Fiction: Luciole

Timide, douce, souriante, gentille, mordue du dessin et de l'architecture… Seiko avait tout pour être aimée par ses semblables. Et elle l'était, jusqu'au soir où tout son joli petit monde s'est effondré, l'entraînant en un rien de temps vers le fond. Néanmoins, bien que perdue au cœur d'une foule haineuse de ce qu'elle est devenue, quelques personnes ont détecté la détresse dans son regard et ont pris l'initiative de faire revivre cette lumière qui s'était éteinte.
Classé: -16D | Général / Action/Aventure / Drame | Mots: 58213 | Comments: 9 | Favs: 4
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MlleChouette (Féminin), le 29/01/2016
« N'éteins pas ta lumière
Continue d'éclairer chaque recoin de cette nuit
Persévère, encore et encore
Toujours
Et tu ensoleilleras le monde »

Ses dernières paroles.
À ne jamais oublier

Jamais.
__________________

Sujets sensibles à l'horizon, mon capitaine !
Ah, et un vocabulaire assez vulgaire par moment, c'est pourquoi je suis passée de -12 à -16D.




Chapitre 4: La chambre des doutes



Seiko, assise sur une chaise métallique, laisse échapper un soupir d'agacement. Elle a passé la nuit en garde à vue dans le département de police de Konoha, puis elle a été transférée aux premières heures dans la salle d'interrogatoire. Elle se retrouve maintenant face à Iruka qui n'a professionnellement rien à faire ici. Il est un Chunin de taille moyenne, ne dépassant pas le mètre quatre-vingt. Son teint caramel s’harmonise avec ses cheveux couleur châtaigne, suffisamment longs pour les attacher derrière son crâne. Son visage a une forme plutôt fine, mais il est marqué d’une cicatrice qui traverse horizontalement son arête nasale, s’étendant sous son regard sombre et ses paupières légèrement tombantes. Quant à ses habits, c’est l’uniforme officiel de l’armée de Konoha : une sorte de gilet sans manche qui semble plutôt lourd, rembourré, et couleur de feuille, censé absorber les impacts… Le col monte nécessairement haut de façon à protéger le cou d’éventuelles tentatives de décapitation. Sur le torse s’inscrit des sortes de pochettes pour placer les rouleaux qui s’ouvrent vers le bas afin de facilité la prise en main. En dessous, il porte un habit sombre, un bleu grisé, en col roulé. Sur l’épaule droite figure une spirale rouge, emblème du clan Uzumaki. Son pantalon est de la même couleur que son haut, retroussé au niveau des mollets, et ses chevilles sont couvertes de bandages. Bien que son niveau dans la pratique des arts Ninja soit moyen, sa polyvalence, associée à sa grande intelligence et à ses connaissances approfondies des théories, fait de lui un des meilleurs Chûnin de Konoha et ce qu'il y a de mieux en initiateur pour les débutants.

Iruka est arrivé il y a quelques minutes, et aucun mot n'a été prononcé. Le silence se faisant trop glouton en dévorant toutes ces énormes secondes, la gamine finit par s'agacer :



— Vous vouliez me parler, mais vous dites rien.

L'instituteur pose ses deux avant-bras sur la table en bois.



— Je n'ai pas les mots, avance-t-il. Et je n'arrive pas à croire que tu aies pu commettre un tel crime.

— Je me fiche de savoir si vous y croyez. La réalité est là : je l'ai fait, un point c'est tout.

— Tu sais ce que tu risques ?

— Ibiki me l'a dit…



Le yeux de la jeune fille se détournent sur la table en hêtre.



— Tu regrettes ? souffle-t-il d'une voix navre.



Elle semble réfléchir un instant, le regard toujours incrusté dans le veinage du bois.



— Comme ça, déclare-t-elle sans lever la tête. Disons que j'assume.



La salle est petite, de forme carrée, entourée de murs ventrus, grisés par le temps et noircis à leur pied. L'odeur du renfermé est à peine supportable, mais Seiko s'y est accommodée, contrairement à Iruka qui se trouve dans cette pièce depuis seulement quelques minutes.



— Comme il est possible que tu ne sois plus au village demain matin, introduit-il, j'aimerais te poser une question, Seiko.



Elle effectue un geste de l'épaule semblant signifier que tout ce qui se passe et tout ce qui se dit à partir de maintenant n'a plus d'importance à ses yeux.



— Peux-tu m'expliquer le mépris que tu as pour moi ?



La jeune criminelle plonge son regard sombre dans celui de son ancien instituteur. Bien que figé dans l'obscurité de son iris, il ne bronche pas… Mais au final, elle en vient à mal sourire. Alors elle se penche légèrement en avant pour prononcer lentement ces simples mots :



— Vous m'avez laissée tomber, parce que je n'avais aucun potentiel, et parce que vous étiez incapable de voir tous les efforts que je faisais pour réussir, et ce, malgré mes handicaps.



Seiko s'adosse à sa chaise pour reprendre :



— Vous souteniez Naruto, Rock Lee qui n'a aucune maîtrise de son chakra a lui aussi été soutenu par son instituteur. Tout les deux ont réussi à force de persévérance alors qu'ils étaient des merdes sur pattes au tout début. J'ai persévéré, moi aussi, mais j'ai échoué parce que mon seul soutien était l'illusion que je me faisais à chaque effort. Personne n'a cru en moi, ni vous, ni mes soit-disant amis, ni même ma mère… Personne.



Iruka la regarde, ne trouvant encore rien à répondre. Lui qui est toujours ouvert d'esprit, il sent un mal-être tourmenter son cœur et s'entend s'excuser silencieusement de sa fermeture à Seiko…

Ibiki vient interrompre le silence oppressant qui s'est installé dans la salle en interpellant l'instituteur. Celui-ci ne répond pas, ses yeux sombres figés sur ceux de son ancienne élève.



— Iruka, insiste plus lourdement le chef de la police dans son dos.

— Que se passe-t-il ?

— C’est important.



Le professeur se lève alors pour rejoindre l'homme au bandana en lui lançant un regard interrogateur. L'inspecteur lui faisant comprendre qu'ils doivent parler à l'abris des oreilles de Seiko, les deux hommes quittent la pièce en prenant soin de fermer la porte derrière eux.



— J’ai parlé à Tsunade-sama, commence Ibiki. Elle dit que la prison pour mineurs est une peine à écarter.

— Comment ça ?

— À part l'aveu de Seiko et un alibi démenti, nous n'avons aucun mobile contre elle. De plus, elle a pris le temps d'étudier son cas et a estimé plus sage de l'envoyer dans un orphelinat où elle rencontrera des personnes comme elle. Elle sera ainsi éloignée des esprits influents qu'on retrouve dans les prisons et qui pourraient aggraver sa santé mentale, et aussi, elle aura une chance de trouver une famille adoptive aimante des deux côtés, cette fois-ci…



Iruka, pensif, replie son index sur ses lèvres. Il se surprend à s'attrister à l'idée d'avoir manqué le coche avec une de ses élèves qu'il risque de ne plus revoir, et pour le coup, il aurait voulu faire demi-tour afin de réparer son erreur…



— Ce n'est pas de ta faute si elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, assure Ibiki qui avait écouté la conversation.

— J’ai quand même fait une erreur…

— On en a tous fait, et des irréparables. Ce sont malheureusement des choses qui arrivent.

— Ça n'aurait pas dû arriver, rétorque Iruka.



Il réfléchit un instant avec un air soucieux gravé sur le visage, sous le regard désolé d'Ibiki qui place ses mains dans les poches de son manteau sombre.



— Il faut que je parle à Tsunade-sama, conclut le Chûnin en tournant les talons vers la sortie.



Il ne se fait pas retenir. Ayant découvert la veille une Seiko totalement différente de ce qu'on lui a décrit et du peu qu'il a pu voir, Ibiki a choisi de faire confiance aux qualités intellectuelles d'Iruka pour tenter ce qu'il juge de meilleur pour elle.

L'homme au long manteau se déplace jusqu'à la vitre qui donne sur la salle d'interrogatoire pour observer la meurtrière. Ce qui le perturbe dans toute cette histoire, c'est la jeunesse de l'accusée. Cela ne signifie rien, il l'admet, car de nos jours, même des enfants de dix ans sont formés pour tuer. En fait, c'est toute cette mise en scène macabre qui relève de la psychopathie associée à cette gamine pas plus haute que trois pommes. Il n'a jamais rien vu de tel, et pour lui, jusqu'à hier, l'évidence reposait entre les mains d'un adulte et non dans celles d'une fillette de douze ans.

Seiko lève un instant son regard vers Ibiki avant de le détourner sur la table. Il reste encore un moment à réfléchir sur cette affaire qui s'est résolue en un claquement de doigt, trop facilement à son goût…

Non, quelque chose cloche…

Il entre alors dans la pièce et se pose devant la gamine, l'air grave.



— Seiko.



Elle fronce les sourcils, perplexe de l'entrée soudaine de l'inspecteur.



— Est-ce que c'est vraiment toi qui l'a tué ?

— Pourquoi ? pouffe-t-elle avec un sourire sarcastique. Vous pensez que je me désigne pour le fun ?



Ibiki tire la chaise pour s'installer face à elle.



— Je viens te voir en début d'après-midi, tu me dis que non, résume-t-il. Je reviens dans la soirée pour te dire que ton alibi ne tient pas, tu revendiques le meurtre sans détour. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis en si peu de temps ?

— J’en ai ras-le-cul de fuir.

— Trouve autre chose.

— Mais que voulez-vous que je vous dise ?

— La vérité.

— La vérité est là, réplique-t-elle, assise en face de vous.



L'inspecteur se frotte le visage, visiblement agacé par l'entêtement de la gamine.



— Je veux bien comprendre que vous aimez mon café, mais il va falloir vous en détacher, parce que je ne serai plus ici pour vous en faire.

— Ce n'est pas le propos.

— Tout est le propos, Ibiki. Je vous ai servi la résolution de l'enquête sur un plateau, et vous n'êtes pas content. Peut-être que vous auriez voulu vous-même vous offrir le café…



Ibiki, le dos posé dans le fond de la chaise, arque un sourcil sous son bandana. Il saisit peu à peu le raccord qu'elle sous-entend, et pose sa grosse patte d'ours sur la table avant de prononcer de sa voix imposante :



— Tu sais ce que je vois, devant moi ?

— Je m'en fous…

— Je vois une gamine sacrément détestable et remarquablement intelligente.



Seiko sourit un peu.



— Je ne sais pas si je dois vous détester pour avoir classé la plainte de la Pluie de Sang ou vous apprécier pour votre humour.

— Je ne plaisantais pas.

— Dans ce cas, souffle-t-elle, je vous déteste.



Ibiki cherche à dissimuler un sourire amusé, mais rien n'échappe à la jeune fille qui l'observe attentivement.



— Tu es intelligente et perspicace, contre-t-il soudainement. Tu aurais très bien pu t'en sortir sans avoir à te dénoncer.



Le charmant sourire de Seiko qui s'est dessiné il y a quelques instants s'efface progressivement et son visage au teint caramel semble s'assombrir dès le retour aux choses sérieuses. Ibiki note cette attitude dans un coin de sa tête. Elle caresse la table sous ses doigts finement formés, propres à ceux des artistes, en laissant le veinage du bois glisser sous ses phalanges, puis plonge son regard dans celui de l'inspecteur.



— Vous êtes relativement chiant.



La porte de l'interrogatoire s'ouvre brusquement pour laisser apparaître Iruka suivit d'une jolie jeune blonde de taille moyenne. Seiko observe un instant avec un sourcil arqué la nouvelle arrivante dont la poitrine rebondit à chaque pas.



— Ce sont des vrais ?

— Seiko, s'oppose Iruka.

— Je demandais, c'est tout…



Ibiki salue Tsunade en courbant l'échine, puis se place en retrait afin de murmurer une question à l'instituteur. Celui-ci répond par un hochement de tête avant de joindre ses mains dans son dos tandis que le chef de la police fourre les siennes dans ses poches.



— Tu as en face de toi l'Hokage, introduit le professeur. Tsunade-sama.



Elle s'assied à la place d'Ibiki, face à la gamine, avec un dossier non trop chargé qu'elle dépose sur la table. Le duo masculin se demande si Seiko se tiendra à carreau face à une personnalité telle que la petite-fille du Premier Hokage.



— Bonjour ? appuie impoliment l'accusée sans dissimuler le ton interrogatif.



Iruka grimace. Décidément…



— Tu es Matsuda Seiko ?

— C'est ce qu'on vous a dit, non ?

— Tu sais pourquoi je suis là ?

— Alors là… souffle-t-elle. Aucune idée. Peut-être pour me dire où vous m'enverrez.

— Justement, répond l'adulte en ouvrant le dossier.



C'est la première fois que Seiko croise la route de Tsunade et elle lui trouve déjà une part d'ombre semblable à la sienne… Sauf que l'une est Hokage et appréciée de tous, l'autre est accusée de meurtre et détestée de son village.



— Iruka est venu me voir à mon bureau pour me réclamer une sorte de droit de grâce, explique-t-elle en posant ses coudes sur la table.



La femme cache le bas de son visage derrière ses doigts croisés pour fixer Seiko qui jette un rapide coup d'œil sur son ancien professeur.



— Attendez, s'agite-t-elle. Vous allez peut-être me prendre davantage pour une timbrée qui veut aggraver son cas, mais c'est du grand n'importe quoi, là.

— Nous n'avons pas assez de preuve contre toi, précise Ibiki.

— Quoi ? Je revendique un meurtre et ce n'est pas suffisant, alors vous pensez à m'acquitter ?

— Écoute, gamine, grince Tsunade. Deux solutions s'offrent à toi.



La meurtrière dont le crime porterait sa signature provoque l'Hokage du regard en la dévisageant de haut. Son arrogance déplaît à tout le monde, c'est la raison principale pour laquelle elle est mal vue dans les rues de Konoha.



— Vous êtes tous les mêmes, crache l'adolescente. Il n'y en a pas un qui est fichu d'avoir un peu de jugeote.



Les adultes froncent les sourcils, perplexes…



— À la seconde où vous êtes entrée ici, Tsunade, vous m'avez lancée un regard méprisant sans me connaître, voire sans m'avoir déjà vue. Vous vous permettez de porter un jugement qui se base sur un rapport objectif de ma vie sans comprendre les liens logiques qui unissent ses différents éléments. Quelques chiffons ne vous donneront pas accès à la connaissance suprême de ma personne, il vous manquera toujours les circonstances dans lesquelles j'ai vécu et ce que j'ai ressenti pour ensuite me juger convenablement.



Elle hausse les épaules en biaisant la bouche.



— De toute façon, poursuit-elle, ça a toujours été comme ça : la justice juge et condamne la personne, la société juge et condamne ses actes, le code pénal et l'amitié sont l'illusion qui montre l'inverse.



Tsunade soupire bruyamment, lasse d'un discours aussi pessimiste accompagnée de cette satanée odeur qui s'enfonce dans ses narines. Elle réfléchit que plus vite elle parlera, plus tôt elle pourra sortir de cette pièce empestant le renfermé et la transpiration.



— Je disais que deux solutions s'offrent à toi, reprend alors l'Hokage. Soit tu es transférée à l'orphelinat dans la péninsule du pays… soit tu reprends tes services en tant que kunoichi de Konoha.



La surprise se fait soudainement remarquer sur le visage de Seiko. Les yeux plus ronds qu'à leur habitude, elle dévisage Iruka et Tsunade à tour de rôle dans une ambiance occulte.



— C'est une blague ? lâche-t-elle.



La lampe accrochée juste au dessus de la table éclaire sinistrement le visage des deux femmes qui restent immobiles dans le silence.



— Mais c'est parfaitement con, votre truc ! Vous parlez d'un choix ! Iruka, je vous rappelle que je suis handicapée par ma ridicule réserve de chakra, et comme si ça ne suffisait pas, j'aime pas ces merdes de kunai.

— Problème réglé, lance tout haut Tsunade en refermant le dossier. Elle ira à l'orphelinat.

— Attendez ! s'oppose Iruka tandis qu'elle se lève pour quitter la pièce. Donnez-lui un jour pour y réfléchir.

— Traduction : donnez-lui un jour pour me convaincre, raille Seiko.

— Toi, la ferme. Tsunade-sama, je vous prie de m'accorder jusqu'à ce soir pour vous apporter sa réponse définitive.

— Depuis quand c'est vous qui décidez pour moi ? enfonce la gamine.

— Je t'ai demandé de te taire.

— Vous ne valez rien à mes yeux, Iruka-sensei. Alors ne vous avisez pas d'exercer sur moi votre autorité achetée en vendant la merde que vous avez chié il y a quinze ans.

— Es-tu stupide au point de ne pas comprendre que j'essaie de t'arranger les choses ?

— Ouais, c'est ça ! Cette aide que vous m'apportez est purement égoïste, tout ce que vous cherchez à faire, c'est récupérer le titre d'enseignant modèle pour qu'on puisse vous aduler comme cette pouffe de Sakura.



Iruka s'avance dangereusement sur Seiko qui a le reflex de sauter de sa chaise. Elle défie son regard comme le ferait une louve pour défendre son territoire, parée à lancer un combat de titans au moindre mouvement brusque.



— Je t'interdis d'insulter mes élèves, écorche son ancien professeur.



Elle le tambourine de son regard dans lequel même la lumière n'ose pas se refléter au risque de se faire dévorer par les deux monstres que sont ses yeux. Seiko pouffe de déplaisir avant de compléter de sa voix basse :



— J'imagine que c'est ce que vous avez dit aux personnes qui m'ont elles-mêmes insultée durant ces quatre dernières années pour ce que je suis.



Iruka se redresse, doublement offensé et avec un visage marqué par la déception.



— Tsunade-sama, je…

— Hé ! l'arrête Seiko. J'ai quelque chose à proposer.

— Hein ?



Ibiki, toujours silencieux, observe la scène avec attention en prenant soin d'étudier le comportement ambigu de la gamine. Il est persuadé qu'elle a un bon fond qui se cache derrière ce masque de mépris et d'insolence. Le même sourire que ses lèvres adorent se dessine une fois de plus sur son visage avant de laisser souffler ces mots :



— J'accepte de réfléchir à cette solution à la condition qu'on me laisse tranquille jusqu'à ce soir.



Iruka croise les bras, l'air soucieux, tout comme Tsunade dont le regard d'ambre se plante dans celui de Seiko. L'Hokage finit par lui accorder cette liberté bien qu'elle soit parfaitement consciente des risques qu'elle prend en laissant une meurtrière courir les rues de Konoha. La jeune fille la dévisage de son sarcasme souriant, puis la remercie tout en arrangeant sa toison d'un long passage de sa main dans ses boucles noires.



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