Fiction: Sur Ton Piédestal

Lorsque Naruto devient le Sixième Hokage, c'est toute sa vie qui change radicalement, et le destin du village qui repose désormais entre ses mains. Sera-t-il prêt à prendre des décisions qui décideront de la vie de ses proches ? Sera-t-il prêt à faire face à la dure réalité du shinobi ? Mais Naruto a autrefois juré. Une parole, c'est une parole. Aucun retour en arrière possible... NaruSasu. Yaoi.
Classé: -16D | Action/Aventure / Romance | Mots: 6176 | Comments: 1
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Angel Of Hell (Féminin), le 03/07/2015
Bonjour à tous ! Ça fait un millénaire que je ne suis pas venue sur WoN. Mon pseudo a changé depuis le temps, je suis inscrite ici sous "Angel Of Hell", alors que je suis depuis environ sept ans, sur FF.net et Skyrock, "Tch0upi". Certains connaissent sans doute cette fiction, mais je voudrais quand même la publier ici pour d'autres qui pourraient la découvrir... Je tiens aussi à préciser que ceci est une fan fiction YAOI et que le couple principal est le NaruSasu (Naruto x Sasuke), et aussi que les scènes de lemons seront coupées... Il faudra alors vous rendre sur mon compte FF.net ou sur mon blog "NaruSasu-Feat-Thorki" + .skyrock.com, afin de lire la version non censurée avec les scènes de sexe. Voilà ! =)

Bonne lecture !




Chapitre 1: Les Retrouvailles



C'est agréable de regarder le village se réveiller doucement. Je pourrais rester des heures, assis sur ce fauteuil, à observer le ciel devenir de plus en plus clair au loin. Je n'ai jamais vu l'aube éclairer mon visage de si près et je dois dire que j'en suis ému à l'instant, de voir mes propres traits gravés à jamais dans la pierre, illuminés par le doux matin qui pointe le bout de son né à l'horizon, sur la montagne des Hokage. C'est inimaginable. Pour être honnête, et même si je l'ai crié sur tous les toits pendant toute mon enfance et mon adolescence, je n'ai jamais vraiment cru qu'un jour je serais assis ici, portant cette longue veste, ayant la vue sur tout Konoha. Je ne sais même pas si je peux dire que c'est un rêve devenu réalité, car je ne sais pas si je suis bien réveillé ou si je dors encore... Peut-être que je le saurai lorsque je verrai Sakura et Sasuke.

Aaaah, Sakura et Sasuke.... Mes deux meilleurs amis, mes anges gardiens, les deux principales personnes pour qui je suis resté fort malgré les difficultés. Je ne les ai pas vus depuis quatre ans, presque cinq, et ils me manquent cruellement. Pourquoi ? C'est une longue histoire. Mais elle est simple. Elle va comme suit...

Quelques temps après l'examen Chunin, après que la guerre entre Suna, Oto et Konoha ait été réglée (pas tout à fait réglée, mais enfin), j'ai dû partir. L'Akatsuki (aujourd'hui complètement anéantie) était à mes fesses et le village courrait un grand danger à cause de moi. Et Jiraiya a très bien compris ce que je ressentais. Il a su exactement quelles étaient mes intentions (chose que Kakashi, ou Tsunade n'auraient peut-être pas saisi). Je voulais partir, car me cacher à Konoha ne ferait que risquer la vie des villageois davantage. Alors, lui et moi, on a quitté pour le Mont Myôboku. Cet endroit m'a servi à la fois de cachette et de maison pour ces quelques années où je m'y suis entraîné. J'ai pris du muscle et de l'endurance entre temps. Je suis devenu très fort physiquement, mon corps s'est développé et, disons que je ne suis plus ce petit blond frêle d'autrefois. J'ai grandi et suis devenu un homme, quoi. Question comportement, j'ai beaucoup changé aussi. Ce n'est aucunement pour me faire d'éloges, c'est la vérité. La maturité m'a gagné au cours des années. Le gamin turbulent de douze ans, qui en réalité, tremblait devant les ennemis ou encore qui fonçait dans le tas sans réfléchir, n'est plus. Je voulais devenir plus fort pour pouvoir protéger les gens que j'aime. J'y suis d'ailleurs arrivé et avec Jiraiya, on a décidé tous les deux de partir à la conquête du monde.

Malheureusement, je reviens aujourd'hui seul. Jiraiya a dû rendre l'âme durant nos nombreuses batailles. Il a été tué, et j'ai dû me débattre avec ma douleur pour réussir à surmonter les difficultés. Sinon, j'aurais tout aussi bien pu ne pas rentrer à la maison moi aussi. J'avoue que cela a été terriblement dur de devoir laisser mon maître derrière moi car Jiraiya était devenu pour moi comme un père. Mais je l'ai fait car j'ai réalisé que j'étais, comme il l'était pour moi, important pour d'autres personnes, et je me devais de ne pas les abandonner tant que j'étais encore fort.

Je suis donc rentré depuis quelques jours et Tsunade m'a accueillie avec une nouvelle on ne peut plus... incroyable. Elle m'a appris que mon périple, incluant mes exploits – qu'apparemment, Jiraiya avait mis sur papier et avait envoyés à Konoha pour tenir Tsunade au courant – méritaient une récompense grandiose. Et cette récompense, vous le devinez, avec cette veste que je porte et mon visage taillé dans la pierre que je peux voir d'ici, c'est le titre d'Hokage.

Hier, une cérémonie a eu lieu en mon honneur. Je dois dire que j'en ai été étourdi. À peine rentré, que le village savait déjà qu'un nouveau chef avait été choisi. Je n'ai à peine eu le temps de souffler que je devais monter au sommet. Tsunade m'a présenté à un Konoha en feu et a officialisé l'événement en déposant sur ma tête le chapeau certifié, qui s'est légué d'Hokage en Hokage. Celui que de grands hommes ont porté, dont mon propre père. Mon seul regret dans tout ça, c'est que Sakura et Sasuke n'étaient pas là pour voir ça. Ils sont en mission et ne reviennent que très tôt ce matin, et c'est aussi pour ça que je n'ai pas bougé d'ici depuis hier soir. Je ne veux pour rien au monde manquer leur arrivée. J'ai vraiment besoin de les voir. Quatre ans, c'est beaucoup trop long...

Je suis tellement nerveux que lorsque la porte s'ouvre, je ne perds pas une seconde et pivote sur mon fauteuil pour ensuite bondir debout. Les mains tremblantes sur mon bureau, je fixe les nouveaux arrivants... qui se trouvent être plutôt une nouvelle arrivante. Fausse alerte : ce n'est que Tsunade.

Mon cœur emballé se calme peu à peu alors que la vieille femme referme doucement la porte. La pièce est plongée dans le calme et la noirceur du petit matin et elle me le fait bien vite remarquer.

- Ce n'est pas interdit d'allumer les lumières, tu sais, rit-elle.
- L'ambiance me plaît assez, répondis-je sans hésiter.

Elle s'approche et croise les bras sous sa poitrine, toujours aussi énorme. C'est une chose qui ne change pas avec l'âge dans son cas.

- Je vois que tu aimes ton bureau. Tu ne l'as pas quitté depuis la cérémonie d'hier.
- Je l'adore, Tsunade, dis-je sincèrement d'une voix sérieuse. Vous ne pouviez pas me faire de plus beau... cadeau, disons-le comme ça.
- Ce n'est pas un cadeau, Naruto. Tu mérites ce qui t'arrive. Ce piédestal, tu l'as atteint par toi-même.

Je ne dis rien et me laisse retomber lentement sur mon fauteuil. Je me passe une main dans mes cheveux blonds qui ont allongés. Ainsi, je ressemblerais beaucoup plus à mon père, c'est ce que Tsunade m'a dit la première fois qu'elle m'a vue, il y a quelques jours, à mon arrivée.

Ce n'est pas la seule chose de mon physique qui ait changée. D'abord, comme je l'ai dit, mon corps n'est plus le même qu'avant. Si j'étais, à douze ans, un p'tit gars assez frêle et pas très baraqué, aujourd'hui, j'ai de quoi me défendre. Je fais peut-être 1m90 ou dans les environs, mes biceps sont aussi développés que mes pectoraux et je ne parle pas de mes abdos, qui sont très solides. Mon entraînement a été si rude et si constant qu'il a porté ses fruits. Vous devinez donc aussi qu'avec ce changement radical, je ne suis plus aussi naïf et prude qu'avant. La chasteté et l'innocence ne vont pas du tout avec mon allure, de toute façon, alors à la poubelle l'adolescence et bonjour la vie d'adulte. Disons que j'ai... appris des choses aux côtés de Jiraiya et plus je vieillissais, plus je devenais conscient de l'effet que je faisais sur le sexe opposé. Voilà, quoi, le nouveau Naruto Uzumaki.

Ah et, une dernière chose, je suis toujours aussi beau! Ben oui, faut pas oublier ce petit détail, quand même. Et j'adore encore les ramens. Que voulez-vous, il y a des choses qui changent mais d'autres qui ne changent pas.

Un doux sourire se dessine sur mes lèvres et je lève les yeux vers Tsunade. Après un bref soupir, je poursuis notre conversation:

- Je n'ai rien fait d'exceptionnel.
- Rien fait d'exceptionnel ? s'étonne-t-elle. Excuse-moi, mais, ce n'était pas toi ? Celui qui a détruit toutes les menaces potentielles du village ? Celui qui a décimé l'Akatsuki entière ?
- J'ai été aidé par Jiraiya...
- Oui, mais tu as su te débrouiller après ça. En plus, tu es devenu visiblement très fort et non seulement tu as acquis une grande maturité. Juste à t'entendre parler je croirais que tu as pris vingt ans ! Alors que non, tu n'as que 18 ans. Naruto, le village a besoin d'un Hokage jeune et passionné, un Hokage qui pourra protéger le village pour de nombreuses années à venir. J'ai été la cinquième pendant presque cinq ans, il est donc temps pour moi de léguer mon chapeau. Mais ce genre de trône ne se laisse pas à n'importe qui, et voilà que tu reviens de ton long voyage, sage comme un maître. Tu es prêt, Naruto. C'est de quelqu'un comme toi que Konoha a besoin à sa tête.

Je souris et lève mes yeux bleus vers elle, pianotant doucement sur la surface de mon bureau.

- Vous êtes gentille, souffle-je.
- Je dis juste la vérité.

Au même moment, nous entendons des pas s'approcher dans le couloir derrière la porte. Je me lève, sentant plusieurs personnes arriver, sachant qui cela doit être. À part Tsunade, à cette heure du matin, ça ne peut être qu'eux. Tsunade se tourne également et la porte s'ouvre brusquement. Je n'ai que le temps de contourner mon bureau qu'aussitôt, une bombe rose me bondit au cou.

Je souris tendrement en attrapant ma chère Sakura. Elle entoure ses bras autour de ma nuque et je la serre très fort, respirant son odeur qui m'a tellement manqué. Après quelques secondes, durant lesquelles elle a aussi glissé ses jambes autour de ma taille férocement comme si j'allais disparaître, j'ouvre les yeux et trouve Sasuke, debout à l'entrée, souriant légèrement, nous regardant après avoir allumé les lumières – pour qu'on puisse mieux se voir sans doute.

Et là, j'ai un deuxième choc. Le premier, c'était d'apprendre que j'allais devenir Hokage. Celui-ci, c'est... Sasuke. Sasuke qui sourit. Mon Dieu. Il est époustouflant et c'est de le constater qui me déstabilise à ce point. Combien de temps déjà ? Depuis la dernière fois que je l'ai vu ? Il n'a pas tellement changé, pourtant il est plus beau qu'avant, et c'est ça le pire. Je n'avais jamais vraiment porté attention à lui, je veux dire, à son apparence, j'avais probablement d'yeux que pour Sakura. Mais aujourd'hui, je ne peux que le considérer. Il est sensationnel.

- Oh, mon Dieu, Naruto ! Tu m'as tellement manqué ! Tout ce temps, c'était trop long, beaucoup trop long ! J'arrive pas à croire que t'es vraiment là ! s'exclame Sakura mais je ne l'écoute pas vraiment.

Je la pose doucement au sol, mes yeux braqués sur lui, malgré moi. Putain. Comment est-ce qu'il fait ? D'être si magnifique tout simplement à se tenir là, debout et immobile, comme ça. Je croyais que j'étais devenu... pas mal, quoi, physiquement. Mais en le regardant, je dois admettre que je me trouve plutôt ordinaire, finalement.

Il porte un pantalon de ninja habituel, gris, avec une sacoche d'armes accrochée à sa jambe droite. Il a des bottes noires à lacets plutôt que les sandales qu'il avait autrefois (un peu comme Ibiki). Au haut du corps, il porte une tunique noire avec le petit éventail de sa famille cousu sur le cœur. Ses manches sont courtes, lui arrivant aux coudes et aux avant-bras il porte des morceaux de bandages.

Ses vêtements ne font que mettre son corps davantage en valeur. Et ce corps... il est parfait. Mince et svelte. Il a l'air à la fois frêle et fort, je peux voir des muscles fins se dessiner sur ses bras. Quant à ses épaules, elles sont moins larges que les miennes et il est plus petit que moi de quelques centimètres. Je le reluque ainsi sans pouvoir m'en empêcher, de la tête au pied, sachant pourtant parfaitement que Sakura se demande sûrement ce que je regarde de cette façon.

Son visage, quant à lui, n'a pas changé. Tandis que mes rondeurs ont disparus et que mon visage s'est aminci, le sien est resté fin et presque aussi jeune qu'avant. Ses cheveux d'un noir pur d'encre ont allongés légèrement, mais sont toujours ébouriffés et deux mèches retombent, surélevées par son bandeau frontal.

Mais ce qui me frappe le plus, ce sont ses yeux. Ses yeux si méprisants d'avant... là, ils sont... presque tendres. Je dois avoir manqué beaucoup de choses.

C'est finalement Sakura qui me sort de ma transe, en posant une main sur mon épaule.

- Qu'est-ce que tu regarde ?
- Rien, je...

Mon regard croise celui de Sasuke l'espace de quelques secondes, et je le retourne vers Sakura.

- Je suis juste surpris de voir... à quel point vous avez changés, tous les deux.
- Changés ? répète Sakura. Aah, et comment je suis ?

Elle sourit et pose ses mains sur ses hanches en me regardant intensivement. Je ravale ma salive, un petit sourire se dessinant sur mes lèvres et je choisis ce moment pour la reluquer à son tour.

Et encore une fois, je suis agréablement étonné. Sakura est également époustouflante, à sa manière. En tant qu'homme, je ne peux pas non plus m'empêcher de la trouver très belle. Son corps d'adolescente frêle d'autrefois est aujourd'hui devenu un véritable corps de femme. Une poitrine bien généreuse – j'en viendrais à me demander si Tsunade et Sakura n'ont aucun lien de parenté – et des hanches rondes. Elle n'est pas dodue, juste bien proportionnée. Ses bras sont délicats tout comme ses longues jambes fines, dévoilées par son mini short gris. Elle porte de longues bottes semblables à celles de Sasuke, à la différence près que celles de Sakura montent jusqu'à ses genoux et qu'elles ont des talons plus féminins.

Avec ça elle porte une légère tunique rouge avec le symbole de sa famille. Elle a des manches jusqu'aux coudes et elle porte des morceaux de bandages aux avant-bras un peu comme Sasuke.

Après cette brève séance de matage, je lève mes yeux vers mon meilleur ami et il me remet mon coup d'œil en croisant les bras. Peut-être qu'il attend de voir ce que je vais dire sur cette magnifique femme qui est la seule fille de l'équipe. Je sens mes joues me picoter légèrement.

- Eh bien, Sakura, tu es... tu es devenue une très belle femme, dis-je le plus sincèrement du monde.

Quelques rougeurs apparaissent sur ses joues blanches et elle sourit timidement, détournant le regard.

- Merci, Naruto ! lâche-t-elle, satisfaite. Et toi, sinon !
- Moi, quoi ?
- Dis, ce sont de vrais muscles Naruto ?

Je tourne mes yeux vers Sasuke lorsqu'il me lance cette petite réplique très amusante et aperçois un petit sourire narquois sur ses lèvres. Je le regarde un certain moment, souriant à mon tour, puis je regarde Sakura en faisant mine de ne pas comprendre.

- Il fait de l'humour depuis quand celui-là ? demande-je sur un ton qui se voulait plutôt incrédule ce qui fait s'esclaffer Sakura et Tsunade également.

Elles éclatent de rire et Sasuke me fixe toujours. Je ne sais pas exactement ce que c'est. De la moquerie ? Ou est-il heureux de me revoir ? Je me pose cette question mentalement et j'attends qu'une réponse vienne par magie, mais rien ne me vient et pendant ce temps je continue de regarder dans les yeux noirs de mon meilleur ami. Sakura a répondu quelque chose mais je ne l'ai pas écoutée.

- Ouais, ce sont des vrais, dis-je finalement en levant un bras. Tu veux toucher, Sasuke ?
- Non ça va, sans façon ! marmonne-t-il, toujours les bras croisés.
- Et toi ils sont où les tiens ? rajouté-je.

Il roule ses beaux yeux noirs et je suis agréablement, étonnamment content que le petit sourire au coin de ses lèvres ne disparaisse pas à cause de ma réplique. Et ma question devient réellement sérieuse : depuis quand a-t-il de l'humour ?

- Très drôle.
- Tu serais surpris Naruto, poursuit Sakura. De tout ce qui a changé à Konoha.
- Je le serais ? dis-je.
- Oui, ajoute Tsunade.

Je me surprends à nouveau à regarder toujours Sasuke, lorsque Sakura et Tsunade semblent s'adresser à moi. C'est sûrement étrange mais, là, tout de suite, je me sens vraiment à la maison. Je ne peux pas expliquer ce que je ressens en fixant les yeux noirs dans lesquelles je suis plongé à l'instant, et je ne sais même pas pourquoi ils m'ont tant manqués.

Tsunade se racle alors la gorge et c'est ce qui me fait sursauter, et par la même occasion, nos regards à moi et Sasuke se détachent.

Je regarde la vieille.

- D'ailleurs, je ne te l'ai pas dit Naruto, déclare-t-elle, mais demain est une journée spéciale et nous avons attendu ton arrivée pour la célébrer.
- Quoi, qu'est-ce qu'il y aura ? m'étonne-je.

Mes yeux se tournent sur Sakura qui vient de toussoter. Il se passe alors quelque chose de bizarre : du moins, pour moi, ça l'est. Elle a les joues rouges et son regard à elle cherche celui de Sasuke, qui lui, tourne vers elle un regard entre confusion et dégoût. J'en fronce mes sourcils – et c'est dans un moment comme celui-là que j'aurais adoré pouvoir lire dans les pensées des gens ! C'est finalement Tsunade qui reprend après ce silence embarrassant – enfin, pour Sakura, il a semblé l'être.

- Demain, Sakura va se marier.

Ma mâchoire tombe et mes yeux s'écarquillent. Sakura affiche un immense sourire devant ma réaction. Woow! Non mais, attendez, quoi ? Je regarde un peu tout le monde. Tsunade a posé une main sur une hanche, Sakura rougit tout en montrant toutes ses dents – elle a l'air d'une femme heureuse – et Sasuke sourit légèrement, malgré le regard un peu sombre qu'il a eu quelque minutes auparavant. Il fixe même Sakura, maintenant. C'est là que je demande, bêtement, en regardant mes coéquipiers :

- Vous vous mariez demain ?

Mais, évidemment, j'ai l'air bien bête quand ils tournent vers moi un regard noir. C'est au tour de Sasuke de rougir – à peine, cela dit, mais quand même, je crois que je l'ai embarrassé. Sakura s'exclame aussitôt :

- Non ! Sasuke et moi, on n'est pas...
- Jamais j'épouserais cette furie, lâche Sasuke, renfrogné.

Sakura tourne la tête vers lui.

- Excuse-moi ?
- Oh, t'as très bien entendu...
- Répète ce que t'as dit pour voir ! gueule Sakura en bondissant de quelques pas vers Sasuke.
- J'ai dit que je n'épouserais jamais une furie comme toi !
- Tu vas voir ce qu'elle te dit la furie !

Ils commencent à se chamailler et, voyant que Tsunade ne réagit pas, ou qu'elle ne fait que soupirer, je fronce les sourcils brusquement, ne pouvant tout de même pas empêcher un sourire amusé de franchir mes lèvres.

- C'est nouveau, ça aussi ? demande-je en pointant du doigt mes coéquipiers qui se disputent.
- Ils ne se supportent jamais, avoue Tsunade en roulant des yeux. Ces gamins vont me rendre folle !
- Mais...

Je suis bouche-bée. Un sourire incertain est plaqué sur mes lèvres et je tourne la tête, amusé sans trop comprendre ce qu'il se passe, pour voir Sakura qui engueule le pauvre Sasuke. Sakura. Sakura qui était folle de lui, à mon départ. Sakura qui l'idolâtrait, Sakura qui était amoureuse de lui à en mourir. Cette même Sakura ?

- Je ne suis pas sûr de ce qu'il se passe, Tsunade ! Est-ce que c'est réellement Sakura là ? Sakura-chan ?

Tsunade pousse un petit rire.

- Oui c'est toujours Sakura, la fille que tu connais Naruto. Laisse-moi t'avouer quelque chose.

La vieille s'approche de moi et pose une main sur mon épaule.

- Ton absence a été dur, très dur, dit-elle en murmurant pour que les deux autres ne nous entendent pas – de toute façon, ils étaient visiblement trop occupés à régler leurs comptes. Autant pour Sakura que pour Sasuke.
- C'est vrai ?
- Oui. Ils se sont beaucoup rapprochés.
- Je vois. Ils se sont rapprochés comme... un frère et une sœur, c'est ça ?
- Exactement.
- Mais alors, qui est l'heureux élu ? demande-je.

Un sourire étire le visage de Tsunade.

- Et si je laissais l'heureuse élue te dire tout ça ? s'exclame-t-elle à voix haute et Sakura se tourne vers nous.

Elle et Sasuke semblent maintenant rigoler de leurs chamailleries et ça fait franchement un bien fou de les voir, tous les deux, en bonne santé et de bonne humeur. De voir qu'ils vont bien... Je ne m'étais pas vraiment entendu à ressentir de la culpabilité, mais avec Tsunade qui vient de me dire que mon départ a été difficile, maintenant j'avoue que je me sens un peu comme un moins que rien, de les avoir abandonné pour cinq années d'entraînement et de combats. D'accord, tout ça a permit au village de devenir un lieu paisible où règne la paix et la sécurité, mais reste que je m'en veux tout de même. Mais enfin, c'est derrière nous et dorénavant, ils vont et iront bien. La preuve : Sakura va même se marier demain !

Elle vient donc vers moi et Sasuke la suit, un léger sourire aux lèvres.

- Oui, donc, commence-t-elle mais je l'interromps.
- Je le connais, Saku ?
- Non, Naruto, sourit-elle. Ce n'est personne du village.
- Comment ça ? demandé-je, confus en ayant un minime mouvement de recul.

Elle n'a pas le temps d'en rajouter que je m'écrie, encore une fois, bêtement :

- Aaaah, c'est Gaara !

J'ai les gros yeux en disant ça, peut-être plus parce que je n'ai pas réfléchi et que cette réponse est aussi insensée que l'idée que Sakura se marie avec Sasuke, plutôt que parce que Sakura m'a bien dit que ce n'est personne que je connais.

Aussitôt, elle me le remet sur le nez :

- Je t'ai dit que tu ne le connais pas.
- Aah oui, désolé ! Il s'appelle comment ?
- Il s'appelle Hayato et il vient...
- On ne sait même pas d'où il vient, rectifie Sasuke avant qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit.

Je le regarde et Sakura s'empresse de le cogner sur la tête – un peu comme elle faisait avec moi à l'époque de l'académie. Je rigole doucement.

- Aye ! Pourquoi tu me frappe ? se plaint-il.
- Je sais d'où il vient alors mêle-toi de ce qui te regarde ok ? grogne Sakura avec les gros yeux avant de se retourner vers moi pour poursuivre. Il vient d'un village dans le pays du Riz ! C'est une toute petite contrée où il n'y a pas beaucoup d'habitants.
- Personne n'a jamais pu prouver que cet endroit existe vraiment, continue Sasuke, boudeur.
- Mais il m'énerve ! s'écrie Sakura.
- C'est vrai ce qu'il dit Sakura, ajoute alors Tsunade ce qui me plonge dans l'incompréhension totale.

Je passe ma main sur mon front et essaie de récapituler. Je veux bien comprendre mais tout ça me semble tellement compliqué...

- D'accord, alors il vient d'un village... qui n'est, techniquement, pas sur la carte ?
- Exact, fait Sasuke en croisant à nouveau les bras.
- Oui, mais ce n'est pas grave, désormais il habite à Konoha avec moi, c'est l'important, réplique Sakura, essayant visiblement de défendre son fiancé.

On dirait qu'elle est déçue parce que Tsunade et Sasuke sont d'accord sur une chose, mais quelle chose ? Je ne sais rien. Je viens d'arriver au village, après une absence de cinq ans, il est normal que je ne sache rien. Mais je suis tellement curieux. Je voudrais tout savoir de leurs vies, de ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont vécu, ensembles. Par exemple : comment Sakura a-t-elle rencontré ce gars avec qui elle va se marier ? Elle semble beaucoup l'aimer, je le vois dans ses yeux. Comment cela s'est-il passé ? Et Sasuke...

Je ravale ma salive avant de me poser cette question intérieurement, sans même réaliser pour quelle raison elle me chicote et m'énerve un peu.

Sasuke est-il en couple avec quelqu'un ?

Je décide de briser le silence en souriant comme je sais si bien le faire, et en m'adressant à Sakura, pour remettre le sourire sur son visage.

- Moi j'aimerais bien le rencontrer.

Elle me regarde un peu surprise avant de poser ses mains sur ses hanches. De ses yeux verts émeraude, elle répond:

- Évidemment que tu vas le rencontrer. Tu seras son témoin, même !
- Quoi ? m'étouffé-je.
- Oui, je vous ai choisis, toi et Sasuke, pour remplir ce rôle. Pour mes demoiselles d'honneur, bah j'aurai Ino, Tenten et Hinata. Je voulais que Temari soit aussi des nôtres mais elle occupe pour l'instant un poste très important à Suna et ne peut pas quitter le village. Elle a dit qu'elle viendrait le mois prochain, d'ici là, elle m'a quand même souhaité une belle journée et une lune de miel de princesse.

J'entends Sasuke toussoter et détourner le regard. Sakura fronce les sourcils et le regarde, un peu énervée. Je me demande vraiment ce qu'il lui prend. Ne peut-il pas être heureux pour elle ? Je le fixe un moment, les sourcils froncés, avant de reposer mon regard et mon attention sur Sakura.

- J'ai vraiment très hâte, dans ce cas.
- Et si on fêtait tout ça, ce soir, dans un restaurant ? propose Tsunade. Avec Hayato. Ce sera le moment de renouer tous les trois, et aussi de rencontrer Hayato. Naruto ne le connaît pas encore.
- Excellente idée ! s'écrie Sakura en sautillant, des étoiles dans les yeux – et pendant un moment, j'ai l'impression de la revoir, à 12 ans, lorsqu'Iruka lui avait annoncé que Sasuke ferait partie de l'équipe 7 avec elle.

Bon, je devrai m'y habituer. Sakura est passée à autre chose avec Sasuke. Elle qui était si amoureuse de lui. Enfin, peut-être n'était-ce qu'une fascination d'adolescence. Ou peut-être ont-ils été ensembles et ont rompu ? Bah, je ne sais pas, je n'étais pas là.

Je souris à cette idée.

- T'en dis quoi, Naruto ? me demande Sakura, me sortant de mes pensées.
- Aah, oui, oui. Je viendrai !
- Ce sera aussi l'occasion de célébrer ton tout nouveau titre, Naruto, puisque nous n'étions pas là pour la cérémonie officielle, ajoute Sakura plus sérieusement.

Ces paroles me figent sur place et je mets un moment à revenir doucement de ma surprise. Il faut dire que ça me réchauffe le cœur qu'elle y ait pensé. D'autant plus que je ne réalise pas encore l'ampleur de ce qui m'arrive. Moi Hokage. Ça été mon rêve pendant toute ma vie et voilà qu'il se concrétise.

Timidement, je croise les bras et serre les lèvres dans un petit sourire, l'envie de rire comme un gamin me prenant violemment.

- Merci Saku, soufflé-je.

Puis je regarde Sasuke. Ses yeux semblent à la fois énervés et tristes. Ils croisent brièvement les miens, pendant un instant où je reçois un choc électrique. Mais je n'ai pas le temps de m'en faire plus, de me poser des questions, ni de comprendre cet espèce de choc, de frisson qui m'a frappé, que Sakura se tourne vers lui et enchaîne :

- Et toi tu viendras ?
- Bien sûr, murmure-t-il en cherchant mon regard.

Il le trouve bien vite et nous nous regardons quelques longues secondes.

- Parfait, alors tout est réglé, dans ce cas ! chantonne Sakura en claquant des mains, un grand sourire décorant ses traits. Je vais aller de ce pas dormir un peu. Cette mission m'a épuisée !
- Oui, surtout repose-toi bien, lancé-je.
- Je vais également devoir y aller, dit Tsunade. J'ai quelques paperasses à remplir pour toi Naruto, concernant le changement d'Hokage. Et je pense que vous voudriez bien que j'invite Kakashi et Iruka à ce souper, hm ?

Nous acquiesçons vivement – aaaah ! J'ai si hâte de les revoir ! Lorsque je suis rentré, il y a quelques jours, j'ai pu revoir un peu de mes amis, mais pas tout le monde. Shikamaru, Kiba, Shino, Chôji, Lee et Tenten, je les ai vus. Ils étaient d'ailleurs à ma cérémonie. Mais Hinata, Ino, Neji, Kakashi et Iruka d'ailleurs, ils étaient en mission. Et il me tarde de les revoir tous.

Tsunade sort alors en remerciant rapidement Sakura et Sasuke pour la longue et importante mission qu'ils ont menée à terme, et elle nous laisse finalement seuls tous les trois. Mais ce n'est pas pour bien longtemps, car Sakura doit aussi partir. Dommage, ces retrouvailles se sont déroulées bien trop vite ! J'ai déjà hâte à ce soir pour pouvoir profiter d'un peu plus de temps avec eux.

- Il faut déjà que je rentre, Naruto. Comme je l'ai dit, j'ai besoin de sommeil ! Pas que tu ne m'as pas manqué mais je vais avoir des cernes sinon. Et c'est mon mariage demain, hein !
- Oui, aller rentre et dors ! l'encouragé-je.

Elle sautille en ricanant, jusqu'à moi, et passe ses bras autour de mon cou – bien sûr en s'élevant sur la pointe des pieds – pour m'embrasser une dernière fois.

- Bon Dieu, ce que t'as grandi !

Je ris doucement en la serrant dans mes bras, puis elle me dit dans mon oreille :

- Plus jamais, Naruto, plus jamais aussi longtemps, d'accord ?
- Compris, chef, souris-je en levant les yeux pour voir Sasuke qui nous regarde.

J'ai l'impression de lire également dans ses yeux, ces mots que Sakura vient de dire. «Plus jamais aussi longtemps». Et j'obéis en me disant à moi-même que cinq ans, c'est en effet trop long. Beaucoup trop long.

Elle s'écarte et me sourit. Ensuite, elle se dirige vers la porte, mais avant, Sasuke a lui aussi le droit à un câlin. Elle l'embrasse sur la joue et il roule des yeux devant ce besoin si récurrent d'affection, mais je vois quand même, à sa façon de la serrer contre lui, cet amour fraternel qui semble les unir aujourd'hui. Et je suis vraiment heureux de voir ça.

- Bon, j'y vais ! Et Sasuke n'oublie pas de passer à l'hôpital ! Aller, salut, mes chéris !

Quelques secondes, et la porte se referme.

Nous voilà maintenant seuls.

Je regarde Sasuke, qui met une seconde ou deux à retourner sa tête en ma direction. Il se gratte le bras et un certain malaise émane de lui et de sa posture. Quant à moi, je fronce mes sourcils et demande, réellement confus par les dernières paroles de Sakura :

- Pourquoi dois-tu te rendre à l'hôpital ?
- Je me suis blessé pendant la mission et j'ai besoin de points de suture, avoue-t-il.

C'est vrai, maintenant que je le regarde, qu'il a l'air plutôt pâle. Enfin, ça n'a jamais vraiment été autrement avec lui. C'est son teint naturel, mais là il l'est un peu plus que dans mes souvenirs.

Je ne pose pas plus de questions. Je reste là, à sourire bêtement. Je me demande aussi combien de temps, maintenant, s'est écoulé depuis la première fois que j'ai dit : «Je serai Hokage de Konoha, un jour, et tout le monde connaîtra mon nom!» Cela doit bien faire une éternité. Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qu'il se passe, et une autre chose étrange qui s'ajoute à cela : mon corps qui réagit bizarrement à revoir Sasuke après cinq ans. Ces frissons qui me prennent, à le regarder trop longtemps. Cette sensation bizarre au fond de mon ventre. Le fait que je le trouve tout simplement beau. Ça me perturbe... Oui, bon, voilà quoi... Je ne suis pas habitué.

Je toussote après ces pensées embarrassantes. Je pose mes yeux sur son corps, puis remonte vers son visage. Il fixe un point quelconque, ne me regardant pas directement dans les yeux, attendant sûrement que je prenne la parole peut-être. Chose que je fais, d'ailleurs, avec une assurance et une confiance en mes moyens qui parviennent à déstabiliser mon protagoniste.

- J'ai droit à une poignée de main, en guise de... bonjour ?

J'observe son visage et ses yeux qui se lèvent vers les miens. Lentement, tout doucement, un sourire se peint sur son visage aussi légèrement et naturellement qu'une goutte d'eau tomberait sur un lac paisible. Il est magnifique comme ça. On dirait que la douleur ne dérange plus rien dans son visage, comme avant. Il est plus serein. Oui, voilà le mot que je cherchais depuis tout à l'heure : il a l'air tout à fait serein, et j'ai bien hâte de savoir ce qui l'a rendu si tranquille, si épanoui.

J'ignore la petite voix dans ma tête qui me dit «Il doit sûrement avoir une petite amie!». J'ignore aussi le dérangement que cela provoque en moi.

- Évidemment, baka.

Il s'avance et je comble les derniers pas qui me mènent à lui. Aussitôt, comme dans notre enfance, nos mains s'empoignent, certes avec plus de force et de virilité qu'avant. Il sourit et je souris aussi, avant de, tout simplement, suivre une idée qui me passa par la tête à l'instant même.

Avec sa main dans la mienne, je le tire vers moi pour le serrer dans mes bras.

- Je t'ai eu ! m'exclamé-je en rigolant déjà.
- Aye !

Je recule instantanément en entendant son gémissement de douleur. Il lève la tête vers moi, alors rougissant en réalisant que je suis plus grand que lui et pas qu'un peu – de proche, ça paraît encore plus ! Puis il se mordille la lèvre et pose sa main droite sur son épaule gauche.

- Désolé, j't'ai fait mal ?
- Ça va, marmonne-t-il, embarrassé sans le montrer – du moins, en essayant de ne pas le montrer.
- Alors j'peux encore avoir un câlin !?

Il pousse un petit « Tss ! » suivi d'un « T'as pas changé », qui me fait sourire, et je me penche pour passer un bras autour de sa taille. Je l'enserre délicatement et le soulève dans les airs, faisant attention à son épaule qui, si j'ai bien compris, est blessée.

Ses pieds décollent du sol et je le serre fortement contre moi, fermant les yeux. Il grogne mais je ne m'en focalise pas. Je peux sentir son parfum tout contre moi, mon nez et mon visage plongé dans ses cheveux. Ce qu'il peut sentir bon...

Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Depuis qu'il est entré dans cette pièce, j'ai l'impression d'être complètement fasciné par ce qu'il est devenu. Cinq ans derrière, on se haïssait, on se balançait des chaises quand on se trouvait dans la même pièce, on se battait à chaque occasion, on se jetait des insultes à la figure pour aucune réelle raison. Et même si derrière ça, il y avait une forte amitié, enfin, je ne ressentais pas... ça, pour lui.

Et on dirait que l'attirance que j'avais envers Sakura à l'époque de mon enfance, se tourne désormais vers lui. J'étais souvent heureux seulement à voir Sakura franchir la porte de la classe. J'étais heureux quand elle était près de moi. Heureux quand elle me parlait, quand elle me regardait. Là, c'est exactement la même chose, mais avec Sasuke.

Enfin, ce doit être l'excitation de le revoir après toutes ces années. Oui, juste ça...

C'est finalement sa voix qui me ramène au présent, en dehors de toutes mes pensées qui m'étourdissent.

- Naruto ? Tu peux me poser maintenant ?
- Euh... Ouais.

Je le pose au sol et dans le mouvement, il s'accroche à mes biceps. Une expression de surprise traverse son visage quand nos peaux entrent en contact à cet endroit et il frissonne tout comme moi. Tant pour lui, qui est sûrement étonné de voir leurs grosseurs, que pour moi, qui frissonne à la fraîcheur de ses mains.

- Dis donc, tu ne mentais pas, dit-il en levant ses yeux noirs charbon vers les miens, bleus azur.
- Je t'ai demandé si tu voulais toucher ! C'est de l'authentique, Sasu !
- M'appelle pas comme ça, bougonne-t-il, sans pour autant briser le contact de nos regards.

... ni celui de ses mains sur mes bras, d'ailleurs.

Mais après un petit moment, il réalise et recule, embarrassé.

Un sourire me prend à nouveau les lèvres.

- Bon ? demandé-je.
- Bon quoi ?
- Faut aller à l'hôpital, non ?
- T'es pas obligé de m'accompagner.
- On s'est pas vu durant les cinq dernières années, déclaré-je, sûr de moi. On a des choses à se raconter, tous les deux !

Je me mets alors à marcher en direction de la sortie, et au passage, je lui attrape son bras. Plus délicat que le mien, faut dire... Encore une fois, je frissonne, mais ne laisse rien paraître.

- Aller, viens !

Il rechigne un peu mais me suit quand même. Nous sortons tous les deux du bâtiment et c'est un matin doux et brumeux qui nous accueille dehors. Le ciel est à la fois pâle et encore sombre. Les nuages sont doux et l'air sent bon. J'adore les matins. J'adore l'aurore et les fins rayons de soleil encore inoffensifs qui percent à travers le ciel, jusqu'à nous... J'adore surtout ce matin-là, qui débute une journée qui s'annonce géniale.





Qu'en pensez-vous ?

Prochain chapitre : « C'est bon d'être à la maison »

J'espère que ça vous aura plu au moins un peu ! :)

Tch0upi.




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