Fiction: A jamais (terminée)

Il faut parfois toucher le fond pour trouver le bonheur absolu. Dans mon cas, c'est totalement vrai. Ca en valait la peine. Elle en valait la peine. NARUTOXHINATA
Classé: -16I | Romance | Mots: 74682 | Comments: 33 | Favs: 17
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sun's rays (Féminin), le 31/08/2014
Mon premier NaruHina. J'espère que l'histoire va plaire. J'ai essayé de corriger les fautes comme j'ai pu, pardonnez-moi s'il en reste encore. HIhi! :)



Chapitre 5: Complications



Chapitre 5 : Complications

L’eau chaude se déverse à flots sur ma chevelure blonde, puis coule tranquillement sur le reste de mon corps.
La douche m’a toujours donné un sentiment de sécurité, de refuge. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle j’y faisais mes activités douteuses avant. Activités qui ont vite cessé voilà presque deux semaines. Je ne sais pas encore si c’est à cause de la promesse que je me suis fait avant de pirater cette maudite base de données qui a changé ma vie —même si, maintenant, je ne sais plus si c’est une mauvaise chose ou pas… Après tout, j’ai pu rencontrer Hinata.—, ou si c’est pour une toute autre raison que je préfère ignorer pour l’instant.

Je sors de la baignoire et m’empare d’une serviette blanche pour m’essuyer les cheveux.
Quand je la rabaisse, des points noirs attirent mon attention.
Je regarde de plus près… Les points s’avèrent être des insectes noirs minuscules, encore vivants.
-Oh non…
Ma respiration s’accélère et je sens la panique monter.
-C’est…c’est pas possible ! M’exclamé-je, de moins en moins calme.
-J’ai des poux !
C’est presque en criant que je dis ça.
-J’ai des poux ! J’ai des poux ! Marmonné-je en faisant les cents pas dans la salle de bain, toujours nu.
Ma mère m’a toujours averti du danger qu’ils représentent pour l’humanité.
« Ce sont des créatures monstrueuses, Naruto ! Si jamais tu les attrapes, il faut t’en débarrasser le plus vite possible ! »

-Internet ! M’écrié-je en m’arrêtant brusquement.
Je me rue sur mon ordinateur, une serviette autour de la hanche, et surfe vite fait sur la toile.
« Produits contre les poux »
-…c’est quoi tout ça ?
Il y a plus de dix produits conseillés par site web, et ils sont tous différents !
-C’est quoi cette blague ? Comment je suis supposé m’y retrouver, moi, là-dedans ? Et pendant ce temps, ces bestioles ont déjà pendu des centaines d’œufs dans ma tête !
Je décide donc de corser mes recherches.
« Produits contre les poux avis des experts »
-…Voilà ! Enfin des choses sûres !
Je prends note du produit le mieux noté par les internautes et qui a reçu les meilleurs commentaires.
Je saisis le téléphone et appelle la réception…
-Allô ?
-Konohamaru, c’est Naruto Uzumaki de la chambre 4.
-Ah ! Monsieur Naruto ! Bonjour, comment puis-je vous être utile ?
-Dis-moi, tu pourrais monter jusqu’ici, s’il te plaît ? Genre, maintenant ? J’ai besoin d’un service.
-…Oui, monsieur, j’arrive tout de suite.

Il frappe à la porte trois minutes plus tard.
Je l’ouvre à toute vitesse.
-Salut ! Dis-je. Je sais que ce n’est pas inclus dans vos services, mais tu pourrais m’acheter ce truc à la pharmacie, s’il te plaît ? C’est assez urgent…
Je lui tends un bout de papier où j’ai noté le nom du produit.
Il a l’air de réfléchir un instant, avant de m’adresser un grand sourire.
-Pas de problème ! Je vous apporte ça dans quelques minutes.
Je soupire de soulagement.
-Merci beaucoup ! Mais avant que tu y ailles, je préfère te prévenir…
Je me penche vers lui pour lui faire la confidence et me mets à parler tout bas.
-C’est un truc pour les poux… je ne sais pas où je les ai attrapés, mais je les ai…
Ca semble le surprendre. Il me sourit, un peu gêné, avant de hocher la tête et de partir.
Je referme la porte derrière moi, et m’adosse contre elle.
-D’où est-ce que vous venez ? Dis-je tout bas.
Et, comme un éclair d’intelligence passager, je me remémore les derniers jours que j’ai passés.
-…Saleté de singes ! M’écrié-je.
-Il ne leur a pas suffit de m’arracher ces touffes de cheveux, ils devaient aussi me transmettre leurs microbes !
Je me passe la main dans les cheveux, avant de les retirer vivement, me rendant compte de ceux qui y vivent.
Ils ont bien eu le temps de s’installer ! L’incident date d’il y a quatre jours…
Mais j’y pense…
-Je dois aussi désinfecter mes vêtements, sinon ils partiront jamais ! Et les draps, les oreillers, les couvertures, et les serviettes aussi !
Heureusement que je n’ai pas encore mélangé les vêtements que j’ai déjà portés avec ceux, intacts…

En attendant Konohamaru, je me mets à tourner en rond, et à secouer vivement ma tête, espérant leur donner le tournis pour pouvoir les enlever plus facilement… Ca n’a pas marché. Finalement, il n’y a que moi qui ai le tournis, maintenant.

Konohamaru revient dix minutes plus tard, avec le produit.
-Tenez ! Vous avez encore besoin de moi ?
-Oui ! Tu peux remplacer tous mes draps, mes taies d’oreillers, mes couvertures et mes serviettes, s’il te plaît ? Je les ai utilisés pendant tout ce temps !
-Bien sûr, monsieur.
Pendant qu’il se met au travail, je m’occupe de mes cheveux.
Je fais bien mousser le shampoing —qui sent très mauvais— et le laisse reposer. J’ai utilisé la moitié du flacon…
Puis, je lave mes vêtements « infectés » avec l’autre moitié.
C’est à ce moment-là, que Konohamaru fait son entrée dans la douche.
-Voilà, monsieur, tout a été changé !
-Merci infiniment, Konohamaru ! Lui répondis-je, avec gratitude, tout en lavant mon linge.
-…Monsieur ? Reprit-il.
-Oui ?
-…Je ne crois pas que les poux aient pu arriver jusqu’à vos caleçons et vos chaussettes… Remarque-t-il, en me voyant appliquer le shampoing sur mes sous-vêtements.
-On n’est jamais trop prudent, mon pote !
Je me retourne vers lui.
-Qui sait, ils ont pu s’envoler et atterrir dessus ! Ce sont des créatures mystérieuses, Konohamaru ! Dis-je avec philosophie. On ne les connaît pas.
Je le vois se mordre la lèvre.
-Je t’interdis de rire ! C’est une situation très sérieuse et très dangereuse ! C’est ma mère qui me l’a dit !
Et là, ne tenant plus, il éclate de rire en se tenant le ventre.
-C’est ça, moque-toi ! Ne viens pas pleurer ici, si jamais ils t’assaillent.
Ca ne fait que le faire rire de plus belle…
Je roule des yeux et me remets au boulot. Il peut penser ce qu’il veut, ces poux sont dangereux !
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-Bonjour, Kô !
-Bonjour, Naruto-
Il s’arrête de parler et se met à renifler l’air.
-Vous sentez cette odeur bizarre ? Me demande-t-il.
Je souris, gêné.
-Oui, c’est… c’est mon nouveau shampoing.
Il fronce les sourcils.
-Vous devrez en changer, ce n’est pas très agréable, comme odeur.
-Bien reçu ! Dis-je doucement.
-Mademoiselle Hyuga est dans le jardin, aujourd’hui.
-Avec ses chimpanzés ? Demandé-je, alarmé.
-Non. Elle lit un livre sur un banc, près de la cabane.
-Ok ! Merci !
Sur ce, je le laisse et pénètre dans le domaine.
Ca fait cinq jours que je fréquente Hinata. Pas une seule fois, on est sorti de sa propriété.
Mais il faut reconnaître que ce ne sont pas les activités qui manquent !
Nous avons passés ces cinq jours à regarder des films —la plupart d’entre eux étaient triste à mourir—, à discuter de science fiction, autant des films que des livres, à se partager des playlists, à jouer de la musique. —Elle a une sale de musique dans la pièce derrière le salon. Tout y est ! Piano, guitare, harpe, violon… il y a même un accordéon !—
C’étaient des jours tranquilles, mais ça ne me dérangeait pas. Je ne sais pas si j’ai autant changé, après mes découvertes sur le dodécagone, où si c’est juste à cause de Hinata…

Je la retrouve sous sa cabane, en train de lire « Le miroir d’ambre ».
-Salut, Hinata ! M’exclamé-je quand j’arrive à quelques mètres d’elle, d’un ton naturellement enjoué.
-Bonjour, Naruto.
Elle ne sourit toujours pas.
-Tu n’as pas déjà lu ce livre des dizaines de fois ? Demandé-je en m’asseyant près d’elle.
-Si, mais- tu sens bizarre. S’interrompt-elle, fronçant les sourcils.
-Ah oui !
Je me gratte l’arrière de la tête, en souriant, embarrassé.
-Oui, euh… à propos de ça, il faut que je te dise un truc.
Elle continue de ma regarder, attendant la suite.
-… Tes chimpanzés ont des poux… Et l’un d’eux me les ont transmis.
Elle écarquille les yeux.
-Oh, Naruto, je suis vraiment désolée-
-Non, ça va t’inquiète ! Je les ai tous éliminés, ce matin, avec ce shampoing super puant mais super efficace ! La rassuré-je.
-…Je… je peux vérifier ? Demande-t-elle, toujours inquiète.
Je suis un peu surpris par sa demande.
Hinata ne m’a jamais touché, depuis qu’on se connaît… mais j’imagine que son embarras va au-delà de ça, maintenant…
-Euh…oui, si tu veux.
Je penche la tête, et je la sens fouiller dans mes cheveux.
Je fais beaucoup d’efforts pour ne pas m’attarder sur le fait que ses mains sont fabuleuses, et que j’aimerais qu’elle fasse ça plus souvent, pas seulement parce que j’ai des poux.
Elle tire légèrement, par-ci par-là, sûrement pour enlever des œufs morts encore accrochés…, avant d’enlever ses mains, à ma grande déception…
-Oui, ils ont tous été éradiqués. Dit-elle, sur un ton plaisantin que je ne retrouve, évidemment, que dans ses yeux.
-Bien sûr ! Un machin aussi puant ne peut qu’être efficace, pas vrai ?
-…C’est vrai.
-Bon, à ton tour ! Annoncé-je. Tu as été exposé à tes singes plus longtemps que moi.
-…Tu veux fouiller dans mes cheveux ? Demande-t-elle, surprise.
-C’est la seule manière d’être sûr que tu ne les as pas. Expliqué-je.
-M-mais, ils ne m’ont jamais touchée ! Se défend-elle, les joues un peu roses.
J’aime la rendre nerveuse !
-Allez, Hinata ! Ca ne va pas te tuer !
Elle hésite un peu, menant un débat intérieur, que je peux comprendre, comme d’habitude, en regardant ses belles pupilles, avant d’acquiescer.
-Super ! Tourne-toi. Lui ordonné-je doucement.
Elle se met dos à moi, et je commence à passer mes mains dans sa chevelure.
Je n’ai jamais vu des cheveux aussi doux ! Ils sont incroyablement bien entretenus ! En plus, ils brillent de mille feux ! Le seul bémol, c’est qu’ils sont beaucoup trop longs.
Je prends quelques secondes pour me concentrer sur la tâche en cours, et réitère ses gestes de tout à l’heure.
Tout en m’appliquant à ce que je fais, je décide de prendre la parole. Rester silencieux sans les yeux de Hinata ne me convient pas.
-Dis…
-Oui ?
-J’ai promis d’être franc avec toi, pas vrai ?
-C’est vrai… où tu veux en venir ?
-…Eh bien, pour tout de dire, tes chimpanzés sont très laids.
Elle reste silencieuse pendant un moment.
-Je sais. Finit-elle par dire, amusée.
-…Alors, pourquoi tu les as adoptés ?
Ca n’a aucun sens pour moi.
-… Pour avoir quelque chose qui me ressemble, et me sentir moins seule.
Je m’arrête brusquement, et l’incite à se retourner.
-Qu’est-ce que tu racontes ? Demandé-je, éberlué.
Elle se mord les lèvres, ce qui attire mes yeux vers elles. Mais dès qu’elle ouvre la bouche, mon attention se reporte sur ses yeux.
-Je voulais avoir quelque chose d’aussi laid que moi…
J’ouvre en grand mes yeux. Je n’ai jamais entendu quelque chose d’aussi ridicule de ma vie !
-Hinata, tu n’es pas laide ! « Tu es même la plus belle femme sur terre ! » Quelqu’un t’a dit ça ?
Elle hoche la tête.
-On me l’a tout le temps dit avant…
-Avant ? Insisté-je pour qu’elle continue.
Mais elle se contente de hocher à nouveau la tête.
Je soupire. Il faut qu’elle arrête de penser ça !
Je pose ma main sur les siennes, réunies au-dessus du livre ; ce qui la pousse à me regarder et à rougir, fortement.
J’ignore les battements de mon cœur qui s’accélère en la voyant réagir ainsi à mon contact.
-Tu n’es pas laide, Hinata. Lui dis-je avec conviction. Tu es très loin d’être laide. Ceux qui t’ont dit ça sont idiots et aveugles.
Elle baisse les yeux et acquiesce.
-Bon, remettons-nous au travail !
L’idée qu’elle s’ouvre enfin un peu à moi me fait énormément plaisir…
Finalement, elle n’avait pas de poux.
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-Naruto !
-Bonjour, Ayame !
-Tu viendras au festival du feu ? C’est dans trois semaines.
-Un festival ?
-Oui, ce sera super, je t’assure ! Il y aura plein de stands, des spectacles de magie et de prestidigitation, de la bouffe à gogo, il y aura même un feu d’artifice à minuit !
-…Ca me paraît pas mal, tout ça !
-Et peut-être que tu pourras inviter miss Chelou aussi !
-Elle s’appelle Hinata !
-OK, ok, pas la peine de t’énerver !
-Je ne m’énerve, c’est pas juste qu’on l’appelle toujours comme ça, c’est tout !
-Mais avoue quand même qu’elle est bizarre.
-Non, elle l’est pas !
-…D’accord… désolée d’avoir insulté ta copine.
-C’est pas ma copine !

-Salut, Hinata !
-Bonjour, Naruto.
-Tu as lu le livre que je t’ai donné ?
-Oui, je l’ai fini. L’intrigue est vraiment spéciale.
-N’est-ce pas ! C’est pas comme les autres histoires d’amour, hein !
-Je l’avoue… mais c’est surtout tout ce qui se passe autour qui est impressionnant.
-Oh ! On n’aura jamais les mêmes intérêts, toi et moi !
-Au moins, on lit les mêmes livres !
-Mouais… Dis, euh… Il y a ce festival, dans trois semaines, et ça m’a l’air vraiment sympa… ça te dit d’y venir avec moi ?
-…Non.
-…OK, tu veux pas y réfléchir un peu ? Tu ne sais même pas ce qu’il va se passer ! Je t’assure, ça doit être chouette ! Il y aura-
-Je ne veux pas y aller, Naruto !
-Je comprends que tu sois têtue mais-
-Ca n’a rien à voir avec ça. Je n’irai pas, fin de la discussion.
-…Ca fait deux semaines que je viens te voir. Tu te terres ici. C’est vrai qu’on peut faire des tas de choses, ici, mais il faut que tu sortes, que tu voies du monde !
-Il y a beaucoup trop de monde, dans un festival.
-…Comment tu espères avoir des amis avec ce genre d’attitude ?
-Q-quoi ?
-Tu m’as bien entendu ! Tu te caches du reste de la ville, et tu ne laisse personne t’approcher ! Moi-même j’ai dû insister pour que tu acceptes de me voir ! La vie ne fonctionne pas comme ça, Hinata ! Tu dois faire des efforts pour aller vers les autres sinon ils n’iront jamais vers toi ! Et tu veux que je te dise ? C’est pas étonnant que tu n’aies aucun ami, à part moi ! Tu ne laisses personne te connaître. Je ne suis même pas sûr de savoir qui tu es vraiment !
-…
-…
-Tu devrais t’en aller ?
-……
-Naruto, va-t-en, s’il te plaît.
-…Fais comme tu veux, j’en ai marre de tout ça !

Mon rêve se termine avec le bruit d’une porte qui claque, qui me tire de mon sommeil.
Ce n’est pas vraiment un rêve, plutôt un cauchemar tiré d’une histoire vécue. Un cauchemar que je fais tous les soirs depuis maintenant une semaine, depuis ce fameux jour de ma première dispute avec Hinata.
Je soupire… Dormir ne me repose plus, maintenant.
Chaque soir, je revis la même scène, je ressens les mêmes émotions que j’ai ressenties ce jour-là. La souffrance du rejet, la colère, la révulsion face à l’injustice…J’ai absolument fait tous les efforts possibles et imaginables pour m’entendre avec elle, et elle, elle ne veut même pas faire cette petite chose pour moi !
Et moi qui pensais qu’on allait enfin quelque part, après les confidences qu’elle m’a faites à propos de ce qu’on lui disait avant…
D’accord, elle se fait souvent embêter quand elle vient en ville, mais ce n’est pas une raison ! Elle ne me fait pas confiance pour la protéger de tout ça ? C’est moi qui ai empêché ces malfrats de s’en prendre à elle !
D’un autre côté, si elle a peur de se faire rejeter par la société, elle n’a qu’à changer de vêtement ! C’est vrai quoi ! On dirait une nonne !
…Ca fait une semaine que je ne suis pas allé la voir. Et je n’irai pas non plus, aujourd’hui.
« Elle se débrouille bien toute seule, avec ses livres ! Elle n’a pas besoin de moi ! »
…La vérité, c’est que, j’ai beau me répéter ça tous les matins, à chaque jour qui se lève, mon envie d’accourir vers elle et essayer de tirer ça au clair me démange de plus en plus. Et mon égo, qui m’empêche de le faire, va bientôt manquer… Je sais que ce n’est qu’une question de temps, avant que je succombe, et ça me terrifie…

Le téléphone de ma chambre sonne.
-Allô ?
-Fils.
…Comment il a trouvé où j’habite ?
Suis-je bête, c’est le Hokage. Même sans le dodécagone, il m’aurait retrouvé.
-…Qu’est-ce que tu veux ? Demandé-je avec le ton le plus glacial, possible.
-Tu vas rentrer un jour ? Demande-t-il.
-Je vous ai déjà dit que je rentrerai à la fin de l’été !
Pourquoi est-ce qu’il revient à la charge comme ça ?
-Tu as assez pour tenir tout l’été, sur toi ?
-…Tu as regardé mon compte en banque, c’est ça ?
-Je suis ton père, il est de mon devoir de superviser tes finances.
-Je suis majeur et vacciné, je te rappelle. Je fais ce que je veux.
Je l’entends soupirer.
-Ecoute, dis-moi juste si tu as assez sur toi ! Sinon, tu peux toujours revenir, notre porte est grande ouverte, tu le sais.
« Pour que tu me manipules encore une fois ? »
-…J’ai assez sur moi. Dis-je sèchement.
-…D’accord. Tu as le bonjour de ta mère.
-D’accord.
Sur ce, je raccroche.
Je passe ma main dans mes cheveux, et m’arrête net, me rappelant de mes anciens poux, et donc, corolairement, de Hinata.
Ca me frustre au plus haut point que le moindre de mes gestes me rappelle cette fille ! Même l’appel de mon père m’a fait penser à elle… C’est vrai que je ne veux pas rentrer pour me jeter à nouveau en plein dans une société loin d’être digne de confiance, mais aussi, je ne veux pas quitter Nokoribi, parce que ça signifie la quitter, elle aussi ; réduisant ainsi à néant tout espoir de réconciliation.
Je me lève et me poste sur le balcon pour admirer la vue, espérant que ça me calme.
Je ne sais pas ce que ça veut dire. Et je me refuse d’avouer que je ressens quelque chose de romantique à son égard. Je préfère encore catégoriser cela d’inconnu, parce qu’il est trop difficile de l’aimer. Sakura n’a pas toujours été facile à vivre, mais Hinata est d’un tout autre niveau ! Je ne tiens pas à marcher sur des œufs de cette façon-là. Ce serait trop pénible…
Je me rends compte maintenant, que c’est la toute première fois depuis deux semaines que je pense à Sakura, une fille que j’ai vraiment aimée pendant des années, celle avec qui je voulais me marier.
J’ai l’impression, aujourd’hui, que c’était quelqu’un d’autre qui a eu cette optique, tellement elle me paraît dérisoire.
Et pourtant, ça ne veut pas dire que je m’imagine dans cette situation avec Hinata… Si on finit comme ça à chacune de nos disputes, aucun de nous ne tiendra plus de six mois !

Je ne sais plus où j’en suis. Et, pour la première fois depuis des jours, Sasuke me manque.
Il aurait su trouver les mots, lui ! Il m’aurait rafraîchi les idées… Mais, malheureusement, et c’est ce qui me fait le plus mal, je ne sais pas si ce garçon a vraiment continué d’exister après avoir intégré le dodécagone, ou s’il faisait juste semblant avec moi…
Décidément, je ne suis pas calmé… Le cœur lourd, je quitte ma chambre et descends dans le jardin… Histoire de changer d’air…
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La vieille dame propriétaire —dont j’ignore toujours le nom jusqu’à maintenant— est assise sur le banc, en face de la mer.
Je décide d’aller lui faire la conversation pour me changer les idées.
-Bonjour ! Dis-je en m’asseyant à côté d’elle.
-Tiens, tu sors enfin de ta chambre ?
-…Comment vous savez ?
-Ayame.
Ah. Ca explique tout.
-Tu ne rends plus visite à ton amie Hyuga ? Reprend-elle.
Cela me tire un soupir.
-Je ne sais plus si « amie » est le terme exact…
-« Petite-amie » est plus approprié ?
-Encore moins… je ne sais plus, en fait… j’ai l’impression de ne pas la connaître.
-Tu lui as rendu visite pendant deux semaines. Toute la ville en a parlé. Ajoute-t-elle en me voyant hausser les sourcils.
Elle reprend :
-Deux semaines, c’est trop peu pour connaître quelqu’un entièrement, mais c’est aussi beaucoup trop pour ne pas la connaître du tout.
Je reste silencieux, ne trouvant pas quoi répondre.
-Et je sais que tu penses la même chose. Finit-elle.
-…Je sais peut-être deux ou trois choses, sur elle, mais je ne suis pas sûr que ça compte…
-Dis-moi ce que tu sais sur elle alors. Insiste-t-elle.
J’hésite un peu. Après tout, je ne la connais pas si bien que ça, cette bonne femme ! Mais très vite, je me rends compte que ce que je sais sur Hinata est plutôt anodin.
-Et bien, elle aime les livres de science fiction, et les films déprimants. C’est une bonne cuisinière. Elle écoute surtout du rock, du blues et du jazz. Elle se sous-estime beaucoup. Et elle rougit quand elle est nerveuse ou en colère. Finis-je en me rappelant son teint, le jour de notre dispute.
-…Crois-moi, Naruto, ça compte.
-Mais je ne sais rien de son passé !
-Elle connaît le tien ?
Elle m’a fermé le clapet… C’est vrai. Je suis hypocrite d’exiger ça d’elle, alors que je ne lui ai jamais parlé de moi… Mais pour ma défense, ce n’est pas comme si elle s’intéressait beaucoup à moi…
-…vous marquez un point… Mais je fais déjà tous les efforts, tout ce que je demande, c’est qu’elle en fasse un peu, elle aussi ! M’exclamé-je, sur les nerfs.
-Tu le lui as dit ?
Cette question m’énerve encore plus.
- Ce sera toujours à moi de faire le premier pas ? A quoi bon continuer si c’est le cas ? Ce sera juste une relation à sens unique !
-…Si tu lui fais part de tes frustrations, elle comprendra peut-être… La communication est la chose la plus importante dans une relation, peu importe de quelle nature elle est. Vous ne serez jamais d’accord sur tout, c’est impossible. Le tout est de savoir mettre son égo de côté et de dire ce que l’on a sur le cœur, sans mauvaise intention. C’est comme ça que les choses durent.
-…Je ne sais pas si je peux encore le faire…
-Elle en vaut le coup ?
-…
La question ne se pose même pas… Ma relation avec Hinata a été ce qui m’a empêché de plonger dans la dépression après tout ce qui s’est passé dans ma vie, dernièrement. Et c’est peut-être le seul dernier lien qui me reste… Oui, elle en vaut la peine.
Je hoche la tête, avant de me pencher, posant mes avant-bras sur mes cuisses, ma tête dans mes mains.
-J’aime pas quand vous avez raison.
Elle se met à rire.
-Mon petit, j’ai vécu beaucoup plus longtemps que toi, je connais les moindres rouages des relations sociales, vu que je tiens une auberge. J’aurai souvent raison sur ce genre de chose !
-…Vous êtes mariée ?
-Je l’étais.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-La vie… il est mort.
Cela me chagrine. Elle n’a pas l’air de s’en faire, pourtant.
-Ca fait dix ans, maintenant, alors je m’en suis remise… Pas entièrement, parce qu’on ne s’en remet jamais totalement de ce genre de chose quand on a vraiment aimé la personne, mais assez pour continuer à vivre… C’est après sa mort que j’ai fondé le Tayô, pour avoir un nouveau sens à ma vie.
-Il était comment ?
-Oh, je crains qu’il ait été encore pire que ta Hinata.
-C-c’est pas ma Hinata… et puis laissez-moi en douter.
-Crois-moi, je sais de quoi je parle. Il était le genre de buté que tu dois passer deux heures à convaincre, même si tu as raison. Il ne parlait pas beaucoup, le genre d’homme avec qui il est difficile d’être ami. D’ailleurs, il n’en avait qu’un… Il est décédé, lui aussi…
-…S’il était aussi invivable que vous le décrivez, pourquoi l’avoir épousé ?
-Parce qu’il arrivait à me faire sourire quand j’avais l’impression que tout s’écroulait autour de moi ; avec lui, j’étais devenue plus forte, et quelqu’un de meilleur. Il a détourné mon attention de mon nombril, et m’a fait découvrir plein d’autres choses tellement plus intéressantes… Il me complétait.
-…Vous avez de la chance d’avoir connu quelqu’un comme ça.
-…Peut-être que Hinata te rendra comme ça, aussi !
-…J’en doute…
-…Je peux te dire quelque chose ?
-Pourquoi demander, si je dis non, vous le direz quand même !
-C’est pas faux ! Admet-elle en riant. Je ne te connais pas très bien, à part que tu es le fils du Hokage qui a attrapé des poux, il y a dix jours-
-Rien ne vous échappe à vous ! Dis-je en sentant mes oreilles brûler.
-Je suis une aubergiste, c’est normal, laisse-moi continuer !
-… Elle est impressionnante cette femme, quand elle use de son ton autoritaire…
-Bref. Je ne te connais pas vraiment, disais-je, mais je sais quand même une chose sur toi. Tu n’étais pas aussi bouleversé, au point de rester cloîtré dans ta chambre, quand tu t’es séparé de cette fille de Konoha que tu dis avoir aimée pendant des années… Et maintenant, tu es dans cet état pour la Hyuga alors que tu ne sors même pas avec elle ! Ca ne te semble pas significatif ?
La révélation qu’elle vient de m’apporter me pousse à m’interroger plus sérieusement.
Suis-je vraiment amoureux de Hinata ?
-…Je ne peux pas être avec elle, grand-mère. Les obstacles qui se dressent devant nous me semblent insurmontables.
-Je pense plutôt que c’est vous deux et votre égo qui vous mettez tous seuls des bâtons dans les roues.
-…Peut-être...
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J’entre dans le restaurant pour prendre mon petit déjeuner après ma discussion avec la grand-mère. Je ne sais pas encore ce que je vais faire, mais ce qu’elle m’a dit m’a donné matière à réfléchir.
J’en suis là, de mes réflexions, quand mon cœur s’arrête un millième de seconde. Je cesse même de marcher, dévisageant la personne assise près de la fenêtre.
Elle a les yeux gris, et un visage aussi ovale que celui de Hinata… mais ce n’est pas elle.
J’ai cru que c’était elle au début, d’où ma surprise, mais cette fille a les cheveux bruns foncés, non bleus marine, et n’avait pas ce reflet couleur lavande dans les yeux.
Quand je me reprends, quelque peu déçu, je l’identifie aussitôt. Hanabi Hyuga, que je connais comme la cousine et la protégée de Neji.
Je ne sais pas trop quoi faire, mais je pense que ce serait impoli de l’ignorer alors qu’on se connaît.
Je m’avance vers elle.
-Mini-Neji ! L’appelé-je.
Je lui avais donné ce surnom il y a des années. Elle admire énormément son cousin, et essaie de faire tout comme lui, même maintenant.
-Naruto ?
La surprise est évidente dans sa voix et son visage. Ses yeux ne sont pas aussi expressifs que ceux de Hinata… Je dois arrêter de les comparer, je crois…
-Qu’est-ce que tu fais ici ?
-Je suis en vacances.
-Sans ta bande de copains ? Je croyais que tu ne pouvais pas vivre sans eux…
Je souris, essayant de cacher la tristesse que je ressens en pensant à eux.
-Des fois, c’est bien d’être seul !
-…T’es sûr que c’est ça ? Depuis quand tu es aussi mature, gros bébé ?
Je soupire. C’est bon de voir que certaines choses ne changent pas. Hanabi a l’image d’une petite sœur pour moi, j’adore la taquiner. Bien sûr, ça ne va jamais trop loin, et c’est surtout ce qu’il y a de bien dans notre amitié.
-Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ?
Son visage s’assombrit aussitôt… Je ne l’ai jamais vue aussi triste.
-Hanabi, qu’est-ce qu’il y a ?
-… Je ne sais pas si je peux te le dire.
-…Je serai discret, je te le promets.
Cela semble la convaincre. Elle aussi sait que je tiens toujours mes promesses.
-D’accord… mais pas ici, il y a trop de monde.
-… Suis-moi, il y a un banc, dans le jardin, on sera tranquille.

-Voilà. Dis-moi tout.
-…Je suis ici pour rendre visite à ma grande sœur, Hinata.
A l’entente de son nom, mon cœur s’emballe et ma gorge se noue. J’ai complètement oublié que cette fille était liée à elle. Elles sont si différentes…
-Je ne savais pas que tu avais une sœur. Dis-je.
Je ne veux pas encore lui dire que je la connais, je ne sais pas pourquoi…
-J’en ai une.
-…C’est un joli prénom, Hinata…
-Et elle est encore plus jolie, crois-moi.
« Jolie » n’est plus vraiment le mot que j’emploierai pour Hinata…
-…Et pourquoi tu es si triste en parlant d’elle ?
-…Elle ne va pas très bien, en ce moment.
-Comment ça ?
Je m’inquiète de plus en plus.
-…Il vaut peut-être mieux que je te raconte depuis le début.
Notre mère est morte en me mettant au monde. Hinata l’adorait, à ce qu’on raconte, et a été effondrée quand elle s’en est allée. Elle avait cinq ans.
Mais elle ne m’en a jamais voulu. Elle a toujours pris soin de moi.
Du haut de ses cinq ans, avec la supervision d’un adulte, elle m’a changé mes couches, m’a donné à manger et prenait soin de moi comme une mère l’aurait fait.
En grandissant, c’est elle qui m’aidait à choisir mes vêtements le matin, avant d’aller à l’école. Elle avait de très bon goût pour mes habits. Pour les siens, c’était une autre histoire… C’est elle aussi qui me bordait, et me lisait des histoires, la nuit. Bref, c’était une mère... Une mère de dix ans.
Je n’ai jamais connu ma vraie mère, mais c’était comme si je n’avais rien raté. J’ai vécu une enfance très heureuse. Ca n’a jamais été le cas de Hinata.
Je ne sais pas pourquoi, mais mon père me préférait à elle…et c’est toujours le cas, maintenant. Pourtant, notre majordome m’a dit qu’elle a été très proche de lui, avant ma naissance.
Donc, en gros, je lui ai pris ses parents… Mais elle ne m’en a jamais voulu.
Ses larmes commencèrent à couler.
-Elle m’a toujours aimée inconditionnellement, et je crois que je ne serai pas là où j’en suis, si elle n’avait pas été là…
Un soir, elle est venue me parler. Elle m’a annoncé qu’elle n’allait pas pouvoir me border et choisir mes vêtements avec moi pendant quelques jours, parce qu’elle devait réviser pour un examen.
Je lui ai demandé ce qu’il avait de spécial, puisqu’elle avait déjà passé pleins d’examens.
Elle m’a répondu : « C’est l’examen final, et je vais tenter d’avoir la première place, cette fois ».
Je savais qu’elle faisait ça pour que mon père la reconnaisse enfin, et je l’ai laissée faire…
Je ne l’ai jamais vue aussi fatiguée de ma vie, elle s’est même mise à surfer sur le net. D’habitude elle évite de le faire, ne savant pas trop se débrouiller avec… Chaque jour qui se passait, les cernes autour de ses yeux se creusaient un peu plus, et son visage s’affinait. Elle m’a dit qu’elle ne dormait que quatre heures par nuit.
Tu vois, Hinata n’est pas comme Shikamaru, Sasuke ou Sakura. Elle a besoin de temps pour comprendre les choses. Elle n’est pas bête, mais voilà… Elle a vraiment travaillé dur, et tout ça avec le sourire.
Elle a fini première, avec une moyenne de dix-neuf sur vingt. Je crois que je n’ai jamais été aussi fière d’elle que ce jour là.
Pour la première fois depuis longtemps, au lieu de craindre l’arrivée de notre père, elle l’attendait avec impatience… Moi-même, j’avais hâte de voir sa tête…
Mais… il n’était pas impressionné. Il lui a dit que ça n’avait aucune importance. Que le lendemain, il allait la déshériter…
J’ai vu ma sœur se briser là, devant mes yeux, sans rien pouvoir faire…
Elle n’a plus jamais été la même depuis… Deux mois plus tard, il l’a expédiée ici, avec un précepteur.
Je n’ai pu la revoir que trois ans plus tard, quand j’ai eu accès à un jet privé. Mon père part en voyage d’affaire tous les deux mois, et j’en profite pour venir lui rendre visite pour deux jours, en cachette.
La dernière fois, j’avais l’impression qu’elle faisait des progrès et qu’elle redevenait peu à peu la Hinata que j’aimais tant… mais, quand je suis arrivée, avant-hier, elle ne parlait plus…
Elle pleure sans retenue, maintenant.
-J’ai demandé aux employés ce qu’il s’est passé, ils n’ont rien voulu me dire !
Elle ne continue plus, trop occupée à essayer de contrôler ses larmes.
D’instinct, je la prends dans mes bras, et tapote son dos.
A chaque minute qui passe, je maudis son père de lui avoir infligé ça, autant que je me maudis de lui avoir balancé ces mots, il y a une semaine. C’est moi qui l’ai faite redevenir comme ça, je le sais, c’est-ce qu’il y a de plus dur.
-Je suis désolé, Hanabi.
Elle se sépare de moi et secoue la tête.
-C’est bon, c’est pas ta faute.
Si ça l’est…
-Bon, je dois y aller… Je suis passée par le Tayô pour acheter des rouleaux de cinnamomes pour la route. Je pensais que ça me réconforterait de manger ses gâteaux préférés…
Je lui prends la main.
-Ca va s’arranger, t’inquiète.
Elle hoche la tête.
-Ne t’en fais pas, je suis triste, mais je ne baisse pas les bras. Hinata ne m’a jamais abandonnée quand j’étais petite, alors je ne le ferai pas, maintenant.
-…Tu as une bonne sœur.
Elle sourit.
-C’est la meilleure ! J’y vais, au revoir, Naruto !
Je suis tout à fait d’accord avec elle.
-Au revoir, Mini-Neji !
Elle me tire la langue et s’éloigne de moi.
Tout ce que je viens d’entendre change tout.
Je me lève du banc pour remonter vers ma chambre.
Je vais réparer ce que j’ai fait.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

J’arrive devant son portail. Kô vient à ma rencontre, le visage moins amical qu’avant.
Je le comprends, à sa place, j’aurais réagi pareil.
Si j’ai remarqué une chose, c’est qu’on tient beaucoup à Hinata, ici.
-Qu’est-ce que vous voulez ?
-Je ne m’attends pas à ce que vous me pardonniez-
-Tant mieux, parce que ça ne risque pas d’arriver de si tôt.
-…D’accord… mais, s’il vous plaît, pouvez-vous faire parvenir ça à Hinata ? Dites-lui que j’attends sa réponse.
-Vous ne manquez vraiment pas d’air, vous ! S’indigne-t-il.
-Ecoutez. Je sais que je lui ai fait du mal, mais je tente de réparer mes erreurs, maintenant. Si c’est pas pour moi, faites-le pour elle ! Elle est aussi bouleversée que moi, en ce moment.
-…Comment savez-vous ça ?
-Je la connais.
-…Si vous la connaissiez aussi bien que ça, vous ne lui aurez jamais dit ces choses-là !
-… Je la connais depuis deux semaines. Deux semaines, c’est trop peu pour connaître quelqu’un entièrement, mais c’est aussi beaucoup trop pour ne pas la connaître du tout. Dis-je, remerciant mentalement la grand-mère de m’avoir dit ces sages mots.
Je vois que Kô est déstabilisé par mes paroles. Il soupire et m’arrache ma lettre des mains et rentre dans la propriété.

Me revoilà à la case départ, attendant qu’on m’ouvre la porte.
Franchement, ça ne m’étonnerai pas qu’elle me laisse poireauter ici pendant une heure, trop indécise quant à ce qu’elle va faire.
Dans ma voiture, alors que les minutes s’écoulent, je me remémore, comme la dernière fois, la lettre que j’ai écrite, sûr qu’on ne me laisserait pas entrer aussi facilement.

[i]Hinata,
J’ai croisé ta sœur Hanabi, hier au Tayô. Je la connais, mais pour l’instant, je ne peux pas te dire comment je la connais, et ce n’est vraiment pas important, comparé au sujet présent.
Elle m’a tout raconté sur ton passé, ce qui m’a amené à comprendre ta réaction face au monde extérieur.
Je ne regrette pas ce que je t’ai dit la semaine dernière, parce que je le pensais, et que je le pense toujours. Cependant, je regrette la façon dont je te l’ai dit.
Avec ce que tu as vécu, ce que je vais te dire va te paraître sûrement dur à croire.
Ce n’est pas parce qu’une seule personne t’a fait vivre un enfer, que le reste du monde le fera. Et laisser cette personne te bousiller ce qui est sensé être la plus belle période de ta vie est juste absurde. Je sais que c’est difficile. Mais tu dois le comprendre.
Tu dois te dire « mais qu’est-ce qu’il en sait ? »
Quand j’essaie de me mettre à ta place, je me dis que j’aurais moins bien réagis. Au moins, toi, tu n’es pas devenue dingue, moi, ce n’est pas trop sûr…
Hinata, te rends-tu seulement compte de la force que tu as ?
C’est pour ça que je dis que tu ne dois pas abandonner. Inconsciemment, tu t’es dressée contre ton père, refusant qu’il t’anéantisse. Alors, il faut que tu continue, que tu prennes conscience de ce dont tu es capable, et que tu utilise cette force pour te libérer de lui et retrouver la fille merveilleuse que ta sœur m’a décrite.
Comprends-moi bien, tu n’es pas mal, comme ça, et je t’apprécie énormément, mais j’aimerais beaucoup rencontrer cette fille-là.
Tu dois te rouvrir au monde, Hinata !
Si tu trouves que c’est trop difficile, je serai heureux de t’aider. Je te demanderai juste de me faire confiance, cette fois.
Ouvre-moi, s’il te plaît.
Naruto. [/i]

Mes prédictions se sont avérées exactes. Une heure après mon arrivée, Kô revient vers moi.
-Vous pouvez entrer.
Je hoche la tête et démarre la voiture.
Soudain, il m’arrête.
-Tâchez de faire ça bien, cette fois!
-Comptez sur moi ! Lui promis-je.

J’entre doucement dans sa chambre, et la vois, assise près de la fenêtre.
C’est à ce moment-là que je réalise à quel point cette fille m’a manqué. Son magnifique visage et ses magnifiques yeux m’ont manqué. Même ses vêtements m’ont manqué.
-Bonjour, Hinata. Tenté-je.
Elle me regarde enfin.
Je m’attendais à voir de la froideur et de la colère dans ses yeux, comme la dernière fois où je l’ai vue. Mais je vois surtout un immense chagrin… et un petit brin d’espoir… L’espoir, sûrement, de voir enfin le bout du tunnel.
-Naruto.
Et sa voix m’a encore plus manqué…
Elle se lève, ma lettre dans les mains. Je ne sais pas pourquoi, mais je deviens nerveux…
-Je tiens énormément à toi, aussi. Commence-t-elle d’une voix chevrotante.
Je comprends alors que c’est à son tour de parler. Alors, je la laisse faire.
-Si je ne te l’ai jamais montré, c’est à cause de ma relation avec mon père.
J’ai essayé, en vain, de lui montrer mon affection. Je suis même allée jusqu’à ne dormir que deux heures par nuit, pour avoir les notes qu’il voulait que j’aie… J’ai menti à Hanabi pour qu’elle s’inquiète un peu moins pour moi…
Sa carapace commence à se fissurer avec ses premières larmes. Curieusement, les siennes me font mille fois plus mal que celles de sa sœur.
-J’ai absolument tout donné pour qu’il m’aime un tout petit peu plus… Je ne demandais même pas à être sa préférée, juste à être plus aimée… Mais il m’a déshéritée et m’a fait sortir de sa vie…
Chaque mot qu’elle prononce me fait haïr son père un peu plus.
-J’ai perdu totalement confiance en moi. J’ai encore du mal à croire qu’on puisse vraiment s’intéresser à moi, pour moi, tu vois !
C’est pour ça que j’hésitais autant à te laisser entrer, et que j’ai été aussi froide avec toi.
Je te jure que je suis vraiment désolée ! Au fond, rien ne me ferait plus plaisir que devenir ton amie !
Je m’excuse, Naruto !
N’y tenant plus, je franchis les derniers mètres qui nous séparent et la prends dans mes bras.
-On est déjà ami, Hinata ! Dis-je doucement.
Ses bras viennent s’enrouler autour de mon torse, et, pour la première fois de toute ma vie, j’ai l’impression de vraiment être à ma place.

Nous nous tenons ainsi pendant quelques minutes, avant que la chose la plus extraordinaire du monde se passe.
Je l’entends rire dans ma poitrine.
J’ai pensé que sa voix était la chose la plus mélodieuse que j’ai entendu… j’avais tort.
A ce moment, mon cœur se met à battre tellement fort dans ma poitrine que je pense qu’elle arrive à l’entendre.
Je m’éloigne un peu d’elle pour la regarder et m’assurer que je ne rêve pas… Et, mon cœur s’accélère encore.
A ce rythme, je vais vraiment avoir une crise cardiaque…
Elle a le plus éclatant et le plus beau sourire qu’il m’est été donné de voir !
…Je ne peux plus me voiler la face. J’aime cette fille. Plus profondément que je n’ai jamais aimé. Tellement profondément, que je n’arrive même pas à voir le fond de mon amour. Peu importe qu’elle soit difficile à vivre, je l’aime.
Pour l’instant, je ne peux pas le lui dire. Chaque chose en son temps…
-Tu as un très beau sourire ! M’exclamé-je.
Je ne pouvais pas m’en empêcher.
-Oh… e-euh, merci ! Me répondit-elle, en souriant.
-Je ne veux plus que tu arrêtes de sourire ! Plus jamais !
Elle rit à nouveau.
Mon Dieu ! Au secours !
-Je vais avoir mal aux joues, si je n’arrête pas !
-Tu peux arrêter de temps en temps alors ! Cédé-je.
Elle hoche la tête.
-Naruto ?
-Oui.
-…J’ai confiance en toi. Dit-elle, pleine de conviction.
A mon tour, je lui souris largement.
-Tu as un beau sourire, toi aussi ! Me complimente-t-elle.
-Merci !
Ses yeux brillent encore plus, maintenant qu’elle sourit. Et je réalise que j’ai atteins mon objectif… Mais je réalise autre chose : je m’en suis fixé un nouveau, celui de rester auprès d’elle aussi longtemps qu’elle me le permettra.




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