ne te l’ai jamais dit, ton père non plus, mais nous le pensions tous les deux : tu avais de l’or dans les mains. Cette façon dont tu as éveillé ton dojutsu, de lancer des shuriken sur des cibles que nous croyions tous hors de ta portée, ces plans incroyablement innovants que tu avais la décence de ne montrer à personne mais que nous regardions en cachette dans ton bureau avec ton père. Tu aurais pu devenir un grand shinobi Sasuké et c’était ce que nous espérions de toi. Si tu savais à quel point j’étais fière lorsque je te présentais comme mon fils dans les rencontres.

Et puis tu as tout brisé, tout renié. Je n’ai pas compris pourquoi sur le moment. Tout ce que je voyais, c’était qu’en annonçant la vérité à ton père, à voix haute et en le regardant dans les yeux, tu t’auto- détruisais. Sasuké, il le savait, ton père ! Evidemment qu’il le savait ! Tu crois vraiment que lorsque nous nous croisions avec lui sur le Chemin de l’académie, nous ne comprenions pas ? Que lorsque tu refusais de rencontrer des jeunes femmes de très bon parti, nous ne nous doutions de rien ? Tu aurais pu tout avoir, Sasuké : le succès, la fortune de la famille, le pouvoir et, puisque c’était tellement important à tes yeux : ce Sang-UCHIWA. Mais pourtant tu as tout quitté pour vivre avec lui. Et le pire je crois, c’est que tu ne l’as pas affiché. Je m’attendais à ce que tu parades à ses cotés, que tu montres au monde entier ta particularité. Mais non. Tu es resté dans l’ombre. La seule différence était que tu semblais plus à l’aise en marchant à ses cotés, moins sur tes gardes et que parfois lorsque je te croisais avec lui, je surprenais quelques gestes significatifs. Alors pourquoi, pourquoi nous as-tu quittés si c’était pour vivre de la même manière ? Travailler au restaurant, puis dans une misérable librairie, ce n’était pas digne de toi ! Tu valais mieux que ca !

Quand tu es parti, j’ai perdu mon fils. Tu m’as déçue, ca m’a fait mal. J’ai même pleuré, je l’avoue. J’ai vu que tu étais parti avec une part des actions de l’entreprise, mais je n’ai rien dit. J’étais trop effondrée pour cela. Et puis j’essayais de me persuader que si tu avais fait cela, abusé de notre confiance pour nous voler, c’était parce que je n’avais pas totalement échoué dans ton éducation. Profiter de la faiblesse de tes parents, c’était admirable de ta part.

Si tu savais combien je l’ai haï, cet homme qui l’avait perverti. J’avais des pulsions meurtrières envers lui, j’aurais aimé le tuer de mes propres mains. Lorsque je le croisais, j’avais envie de lui demander s’il dormait bien la nuit maintenant qu’il t’avait volé ton bonheur et avait réduit à néant tous tes efforts. Tu avais tellement donné, tellement travaillé pour la famille... Tout ca pour rien. Tout ca pour un autre homme à l’esprit malsain. Je ne comprenais pas que vous puissiez vous aimer, l’amour est quelque chose de très abstrait chez nous, tu le sais très bien.

Puis vous avez voulu avoir des enfants. ca a été la goutte d’eau pour moi, le summum de la honte. J’ai fait cette lettre pour t’interdire de porter le nom des UCHIWA et continuer ainsi à nous déshonorer. Tu voulais élever des enfants dans la perversion, imposer à des êtres innocents ta vie malsaine. Des enfants de la honte. Des triplés en plus. À partir de ce moment-là, tu n’étais plus mon fils. Non, Sasuké Uchiwa était mort à mes yeux.

Tu dois te demander pourquoi je t’écris cela seulement aujourd’hui, tu dois avoir l’impression que je ne cherche qu’à te faire du mal. C’est un peu le cas. Mais attend de lire la suite, ne déchire pas cette lettre tout de suite.

Avant-hier, je vous ai vus sur le Chemin de la gare: toi, lui et eux. Je me suis cachée derrière un groupe de personnes, mais je crois que tu m’as vu. Pendant quelques minutes, tu as discuté avec lui et j’en ai profité pour approcher les enfants. Sasuké... Si tu savais comme j’ai eu mal de les voir si grands, j’avais l’impression soudaine d’avoir raté quelque chose. C’était tes enfants par Sakura... Mes petits-enfants, la chair de ma chair... Le premier que j’ai vu, c’est celui qui te ressemble, je ne sais même pas comment il s’appelle. Je ne sais pas si les autres sont de toi ou de lui, mais ce petit brun aux cheveux noir corbeaux, c’était ton fils, je l’ai su immédiatement. J’avais l’impression de te revoir à dix ans. Il a été effrayé quand je me suis approchée et est parti se cacher dans tes bras. Toi, mon fils, tu étais père. Et tu tenais ton fils contre toi dans un geste protecteur et impudique. J’ai eu envie d’être à ta place. J’ai eu envie de remonter le temps pour avoir la chance de te prendre ainsi dans mes bras.

Lorsque je t’ai observé plus avec plus de détails, malgré les mots grossiers qui sortaient de ta bouche, malgré ton enfant dans tes bras, je t’ai reconnu. Tu n’avais pas changé. Tu étais le même avec quelques rides au coin des yeux et autour de la bouche, des mèches blanches dans tes cheveux autrefois noir d’encre. Cette pudeur dans les gestes, cette grâce discrète, ce port de tête fier, cette voix légèrement raillée, ces intonations méprisantes, tout était là. J’avais l’impression de te revoir jeune... Je crois que je n’avais jamais été si bouleversé de ma vie. Puis nos regards se sont croisés et j’ai tourné le mien.

Je comprendrais que tu jettes cette lettre au feu, je comprendrais si tu n’y répondais pas. Mais je voulais te dire, Sasuké, que malgré toutes ces années, tu restes mon fils. Et que même si je ne sais pas comment te le dire, je t’aime encore.

Ta mère,
MIKOTO UCHIWA



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