Fiction: La fille aux cheveux roses

Shikamaru, solitaire et paresseux, au comportement fuyant, ne profite pas de la vie. Encore une fois, il sait qu'aujourd'hui sera l'exacte réplique d'hier et du jour qui le précède, la prévisibilité envahit son quotidien, mais c'est sans compter la fille aux cheveux roses.
Classé: -16D | Drame / Romance / Suspens | Mots: 5023 | Comments: 2 | Favs: 2
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coockieta (Féminin), le 15/02/2015
Cette histoire commence par la fin, donc il est normal que vous soyez quelque peu mélangés au début de la lecture. Par contre, il sera toujours indiqué en début de chapitre si celui-ci se passe avant ou après.
Les critiques seront toujours acceptées, car mon but est d'écrire une fanfiction aussi bonne que mes capacités me le permettent.
Âmes sensibles, abstenez-vous de la lecture de cette fanfiction. Vous pourriez être choqués par son contenu par moments.




Chapitre 3: Pressentiment



Avant,
Sakura ou «D'être seul, on en prend l'habitude.
- x-lonely-panda.skyrock.com»

Au moment où Sakura lui avait remis ce petit morceau de papier sur lequel était écrite son adresse, il ne pensait pas vraiment se rendre à la fête en question. Il ne souhaitait pas célébrer cette nouvelle année scolaire qui s’annonçait tout aussi pénible que les précédentes, contrairement à ce que la jeune fille pouvait en penser. Shikamaru avait beau ne pas avoir envie de se rendre à cette fête, l’idée qu’elle avait délibérément choisi de l’y inviter lui faisait tout drôle. D’ordinaire, rares, même inexistants, étaient les gens qui l’abordaient, et encore plus pour solliciter sa présence à un événement de la sorte. Il était habitué aux regards étranges et aux ricanements mesquins qu’on lançait avec un certain sentiment de supériorité dès qu’il avait le dos tourné. Au fait de se sentir différent des autres; un paria. Mais certainement pas aux invitations aux fêtes auxquelles les personnes normales étaient conviées dans le seul but de conclure, une fois pour toute, les vacances d’été.

À son retour chez lui, l’atmosphère régnant dans la maison lui parut presque calme, ou du moins, jusqu’à ce que des éclats de voix lui parvinssent de la salle à manger. Ses parents. D’après ce qu’il percevait, ils discutaient de manière tendue. Sans doute à propos de lui, pour ne pas changer. D’une démarche silencieuse, il s’approcha de la pièce où ses géniteurs se trouvaient et les observa à travers l’embrasure de la porte.

« L’école a encore appelé… soupira Yoshino, la mère de Shikamaru Devine qui ne s’est pas présenté en classe à plusieurs reprises jusqu’à présent. » Un silence plana dans la pièce, comme si le couple était tant habitué à ces absences répétées qu’il n’avait même plus besoin de deviner qui perpétuait cette mauvaise habitude.

« Ça ne peut plus durer, lâcha son père, arborant un air désespéré. Nous venons tout juste d’arriver en ville et il se permet déjà de faire des écarts de conduite, poursuivit-il.
- Et puis, ce n’est que le début de l’année scolaire… qu’est-ce que ce sera à la période des examens finaux?
- Je ne le comprends pas. Nous lui offrons pourtant tout ce dont il a besoin. Et c’est ainsi qu’il nous remercie? soupira Shikaku. »

Shikamaru se retira et sortit dans sa chambre, ne désirant pas en entendre plus qu’il en avait déjà entendu. Lui, en adolescent révolté qu’il était, martyrisait ses pauvres parents innocents qui n’en pouvaient plus de ses agissements. C’était donc ainsi qu’ils continuaient de voir la situation? Un rire qui sonna faux jaillit de sa gorge. Il jeta sa veste et son sac au pied de son lit, ne faisant aucunement attention au contenu du dernier qu’il ne toucherait pas de la soirée. Il se fraya un chemin entre les boîtes de déménagement amoncelant le sol qu’il n’avait toujours pas défaites depuis son arrivée, par manque de motivation ou bien de désir de demeurer dans son nouveau domicile. Le jeune homme s’effondra sur son lit et se prit la tête entre les mains. Qu’est-ce qu’il donnerait pour avoir des parents qui le comprenaient, ou qui, du moins, faisaient les efforts nécessaires pour essayer de le comprendre?

Il en avait assez. Pris d’une soudaine envie de prendre l’air, de sortir de cette maison dans laquelle une ambiance lourde et pesante régnait, il ramassa son blouson et le secoua avant de le remettre. Le brun se faufila hors de la pièce en faisant bien attention de ne pas faire de bruit pour attirer l’attention de ses géniteurs. Déverrouillant la porte d’entrée, il s’apprêtait à partir quand sa mère l’interpella : « Shikamaru? C’est toi? » Il ne prit pas la peine de lui répondre et ouvrit la porte. « Où comptes-tu aller comme ça, jeune homme? l’interrogea son père de sa voix pleine de reproches, se mêlant une fois de plus de ce qui ne le regardait pas. » Comme il ne lui répondait pas, son père l’agrippa par le col de sa chemise.

« Je t’ai posé une question, tâche de me répondre.
- Je sors, répondit-il simplement, se défaisant de l’étreinte qu’avait la poigne ferme de son père, Shikaku, sur lui. »

Shikamaru sortit sans toutefois oublier de claquer la porte derrière lui. Il n’aimait pas agir de la sorte avec autrui, mais lorsqu’il était question de ses parents, il n’arrivait pas à contrôler ses paroles ou même ses gestes. Les mots sortaient d’eux-mêmes de sa bouche et il ne pouvait ni ne voulait les contrôler. Ses parents ne se retenaient aucunement de le faire sentir comme un moins que rien à chaque instant passé avec eux, alors pourquoi devrait-il essayer d’être gentil avec eux? Il exécrait leur présence, surtout celle de son père, son père qui n’hésitait pas à user de la manière forte pour arriver à ses fins. Une aura de suprématie semblait émaner de lui et il l’utilisait fréquemment pour faire plier les plus faibles devant ses exigences. Sa mère, elle, en bonne épouse soumise qu’elle était, ne refusait jamais rien à son tyran de mari. Yoshino ne semblait être qu’un être à part entière qu’en la présence de celui-ci, comme s’il lui manquait quelque chose d’indispensable au fond d’elle-même lors des absences de son époux. Shikamaru n’avait aucun souvenir de l’époque où elle avait été en mesure de prendre des décisions de son propre chef, sans avoir besoin de l’approbation d’un autre. Mais surtout, il n’arrivait pas à se remémorer de la période lors de laquelle ses parents et lui avaient été en mesure de tenir une conversation. Où ils avaient été heureux, unis.

Il sortit de sa poche le mot de Sakura encore plus froissé que lorsqu’elle le lui avait remis, le jour même. Shikamaru relut l’adresse à plusieurs reprises afin de la garder en mémoire et remis le papier là où il l’avait pris. Étant nouveau en ville, il ne connaissait pas l’emplacement des rues comme il l’aurait voulu et dût demander à plusieurs reprises à des passants quel chemin il devait emprunter pour se rendre à l’adresse indiquée par la jeune fille, mais il finit par se rendre à destination. L’adolescent hésitait à rentrer dans l’immeuble, de peur de se voir rejeter, comme à toutes les fois où il tentait de tisser des liens avec les autres. Les murs extérieurs de l’habitation semblaient prendre vie devant ses yeux tant ils vibraient sous la musique trop forte qui jouait à tue-tête. Il trouva étrange que les voisins ne viennent pas tambouriner à la porte pour que l’occupant des lieux baisse le son pour un volume plus convenable ou qu’ils appellent tout simplement la police pour faire cesser ce tapage.

Prenant enfin son courage à deux mains, il pénétra dans l’immeuble et se rendit devant la porte de l’appartement numéro 7. Le 7 semblait danser sous ses yeux lorsqu’il appuya sur la sonnette. Personne ne vint lui répondre, comme il l’avait prévu, puisque personne n’arrivait à entendre quoi que ce soit avec cette musique assourdissante. Shikamaru tourna la poignée de porte pour voir si celle-ci était déverrouillée, et elle l’était. Poussant le panneau de bois devant lui, il se faufila dans l’appartement où la fête semblait avoir déjà bien commencé. Bouteilles d’alcool, cendriers débordant de cendres fraiches, vêtements, emballages de condoms et drogues de toutes sortes jonchaient le sol du lieu bondé. Sans le vouloir, un mince sourire fut esquissé par la bouche du Nara. Il scruta le visage des gens présents sans pour autant être en mesure de trouver Sakura. Les invités se déchaînaient sous la musique assourdissante et les murs tanguaient à cause des vibrations du son.

L’appartement rassemblait des gens de toutes sortes, de l’intellectuel au sportif. Les stéréotypes et la retenue n’avaient pas lieu d’être dans cet endroit semblant totalement exclu du monde de tous les jours. Shikamaru était tant absorbé par l’absence de barrières sociales qu’il sursauta au contact d’une frêle main sur son épaule. Il se retourna vivement pour apercevoir Sakura, tout excitée à l’idée qu’il s’était décidé à accepter son invitation. Elle effleura sa joue d’un baiser en guise de salutation et le pria de la suivre. Songeur à cause de la chaleur produite au contact de cette bouche charnue sur sa joue, il se laissa faire lorsque la jeune fille aux cheveux roses l’amena hors du logement en sortant par la fenêtre. Ils se rendirent sur le toit de l’immeuble, en passant par l’escalier de secours, où étaient déjà installées plusieurs personnes qui lui étaient alors inconnues.

Il y avait un blond, un noiraud ainsi qu’une étrange fille aux cheveux violets. Cette dernière était dotée d’yeux couleur nacre si pâles qu’on avait de la difficulté à percevoir sa sclérotique. Elle donnait l’impression d’être aveugle au premier abord, mais vu la façon dont elle le regardait en plein dans les yeux, Shikamaru se dit que ce n’était sans doute pas le cas. De longs cils mettaient en valeur ses yeux singuliers et sa bouche pulpeuse brillait en raison du gloss qu’elle y avait appliqué. La teinte de ses cheveux tirait étonnement vers le violacé et il se dit que Sakura n’était donc pas la seule à apprécier une chevelure colorée sortant de l’ordinaire. Dès qu’il avait été dans son champ de vision, l’inconnue lui avait souri d’une manière à la fois timide et franche, comme si elle était réellement heureuse qu’il se joigne à eux. Le blond, lui, possédait des yeux si bleus, pareils au bleu de l’océan, que le Nara aurait pu y plonger pour ne plus jamais en ressortir. De curieuses cicatrices marquaient profondément ses joues halées, mais il n’avait guère l’air de s’en soucier. Un labret vertical perçait sa lèvre inférieure et plusieurs autres piercings se trouvaient sur le cartilage et le lobe de ses oreilles. Il n’avait pas pris la peine de coiffer ses cheveux qui paraissaient indomptables à première vue et avait plutôt opté pour le port d’une tuque afin de cacher sa tignasse aux autres. Enfin, le noiraud, de son côté, arborait un air fatigué. Ses yeux aussi sombres que le plumage d’un corbeau étaient tout le contraire de ceux de Sakura, qui, pleins de vie, pétillaient d’une joie de vivre contagieuse. Ceux-ci étaient plutôt vides et las et un éclat malheureux brillait au fond de ses pupilles. Son teint pâle, presque livide, et les cernes qui trônaient sous ses onyx faisaient paraître son état encore plus navrant. Toutefois, son ami blond réussissait à lui arracher quelques sourires en lui racontant des idioties. Il était intégralement vêtu de noir, ses vêtements contrastant, par le fait même, avec son teint blanc comme neige.

Le tout leur donnait un certain style, qui, combiné avec l’ambiance à la fois intime et invitante qui régnait sur le toit, plaisait beaucoup à Shikamaru. Sakura s’assit auprès de ses amis et l’invita à les rejoindre au centre du toit. La gêne que Shikamaru ressentait à l’égard de ces personnes se dissipa peu à peu au fil que la nuit passait et qu’il en apprenait un peu plus sur eux. Il apprit que la fille s’appelait Hinata Hyûga, le blond, Naruto Uzumaki, puis le noiraud, Sasuke Uchiha. Ce dernier était sans doute celui avec lequel il s’entendait le mieux, certes, il ne parlait pas beaucoup, tout comme lui, mais tous deux n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre entre eux. Il avait l’impression que chacun souhaitait que Sakura leur accorde du temps et de l’attention, qu’elle rigole aux plaisanteries qu’ils lui racontaient. Elle veillait à ce que chacun de ses invités se sente bien et était à l’écoute de leurs besoins, mais pour une raison qui lui était inconnue, c’était surtout à Shikamaru qu’elle choisissait de se consacrer.

Shikamaru eut d’ailleurs la chance d’en apprendre davantage sur Sakura et les facettes de sa personnalité qu’il avait découvertes jusqu’à présent lui plaisaient, il ne pouvait le nier. De plus, cette jeune fille aux cheveux roses passait beaucoup de temps à l’observer, lui. Il n’aimait pas que ses orbes perçants balaient son être de toute part. Cela lui donnait l’impression d’être mis à nu, de sorte que ses imperfections devenaient d’autant plus apparentes et frappantes. Lui et ses trop longs cheveux noirs qu’il avait préféré nouer dans une queue-de-cheval hérissée plutôt que de les faire couper, ses yeux bruns étroits, l’air sévère que prenait son visage sans qu’il ne puisse l’en empêcher. Rien qui ne soit en mesure de rivaliser avec son apparence à elle.

~

Shikamaru s’éveilla avec un mal de tête atroce et fut ébloui par les rayons du soleil levant au moment où il ouvrit les yeux. Il était allongé entre Sakura et Sasuke, son bras entourait la fine taille de la rosée et son menton reposait au creux de son épaule. Il se dépêcha à retirer ses mains de son corps et à s’éloigner d’elle. À la hâte, il enfila sa veste parce qu’il grelottait à cause de la fraîcheur saisonnière. Il se mit à descendre les marches de l’escalier de secours et manqua de les débouler. Il entreprit donc de les descendre une à une, par mesure de sécurité. Il avait probablement abusé de l’alcool la veille, il n’avait pas le souvenir du nombre de bouteilles d’alcool qu’il avait vidées ni du nombre de cigarettes qu’il avait consumées… Le Nara n’avait que de vagues souvenirs de ce qui s’était produit, il n’avait conservé en mémoire que quelques bribes de conversation qui lui revenaient de manière floue et imprécise. Il pénétra dans l’appartement de Sakura de la même façon dont il en était sorti plus tôt. Le logement était en bien plus piètre état que lorsqu’il y était entré. Un nombre incalculable de cadavres de bouteilles de bière jonchaient le plancher, tout comme plusieurs invités, qui, un peu trop éméchés, s’étaient endormis à même le parquet.

Il sortit de l’appartement et alors qu’il déambulait dans les rues afin de retourner chez lui, son téléphone portable vibra dans sa poche. Interloqué, il le sortit et vit qu’on lui avait envoyé un message, le numéro lui était inconnu.

(xxx) xxx-xxxx
Alors, tu t’es bien amusé hier soir?
Bisous, Sakura.

Un sourire naquit sur son visage, cette nouvelle année ne s’annonçait pas aussi mal qu’il ne l’avait d’abord présagé.



Le deuxième chapitre, enfin publié... J'espère qu'il sera à votre goût et de ne pas m'être radicalement plantée dans son écriture. Il est pas mal plus long que le prologue et le premier chapitre, cela plaira sans doute à plusieurs d'entre vous.



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