Fiction: Ryuusouken

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Xanbi, lévitant dans le corps de son hôte à l’aide d’une masse de chakra noire qui entourait ce dernier, s’était mis au niveau de la fenêtre pour voir la scène. Que foutait-il ici, et surtout maintenant, au juste ? Le renard semblait focalisé sur sa tâche de destruction, au point de ne quasiment rien remarqué de tout ce qui arrivait. Mais surtout… Kyuubi n’avait pas un jinchuuriki ? A moins qu’il ne se soit trompé ?

-Ça pue…, grommela Xanbi, le regard manifestement assez contrarié. Pourquoi Kyuubi est apparu ici, et maintenant ? A priori, cet abruti ne connait pas de technique permettant un déplacement qui permettrait un tel effet de surprise. Conclusion, il y a au moins une personne derrière cette attaque. Pfff… Shenta m’a envoyé ici au cas où Kitsuke déciderait de se venger de Konoha à l’avenir, et lui créer une ouverture, mais si Kyuubi nous mâche le travail, je n’aurais pas l’air con, tiens. Enfin…, ajouta-t-il en se regardant à travers la glace d’une porte intérieure d’une armoire à vêtements qui était ouverte, ce corps n’est pas le plus pratique. Je ferais surement mieux de l’adapter.

A ces mots, le chakra augmenta de volume, et chuta jusqu’au sol, bien qu’entourant toujours le corps frêle de l’hôte de Xanbi. Le chakra en question sembla se rassembler pour prendre une forme humanoïde de taille adulte. La couleur noire disparut ensuite peu à peu pour former un squelette humain, Kitsuke se situant à l’intérieur de la cage thoracique. Puis, peu à peu, des organes vinrent se former, furent vite eux-mêmes recouverts par des muscles, qui finirent recouverts par de la peau. La personne qui venait d’apparaître fit un immense sourire de psychopathe, tandis que Xanbi matérialisait les vêtements de ce dernier. Au final, ce dernier avait un pantalon de toile de noire, et une chemise de même couleur, ouverte sur deux boutons, et était assez musclé sans trop l’être, avec des cheveux noirs mi-long. Puis il se regarda dans le miroir, et dit, avec la voix caverneuse et amusée de Xanbi :

-Bon… Pour un premier test, ce n’est pas trop mal. C’est même assez concluant, en fait. Kitsuke est bien protégé de tout choc extérieur, et la masse corporelle est assez ordonnée pour optimiser la vitesse, la force et la puissance…Je crois que je vais garder ce modèle. En tout cas, ce corps va clairement être plus approprié pour agir. Sans parler du fait qu’on ne pourra pas se douter qui est derrière ça… Bon, par contre, je vais avoir besoin d’un petit temps d’adaptation… Ça fait longtemps que je n’ai pas manipulé un corps humain. Donc je n’irais pas me risquer dehors. Même si en fait, je n’ai strictement aucune raison de sortir. Boarf. On verra bien. Pour le moment, je vais me la jouer mission infiltration. Par contre, pour le coup, ça ne sera pas marrant si Konoha crève maintenant. Je crois que je ferais mieux de rejoindre les civils….

Il entendit un bruit derrière lui, et se retourna. Il s’agissait d’une des infirmières de l’hôpital. Chose qui tira un soupir de dépit à Xanbi. Pourquoi fallait-il que les gens dérangent au mauvais moment ? Quoi que…

-« Ce n’est peut-être pas tellement le mauvais moment… »

Il eut un grand sourire, assez énigmatique pour faire hésiter la jeune femme sur ce qu’elle devait faire une seconde, seconde qui fut largement mis à profit par la personne en face, qui lui attrapa la gorge d’une main en l’approchant avec un sunshin.

-Est-ce que je dois la tuer ? se demanda-t-il à voix haute, la faisant encore plus paniquer et gesticuler. Il semblerait que dans ce genre de situation, si un civil était touché, on pourrait au moins en déduire que quelqu’un attaque Konoha, et non pas que Kyuubi… En plus, il se poserait la question d’un traitre, même si quelqu’un attaquant Konoha en lançant un mastard du niveau de Kyuubi, on peut se dire que l’attaquant aurait pu infiltrer les rangs « faibles » du village sans trop galérer…

Il resta dans la même position, laissant sa phrase en suspens, et réfléchissant encore un peu, avant de déclarer :

-Evidemment, je ne peux pas non plus te faire disparaître, ça reviendrait au même que de te tuer, pour eux : tu ne serais plus là. Et comme je ne peux pas te laisser repartir comme ça sous peine que tu alerte la totalité du village, chose qui me foutrait bien dans la merde –comme si la situation actuelle était si géniale que ça-, je ne vois plus qu’une chose à faire. Il est temps de placer un pion sur l’échiquier, aussi insignifiant soit-il… Mes adversaires.

Ses lèvres s’étirèrent en un fin sourire, tandis qu’il passait sa main libre devant le visage de la jeune femme, qui sembla tomber dans les pommes. Il fit :

-Quel est ton nom ?

Et elle répondit, les yeux fermés, comme semblant endormie :

-May Akarin.

-Bien, May Akarin. Désormais, tu obéiras à mes ordres, dans toutes les situations où tu pourras voir que j’agis sans être forcé. Tu conserveras ton caractère et tes souvenirs normaux, mais dès que je t’aurais donné un ordre, tu l’oublieras mais tu l’exécuteras, consciemment ou non, en prenant garde de ne te faire repérer par qui que ce soit qui soit capable de repérer ce sort. Si jamais tu es découverte, suicide-toi. Et tout ordre que je te donnerai primera sur ce que je viens de dire, excepté quand je suis forcé. A ce moment, considère que je le suis lorsque je me gratte la nuque, si je suis en position de le faire. Sinon je sifflerais. Ce sera tout.

-Bien compris, fit-elle tandis qu’il lâchait son cou, et qu’elle se redressait avec un regard vide.

-Voici ton premier ordre, donc. Tu vas prendre ma forme de bébé, et l’emmener en sécurité auprès des civils. Reste surveiller sa sécurité en faisant mine de surveiller tout le monde. A partir du moment où tu verras une ombre non naturelle glisser sur le corps du nourrisson, considère ta mission comme terminée.

Elle acquiesça lentement en hochant la tête, tandis que le corps humain de Xanbi, qui s’était rassis sur le lit, virait totalement au noir, avant de se désagréger, pour ne laisser apparaître que le corps de Kitsuke, endormi. May sembla reprendre ses esprits, son regard devenant normal, puis elle tourna la tête de droite à gauche, comme si elle venait de se réveiller. Puis, constatant que la pièce dont la peinture immaculée commençait à s’effriter, et que quelques objets décoratifs –meubles, armoires, lampes- tremblaient, elle avisa Kitsuke. Le motif de l’?il de Xanbi apparut une demi seconde sur son ?il, avant qu’elle le prenne et parte de la pièce pour le refuge dans la montagne des Hokage, et lui dit en lui caressant la tête :

-Ne t’en fais pas, tout ira bien..

Xanbi, tranquillement posté dans le for intérieur de Kitsuke, le menton sur ses pattes avant, et étalé de tout son long, les queues étalées en éventail :

-Je n’en doute pas une seule seconde… Crois-moi.

Regardant par l’?il de Kitsuke, il vit le carnage de Konoha. Rien que la présence du démon renard était en train de dévaster bon nombre de maisons, par ses simples déplacements. Mais Xanbi, qui aurait malgré voulu aller regarder par lui-même, se fit la réflexion que même comme ça, Kyuubi lui semblait bizarre. Bon, certes, il était instinctif, mais à ce point … ? Ça l’étonnait. Voyant que, dans l’escalier montant au refuge, il n’y avait personne qui puisse les écouter –les ninjas les plus compétents étant requis pour le… problème actuel-, il regarda May, et sa voix, caverneuse et vicieuse, se fit entendre, sonnant comme un blasphème dans la bouche enfantine de son hôte :

-May, monte un peu plus haut, et amène-nous dans la corniche qui s’y situe pour qu’on ait une meilleure vue.

Elle hocha la tête sans même y penser, et s’exécuta. Xanbi put voir avec plus de précisions les dégâts dans le village. Un véritable massacre… Autour du démon renard, le sol était jonché de cadavres, des ninjas pour l’immense majorité. Il n’était pas rare de voir une tête trainer de-ci de-là, et quand on avait de la chance, elle était intacte. Des troncs, rarement en un seul morceau aussi, trônaient impudiquement, parfois rattachés à des membres, certains ne tenant plus que par des tendons. Bref, le bilan humain, l’attaque à peine commencée, était déjà abominable.

Mais ce n’était pas encore cela le pire. Le pire restait incontestablement les dégâts matériels. Puisque le démon était littéralement apparu en plein centre-ville, il avait déjà détruit la plupart des commerces en quelques mouvements. Mais surtout, il avait démontré une hargne certaine ainsi qu’une application toute aussi furieuse qu’étrange à détruire scrupuleusement le moindre bâtiment.

Plongé dans sa réflexion, il ne revint à lui que lorsque Kyuubi se retourna dans sa direction et… commença à préparer une bijudama.

-« Mais il est barge ?! », fit Xanbi, quasiment estomaqué qu’il l’utilise maintenant.

Mais en regardant de plus près, le démon supposa que c’était la présence –pour le moins balèze, en plus- qui était au-dessus d’une des têtes qu’il visait. Il fut aussi plutôt surpris de voir que la bijudama s’était faite aspirer dans… une barrière dimensionnelle ? Ce n’était pas courant comme technique, ça… Mais ô combien approprié dans cette situation.

-Qui est-ce, May ? questionna Xanbi.

-Le Yondaime Hokage, Minato Namikaze, répondit-elle simplement.

Xanbi fut assez étonné, n’ayant pas entendu parler de l’éventail technique utilisé par ce dernier. Mais pour le coup, il le situait assez bien, maintenant. C’était le type qui avait ridiculisé l’armée d’Iwa à lui tout seul durant la troisième grande guerre ninja. En somme, une vraie plaie ambulante pour le plan que Xanbi était en train de concocter, mais qui restait basique pour le moment.

-« Va crever avec Kyuubi, tiens… », songea-t-il.

Il fit ensuite signe à May de reprendre sa route, remontant les escaliers menant à la cavité intérieure des têtes des kage, où les civils pouvaient évacuer du village via un souterrain qui descendait de la montagne, et ressortir de l’autre côté de celle-ci. Du coin de l’?il, il vit que l’Hokage avait invoqué un crapaud géant qui s’asseyait littéralement sur Kyuubi, en pleine fabrication d’une nouvelle bijudama. L’hokage en question semblait en train de malaxer son chakra, pour une technique qui semblait assez conséquente. Et juste avant que Kyuubi ne la lance, il disparut simplement, emportant l’immense renard et le crapaud avec lui.

-« Je suppose que cela n’est plus notre affaire… pour le moment, songea le dragon. Je les sens toujours, mais ils sont trop loin pour avoir une influence sur Konoha, désormais. Et en plus, c’est bonnard, puisque tous les ninjas un tant soit peu avec un niveau respectable se ruent de leur côté… J’ai le champ libre. Ou presque… »

En effet, May et Kitsuke venaient d’arriver dans une grotte dans la montagne assez spacieuse, où un monde considérable était réuni. Grotte en question qui semblait aménagée pour ce genre de situation. En effet, le sol n’était pas en terre, mais en pierre, avec des motifs qui montraient, en plus du fait que ce soit parfaitement plat, que ce sol avait été mis au-dessus de la terre. De même, on dénotait la présence de quelques piliers en bois, qui semblaient incrustés dans la grotte. Nul n’aurait su dire si ces derniers soutenaient réellement quelque chose ou non. Et ces derniers étaient l’endroit idéal pour y accrocher des torches, dont la majorité se trouvait à cet endroit, constituant une immense partie de la luminosité de la salle. Le plafond, quoi qu’ayant une forme peu naturelle, semblait avoir pris un coup de pinceau du temps, donnant une teinte mi moderne mi sauvage à l’endroit. Et curieusement, des stalactites de terre semblaient s’être formées au plafond.

Les civils, eux, étaient prostrés dans un coin ou un autre de la caverne, par âge ou famille, semblant attendre une chose qui n’arriverait probablement pas. Ou tout du moins en donnaient-ils l’impression, au vu de l’air éteint et absent qui nuançait le visage de la plus grande partie d’entre eux. Ces derniers étaient encadrés et surveillés par des ninjas que Xanbi jaugea de rang chunin, ou junin spécial grand maximum, qui semblaient essayer de tuer le temps aussi nerveusement qu’infructueusement. Le démon soupira. Il ne pouvait strictement rien faire à l’heure actuelle. On pouvait raisonnablement penser que le plus sage et pertinent à faire en ce moment était d’attendre que Konoha en ait fini de s’occuper de Kyuubi. Ou bien l’inverse, au choix.



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Baillant d’ennui, Xanbi se retourna pour la énième fois. Le Yondaime mettait du temps, quand même… Certes, leurs chakras diminuaient –le leur, plus un autre que Xanbi ne reconnaissait pas-, mais il ne semblait y avoir rien de bien mortel.

Toujours dans sa cage, dont il pouvait avec ironie ouvrir et fermer cette dernière à volonté, il se retourna, et passa de position couchée à assise.

-Punaise, si je m’ennuie au point de notifier un truc pareil… Bon, on va faire autre chose entre temps. J’espère qu’ils en auront fini d’ici-là…

Xanbi prit une grosse inspiration, gonflant ses joues, puis recracha une masse énorme de chakra noir. Chakra noir qui se concentra en un point brillant, avant de prendre la forme d’un carré qui grandit au fil des secondes. Grandissement qui dura jusqu’à que le carré, de près d’un mètre de hauteur, atteigne environ vingt mètres de longueur. Cela fait, de nombreux fils de chakra revinrent délimiter de nouveaux carrés, plus petits et plus nombreux, divisant ce dernier en soixante-quatre, bien que ce dernier resta malgré tout en un seul morceau.

Un échiquier…

Xanbi contempla avec un sourire satisfait ce dernier. Ça rendait plutôt bien… Il décida donc de le garder, se contentant de le bouger un peu pour qu’il fût au centre de la pièce qui lui servait de prison. Cette dernière, en dehors de l’échiquier, et du coussin offert par Shenta, qui se situait juste d’un côté de l’échiquier, on pouvait dénoter la présence d’une bibliothèque dans un coin, qui faisait bien la taille de Xanbi (soit environ cinquante mètres de hauteur), et plus de vingt de longueur. Avec trois rangées. Il fallait juste cependant remarquer que tous les livres étaient de dimension humaine. Autant dire qu’il y en avait un sacré nombre. Et en prévision de tout ça, et aussi par ironie, Xanbi avait cru drôle d’ajouter une échelle pour toutes les rangées. D’ailleurs, ces dernières étaient rangées par catégories. Et entre les trois rangées de livres, il y avait une table, elle aussi à échelle humaine, avec un encrier posé sur le côté, dégageant une fumée noirâtre légèrement transparente, dans laquelle flottait tranquillement une plume.

En dehors de ces « fantaisies » que Xanbi jugeait avec assez d’ironie très humaines, il n’y avait rien de réellement notable. Hormis le fait qu’on ne pouvait pas voir le plafond de sa cage. Pour être exact, il était effectivement enfermé entre quatre murs, cependant, la façade de la cage qui le « retenait », et dont la salle hors cage était munie d’un plafond, cette dernière -la cage- ne constituait qu’une partie d’un des quatre murs. Avec un fin sourire, Xanbi regarda plus haut, fixant quelque chose dans les ténèbres que lui seul semblait pouvoir voir.

Avançant d’un pas pour le moins traînant et tout autant pressé, il alla se placer dans le coussin, face à l’échiquier. Puis, crispant sa patte gauche, il referma ses griffes, comme pour attraper quelque chose. Quand il finit par la rouvrir, une pièce d’échec s’y trouvait. Le roi noir…

Écrit sur un côté avec des kanji verticaux, de haut en bas, se trouvait l’inscription « Kitsuke ». Bougeant la pièce entre ses griffes, Xanbi resta ainsi quelques minutes à observer les cases. Il finit par la poser sur sa case de départ, toujours un sourire qui devenait malsain, petit à petit, scotché aux lèvres. Il répéta ainsi l’opération un certain nombre de fois, avant de se relever, et de regarder toutes les pièces placées d’un sourire satisfait.

Du côté des noirs, on dénotait trois pièces : un roi, une reine, et un pion. Respectivement, on pouvait voir noté dessus : Kitsuke, Xanbi et May. De l’autre côté, des blancs, l’échiquier était complet : on trouvait pour inscription du roi, Konoha, Kumo pour la reine, Iwa et Kiri pour les tours, et Suna et Ame pour les cavaliers. Les pions étant des villages mineurs divers et variés. Pour ce qui était des fous, il s’agissait des deux pays voisins de celui où résidait Xanbi et était établi Kayagemi no sato. Enfin, pour ce qui devait en rester actuellement. L’endroit étant pris en sandwich par deux chaînes de montagnes, il n’y avait que deux pays voisins, et c’était sûrement la route la plus sure, les deux montagnes étant bien trop accidentées. Des ninjas pouvaient passer, cependant, pour des marchands, ou autres non-utilisateurs de chakra, c’était littéralement mission impossible. Quant à Kayagemi, il s’agissait d’un pays très petit qui se composait elle-même en une montagne encore plus haute que les deux qui l’entouraient, mais cependant, bien moins escarpée, et même quelques peu aménagée.

On y dénotait la présence d’une route passant en cercle de chaque côté de la montagne pour ceux qui voulaient traverser sans avoir de réelles interactions avec le village. Bon, certes, on n’y passait tout de même pas comme on le voulait, mais cela donnait une possibilité d’esquiver le village. En dehors de cela, se trouvait un chemin que l’on pouvait emprunter pour monter la montagne. Sur les plateaux les plus bas, s’en trouvaient huit où Xanbi avait l’habitude d’aller et venir pour faire ses siestes. Un peu plus haut (donc quand même quelques centaines de mètres plus haut), on pouvait apercevoir une brume noire dans laquelle le sommet de la montagne baignait en permanence. Elle était assez transparente, sans pour autant trop l’être. Encore un peu plus haut au-dessus, dans cette brume, se trouvaient plusieurs plans de… plantations, qui permettait au village de se nourrir largement, même si celui-ci faisait également des imports.

Et encore au-dessus, en arrivant au sommet, reposait le village. Ce dernier s'organisait autour du sommet. Si l'on peut voir de l'intérieur à l'extérieur avec la brume sans problème, et surtout en regardant un autre point dans le village, l'inverse est strictement impossible. C'est aussi pour cela que le village avait été établi au sommet, alors que le fait que le sommet dépasse celui des deux montagnes n'était pas forcément une bonne chose, stratégiquement parlant. D'autant plus que pour ceux qui attaqueraient de là-bas, cela prenait tout au plus quelques secondes au démon, régulièrement situé sur un des plateaux situés plus bas, pour venir apprendre aux opportuns ce qu'il pensait des éventuelles tentatives d'attaques. Ainsi, ce village était « presque » imprenable.

Un presque très coûteux pour le démon, qui n'avait pas prévu le simple fait que quasiment tous, dont on pouvait très sûrement et objectivement enlever le « quasiment ». En plus, deux démons à queue à gérer d'un coup, c'était beaucoup. Il s'en voulait certes énormément, mais du coup, il en voulait encore plus aux grandes nations. Certains lui auraient fait la morale en disant que la vengeance ne résolvait rien, mais il ne s'en souciait guère, sachant qu'il n'y avait qu'une seule chose à faire pour éviter de tomber dans cet état douloureux... Et que tous les humains n'arrivaient pas à faire.

Alors il venait de commencer à échafauder son plan. Primaire, voir très primaire pour le moment, cependant, il avait l'avantage de ne s'être pas fait repérer, et il avait carrément intégré Konoha. Cependant, la réelle question qui se posait était à propos de son hôte. Devait-il l'orienter sur cette voie ? Il mentirait en disant que cela ne l'arrangerait pas qu'il aille dans ses projets, cependant, si cela venait à ne pas être le cas du tout, alors il lui faudrait tout mettre en pose, voir carrément arrêter définitivement le plan qu'il venait de commencer à mettre en ?uvre. Mais en tout cas, il ne pouvait pas s'arrêter maintenant, car cela signifierait forcément une énorme perte de temps.

En somme, c'était quitte ou double avant même d'avoir commencé. Mais... quelque part, c'est ce qui rendait le jeu intéressant... non ?



….



….



Xanbi releva brusquement la tête, sorti de sa réflexion par une sensation bien particulière, et qui pour le coup, commençait à lui être vraiment familière. Il écarquilla les yeux, sondant à nouveau ce qu'il ressentait pour être certain de ne s'être trompé. Et alors que sa perception lui confirme qu'il se passe bien ce qu'il pensait qu'il se passait, il.... éclata de rire. Mais de façon quasiment exagérée, étant presque en train de se rouler par terre tellement l'incongruité de la chose lui était littéralement tordante.

-Dites-moi que je rêve ! Hurla-t-il de rire en se tordant dans tous les sens. Scellé ! Il s'est fait sceller, cet abruti ! Le grand Kyuubi no Yohko, dans un jinchuuriki... Un bébé, d'après sa signature de chakra, en plus ! Punaise, j'aimerais tellement voir sa tronche à l'heure actuelle !

Il fallut à Xanbi un bon quart d'heure pour se remettre complètement de son fou rire. En dehors de ce que ça impliquait, ça l'avait fait bien rire, et vu les récents événements, ça restait bienvenue. Par contre, d'un point de vue un peu plus objectif...

Konoha disposait désormais d'un nouveau jinchuuriki. Un bambin, en plus. Alors à moins qu'on lui crache directement qu'il était le démon renard, il viendrait assez vite à haïr le village, qui verrait immanquablement en lui la réincarnation du démon. Non... En fait, même si on venait à lui cacher le fait qu'il était le jinchuuriki de Kyuubi, la simple attitude même et surtout des civils devrait suffire, vu que ces derniers n'avaient généralement pas conscience de ce que martyriser un jinchuuriki pouvait finir par impliquer.

Xanbi, en se remettant dans une position un peu plus confortable, fit la grimace. Il ne le connaissait pas, mais il avait déjà mal pour cet hôte malchanceux et infortuné. Cependant... Cela pouvait, s'il tournait bien les choses, aussi lui fournir un allié de poids. Par contre, ca impliquerait de dompter le caractère de merde du renard, qui était vraiment... merdique. Xanbi serra à nouveau sa patte, créant une nouvelle pièce, mi-blanche mi-noire.

Sur le côté noir était inscrit « Kyuubi ». Il y avait un espace du côté blanc, pour permettre d'écrire le nom du jinchuuriki. Par ailleurs, du fait de sa simple condition, si Xanbi n'arrivait pas à en faire un allié, il devait au strict minimum s'assurer qu'il ne finisse pas sous l'emprise de Konoha, cela serait une chose réellement des plus ennuyantes pour lui. Enfin, ça compromettrait et mettrait moins de chances de son côté quand à son plan. Techniquement, de tous les démons, Kyuubi était celui qui possédait le plus de puissance brute... parmi ceux qui n'étaient pas nés des résidus, évidemment. Encore que Xanbi n'était même pas sur qu'il existe encore d'autres démons plus puissants en terme de force brute, si on parlait de tous les démons. Juubi excepté, cela allant de soi.

Hormis ce détail technique qui ne serait pas à traiter avant quelques années, s'élevait de savoir qui était vraiment dangereux dans ce village. On ne parlait pas de chuunin, ninja moyen, mais plutôt de ceux qui pourraient et potentiellement le découvrir, et aller en informer l'Hokage, ou quelque ninja supérieur avant qu'il n'ait eu le temps de proprement le supprimer. Évidemment, il fallait compter que la situation pouvait être complètement défavorable, qui ferait qu'une erreur mineure pourrait être fatale... Et encore, ce serait pire lorsqu'il aurait à prendre en compte les facteurs relationnels futurs de son hôte. Mais d'un autre côté, il aurait probablement un allié de son côté, et surtout il pourrait s'occuper autrement qu'en ruminant tout seul. Un peu de réflexion, introspective ou non était toujours un bon exercice, cependant, il appréciait discuter en bonne compagnie.

Cependant, là de suite, hormis le fait que Kyuubi ait été scellé, ce qui constituait à l'heure un fait neutre dans la balance, il y en avait un très avantageux pour lui à l'heure actuelle, qui entraînait même un autre : l'Hokage était mort. Ce qui implique un grand émoi pour quelques temps dans le village, en plus de la réduction de puissance, bien qu'il n'y ait aucun doute quand au fait que le conseil allait en choisir un autre dans les plus brefs délais. Mais surtout, cela, avec tous ces événements, faisait que l'intégration de son hôte allait passer totalement inaperçue. Par contre, si on venait à apprendre qu'il était un hôte, ce fait-ci plus celui qu'il soit arrivé au même moment que Kyuubi, et ce sera le lynchage immédiat. Moralement, s'il n'y arrivaient pas physiquement. Xanbi mit son museau contre ses pattes, se couchant sur le ventre avec un énorme soupir.

-Le pauvre... Il va souffrir, mais souffrir... Impossible qu'il développe pas de la ranc?ur après ça. Mais n'empêche, je le plains d'avance. Reste à voir s'il sera blanc ou noir... Maintenant, je dois juste attendre que les choses se passent.

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L'attaque du Kyuubi, le 10 octobre, était arrivée aux oreilles du monde ninja il y a peu. Certains pays avaient cherché à voir si Konoha était réellement affaiblie, comme le disait un certain nombre de personnes. Du point de vue de Xanbi, c'était à la fois vrai et faux : car pour les esprits bornés que sont les humains, dans leur notion, « affaibli » impliquerait qu'un raid se traduirait immanquablement par un succès. Hors, cela était clairement faux, car en dépit du nombre de morts, Konoha avait taché, plus que jamais, de garder une image ferme, et cette attaque n'avait fait que renforcer leur motivation à démontrer qu'ils voulaient protéger leur village. Ainsi, moralement, Konoha était debout plus que jamais.

Cependant, matériellement, c'était clairement loin d'être le cas. Comme le démon renard était curieusement apparu en plein centre-ville, et qu'il avait manifestement veillé à y mettre le boxon le plus possible, un certain nombre de commerces étaient en miettes à l'heure actuelle. Et donc, économiquement, c'était très mauvais. Certes, on avait immédiatement commencé à tout reconstruire, mais cela créait un véritable trou dans les finances générales du village. En plus, cela constituait encore une possible source de ranc?ur, voire carrément certaine, envers l'hôte du démon.

Depuis les derniers événements, Xanbi avait veillé à ce que May envoie dans les plus brefs délais Kitsuke à l'orphelinat -et lui même, par extension. Ainsi, Xanbi observait ce qui se passait autour de son hôte. Généralement, les démons regardaient par les yeux de leurs hôtes -et lui même le faisait aussi-, mais puisque dans le cas présent, le fuinjutsu, que Shenta avait gentiment « emprunté » au dieu de la mort- avait pour finalité non pas d'emprisonner Xanbi, mais de le contenir dans le corps de l'hôte. Ce qui faisait que ce dernier avait une liberté qui aurait été raisonnablement qualifié de folie la plus complète pour tout démon qui serait retenu par la force, et chercherait donc à s'évader.

Il pouvait donc, mais uniquement grâce à cet état de fait, voir partout là où l'ombre de son hôte était. Ce qui, sans pour autant être quelque chose de très conséquent en l'instant, vu la corpulence de Kitsuke, restait un avantage permettant de couvrir bien des angles morts.

Dans l'ombre de ses anciens hôtes, Xanbi s'était amusé à faire apparaître en un grand nombre d'exemplaires, mais juste pour le fun de l'esthétique, et surtout pour s'amuser. Ainsi, même si son jinchuuriki avait les yeux fermés, il voyait ce qui se passait à l'orphelinat. En se disant que c'était définitif : les humains étaient incapables d'apprendre de leurs conneries.

A ce propos, Xanbi se l'était souvent demandé : pourquoi les humains déchargeaient-ils ainsi leur haine sur leurs hôtes ? (les jinchuuriki, ici). Il ne doutait pas que beaucoup éprouvaient souvent cela -surtout dans la mesure où ces crétins élevaient leurs gosses en leur refourguant cette haine dont les enfants en question ignoraient la plupart du temps jusqu'à la réelle origine de cette dernière, cependant, n'était-il pas plus judicieux de se retenir ? Car dans le cas présent, l'hôte ne pouvait que mal tourner. A moins d'être un crétin fini, mais le monde épargnait rarement l'innocence de ce genre de spécimen.

Ainsi observait-il, dans l'orphelinat qui était désormais sa maison attitrée -et qui s'était encore davantage rempli avec l'attaque de Kyuubi- tout le personnel se disputait pour savoir qui allait s'occuper du démon. Et quand bien même on pouvait trouver des compromis, ne serait-ce que leurs visages éc?urés, comme s'ils étaient blessés au plus profond dans leur dignité, par le simple fait, tellement humain, de nourrir un de leur congénère, cela promettait clairement pour quand il serait plus âgé.

-« Au final, j'ignore si je dois être émerveillé, curieux, ou dégoûté de ces humains, qui font inlassablement les mêmes conneries, au centième de centimètre près, tout au long de l'histoire », songea Xanbi.

Dans le même temps, il entendait quelques discussions entre enfants, qui racontaient tous leurs chimères respectives, comme quoi que s'ils avaient été là, Kyuubi serait déjà mort, d'autres, plus réalistes, qui se rendaient compte de la démesure de cet être, et qui pensaient soit à devenir plus forts pour le battre, soit qui restaient prostrés dans leurs coins, tétanisés et paralysés par la peur jusqu'au plus profond de leur être.

Qu'allait-il se passait quand ils apprendrait pour le pauvre qui n'avait rien demandé, et qui devait être fraîchement sorti du ventre de sa mère ?

-« Au pire, y en aura qui l'écorchera, et si Kyuubi ne sort pas, on en entendra plus parler... »

Xanbi soupira, puis regarda la pièce laissée du côté de l'échiquier, qui ne semblait qu'attendre de pouvoir monter dessus. Le démon eut un fin sourire, avant de songer :

-« Peut-être que je pourrais en faire un allié, si je la joue fine... Pour l'heure, je dois agrandir mon équipe. Au boulot. J'ai du temps, et cette période sera très certainement ennuyante, mais ce n'est pas une raison pour flâner. »

Et, comme se le disait-il en cet instant, quoi de mieux que l'innocence supposée d'un enfant pour pouvoir passer en toute impunité là où les adultes ne le pourraient ?

-« Quel ennui... j'ai tellement hâte... »

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