Fiction: A jamais (terminée)

Il faut parfois toucher le fond pour trouver le bonheur absolu. Dans mon cas, c'est totalement vrai. Ca en valait la peine. Elle en valait la peine. NARUTOXHINATA
Classé: -16I | Romance | Mots: 74682 | Comments: 33 | Favs: 17
Version imprimable
Aller au
sun's rays (Féminin), le 11/09/2014
Mon premier NaruHina. J'espère que l'histoire va plaire. J'ai essayé de corriger les fautes comme j'ai pu, pardonnez-moi s'il en reste encore. HIhi! :)



Chapitre 7: Evolution



Chapitre 7 : Evolution

J’ai l’impression de flotter, aujourd’hui. Non seulement ça, mais l’air devient plus pur, les fleurs, plus colorées, le ciel, plus bleu, Nokoribi, plus belle... Ma poésie s’est très accrue… Et je me dirige vers la raison de tout ça !

Contrairement aux autres jours, Kô m’ouvre sans sortir de sa cabine. Ca ne me dérange pas, ce n’est pas pour lui que je suis venu.

J’ouvre la porte d’entrée et trouve Hinata —ma petite-amie !— dans le salon…
Ma respiration se coupe net.
Elle ne porte pas de salopettes, ni de jupes longues ou de pullover en laine… Elle porte plutôt une robe blanche imprimée de tulipes roses, avec un col enroulé autour de son cou, lui laissant une partie du dos nue. La robe descend simplement jusqu’au niveau de ses genoux, ne cachant en rien sa forte poitrine et révélant à mes yeux ébahis des mollets parfaitement galbés. Elle chausse une paire de ballerines roses.
Ce n’est pas du tout provocateur, mais, à cet instant, je me dis que je sors avec la femme la plus séduisante qui soit.
-Waouh ! M’exclamé-je.
Ca la fait rougir.
-J-je me suis dit que j’allais essayer une des robes que Hanabi m’a achetées…Dit-elle doucement en détournant les yeux.
Je m’approche doucement d’elle, et elle en fait autant, mon sourire préféré aux lèvres.
-Bonjour !
-Bonjour !
Ses lèvres sont encore plus agréables que la nuit dernière…
Je mets mes mains sur sa hanche, découvrant une chute de rein extraordinaire, et évite difficilement le piège des pensées obscènes.
-Tu m’as manqué. Murmuré-je en posant mon front contre le sien et en plongeant mes yeux dans les siens.
-…Tu m’as manqué, toi aussi !
La plupart des filles avec lesquelles je suis sorti m’ont reproché d’être aussi mielleux avec elles. Pas ma Hinata. —Je n’en reviens toujours pas qu’elle soit devenue ma Hinata !—
-Alors, c’est quoi le programme d’aujourd’hui ?
Elle se défait — d’après ce que je vois, à contrecœur— de mes bras, et se penche pour prendre un seau à moitié rempli d’eau que je n’ai pas remarqué à mon arrivée.
-…Je-je me suis dit que ce serait sympa d’aller pêcher au lac, dans la forêt… je sais que tu voulais y aller alors-
Je la prends dans mes bras, sans attendre la fin.
-J’adorerais ça ! M’exclamé-je.
Ca la fait rire.
-Tu es pleine de surprise, aujourd’hui ! Dis-je, flirtant avec elle.
-Je sais, je suis pleine de ressources ! Répond-elle sur le même ton.
Et, oubliant le reste du monde, nous nous perdons à nouveau dans les regards, l’un de l’autre.
Je doute que mes yeux soient aussi expressifs que les siens, mais elle semble bien aimer ce qu’elle y trouve, à en juger par l’éclat de bonheur qui illumine ses iris, en ce moment.
Décidément, je suis plus poétique qu’avant !
-E-euh… Kô nous a obtenu des permis de pêcher, et les cannes à pêche sont dans sa cabine. Dit-elle, rompant le charme du moment.
Je reviens peu à peu sur terre, et hoche la tête en raclant ma gorge.
-D’accord. On y va à pied ou en voiture ?
-A pied, on pourra admirer la forêt.
-Alors, à pied, ce sera !

Kô nous donne les cannes à pêche, une boîte remplie de vers de terre, et un panier. A un moment, nos regards se croisent, et il hoche la tête. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire…
Je prends alors les cannes et le seau d’eau de Hinata, que je tiens avec la main gauche.
Hinata a pris le panier.
Sur le départ, j’entrelace mes doigts avec les siens.
Elle me regarde, rougissant, avec un large sourire.
Je lui fais un clin d’œil, et nous voilà partis.
Juste avant d’arriver sur la route principale, nous empruntons un sentier à notre droite.
-Ca va ? Demandé-je.
C’est la première fois depuis des semaines qu’elle quitte sa zone de confort… et tout ça, pour moi… Je tombe encore plus profondément amoureux d’elle…
-Oui.
-Aucun regret ?
-Aucun regret. Répète-t-elle, en souriant.
Je serre un peu plus ma main sur la sienne pour lui dire que je suis là, que je la protège.
Elle semble comprendre, et resserre sa main, à son tour.
Ca me rassure.
-Qu’est-ce qu’il y a dans ce panier ?
-Du gâteau à la noix de coco. Annonce-t-elle fièrement.
Je me fige sur place, attirant son regard. Elle est encore montée dans cet arbre !
Les sourcils froncés, elle me demande :
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Hinata… j’aimerais que tu arrête de monter dans ce cocotier. Dis-je, de but en blanc, la voix inquiète.
-Quoi ? Pourquoi ?
-…Je ne veux pas t’offenser, mais en cinq minutes, tu as failli te brûler avec du thé et t’es cogné la tête contre l’ilot central de ta cuisine !
Sa surprise se transforme en sourire.
-Mais, non c’est pas grave, Naruto-
-Comment tu peux dire ça ? Tu es plutôt maladroite comme fille !
-Seulement quand je suis nerveuse.
J’ouvre la bouche pour lui répondre, avant de comprendre ce qu’elle vient de me dire.
-…Ah bon ?
-Oui. Je…J’étais nerveuse à l’idée de te rencontrer, et du coup, ma coordination en a pâti…
… Alors, c’était donc ça…
Je me mets à rire.
-Tu es un phénomène, je te jure ! Lui dis-je, fasciné.
-Je prends ça pour un compliment.
-Et tu fais bien ! Acquiescé-je. Bon, en route !

Nous avons fini le gâteau avant d’atteindre le lac, trop affamés pour attendre.
Il est déjà midi passé, en même temps…

En fait, ce n’est pas vraiment un lac… il déflue, au sud, et se jette probablement dans la mer.
L’endroit est encore plus beau, vu de près. L’eau est tellement claire qu’on voit les poissons distinctement. A deux cents mètres devant nous se trouve la cascade. Elle ne fait pas autant de bruit que ce que j’imaginais… Des oiseaux passent, de temps à autre par là… C’est un vrai petit havre de paix.
-C’est magnifique ! S’exclame Hinata.
-Je suis d’accord.
On montre nos permis au garde forestier —Qui a regardé Hinata comme si c’était une revenante. Je n’ai pas apprécié. – et on s’installe sur des rochers, au bord de l’eau, et préparons notre matériel.
-J’imagine qu’on ne doit pas parler ? Demandé-je.
-…Ils vont nous entendre, si on chuchote ?
-…Je crois pas…

-Tu es sûr qu’ils aiment les vers de terre ? Demandé-je.
Ca fait une demi-heure qu’on est assis là, et aucun poisson ne s’est manifesté…
Elle rit doucement.
-Sois patient. Ils vont venir !
-…
-…
-On les mange comment, alors ?
-J’ai déjà préparé une sauce, et on les fera mariner dedans pendant deux heures. Ensuite, je ferai griller la moitié et on mangera l’autre moitié crue.
Je salive déjà en entendant ça.
-Dépêchons-nous d’attraper ces poissons !
Hinata sourit et hoche la tête.

La première prise a été pour elle. C’est une belle carpe, bien grosse… Deux minutes plus tard, j’en attrape une autre, moi aussi.
-Je crois qu’à elles deux, elles pourront nourrir un régiment. Remarque-t-elle.
-…Ok, on repart.
Nous nous levons et saluons le garde, qui fixe toujours ma copine.
Je ne l’aime pas, ce type…

Les cuisiniers ont enlevé les écailles des poissons et les ont fait mariner dans la sauce de Hinata.
On attendant les deux heures, nous passons notre temps dans la cabane, à flirter.
En rentrant, j’avais un peu faim, mais tous les repas du monde pouvaient attendre. Je fais du bouche à bouche romantique à ma copine !
J’ai fait très attention à garder mes mains sur sa hanche… c’était un peu difficile, avec toutes ces courbes charmantes de son corps…
C’est les lèvres légèrement gonflées que nous redescendons, deux heures plus tard —deux heures, quand même !— pour nous occuper des poissons.
J’ai proposé de faire griller une carpe sur la véranda, près de la cuisine, tandis que Hinata supervise la prise en main de l’autre, plaisantant joyeusement avec ses cuisiniers.
J’aime la voir entourée de gens qui tiennent à elle.

Kô vient vers moi.
-Je peux vous aider ?
-Oui, ce ne serait pas de refus.
Il me tend une perche, je ne vais sûrement pas la laisser passer !
Nous regardons le poisson changer de couleur, en silence.
-Je vous dois des excuses, je n’aurais pas dû douter de vous. Commence-t-il.
Je secoue la tête.
-Ne vous en faites pas. Pour tout vous dire, je suis content que quelqu’un prenne le bonheur de Hinata autant à cœur.
Il se tourne vers elle. Elle est en train de rire.
-Je ne l’ai jamais vue aussi heureuse… Vous n’imaginez pas à quel point ça fait du bien, après ces six longues années…
Je n’ose même pas prétendre savoir. Mais, si c’était comme les deux premières semaines de notre amitié, alors j’avoue que cet homme a du courage.
-Merci, Naruto. En lui faisant connaître tant de bonheur, vous contribuez un peu aussi au mien. Mademoiselle Hinata est comme une petite sœur, pour moi.
-Elle a de la chance de vous avoir. Répondis-je.
Nous nous sourions et finissons de faire cuire le poisson.

L’ambiance du dîner était très festive, principalement grâce au sourire de Hinata.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

-Comment tu as connu Hanabi ? Tu peux me le dire, maintenant ?
Nous sommes sur une plage déserte, à l’extrême sud du pays du feu, en train de faire un pique-nique.
Hinata a décidé de porter une robe en coton léger, couleur lavande qui n’est ni trop serrée, ni trop large, sans manches, lui arrivant aux genoux, et des sandales blanches.
Hanabi sait choisir des vêtements…
-Je suis aussi ami avec Neji, et Hanabi est souvent avec lui, alors on a appris à se connaître.
-… Pourquoi, dans ta lettre, tu as dit que tu ne pouvais pas me le dire ?
-Je ne voulais parler que de toi, ce jour-là… Alors je ne voulais pas te le dire, ce serait hors-propos… Mais j’avais peur que tu ne m’ouvre pas si je te le disais comme ça…Expliqué-je, redoutant sa réaction.
Mais elle se contente de sourire, la nostalgie évidente dans ses yeux.
-C’est elle qui m’a le plus manqué, quand j’ai déménagé.
En entendant ça, une question me brûle les lèvres.
-D’après ce qu’elle m’a raconté, elle t’a enlevé plein de choses, dans ta vie. Alors comment…
Je ne peux pas continuer, sans paraître insensible.
-Comment est-ce que j’arrive à ne pas la détester ? Finit-elle pour moi.
Je hoche la tête.
-Je ne l’ai jamais détestée parce qu’elle vient de ma mère. C’était une femme extraordinaire, unique et merveilleuse, et je me suis dit que je ne pouvais pas haïr quelque chose qui vient d’elle.
En même temps, j’étais triste pour Hanabi parce qu’elle ne l’a pas connue… J’ai donc décidé de m’occuper d’elle. Je n’étais pas ma mère, mais je viens d’elle aussi.
Au fil du temps, je me suis de plus en plus attachée à elle… Voilà. Finit-elle avec un petit rire.
Je la regarde un moment, charmé.
-Je ne sais pas si quelqu’un peut être encore plus merveilleux que toi, Hinata Hyuga ! Même pas ta mère ! Lui dis-je, convaincu de ce que j’avance.
Elle rougit légèrement, baisse les yeux et prends une prune du panier.
-M-merci beaucoup. Répond-elle d’une toute petite voix.
Sans prévenir, elle se jette sur moi, me faisant tomber sur mon dos, et s’appuie sur mon torse.
-J’ai comme l’impression de déjà-vu ! Plaisanté-je, le souffle coupé par la chute.
Elle rit doucement.
-Moi aussi !
Et elle se penche pour m’embrasser.
Je passe ma main dans ses cheveux, comme à l’accoutumée.
Je ne peux jamais m’empêcher de le faire, sauf peut-être pour caresser sa hanche…
On se sépare pour s’offrir un énième « concours de qui-peu-rester-sans-cligner-des-yeux-le-plus-longtemps ».
Je romps le silence en premier.
-Dites-moi, mademoiselle Hyuga. Comment se passe cette première semaine de non-célibat ?
Ca lui tire un énorme sourire.
-Je ne trouve même pas de mot assez fort pour vous le décrire.
-Vous cherchez un mot positif, j’espère.
-Ca va de soi ! Dit-elle, avec un accent des gens de la haute société.
Ca me fait rire. Je me relève pour venir frotter mon nez contre le sien. Je ferme les yeux, me laissant enivrer par son odeur.
-J’aime quand tu parles aristocratiquement, comme ça…
Elle rit.
-Aristocratiquement ?
-De façon snob, quoi ! Dis-je en riant.
Elle en fait de même et me caresse légèrement la joue droite.
-Mmm… humé-je. On est bien, là.
-Tellement bien ! Acquiesce-t-elle.
Soudain, le vent se met à souffler, et ses cheveux se mettent à fouetter nos visages.
-Par contre, il va falloir s’occuper de tes cheveux, ils sont vraiment trop longs.
Ils lui arrivent jusqu’à sa hanche… Elle hoche doucement sa tête, mais je ne suis pas sûre qu’elle soit prête à entrer dans un salon de coiffure.
Je réfléchis un instant, avant de me remettre en position assise, et fouille dans le panier.
-Tu fais quoi ? Demande-t-elle.
-J’aurais juré qu’il y avait une paire de ciseaux là-dedans…
-Tu… tu veux faire ça là ?
-Pourquoi pas ? Je sais couper des cheveux tu sais. J’ai souvent coupé ceux de ma mère. Contrairement aux autres femmes, elle déteste s’assoir devant un miroir, discuter pendant que quelqu’un s’amuse avec sa tête, et payer à la fin.
-Elle n’a pas vraiment tort… Remarque-t-elle.
-… Ah ! Les voilà ! Alors, je les coupe ?
Elle hésite un peu…
-Pas trop court, s’il te plaît.
-D’accord. En-dessous des omoplates, c’est bon ?
-Oui, ça me va.
-Je te les fais en dégradé ?
Elle sourit.
-Quoi ?
-Tu ne sais pas t’occuper d’une voiture, mais tu es un professionnel de la coiffure…
-Tu n’as pas fini de te moquer de moi, toi ! M’exclamé-je, en riant.
Elle rit avec moi.
-Tu es si facile à taquiner ! Répond-elle.
-Allez, tourne-toi ! Que je te montre l’étendu de mes talents.
-Je suis complètement entre tes mains !
Je ris un peu.
-N’aie pas autant confiance, ça me met la pression.
Elle se retourne.
-Faudrait savoir ce que tu veux ! S’indigne-t-elle.
Je me mets à rire.
-Je t’ai eue !
Elle boude un peu et se retourne.
Je me penche vers elle et lui embrasse la joue. Ah, ma copine…

-Voilà ! C’est pas mal du tout !
-Tu t’auto-complimentes ? Que c’est étrange !
J’éclate de rire.
-Ton sens de l’humour est vraiment pointu !
-Merci, très cher !
Encore cet accent bourgeois…
Je l’entoure de mes bras par derrière, et me balance de gauche à droite, comme un métronome.
-Euh… Naruto ?
-Mmh ?
-Que fais-tu ?
-… Je ne sais pas, j’avais envie de faire ça. C’est mon côté impulsif.
-Charmant.
-Merci.
-De rien… Tu me laisses voir mes cheveux, maintenant ?
-On n’a pas de miroir, ici.
-Oh… rassure-moi, tu n’as pas fait n’importe quoi, j’espère !
J’émets un soufflement.
-Si peu de confiance en ton propre petit-ami ! C’est triste !
Elle rit un peu.
-…D’accord, d’accord. Je suis désolée.
-Je te pardonne.
Elle hoche la tête.
-Tu dois dire merci !
-…Merci ?
-De rien.
Elle me regarde un moment, avant de rire, et de m’embrasser sur la joue, à son tour.
Mon visage s’enflamme, ce qui la fait rire de plus belle.
-… Et si on faisait un château de sable ?
Sans attendre sa réponse, je me lève, prends un des seaux d’enfants qu’on a apportés et cours vers la mer, chercher de l’eau.

-D’où tu as appris à faire ça ?
Je vois qu’elle est impressionnée, me rendant fier comme un paon.
J’ai pu faire un château à la Walt Disney qui m’arrive jusqu’à la taille.
-J’ai fait un concours de château de sable, à huit ans. Le premier prix était un bol de ramen gratuit par jour, pendant un an. J’ai bossé très dur.
-Tu aimes les ramen ?
-J’adore ça ! Mets-toi à côté !
-Pourquoi faire ?
-Je vais te prendre en photo.
-Oh, euh… d’accord…

Je m’éloigne un peu d’elle, et allume mon téléphone pour la première fois depuis deux mois, maintenant, après avoir bien pris soin d’enlever la carte SIM… Et prends la toute première photo que j’aurais d’elle.
-Parfait ! Dis-je.
Elle est magnifique, sur la photo, bien qu’elle le soit encore plus, en réalité…
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

-Naruto, je veux aller en ville !
Je dois me concentrer pour ne pas recracher le jus de raisin qu’elle vient de servir.
-Quoi ?
-J’aimerai aller en ville. Répète-t-elle, un peu moins sûre d’elle.
-Qu’est-ce qui t’a décidée, finalement ?
Je suis content qu’elle prenne l’initiative, mais je suis aussi curieux quant à la raison.
-J’ai discuté avec Itachi hier soir, et il m’a dit qu’il est temps que je prenne de plus grands risques.
-…
Je l’avais oublié, celui-là. Et c’est légitime, elle n’a plus reparlé de lui depuis qu’on a repeint sa chambre.
-Il est de bon conseil, alors ! Dis-je, cachant le plus possible ma jalousie mal placée.
C’est avec moi qu’elle sort, et je sais que c’est parce que c’est avec moi qu’elle veut être. Je le vois dans ses yeux. Etre jaloux est juste absurde, pourtant, je ne peux m’en empêcher…
Elle hoche la tête.
-Oui… mais c’est aussi parce que, normalement, en ce jour du mois, je vais toujours au parc, pour combattre ma timidité… Ca n’a pas été très efficace jusqu’ici… Alors je voudrais essayer autre chose… J’ai maintenant la force d’essayer autre chose.
Je souris, fier d’elle.
-Le mois dernier, tu n’es pas allée au parc. Remarqué-je.
-C’est parce que tu m’as distraite. Explique-t-elle, rougissante, me tirant un sourire amusé.
-…OK, alors, tu veux essayer quoi, aujourd’hui ? Demandé-je, décidant d’oublier Itachi et ses bons conseils.
-Faire des courses à la place du cuisinier.
-On y va tout de suite ?
-Oui. Pourquoi pas ?
-D’accord. Allez, viens.
Nous prenons la voiture.

Hinata a mis, comme tous les jours depuis que nous sommes en couple, une robe. Noire, pas du tout moulante, mais quand même près du corps, elle lui arrive juste au-dessus des genoux. Elle a des bretelles plutôt épaisses noires, qui viennent se rejoindre en formant un « V » au niveau de sa poitrine et dans son dos. Sous ses seins a été cousu horizontalement un tissu blanc de trois centimètres, les mettant en valeur.
Aujourd’hui, elle chausse des tennis noirs très élégants, allant très bien avec la robe.
Toutes les têtes se sont retournées quand je lui ai ouvert la porte.
Certains, dans le marché, ne la reconnaissaient pas et ont ce regard témoignant de leur mauvaise intention dans les yeux. D’autres, si, et ont ouvert la bouche en grand.
Bientôt, on entend « miss Chelou » chuchoté d’un peu partout.
Nous nous dirigeons vers eux et je lui prends la main. Elle la serre très fort, et je l’imite, pour lui dire que je suis là, que je ne la laisserai pas tomber… et aussi pour prévenir les autres hommes qu’elle est déjà prise…
-Qu’est-ce qu’on achète en premier ? Demandé-je à voix basse.
-Des légumes.
-Très bien…
Je cherche un vendeur ou une vendeuse de légumes des yeux, et en trouve une, au fond de l’allée où nous sommes.
-Là-bas. Annoncé-je.
Hinata se presse un peu contre moi, pour éviter la foule d’hommes qui ne se gênent pas de la regarder, un sourire malsain aux lèvres.
Je les fusille du regard, un à un, mais ils sont trop occupés à reluquer ma copine pour le remarquer.
Ma rage monte, puis je me souviens que je suis là pour elle. Elle a besoin de faire ça, de se prouver qu’elle est encore un être humain à part entière, capable de discuter avec des inconnus.
Nous arrivons enfin près de la vendeuse, et je la regarde prendre une grande inspiration, avant de parler.
-Bonjour. Commence-t-elle.
-Bonjour, mademoiselle.
Elle a l’air plutôt sympathique, la femme.
-Que puis-je faire pour vous ?
-…Je voudrais deux kilos de carottes,… deux bouquets de persils,… deux kilos de chou fleur,… deux kilos d’aubergine,… et trois kilos de tomates, s’il vous plaît.
La maraîchère s’exécute au fur et à mesure que Hinata parle.
-Ca fera dix-sept ryos. Conclut-elle.
-Tenez.
Je prends le panier.
-Merci bien, à bientôt.
-Au revoir.
Nous rebroussons chemin.
-Ca va ? M’enquiers-je.
Elle lâche un souffle tremblant, avant de faire oui de la tête, tenant ma main fermement.
-Maintenant, le boucher. Annonce-t-elle.
Il n’est pas très loin de la maraîchère.
Quand on arrive à sa hauteur, il a un sourire espiègle, comme ceux de tous les hommes présents au marché. Ca me met mal à l’aise.
-Que puis-je faire pour la gente dame.
Hinata resserra sa main, et je me retourne vers elle.
Elle est en train de me sourire, comme pour me rassurer.
… D’accord, je ne suis pas aussi bon cachotier que je le pensais…
C’est à mon tour de prendre une grande bouffée d’air, ce qui la fait rire un peu.
« Ne ris pas ! Il va encore plus t’apprécier ! » Paniqué-je intérieurement.
-Bonjour, je voudrais du gigot d’agneau, deux kilos de filet de bœuf, et un poulet entier.
Le boucher de malheur prend son temps pour nous servir, toujours ce sourire que je ne supporte pas, aux lèvres.
-Tenez, mademoiselle. Ca fait quarante ryos.
Je prends l’argent des mains de Hinata, et le tends au boucher, ne cachant en rien mon mécontentement.
Il paraît un peu surpris, avant de continuer à sourire et me tendre la marchandise.
Je bouillonne intérieurement.
Avant de repartir, Hinata me retiens.
-Quoi ? Demandé-je, un peu sur les nerfs.
Elle se hisse sur ses pointes des pieds et me fait une bise sur la joue.
-Calme-toi. M’ordonne-t-elle en souriant.
Et c’est-ce que je fais. Cette femme a un pouvoir étrange sur moi… Depuis quand je la vois comme une femme mais plus comme une fille ?
Nous arrivons chez le poissonnier —encore un homme !—.
Celui-ci est plutôt vieux, cela dit. Et son sourire est aimable, plus qu’autre chose.
Ca me rassure un peu.
Hinata passe sa commande, et lui aussi passe son temps. Pas pour les mêmes raisons que le boucher, toutefois.
Il a l’air d’être un grand-père bienveillant, et ma méfiance diminue d’un cran.
-Alors, mademoiselle, vous êtes d’ici ?
-J’habite dans la maison au sud de la ville.
Elle semble l’apprécier…
-Ah… Alors c’est vous… Votre surnom ne vous va pas du tout ! Remarque-t-il.
Je me raidis en l’entendant. Je ne sais pas si recevoir son surnom à la figure est une bonne chose, alors qu’on essaie de changer…
-Merci du compliment. Répond-elle calmement.
Nous payons et partons chercher du laitage.
-Tu n’as pas l’air fâchée…
-…Est-ce que tu as un jour pensé ça de moi ? Demande-t-elle gravement.
-Pas une seule fois. La rassuré-je.
-Alors, peu importe ce que les gens disent, ça m’est égal. Conclut-elle avec le sourire.
Je le lui rends, admiratif.
-Revenons un peu à la voiture, pour déposer tout ça… Ca commence à être lourd. Proposé-je.
-D’accord ! Je pourrais en porter, si tu veux-
-Non, je suis un gentleman ! Dis-je fièrement.
Elle rit en frappant doucement mon bras avec le dos de sa main.
Nous déposons la viande et les poissons dans la glacière que nous avons apportée, et mettons le reste à côté, dans la malle arrière.

Le reste du marché se passe sans incident. Les hommes ont continué de regarder, mais nous les avons ignorés royalement, et les femmes ont été plus sympathiques… Hinata n’a pas une fois perdu son calme.
-On rentre ? Lui demandé-je.
-…Je voudrais faire les boutiques… Répond-elle timidement.
Je sais que je devrais être fier d’elle et avoir le sourire aux lèvres, mais, pour une fois, c’est moi qui ai besoin de calme, et de me retrouver loin de tout ce monde qui dévisage et reluque ma copine…
Mais je ne peux pas lui refuser ça. Elle commence enfin à se décoincer…
-D’accord ! Dis-je, forçant un sourire.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

C’était une longue et dure journée, pour un début de semaine.
Ce n’étaient pas les vêtements, ni les chaussures, ni même les bijoux qui ont poussé Hinata à déambuler dans les boutiques pendant tout la sainte journée. C’était surtout le fait de parler à des inconnus avec son assurance nouvellement trouvée.
Je ne peux pas être plus fier d’elle que je le suis, maintenant… Mais elle m’a complètement épuisé !
Et il était hors de question de la laisser seule. Je sais qu’elle n’y serait pas arrivée sans moi pour l’accompagner…
-Tiens ! Dit-elle, apparaissant dans mon champ de vision, me tendant un verre de jus de raisin.
Je suis allongé sur la pelouse, avec un drap et un oreiller en-dessous de moi, et une couette au-dessus. Nous venons de finir de dîner.
Je prends le verre en la remerciant, et elle s’allonge à côté de moi.
Elle vient se blottir contre moi, posant sa tête sur mon épaule. Je mets mon bras autour d’elle.
Je ne peux que humer d’appréciation.
-Ca t’a épuisé tout ce shopping. Remarque-t-elle.
-Vous, les femmes, vous avez une endurance hors-norme, pour ça !
Elle rit.
-C’était amusant !
-Je suis content d’entendre ça. Répondis-je, plongeant mon regard dans le sien.
-…Mais tu n’es pas vraiment content de voir tous ces hommes tourner autour de moi.
Je tique un peu et elle rit.
-Disons que je me rends compte, maintenant, de la valeur de notre petite bulle.
Elle rit de plus belle.
-On reste ici pour le reste de la semaine, alors ?
-Ou on peut faire des randonnées dans la forêt. Il n’y a pas beaucoup de monde, là-bas.
-Ca m’a l’air tentant ! Surtout que j’ai des vêtements et des chaussures adéquats, maintenant. Dit-elle fièrement.
Ca me tire un sourire.
-…Sors avec moi, samedi soir.
Elle sourit.
-Pour quelle occasion ?
-Je n’ai pas vraiment besoin d’occasion pour avoir envie de sortir avec toi, mais si tu en veux une, disons que c’est pour fêter nos trois semaines et pour essayer ce restaurant en ville qui ne m’a l’air pas mal du tout.
-Mm… d’accord ! Dit-elle, en flirtant.
Elle se redresse un peu pour m’embrasser, me faisant oublier jusqu’à mon prénom, comme d’habitude.
-Et si on dormait à la belle étoile, ce soir ? Me demande-t-elle.
-Tu as découvert ton âme d’aventurière, aujourd’hui, dis moi ! Répondis-je en riant.
-C’est un peu ça !
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

J’ai mis un pantalon noir et une chemise bleue marine sous une veste noire et des chaussures de la même couleur, pour l’occasion.
C’est la première fois que j’emmène une fille dîner, et je me sens surexcité.
Sakura n’a jamais voulu. Elle devait respecter son couvre-feu. —Elle devait avoir des missions, le lendemain, maintenant que j’y pense— Et les autres filles ne voulaient que coucher avec le fils du Hokage, pour satisfaire leurs fantasmes personnels.
Je me demande toujours comment j’ai pu être aussi idiot pour accepter qu’elles m’utilisent comme ça…

J’arrive chez Hinata, à dix-neuf heures tapante.
-Tu es très élégant, ce soir ! Remarque Kô.
-Merci.
-Si tu permets, nous allons vous suivre avec la voiture, aujourd’hui. Il est tard, et même si je te fais confiance, nous sommes toujours les responsables de sa sécurité.
Ca me surprend, mais j’imagine que je vais perdre un temps conséquent si je m’y oppose.
-…Entendu.
-Nous vous attendrons dehors.
Je hoche la tête.

J’entre dans la maison, et entends des bruits de talons se diriger vers moi, venir d’en haut.
Hinata descend l’escalier, une robe d’été longue et noire, décolletée sur le dos. Elle porte des stilettos ouverts noirs, et un collier en or descendant jusqu’au dessus de sa magnifique poitrine, et des bracelets au poignet gauche. Ils sont en or également. Elle a attaché ses cheveux bouclés en queue de cheval.
Elle est sublime, et je dois me rappeler de respirer.
Hinata s’arrête là où l’escalier se sépare en deux.
-Tu…tu es… je ne trouve pas les mots !
Elle rougit violemment.
-M-merci.
Et on se dévisage pendant quelques minutes, avant que je ne fronce mes sourcils.
-Pourquoi tu ne descends pas ?
-…Je suis très nerveuse… J’ai peur de tomber.
-Oh… Tu veux que je monte ?
Elle hoche la tête.
Je m’exécute, et, arrivé près d’elle, passe mon bras gauche sous ses genoux et mon bras droit autour de sa taille, puis la porte jusqu’en bas.
Elle ne bronche pas… Je sens toutes les merveilleuses courbes de son corps…
-Avoue-le, tu voulais que je te porte ! La taquiné-je.
-Tu lis si bien en moi ! Répond-elle, sur le même ton.
Elle ne porte pas de manteau. Il fait assez chaud, de toute façon.

J’ai réservé une pièce privée dans le restaurant le plus réputé de la ville, ne voulant pas avoir le regard des autres sur nous, ce soir.
C’est une salle charmante, placée en hauteur, avec une belle vue sur la ville et la mer, au loin.
Ses murs sont beiges, et son plafond est orné d’un lustre dont les ampoules cascadent vers nous. L’ambiance est très romantique.
Nous installons à table. Celle-ci est postée près de la fenêtre.
-C’est très beau ! S’émerveille Hinata, les yeux brillants.
-Tout à fait d’accord avec toi, lui dis-je, lui faisant comprendre que je ne parle pas de la salle.
Elle s’empourpre, me faisant rire.
Le serveur vient passer nos commandes, et nous laisse seuls, du jazz en musique de fond.

-Tu ne le fais vraiment plus ?
Hinata vient de comprendre en quoi consiste le piratage informatique, et les dangers qu’il implique.
-Non, je te le promets.
-Tu pourrais aller en prison, pour ça.
Je me garde de lui dire que je risque bien pire, maintenant.
-Je ne le fais plus, Hinata. Répété-je.
Elle se détend, me croyant enfin.
-Maintenant, est-ce qu’on pourrait parler d’autre chose ? On est dans un très bon restaurant, buvant un excellent champagne et mangeant des plats succulents, avec du jazz pour nous accompagner pendant la soirée. Je veux profiter de ça !
Elle sourit.
-D’accord… Pardonne-moi.
-Je te pardonne.
-Merci. Dit-elle en souriant.
-De rien !
La voir comme ça me tire un sourire attendri.
-Tu es vraiment très belle, ce soir. Répété-je, pour la troisième fois.
-Merci… Ce que j’aime le plus dans ma tenue, ce sont mes chaussures que j’ai achetées moi-même !
-Je parie que tu n’as jamais dépensé autant d’argent de ta vie.
Elle rit.
-C’est vrai. Mais ça m’a fait du bien. Tout cet argent que mon père m’envoie chaque mois depuis six ans, en échange de ses visites, doit bien aller quelque part !
L’entendre parler ainsi me rend triste, mais je ne veux pas gâcher notre belle soirée.

-Comment est ta religieuse ? M’enquiers-je.
-Excellente ! Ton fondant au chocolat est bon ?
-…Oui, et c’est surprenant ! M’exclamé-je. Tu m’en feras, un jour ?
-Ca te plaît quand je cuisine, hein !
-Ca m’enchante, même !
Elle a un sourire attendri.
-Alors, ce sera avec plaisir !
Puis, toujours en version jazz, nous entendons le début de Moon River.
Nous nous regardons, et je me lève.
-M’accorderiez-vous cette danse ?
Ses yeux brillent tellement, ce soir ! Attisant la flamme dans ma poitrine, nourrie par les battements erratiques de mon cœur.
Elle prend ma main, et se lève.
Cette fois-ci, nous dansons un slow, voulant juste être plus près, l’un de l’autre.
-Et si on faisait de Moon River la bande originale de notre histoire ? Chuchoté-je à son oreille.
Je vois les frissons hérisser les poils de son cou.
-J’adhère à l’idée. Dit-elle, comme à bout de souffle.

-J’aimerai voir cette vue de ta chambre dont tu n’arrêtes pas de parler, dernièrement. Me dit-elle.
J’en suis choqué. Je n’ai, maintenant, en tête, que l’idée d’avoir Hinata dans ma chambre.
Mais, voyant son air innocent, je doute qu’elle pense à la même chose que moi.
Que puis-je faire face à tant d’innocence ? Si je refuse, elle va se douter de quelque chose…
-D’accord… mais préviens Kô et son ami, alors.
-Très bien, attends-moi là.
Elle descend les marches du restaurant, et se penche sur la berline noire étincelante.
Mon pouls s’accélère, incapable de penser à quelque chose de moins coquin…
Elle revient une minute plus tard, avec un grand sourire.
-Ils vont nous suivre, et rester dans le parking du Tayô.
Je déglutis difficilement. C’est trop de pression, tout ça !
Je finis par hocher la tête, et la conduis jusqu’à la voiture.

-Tu as raison, je vois difficilement ce qui pourra être mieux. Dit-elle, humant l’air marin.
-La vue de ta cabane n’est mal, non plus ! Rectifié-je.
Elle sourit et se tourne vers moi.
-Je passe une très bonne soirée. Murmure-t-elle.
C’est moi, ou sa voix a changé ?
-Moi aussi. Répondis-je, d’un ton mal assuré.
Nos visages sont maintenant à quelques centimètres l’un de l’autre, et je ne peux résister à la tentation de l’embrasser.
Elle répond avec ferveur.
Nos langues se mêlent, s’affrontent et se suivent.
Quand nous nous séparons pour reprendre nos souffles, elle se met à embrasser mon cou. Ma respiration s’arrête brusquement, et je déglutis.
-Hinata… Chuchoté-je.
« As-tu la moindre idée de ce que tu me fais ? »

…CENSURE…

Je reviens peu à peu sur terre, et la retrouve allongée sur le matelas, épuisée.
Je m’allonge près d’elle, et la tire vers moi.
Elle se blottit contre moi, la tête sur mes épaules, et je tire les couvertures sur nous.
Le sommeil nous gagne, impitoyable.




la version complète du chapitre se trouve au fanfiction.net, sous le même titre, si jamais ça vous interesse... :)



Chapitres: 1 2 3 4 5 6 [ 7 ] 8 9 10 11 12 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: