Fiction: Everyone Leaves

Il fout sa vie en l'air à un rythme effréné, comme s'il cherchait à accélérer chaque seconde qui le rapproche de sa fin. Il tutoie la mort, fume, se drogue, boit, baise, tout l'indiffère, le monde défile devant ses yeux qui semblent avoir tout vu. Elle est jeune et méfiante, farouche comme un animal blessé, elle se bat pour garder une place dans ce monde cruel et leurs deux regards se défient. C'est à celui des deux qui attirera l'autre dans sa lutte. Sasori/Aiko (OC).
Classé: -12I | Général / Romance | Mots: 26627 | Comments: 11 | Favs: 9
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Akai-Tanuki (Féminin), le 01/06/2015
Me voilà de retour avec une fiction d'un genre bien différent de ce que j'ai l'habitude d'écrire !
J'ai repris un personnage créé par mes soins, Aiko. Je sais que la plupart des gens n'aiment pas lire des fanfics contenant un OC mais j'avais vraiment envie de l'exploiter pour cette fiction !
La fiction est pour l'instant partie pour être très sombre et pragmatique, mon Sasori a un caractère assez atroce vous le verrez mais je l'aime assez comme ça x)
En espérant que ça vous plaise !
Enjoy ;)




Chapitre 1: Sasori



La neige crisse sous les pneus de ma voiture quand je l’arrête sur le parking de l’hôtel, et la marque de la semelle de mes rangers s’imprime sur le sol lorsque je mets pied à terre.
Je claque la portière derrière moi et lève les yeux vers l’imposante bâtisse. Dix-huit étages exactement. Pourquoi dix-huit et pas vingt ? Pourquoi ne pas avoir choisi un chiffre rond ? Ce n’est pas logique. Et ce qui est illogique a tendance à me déplaire.
Je fouille dans mes poches à la recherche de mon paquet de cigarettes et de mon briquet, et je m’en grille une tandis que mes pensées vagabondent.
Je m’appelle Sasori Akasuna, j’ai vingt-et-un ans, je crèverai sans doute d’un cancer du poumon quand j’en aurai quarante, et je m’en fous.
Je ne suis pas dépressif, non. Juste réaliste. Je ne suis pas de ceux qui veulent rester en bonne santé et en vie le plus longtemps possible. Je considère que, quitte à mourir un jour, autant profiter au maximum du temps que l’on a à tuer. Alors je saisis tous les plaisirs qu’on m’offre, peu importe leur dangerosité. Tant mieux, même, si j’attrape les pires saloperies possibles.
La vie n’est qu’une pute, et je la baise comme je baiserais n’importe laquelle de ses collègues. J’lui refilerai mes MST, à cette traînée. Les différentes morts possibles sont ses tarifs, et je tiens à choisir le prix que j’aurai à payer.
Au pire, si le cancer est trop long et douloureux, je me suiciderai.
Une main se pose brutalement sur mon épaule, me tirant de mes réflexions, et la voix enjouée de mon ami Deidara retentit :

- Alors mec, t’en dis quoi ?

Je tourne la tête vers lui. Une main sur la hanche, l’autre sur mon épaule, il contemple l’hôtel d’un air béat, un grand sourire étirant ses lèvres.

- J’en dis qu’il devrait y avoir vingt étages et non dix-huit, dis-je lentement, de mon habituelle voix lasse et rauque.
- T’es jamais content, Sasori, soupire-t-il. (Il recueille un flocon de neige dans sa paume et le regarde fondre avec admiration.) Regarde le ciel, c’est magnifique !


Je ne daigne même pas lever les yeux.

- Aucun intérêt, dis-je en haussant les épaules, en délogeant sa main par la même occasion. Dans quelques jours, le sol sera couvert de boue et de verglas, et dans une semaine, tout aura fondu.
- C’est bien parce qu’elle est éphémère que la neige est si belle, s’enthousiasme-t-il.

Nous ne nous entendrons jamais sur ce point. Ce qui ne dure pas n’a à mes yeux aucune utilité. C’est sans doute pour cela que j’accorde si peu de crédit à ma vie.
Deidara et moi sommes le jour et la nuit. Il est grand, maigre, bronzé, avec des cheveux dorés et raides qui lui arrivent en bas des reins. Il a des yeux d’un bleu perçant, un sourire de surfeur et une mèche qui lui tombe tout le temps dans la figure. Il a dix-neuf ans et il déborde d’énergie. Son impressionnant débit de paroles m’épuise, et ses tics verbaux m’insupportent. C’est un véritable gamin.
Quant à moi, je suis petit mais athlétique, j’ai les cheveux brun-roux ébouriffés, de grands yeux noisette aux longs cils et aux paupières tombantes, un sourire en coin, discret, rare, un peu insolent. J’ai la peau pâle, et le tic de passer sans arrêt mes doigts de pianiste dans mes cheveux. Je parle peu, mais bien. Si on en croit les opinions à mon sujet, je suis froid, prétentieux et arrogant. En ce qui me concerne, je définirais cela par de la franchise. Je suis honnête, contrairement à ces hypocrites qui se dénigrent devant les autres et font l’amour à leur reflet dès lors qu’ils sont à l’abri des regards.
La gent féminine me trouve beau ; celles qui me ressemblent s’approchent bien volontiers de moi. Les filles sages, bien élevées, ainsi que celles qui cherchent le prince charmant ont plutôt tendance à m’éviter. Cela se comprend, je ne suis pas du genre à user de galanterie, ou déballer de belles paroles pour me faire bien voir. Je ne fais et ne dis ni plus ni moins que ce que je pense. Certaines se plaisent même à me qualifier de « connard ». Peu m’importe.

Pain descend du camion et vient se poster à côté de Deidara et moi, contemplant l’hôtel d’un air grave. Pain, c’est la raison pour laquelle je suis ici. Il est grand, roux, d’une maigreur et d’une pâleur à faire peur. Il a vingt-trois ans, les cheveux hérissés de gel, les yeux d’un gris métallique, presque mauve. Son visage et ses oreilles sont couverts de piercings, et il est toujours vêtu de noir de la tête aux pieds. Il est calme et sérieux. Ses parents sont les propriétaires de l’hôtel. Ils invitent, chaque année à la période des fêtes, une bande de mômes au sein de leur établissement, des gamins perdus, dépressifs, solitaires ou à problèmes, ceux avec qui personne n’a voulu passer Noël. Une sorte de colonie de vacances pour freaks, si on veut. Et cette année, Pain a pris la judicieuse décision, pour prouver à ses géniteurs qu’il est responsable et pour gagner un peu d’argent, de se charger des morveux.
Et comme si cela ne suffisait pas, il a fallu qu’il trouve le moyen de nous embarquer, nous, ses meilleurs amis, dans ce plan foireux. Cela fait un ou deux mois que nous planifions ce projet, et nous y voilà. Coincés en plein Paris, sous la neige, devant cet hôtel de dix-huit étages qui va devenir notre maison ainsi que notre gagne-pain pour trois semaines. Bien sûr, le personnel de l’hôtel est toujours en service, et heureusement. La plupart d’entre nous ne se charge que de l’animation. Mais malgré tout, il ne sera pas de tout repos de s’occuper d’une bande de gamins désorientés, et je sens venir les embrouilles à des kilomètres. J’ai un frisson de contrariété tandis que ma clope se consume entre mes doigts.

Hidan ne tarde pas à nous rejoindre. C’est un grand gars de vingt-deux ans, musclé, viril, à la mâchoire carrée, au sourire tapageur et au regard brun empli de défi. Il a les cheveux colorés, ou plutôt décolorés en gris, constamment plaqués en arrière. Il est grande gueule, fervent Jashiniste (Religion de son invention. Il pratique des rituels sadomasochistes, trace des pentacles avec son sang, bref, que du bonheur. En fait, il se drogue surtout beaucoup). Il n’hésite jamais à dire ce que les autres pensent tout bas, ni à aborder des gens dans la rue, pour leur coller son poing dans la figure s’ils lui déplaisent pour une raison ou une autre, ou draguer s’il s’agit d’une jolie fille. Hidan est le genre de personne qui ne se fait pas de nœud au cerveau –à tel point que je me demande parfois s’il lui arrive seulement de l’utiliser.

- C’est vraiment une belle baraque, commente-t-il à l’intention de Pain.

Celui-ci hoche la tête et n’ajoute rien. Lui non plus n’aime pas parler pour ne rien dire.
Kakuzu vient également à nos côtés. Il nous dépasse tous d’au moins une tête (deux dans mon cas). Il a vingt-deux ans lui aussi, est métis, baraqué, a des cheveux noirs et lisses qui lui arrivent au niveau des clavicules. Ses yeux sont d’un vert hypnotique, et un nombre impressionnant de cicatrices serpente sur l’intégralité de sa peau. Il est méprisant, brusque, grognon et râleur. Et par-dessus tout, il aime l’argent.
Il est suivi de près par Itachi. Celui-ci mesure un mètre quatre-vingt, il a de longs cheveux noirs noués en catogan, une peau de porcelaine, une carrure féline, fine mais athlétique, et de grands yeux noirs, cernés, aux longs cils. Il paraît d’une indifférente froideur au premier abord, mais lorsque l’on perce la carapace, on découvre un homme attentionné et protecteur. Il a vingt-et-un ans, tout comme moi.

Enfin, les deux derniers membres de notre petite bande, Kisame et Zetsu, arrêtent leurs voitures respectives et se joignent au groupe. Kisame fait quasiment deux mètres, autant dire qu’il en impose, d’autant qu’il n’est pas dénué de muscles lui non plus. Il a le teint cadavérique, presque gris, de petits yeux aux pupilles minuscules, enfoncés dans leurs orbites, et des cheveux colorés en bleu, dressés de gel. Il a vingt-quatre ans, un long nez, un sourire carnassier, et sa physionomie rappelle de manière troublante celle d’un requin. Tout son être dégage quelque chose d’inquiétant.

Quant à Zetsu, il a vingt ans, est de taille moyenne (oui, je suis bel et bien le seul nain de la bande), a la peau pâle et de courts cheveux en bataille, vert pomme. Il est mince, délicat et a de grands yeux clairs, presque jaunes. Il est plutôt silencieux, et assez lunatique. Ses réactions sont imprévisibles. Il est passionné par tout ce qui a trait aux plantes.
Une fois notre petit groupe enfin au complet, Pain fouille sa poche et en sort un trousseau de clefs.
Le hall de l’hôtel est plongé dans l’obscurité. Hidan cherche à tâtons l’interrupteur. En galérant bien à plusieurs, nous finissons par le dénicher, astucieusement planqué derrière une épaisse tenture. Les multiples plafonniers éclairent un à un l’endroit où nous nous trouvons.

Le hall est vaste et silencieux. Chaque son y résonne. Aucun angle en vue ; la pièce semble d’une rondeur parfaite. Les courbes pures et élégantes des murs me plaisent assez. Le sol est carrelé d’un noir veiné d’argent ; d’ailleurs, tout est décoré dans ces teintes, avec quelques notes de rouge pour relever. Çà et là sont disposées des colonnes de marbre gris, les murs sont blancs, alternés avec quelques panneaux de velours écarlate, molletonné et piqué de boutons. Une grande baie vitrée occupe le côté gauche de la pièce. À l’opposé se trouve l’accueil, dont le comptoir est fait du même marbre que les colonnes. Sous l’imposant escalier en colimaçon et aux marches polies, sont disposés une table ronde, ainsi que des fauteuils et canapés de cuir noir. Un bouquet de roses d’un rouge sombre est posé sur la table. Deux yucca sont installés de chaque côté de la porte d’entrée, en face de laquelle, à l’autre bout de la pièce, on peut observer une ouverture en forme d’arche, barrée de rideaux de velours rouge, qui mène à une autre salle –plongée dans l’obscurité, ce qui me met dans l’incapacité de savoir ce qui s’y trouve.

Nous restons muets, les bras ballants, à observer autour de nous tels des attardés. Je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à ça. Kakuzu et Kisame, les plus costauds s’entre nous, se mobilisent pour aller chercher nos valises, et deux ou trois autres suivent le mouvement, tandis que je reste planté là, à scruter l’endroit, terminant ma cigarette.
Avant de passer la porte, Deidara se tourne vers moi et me lance :

- Tu ne viens pas ?
- Je vous rejoins, dis-je.

Il hausse les épaules et s’en va. Je me replonge dans ma contemplation tout en songeant aux trois semaines de calvaire qui m’attendent.

***

(Ellipse temporelle : Deux jours plus tard, les animateurs ont terminé de s’installer et de régler les derniers détails techniques et administratifs. Ils sont fin prêts à accueillir le groupe d’adolescents, qui est sur le point d’arriver.)


Mon éternelle clope au bec, je patiente sur le parking de l’hôtel en compagnie de Deidara et Itachi. Nous attendons le bus qui va nous apporter nos morveux. Autant dire que je suis d’un enthousiasme débordant ce soir. Je tire une taffe tandis que Deidara trépigne en guettant la route.

- Il est dix-sept heures douze ! Ils devraient être là depuis douze minutes ! s’impatiente-t-il.
- C’est vrai que toi tu es le roi de la ponctualité, ironise Itachi.

Deidara est toujours en retard. Pour lui, « être à l’heure » signifie arriver minimum une demi-heure après l’heure prévue, essoufflé d’avoir couru dans les derniers mètres du trajet parce qu’il avait la flemme de se presser avant.
Je n’ajoute rien et me contente de fixer l’horizon. Tandis que Deidara réplique quelque chose avec véhémence, j’aperçois le car qui se profile.

- Les voilà, les gars, dis-je calmement.

Mes deux amis cessent de se fritter et se retournent d’un même ensemble tandis que le bus se gare sur le parking de l’hôtel. En sort alors un flot fourmillant d’adolescents qui crient, chahutent et se bousculent dans un joyeux bordel. Je soupire lourdement. Les emmerdes commencent.

- Bien le bonjour, les enfants ! tonitrue Deidara.

Les concernés le fixent de travers ; en effet, le pauvre ne fait pas très crédible en tant qu’animateur, du haut de ses dix-neuf ans et de son allure androgyne, devant ces jeunes qui ont, tout au plus, deux ou trois ans de moins que lui. Le silence consterné dure un court instant, puis les gamins se remettent à piailler comme des pies.

- Un peu de calme, je vous prie, demande fermement Itachi de sa voix haute et suave.

Le charme semble opérer. Le petit groupe reprend progressivement sa tranquillité et lève des yeux attentifs vers notre beau brun au regard hypnotique, qui se charge de leur expliquer pourquoi ils sont là, ce qui va leur arriver, ce qu’ils vont apprendre et à quel point ils vont adorer ça. Pour ma part, je me contente d’observer en tirant doucement sur ma cigarette. Deidara me reproche à voix basse de leur donner un mauvais exemple en fumant. Je lui réponds sur le même ton d’aller se faire foutre.
Le groupe que nous avons sur les bras est sacrément hétéroclite. Ils sont dix. La première que je remarque est une grande blonde, pulpeuse, à la peau tannée et aux grands yeux vert forêt, étincelants de rage ou de malice, je ne sais pas bien. Son pied bat nerveusement la mesure sur le sol, tandis qu’elle surveille du coin de l’œil le garçon qui se tient à ses côtés. Un sacré numéro, celui-là. Il n’est pas très grand, frêle, avec de courts cheveux roux en bataille. Pas la moindre trace d’un sourcil au-dessus de ses yeux bleu-vert, limpides, cerclés d’un épais trait de crayon noir. Le kanji « amour » est tatoué à droite de son front pâle. Il est emmuré dans un silence agressif.

Mon regard se pose ensuite sur un petit brun énergique, avec de grands yeux en amande, troués d’une pupille noire et mince. De sa main gauche, il fait rebondir inlassablement une balle tandis que son regard vagabonde à une vitesse impressionnante, incapable de se fixer quelque part. Celui-ci semble avoir du mal à tenir en place. De temps en temps, sa lèvre supérieure remonte légèrement, faisant étinceler une petite canine pointue. Il a le teint hâlé et un long triangle rouge tatoué sur chaque joue.
A côté de lui se tient un singulier trio, un garçon, l’aîné, et deux filles. On croirait aux Dalton. Ils sont tous trois minces et élancés, félins, aux cheveux noirs, lisses et brillants, à la peau de porcelaine, aux traits fins et harmonieux et aux troublants yeux gris pâle, nacré, presque blanc. D’une beauté glaçante. Ils sont mortellement sérieux, droits et raides, ce genre de gosses de riches pourris gâtés qui vous regardent de haut quand vous tentez de les remettre à leur place. J'exhale un filet de fumée, dégoûté.

Je porte mon attention sur les deux suivants. De mon point de vue, ils se ressemblent un peu, mais on sent bien qu’ils ne viennent pas du même milieu. Ils sont tous les deux bruns aux yeux marron, au teint ni pâle ni bronzé, sans caractéristique particulière si ce n’est leur coiffure atypique : deux chignons pour elle, une queue-de-cheval en bataille pour lui. Il porte un anneau argenté à chaque oreille et mâchouille une cigarette éteinte d’un air las. Nos regards se croisent, et je le vois qui observe ma clope d’un air envieux. J’ai un élan de sympathie envers lui et me prépare à lui proposer du feu, mais me reprends en me disant que ce n’est tout de même pas très professionnel. Quant à elle, un doux sourire flotte sur ses jolies lèvres roses, et ses grands yeux bruns pétillants fixent Itachi avec attention. Je la trouve mignonne. Je tire une nouvelle latte en me disant qu’il serait sympathique de l’avoir dans mon lit.

Les deux restantes en particulier retiennent mon attention. La plus grande a des cheveux mi-longs colorés d’un violet sombre, dont une partie est nouée en un chignon, piqué d’une rose blanche. Elle est lourdement maquillée ; ses paupières sont fardées de la même teinte que sa chevelure, ses cils alourdis d’une généreuse couche de mascara, encadrant deux pupilles caramel évoquant l’or en fusion. Sa bouche pulpeuse est teintée de pourpre, et elle a un piercing au milieu du menton, en-dessous de la lèvre inférieure, ainsi qu’un autre à l’arcade sourcilière. Elle regarde droit devant elle, pâle et fière.

Enfin vient la dernière. Elle capte instantanément mon regard ; se sentant observée, elle sursaute et plante ses yeux dans les miens. Je n’ai jamais rien vu de tel. Ils sont immenses, lui mangent la moitié du visage, d’un bleu profond, crépusculaire, si sombre qu’il tire sur le violet. Elle a les yeux de la couleur d’un ciel une nuit d’été. Sûr qu’elle détonne, du haut de son mètre cinquante, avec ses grosses bottes noires lacées jusqu’au-dessus de ses genoux, son sweat un peu trop large et beaucoup trop long, noir lui aussi, son teint livide, sa petite bouche ronde, en forme de cœur, ses longs cheveux raides et mauves, et son regard de biche affolée. Sacrée demoiselle. Je dois l’observer avec un peu trop d’insistance, car elle se fait agitée, ses yeux magnifiques me fuyant.

Le temps que je termine de détailler tous les visages, Itachi a terminé son discours et commence à mener les adolescents à l’intérieur de l’hôtel. Je suis le mouvement en fermant la marche, les yeux plantés comme des poignards dans le dos de la jeune fille aux cheveux mauves. Elle avance d’un pas nerveux, farouche. Tant de méfiance éveille en moi des instincts de prédateur et me donne envie de l’effrayer. Pauvre petite gazelle, elle paraît si fragile. Je termine ma cigarette et jette le mégot à terre en l’écrasant d’un coup de ranger.
Nous traversons le hall avec notre petite troupe et rejoignons la salle adjacente, celle dont l’entrée est en forme d’arche et qui est habituellement close par de lourds rideaux rouges. Elle abrite en réalité une sorte de salon, un espace commun meublé de poufs, de canapés et de fauteuils disparates, de deux télés équipées de consoles, d’une chaîne hi-fi, ainsi que d’une grande bibliothèque pleine à craquer de livres et de DVD en tous genres.

Les jeunes se répartissent aux quatre coins de la pièce et je suis du regard l’adolescente au sweat noir et au regard si atypique, dont les longs cheveux tanguent dans son dos à chaque balancement de ses hanches. J’admire ses courbes d’une pureté exemplaire. La petite brune est mignonne, mais elle, c’est autre chose. Elle dégage une telle aura de méfiance qu’on a l’impression qu’elle peut s’enfuir au moindre mouvement brusque. Ses grands yeux observent inlassablement autour d’elle à la recherche d’un danger, d’un détail anormal, de quoi que ce soit qui attire son attention et la pousse à quitter les lieux. Elle est assise sur un le bord d’un accoudoir –enfin, assise est un bien grand mot. Elle s’y appuie à peine, prête à prendre la fuite. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, étroitement serrés, ses petites mains fines et pâles dépassant à peine de ses manches. Elle a un visage de poupée ; des traits délicats, tout en rondeur, des joues pleines à peine rosées, des lèvres charnues, un petit nez légèrement retroussé, des cils interminables, un front haut et lisse, avec juste un petit pli lui donnant un air sérieux, entre ses sourcils clairs et bien dessinés. Et ces yeux d’une couleur fascinante, où mille émotions s’entrechoquent. Elle est petite et fine, mais on devine de gracieuses courbes sous son sweat pourtant trop large.

Pendant que Pain expose aux adolescents les règles et le déroulement du séjour, je me rapproche en silence d’Itachi et lui demande à voix basse :

- Tu peux me passer les fiches d’identité des gosses, s’il te plaît ?

Il me les glisse dans la main et je le remercie rapidement en les parcourant du regard. La blonde aux yeux verts se prénomme Temari, elle est la grande sœur du petit roux, un certain Gaara. Le brun nerveux aux joues tatouées s’appelle Kiba. Les Dalton sont issus de la prestigieuse famille Hyûga, une des plus grosses fortunes de France. Je ne me suis pas trompé sur leur compte, et je me demande bien ce qu’ils foutent ici. L’aîné s’appelle Neji, cousin des deux filles, Hinata et Hanabi. Le brun à la cigarette éteinte se nomme Shikamaru, et la petite brune, Tenten. Celle aux yeux caramel et aux piercings s’appelle Konan, et est la grande sœur de la charmante poupée de porcelaine aux cheveux mauves, Aiko. Je songe en mon for intérieur que c’est un bien joli prénom –mais pas autant que celle qu’il désigne.
Mon attitude vis-à-vis d’elle pourrait surprendre, mais il faut savoir que je ne me prive pas d’attirer celles qui me plaisent dans mon lit ; et Aiko a su capter mon attention en beauté. Je l’apprivoiserai, cette farouche demoiselle, et j’aurai la satisfaction de l’avoir ajoutée à mon tableau de chasse une fois que sa peau diaphane sera collée à la mienne, et que je tiendrai son corps gracile dans mes bras. Ce ne sera sûrement pas une mince affaire, mais j’aime les défis, et elle en représente un pour le moins intéressant.

Pain décrète un temps libre pour les ados, et leur octroie le droit de se servir de tout ce qui se trouve dans cette salle, ainsi que de déambuler dans l’hôtel. Il assigne deux d’entre nous pour assurer la surveillance, et devinez qui doit s’y coller ? C’est bien évidemment sur Deidara et moi que tombe le fardeau, et j’observe les autres quitter les lieux en grinçant des dents. Je ne peux même pas m’en griller une, sous peine d’enfumer toute la salle ; autant dire que je l’ai mauvaise. Je m’installe donc dans un coin et observe les jeunes s’approcher timidement les uns des autres.



Voilà voilà pour ce premier chapitre ! J'espère que les gros blocs de description ne vous auront pas effrayés, les prochains devraient être plus aérés normalement ... J'attends vos retours dans les commentaires s'il y en a, j'espère attirer l'attention de quelques curieux x) Vivement vos avis !
Bisous sur la fesse droite,
Myaki




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