Fiction: Ryuusouken

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Naruto se regarda dans le miroir de sa salle de bain, s'étant levé il y a peu. Il avait été excité en entrant à l'académie la veille, cependant, quand il eut pris connaissance du programme, il avait été refroidi, en tout cas, plus qu'il ne l'aurait voulu. Finalement, est-ce que faire le débile tout ce temps était réellement pertinent ?

-« Je ne peux pas dire que je sois vraiment intelligent, mais cependant, peut-être que je devrais changer un peu mon attitude... Ou peut-être pas ? »

D'après ce que lui avait expliqué Xanbi, d'après ses termes en « très gros », qu'il valait mieux qu'il continue à agir comme il le faisait. Il leur avait d'ailleurs dit, à lui et Kitsuke, qu'il faudrait qu'il passe derrière les cours pour que ça devienne ne serait-ce qu'un peu objectif, mais aussi insignifiant que cela soit, qu'il ne fallait surtout pas négliger l'entraînement physique, ni se prendre pour supérieur aux autres, quand bien même cela soit vrai.

Naruto aimait bien le fait qu'il l'aide, même s'il n'arrivait à saisir tout ce qui faisait que le démon l'avait plus ou moins pris sous son aile -et d'ailleurs, il n'y avait que lui qui avait l'air de tout savoir de ses raisons-, et même s'il tentait d'étouffer cette sensation, il ne pouvait que se sentir tendu et méfiant, même si tout cela lui semblait opportun. C'est en partie pour cela qu'il avait hésité à propos des kekkai genkai que le démon lui mettait littéralement sous le nez, mais il supposait que c'était un pari à prendre.

Il ne fallait pas non plus oublier qu'il y avait encore à peine quelques jours, tout le monde essayait... non, l'injuriait, et n'hésitaient pas à lui briser des os régulièrement, ayant dénoté sans vraiment comprendre, pour les plus jeunes, tout autant que lui jusqu'à très peu, qu'il guérissait assez vite. Mais à priori, c'était à cause du Kyuubi, qui squattait dans son estomac. Il appréhendait particulièrement le moment où il allait forcément finir par le croiser, par ailleurs. De ce qu'il avait plus ou moins appris, il était une masse de chakra pur, en gros du chakra sur patte. Le problème étant que c'était tout autant un bloc de haine. Et cela, ça lui faisait peur.

Apparemment, lorsque Kyuubi avait avait attaqué Konoha, il lui suffisait de bouger pour ravager presque entièrement la ville. Son corps agissait donc, de ce qui lui avait été expliqué, comme une sorte de prison vis à vis du renard. Il avait d'ailleurs demandé à Xanbi avant de se coucher ce qui se passerait si le sceau venait à se briser...

« C'est très simple. Si le sceau lâche, vu que je doute très fortement que Kyuubi veuille rester dans ton corps, il va sûrement en prendre possession. Et quand les neufs queues seront sorties, il sera libre. Et toi, en conséquence, tu seras mort. »

Il s'agissait très certainement d'une manière pour la moins... convenante d'expliquer la chose à un enfant, mais apparemment, il avait eu beau être relativement pris en charge par ce dernier, le concerné n'avait vraiment pas l'air d'avoir la moindre envie de le couver, ou quoi que ce soit s'y apparentant. Il restait donc mitigé par rapport à lui.

En ce qui concernait l'hôte de ce dernier...Naruto trouvait qu'il n'avait pas l'air de porter Konoha dans son cœur, ce qu'il avait à peu près compris, même si certains tenants et aboutissants de ce qu'il avait entendu, depuis donc à peine deux jours, dans ce qu'il avait dit lui échappait. En soi, il ne lui donnait pas la sensation d'être une mauvaise personne, mais il lui semblait être assez sensible à certaines émotions...

Si Naruto savait faire une chose assez bien, c'était dire si une personne était « naturelle » ou non. A force de rechercher de l'attention, il avait vu quelques personnes, très rares, qui se comptaient réellement sur une main, afficher des émotions sincères envers lui : le Sandaime Hokage, qu'il voyait d'ailleurs régulièrement, puis Ayame et Teuchi, qu’il voyait encore plus régulièrement, du fait que son alimentation était presque exclusivement composée de ramen.

Bon. Il n’avait qu’à rester avec eux le temps qu’il s’améliore. Puis dans le pire des cas, il les lâcherait après, d’autant que la cohésion hôte-démon ne semblait pas –encore ?- totale. Naruto savait très certainement qu’il n’était pas fute fute, mais quand il venait aux choses qui avaient à voir avec sa survie, il savait faire preuve d’une ingéniosité sans pareil. Cela valait mieux. Pour sa survie.

Il commença à faire les exercices de la matinée prescrits par Xanbi, de l’assouplissement pour la majorité, avec des pompes et des abdos. Il faillit abandonner une fois proche d’une fin de série, cependant, si Naruto Uzumaki pouvait se vanter de quelque chose sans en faire des tonnes, c’était de sa volonté. Et il en avait à revendre. Une fois les exercices terminés, il se laissa tomber par terre, se reposant par terre, dos contre terre. Il leva sa main droite, et la regarda, pensif.

-Je suppose que ce n’est qu’une question d’habitude..., murmura-t-il. Je dois prendre l’habitude.

Et ce fut sur ces paroles qu’il se releva pour se mettre en position assise, secouant rapidement la tête de droite à gauche pour se focaliser à nouveau sur la réalité. Puis il alla s’habiller, regardant sa tenue avec un sourire idiot de trois kilomètres. Comment ça, elle était affreuse, sa tenue ? C’était pourtant la plus classe qui soit ! Il n’y pouvait rien si les gens n’y connaissaient rien à la mode, après tout. Ils n’avaient qu’à rester dans leurs grottes.

Et ce fut donc avec ce même sourire de trois kilomètres qu’il se dirigea d’un pas joyeux vers l’académie. Il espérait juste que le programme de la journée serait plus taillé pour lui. En d’autres termes : moins de blabla inutile, et plus de pratique !

Il croisa au passage quelques-uns de ses camarades. Un d’eux avec une coiffure en ananas l’observait sans piper mot, en même temps qu’il écoutait avec un air fatigué une fille blonde parler sans discontinuer, et le troisième du trio mangeait des chips. Il s’appelait Choji. Naruto s’en rappelait car quand il regardait les élèves jouer –en le mettant à l’écart, évidemment-, il était toujours moqué car trop lent. Traduire par trop gros. Alors Naruto fit à celui qui l’observait un sourire solaire made in Uzumaki à rendre le soleil inutile pour le bronzage en les saluant d’un geste de la main.

Il fut étonné quand le dit Choji lui rendit son salut d’un geste de la main, et que tête d’ananas fit un fin sourire. La fille fronça les sourcils en le voyant, le regardant un instant, avant que son expression se tordit dans un rictus dégouté, puis retourna parler au garçon silencieux.

En regardant alentour, il vit que celui qui était identifié comme un Uchiha n’avait d’yeux et ne faisait la conversation qu’à son frère, qui ne pipait mot non plus, mais le regardait avec un grand sourire. Puis Naruto vit … une beauté. Aux cheveux roses. Qui stalkait l’Uchiha.

-Une mocheté, tu veux dire, fit une voix plate derrière lui, le faisant sursauter.

Il se retourna, pris sur le fait. Il avait parlé à voix haute ? Kitsuke le regardait d’un air presque inexpressif. Presque car blasé. Il avait été déjà un peu dans la lune initialement, mais depuis qu’il parlait mentalement à Xanbi, Naruto avait l’impression que c’était de pire en pire.

-Tu plaisantes ? demanda l’Uzumaki. Tu es sur que tu as les yeux en face des trous ?

-A priori, oui, car je vois. Mais laisse tomber. Si elle stalke l’Uchiha, ce ne sera certainement pas pour te tomber dans les bras. Je ne suis même pas certain qu’elle sache qu’il y ait quelqu’un d’autre qu’elle et ce Sasuke dans cette académie. En plus, si elle passe son temps à faire la fangirl, ce sera du temps non passé à l’entrainement, et donc du potentiel gâché. Dans le cas où nous pouvons supposer qu’elle en ait un, évidemment. Abandonne.

-T’es vache…, fit l’Uzumaki, une goutte de sueur coulant de l’arrière de son crâne.

-Je suis réaliste. Nuance. Par contre….

Naruto n’eut pas le temps de questionner qu’il se retourna brusquement, pointant du nez un groupe de trois autres élèves. Pour être exact, deux garçons qui discutaient –une conversation à sens unique, apparemment-, et une fille qu’il vit détourner le regard, un peu rouge. La fièvre, peut-être ?

-Et bien quoi ? demanda l’Uzumaki, perplexe.

-… Tu es un spécimen intéressant, Uzumaki Naruto, commenta simplement Kitsuke en se mettant à marcher vers la classe.

-Eh ? Non mais si tu ne m’expliques rien, comment tu veux que je comprenne ?

-Par toi-même.

-… Tu t’es levé du pied gauche ?

-Du tout.

Et c’est sur ce qu’ils entrèrent dans la salle de classe.

Le cours, pour ce qui fut du début, s’avéra ennuyeux à souhait. Aussi Naruto décida-t-il de « mettre l’ambiance ». C’est-à-dire faire le pitre. Contredire le prof dès que c’était possible, même si cela voulait dire qu’il se ferait remettre à sa place juste après, et donc que –presque- toute la classe allait rire de lui. Mais il s’en moquait. Le héros bouffon, pensait-il. Ceci dit, pour la plupart, il pouvait sentir le mépris dans leurs railleries, ne serait-ce que sur l’expression de leur visage quand ils parlaient de lui, croyant se cacher, murmurant à l’oreille du voisin en mettant la main devant leur bouche, et se penchant exagérément. On pouvait malgré tout deviner leur expression en voyant la partie supérieure de leur visage, les traits étirés de telle ou telle manière. Qui diable croyaient donc ils tromper ?

Ils allaient voir. Un jour, il serait le plus fort. Il montrerait à tous que même quelqu’un comme lui pouvait devenir quelqu’un de fort et reconnu dans le monde entier. S’il avait du talent, alors il allait travailler dur pour le développer. Et s’il n’en avait pas, alors en s’entrainant cent… non, mille, deux mille, un million voir un milliard de plus que les autres, il arriverait à les surclasser.

Sur une pause entre deux cours, Kitsuke, qui n’avait pas pipé mot jusque là, fit glisser une feuille à Naruto, qui la prit discrètement, faisant semblant de bailler de manière exagérée pour prétexter de baisser les yeux en se grattant la tête. Dessus, il était écrit :

« Hyo, Hi

[oui]

[non] »

Naruto griffonna rapidement dessus, puis le rendit à Kitsuke qui le mit dans sa poche sans même le regarder en hochant la tête. Maintenant, ils devaient juste attendre la fin de la journée. Cela allait être long… Il laissa sa tête tomber contre le bois de sa table, seulement pour se faire réprimander par le professeur, entrainant une nouvelle vague de rire plus ou moins unanime. Si cela aurait pu blesser certains élèves, tout ce que cela lui fit, ce fut de le faire sourire.

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Et bien, il avait du travail.

Ce fut ce qui traversa l’esprit de Naruto quand il constata que sa précision au lancer de Shuriken était déplorable. En fait, seul Sasuke avait fait un score à peu près potable, suivi par Kitsuke de pas si près que ça, mais sinon, beaucoup d’élèves (ceux de clans exceptés) étaient vraiment à la ramasse. Mais bon, ce n’était pas parce qu’il n’était pas le plus nul et que la moyenne était nulle que cela restait une excuse. Il devait s’entrainer davantage !

Au moins avait-il pu voir quelque chose qui avait à voir avec la pratique, aujourd’hui. C’était une chose satisfaisante en soi. Puis il soupira. D’ordinaire, il utilisait son temps libre pour faire des blagues, et n’avait que moyennement envie de devoir reporter ce qu’il considérait pratiquement comme un devoir.

Aussi, aussitôt que le cours fut terminé, il fut parti sans attendre personne. Bien sur, ce fut à ce moment là que des bruits de pétards retentirent. Encore mieux, ils lâchèrent une forte odeur puante, faisant fulminer Iruka une fois de plus.

De son côté, Naruto était parti se cacher près des visages des Hokage. Et il rigolait bêtement en constatant les effets des dernières blagues qu’il avait mis en place ces derniers jours, et activé sur son chemin. Ce n’était pas toujours aux même de s’amuser, il fallait bien s’amuser, non ?

-Par le père, le fils et le saint crétin ! déclara Naruto en mettant son poing sur sa poitrine.

Puis il leva les yeux au ciel, en proie à une intense réflexion. Il ne s’était pas trompé dans la formule, si ?

-Baaah, ajouta-t-il avec un sourire immense en se laissant tomber dans l’herbe, pour regarder le ciel, on s’en fiche, au pire. Je devrais peut-être penser à me procurer des jumelles, je verrais mieux. Cet endroit est toujours un bon point d’observation sur le village, on voit très bien les gens qui s’énervent.

-Je suppose que tu trouves ça fin, intervint une voix monotone derrière lui.

-Ah, tu es là ? demanda joyeusement Naruto en penchant encore plus sa tête en arrière pour voir Kitsuke arriver. Il affichait un air blasé, aussi il ajouta : tu devrais t’amuser de temps en temps, il y a vraiment rien de drôle avec toi, là !

Il sembla considérer la question un instant, regardant dans le vide, et penchant successivement sa tête de droite à gauche et inversement, avant de hausser les épaules et de conclure :

-Peut-être. Bravo en tout cas pour avoir réussi à faire en sorte que ça n’explose pas sur nous.

-Hé, à force de la faire, je connais les doses, tu sais. Puis il fit une moue avant de rajouter : ceci dit, ça veut aussi dire qu’il serait temps que je pense à quelque chose de plus original. Les gens vont se lasser s’ils voient toujours la même chose !

Et il rigola. Kitsuke vint s’asseoir à côté de lui, puis ressortit le papier, regardant ce qui était griffonné dessus. Puis il demanda :

-Tu es sur de toi ?

-C’est pas comme si ca se voyait pas qu’il en crevait d’envie, l’autre, rigola Naruto. Mais si c’est du potentiel de gagné gratuitement, donc pour devenir plus fort et sans risque de séquelle, je serais un peu idiot de refuser, non ?

-Tu es idiot, statua platement le jinchuuriki.

-Touché, répondit Naruto, pas plus déphasé que ça. Mais pas tout le temps, tu sais. Sinon je n’aurais pas été capable de survivre jusque là. Ou alors j’aurais surement quelques problèmes corporels irréversibles.

Puis il bailla, profitant du vent qui passait avec le soleil, et ajouta :

-Dis, tu aurais peur d’être à ma place ?

-Tu entends quoi par là ? demanda-t-il, surpris, en se tournant vers lui.

-Bah avoir vécu ma vie. T’avais dit y a quelques temps que l’absence de réaction te pesait, non ?

-Aucune idée. Les deux ne me semblent pas terribles, peu importe comment tu le regarde. Un peu de compagnie ne fait pas de mal, je pense.

-Ce n’est pas comme si tu faisais grand-chose pour te sociabiliser non plus, ricana Naruto.

-…

-Je veux dire, si tu veux plus de compagnie, pourquoi tu ne vas pas vers les gens ?

-…

Le blondinet soupira à l’absence de réponse et se rassit, pour regarder le ciel. Pour constater que Kitsuke s’était couché dans l’herbe. Il regarda un temps le paysage, puis entendit :

-Et toi ?

-Et moi quoi ? demanda le jinchuuriki de Kyuubi sans détourner le regard de l’horizon.

-T’as vécu comment tout ça ?

-La solitude, c’est l’enfer, pour moi. Être détesté aussi, mais ça on s’y fait. Pour ça que je suis content d’avoir croisé du monde, même si ce n’est que le début !

-Du monde ? Tu parles de cette immondice aux cheveux roses ? demanda Kitsuke.

-Depuis tout à l’heure, tu es vachement dur avec elle, râla Naruto. Tu peux pas regarder un peu les gens avant de les juger ainsi ?

-Je ne la juge pas en tant que personne, mais en tant que future ninja. Aucun potentiel, aucune volonté à l’entrainement. Ceci dit, si je dois la critiquer en tant que personne, je n’aurais rien à dire, sinon le fait qu’en dehors de son apparente obsession pour l’Uchiha, vu qu’elle ne montre que ça. Peu importe comment je le retourne, je vois pas quelle utilité elle pourrait avoir un jour.

Il haussa les épaules, avant de lever les yeux au ciel, et de marmonner un « très drôle ».

-Un problème ?

-Xanbi qui fait des vannes foireuses. Et celles qui ne sont pas foireuses, je ne les piges pas.

Cette fois, ce fut au tour de Naruto de hausser les épaules. Il se laissa retomber par terre, et attendirent ainsi, sans rien faire, une bonne quinzaine de minutes, puis Naruto brisa le silence :

-Alors, pour son truc, il veut qu’on le fasse quand, ton démon ?

-Demande-lui, ricana Kitsuke.

-Okay.

Ils se relevèrent tous deux, puis se regardèrent dans les yeux, cherchant à se rappeler la sensation qu’ils avaient ressenti la première fois qu’ils avaient été happés. Et sans qu’ils ne le sachent, ils se retrouvèrent dans le couloir familier. Ils se regardèrent, puis avancèrent. Et débouchèrent rapidement sur la grande salle, où le dragon se prélassait confortablement.

-Bienvenue par ici, les mioches, commenta-t-il en ouvrant un œil tandis qu’ils avançaient vers lui, entrant dans la cage.

-Merci, on connait déjà l’endroit, répondit Kitsuke en levant les yeux au ciel. Puis, voyant le regard de Naruto, il ajouta : quoi ? Il me fait des blagues pourries toute la journée ! Et certaines sont tellement nulles que tu ne peux pas t’empêcher de rigoler !

Naruto fit la grimace tandis que Xanbi ricana légèrement. Puis ce dernier prit la parole :

-Kitsuke m’a laissé dire que tu étais d’accord ?

-En effet. Mais c’est stressant, ce serait bien d’en finir rapidement avec ça.

-Parfait. Alors, en premier lieu, vous allez devoir retourner chez vous. Cependant, il va falloir attendre le changement de garde de l’anbu pour être tranquille. Qui arrive dans vingt minutes.

-Comment tu sais ça ? demanda Kitsuke, manifestement tout aussi surpris que Naruto.

-Disons que j’ai un bon réseau d’informations. Vous comprendrez en temps et en heure.

Tandis qu’ils hochaient distraitement la tête, il continua à leur expliquer le déroulement. Techniquement, il allait juste prendre le corps de Kitsuke le temps d’arriver à faire son affaire, puis ce serait repos pour tout le monde, le temps que Naruto s’adapte, et que Kitsuke et Xanbi récupèrent. Car apparemment, il allait devoir dépenser une grande quantité de chakra à maintenir sa forme, et surtout, cacher tout cela de Konoha, à leurs nez et barbes.

-Et donc, au final…

-J’interromps quelque chose, peut-être ? demanda une voix sardonique derrière eux.

Tous sursautèrent et se retournèrent vivement, sauf Xanbi, qui faisait techniquement déjà face au nouveau venu, pour voir ce dernier. Détenu dans une cage, Kyuubi les regardait avec un air mauvais, un sourire lui allant jusqu’aux oreilles.

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-En effet, répondit Xanbi en plissant les yeux. Tout allait très bien. Jusqu’à que tu arrives.

-Qu’avons-nous donc là…, commenta Kyuubi en snobant royalement la dernière remarque de Xanbi. Deux mômes et un rat. Ce n’est pas sympathique d’organiser une réunion, surtout impliquant mon propre hôte, et d’intentionnellement m’empêcher d’y assister, tu sais ?

L’autre démon ne fit aucun commentaire, se contentant de lui jeter un regard lourd de sens. Ce qui fit ricaner le démon qui se mit plus à son aise en se mettant en position couchée.

-Ce n’est pas la peine de me regarder comme ça, tu sais. Je suis même étonné qu’un moustique de ton genre soit encore en vie, après tout ce temps.

-Il faudrait peut-être que tu acceptes que cette époque est révolue, Kyuubi, répondit Xanbi sans se démonter, sous le regard incompréhensif des deux hôtes, dont le regard naviguait de l’une à l’autre des deux bêtes tour à tour. Les survivants ont évolué, et sont parfaitement capables de te tenir tête.

-Les survivants ? s’étonna le renard. Y en a d’autres ?

-Encore un, pour autant que je sache, fit Xanbi en haussant les épaules d’un air peu concerné.

Et le démon aux neuf queues éclata de rire, surprenant Naruto et Kitsuke :

-Deux mineurs en vie actuellement pour tous ceux qu’il y avait au départ, tu parles d’une évolution ! Vers l’extinction, plutôt !

-Ce que je constate, commenta Xanbi avec un soupçon d’ironie, c’est que manifestement, des créatures aussi insignifiantes que des humains ont réussi à évolué suffisamment pour que tu te retrouves littéralement en cage aujourd’hui, toi, le seigneur des abrutis. Ou alors, serais-ce toi qui a régressé ?

Il n’attendit même pas sa réponse qu’il enchaina en éclatant de rire à son tour :

-Oh attends. A moins que ce soit les deux, peut –être ?

-Petit con…, fit Kyuubi avec sarcasme, les muscles crispés par la colère.

Naruto, lui, avait un sourire nerveux. Après tout, c’était assez naturel : non seulement son démon n’avait aucune intention d’être amical, ne serait-ce qu’à en juger la manière dont il le regardait, et ensuite, ses interlocuteurs ne semblaient absolument pas être au gout du Kyuubi, ce qui annonçait une relation très… saine.

-« Oui, soupira-t-il intérieurement, crispé au possible. C’est le mot. »

Il jeta un œil à Kitsuke, qui regardait les deux démons d’un air indéchiffrable, mais on voyait très clairement qu’il était très tendu également. Naruto croisa donc les bras en essayant de reprendre un peu de contenance, observant à son tour les deux démons qui n’avaient pas parlé depuis quelques minutes, se contentant de se défier du regard.

Et cela dura encore quelques minutes, asphyxiantes.

Puis finalement, Xanbi prit la parole :

-Bon… revenons à nos moutons.

-Sauf que tu vois, fit le démon renard en pointant une griffe sur son interlocuteur, moi, on ne peut pas vraiment dire que je suis pour que le morveux gagne en puissance. Même si on ne peut parler que de potentiel en cet instant.

-Développe ? questionna rhétoriquement Xanbi, qui connaissait parfaitement la réponse.

Le regard de Kyuubi alla à Naruto et Kitsuke, puis à Xanbi, et refit le même trajet plusieurs fois avant que ce dernier ne fasse un semblant de soupir, puis grommelle :

-Je ne t’apprendrais rien en disant que ce qui m’importe en cet instant, c’est de sortir d’ici le plus rapidement possible. Or, problème : je suis dans son corps. Solution : le briser d’une manière ou d’une autre.

Il eut un sourire cruel en voyant Naruto se figer, comme s’il avait été violemment piqué par un insecte.

-Et donc, autant physiquement que mentalement, il vaut mieux qu’il soit faible pour ça. C’est d’un corps dont j’ai besoin pour sortir, peu importe sa force à lui, ça ne change strictement rien pour moi. Donc tu comprendras qu’on ne puisse pas vraiment dire que je suis pour cette greffe. Et évidemment, je ne te demanderais pas où tu as obtenu toutes les nombreuses cellules souches que tu sembles avoir…

-Trésor de guerre du clan du morveux, répondit Xanbi du tac au tac, pas plus déphasé.

-Ah, ça explique pourquoi tu fais le caniche alors que ta cage est ouverte, réfléchit Kyuubi à voix haute. Toujours esclave de ces abrutis ? Je ne comprendrais jamais ce que tu as dans le crâne, et où est passée ta fierté.

-Encore faudrait-il être plus qu’un goupil mononeurone pour comprendre ce qui peut bien se passer dans mon crâne, répondit cyniquement Xanbi. Toi, par contre, tu es très prévisible. Pas besoin d’être un génie pour piger ce que tu comptes faire avec un libre arbitre.

-Je n’ai pas besoin de me cacher pour réussir, moi, renifla le renard. Et les détruire jusqu’aux derniers me semble être en effet la meilleure option. Comme ça, les humains comprendront enfin pour un petit moment l’intérêt de ne pas nous chercher des noises.

-Moi, je ne pense pas que ce soit la meilleure façon d’arriver à l’objectif final, commenta Xanbi.

Tout le monde excepté celui qui venait de parler eurent une réaction : Naruto et Kitsuke froncèrent les sourcils, se demandant ce qu’il entendait exactement, et Kyuubi plissa simplement les yeux.

-Si tu comptes me faire un exposé de morale, tu peux aller te mettre tes queues là où je pense, Xanbi.

Le dit démon eut un fin sourire, avant d’ajouter :

-Kitsuke, Naruto… Retournez donc à la réalité pour aller chez vous afin de vous préparer à la greffe tandis que j’explique quelques trucs à ce cher goupil aveuglé… Je pense qu’une petite discussion nous sera bénéfique. A tous.

Et sans plus de cérémonie, il éjecta les deux hôtes de son esprit, avant de regarder le démon qui plissa encore plus ses yeux, ne pipant mot.

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Naruto et Kitsuke venaient de retourner à la réalité, se regardant confusément.

-Qu’est-ce qu’il a voulu dire par là, à ton avis ? demanda Naruto en se relevant.

-Je t’avoue que j’en ai aucune foutre idée, répondit Kitsuke, qui semblait assez désorienté. M’enfin…. Rentrons.

-Oui…

Naruto regarda le ciel, puis songea :

-« Je ne sais pas pourquoi, mais je sens vraiment l’affaire louche… Mauvais. Je ferais mieux de garder mes distances… »

Et sur ce, ils se mirent en route sans piper mot. Ils ne prirent même pas attention à tous ceux les dévisageant tandis qu’ils avançaient, plongés dans leurs pensées, formant un espace où le silence en devenait presque religieux.

Et ainsi, ils arrivèrent à l’appartement de Naruto.

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-T’es vraiment sérieux ? demanda Kyuubi. Le goupil était au bord de l’incrédulité et l’hilarité.

-J’ai l’air de plaisanter ? demanda en reniflant en retour le dragon, ses queues fouettant impatiemment le sol.

-Non mais attend, tu te rends compte de ce que tu proposes ? Ou même de la difficulté de simplement réunir les conditions ? Y a pas que moi à convaincre, dans ton micmac !

-Je le sais parfaitement. Cependant, contrairement à ce que tu sembles croire, ça n’a rien à voir avec la chance. Ce n’est jamais qu’un terme qui a été pris pour justifier l’incapacité de calculer les différents facteurs aboutissant à une réaction en ce monde. En d’autres termes, si tu veux avoir de la chance, tu dois savoir la provoquer.

-Et donc, dragon puant ? Comme je te le disais, je ne vois pas pourquoi j’y adhérerai. Et encore moins pour te laisser agir à ta guise.

-Et donc, tu te rends compte que si ça réussit, tu auras tout ce que tu voulais depuis le commencement ?

-Oui, mais d’une part, répondit Kyuubi, y a un « si » qui veut tout dire dans ton histoire, et de l’autre, ça demande un nombre d’efforts colossaux ne serait-ce que pour moi. Et même en ayant ça, je serais curieux de savoir comment tu vas obtenir le dernier élément dont tu as besoin.

-Et bien, figure-toi que j’y ai travaillé ces dernières années… Tu devrais voir sous quelques temps se produire quelque chose d’intéressant. Cela, avec le fait d’avoir appris quelque chose de ma foi très… intéressant sur la situation actuelle de ce village.

-Toi ? Influencer sur quoi que ce soit ? Comment tu aurais pu obtenir quelques informations que ce soit ?

-Disons que… j’ai un bon réseau d’information. Approche que je t’explique ça.

Le renard tendit l’oreille, et l’écouta commencer son speech. A la fin, il avait un sourire jusqu’aux oreilles.

-On ne peut pas vraiment dire que je puisse y croire comme ca, tu sais, sale pourriture, renifla Kyuubi. Même si imaginer cela a une sonorité extrêmement plaisante à mes oreilles.

-Je t’ai dit que je pouvais influencer ça, Kyuubi … Que dirais-tu d’un deal ?

Le démon leva ce qui devait être l’équivalent d’un sourcil chez lui, mais ne dit rien, attendant visiblement la suite.

-Je peux faire en sorte que cela arrive plus rapidement que prévu. Si j’arrive à le faire dans les… disons, six mois à venir, ce qui sera déjà une étape dans mon plan, et qui en plus te divertira au plus haut point, alors tu te joins à moi. En conséquence de quoi, tu feras un peu l’entraineur avec ton hôte comme je le fais à l’instant. Et de mon côté, je ferais en sorte que tu arrives à mieux t’entendre avec le tien, de sorte que tu obtiennes davantage de personnalité. Le fait qu’il te laisse ou non faire quelques boucheries ne dépendra que de toi, je ne ferais rien pour l’influencer ou non en ce sens.

-Quatre mois, répondit Kyuubi d’un air neutre. Non négociable, sinon tu peux aller te faire foutre, et ton plan entier tombe à l’eau. En outre, j’ai quoi en compensation si tu n’y arrives pas passé ce délai ?

-Accordé, fit Xanbi après un instant d’hésitation. Le renard soupçonna qu’il eut anticipé qu’il demanderait un temps plus raccourci, et avait donc agi en conséquence. Cependant, il ne fit aucun commentaire, même si demander un délai encore plus court le démangeait. Si je n’y arrive pas, je ferais en sorte de rendre ton hôte plus instable émotionnellement, de sorte à ce que tu puisses rapidement en reprendre le contrôle, et donc, sortir.

-Généreux, commenta Kyuubi. Beaucoup trop. Où est l’arnaque ?

-Ma certitude absolue que je réussirais, ce qui fait que je n’hésite pas à mettre ça en jeu. Vu ta réaction, ca a amplement l’air de te suffire, donc je ne te ferais pas l’affront de te demander si cela te convient.

-« Et comme son plan entier tombe à l’eau si je ne suis pas avec, il n’a pas intérêt à me froisser en me mentant, et donc en nous mettant en de mauvais termes…. Ce qui me donne un avantage sur lui. Utile. », songea le renard.

-Ca me va. Cependant, si un seul des autres éléments indispensables refuse de s’accorder à ton plan, je me réserve le droit de te planter comme j’en ai envie. En d’autres termes… Tu ferais mieux d’avoir de bons arguments pour eux, sinon je pourrais bien quitter ton navire. Et je ne veux pas que tu apprennes quoi que ce soit à mon hôte concernant ce qui touche de près ou loin au ninjutsu. Encore moins au fuinjutsu, surtout celui concernant les Uzumaki, pour des raisons assez évidentes. Pas avant d’avoir vu ce que je veux voir, en tout cas. Et si je quitte le navire plus tard, tu n’auras plus le droit de l’aider de quelque manière que ce soit.

-Accordé, répéta une fois de plus Xanbi. Nous avons un deal ?

-Nous avons un deal. Fais pas le con, mineur.

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La nuit commençait à tomber, alors que Naruto et Kitsuke se remettaient de leur façon de l’opération. Pour être tout à fait honnête, à part se sentir un peu groggy, Naruto ne sentait rien de particulier. De changé, surtout. Car là, ce dont il avait envie, c’était surtout une bonne sieste. Ce qui tombait pour ainsi dire plutôt bien, vu que Xanbi faisait la sieste, et qu’il était sur son lit.

Il leur avait fait faire ce qui allait devenir leur batterie habituelle d’exercices physiques avant de commencer l’opération. Et manifestement, il avait été bien épuisé, donc il se contentait de faire la sieste. Kitsuke, pour une raison qui lui échappait surement, semblait avoir été affecté aussi par la fatigue, et dormait. Il avait réussi à s’endormir contre le mur, en position assise, les genoux contre la poitrine, et les bras autour de ces derniers.

Il avait envie de dormir, mais ce n’était pas exactement de la fatigue. Peut-être le fait d’être dans son lit. Il aurait tout aussi bien pu faire un tour supplémentaire du village, mais apparemment, il devait impérativement se reposer. Il appréhendait surtout sa prochaine rencontre avec Kyuubi. Cela allait être dur.

-« Mais peut-être que cette journée n’était pas si mauvaise que ça, au final… »



Bon ben voilà... des avis ?

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