Fiction: Kiseiju

Cross-Over Naruto/Parasyte. Il n'est pas nécessaire de connaître Parasyte pour comprendre. Naruto est un jeune garçon détesté par presque tout le village de Konoha. Mainte fois insulté et frappé, il ne perd pas espoir de devenir Hokage et d'être enfin reconnu. Mais un soir d'hiver, il est victime d'un parasite, une existence qui va changer sa vie du tout au tout... Si elle ne le détruit pas avant.
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KuroHide (Masculin), le 10/01/2015
Cross Over Naruto/Parasyte,
Le monde et les personnage sont ceux de Masashi Kishimoto.
Parasyte, dont plusieurs éléments sont empruntés, est un manga de Hitoshi Iwaaki.




Chapitre 2: Intrus et Eveil



Naruto se réveilla à l’hôpital, dans un drap blanc, et relié à plusieurs perfusions.
Son mal de tête était en grande partie passé, et il ne subsistait qu’une légère douleur résiduelle.
Combien de temps avait-il dormit ? Il ne pouvait pas le deviner, il voyait seulement qu’il faisait déjà nuit. Et il avait vraiment faim.
Peut-être valait-il mieux attendre un rapport des médecins. Après tout, même si ils le détestaient, leur métier était de soigner…non ?

—Fuis.

Naruto crut d’abord à une hallucination auditive, vu qu’il n’y avait personne dans la pièce.

—Fuis. Ces gens ne sont pas bien.

Il l’avait distinctement entendu. Cette voix… elle venait de son propre crâne !

—Qui…Qui est là ? s’exclama le garçon, assez fort, mais pas suffisamment pour alerter quelqu’un qui passerait à proximité.

—Parle moins fort. Je peux entendre même dans ta tête.

La personne qui lui parlait semblait avoir des difficultés à s’exprimer. Comme si elle comprenait à peine le sens des mots qu’elle utilisait.

—Sors de ce lieu. Vite.

—Qui est-ce ? chuchota alors le jeune garçon en se relevant.

—Pas… le bon moment. Dangereux. Fuis, Naruto. répondit la voix dans sa tête.

Elle était assez aigu, mais sans ton. Encore une fois, comme si son propriétaire s’exprimait par des mots qui ne lui appartenait pas.
Ce fut la mention de son prénom qui le convainquit. Il arracha les perfusions et se mit à tituber dans les couloirs, encore endormit. Il portait encore sa combinaison orange, preuve que même les infirmiers n’avaient pas osés le déshabiller.

L’hôpital semblait presque vide. Pas de gardes, pas d’infirmiers. Personne même à l’accueil. Naruto se donnait raison d’avoir écouté cette étrange voix. Tout semblait de plus en plus louche.
Il se retrouva rapidement dans la rue en face de celle où se trouvait la clinique. Le froid ambiant lui mordit la peau avec férocité. Il faisait encore plus froid la nuit. Il hésita quelques instants, puis se dirigea à nouveau vers l’entrée.

—Mauvaise…décision. Tu dois fuir. répéta son étrange correspondant.

—Je ne peux pas partir. expliqua le petit garçon, soufflant de la buée par la bouche. Je crois avoir oublié mes lunettes sur la table de chevet. C’est un cadeau très important pour moi.

Alors que la voix protestait à nouveau, un énorme bruit d’explosion se fit entendre. Une vitre explosa, et les vibrations firent trembler le sol. Des flammes oranges s’engouffraient pas le trou provoqué par le choc. Naruto se figea, identifiant la chambre touchée comme la sienne.

—Vite. Pas de temps.

Pris d’un affreux pressentiment, le fils du Yondaime commença à courir. Le quartier avait commencé à se réveiller, alerté par l’explosion.

Connaissant Konoha comme sa poche, et plus que motivé à se dépêcher, il trouva rapidement son chemin, déambulant dans les ruelles sombres.
Sa maison était située dans un vieux quartier un peu à l’écart des autres. Comparé aux autres, il était perpétuellement dans l’ombre des arbres, et particulièrement mal famé. Un manque d’entretient était clairement visible par rapport aux autres parties du village de la feuille.
Si son propre domicile pouvait d’origine se qualifier de bonne qualité, presque de luxe, elle était rapidement tombé dans un état de délabrement avancé à cause du manque d’entretient. Du lierre avait commencé à pousser sur les murs de pierre et l’air y était humide.
Elle était notamment située à l’extrême opposé des figures de pierre du village. Comme si on avait voulu mettre le plus loin possible des valeurs de Konoha quelqu’un considéré comme un Démon.
Mais le blond ne leur en voulait pas particulièrement. Enfin, pas habituellement, mais actuellement, il en voulait pas mal aux bruits de pas qui se rapprochaient dangereusement de son domicile.

Malgré ses doigts ankylosés par le froid, il parvint à faire entrer la clé dans la serrure, et à ouvrir la porte de chez lui. Il la verrouilla avec hâte une fois rentré, sachant qu’une foule se disperserait rapidement si il était entré. Aucun habitant, même assez fous pour utiliser une bombe dans un hôpital, n’oserait toucher à la porte de L’Antre du Démon.

Il s’adossa à sa porte, reprenant lentement son souffle.

—Tu es quoi, alors ? posa-il à haute voix, espérant que la voix qui lui parlait l’entendrait.

—Répondre aux questions demain. Devoir étudier.

C’était assez succinct, mais il s’en contenterait pour le moment. Il rejoint aisément son lit, et sombra lentement dans le sommeil.
Mais mille questions tourbillonnaient dans son esprit curieux. Quelle était cette voix ? Un dieu ? Un esprit ? Ses parents ? Ou même…?

Le Démon.


~O~


Naruto se réveilla dans son salon, étendu devant sa bibliothèque, une dizaine de livres divers, médecine, histoire, guides et même un dictionnaire étendus au sol, disposés aléatoirement autour de lui. Mais il était loin d’être au bout de ses surprises.
Sa main gauche tournait les pages d’un livre sur l’art ninja indépendamment de sa volonté, alors que sa main droite, munie d’un oeil à la pupille bleue, semblait fixer attentivement les lignes de texte et les illustrations.
Sa réaction devant un tel spectacle fut des plus attendue pour un garçon de son âge : un hurlement que n’aurait pas manqué d’entendre ses voisins, si il en avait eu.

—Qu…Qu’est ce que c’est que ça ?

Il était maintenant bien éveillé, fixant consécutivement ses bras, que son hurlement avait manifestement interrompus dans leur activité.
Il constata avec horreur une bouche humaine se former sur son bras droit. Le processus n’était pas douloureux, et il sentit à peine la peau se transformer.

—Ce que je suis, je l’ignore encore. articula calmement la bouche nouvellement formée. Sa voix avait le même aigu et dénué d’émotion que celle qu’il entendait hier dans sa tête.

—J’ai cherché dans le manuel des animaux. Il semble que je n’appartienne à aucune espèce connue.

—Tu.. tu es… balbutia l’orphelin, encore sous le choc.

—Je me suis permis de contrôler ton corps pendant que tu dormais. Ne t’inquiète pas pour la fatigue physique. Tu as suffisamment d’énergie corporelle pour tenir vingt quatre heures avant de ressentir les premiers signes de fatigue physique.

—Tu…peux faire bouger mon corps ?

Sa main droite lui répondit en prenant le livre à sa main gauche et en le refermant, puis en le déposant au sol.

—Il semble que je me sois étendu à tout ton corps et que je puisse en déplacer chaque partie. Toutefois…

Il marqua un temps d’arrêt.

—Je suis plus faible que ce que je devrais être. Je peux difficilement aller contre ta volonté si tu m’oppose une résistance. En revanche, ma présence devrait t’octroyer un apport de puissance musculaire de trente pour-cent minimum, sans toutefois faire varier la masse.

Naruto se tranquillisa et respira sans rien dire pendant quelques secondes, le temps d’assimiler ces nouvelles informations. Ce ne fut que lorsqu’il eu maitrisé son souffle et sa voix qu’il ne reprit la parole.

—Et… Qu’est ce que tu fais là ?

—Je l’ignore. répondit la créature di tac au tac. Ma première sensation dans ce monde était celle de la joie d’avoir atteint le cerveau, puis la douleur d’être réduit à l’état de particule.

—Attends… coupa soudainement Naruto. Le cerveau ?

—L’organe principal humain.

—Oui, je sais ce que c’est… mais pourquoi ?

—Je l’ignore. J’étais seulement poussé à m’emparer de ton cerveau. Mais quand j’ai commencé le processus, quelque chose a interféré et…

Il cessa à nouveau de parler.

—Je suis fatigué. Je vais me reposer.

—Hé, attends ! s’exclama le petit garçon, encore sous le choc.

Mais la créature ne répondit pas. La bouche se résorba d’elle même, et l’oeil fit pareil. En quelques secondes, il n’y avait plus aucune trace de la présence d’une quelconque anomalie.

Naruto resta à terre quelques minutes, ignorant comment réagir. Devait-il aller à l’hôpital ? Il lui semblait risqué, après ce qu’il s’était passé la veille. De toute façon, il était trop tard pour l’académie, vu l’heure, il avait sans doute déjà loupé les cours du matin. ceux de l’après midi débutaient dès quatorze heure et se finissaient à dix sept heures. Il devait être au moins dix heures.
Il était donc désoeuvré. Pas question de sortir si il n’y était pas obligé. Son petit doigt lui disait qu’une foule en colère pouvait très bien l’attendre à la limite de son quartier.

Il tenta de parfaire ses techniques de ninjutsu pendant une heure, mais sans succès. Les examens pratiques commençaient cette année. Les jutsu notés étaient le henshin et le bunshin, qui consistaient respectivement à changer de forme, ou à créer des clones illusoires.
Mais comme d’habitude, il n’arrivait à rien. Ce qu’il ne pouvait pas savoir, c’était que sa masse de chakra était tellement importante qu’en prélever une quantité infime pour exécuter ces techniques lui était pratiquement impossible.

C’est lors de son repas que son locataire son manifesta à nouveau. Une bouche et un oeil se formèrent à nouveau sur son avant bras droit, ce qui lui fit notamment lâcher sa baguette sous le choc.

—Tu aimerais obtenir des informations supplémentaires sur mon être, si j’ai bien compris ?

—Euh, oui, c’est à peu près ça. bafouilla le jinchuuriki en avalant rapidement sa bouchée de ramen. Surtout quand tu parlais du cerveau.

—Mon objectif était de m’emparer de ton cerveau pour contrôler ton corps et te remplacer en tant qu’individu. expliqua-il alors qu’un frisson parcouru la nuque du fils du Yondaime. J’ai bien réussi à l’atteindre mais un évènement s’est produit. J’ai été pulvérisé et répandu dans ton organisme au moment où je fusionnais avec toi.

—Et… tu peux encore le prendre ? Mon cerveau ?

—Il semblerait que non, sinon je l’aurai déjà fait. J’ai été répandu dans ton organisme et des particules de mon être ont fusionnées avec toutes les parties de ton corps, mais…

Il s’interrompit à nouveau. Sous les yeux mi-horrifiés, mi-stupéfiés de son hôte, la main gauche du jeune homme sembla se contracter, avant de prendre un aspect plus fin. Légèrement argentée, un observateur avertit aurait détecté que le tranchant de la main était effilé, et coupait sans doute aussi bien qu’un kunai.

—J’aurai du être capable de former des lames avec la chair fusionnée. Mais il semble que même si je peux agir sur tout le corps, ma capacité de transformation ai été fortement diminuée. Ta main, dans cette état, est cette très coupante, mais n’égale pas une arme.
Je devrais également pouvoir allonger tes membres, mais…

—C’est vrai ? s’étonna le jeune garçon.

—Cette capacité te briserait probablement les os, à cause de mon manque de concentration dans ton corps. Mais ils se répareront plus vite qu’un os humain classique.

—Ah… fit alors Naruto, soudainement moins désireux de constater l’étendue des capacité de son locataire.

Il sembla réfléchir un moment, assimilant graduellement les nouvelles informations. Il était complètement perdu par les évènements. Peut-être était-il simplement encore entrain de rêver ?

—Pourquoi m’as tu choisis moi ? demanda t’il alors soudainement.

Surpris par la question, le nouveau venu sembla s’immobiliser quelques secondes.

—Je ne t’ai pas vraiment choisit. Je me suis dirigé vers la plus grosse source de chakra dans les environs. Mais si tu avais été plus loin, j’aurai très bien pu ne pas te capter. Je ne peux détecter les signaux de chakra qu’a seulement trois cent mètres à la ronde.

—Tu as dis que tu pouvais me contrôler quand je dors. changea soudainement de sujet l’aspirant ninja. Si je meurs, tu peux encore me diriger ?

—Non. Si mon hôte meurt, je meurs de faim. Je me nourris des nutriment qui passent dans ton sang.

—Nutriment… s’interrogea Naruto, avec un air perplexe.

—Quand tu manges, tu me nourris aussi.

—Ah !

—De toute façon, même si je pouvais contrôler un cadavre, je ne pourrai pas restaurer toutes ses fonctions vitales. Au mieux, je gagnerais quelques heures. Je ne suis pas assez concentré dans ton organisme pour tout contrôler à la perfection. expliqua alors l’autre.

—Une derniers question… Tu as un nom ?

—Un…nom ?

—Je ne peux pas continuer à t’appeler « tu ». Tu dois bien en avoir un non ? Tout le monde a un nom ! Ce sont nos parents qui nous le donnent.

—Je ne comprends pas la notion de « parents ». Je n’ai pas de « parents ». Je n’ai pas besoin de nom. Si on prends en compte vos références humaines, je m’apparenterai plus à un parasite du type Cymothoa exigua ou encore Cordyceps unilateralis.

Un éclair de tristesse passa dans les yeux de l’Uzumaki. Au final, que ce soit lui ou cette créature, ils étaient tous deux orphelins.

—Tu seras Chinnyuu*. Je vais donc t’appeler Yuu. Enchanté !

—J’ai…un nom ? Peu importe. Tu es libre de m’appeler comme tu veux. décida le nouvellement nommé Yuu.

L’oeil et la bouche se résorbèrent, disparaissant dans sa chair. Sa main gauche perdit son aspect effilé, jusqu’a redevenir normale.

—Nous pouvons également communiquer par ce moyen. Probablement car j’ai fusionné en partie avec ton cerveau. Je peux également entendre par tes oreilles mais je suis incapable de voir par tes yeux ou de sentir la douleur.


Naruto termina son bol de ramen avec un sourire idiot gravé sur le visage. Pour la première fois de sa vie, il avait quelqu’un à qui parler.



~O~




—Arrête ! répéta Naruto, en larme, visiblement bouleversé. Yuu !

L’oeil et la bouche qui étaient apparus sur son bras se tournèrent vers lui, le fixant d’un air froid.

—Tu n’as pas compris le sens de notre relation, Naruto. Je ne suis pas ton ami. Je me fiche complètement de la vie de tes semblables. Toute menace sera éliminée.

Il s’interrompit un instant, comme il avait coutume de le faire lorsqu’il parlait assez longtemps.

—Abstient toi à présent de me faire obstacle. Tu sais… te priver de ta vue, ton ouïe ou détruire ta moelle épinière ne me posera pas de problèmes majeurs. Je n’accorde d’importance qu’a ma propre existence.

Naruto renifla bruyamment, et ferma les yeux, alors qu’un claquement sec retentissait. Comment en était-on arrivés là ?

L’après midi avait commencé de la façon la plus normale du monde. Après avoir mangé et donné son nom à Yuu, il s’était faufilé discrètement vers l’académie. Malgré quelques regards méprisants et plus appuyés que d’habitudes, rien de notable ne pouvait gâcher sa bonne humeur renouvelée.

Il s’était installé dans le fond de la salle, comme à son habitude. Il n’était vraiment pas doué pour malaxer le chakra, et l’après midi tombait justement un cours théorique-pratique. Dans ces cas là, le professeur expliquait la théorie à tout le monde et demandait à quelques élèves choisis au hasard de faire une démonstration devant le reste de la classe. Le sensei expliquait ensuite ce qui était correct et ce qui ne l’était pas.
N’étant que très rarement sélectionné à ce genre d’occasions, Naruto avait enfouit sa tête dans ses bras, avant de tomber dans un semi-sommeil.

—…Uzumaki !

Quelqu’un l’appelait ? Il se redressa légèrement, cherchant à connaitre la direction de la voix qui prononçait son nom. C’était déjà la fin des cours ?

—Naruto Uzumaki ! Puisque tu es déjà un grand ninja avec pour ambition de devenir Hokage, tu peux sans doute nous faire une démonstration du bunshin ? se moqua le professeur.

Le blond n’avait pas eu de chance. Ce professeur, qui les avait en charge toute la journée du mardi, avait depuis quelques jours dans la tête d’humilier le Démon au lancer de shuriken qui se déroulait le matin. Ce dernier ne savait pas viser correctement une cible, et ridiculiser le grand Démon Renard qui avait tué auparavant beaucoup de ninja de haut rang lui procurait une grande satisfaction.
Mais le jinchuuriki n’avait pas été présent, pour une raison qu’il n’avait pas précisé. Quoi de mieux que de se rattraper sur les cours suivants ?

Naruto se leva et s’avança jusqu’au centre de l’estrade sans rien dire. Il tenta de malaxer son chakra alors qu’il joignait ses mains.

—Bunshin no jutsu ! s’exclama t’il alors qu’il tentait de se multiplier.

Sans surprise, rien ne se produisit, sous les yeux hilares du professeur et des autres élèves, qui savaient pour la plupart produire un clone intangible pendant quelques secondes.
Le sensei, nommé Iwahata, lui ordonna de réessayer, tentant de cacher sa joie à son échec anticipé. Chaque élève avait obtenu des conseils particuliers, mais pas le Démon, ce qui l’empêchait de progresser dans la maitrise du chakra, déjà très précaire.

Naruto se concentra du mieux qu’il pu. Cette fois ci, il devait réussir ! Il allait leur montrer que l’effort pouvait surpasser toutes les difficultés.

—Bunshin no jutsu ! poussa alors le blond, sous l’énergie de la dernière chance.

L’impensable se produisit alors. Une masse de chakra sembla se détacher du reste et se mettre bien en évidence par rapport au reste. Elle semblait plus nette, plus travaillée, mais vraiment de taille ridicule par rapport à ses réserves naturelle. Plutôt que de piocher dans ses réserves habituelles, ll choisit d’utiliser cette partie.

C’est à sa grande surprise, et à celle du reste de ses camarades que six clones parfaits apparurent.
La classe ne riait plus. Le professeur non plus. Les seuls sons qui subsistaient étaient les bruits de mastications qui venaient d’un des élèves, qui mangeait nerveusement ses chips.

Iwahata enrageait. Ce n’était pas censé se passer comme ça ! La séance d’humiliation quotidienne s’était changée en heure de gloire pour le cancre. A présent, plus personne n’osait parler, redoutant sa réaction. Mais tous étaient impressionnés. Naruto venait de battre le record du nombre de bunshin créé à l’académie par un aspirant depuis des années. A vrai dire, le dernier à avoir fait mieux était… Itachi Uchiwa. Qui était aujourd’hui unanimement considéré comme un génie.

Quelqu’un se mit à applaudir. Personne ne sut qui exactement. Mais le mouvement fut contagieux. Bientôt, ce fut toute la salle des premières années qui se joignaient à l’ovation, avec plus ou moins de motivation.

—Silence ! Silence ! Hurla alors Iwahata, essayant de couvrir le bruit des applaudissements. Tout le monde range ses affaires et se dirige vers le terrain d’exercice !

Naruto, lui, retenait ses larmes. Pour la première fois de sa vie, il avait été remarqué, non pas pour une farce ou pour être maltraité, mais pour… un succès.

La classe, Naruto en tête se retrouvèrent bientôt sur le terrain d’exercice. Devant le poteau qui servait de cible, le sensei tendit un kunai au jinchuuriki.

—Puisque tu as loupé ce matin, tu peux sans doute rééditer ton exploit de tout à l’heure !

Naruto, motivé par le miracle qui était arrivé plus tôt, empoigna fermement l’arme de jet. Pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher de douter de lui. Il n’avait encore jamais réussi à toucher la cible.

Le tourmenteur émit un petit rire en constatant que la position de lancer du « Démon » était mauvaise. Avec une telle posture, il était très peu probable qu’il parvienne à toucher la cible, qui se situait à une quinzaine de mètres de distance.

Pourtant, sous les yeux ébahis de ses camarades et de son professeur, il fit mouche. L’arme s’enfonça jusqu’a la garde au centre de la cible avec un bruit sec.

Découragé, Iwahata n’osa pas insister.

—Merci. pensa Naruto, alors que la classe regagnait son calme.

—Je ne l’ai pas fait pour t’aider. Je travaille mes propres compétences.

[/i]—Justement, c’est mieux si tu n’interviens pas. Je veux devenir Hokage par ma propre force ! insista le jinchuuriki. [/i]

—Ceci n’a aucun sens. En plus d’entrainer mes capacités, ton corps en retire également de l’expérience. J’ai également compris que certain humains possédaient des dons héréditaires et ne rechignaient pas pour s’en servir. Quelle est la différence ?

~O~

La journée se termina sans incident notable. Le soleil descendait doucement dans le ciel de Konoha, et la température chutait peu à peu. La nuit commençait à tomber, malgré le fait qu’il ne fasse encore que dix sept heures.

C’est aussi à ce moment que tout s’enchaina. Naruto avait quitté l’établissement, se dirigeant alors vers son domicile.

—N’emprunte pas cette route. Je sens deux sources de chakra. Je peux percevoir des intentions meurtrières. Ce sont probablement les mêmes que ceux de hier soir.

Naruto, écoutant sa nouvelle connaissance, choisit alors un autre chemin, une route sinueuse et généralement peu empruntée.

—Bifurque à droite. Je sens encore une autre présence.

Il accéléra, suivant les directives de son guide.

—Comment tu sais où aller ? s’étonna Naruto, oubliant qu’il n’avait pas besoin de parler à voix haute.

—J’ai mémorisé la ville dans son intégralité cette nuit grâce à divers plan. J’ai aussi établit une possible existence de passages secrets en comparant l’évolution de la ville au cours du temps, mais le moment n’est pas propice à une vérification.

Sous la houlette de son acolyte, Naruto changea de chemin à plusieurs reprises. Mais chaque passage était occupé par un ou plusieurs hommes armés, qui l’attendait de pied ferme, apparemment décidés à ne pas le laisser s’enfuir, et à en finir pour de bon avec Kyuubi.

La course poursuite se déroula pendant plusieurs heures. Il faisait froid. Un vent glacial soufflait de plus en plus fort. Naruto espérait que comme d’habitude, ses agresseurs finiraient par se lasser et qu’ils rentreraient. Mais malheureusement pour lui, l’attraper pour lui mettre sur le dos la responsabilité de l’explosion d’une chambre d’hôpital et la mort d’un infirmier leur était essentiel. Mort ou vif.

Naruto s’arrêta et posa ses mains sur ses genoux, soufflant bruyamment. En temps normal, il n’aurait eu aucun mal à semer quelques villageois, mais cette fois ci, ils étaient nombreux et organisés. Ses chances de s’en sortir sans heurt s’amincissaient avec le temps.


—Naruto ! Ne vas pas par là ! C’est dangereux ! retentit la voix de Yuu alors que le jeune garçon s’engouffraient dans une autre ruelle sombre.

Le spectacle qui s’offrait à lui lui sembla au delà de toute logique. Un homme, si on pouvait encore l’appeler comme ça, se tenait, accroupit, la tête inclinée vers le sol et cachée par son buste, à environ trois mètres de lui.
A ses pieds, étaient étendus trois cadavres. Probablement des villageois venus participer à la chasse.
Un intense bruit de mastication résonnait dans la petite rue faîte de terre. Le sang dégoulinait autour de lui, formant une flaque écarlate qui s’étendait de seconde en seconde.
On pouvait voir des morceaux de corps dispersés un peu partout sur les deux mètres de largeur que faisait la rue. Bras, cuisses, intestins. Une vraie boucherie.
Naruto, glacé d’effroi, n’osait plus bouger d’un iota. Il suait abondamment, mais plus seulement à cause de la course. Ses yeux étaient figés à cause de la terreur. Ses genoux tremblaient. Il était incapable d’esquisser le moindre mouvement.

—J’ai été incapable de le sentir à cause du nombre de villageois et de leur pulsion meurtrières. C’est un autre de mon espèce. Il faut que tu partes. Vite ! Il ne t’a pas remarqué. l’invectiva Yuu.

Mais Naruto ne réagit pas il n’avait jamais vu ça de toute sa vie. Il savait qu’en temps que ninja, il devrait tuer par le futur, mais là, ce n’était plus du meurtre. C’était un massacre pur un simple, une boucherie humaine.

Une goutte de sueur coula de son front, se glissa sur sa joue avec lenteur, parvint jusqu’a son menton… Avant d’exploser en touchant le sol.

Ploc.

Ce léger bruit sembla faire réagir la créature, qui se releva, puis se retourna, dévoilant sa tête. Elle n’avait absolument plus rien d’humaine.
La forme pouvait évoquer une étoile de mer recouverte de peau humaine à l’extérieur, mais de dents à l’intérieur. Divisée en cinq branches, il n’y avait au milieu qu’un gouffre qui laissait entrevoir la gorge de la créature.
Un oeil brun se matérialisa sur une des faces de peau du monstre.

—Un camarade…commença la chose en faisant un pas vers l’Uzumaki. Non… Pas un camarade… Tu as raté le cerveau n’est ce pas ?

—Fuis, Naruto ! Il va attaquer !

Incapable de bouger face à tant de pression, Naruto regarda les yeux écarquillés l’abomination s’avancer encore. Bien qu’ils restaient à une certaine distance l’un de l’autre, il pouvait sentir son haleine fétide, empestant la viande crue. Les dents qui parsemaient la face intérieure de la… -tête ?- dégoulinaient encore de sang.

—Il est là ! Le Démon !

Les villageois allaient finalement le rattraper.

Ses jambes se mirent alors à se mouvoir toutes seules. Naruto, amorphe, laissait son parasite le déplacer. Mais la vitesse qu’il pouvait atteindre était bien inférieure à celle qu'il possédait habituellement, du fait que Yuu ne maitrisait pas encore parfaitement son corps.

Les habitants du village, eux, se divisèrent en deux groupes, chacun partant à l’assaut d’un démon différent.

Trois d’entre eux finirent finalement par rattraper le jinchuuriki. Cette action sembla réveiller l’hôte de sa torpeur.
Deux lui maintenaient à présent les bras, alors qu’il se débattait. Mais sans succès. Ils étaient trop forts.

—Maintenant, tu invoques des sbires, Démon ! Tu souhaites encore détruire le village ?hurla le troisième villageois, qui frappa alors l’enfant d’un crochet du droit.

Il allait réitérer son attaque, mais s’écroula soudainement, alors que la douleur foudroyait le jeune jinchuuriki. Son doigt ..!
Son index, allongé a plus de deux mètres, venait de trancher la gorge de son agresseur. Ses os avaient probablement été réduits en poussières suite à la transformation, mais ça avait fonctionné.
Une bouche et un oeil écarlate étaient apparus sur son avant bras, qui s’était aussi légèrement allongé.

—Arrête !

Un autre bruissement. L’homme à sa droite tomba, lui aussi, mort. Le dernier lâcha prise, commençant à courir de manière désordonnée.

—Arrête ! répéta Naruto, en larme, visiblement bouleversé. Yuu !

L’oeil et la bouche qui étaient apparus sur son bras se tournèrent vers lui, le fixant d’un air froid.

—Tu n’as pas compris le sens de notre relation, Naruto. Je ne suis pas ton ami. Je me fiche complètement de la vie de tes semblables. Toute menace sera éliminée.

Il s’interrompit un instant, comme il avait coutume de le faire lorsqu’il parlait assez longtemps.

—Abstient toi à présent de me faire obstacle. Tu sais… te priver de ta vue, ton ouïe ou détruire ta moelle épinière ne me posera pas de problèmes majeurs. Je n’accorde d’importance qu’a ma propre existence.

Naruto renifla bruyamment, et ferma les yeux, alors qu’un autre claquement sec retentissait.

Son doigt et son bras reprirent leur taille normale, cette fois ci sans douleur. Son index était en miette, mais il commençait déjà à guérir. Les os, presque réduits à l’état de poussières, se reformaient à vue d’oeil.

—Cours à présent ! D’autres arrivent ! invectiva l’assassin.

Naruto se remit à courir, plus par peur pour ses compatriotes que pour lui même. Il arrivait dans l’ouest du village.

Le Clan Uchiwa.

Ils lui avaient toujours interdits de pénétrer dans leur quartier. Mais être refoulé par les gardes ou être amené devant l’Hokage se révèlerai bien moins pire que de refaire face au monstre ou aux villageois.

Mais il n’y avait personne. Pas une âme qui vive.

—Je ne sens personne ici. Et on ne nous suit plus.

Il resta immobile quelques secondes, pour reprendre son souffle. Baissant la tête, c’est alors qu’il le remarqua.
Le sang qui coulaient sous la porte de la maison la plus proche.
Immédiatement, son coeur se remit à battre la chamade. Il suffoquait sous la peur. Pouvait-il y avoir d’autres monstres ?

—Tu n’es pas censé être là. constata une voix derrière lui.

Son coeur rata un battement. Presque figé, il tourna la tête. Un homme en tenue d’anbu, toutefois sans le masque, le regardait. Ses cheveux noirs contrastaient fortement avec ses yeux rouges, qui possédaient plusieurs virgules. Il avait échappé à la détection de Yuu, ce qui prouvait son niveau dans le contrôle du chakra et de la présence.

—Oublie. Oublie tout !

Les magatama de ses yeux se mirent à tourbillonner, alors que le noir gagnait peu à peu sa conscience.


~O~

Itachi Uchiwa regardait avec étonnement le corps du jinchuuriki rester debout, puis tenter de s’éloigner de lui en titubant. Très étrange. Pourtant, il sentait bien qu’il était sous l’emprise de son genjutsu.
Le piéger dans une illusion était la meilleure chose à faire. Ainsi, il pouvait ne pas le signaler dans son rapport de mission. Exterminer son clan était suffisant, sans qu’en plus, ce pauvre enfant se retrouve impliqué. Il avait été son ANBU de protection pendant un petit moment, même si il avait souvent été incapable de faire grand chose. Au mieux, il avait pu dissuader les gens de l’agresser avec un léger genjutsu, mais faire plus aurai été prendre le risque de se faire repérer. Ce petit tour pouvait à peine freiner les ardeurs des moins motivés, mais n’empêchait pas un vrai passage à tabac.
Mais ça… Le garçon était-il somnambule ? C’était la première fois qu’il voyait ça.

En se concentrant sur le flux de chakra de l’hôte, il put en percevoir un autre. Deux flux ! C’était normalement impossible. Ou alors… Etait-ce à cause de Kyuubi ? Il n’avait jamais entendu parler de cette spécificité chez un jinchuuriki. Dans le doute, il activa son mangekyô.
Les trois magatama se rejoignirent dans ses yeux, formant un ensemble rouge.

—Endors-toi ! dit-il en révélant sa pupille.

Un corbeau croassa dans la nuit.







*Chinyuusha --> Chinyuu ---> Intrus



Merci d'avoir lu.



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