Fiction: A jamais (terminée)

Il faut parfois toucher le fond pour trouver le bonheur absolu. Dans mon cas, c'est totalement vrai. Ca en valait la peine. Elle en valait la peine. NARUTOXHINATA
Classé: -16I | Romance | Mots: 74682 | Comments: 33 | Favs: 17
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sun's rays (Féminin), le 31/08/2014
Mon premier NaruHina. J'espère que l'histoire va plaire. J'ai essayé de corriger les fautes comme j'ai pu, pardonnez-moi s'il en reste encore. HIhi! :)



Chapitre 4: Faisons connaissance



Chapitre 4 : Faisons connaissance

J’arrive chez elle à huit heures tapante. J’aurais pu arriver plus tôt—j’étais debout depuis cinq heures, et je ne pouvais pas me rendormir—, mais je ne voulais pas lui paraître impoli. Déjà que j’ai eu beaucoup de mal à avoir la permission de la voir, je ne veux en aucun cas gâcher ma seule chance !
Kô vient à ma rencontre.
-Alors, nerveux, monsieur Uzumaki ?
Cela me tire un petit rire.
-Vous êtes drôle, vous ! M’exclamé-je. Je ne suis pas nerveux, pas du tout ! Je suis COMPLETEMENT ANGOISSE ! Je hurle la dernière partie.
Kô rit à son tour.
-N’ayez pas peur, je vous garantis qu’elle ne mange pas. Reprit-il, plaisantant.
Je sais qu’il tente de me calmer, mais rien n’y fait, le nœud que j’ai dans l’estomac refuse de s’en aller.
Je prends une grande respiration en voyant le portail s’ouvrir.
Mon Dieu, le portail s’ouvre !
Je m’apprête à entrer, quand Kô m’arrête.
-Attendez, monsieur Uzumaki : inutile de frapper à la porte, vous pouvez tout de suite entrer.
-Merci, Kô. Et s’il vous plaît, appelez-moi Naruto. Je me sens vieux avec vos ‘monsieur Uzumaki ‘.
-Comme vous voudrez, Naruto. Répond-il en souriant.
Sur ce, nous le laissons, mon nœud et moi…

Je suis l’allée en pierre. Elle est bordée de chênes sur dix mètres, filtrant les rayons de soleil, donnant une atmosphère intime. Au bout, je peux enfin apercevoir la maison, encore plus immense que ce que j’avais imaginé, derrière une fontaine en marbre dont l’arrivée d’eau est une sculpture de femme tenant une coupelle sur sa tête, et entourée par la dalle en pierre qui, par la suite, revient vers moi en même temps qu’elle bifurque à gauche, vers l’arrière.
-Eh ben ! C’est bien une Hyuga…
Cette réflexion me dérange, et je ne sais pas pourquoi. Au fond de moi, j’espère de tout mon cœur que ce fût son père qui a choisi ces décors et ces proportions extravagants.

Je me gare juste devant la porte d’entrée. Je doute que je gêne qui que ce soit, là…
C’est une baie vitrée à deux battants, couronnée d’une vitre en forme de demi-cercle.
Au rez-de-chaussée, de là où je me tiens, il n’y a pas de fenêtre, elles ont été remplacées par les baies vitrées.

J’ouvre la porte pour me retrouver en face d’un très bel escalier en palissandre. Les marches ont gardé leur couleur d’origine, mais les remparts ont été repeints en blanc, sauf le haut. L’escalier rétrécit à mesure qu’il prend de la hauteur, et avant d’atteindre le premier étage, il se divise en deux, desservant les deux côtés de la maison.
De part et d’autre de lui, je peux apercevoir des couloirs menant à l’arrière.
Les murs sont blancs et sophistiqués, ornés de tableaux qui doivent coûter cher, et le sol est en carreaux immaculés.
Toujours pas de traces de Hinata…
A ma droite se trouve le salon. Ses murs sont beiges foncés, son plafond est blanc, et ses fauteuils en cuire sont de la même couleur.
Je soupire, et décide de l’y attendre. Ils ont l’air bien confortable, ces fauteuils… Et, étrangement, il n’y a pas de canapé-
Soudain, je sens un poids sur mon dos et, perdant l’équilibre, je m’affale, le torse en premier, sur le parquet.
Et, tout aussi brusquement, quelqu’un me retourne de force pour me mettre sur le dos et la personne s’assied sur mon ventre, immobilisant mes bras le long de mon corps…
Et les voilà, enfin ! Ces yeux qui m’ont obsédé pendant plusieurs jours.
Mon souffle se coupe, mais paradoxalement, je me sens revivre. J’ai toujours eu l’impression de manquer d’oxygène, jusqu’à maintenant…
Contrairement à la fois dans le parc, les pupilles de Hinata témoignent de son appréhension à mon égard, et je peux toujours voir cette peur en elle… et aussi cette émotion qui me titille l’esprit.
Cette fois-ci, je me résous à voir son visage en totalité. Sa beauté est à la limite du surréalisme, à mes yeux. J’ai cru avoir vu les plus belles femmes du monde qui existent, mais celle-ci va au-delà de tout ce que j’avais imaginé.
Elle a un visage parfaitement ovale, des lèvres charnues, juste comme il faut et un nez tout aussi parfait.

J’en étais là, à mes réflexions quand elle se décide à parler.
-P-Pourquoi tenez-vous autant à m-me voir ? Me demande-t-elle de sa voix douce et fluette.
Sa voix m’est encore plus enivrante que ses yeux ou son visage, et me donne envie de la serrer fort contre moi à mesure qu’elle parle.
Je déglutis difficilement, essayant de ne pas succomber à la tentation. Ca ne m’étonnerait pas si elle n’aimait pas les contacts physiques.
-Euh… je voulais juste voir si vous alliez bien après la dernière fois.
Bravo, Uzumaki, tu ne pouvais pas faire plus nulle, comme excuse ! Si elle se met à croire ça, mon estime pour elle baisserait d’un cran…
-T-Trouvez autre chose. Me dit-elle sèchement.
Je me sens partagé entre le soulagement et l’embarras. Je suis dans de beaux draps ! Je ne vais sûrement pas lui dire la vérité ! « Vos yeux m’ont carrément hypnotisé et je ne peux pas m’empêcher de penser à vous depuis que je vous ai vue ! » Elle va me mettre à la porte avant même que j’aie pu m’excuser !
Je dois à tout prix trouver quelque chose de plausible.
-…Je… je suis nouveau en ville, et je compte rester pendant tout l’été. Mais je ne connais personne ici, à part les aubergistes et le bibliothécaire. Et puisque vous aviez l’air d’être en manque de compagnie, vous aussi, je me suis dit que j’allais venir me présenter…
Voilà ! C’est mieux… je pense.
Elle fronce les sourcils.
-Qui vous dit que j’ai besoin de compagnie ?
-…C’était l’impression que j’avais…
Je la vois hésiter un moment. A travers ses yeux, je peux presque l’entendre penser tout haut.
[i]-Je ne le connais même pas, qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas un psychopathe ?
-Il m’a quand même évité des embrouilles, dans le parc.
-Mais il a l’air si bizarre, à vouloir à tout prix me parler !
-Mais il a raison… Je suis plutôt seule…[/i]
Elle s’écarte peu à peu de moi, et va s’asseoir à un mètre, à même le sol… Elle a ramené ses genoux près de son torse, ses petits poings serrés au milieu.
Je me redresse.
Je peux la voir en totalité, maintenant. Elle porte le même style de vêtement que la dernière fois où je l’ai vue, sauf que ceux-là sont rose pâle. Drôle de goût vestimentaire…
Nos regards se croisent un instant avant qu’elle ne baisse le sien sur moi.
Tout à coup, elle écarquille les yeux, s’empourpre et détourne complètement les yeux.
-Que se passe-t-il ?
Je n’ai jamais parlé aussi formellement à une fille de mon âge de toute ma vie…
-E-euh… boutonnez votre chemise, s’il vous plaît !
Je m’inspecte pour voir ce qui cloche…
J’ai choisi cette chemise cintrée bleu ciel qui va avec mes yeux, aujourd’hui. Histoire de faire bonne impression… Mais, étant un individu aimant la liberté, j’ai préféré laisser deux boutons ouverts… Et franchement, je ne vois pas le problème, il ne montre même pas mes pectoraux…
Mais, voulant lui faire plaisir, je me racle la gorge pour ne pas rire, et la boutonne jusqu’au bout.
Je pense la taquiner en faisant ça, voulant la faire rire un petit peu.
-Voilà ? Demandé-je, espérant lui soutirer, au moins, un petit sourire.
Elle pose à nouveau son regard sur moi… et hoche la tête.
Si je n’étais pas déjà assis, je me serais vautré par terre… Je comprends qu’elle soit pudique, mais quand même, c’est abusé !
Sincèrement, si elle n’était pas aussi belle…
Je regrette cette pensée un millième de seconde plus tard.

On se fixe ainsi, pendant quelques minutes —activité qui ne me dérange pas. Pas du tout— avant qu’elle ne se décide à parler.
En tout cas, je suis sûr de deux choses. D’un, ce n’est pas une sorcière. C’est vrai, même l’idée paraît ridicule. Ca aurait été plus crédible si c’était un fantôme. — Un frisson me traverse le corps en pensant à ça, je déteste les fantômes !— De deux, elle ne m’a pas tenu à distance par méchanceté. Ses yeux me l’ont dit dès le moment où je les ai vus tout à l’heure…
-Vous voulez du thé ?
Du thé ! La boisson nationale des bourgeois !
Je garde ma remarque et souris, du sourire le plus éclatant dont je suis capable. Elle n’en fait pas autant.
-Du thé, ce serait parfait.
Elle hoche la tête et se lève pour se diriger vers la salle à manger, une pièce à gauche de la porte d’entrée.
Bon, ce n’est pas chose facile de lui parler. Mais j’ai relevé des défis beaucoup plus durs, dans le passé.
-Hinata ? L’appelé-je à mi-chemin.
Elle se raidit instantanément, et je me rends compte que c’est la première fois que je prononce son prénom en sa présence.
Elle se retourne vers moi, attendant que je continue.
-Peut-être qu’on pourrait se tutoyer, vous devez avoir le même âge que moi.
-…Quel âge vous avez ?
-Bientôt dix-neuf. Et vous ?
-Moi aussi.
-Alors vous voyez! Conclus-je.
-…D’accord. Dit-elle doucement.
Sur ce, elle continue son chemin, me laissant là, par terre.
Je sens encore mon cœur en faire des siennes, me rappelant son existence et me punissant de l’avoir oublié pendant toute la conversation avec Hinata.
Je prends de grandes bouffées d’air pour le calmer.

Brusquement, j’entends un bruit de verre brisé, de là où elle a disparu.
Je me lève précipitamment et accours vers elle.

Je pénètre dans une cuisine plutôt charmante. Des murs couleur pêche, des étagères marron clair, un ilot central de la même couleur. Mais je n’ai pas le temps d’admirer tout cet art, mes yeux cherchent Hinata, paniqués.
Au sol, je remarque de la porcelaine brisée, et du thé renversé.
-Hinata ? Appelé-je.
-J-je suis là.
Je suis la voix pour la trouver recroquevillée sous l’ilot central, les yeux gros comme des soucoupes.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Je… J’ai oublié qu’il était bouillant, e-et j’ai oublié de mettre des gants… alors, j’ai lâché la théière et e-elle s’est envolé.
Je la fixe un instant, n’en croyant pas mes oreilles… Quelle est cette créature ?
J’ajoute « incroyablement maladroite » à ma liste mentale des choses que je sais sur elle.
Je me mords fortement les lèvres pour ne pas rire et me détourne d’elle.
-Je vais t’aider à ramasser.
-Non ! Je peux le faire- Dit-elle précipitamment en se levant.
Elle avait oublié l’ilot et se cogne la tête contre un des ses coins.
-Aïe. Se plaint-elle doucement, mettant une main sur l’arrière de sa tête.
-Ca va ? Demandé-je.
Si ça continue, elle va brûler la maison…
-O-oui, ça va.
Elle enlève sa main qui est, à mon horreur, couverte de sang.
-Hinata, tu saignes ! M’écrié-je.
-… oh… Dit-elle doucement
-On doit faire un pansement dessus.
-Non, c’est rien-
-La plaie va s’infecter si on ne s’en occupe pas ! Instisté-je.
J’ajoute « plus têtue que deux cent mules réunies » à ma liste.
Elle soupire, et se lève, cette fois évitant de heurter quoi que ce soit.
-Suis-moi. Dit-elle à voix basse.
J’oublie complètement la théière brisée, et lui emboîte le pas.

Elle me mène à l’étage, à gauche de l’escalier. Nous débouchons sur un couloir aux murs et au plafond blancs.
Elle prend la première porte à droite.
Nous entrons dans une chambre –la sienne sûrement— avec un lit géant posé en son centre. Son matelas paraît plus confortable que le mien, au Tayô. Il est couronné d’une tête de lit simple blanc, et plusieurs oreillers et une couette de la même couleur ont été posés dessus. Les rideaux sont tout aussi blancs, et le sous-bassement de la grande fenêtre a été bâtie pour qu’on puisse s’asseoir dessus.
Les murs étaient à moitié blanc et à moitié vert militaire.
Je dois dire que je m’attendais à voir de la lavande partout. Aucune trace de la couleur…

Elle me conduit vers une autre pièce adjacente, la salle de bain.
Ici, tout est dans le marron foncé et blanc. Les murs et l’extérieur de la baignoire marron, les lavabos et l’intérieur de la baignoire, ainsi que le sol et le plafond, blancs. C’est moderne.
Elle ouvre la boîte à pharmacie, dans un coin de la pièce, et en sors de la gaze, une bande et de l’antiseptique.
-T-tu peux me le mettre, s’il te plaît ? J-je ne vois pas la blessure…
Je les prends, sans hésiter, heureux de me rendre utile.
-Assieds-toi là. Lui ordonné-je doucement en indiquant le rebord de la baignoire.
Elle s’exécute sans dire un mot, et je me mets au travail.
La blessure n’est pas bien grave, elle va cicatriser d’ici quelques jours.
-Merci. Dit-elle en baissant la tête.
-Je t’en prie… A bien y réfléchir, un verre d’eau froide m’irait très bien. Fais-je, espérant détendre l’atmosphère.
Malheureusement, elle ne fait que hocher la tête, me faisant me demander si elle a jamais ri de sa vie.
On sort de sa chambre pour trouver un vieil homme en smoking noir, sur le point de frapper à la porte.
Il nous regarde suspicieusement, pendant un instant –surtout moi—, avant de se racler la gorge.
-Mademoiselle Hyuga, votre petit-déjeuner est prêt.
Quoi ?
-Tu n’as pas encore mangé ?
Ses joues rosissent et elle détourne le regard.
-Je prends mon petit-déjeuner assez tard.
-Dois-je ajouter un couvert pour le monsieur ? Reprit l’employé.
Leur attention se porte sur moi.
-Oui, s’il vous plaît ?
Je n’ai pas vraiment faim, mais ça m’a l’air impoli de refuser.
L’homme fit une petite révérence avant de redescendre.

Hinata et moi nous installons dans la salle à manger, dans le même thème que la cuisine. L’ilot central est remplacé part une table en verre six places, autour de laquelle sont placées six chaises blanches, recouvertes d’un tissu en cuire, il me semble. A part les tableaux sur les murs, la pièce est plutôt vide.
Le petit-déjeuner est essentiellement constitué d’un grand gâteau et d’un jus d’orange.
« Elle comptait manger tout ça toute seule ? »
Je m’installe en face d’elle, et prend une part du gâteau qu’elle me tend.
D’habitude, je n’aime pas les choses sucrées, mais, encore une fois, je ne veux pas paraître impoli.
J’en prends une bouchée, et suis frappé par la surprise.
Il est délicieux !
Moelleux et léger. Le goût de la noix de coco explose formidablement en bouche.
Quand j’étais petit, je regardais souvent les nuages rosis par le soleil couchant. Et j’imaginais qu’il devait avoir ce goût-là. — A cette époque, je confondais toujours la fraise et la noix de coco—
-Wow ! Hinata, c’est trop bon !
Même le goût sucré est une bénédiction pour moi.
Son expression s’adoucit. Cependant, aucun sourire n’en émerge…
-C’est moi qui l’ai fait.
Elle m’impressionne de plus en plus.
-Comment tu as réussi à ne pas te brûler ? Demandé-je.
Les mots m’ont échappé. Et j’appréhende sa réaction, comme on attend le résultat d’un examen qui était très difficile.
Elle fronce les sourcils.
-Mange. Finit-elle par dire.
Je ne peux m’empêcher de rire. Il y a quand même un point sensible, en elle…
-…Mais, qui a acheté les noix de coco ? Continué-je.
-Je les ai pris sur le cocotier là-bas. Me dit-elle en montrant l’arbre du doigt, se dressant dans le jardin du côté du salon.
Je ne vois même pas son cime, alors qu’il doit être à cinquante mètres de nous.
Et là, une terreur m’envahit.
-Tu y es montée comment ? M’enquis-je, sentant l’inquiétude monter rapidement.
-J-J’ai pris une échelle. Répondit-elle simplement.
-…Tu le fais régulièrement, escalader le cocotier ?
-Je f- fais du gâteau à la n-noix de coco régulièrement, alors oui.
Elle ne sait même pas servir le thé sans que ça ne tourne au désastre. Comment elle a pu monter là haut sans mourir ?
Je m’abstiens de commentaire, néanmoins. Je risque de pousser le bouchon trop loin… A chaque jour suffit sa blague…
Nous terminons le repas dans un silence confortable. Normalement, je n’arrive pas à rester silencieux pendant aussi longtemps, mais curieusement, ça me semble naturel, aujourd’hui.
De temps en temps, nos regards se croisent et s’accrochent pendant cinq bonnes minutes. C’est toujours elle qui rompt le contact en premier, le rouge aux joues.
Je ne sais pas pourquoi mais j’aime bien cette couleur, sur elle.
A cause de tous ces regards, nous finissons le petit-déjeuner une heure plus tard… Et je crois que je devrais m’en aller, même si je n’en ai vraiment pas envie.
-Euh… je vais y aller, maintenant.
Elle acquiesce en silence.
Le fait qu’elle ne me retienne pas me dérange, bizarrement.
-Bon ben, au revoir ! Dis-je, essayant de ne pas montrer ma déception.
-…Au r-revoir.
Je la regarde quelques instants mais elle ne me le rend pas.
-D’accord. Dis-je tout bas, avant de me diriger vers la sortie, me forçant à ne pas lui demander si je peux revenir demain.
Toute ma vie, je me suis imposé aux gens, et ça m’a mené là où je suis maintenant. Je ne veux pas commettre la même erreur deux fois.
Puis, comme un miracle,
-D-Dis…
Je me retourne vivement, beaucoup trop vivement à mon goût…
-Oui ?
-T-Tu veux revenir demain ?
Je fais un bon d’un kilomètre, mentalement. —oui, mentalement, je peux tout faire—.
-Si ça ne te dérange pas…Répondis-je du ton le plus calme dont je suis capable.
Elle secoue la tête.
-C-ça ne me dérange pas.
-Alors je reviendrai demain. Conclus-je avec un sourire tellement large que ça me fait un tantinet mal aux joues.
Elle hoche la tête et baisse les yeux.
Je prends ça pour un au revoir, et je continue mon chemin jusqu’à la porte.
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Aujourd’hui, j’arrive plus tard. L’histoire du petit déjeuner m’a mis mal à l’aise, je dois l’avouer.
Donc j’ai attendu —impatiemment— dix heures.
-Naruto ! Me salue Kô.
-Bonjour, Kô.
-Mademoiselle Hinata est dans l’arrière-cour de la maison.
-Bien reçu ! M’exclamé-je en souriant. Merci.
Il incline légèrement de la tête et me laisse passer.
L’ouverture du portail a quelque chose de magique, pour moi…

Cette fois-ci, je suis la bifurcation de l’allée en pierre. Au bout de quelques mètres, j’aperçois Hinata, avec les mêmes vêtements mais en bleu ciel…penchée sur une cage dont je ne discerne pas bien le contenu.
J’arrête la voiture et me dirige vers elle.
En m’entendant arriver, elle se retourne.
-Bonjour. Dit-elle.
Toujours pas de sourire. Mais le bégaiement semble avoir disparu. Je ne sais pas si je dois en être ravi ou pas.
D’un côté ils étaient un peu énervants, mais d’un autre, ça accentuait son côté adorable et impulsif…
-Salut ! M’exclamé-je.
J’ai décidé que ça m’est égal que je sois le seul à sourire. Après tout, j’en ai pris l’habitude en fréquentant Sasuke… Penser à lui, et donc à tous les autres, me donne une nouvelle vague de colère.
-Tu vas bien ?
Et la voix de Hinata me calme instantanément…
-Oui ! Répondis-je, de nouveau joyeux.
Puis, je me penche sur le côté pour voir ce que la cage contient.
-…Des chimpanzés ?
-Oui, ils appartenaient à un cirque qui passait par ici, il y a deux ans.
-Oh… me contenté-je de dire.
Il y en a trois… ils sont aussi laids que Hinata est jolie. Vous voyez bien le degré de mocheté…
-Euh… tu leur as donné des noms ? Tenté-je.
J’ai peur qu’elle se vexe si je dis ce que je pense.
-Non, je les recueille, c’est tout… J’étais en train de leur donner à manger.
-Des bananes ? Quel cliché !
Et voilà ! Encore cette foutue habitude… Je me flagelle intérieurement.
« Faites qu’elle ne me vire pas, faites qu’elle ne me vire pas ».
-Ils aiment bien ça. Répond-elle, sans l’ombre d’une colère.
Je soupire mentalement de soulagement.
-Tu veux les voir ?
-Oui, pourquoi pas ?
« Mais à choisir, je préfère quand même te regarder … »
Je m’approche de la cage, et l’un deux s’avance vers moi.
Me voilà maintenant à dix centimètres de la bête qui s’accroche à la grille. Je ne sais pas trop quoi dire…
-Coucou ?
Sans crier gare, il se met à m’empoigner les cheveux et crie furieusement.
Je l’imite, surpris…
-Lâche-moi ! Hurlé-je.
Puis, je sens une main frapper fort sur la grille, et la douleur dans mes cheveux disparaît.
Hinata me tire en arrière, et fusille le macaque du regard. Il se calme aussitôt.
Je crois que voir ma mère en colère était la chose la plus effrayante que je puisse voir, j’avais tort…
-Tu vas bien ?
« Elle change d’humeur plus vite que quiconque » Ajouté-je mentalement à ma liste.
-…Oui, je crois qu’il m’a arraché une touffe ou deux, mais sinon ça va.
-..Je…Je suis désolée…
-Ne t’inquiète pas, c’est pas ta faute.
Son visage me montre qu’elle est encore contrariée, alors j’essaie de changer de sujet.
-Il est bien grand, ton jardin. Remarqué-je.
Mais elle se renfrogne encore plus et ne répond pas, me mettant encore plus mal à l’aise.
Je me racle la gorge, chose que je fais quand je suis nerveux, et regarde autour de moi.
La pelouse sur laquelle je me tiens s’étend sur une trentaine de mètres carrés. Elle est bordée par de courtes haies de tulipes, de roses, de marguerites et d’autres fleurs que je ne saurais nommer. Ce n’est pas le jardin du Tayou, mais c’est quand même l’un des plus beaux que j’ai pu voir. En plus, on peut y faire des bains de soleil…
Des bancs y sont posés ici et là.
Longeant les murs, quelques chênes, quelques hêtres et le cocotier se dressent, à plus de dix mètres de hauteur. Et dans l’un deux, j’aperçois une cabane en bois.
Elle est plutôt grande, pour une cabane…
Vais-je réessayer et ainsi prendre le risque de me prendre, en échange de ma perche, un nouveau râteau ?
Allez !
-Dis… c’est quoi cette cabane ? Demandé-je.
-… Euh… Tu veux voir ?
Remerciant le ciel et me félicitant de mon courage légendaire, je hoche la tête.
-Viens.
Et elle m’y conduit, oubliant ses singes et son jardin. —Je me demande ce qu’il y a de mal à parler d’un jardin—
Des barres en bois ont été transversalement clouées au tronc de l’arbre, pour faciliter l’escalade.

L’intérieur est bien éclairé. Et le long des murs, des étagères ont été fixées, et des dizaines de livres y ont été déposées.
Je siffle, impressionné.
-C’est à toi, tout ça ?
-Oui, c’est ma bibliothèque personnelle.
Je suis sur le point de lui demander s’il n’y a pas assez de place dans la maison, mais de la manière dont elle a prononcé le mot « personnelle », je me ravise.
Je marche constamment sur des œufs, avec elle…
-Mais le plus impressionnant, c’est ça. Me dit-elle, en ouvrant une fenêtre.
Je la rejoins… pour tomber sur une vue aussi belle que celle de ma chambre à l’auberge.
La cabane a été placée pile là où on peut voir l’océan et la forêt en même temps. Au cœur de cette dernière, j’aperçois un petit lac, qui m’a l’air très sympathique. Il est aussi bleu que la mer, et une chute d’eau gigantesque s’y jette.
-Ce lac est vraiment magnifique ! M’exclamé-je.
-Oui, c’est vrai.
-Tu y es déjà allée ?
-Non, pas encore.
-Pourquoi ne pas faire une expédition là-bas ? Ce serait marrant !
-…Je préfère pas, non. Dit-elle fermement.
Son ton m’indique que j’ai encore dit quelque chose de mal. Je préfère ne pas relever, mais je me rends vite compte que l’objectif que je me suis fixé de lui donner le sourire est plus difficile à atteindre que je le pensais.
On se tient là, silencieux, à admirer le paysage. N’empêche, j’aurais vraiment voulu y aller, moi…
En face de nous, Nokoribi s’étale dans toute sa splendeur. Le soleil qui continue sa course dans le ciel, lui fait souvent changer de couleur, et c’est un spectacle assez rare qui me fait vite oublier ma déception de ne pas pouvoir aller voir le lac…
A un moment, Hinata se tourne vers moi. J’en fais autant, et comme la veille, je me perds dans ses yeux.
La peur que j’y voyais est moins présente, et à la place, je vois autre chose émerger ; de la fascination peut-être ? Est-ce trop prétentieux de ma part de penser que je la fascine ?
Probablement.
En tout cas, quelque chose d’autre est apparue.

-Mademoiselle Hyuga ?
La voix du majordome nous interrompt. Et je peste intérieurement contre lui. Je passe un bon moment, là !
Hinata s’est déjà éloignée de moi pour se diriger vers la fenêtre en face de là où on se tenait, il y a moins d’une minute.
-Qu’y a-t-il ?
Sa voix me paraît plus tendue… peut-être que je ne suis pas le seul à être énervé…
-Le déjeuner est prêt.
Déjeuner ?
Je regarde ma montre : midi cinq.
-On arrive tout de suite.
Elle se tourne vers moi.
-J’ai même pas vu le temps passer ! Annoncé-je, surpris.
Elle rougit et se met à fixer le sol quelques secondes avant de me regarder à nouveau.
-Tu manges avec moi ?
J’aime bien la façon qu’elle a de me donner un ordre en le maquillant assez pour qu’il ressemble à une simple question…Ou alors, je m’imagine des choses.
-Oui, je veux bien ! Répondis-je en souriant.
Je crois dur comme fer que si je lui souris assez, elle va finir par en faire de même. Donc, je n’arrêterai pas de sourire.

-Salade de pissenlits au lardon. Annonce le majordome en déposant le plat en face de nous.
Je vois Hinata tiquer.
Une fois qu’il ait disparu :
-Tu n’aimes pas ça ? M’enquis-je, un peu amusé.
-…Les fleurs, à mon avis, c’est pas comestible.
-Tu manges bien des myrtilles.
Elle me regarde dans les yeux.
-T-tu n’aimes pas les myrtilles ? Demandé-je, choqué.
Elle secoue à nouveau la tête.
-La myrtille, c’est mon parfum de glace préféré ! M’exclamé-je, comme désespéré.
Comme elle ne peut pas aimer la myrtille ? Même le chocolat n’est pas aussi bon !
-Au moins, si on se paye des glaces, je ne risque pas de te piquer le tien. Dit-elle doucement.
Je me mets à rire, malgré moi.
-Oui, c’est peut-être un avantage ! Dis-je, toujours en riant.
-…Et la rose alors ?
-Elle vient en premier dans ma liste de choses que je n’aime pas. Répond-elle.
Je soupire.
-Tu sais que c’est très tendance de manger ça, aujourd’hui ?
-…Toi tu aimes ?
-C’est vraiment pas mal. Une fois, j’ai mangé un gâteau à base de rose. C’était top. Pas aussi bon que ton gâteau d’hier, mais j’ai quand même tout finis. En temps normal, j’aime pas les sucreries, à part les glaces parce que, hé, c’est des glaces… mais là, j’ai vraiment aimé…
Et je me mets à lui parler de toutes les douceurs que j’ai mangées sans rechigner, lui glissant des compliments ici et là juste pour la voir rougir comme quand je lui ai parlé de son gâteau.

Finalement, j’ai mangé nos deux plats. Elle ne voulait vraiment pas y toucher.
-Tu aurais fait quoi si j’étais pas là ?
-Je l’aurais donné discrètement aux chimpanzés.
En parlant d’eux, son regard se voile à nouveau de regret.
C’est vraiment pratique de fréquenter un livre ouvert comme elle.
Mais bien vite, je me mets à penser aux gens mal intentionnés qui seraient bien tentés de profiter de cette naïveté. Mon poing se serre instinctivement, l’imaginant en face de meurtriers comme son père… ou le mien…
Si elle a toujours été comme ça, ce n’est pas étonnant qu’elle ait été expédiée ici. Les gens comme elle ternissent l’image des familles comme celle des Hyuga…
Ma colère ressurgit…
-Naruto ?
…Et s’évapore… C’est la première fois qu’elle prononce mon prénom ! Et je n’ai jamais pensé qu’il pouvait être aussi… aussi beau et charmant !
Mon cœur rate un battement avant d’accélérer.
Je ne suis pas à l’abri d’une tachycardie avec cette fille !
-Oh… désolé, j’étais un peu ailleurs.
-Où tu étais ? Demande-t-elle un peu inquiète.
Tout de suite, un mélange de joie et de culpabilité m’envahit.
-Non, je pensais à mes touffes de cheveux, c’est tout… Mentis-je.
Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie, mais il est hors de question que je lui parle de mes origines. D’après ce que je sais, elle est sensée devenir un pilier. Et pourtant, on l’a envoyée ici. Je suis certain qu’elle n’a jamais entendu parler du dodécagone.
Je ne veux surtout pas lui dévoiler ce que je sais. Je préfère la laisser s’occuper de ses chimpanzés.
D’un autre côté, j’ai promis à mon père de n’en parler à personne.
Une promesse est une promesse, même si elle est faite à un imposteur.
-Je-
-Non, ne t’en fais pas, je vais m’en remettre. C’est pas bien grave. La coupé-je, pressentant ses excuses.
-A voir ta tête de tout à l’heure, ça l’est. Dit-elle en fronçant les sourcils.
Décidément, je ne peux pas mentir si jamais je devais le faire pour sauver ma vie.
-Excuse-moi… Je pensais à certains trucs… des trucs que je ne peux pas te dire.
Surprise, colère et enfin compréhension défile dans ses prunelles.
-… Et si on passait un marché, propose-t-elle.
Oh-oh, je ne la sens pas, celle-là.
-Dis toujours ?
- Tu peux ne pas me dire des choses, mais ne me mens plus. D-dis-moi juste que tu ne peux pas me le dire.
L’entendre parler aussi fermement me rend un peu honteux.
Je me sens hypocrite.
J’ai piqué une crise monumentale en découvrant que mes amis et ma famille m’ont mentis, et pourtant je n’hésite pas à le faire avec elle. Leur mensonge à eux est peut-être plus grave, mais cette excuse n’est pas assez.
-Marché conclu ! Je ne te mentirai plus, je te le promets.
-… D’accord. Dit-elle doucement.
Je n’ai pas à lui demander d’en faire autant. Ses yeux livrent tous ses sentiments sur un plateau d’argent…

Une fois l’entrée finie, le majordome revient pour nous servir le plat de résistance.
-Poulet rôti, avec ses pommes de terre.
-Si tu n’aimes pas ça, non plus, je fais vingt tours de ta propriété en courant ! Et ensuite, je te force à goûter.
-…Je n’aime pas. Dit-elle.
J’ai presque failli tomber de ma chaise.
-Si, j’aime. Fait-elle, le plus naturellement du monde. Toujours pas de sourire, mais ses yeux brillent d’amusement.
Je me mets à éclater de rire.
-Tu sais que j’aurais pu le faire !
-Courir autour de la maison ou me forcer à manger ?
-Les deux !
-Ca m’étonnerait ! Réplique-t-elle.
-Tu sais que je suis plus têtu que toi ?
-Comment tu le sais ?
-Je… je ne peux pas continuer. C’est vrai que je n’ai aucune preuve de ce que j’avance.
-…Je tenterai quand même le coup ! Annoncé-je.
-Tu es courageux ! Constate-t-elle.
Et je suis le seul à rire… Mais ce n’est pas grave.
Je l’ai amenée à dire une blague ! C’est déjà une victoire en soit !

Au dessert, nous avons eu des fraisiers. Cette fois-ci, c’est Hinata qui les a mangés. C’était trop sucré à mon goût. Elle, elle a eu l’air d’adorer…

En début d’après-midi, Hinata m’a invité à remonter dans la cabane. J’ai bien évidemment accepté ! De manière détachée et sobre à l’extérieur, mais avec des cris et des danses et des chansons joyeuses à l’intérieur.
-Alors, tu me parles de ces livres ? Demandé-je.
Ils sont très nombreux. Mais aucun des titres ne m’est familier. Pas de « Les Misérables » ou « Candide » ou toutes ces choses scolaires.
A la place, je lis des « Cycle de Fondation », des « Feed », des « Les royaumes de Nord »…
-Ce sont des livres de science fiction. Explique-t-elle. Enfin, la plupart…
Je me tourne vers elle, complètement surpris. Ca me rappelle Kiba et Shino. Eux aussi, ils adorent ça… C’est même leur seul point commun.
-Tu lis ce genre de truc, toi ?
-…J’en ai pas l’air ?
-Euh… Pas trop…
-J’ai l’air de quoi, alors ?
-D’une fan de twilight ?
Elle secoue la tête.
-Je déteste ce genre de chose.
-Encore plus que les pissenlits ?
-Oui…
Je me mets à rire. La grimace qu’elle a faite en y pensant était trop mignonne !
Elle se dirige vers l’étagère derrière moi et prend « Les royaumes du Nord ».
-Celui-là, c’est le premier livre de la trilogie. Il y a…La tour des anges… (Elle prend un livre à côté), et aussi…Le miroir d’ambre. Ce sont mes préférés.
-Ca parle de quoi ?
-Le premier livre parle d’une fille, Lyra, qui hérite de la boussole en or de son oncle. C’est un peu comme un univers alternatif, où les hommes sont liés chacun, à un animal qui parle. Si l’animal meurt, ils meurent aussi…
La boussole en or permet de voir l’avenir, et, comme toute chose de ce genre, tout le monde court après.
Sauf que personne d’autre ne peut la lire, à part Lyra. Donc tout le monde en a après elle aussi.
Elle vit beaucoup d’aventures, tantôt en fuyant ses ennemis, tantôt accourant vers eux pour sauver un ami qu’ils ont capturé.
-…Ce livre… il a été adapté au cinéma, non ? L’histoire me dit quelque chose.
-Oui ! S’exclame-t-elle.
-Golden compass ?
-C’est ça !
Je souris ! Ce livre la passionne vraiment...
-…Et dans le deuxième livre, il se passe quoi ?
Elle se met à me parler de la rencontre entre deux mondes, de Will, du couteau subtil…
Et elle passe ensuite au troisième volet, tout aussi passionnée.
En l’observant, je me rends compte d’une chose : Hinata est une personne vraiment sensible, à l’intérieur. Elle devait aimer rire, plaisanter et découvrir des choses, avant. Tout son être devait être aussi expressif que ses yeux. Elle devait vraiment aimer la vie.
Mais un événement a peut-être bouleversé tout ça, la transformant en cette fille réservée et craintive.
Cependant, ils n’ont pas complètement tué la fille énergique d’antan. Je retrouve encore une trace d’elle dans ses yeux, telle une petite flamme qui combat l’obscurité.
Cette constatation me renforce dans mes plans.
Quoi qu’il advienne, la vraie Hinata ressortira.




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