Fiction: A jamais (terminée)

Il faut parfois toucher le fond pour trouver le bonheur absolu. Dans mon cas, c'est totalement vrai. Ca en valait la peine. Elle en valait la peine. NARUTOXHINATA
Classé: -16I | Romance | Mots: 74682 | Comments: 33 | Favs: 17
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sun's rays (Féminin), le 11/09/2014




Chapitre 9: Noir



Chapitre 9 : Noir

En une phrase, mon monde s’est écroulé. Et en même temps, j’ai beaucoup de mal à le croire.
Ca me paraît invraisemblable que quelqu’un que j’ai tenu dans mes bras ce matin-même, en bonne santé, soit en train de lutter pour sa vie…
Pendant une seconde, je n’entends presque plus rien. Tous les ordres que les piliers braillent à leurs subordonnés me passent complètement au-dessus. Puis, mon père prononce la phrase miracle.
-C’est décidé. Tous les héritiers, Hiashi, Kushina et moi allons à Nokoribi, sur le champ.
Je sors de mon transe.
-Je viens avec vous.
Ils me regardent tous.
-Il en est hors de question.
« Allez, Uzumaki ! Trouve une excuse, vite ! »
-Mes affaires sont là-bas, et ma note d’hôtel n’est pas encore payée… Vous n’aurez pas le temps de vous occuper de ça, vu les circonstances.
« Faites qu’ils y mordent, faites qu’ils y mordent ! »
Si ce n’est pas le cas, je n’aurais plus qu’à tout leur avouer et à prier qu’il leur reste un minimum de cœur…
Mon père soupire.
-Sasuke et Sakura te surveilleront de près.
…J’imagine que je n’ai pas le choix. Je dois déjà m’estimer heureux de pouvoir y aller.
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Quand je pense que j’ai trouvé le vol de tout à l’heure trop long… j’ai l’impression que même un escargot irait plus vite !
J’ai décidé de m’éloigner du groupe, surtout de cet hypocrite de Hiashi qui ne daigne venir voir sa fille que quand elle est entre la vie et la mort…
A bien y réfléchir, hypocrite est un trop doux euphémisme pour décrire l’homme détestable qu’il est…
Me voici donc, à l’arrière de l’avion, près du hublot ; regardant le paysage défiler lentement, très, très lentement, sous mes yeux.
Pour l’aller, Sakura s’est « portée volontaire » pour rester avec moi, au cas où je fais une gaffe.
Comme si je pouvais faire quoi que ce soit dans un avion… Je ne suis pas suicidaire, tout de même !
-Comment tu as pu me faire ça ? Commence-t-elle doucement.
-Te faire quoi ?
Je ne suis vraiment pas d’humeur à subir une de ses crises.
-Tu me plaques parce que je t’ai utilisé, comme tu dis-
-Non pas comme je dis. Tu m’as utilisé, Sakura. Tu savais ce que je ressentais pour toi ! Tu savais que j’étais une cible facile ! Et tu en as profité !
-Ose me dire que tu n’as pas été heureux !
-Là n’est pas la question !
-Ah ouais, elle est où alors, hein ? Tu ne peux plus tout me mettre sur le dos, maintenant. Tu t’es servi de la Hyuga pour avoir ce que tu veux, tu ne vaux pas mieux que moi !
Sa voix monte de plus en plus.
Elle a prononcé le nom de Hinata comme si c’était une injure… Ca me rend malade…
Je reste silencieux pendant quelques instants, la fixant gravement. Elle me rend mon regard.
-Je ne suis pas comme toi. Finis-je par dire calmement, en détournant les yeux.
Ca a l’air de la pousser à bout, parce que je vois sa main se lever pour me gifler.
Mais je suis plus rapide et saisis son avant-bras.
Ses yeux s’écarquillent de surprise.
-On n’est plus ensemble, je ne suis plus ton petit chien. Je ne te laisserai plus lever la main sur moi sans rien faire.
Ca ne fait que la rendre encore un peu plus en colère. Elle essaie de lever l’autre main, mais je la lui saisis également.
-Je suis plus fort que toi. Lui dis-je simplement, énumérant un fait. Si tu as réussi à me frapper pendant toutes ces années, c’est parce que je t’ai laissée faire.
Elle finit par retirer violemment ses avant-bras de mes mains et détourne le regard.
-Pauvre con ! Marmonne-t-elle.
Je ne dis rien. Ses insultes ne me font ni chaud ni froid.

-Je croyais que tu m’aimais. Dit-elle faiblement —tristement ?—, après quelques dizaines de minutes de silence.
-Allez, Sakura. Tomber dans le sentimentalisme, c’est au-dessus de toi. Répondis-je avec dédain.
-Tu penses que je joue la comédie ?
Sa voix monte à nouveau d’un cran.
-Et qui pourrait m’en blâmer, dis-moi ? Te le fais depuis des années !
-…Je croyais que tu me connaissais mieux que ça…
Elle a vraiment l’air blessée.
-Je le croyais aussi… mais c’est ça le problème quand on ment, Sakura ; plus personne ne te crois, après !
Ses yeux commencent à se remplir de larmes. Et je roule des miens.
-Arrête, tu es ridicule. La sermonné-je.
-Je m’en fiche ! Je ne fais pas semblant !
-…
-Ce qui me blesse le plus, dans l’histoire, c’est que tu t’es tout de suite tourné vers cette fille, que tu l’aimes ou non, comme si de rien n’était !
-Tu voulais que je fasse quoi ? Que je broie du noir pendant des mois ? M’emportai-je.
-Oui ! Crie-t-elle. Si tu m’aimais vraiment, tu l’aurais fait !
-Et qu’est-ce que t’en as à foutre ? Tu ne m’as jamais aimé, toi, pourquoi devrai-je perdre mon temps à me morfondre pour quelqu’un qui n’en vaut même plus la peine ?
-Ca suffit, vous deux. Intervient Sasuke. Baissez d’un ton, tout le monde vous entend !
Je ne l’ai même pas vu arriver…
Sakura essuie ses larmes et se lève, nous laissant seuls.
Sasuke prend place près de moi.
Je fais mine de regarder par le hublot, ne voulant plus parler.
-Tu as été trop dur, avec elle.
Il n’a pas l’air de saisir le message, ou alors il s’en fiche…
-C’est ça, prends sa défense. Marmonné-je.
-C’est ma meilleure amie, aussi. Me rappelle-t-il.
-C’est ta seule meilleure amie. Rectifié-je.
-Ca veut dire quoi ça ? Demande-t-il, gravement.
-Tu es un mec intelligent, Sasuke. Tu m’as bien compris.
Il reste silencieux pendant un moment, et je commence à croire que je peux enfin être tranquille.
-Tu n’as plus du tout confiance en moi, alors… Remarque-t-il.
Je soupire. Je commence à être fatigué de tout ça.
-Arrête de te poser en victime. De la part de Sakura, d’accord. Elle fait ça tout le temps. Mais venant de toi ? C’est juste débile.
Il me fusille du regard.
-Depuis quand tu es aussi amer, Naruto ? C’est pas toi, ça ! Tu ne serais jamais si méchant envers moi. Tu n’aurais jamais été aussi méchant avec Sakura ! Peu importe ce qu’elle t’a fait !
Je rétrécis mes yeux.
-Je n’ai pas changé-
-Alors tu es encore plus aveugle que-
-Laisse-moi finir ! Lui ordonné-je.
Il se tait et me fixe des yeux.
-Je n’ai pas changé. Répété-je. C’est mon comportement avec vous qui est différent.
Il roule des yeux.
-Bien sûr. Et avec qui tu es le même ?
-Tous les autres.
Il ricane.
-Me fais pas rire. Tu n’as personne d’autre à part nous ! Tous ceux que tu as fréquentés à Nokoribi, ils ne te connaissent pas autant que nous !
-Ne fais pas comme si tu connaissais l’historique du moindre de mes gestes, là-bas, tu ne sais rien !
Ca plante le doute dans ses yeux.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Que finalement, tu ne me connais plus aussi bien, et ne pourras plus me connaître aussi bien. Finis-je, la voix basse.
-…Alors tu vas finir tes jours tout seul. Me dit-il. Si tu penses que tu pourras t’en aller et te faire de nouveaux amis comme ça, tu te trompes ! Ca pourra aller, au début, mais ensuite, quand ils te décevront, tu vas te casser aussi ?
-…
-L’amitié, c’est aussi savoir pardonner, Naruto. Finit-il.
-Ne me fais pas de leçons de moral, quand tout ce que tu as fait pendant ces deux ans, c’est jouer la comédie avec moi. Tu crois que je ne sais pas que je ne suis que ta mission ? Demandé-je.
-…Je me rends compte, maintenant, que tu ne me connais vraiment pas.
-Quoi, c’est que maintenant que tu réalises ?
Il ne répond pas ; il reste silencieux, définitivement.
Je déteste me disputer aussi sérieusement avec lui, peu importe ce qu’il est pour moi ; un inconnu, ou un ami…
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Nous atterrissons enfin à l’aéroport de Nokoribi. Ce n’est pas trop tôt.
-J’ai ma voiture. Dis-je à mon père. Plus besoin d’en louer une pour Sasuke, Sakura et moi.
Il hoche la tête.
-Tu restes au Tayô, compris ?
Je hoche la tête, comme une promesse.
Je n’aurais jamais cru qu’un jour, j’en romprai une. Surtout pas à cause d’une fille… Mais ce n’est pas n’importe quelle fille…
Nous montons en voiture. A ma grande surprise, Sakura se met sur le siège passager alors que Sasuke se place derrière.
Je la fixe bizarrement pendant un moment.
-Démarre. Me dit Sasuke.
Je m’exécute, et m’assure qu’ils ont bien bouclé leurs ceintures.
Sans prévenir, je m’élance vers l’autoroute à une grande vitesse, voulant gagner Nokoribi, au sud de l’aéroport, dans les plus brefs délais. Si possible, avant les autres.
-Pas si vite ! S’écrie Sakura.
-Ma voiture, mes règles !
Le soleil commence à se coucher sur la ville, et les premières étoiles apparaissent, me rappelant la nuit où Hinata et moi avons dormi à la belle étoile.
Je réprime à grand peine la panique qui commence à me submerger.
« Ne meurs pas, Hinata. J’arrive. Tiens bon ! »
-Tu viens de dépasser le Tayô, m’annonce Sasuke.
-Je sais.
Ils se tournent vers moi, surpris.
-Qu’est-ce que tu nous fais, là ? Demande Sakura.
-Ne paniquez pas autant. Leur dis-je. C’est une petite ville. Si j’avais voulu vous enlevez ou me cacher, je ne serai sûrement pas venu ici. Et, contrairement à ce que tu crois, Sasuke, je ne connais pas grand monde, en ville.
Ils se regardent un instant, avant de se détendre.
Je soupire de soulagement. L’espace d’un instant, j’avais peur qu’ils ne me contrecarrent mon plan…
Comme toutes les fois où je vais voir Hinata, je prends les rues étroites. Il commence à faire nuit, mais je préfère quand même éviter le marché. Il nous ralentira.
Nous passons devant la bibliothèque.
-Où est-ce qu’on va ? Finit par demander Sakura.
-On est bientôt arrivé.
-C’est pas une réponse !
-Soit patiente.
-Je l’ai déjà trop été, je crois !
Je ne réponds pas. Nous passons devant la mairie.
-Si tu n’es pas en train de t’enfuir, tu peux nous dire où on va, non?
Je ne peux pas répondre, je dois me concentrer. La route commence à rétrécir.
Et enfin, nous arrivons devant l’hôpital, sur notre droite.
Je braque brusquement, tirant un cri surpris de Sakura.
-Tu ne pouvais pas nous prévenir ? Hurle-t-elle.
Je me gare près d’une porte, et un homme —sûrement un infirmier— vient me voir.
-Désolé, monsieur, vous ne pouvez pas vous garer là, ce sont les portes des urgences. Vous risquez de gêner la circulation.
-…Où je peux me garer, alors ?
-De l’autre côté de ce bâtiment. Contournez-le par ici… Me dit-il en me montrant la voie devant moi. Le parking est juste derrière.
J’ouvre la bouche en grand.
-Il n’y a pas d’autres places ? Ce bâtiment doit faire trois kilomètres !
-Alors je vous conseille de vous y mettre tout de suite.
Je crie de frustration et redémarre ma voiture. Tu parles d’une journée pourrie !

Nous arrivons enfin sur le parking… Il est vraiment gigantesque cet hôpital ! Il s’étend sur la surface au lieu de prendre de la hauteur… Il ne doit faire que trois étages, en tout… Ca ne doit pas être fatigant de l’arpenter jour et nuit ?
-Sortez de la voiture. Leur ordonné-je précipitamment.
-Qu’est-ce qu’il se passe ? Questionne Sasuke en s’exécutant.
-Tu ne comprends toujours pas ?
Je commence à me poser des questions sur son intelligence…

Nous courons vers la porte d’entrée et nous précipitons à l’accueil devant nous… Enfin, je me précipite, les deux autres me suivent.
L’hôpital est comme tous les autres où je suis allé. Du blanc partout, et quelques touches de marrons, sur les comptoirs et les bancs en bois…
-Excusez-moi, est-ce que je peux savoir où trouver Hinata Hyuga ? Demandé-je à la réceptionniste.
« Pitié, ne me dites pas qu’elle est morte ! »
-Qui la demande ?
-Naruto Uzumaki. Répondis-je sans hésiter.
Elle tape son nom dans l’ordinateur…
-…Je suis désolée...
Mon cœur s’arrête.
-…Elle est encore en salle d’opération, vous ne pouvez pas la voir.
J’ai à la fois envie de lui mettre un poing dans la figure et de la prendre dans mes bras !
Au lieu des deux, je pose mes coudes sur le comptoir et enfouis mon visage dans mes mains.
-Vous allez bien, monsieur ? Me demande la femme.
Je me contente de hocher la tête. Je risque de pleurer si je dis un mot de plus.
Je sens une main se poser sur mon épaule. Je lève la tête et vois Sasuke.
-C’est bon, ça suffit. Explique-nous ce qu’il se passe. Dit-il calmement.
Je les regarde tour à tour, cherchant les mots. Je ne voulais pas leur dire la vérité de cette façon.
En fait, je ne voulais pas le leur dire du tout.
J’ouvre la bouche pour commencer.
-Naruto. M’appelle un homme derrière moi.
Je me retourne… pour voir Kô.
Mon cœur se serre.
Il a les vêtements tachés de sang, et son visage a l’air d’avoir pris vingt ans d’âge en quelques heures.
J’ignore Sasuke et Sakura, et me dirige vers lui.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Lui demandé-je quand j’arrive à sa hauteur. Ma voix ne semble plus être la mienne.
Jusqu’ici, je pouvais ignorer la réalité, puisque je n’étais pas confronté à une preuve que Hinata soit vraiment blessée.
Mais, maintenant que Kô est là, devant moi, je commence à réaliser, peu à peu, la gravité de la situation.
Tout d’un coup, toute ma colère envers mes anciens amis, toute ma haine envers Hiashi Hyuga… tout ça n’a plus aucune importance. Tout est insignifiant devant Hinata, en fait…
-Il n’y avait plus assez de place dans le parking du Tayô... Commence-t-il.
Je ferme les yeux en soupirant.
« Non ! »
Kô n’a plus besoin de dire quoi que ce soit. Je sais ce qu’il s’est passé.
Je m’en suis déjà douté, avant, mais là, ça fait horriblement mal.
Hinata a dû avoir retrouvé la raison, et a voulu me parler. Mais, bien souvent quand il s’agit de moi, elle a dû se sentir hyper nerveuse. Et ça se comprend, elle a dû se dire qu’elle a tout gâché… La culpabilité est un poids difficile à porter…
Je suis sûr qu’elle a oublié de regarder autour d’elle, avant de traverser… Et, quand la voiture a foncé sur elle, il devait être trop tard.
En gros, c’est de ma faute, si elle en est là… J’ai failli tuer l’amour de ma vie.
Mes jambes ont du mal à me soutenir, mais je ne dois pas tomber… Si je tombe, je ne sais plus si je pourrais me relever, après…
Kô est en train de me raconter l’histoire, mais je n’écoute même plus, je sais déjà. Probablement mieux que lui.
Je me contente alors de le regarder, le regard vide.
-Ca fait combien de temps qu’elle est en salle d’opération ? Demande Sasuke.
C’est là que je reviens à la réalité.
-Bientôt six heures. Répond Kô.
-A quel point ses blessures sont graves ? Demande Sakura, d’un ton professionnel.
Je n’aurais jamais cru qu’elle pourrait s’en faire pour Hinata, après la manière dont elle a prononcé son nom, dans l’avion…
-…Le médecin est venu me voir, tout à l’heure… Sa tête a été touchée et ils sont en train de lui faire une neurochirurgie, en ce moment, en plus des opérations simultanées sur sa hanche.
-Sa hanche a été touchée ? Demandé-je.
Kô hoche la tête, le regard désespéré.
-C’est une vilaine fracture, à ce qu’on m’a dit…
Je dois me forcer à respirer.
« J’ai fait ça ? »
Le désespoir commence à m’envahir…
-Elle avait ça, en main. Continue Kô en me tendant une enveloppe sur laquelle est écrit mon prénom.
-Qu’est-ce que tu fais ici ? Demande froidement un homme.
Je me retourne pour voir Hiashi venir à grandes enjambées vers nous. Il a l’air furieux. Mes parents et les autres héritiers le suivent.
Génial ! Il ne manquait plus que lui !
-Tu ne crois pas que tu en as assez fait comme ça ? Hors de ma vue !
-Tu avais promis de rester au Tayô. Me reproche mon père, comme déçu.
Je ne dis rien, préférant froncer les sourcils.
-Tu n’as aucun droit d’être ici ! Continue Hiashi.
-Et vous êtes qui, vous, pour parler ? Lui répondis-je sèchement.
-Excuse-moi ? Questionne-t-il gravement, me défiant de répéter.
-Vous m’avez très bien entendu.
-Espèce de petit-
-Allez-y, insultez-moi ! Aucun de ce que vous direz ne sera pire que ce que vous êtes !
-Naruto ! Intervient Sasuke.
-Avez-vous la moindre idée de ce que vous lui avez fait endurer pendant toutes ces années ?
Ses yeux s’écarquillent de surprise.
Ca me met encore plus en colère. Il veut jouer les innocents ? Eh bien, je ne le laisserai pas faire.
-Vous l’avez rabaissée, insultée, traumatisée et même déshéritée quand elle n’a rien demandé d’autre que de l’amour de votre part !
Est-ce que vous savez qu’elle n’a dormi que deux heures par nuit pour avoir ces dix-neuf de moyenne que vous exigiez tant ? Est-ce que vous avez seulement remarqué les cernes sous ses yeux ? M’écrié-je. Parce que Hanabi, elle, a remarqué. Une enfant fait plus attention à votre fille alors qu’elle est sous votre responsabilité !
Et ça ne vous a pas suffit, tout ça ! De détruire le peu d’amour-propre qu’il lui restait. Non ! Vous vouliez plus ! Alors vous l’avez envoyée vivre ici, et vous l’avez coupée du monde ! Vous n’êtes même pas venu la voir une seule fois ! Et maintenant qu’elle risque de…
Je déglutis difficilement, ne pouvant dire le mot.
-Vous vous pointez, comme si de rien n’était. Mais quel genre de père êtes-vous ? Hurlé-je. De nous deux, qui mérite le plus d’être ici ?
Tout l’hôpital me regarde, les yeux grands comme des soucoupes, surtout les siens.
Je pensais que ça allait me faire du bien de lui dire ses quatre vérités, mais je me sens vide à l’intérieur.
A quoi bon lui dire tout ça, si Hinata n’est plus là ?
Une énorme boule prend possession de ma gorge. Je déteste ce monde !
-Au moins, moi, je ne suis pas un imposteur. Dit Hiashi, après un long silence.
J’émets un rire sans joie. C’est la meilleure, ça.
-Non, bien sûr. Ironisé-je. Vous vous faites passer pour un homme respectable mais vous profitez de la faiblesse des plus petits que vous. Vous n’êtes surtout pas un imposteur !
-Naruto. Répète Sasuke.
-Vous savez quoi ? Je vous hais, à un point inimaginable ! Vous n’êtes qu’un faible qui essaie juste de ne pas perdre la face devant le monde, et qui a détruit la vie de Hinata.
-Naruto, ça suffit. Finit par me dire mon père.
Je le regarde, surpris. Ils défendent tous ce con ?
Je finis par soupirer.
-Et vous prenez sa défense. Dis-je doucement. Vous commettez une grave erreur !
Je leur tourne le dos en secouant ma tête, dégoûté, et me dirige vers l’autre porte de sortie, devant moi.
-Naruto ! M’appelle ma mère.
C’est la première fois depuis des mois que j’entends sa voix… Peu importe…
-Allez tous vous faire foutre ! Crié-je de rage, en me tournant.
Et je reprends mon chemin.

La porte donne sur un petit jardin, plutôt sympa… Enfin, j’imagine que je l’aurais trouvé sympa, si je n’étais pas aussi déprimé…
Il est plutôt simple. Quelques haies de fleurs, et des roses, partout.
Je prends place sur un des bancs disponibles.
Il fait déjà nuit, c’est la pleine lune, ce soir.
Je la contemple un instant… à un moment, je pense voir le visage de Hinata, surtout ses yeux, qui me regardent comme si j’étais un héro qui a sauvé le monde maintes et maintes fois ; comme si j’étais une merveille du monde…
La boule dans ma gorge est de plus en plus lourde.
-C’était quoi, ça ? Demande Sasuke, derrière moi.
Qu’est-ce qu’il fait là ?
Ah. Il doit me surveiller… Sakura a dû se désister…
-Un vidage de tripes. Dis-je doucement.
Je l’entends expirer plus fort, chose qu’il fait quand il est amusé.
Il vient s’asseoir à côté de moi.
-Je crois qu’il est temps qu’on arrête de se disputer, et qu’on mette carte sur table-
-Naruto. L’interrompt Kô.
Je me tourne dans la direction de sa voix. Il arrive en courant.
C’est devenu le nouveau côté huppé de la ville ou quoi ?
Il a l’air plus contrarié que tout à l’heure…
-Maître Hiashi vient de me dire ce qu’ils ont contre vous.
Ca ne m’étonne pas. Ils veulent avoir le plus de monde de leur côté…
-Est-ce que c’est vrai ? Vous vous êtes servi de mademoiselle Hinata pour avoir des informations sur notre famille ?
« Sur notre famille »… Bien évidemment, ils ne pouvaient pas parler du dodécagone.
Je soupire.
-Qu’est-ce que vous en pensez, Kô ?
Il me regarde un instant, le visage fermé.
-Je ne le crois pas… pas après tout ce que j’ai vu, ces deux derniers mois…
J’ai un petit sourire reconnaissant. C’est tout ce dont je suis capable, en ce moment.
-… Je suis un très mauvais acteur, Kô. Demandez à Sasuke, il vous le confirmera.
Ca a l’air d’enlever un poids de ses épaules. Et, à son tour, il me sourit faiblement.
-Je vous le dirai quand mademoiselle Hinata sera sortie du bloc.
-Merci beaucoup. Lui dis-je, la gratitude évidente dans ma voix…
Il incline légèrement de la tête, et prend congé.
Sasuke le suit du regard.
Quand il est assez loin, il se retourne vers moi.
-Bon, on doit vraiment discuter. Et plus de dispute, cette fois. Me prévient-il.
-J’en ai plus la force, de toute façon. Lui répondis-je.
Il sourit un peu, avant de reprendre.
-Je veux savoir pourquoi tu nous en veux autant. Maintenant, j’ai du mal à croire que c’est juste parce qu’on est entré au dodécagone et pas toi, ou parce qu’on t’a menti pendant toutes ces années…
La colère ressurgit, et, étrangement, je m’y accroche comme si ma vie en dépendait… J’imagine qu’être en colère est mieux que de se sentir coupable…
-Répond-moi franchement. Est-ce que vous étiez au courant que Sakura est sortie avec moi, juste pour avoir un semblant de vie normale ?
Je sais qu’il est au courant, mais je veux le tester. Mais en même temps, j’ai peur que ce que m’a dit Sakura était un mensonge.
-…Oui.
…Ca ne fait qu’attiser ma fureur. Je prends quelques respirations pour ne pas l’étrangler, avant de continuer.
-Qui est-ce qui était au courant ?
-Tous les piliers.
Au moins, ma colère est légitime… Ca aurait encore été plus dur à encaisser, si je m’étais trompé. C’est égoïste, je le sais…
-Je croyais que vous étiez mes amis. Je ne parle même pas de mes parents. Commencé-je.
-…
-Vous saviez tous que je l’aimais ! Même elle, le savait ! Et vous saviez aussi qu’elle allait m’utiliser. Mais vous l’avez quand même laissée faire ! Je croyais que je pouvais compter sur vous, je croyais que vous empêcheriez les gens de me faire du mal, parce que moi, je me serais plié en quatre, pour éviter que quelqu’un profite de vous ! Mais vous m’avez trahi !
Vous n’avez pas levé le petit doigt, vous m’avez même encouragé ! Quel genre d’ami fait ça ?
-…
Il reste toujours silencieux.
-C’est pour ça que je dis que je ne te connais pas. Je préfère me dire que tu jouais tout le temps la comédie avec moi. Comme ça, je peux me dire que tu ne t’es jamais vraiment intéressé à moi. Je préfère croire ça, que de penser que tu étais vraiment mon ami mais qu’en fin de compte, je ne te connaissais vraiment pas ! Ce serait comme si, toute ma vie, je n’étais pas ce que je croyais être. Et ça, c’est pire que tout.
Le silence plane pendant longtemps.
-On te détestait, quand on était petit.
Je roule des yeux. Si c’est pour me faire insulter, je préfère passer.
Je me lève pour partir, mais Sasuke m’attrape le bras.
-Laisse-moi finir. Dit-il.
-Garde tes insultes pour toi-
-Je t’assure que c’est pas ça.
Sa voix est plus douce qu’avant, comme s’il parlait à une bête sauvage blessée.
Je soupire et me rassois, attendant qu’il continue.
-Je répète depuis le début. On te détestait quand tu étais petit. Nous tous. Tu criais tout le temps et tu avais toujours cette espèce de sourire bizarre sur les lèvres. En plus, tu as ces cicatrices sur les joues.
Je le regarde, incrédule.
-Je sais, ces raisons sont débiles, mais on était des gamins, on détestait tout ce qui était différent…
Mais ensuite, on a grandi, et j’ai du faire cet exposé sur les reptiles et les amphibiens avec toi…
Si tu savais à quel point tu m’as tapé sur les nerfs !
Je ris, malgré moi. Cette semaine-là a été la semaine la plus horrible de mon existence…Enfin, mis à part celle où Hinata et moi, nous nous sommes disputés… Si j’étais plus grand, je ne sais pas si j’aurais pu me garder de tuer Sasuke…
-Mais… bizarrement, je commençais à t’apprécier. Je suis peut-être masochiste ou j’sais pas, mais j’aimais passer du temps avec toi, même si je voulais t’étrangler les trois quart du temps…
Ensuite, tous les autres sont venus tous seuls, et on a fini par former notre petite bande…
Tout ça pour te dire que, quoi qu’on fasse, il est impossible de ne pas t’apprécier, à la fin…
Je ne dis rien… Je ne sais pas trop comment le prendre.
-Puis, vient le jour où on nous a dévoilé l’existence du dodécagone, il y a plus de deux ans… On était tous surpris que tu n’aies pas été avec nous, mais on s’est dit que nous parents devaient avoir une raison… Bref, on nous a amené ici, et on nous a fait lire le livre.
Nous aussi, on a cru qu’on allait devoir tuer, mais ils nous ont très vite assuré que ce n’était pas le cas… Et ce n’est vraiment pas le cas, je te jure.
Et puis, il y a eu cette règle où on ne devait sortir qu’avec des héritiers… Et, comme Sakura est une fille qui n’arrive pas à rester seule très longtemps, elle s’est dit qu’elle allait te donner une chance…
Nous voilà arrivés aux choses sérieuses.
-On l’a laissée faire, c’est vrai. Mais pas parce qu’on n’avait rien à faire de toi, ou qu’on pensait plus à la survie du dodécagone… On s’est dit, que si tu es arrivé à nous convaincre de te prendre dans notre groupe, quand on était petit, tu arriverais à montrer à Sakura à quel point tu es un type bien.
Crois-moi, Naruto, aucun de nous, surtout pas tes parents, n’aurait accepté qu’elle profite de toi comme ça, si on n’était pas certain que vous alliez être heureux, ensemble. Et vous l’étiez, tu ne peux pas le nier.
-…
Si je m’attendais à ça…
-Et en ce qui me concerne, je ne t’ai jamais vu comme une mission. Tu es mon meilleur ami, peut importe ce qui est écrit dans ce stupide emploi du temps. Et je peux dire, sans trop me tromper, que tout le monde pense pareil.
-Tout le monde, sauf Sakura, dis-je doucement.
La colère a presque totalement disparu. En fait, ce que je prenais pour une trahison de niveau 1 n’étais qu’une bonne intention mal interprétée… J’en rirais presque, si ça ne m’avait pas autant fait mal…
-… Elle est tombée amoureuse de toi, tu sais.
Je ris.
-Ouais, c’est ça.
-Non, c’est vrai! On avait raison, en fin de compte, elle a fini par t’aimer.
-...
-Si tu l’avais vu, cet été ! Elle était complètement perdue. Elle passait ses journées accrochée à son téléphone, attendant que tu la rappelle.
-…J’ai éteint mon téléphone…
-…
-…
-Il n’est pas trop tard, vous pouvez encore reprendre là où vous en êtes restés.
Je me penche pour mettre mes coudes sur mes cuisses, et ma tête dans mes mains.
C’est devenu un beau bordel, dans ma tête… Toutes ces révélations m’ont libéré de ma colère, et me fait espérer des réconciliations avec mes amis… mais me font un peu culpabiliser, aussi… même si ma colère était quand même justifiée.
Ils avaient cru bien faire, mais au final, ça reste une grosse manipulation.
-C’est trop tard pour nous, Sasuke. Dis-je doucement.
-Tu n’as pas écouté un mot de ce que je t’ai dit, ou quoi ? Sakura t’aime !
-C’est trop tard, à cause de moi. Expliqué-je.
Il reste silencieux pendant un moment.
-Oh. Fait-il enfin. C’est à cause de la Hyuga, c’est ça ?
-Arrêtez de dire son nom avec ce ton accusateur. Vous ne la connaissez pas, ok ? M’emportai-je.
Il ne répond pas, et le silence reprend sa place.
Il finit par ricaner.
-Tu vois à quel point c’est ironique ? Demande-t-il.
-Comment ça ?
-Sakura se sert de toi et tombe amoureuse de toi. Tu te sers de la fille, et tu en tombes amoureux.
…Bon, il est temps de lui dire, je pense.
-…En fait, Sasuke… à propos de ça…
-Quoi ?
-…Je ne me suis jamais servi de Hinata… c’était pas pour lui soutirer des informations que je suis allé la voir…
-…Je ne comprends pas.
Je soupire, et me mets à tout lui raconter. Mon coup de foudre —je sais que c’est ça, maintenant—, mes efforts monstres pour pouvoir la voir, tout le temps qu’on a passé ensemble…
Je zappe quand même le passage où on a fait l’amour… ça ne regarde personne…
-Quand vous m’avez convoqué, j’étais à peu près sûr que vous alliez me tuer… ou alors, si vous n’alliez pas le faire, vous alliez m’interdire de revenir ici… Je pensais alors que c’était fini, nous deux. Mais je voulais la laisser en dehors de tout ça. La pauvre, elle avait déjà assez à endurer… C’est pour ça que je vous ai laissés croire que je suis sorti avec elle dans des fins intéressées, je voulais que vous la laissiez tranquille… Mais après, il y a eu cet accident…
Ma gorge se serre à nouveau.
-C’est nul, tu sais ! Continué-je. Tu fais tout ça pour qu’elle soit en sécurité, et au final, c’est elle qui risque de partir en premier… Le but, c’était qu’elle reste en vie, justement ! Dis-je, haussant la voix.
La vie me dégoûte, en ce moment.
-…C’est quoi, cette lettre ? Me demande Sasuke.
Je l’avais dans la main pendant tout ce temps.
-Je ne sais pas, c’est l’écriture de Hinata.
-Tu l’ouvres pas ?
Je pince les lèvres et secoue la tête. J’ai peur de ce qu’il y a à l’intérieur…
-…Je ne veux pas insister, mais… tu n’es sorti avec Hinata que pendant trois semaines-
-C’est largement suffisant, Sasuke ! Lui dis-je, offensé. Et puis ne parle pas d’elle comme si elle était déjà morte ! C’est une battante, elle va s’en remettre.
Il a l’air de vouloir dire autre chose, mais s’abstient.
-Je suis désolé de t’avoir menti, Naruto.
Je me tourne vivement vers lui.
-Je rêve, ou tu viens de t’excuser ?
Il fait une moue.
-La ferme.
Ca me fait sourire… Ca me rassure, quand même, que mon meilleur ami l’ait vraiment été, tout ce temps.

-Et si on partait un peu d’ici ? C’est une neurochirurgie, ça va encore durer longtemps. Propose-t-il après quelques minutes.
Je n’ai pas vraiment envie de bouger… mais je me rappelle, d’un coup, de la lettre que j’ai laissée à Konohamaru.
-…OK. Viens, on va au Tayô, j’ai un truc à récupérer.
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

-Naruto ! S’exclame Ayame, avant qu’elle ne se jette sur moi, me serrant très fort.
-Ayame-
-Konohamaru était très inquiet, toute la journée ! Il m’a dit que tu allais te faire tuer ou je sais pas quoi !
-Ayame… je…j’arrive plus à respirer.
Elle me lâche enfin.
-Désolée !
Je prends une grande respiration.
-Ca va. Dis-je, rabattant la paume de ma main dans l’air, pour le lui prouver. Tu sais où il est ?
-Monsieur Naruto ! Entendis-je la voix du garçon, comme s’il attendait d’être appelé.
-Konohamaru.
-Vous allez bien ?
-Oui, ça va. Je t’ai dit de ne pas t’inquiéter. Le réprimandé-je avec un sourire en coin.
Il rougit et se met à gratter l’arrière de son crâne.
-Je n’ai pas pu m’en empêcher, désolé.
Je continue de lui sourire.
-J’aimerais récupérer la lettre que je t’ai donnée, Hinata ne viendra pas la prendre. Dis-je doucement.
Son expression devient triste.
-Oh… je suis vraiment désolée, monsieur.
Je secoue la tête, tentant de sourire mais ne sortant qu’une grimace.
Il repart vers le comptoir pour prendre la lettre et me la tend.
-Merci.
-Si je peux faire quoi que ce soit…
-… Merci de proposer.
En prenant la lettre, je me sens comme obligé de lire la sienne, je ne sais pas vraiment pourquoi.
Je me dirige vers l’escalier.
-Tu vas où ?
J’avais complètement oublié Sasuke.
-Oh, désolé… je vais monter dans ma chambre, j’ai un truc à faire… tu peux m’attendre dans le restaurant, s’il te plaît ?
Il doit comprendre que c’est assez sérieux, et se contente de hocher la tête, au lieu de poser des questions.

J’entre dans ma chambre et allume la lumière, ayant l’impression d’étouffer.
Cet endroit me rappelle tout ce que j’ai vécu ici hier…et ce matin.
Comment se fait-il que tout peut basculer du jour au lendemain ?
Le service de chambre n’est pas encore passé, mon lit est encore défait… Je m’y allonge, et enfouis ma tête dans l’oreiller où elle a dormi, sentant l’odeur de son shampoing, encore très présente.
Ma poitrine me fait extrêmement mal, mais je continue de humer, désespéré…
Au bout de cinq minutes, je trouve enfin la force de me relever et d’ouvrir l’enveloppe.
Je me mets sur le bord du lit, et commence à lire.

[i]Mon très cher Naruto,
Je te copie un peu ton style, j’espère que tu me pardonneras. [/i]

Ca me fait sourire. C’est du Hinata tout craché.

[i]J’ai exagéré, je m’en rends compte ; mais je veux que tu saches, que ce n’est pas parce que je manque de confiance en toi, c’est plutôt parce que je ne suis pas du tout sûre de moi.
Tu me regardes toujours avec tant d’admiration, mais, en vérité, c’est toi, le plus extraordinaire de nous deux. Alors comment faire le poids ?
Mais Kô m’a fait comprendre que ce ne sont pas les points qui comptent. C’est plutôt le fait que ce qu’on vit soit irrationnel, parce que c’est le propre de l’amour.
Et je n’ai jamais vécu d’aussi grandes irrationalités qu’avec toi.
Tu m’as libérée. Je ne croyais plus en rien, et tu m’as redonné la foi en ce monde, tu m’as aidée à revivre.
Les mots ne suffiront pas pour te dire à quel point je t’en suis reconnaissante, Naruto !
Je m’excuse pour ce que j’ai fait, ce matin ; tu commences peut-être à regretter de sortir avec moi, et je comprendrais, si c’était le cas… mais, je te le demande, laisse-moi une dernière chance. Je saurai me montrer à la hauteur, je te le promets ! Alors, je te demande de me pardonner…
Tu avais raison, tu sais ! Je t’aime. J’aime tout de toi. De tes magnifiques yeux bleus, à tes cheveux blonds ébouriffés. [/i]

Je ris, et mes larmes commencent à couler…

[i]Vu comme ça, ça n’en mène pas large, mais si tu descends jusqu’à tes pieds, avant de remonter jusqu’à tes cheveux, tu verras que ça va beaucoup plus loin qu’il n’y paraît.
Je ne connais pas les dimensions de l’univers, mais je suis sûre que mon amour pour toi est encore plus grand. Et quand je suis sûre d’une chose, c’est que c’est vrai…
Je suis sûre de nous, maintenant, Naruto ! Et je sais que tu l’es aussi. Alors, s’il te plaît, reprends-moi. Personne d’autre ne me complète plus que toi ! Personne d’autre n’arrivera à me faire rire. Personne d’autre n’arrivera à me faire ressentir ce que tu m’as fait ressentir, hier… et ce matin aussi. [/i]

Je suis sûr qu’elle était rouge comme une tomate quand elle a écrit ça…

[i]Je t’aime, Naruto ! A un point inimaginable !
Tu veux bien me laisser entrer ?
Hinata[/i]

Arrivant à la fin de la lettre, je ne peux plus me contenir, et m’effondre dans une fontaine de larmes. Je prends l’oreiller et la lettre, et me berce d’avant en arrière, en tentant tant bien que mal d’étouffer mes sanglots.
Comment vais-je vivre sans elle, si elle ne survit pas ?
…Non ! Elle peut le faire, elle va le faire ! Elle s’est battue pendant toutes ses années, inconsciemment, pour vivre, sans raison vraisemblable… Alors, maintenant qu’elle m’a moi, maintenant qu’elle a quelqu’un qui va mourir sans elle, je suis sûr qu’elle va donner tout ce qu’elle a pour revenir. Il le faut !
J’essuie mes larmes et me lève. Il faut que je revienne à l’hôpital.

Je retrouve Sasuke dans le restaurant. En me voyant arriver, ses yeux se remplissent d’inquiétude.
Ca doit être dû à mes yeux rouges… je pleure rarement, mais quand je le fais, c’est que c’est grave.
-Ca va aller, Sasuke. T’inquiète. Allez viens, on retourne à l’hôpital.
-…D’accord.
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Nous entrons dans le hall, pour entendre une fille crier.
-Ca fait des heures qu’elle est dans ce bloc ! Pourquoi personne ne vient nous prévenir ! Crie-t-elle.
-Hanabi… Appelé-je.
Elle se retourne.
-Naruto ? Pourquoi tu as les yeux rouges ?
-…C’est rien… ne parle pas si fort il y a des malades ici.
-Et c’est toi qui dis ça ? Se moque Sasuke.
-La ferme. Dis-je, les dents serrées.
-Hinata est au bloc depuis des heures, et on n’a toujours pas de nouvelles ! Qu’est-ce qu’il se passera si… si…
Elle commence à hyper ventiler.
Je pose mes mains sur ses bras.
-Hé, calme-toi, respire. Respire. Dis-je, de la voix la plus douce dont je suis capable. Ca commence à marcher…
-Hinata est forte. Et en plus, elle est très têtue ! J’en sais quelque chose…
-Comment ça ?
…C’est vrai qu’elle ne sait pas…
-Euh… c’est une longue histoire… mais pour l’instant, il faut que tu te calme. Aie confiance en elle ! C’est une dure à cuire, je te le dis !
Elle me regarde pendant quelques instants, avant de m’enlacer, en quête de réconfort.
Je l’entour de mes bras, en ignorant les regards furibonds que son père me lance.
J’ai gagné des points, là. Il ne peut plus me virer, Hanabi ne va jamais le croire… En plus, j’ai Kô pour me couvrir…

Le médecin arrive enfin, après trois heures. Elle est brune, les cheveux courts, encadrant son visage rond. Ses yeux sont de couleur chocolat.
Nous nous levons précipitamment. Elle enlève son masque, arrivé à notre hauteur.
Je déteste ce geste.
-Je suis le docteur Shizune. L’opération s’est bien passée, nous avons pu reconstituer sa hanche, mais elle aura besoin de six mois de rééducation avant de pouvoir remarcher.
-Et sa tête ? Demandé-je.
-Tout va bien, de ce côté-là.
Je soupire de soulagement. A côté de moi, Hanabi en fait autant.
-Il y aura des séquelles ? S’enquiert Sasuke.
-Non… Elle remarchera comme avant, pourra concevoir convenablement, et comme je l’ai dit tout à l’heure, il n’y a aucun problème, du côté cérébrale.
-Où est-elle, en ce moment ? Demande Hanabi.
-En salle de réveil.
-On peut la voir ? Demandé-je.
-Seulement la famille… et, si je puis me permettre, Hinata a été consciente quelques secondes avant son opération, et elle n’a pas cessé de réclamer un certain Naruto.
Toutes les têtes se tournent vers moi.
-Viens, Naruto. Me presse Hanabi.
Je me laisse entraîner.

Elle est couverte de bande, et est branchée à un respirateur. Un moniteur nous montre l’état de son pouls.
Mon cœur se serre.
Je m’approche d’elle, alors que Hiashi, Hanabi, Neji et Kô restent en retrait, comme apeurés.
Moi, je ne supporte plus d’être aussi loin d’elle.
Je peux enfin voir son visage… sans une égratignure… je me demande comment c’est possible…
Elle est magnifique, comme d’habitude, sauf qu’elle est couverte de bande.
Ils ont rasé ses cheveux, mais je m’en moque. Ils repousseront.
Et dire que tout ça, c’est de ma faute… Comment vais-je vivre avec ça sur ma conscience ?
Puis, soudain, les bips du moniteur s’accélèrent, et Hinata se met à trembler.
-Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Demandé-je, paniqué.
En un instant, la chambre est remplie de médecins et d’infirmiers. L’un d’eux me demande de sortir, mais je ne bouge pas d’un poil.
-Sortez, monsieur ! M’ordonne-t-il.
Je secoue frénétiquement la tête.
Puis, d’un coup, le tracé devient plat… Son cœur s’est arrêté.
-NON ! Crié-je ! Elle ne peut pas mourir ! Elle ne peut pas !
-Faites-le sortir !
-Hinata !
Deux hommes me poussent vers la sortie, mais je me débats.
-On n’a pas le choix ! Dit l’un deux. Un sédatif, vite ! Appelle-t-il.
-Non ! Hinata !
-Il vient, ce sédatif ?
-JE T’AIME ! Hurlé-je, comme pour l’implorer de rester avec moi, de ne pas me laisser seul.
Je sens une piqûre dans mon bras droit, et, à mon plus grand désarroi, je commence à sombrer dans le néant.
Prononcer son prénom est le dernier souvenir que j’ai.




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