Fiction: La vie est belle

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C'est alors qu'elle vit un jeune homme, pas plus vieux qu'elle, des jolis cheveux roux encadrant son visage et des yeux verts fixant une montre noire qu'il portait à son poignet gauche. En entendant la porte s'ouvrir, il releva sa tête vers Sakura puis eut le soupçon d'un sourire sur les lèvres...


- Vous êtes mademoiselle Haruno, non ?

- Heu oui. Comment le savez vous ?

- C'est écrit sur votre boîte au lettre. En fait, je suis venu parce qu'en rentrant chez moi, après un rendez-vous que j'ai eu à dix-huit heures, je vous ai entendu crier. Alors je suis venu voir si tout se passait bien.


Sakura rougit. Ce voisin se serait-il... se serait-il inquiété d'elle ? Le jeune roux jeta un coup d'œil par dessus la rose pour regarder son appartement et grimaça un peu.


- On dirait que c'est... un peu en désordre remarqua-t-il. Je pourrai vous aider à ranger.

- Ce n'est pas que je suis contre... essaya la jeune fille, mais...

- J'insiste. On ne peut pas vivre dans un appartement sale comme cela.


Il rejeta un coup d'œil. La jeune Haruno soupira et le laissa entrer. Ce n'est pas qu'elle était contre un petit rangement, mais elle ne voulait vraiment pas que ce jeune homme se rende compte du fait qu'elle était... une hikkikomori.

En voyant tout ce qui trainait par terre, le roux sourit et commença à prendre quelques vêtements tout en se présentant :


- Si vous ne me connaissez pas, moi c'est Gaara. Gaara No Sabaku. Je travaille dans une société de...


C'est alors qu'il tomba sur une dizaine de bouteilles de bière, cachées sous une pile de vêtements. Il soupira :


- Je ne savais pas que... vous buviez souvent ce genre de choses.


Sakura rougit à nouveau puis improvisa :


- Ce n'est pas du tout ce que tu crois. Je ne bois pas... C'est juste que l'on a eu dernièrement une fête en amis et que...

- Tu me tutoies ?


Sakura rougit encore plus et Gaara sourit à nouveau avant de sortir en laissant la porte grande ouverte puis de revenir deux minutes plus tard avec un sachet en plastique et de mettre les bouteilles dedans :


- 100% recyclable et réutilisable ! Nous mettrons dedans tout ce qu'il y a à jeter. Ok ?


Mais le roux n'attendit pas la réponse. Il fouilla un peu partout avant de tomber sur quelques cigarettes et un pot d'allumettes. Là encore, il regarda Sakura avec un drôle d'expression avant de se remettre au travail. La jeune fille, quand à elle, jetait quelques coups d'œil furtifs vers sa petite armoire en espérant que Gaara n'aurait pas à fouiller dedans. Si il découvrait toutes ses conserves et plats instantanés, il se poserait certaines questions sur sa situation...

Ils se mirent ensuite à s'occuper des vêtements étalés par terre. Alors que Sakura pliait des hauts, elle entendit derrière elle " la question " quelle redoutait tant :


- Dis Sakura, est ce que tu sors des fois ?

- Que ? Mais bien sûr que... que oui !


Il venait d'ouvrir l'armoire où se trouvait toutes ses conserves. Sakura le voyait déjà se moquer d'elle, la rabaisser...

Elle lui fit un gros sourire forcé qui ressemblait plus à une grimace qu'autre chose, mais le jeune homme continua son interrogatoire :


- Est ce que tu travailles ?

- Ou... oui !

- Est ce que tu as des amis ? Les vois tu souvent ?

- Mais oui ! Je te jure !


Cette fois elle commença à transpirer :


- Tu crois vraiment que je... que je passe mais journée cloît... cloîtrée chez... chez moi ? Mais n... non ! Je ne suis... je ne suis pas comme ça moi ! Je... je ne suis pas une hikkikomori ! J... j'aime sortir ! J'a... j'adore sortir !


Le roux la regarda d'un air suspicieux puis posa la dernière question de la suite :


- Sakura, est ce que tu me mens ?

- N... non pas du tout ! P... Pourquoi je te... mentirais ?


Un silence lourd plana dans la pièce pendant lequel les deux individus se regardèrent dans les yeux. Finalement Gaara sourit, referma la porte du placard et Sakura finit de plier ses affaires. L'atmosphère était devenue lourde tout d'un coup. Sakura avait arrêté de ranger et regarda ce jeune homme. D'où il sortait d'abord ? C'est vrai, il ne la connaissait à peine mais lui proposait son aide. Et si il était venu de la part de quelqu'un ? Et si il voulait la rabaisser et se moquer d'elle ? Et si on l'avait envoyé pour montrer à quel point sa vie était merdique ? Et si c'était un espion ?

Elle regarda le roux qui continuait toujours à chercher des mouchoirs dans les coins à mettre dans son sachet. Il se retourna vers elle pour l'observer à son tour.


Sakura ne pût s'empêcher à nouveau de rougir. C'était comme si elle ne pouvait plus détacher ses yeux du jeune homme.


- Sakura ? demanda-t-il.

- O... oui ?

- Où est ce que tu travailles ?


Sakura se racla la gorge.


- C'est que... comment t'expliquer... je fais un travail un peu spécial que je ne peut pas vraiment te décrire. Tu veux savoir ? Bon voila ! Mais promet de le dire à personne !

- Je promets.

- Tu le jure ?

- Oui je le jure.

- Bon. Alors cela risque de t'étonner. Mais voila, je suis agent secret. Vois tu ? Je prends comme couverture une hikkikomori.

- Ah bon ?


La jeune fille se leva et fit de grands gestes un peu ridicules tout en essayant d'expliquer. Gaara sourit, puis l'interrompit :


- Allez, on va jeter tes affaires dans les poubelles de recyclage.


Sakura frissonna :


- Est ce qu'il y aura quelqu'un de... dehors. Enfin... pour me regarder.

- Quelle drôle de question, les seules personnes qui sont dehors à cette heure-ci doivent faire la fête chez eux ou être en boîte de nuit.

- Ok.


Le jeune garçon, suivit de la rose, ouvrit la porte de l'appartement qui menait directement sur la terrasse, là où se trouvait toute les autres chambres. Ils prirent un petit escalier menant au rez-de-chaussée de l'immeuble puis se dirigèrent vers de grande bennes. Gaara s'approcha de la verte :


- Bon, on s'occupe d'abord des bouteilles de bière.


Il en sortit une vingtaine du sachet en plastique que tenait la jeune fille pour lui, puisqu'il en avait trouvé plein -mis à part celles qui étaient sous les vêtements- éparpillées un peu partout et les lâcha une à une. Puis il se tourna vers Sakura un beau sourire aux lèvres :


- Sakura, tu m'as menti, n'est ce pas ?

- Quoi ?

- Tu ne sors que très peu...

- Mais...

- Attends, je n'ai pas fini, tu n'as pas d'amis, ou du moins tu ne les vois jamais...

- Gaa...

- Chut laisse moi terminer, tu ne travaille pas non plus.


Un silence pesant plana entre les personnages avant que Gaara ne termine :


- Tu es une hikkikomori, n'est ce pas ?


Le silence de la rose confirma ses dires et le sourire du jeune homme s'agrandit :


- Donc c'est bien ça, tu en es une.


" J'en étais sûre, pensa Sakura, c'est juste quelqu'un qui est venu se moquer de ma situation "


Sans perdre un moment, elle lâcha le sac par terres et se précipita dans les escaliers en criant :


- Traître ! Toi aussi tu veux te moquer de moi ! Laisse moi tranquille !

- Sakura attends...


Trop tard, elle venait que claquer la porte.

~~~#~~~

Sakura s'était emmitouflée dans son drap noir, les yeux regardant dans le vide. Elle le voyait. Elle voyait Gaara, elle le voyait rire.
" Donc c'est bien ça, tu en es une, sale petite hikkikomori ! ". Son rire se faisait de plus en plus fort, lui déchirant les oreilles. La jeune fille resserra son drap autour d'elle, comme une protection, et commença à fumer plusieurs cigarettes à la suite, environ une vingtaine pour être plus précise. Mais cela n'arrangeait pas les choses. Le rire de Gaara persistait et refusait à présent de s'arrêter. La chaleur devenait soudainement étouffante. C'était devenu insupportable. C'est alors que Sakura entendit une voix derrière elle :

- Ne te laisse pas faire par lui.

Tout s'arrêta comme par magie, les rires, la vision de Gaara... La jeune fille se retourna, surprise, avant de voir son Doudou s'animer et se mettre à parler. C'était un vieux Doudou vert, laid, horrible et qui avait été recousu de nombreuses fois que ses parents lui avaient offert pour ses six ans. À l'époque, elle l'adorait. Mais peu à peu elle l'avait délaissé, sans jamais pour autant se décider à le jeter, comme si un lien invisible les liait à jamais.







Des remarques ? Des idées ? Je vous attends au tournant !

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