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Fiction: Une nuit

J’espère qu'il vous plaira !
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cedro (Masculin), le 26/03/2015
Le soleil est déjà couché lorsqu’elle se réveille. Ses paupières s’ouvrent avec difficulté



Chapitre 2: pensées perdues



Papa,

Cette foutue lettre, jamais tu ne la liras. A quoi bon ? Cela ne rimerait à rien, je ne suis même pas sûre que tu prennes la peine de la lire si je venais à te la donner. Seulement, il paraît qu’écrire fait du bien, alors j’essaye, vois-tu.
Ah papa… J’ai longtemps pensé que tu valais mieux que maman et Hanabi. Que tu étais celui qui était le plus gentil, peut-être même celui qui m’aimait le plus. Mais avec le temps j’ai compris que non, que tu ne m’aimais pas, papa. J’ai compris que j’avais bâti sur toi mes plus grands espoirs, alors que cela était inutile.

Ce n’est pas trop grave, tu sais. Je pense même m’y être habituée. Au fait de ne pas avoir de famille. J’ai longtemps eu l’espoir que tu serais le papa qui me sauverait des griffes de maman et Hanabi, que tu ferais cesser leurs méchancetés. Oui, longtemps cette croyance que tu serais la personne qui changerait notre vie m’a animée. Seulement, à dix-sept ans, je me suis fait une raison. Tu étais comme elles. Tu ne me sauverais pas de ce naufrage familial qui nous prenait aux tripes.

Peut-être que tu ne me lançais jamais de remarques blessantes, mais ton indifférence était pire que tout. Tu passais ton temps à me fixer de tes yeux vides, comme sans me voir. Moi, l’enfant qui t’avait obligé à rester avec maman.

Oui, car j’ai compris avec le temps ce que signifie « être un accident ». Jamais toi et maman n’avez voulu de moi. J’ai brisé la carrière de maman, une des poursuiveuses les plus prometteuses de l’époque. A vingt-cinq ans, elle a dû abandonner son ambition à cause de sa grossesse, elle n’a plus jamais pu atteindre de nouveau ce niveau-là. Tout ça à cause de moi.
Et toi, qui n’aimais plus cette femme qu’était maman, qui comptais t’en aller pour fuir loin de cet endroit qui ne te rendait plus heureux, j’ai brisé tes plans. Tu ne t’es jamais senti le courage de la laisser, alors qu’elle était au plus bas, ayant dû quitter son travail. Tu savais aussi que jamais elle ne t’aurait laissé partir si facilement. Tu es un lâche papa. L’un des pires qu’il m’est donné de connaître. Ta lâcheté fait de toi le pire entre maman et Hanabi.

Et tu m’en veux pour tout ça. Pour avoir rendu maman amère, pour avoir été celle qui a brisé ta liberté. Tu m’as haï pour avoir fait de Hanabi cette enfant si méchante, désespérée de voir que son père et sa mère ne s’aimaient plus.
J’ai vécu au milieu de cette famille disloquée, j’ai été celle qui a subi les pots cassés, celle sur qui on a rejeté la faute, parce que c’était plus facile.

Pourtant, je ne m’excuserai pas, papa, d’avoir été cet enfant non-désiré. Car je voudrais que tu saches que jamais je n’ai été heureuse d’être née. Tout ce malheur dans lequel nous vivons depuis des années, je n’en suis pas responsable. Crois-moi, j’aurais préféré ne pas exister, ne pas subir l’amertume de maman, la méchanceté d'Hanabi et ton indifférence. Vous m’avez désignée comme le point de départ de votre malheur, de toute votre colère. Je n’ai jamais voulu ça, papa.

Tu ne m’as jamais aimée, non. Puisque je suis celle qui fait qu’aujourd’hui tu te retrouves avec un mariage brisé, une famille se détestant et deux filles qui souhaiteraient chacune voir l’autre mourir.

L’idée m’est déjà venue, de mourir. Mais à quoi bon ? J’ai toujours été persuadée qu’il y avait quelque part une parcelle de bonheur qui m’était destinée. Je l’attends toujours, je n’abandonne pas. Et puis il y a Rose aussi, la seule qui reste avec moi malgré que personne ne m’aime vraiment à Konoha. Elle m’aurait détestée pour l’avoir abandonnée. Alors je reste là, subissant votre haine.

Je ne sais pas encore ce que je ferai, quand Konoha sera fini. La seule chose que je sais, c’est que je ne reviendrai pas. Tout ça est terminé, toute cette haine grandissante qui encombre cette famille, je n’en peux plus. Cette colère, elle habite chaque parcelle de mon être, comme si elle m’était essentielle pour survivre. Aujourd’hui je sais que jamais je ne pourrai vivre normalement tant que je ne l’aurai pas fait disparaître. Je ne sais pas encore de quelle manière je m’y prendrai, mais je ne reviendrai plus. Être loin de vous est aujourd’hui le seul désir qui m’anime.

Vous ne serez même pas triste, je ne pense pas même que vous me chercherez. Pourquoi le feriez-vous ? Chercher un enfant dont vous n’avez jamais voulu, cela n’a aucun sens. Je ne sais pas où j’irai, ni ce que je ferai. Cela me donne un doux goût d’excitation, ce destin qui m’est inconnu. Loin de vous, c’est tout ce qu’il me faut.

Oui, je vais partir. Tu dois comprendre, papa, que chaque instant que je passe avec vous, il y a cette rancœur qui me saisit toute entière. Qui me donne envie de vomir et qui m’enserre le cœur d’une douleur effroyable. Peut-être, alors, je pourrai faire le deuil de ma vie d’enfance là-bas. Cette enfance vide de mère et de père ; car vous n’avez jamais été des parents, non. Dénuée de sœur, d’amour, de joie et de tendresse. La famille est comme un concept qui m’est inconnu, car je n’ai jamais eu la chance d’en avoir vraiment une.

Nous n’avons jamais été une famille, juste quatre personnes. Quatre foutues personnes remplies de haine, de colère et d’amertume. Mis à part le lien du sang, il n’y a jamais rien qui ne nous ait unis. Sauf peut-être notre haine commune. Peut-être que cela compte, je n’ai jamais réfléchi à cette question à vrai dire.

Cela fait maintenant trois ans qu'Hanabi a quitté Konoha, que je ne la vois plus que très rarement. Mais les blessures sont là, saignantes et déchirantes. Impossibles à refermer. En m’éloignant de vous, peut-être pourrai-je prendre le temps de réparer les blessures que m’avez infligées, peut-être inconsciemment.

Alors voilà papa. Cette lettre, jamais je ne te la donnerai. Cette dernière ne changerait rien à notre vie, elle ne réparerait pas notre famille, nous ne nous aimerions pas plus qu’aujourd’hui. Non, cette lettre n’a pas pour but de changer notre vie, cela n’arrivera d’ailleurs jamais. Pourtant je me sens libérée d’un poids, celui d’avoir enfin pu exprimer ce que je ressentais. Je me sens plus légère, comme si rien qu’une partie de ma rage, en étant couchée sur le papier, libérait un peu mon être. Je me sens mieux. Peut-être que cela ne durera pas. Il y a de fortes chances que demain toute cette colère qui m’habite soit revenue hanter mon esprit. C’est même très probable, oui. Mais pour le moment, je suis soulagée, alors il n’y a que ça qui compte.

Hinata, ta fille qui n’y a jamais été pour rien.



bonne lecture!!!



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