Fiction: A jamais (terminée)

Il faut parfois toucher le fond pour trouver le bonheur absolu. Dans mon cas, c'est totalement vrai. Ca en valait la peine. Elle en valait la peine. NARUTOXHINATA
Classé: -16I | Romance | Mots: 74682 | Comments: 33 | Favs: 17
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sun's rays (Féminin), le 31/08/2014
Mon premier NaruHina. J'espère que l'histoire va plaire. J'ai essayé de corriger les fautes comme j'ai pu, pardonnez-moi s'il en reste encore. HIhi! :)



Chapitre 3: A la recherche de ses yeux



Chapitre 3 : A la recherche de ses yeux

J’ai rêvé d’elle toute la nuit. Plus précisément, de ses yeux. Même ceux de ma mère ne sont pas aussi beaux, et je peux affirmer avec certitude qu’ils hypnotisent facilement ! Mon père m’a un jour confié que c’était l’une des choses chez elle qui l’ont charmé, lors de leur première rencontre.
Pour la fille, c’est bien différent, je crois. Je n’étais pas hypnotisé, j’étais carrément paralysé. Je n’arrivais plus à penser, ni à bouger, ni même à respirer. Ca ne m’est jamais arrivé, avant.
Pourtant, quand je suis revenu à la réalité, je n’avais qu’une envie, c’était de me perdre à nouveau dans ces prunelles si uniques. C’était comme si ma dose n’était pas assez forte. Je me fichais si je mourrais d’asphyxie, tant que je mourrais en la fixant, malgré toute la douleur contagieuse que j’y trouvais.
Cette douleur m’a également frappé. Comment est-ce possible d’avoir des yeux aussi tristes ? Même les miens n’étaient pas comme ça pendant mon enfance ; et Dieu sait si elle était malheureuse, entre les professeurs qui me méprisaient malgré mes parents, et les élèves qui se moquaient de moi à cause de mes cicatrices en forme de moustaches de part et d’autre de ma joue. On me détestait à l’époque, mais je n’ai jamais eu des yeux pareils. Et la voir ainsi me donnait envie de la protéger, et de remplacer les larmes qui menaçaient de couler par un bonheur désinvolte.
Alors, je prends ma décision. Je me fixe le but de rendre son sourire à cette fille. Je dois mettre de côté mes soucis personnels.

On serait tenté de croire que je fuis mes problèmes, et c’est le cas. Mais la vérité, c’est que le dodécagone et tout ce qui va avec me dépassent complètement. L’organisation me paraît être un problème tellement gigantesque auquel je n’ai même pas une ébauche de solution. Je ne sais plus qui je suis, à chaque fois que j’y pense ; surtout après les découvertes que j’ai faites hier, qui m’ont fait comprendre que mon monde tel que je le connaissais n’a jamais existé et mes parents et mes amis tels que je les voyais non plus.
Y penser me fait atrocement peur, alors, pour l’instant, je préfère faire l’autruche et m’occuper à des choses que je peux résoudre.

Mais pour ce faire, je dois avant tout savoir qui était cette fille. Et « Miss chelou » n’est en rien un indicatif…
Si je pose la question à Ayame, c’est sûr qu’elle saurait où elle habite. Mais arriver là-bas sans même avoir une idée de qui elle est ne me paraît pas très judicieux, comme idée. Surtout qu’elle a l’air de se renfermer sur elle-même.
Et là, un éclair de lucidité me traverse. Ces yeux, je les ai déjà vus ! Ceux de Neji et de toute sa famille sont pareils… Enfin, hormis les reflets violets et la beauté incommensurable.
Ce qui est curieux, c’est le fait qu’elle habite ici alors que le reste de sa famille siège à Konoha, si une Hyuga, elle est.

Bon, pas la peine de ruminer sans preuve.
Je m’empare de mon ordinateur et me connecte à Internet, pour la toute première fois depuis que je suis ici.
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Je commence sérieusement à désespérer.
Ca fait maintenant deux heures que je surfe sans trouver quoi que ce soit la concernant.
C’est très étrange ! Une famille aussi prestigieuse que celle des Hyuga apparaît au moins une fois toutes les semaines dans un article quelconque, et leurs membres, tous sans exception, se sont déjà présentés à la presse. Alors comment se fait-il qu’elle n’apparaisse nulle part ?
N’est-elle pas une Hyuga ?
Pourtant, seuls les Hyuga ont ces yeux là ! Je l’ai lu quelque part : rien n’est plus unique que les prunelles de cette famille…

Et, comme un miracle, une photo d’un article concernant Hiashi Hyuga, le chef de famille, apparaît. Il est accompagné de deux petites filles, et je la retrouve enfin.
Elle a les cheveux courts dessus, —hier, ils lui arrivaient jusqu’aux reins— je reconnaitrais ses yeux partout, tellement ils m’ont marqué.
« Le gala de charité de samedi dernier, qui s’est tenu dans un haut-lieu de notre cité, a compté maintes célébrités parmi ses invités. Hommes d’affaires, acteurs, riches héritiers, tous ont manifesté leur soutien pour les orphelins de la ville. Un convive s’est fait spécialement remarqué. Il s’agit de Hiashi Hyuga, le PDG de la multinationale Hyuga Corp, accompagné de sa fille aînée et héritière, Hinata Hyuga, et de sa sœur cadette, Hanabi Hyuga… »
Je m’arrête de lire, j’ai enfin un nom.
-Hinata Hyuga. Murmuré-je.
Je connais sa sœur, Hanabi. Etant proche de Neji, je la vois souvent pendant les fêtes d’anniversaire. Neji est très protecteur envers elle.
Mais je me demande ce qu’il en est de Hinata. J’ai cette impression malsaine qu’il est fait exprès qu’elle n’apparaisse plus nulle part dans les tabloïdes, comme si elle avait disparu de la circulation…

Je poursuis alors mes recherches, maintenant axés sur le nom de la jeune fille. Et, comme pour le premier article, il ne s’agit que de ceux qui datent d’il y a six ans ou plus. Elle avait toujours les cheveux courts, impossible d’avoir des photos plus récentes.
Une question me tord les entrailles. Est-ce que ça a quelque chose à voir avec le dodécagone ?
Je sais que Hiashi est un pilier, lui aussi. Le dossier portant le nom Hyu Principal Sr faisait référence à lui, vu qu’il est le chef de famille…
Alors, où que j’aille, quoi que je fasse, tout aura un lien avec eux, c’est ça ? Cette pensée me donne la nausée.
Je dois respirer à pleins poumons pendant quelques minutes pour la faire disparaître.

Je navigue encore pendant une demi-heure avant de me rendre compte que je perds mon temps… Je n’obtiendrai rien de plus comme ça…

Je referme ainsi mon ordinateur, et jette un coup d’œil à l’horloge.
-Déjà neuf heures et demie ?
Je décide de prendre une douche et de descendre prendre mon petit déjeuner.
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-Bonjour, Naruto ! Me salue Ayame en papillonnant des yeux.
C’est moi ou elle s’est maquillée, aujourd’hui ?
-Bonjour, Ayame. Dis-je doucement, en essayant de sourire le moins possible.
Ce n’est pas facile, je suis joyeux de nature ; je souris, même quand tout va mal dans ma vie.
-Tu as bien dormi ?
Ses questions commencent à me faire peur. Je ne suis pas très doué pour rejeter les avances sans blesser.
Je me racle la gorge, tentant de diminuer la pression que la panique a provoquée dans ma poitrine.
-Oui. Euh, je voudrais trois parts de croque-monsieur et du jus d’orange, s’il te plaît.
Son sourire se flétrit pendant quelques secondes, avant de revenir encore plus éclatant.
-D’accord, je te ramène ça tout de suite.
Dès qu’elle disparaît de ma vue, je pousse un soupire de soulagement.
Je crois que j’ai fait une erreur en essayant d’être aimable avec elle…
Mais c’est encore un problème mineur, comparé à celui de Hinata.
Instantanément, je me remets à penser à ces yeux, et un mélange de chagrin et de détermination m’envahit soudain. Je sens mon cœur accélérer son rythme et ma respiration suivre la cadence.
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Je suis si perdu dans mes pensées que je ne remarque pas Ayame revenir avec ma commande.
-Bah dis-donc, à quoi tu penses, tu as l’air complètement ailleurs !
Je sursaute quelque peu en l’entendant s’adresser à moi.
-Oh ! Merci ! Dis-je en prenant mon assiette de ses mains.
-Tu n’as pas répondu à ma question. A quoi tu penses ?
Je la considère un instant et me demande si je fais bien de lui en parler.
Et je réalise que je ne connais personne d’autre qui pourrait me renseigner sur Hinata, à part elle. Mais comment l’interroger sans la froisser, sachant qu’elle a hypothétiquement un faible pour moi ?
Elle hausse le sourcil droit, attendant que je réponde.
-Eh bien, hier, je suis passé par le parc et j’ai vu une fille assez bizarre qu’on embêtait.
Elle se crispe directement en entendant le mot « fille », mais se détend quand je prononce le mot « bizarre ». Je crois que je suis en voie d’obtenir des réponses.
-Oh ! Ca doit être Miss Chelou.
-Tu la connais ? Demandé-je, d’un ton que je forçais à être léger.
-Personne ne la connait vraiment… Tout ce que je sais, c’est qu’on ne la voit en ville qu’une fois par mois, et quand ça arrive, elle est toujours assise là. Elle ne parle jamais à personne…
-Elle est peut-être muette. Essayé-je.
-Peut-être, avec elle, on est sûr de rien.
-Elle habite à Nokoribi alors, pour venir au parc une fois par mois ?
-Le bruit court qu’elle possède une gigantesque maison toute blanche au sud de la ville, là où la forêt rencontre la mer. Le domaine est très isolé.
Je prends un air pensif calculé, pour éviter de me la mettre à dos. Qui sait, j’aurai peut-être encore besoin de ses informations dans l’avenir…
-Des voyous ont failli l’agresser, hier, dans le parc.
Elle soupire.
-Pauvre fille, elle est bizarre, mais je ne crois pas qu’elle mérite ça.
Je fais oui de la tête.
-Bon, je te laisse, d’autres clients attendent.
-D’accord. Répondis-je.

Bon, j’ai déjà une piste à creuser.
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Je prends ma voiture, pour économiser du temps. C’est la première fois depuis quatre jours que je l’utilise. Le charme de cet endroit, c’est qu’elle incite les gens à prendre le temps, à savourer les petites choses de la vie, comme la marche à pied.
Il faut croire que le charme n’a pas opérer, cette fois-ci…
J’emprunte les rues étroites pour éviter d’être trop remarqué, vu qu’on observe mes faits et gestes ici. Je passe devant les édifices importants de la ville : la bibliothèque, la mairie, l’hôpital… Celui-ci, contrairement à l’université, a une très bonne réputation. Il serait deuxième, dans le classement des meilleurs hôpitaux du pays du feu ; juste après Konoha.
A la sortie de la ville, la route s’élargit, et sinue à travers les champs de fleurs, à la lisière de la forêt.

Je ne sais même pas ce que je vais dire, une fois là-bas… J’admets que j’ai agis d’une manière trop impulsive, mais je suis déjà trop avancé pour reculer.
Peut-être que me présenter serait une bonne chose. Et quand elle me laissera entrer, la discussion devrait se faire toute seule.
A travers les années, j’ai appris et me suis approprié l’art de la conversation. J’arrive même à faire parler Sasuke !
…Mais si elle est muette ?
Je me secoue la tête pour chasser les pensées négatives. J’arriverai à communiquer avec elle, d’une manière ou d’une autre.

Après vingt minutes de route, j’aperçois enfin une grande villa blanche, à environ deux cents mètres de moi. Elle sied parfaitement à son entourage.
De là où je me trouve, c’est une maison typique d’aristocrate moderne. Elle a une toiture en tuiles gris. Les murs sont blancs, immaculés, une partie de la façade Sud est arrondie, donnant un effet très classe à l’architecture.
Les fenêtres du premier étage sont très grandes, et ont des battants de couleur ardoise. Ils doivent être en palissandre…
Des murs hauts de cinq mètres se dressent autour de la maison, empêchant ceux qui s’en approchent de trop près de voir à l’intérieur.

Je m’approche du portail. Il doit être blindé. De part et d’autre de lui, des cabines de garde sont placées.
En me voyant arriver, un homme en costume noir s’avance. Il a les yeux des Hyugas, des cheveux bruns très courts, et une corpulence très forte.

-Qui va là ?
-Bonjour, je suis Naruto Uzumaki. Je voudrais voir mademoiselle Hinata Hyuga. On s’est rencontré hier, dans le parc. Expliqué-je calmement.
L’homme fronce les sourcils avant de répondre.
-Accordez-moi un instant.
Il se dirige vers sa cabine et prend le combiné d’un téléphone.
Je vois l’autre garde me regarder suspicieusement. C’est aussi un Hyuga. Ses cheveux sont châtains clairs, très courts, sauf deux mèches qui encadrent son visage effilé, caractéristique des membres de cette famille.

En attendant la permission d’entrer, je repense à leur fonctionnement. Ils sont divisés en deux maisons : la maison principale, dont font partie Hiashi Hyuga et, vraisemblablement, Hinata ; et la maison secondaire, à laquelle appartiennent Neji et son père, Hizashi. Mon père m’a expliqué que la maison secondaire est tenue de protéger la maison principale, et aucun membre de la maison secondaire ne doit dépasser un membre de la maison principale en statu social, aussi doué soit-il.
Voilà pourquoi le plus haut poste que Neji ne pourra jamais tenir, c’est celui de bras droit du PDG de la société familiale.
Je trouve ça vraiment ridicule. Ils font partie de la même famille ! Comment peut-on autant maltraiter son propre sang ?
Ces deux gardes doivent aussi appartenir à la maison secondaire…

Au bout de quinze minutes d’attente —c’est bizarre quand même de faire attendre les gens aussi longtemps ! Bizarre et mal élevé !—, le même homme s’avance à nouveau vers moi.
-Désolé, monsieur Uzumaki, mais mademoiselle Hyuga ne souhaite voir personne.
-…
Je reste là, interdit, stupéfait.
-Comment ça ? Vous lui avez dit qui j’étais ?
-Oui monsieur. Et elle m’a fait transmettre qu’elle ne peut vous laisser entrer car elle ne souhaite voir personne.
Je ne réagis pas, au début, choqué par ce manque de manière. Puis, peu à peu, la colère monte.
-Alors, vous me faites poireauter ici pendant un quart d’heure pour finalement me renvoyer ? Demandé-je, presque en criant.
-Ce sont les ordres, monsieur, je vais devoir vous demander de partir.
Je le fixe pendant quelques secondes, et il soutient mon regard.
Enfin, m’avouant vaincu, je démarre ma voiture et fais demi-tour.

-Quel culot elle a ! Comment elle ose me traiter comme ça !

Je bougonne ainsi jusqu’à l’auberge
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J’arrive à destination, toujours de mauvaise humeur.
Mais je ne la laisserai pas s’en tirer sans rien faire. Je reviendrai là-bas demain et j’exigerai de la voir.

J’entre dans le vestibule et vois Konohamaru se précipiter vers moi.
-Monsieur Naruto !
-Bonjour, Konohamaru. Le salué-je en souriant.
Ce gamin a le don de me détendre, je ne sais pas comment ça se fait.
-Un ami à vous, vous attend dans votre chambre.
Je fronce les sourcils, soudain paniqué.
-A quoi il ressemble ?
-Il est aussi grand que vous, le teint pâle, les yeux et les cheveux très noirs. Ses cheveux sont ébouriffés dans tous les sens.
Oh non ! Sasuke !
Je prends quelques respirations avant de reprendre.
-Et depuis quand il est là ?
-Environ quarante-cinq minutes.
Voyant mon trouble, Konohamaru se met à froncer les sourcils.
-Est-ce que tout va bien, monsieur ? Demande-t-il, inquiet.
Je reprends vite le contrôle de moi-même, et lui souris.
-Oui, ça va. Merci, mon pote !
Il n’a pas l’air convaincu, mais ne relève pas.

Qu’est-ce que ce salop fait ici ? Le dodécagone a changé d’avis ? Au lieu d’être un pilier potentiel, ils ont finalement décidé que je gêne plus qu’autre chose et veulent me tuer ?
Si c’est ça, ils sont vraiment cruels d’avoir envoyé mon ancien meilleur ami !

Toujours dans l’entrée, je me mets à examiner mes options.
Je ne peux pas fuir. Toutes mes affaires sont en haut et j’en ai vraiment besoin.
Si je l’affronte, je ne sais pas ce qui va se passer. Moi, je suis certain que je ne pourrai pas le tuer. Mes principes me l’interdisent.
Je ne sais pas où me cacher. Et les habitants de cette ville vont finir par me dénoncer…
Je soupire, désespéré.
J’imagine que je n’ai pas le choix… Je dois monter là-haut et lui parler.
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J’ouvre la porte et je le vois assis sur le pied de lit, l’air impassible.
-Salut. Commence-t-il de sa voix froide.
-Salut. Répondis-je sur le même ton. Qu’est-ce que tu fais là ? M’enquis-je en avançant doucement vers la commode, là où est cachée mon kunai.
Il veut peut-être me tuer, mais je ne vais pas me laisser faire si facilement. J’ai encore une fille énervante à voir, demain…
Je suis aussi fort que lui, alors, j’ai peut-être une chance de m’en sortir.
Je n’aurais jamais cru qu’un jour, j’aurais à affronter mon meilleur ami pour rester en vie… Tout ça est surréaliste !
-Je suis venu te ramener à Konoha. Ca suffit les bouderies ! Reviens avec moi et affronte les choses comme un vrai mec !
…Je ne sais plus si c’est vraiment lui ou s’il joue la comédie. Je ne le connais plus, en fait…
-Désolé, j’ai d’autres projets. Répondis-je sèchement.
Je l’entends se lever et venir vers moi.
Du coup, je dégaine mon arme et la pointe vers lui.
-T’approche pas de moi ! M’exclamé-je.
Surpris, il s’arrête et lève les mains.
-Qu’est-ce que tu fais ? Demande-t-il calmement.
-J’ai dit, t’approche pas de moi. Répété-je.
Il n’a pas bougé mais je sens la nécessité de répéter ce que j’ai dit.
-Naruto- Tente-t-il en avançant d’un pas.
-T’approche pas ! Crié-je.
Il doit comprendre que ce n’est plus comme quand on se chambrait avant avec les mêmes armes. Je ne lui avais jamais parlé comme ça, avant. Même pas quand j’étais en colère.
Il recule doucement, et, avec la plus grande vitesse que j’ai, je me précipite vers le balcon et l’enjambe.
Ma chambre n’est qu’au premier étage, alors la chute ne fait pas mal.
J’atterris en faisant une roulade et me met à courir aussi vite que je peux.
Quand j’arrive près du portail, je me retourne pour le voir courir après moi.
Je reprends ma course et pénètre dans les ruelles de la ville.
Je bouscule quelques passants, récoltant des cris enragés, et entend ces mêmes cris se répéter, probablement suite au passage de Sasuke.
Je bifurque à droite, à gauche, essaye de renverser des objets pour le ralentir, mais rien n’y fait, il est toujours à mes trousses.
Les minutes se suivent et se ressemblent, entraînant mon énergie avec elles. Sasuke, lui, tient bon.
Je finis par atteindre la plage, déserte, et continue de courir.
Je me retourne pour voir où en est Sasuke, et le vois à deux mètres de moi.
Je sens que je ne vais plus pouvoir continuer comme ça, bientôt, et prends une décision. Faisant brusquement demi-tour, j’allonge mon bras latéralement, et Sasuke, surpris par mon arrêt, le prend de plein fouet dans le cou.
Je sens son souffle se couper, et le vois s’écraser au sol, haletant.
Je m’éloigne rapidement de lui, craignant une contre-attaque surprise, et le fusille du regard, tout en essayant de reprendre mon souffle.
-Ok…je…l’avais pas vu venir…celui-là. Dit-il, respirant difficilement.
-Tu diras à tes patrons que je reviendrai quand je l’aurais décidé !
Il a un rire narquois.
-Ca ne marche pas comme ça, Naruto. Et puis, tu penses pas que tu exagères ? Tu fais la gueule juste parce qu’on est entré au dodécagone et pas toi ?
-Ca va plus loin que ça, et tu le sais ! Grogné-je.
-Non, justement, je ne sais pas ! Alors, explique-moi.
J’ouvre la bouche pour lui crier ma frustration, mais me ravise à la dernière seconde. Après tout, s’il ne s’en rend pas compte lui-même, c’est qu’on n’a jamais vraiment été amis…
-Laisse tomber. Dis-je, finalement. Je te laisse le choix, Sasuke-
-Toi, tu me laisse le choix ? Répète-t-il sur un ton moqueur. C’est plutôt à moi de dire ça.
Je décide de l’ignorer, et réfléchis quelques instants. Tant pis pour Hinata. Si elle ne veut pas me voir, qu’elle se débrouille toute seule.
-Je te laisse le choix. Repris-je. Soit tu me tues là, tout de suite, soit tu retournes tout seul à Konoha.
Il se fige et écarquille les yeux.
-Quoi ?
J’entends à peine sa question.
-Tu m’as bien entendu. Tue-moi ou va-t-en !
Il reste là, interdit. Au début, j’ai vu qu’il ne me prenait au sérieux, mais plus il me fixe, plus il réalise que je suis on ne peut plus sérieux.
-Qu’est-ce que tu racontes ? Ca va trop loin-
-Non, le coupé-je. C’est pile poil légitime.
-En quoi c’est légitime ?
Son ton commence à monter… Il est très rare de le voir sortir de ses gonds. Il doit vraiment être en colère. Pourquoi ? Je l’ignore.
-Tu me demandes de te tuer, là ! Est-ce que tu te rends compte au moins de ce que tu dis ? Reprend-il.
-Je m’en rends compte très bien. Et je n’y reviendrai pas. Je suis une gêne pour vous, et si je meurs, tout obstacle à votre prospérité sera anéanti. Ca tient tout à fait debout. Alors, tu me tues ou tu t’en va. Mais si tu décides de me tuer, je ne me laisserai pas faire non plus.
En le voyant hésiter autant, je reprends espoir. Peut-être qu’il s’en ira sans chercher la bagarre ? Peut-être que je reverrai encore le soleil se lever demain ?
On se regarde ainsi, dans le blanc des yeux, pendant une éternité, de mon point de vue. Je n’arrive pas à deviner ce qu’il a à l’esprit, son regard est complètement vide.
Enfin, il décide de parler.
-Je ne suis pas un assassin. M’annonce-t-il.
Je veux lui crier dessus et le traiter de menteur, mais me ravise.
-Alors va-t-en. Conclus-je calmement.
Il me regarde encore pendant une minute, comme en colère, avant de tourner les talons et partir.
Je le suis du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse, et m’affaisse sur le sable, légèrement tremblant.
Je me rends doucement compte de ma témérité. J’étais vraiment prêt à mourir là !
Je sens le soleil du midi au-dessus de ma tête, mais, tous ces événements m’ont coupé l’appétit. Ou alors est-ce le fait que je ne prends plus de déjeuner depuis quatre jours ?
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Le soleil se couche quand je regagne l’auberge.
J’ai passé tout l’après-midi dans un état second, assis sur le sable, le regard dans le vide. Ce qui s’est passé entre Sasuke et moi est revenu en boucle dans ma tête, à chaque fois avec plus de détail et plus d’impact.
En me remémorant les mots que j’ai prononcés, je ne me suis plus reconnu.
Ca n’a jamais été mon genre de tenir si peu à la vie. J’aime la vie ! J’y tiens énormément.
Enfin, j’y tenais… Maintenant, je ne sais plus où j’en suis…
C’était le paysage qui s’assombrissait qui m’a tiré de mes rêveries.

J’entre dans le restaurant et m’affale sur une chaise, sans me soucier de mon entourage.
-Tu as l’air épuisé ! Entendis-je.
C’est Ayame qui vient prendre ma commande, sans doute.
-C’était une longue journée. Dis-je simplement.
-Qu’est-ce que t’as fait de beau ? Demande-t-elle, d’un ton que je sens être faussement enjoué.
-Bof, pas grand-chose.
J’espère qu’elle comprend que je ne veux pas en parler.
Le silence m’accueillit. Je lève la tête pour la regarder et la vois hésiter.
Je soupire intérieurement. Apparemment, elle n’a pas reçu le message.
Ne voulant pas être impoli, je lui demande :
-Tu veux me dire quelque chose ?
-Eh bien... j’ai entendu des gens dire que t’es allé voir Miss Chelou… c’est vrai ?
Je me retiens de rouler des yeux… J’ai oublié que les nouvelles allaient vite par ici…
Soit. Ca ne me pose aucun problème, j’ai décidé de ne plus y retourner, de toute façon. J’ai d’autres chats à fouetter…
-Oui, je voulais la voir.
-Pourquoi ? Demande-t-elle.
Je l’ai mise en colère.
-Comme ça. Pourquoi tu demandes ?
-Pourquoi tu t’intéresses autant à elle tout à coup ?
Elle explose.
-C’est qu’une pauvre fille bizarre, y’a pas de quoi en faire toute une histoire !
Maintenant, toutes les têtes se tournent vers nous.
-Ce que je fais ne te regarde pas, Ayame. Répondis-je, fermement.
Je la vois serrer les poings, et on se défit des yeux.
Au bout d’un moment, je détourne les yeux et me lève.
-Je préfère qu’on monte mon dîner dans ma chambre. Ce sera trois bols de ramen au poulet.
Finis-je sèchement.
Je n’attends pas qu’elle réponde et m’éloigne d’elle.
Quand je m’apprête à franchir la porte du restaurant, je l’entends m’appeler :
-On dit que c’est une sorcière, tu le savais ?
Je m’arrête brusquement mais ne me retourne pas.
-Je ferais attention si j’étais toi. Finit-elle.
Quelques secondes plus tard, je sors.
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« On dit que c’est une sorcière, tu le savais »
Ces mots ont résonné dans ma tête pendant tout mon dîner.
Une sorcière ? Ca me paraît difficile à croire. Mon instinct me crie que c’est complètement ridicule, et, dans la plupart des cas, je peux toujours m’y fier.
Cela dit, peut-être que ça expliquerait pourquoi j’ai autant été affecté par ses yeux ?
Je n’ai jamais été aussi subjugué par quelque chose…
Mais toute ma vie, je n’ai jamais cru en la magie et les trucs de ce genre. Et même maintenant, je dois admettre que c’est complètement invraisemblable, à mon avis.
Je finis par soupirer.
J’imagine que je dois revenir sur ma décision et essayer de parler à Hinata, demain…
Je commence sérieusement à maudire mon attirance pour les mystères.
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J’arrive sur la propriété des Hyuga et l’homme aux cheveux courts vient à ma rencontre.
-Monsieur Uzumaki-
-Bonjour… euh… comment dois-je vous appeler ?
Il me considère quelques instants.
-Kô. Kô Hyuga.
-Bonjour Kô. Est-ce que mademoiselle Hinata est maintenant prête à me recevoir ? C’est vraiment important.
Je le vois hésiter, avant de répondre :
-Attendez là.
Et le même cirque recommence. Kô attend les ordres pendant que moi, je poireaute dans la voiture.
Cette fois-ci, je n’ai plus de quoi m’occuper, et trouve l’attente incroyablement longue.
Un quart d’heure plus tard, Kô revient vers moi.
-Alors ? Demandé-je, craignant le pire.
-Mademoiselle Hyuga vous demande de ne plus revenir ici.
Et le pire est arrivé.
-Vous ne pourriez pas la raisonner ? Tentai-je. Je ne lui veux aucun mal, je vous jure, je veux juste lui parler.
-…Je vous crois. Malheureusement, je ne peux pas vous aider, elle ne m’écoutera pas.
-…
-…
-D’accord. Accepté-je.
Je démarre la voiture et fais demi-tour, encore une fois.
Aujourd’hui, néanmoins, je décide de ne pas revenir directement à l’auberge. Les circonstances me rappellent désagréablement celles d’hier, en plus, je ne sais à quoi m’attendre avec Ayame. Je crains qu’elle pique encore une crise en me voyant.
Je décide alors d’aller faire du kitesurf, pour me détendre. C’est l’un de mes hobbies préférés.
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Oui, ça m’a vraiment défoulé. Et ça m’a même éclairci les idées.
Je dois me faire une raison. Elle ne veut pas me voir alors, je la laisserai tranquille. Même si le mystère qui s’accumule autour d’elle me fascine et m’attire comme les flammes attirent les mouches. Même si je meurs d’envie de plonger à nouveau mes yeux dans les siens. Même si j’ai l’impression que la rencontrer semble être la chose qui vaille vraiment la peine à ce stade ma vie…
Oh, zut ! Ca va vraiment être difficile de la laisser tranquille…

Je me rends à la caisse pour payer. Le vieil homme qui m’a loué la planche et la voile se tient derrière la caisse.
-Ca fera cent ryos. M’annonce-t-il.
Je hoche la tête, sors mon portefeuille et paye.
-Dites… C’est vous, Naruto Uzumaki ?
Je me fige, surpris.
-Vous me connaissez ?
-On ne parle que de vous maintenant ! Celui qui va souvent rendre visite à miss Chelou…
Cela a le don de me mettre en colère.
-Ne l’appelez pas comme ça.
-Pourtant il faut avouer qu’elle est bizarre.
-On ne vous a jamais appris à ne pas vous fier aux apparences ?
-Alors, vous lui avez parlez ? S’enquiert-il.
-…Non…
-Alors comment vous savez qu’elle n’est pas vraiment bizarre ?
-…Merci pour le kitesurf. Dis-je en partant.
-On la traite de sorcière, vous savez ! Appelle-t-il.
-Je ne crois pas aux sorcières.
En vérité, je ne sais plus quoi croire, mais cet homme commence à m’énerver…
-Vous avez tort… Soyez prudent, jeune homme.
Je me garde de lui répondre et sors de la boutique.
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C’est encore perdu dans mes pensées que je rentre à l’auberge.
Je suis surpris par Ayame qui apparaît devant moi sans prévenir.
-Oh ! Soufflé-je, mettant une main sur la poitrine. Tu m’as fait peur !
-Je peux te parler ?
-… Si tu veux encore causer une scène, trouve quelqu’un d’autre. Lancé-je en m’en allant.
-Non, je veux m’excuser.
Je m’arrête et me tourne vers elle.
-…
-…
-Alors, j’attends…
Elle lâche un soupire.
-Est-ce qu’on peut aller autre part ? Dans le jardin par exemple.
-… D’accord.

-J’ai totalement exagéré hier, et je suis désolée ! Me dit-elle.
Nous somme à présent assis sur le banc ou la grand-mère et moi avions discuté il y quelques jours.
Je me contente de hocher la tête.
Pourquoi m’emmener là si c’est juste pour dire une phrase ?
-…Et, je voudrais te dire quelque chose.
Je la regarde et vois son expression devenir agitée.
Oh non… pas une déclaration ! Je ne veux pas de déclaration ! J’ai déjà beaucoup de choses en tête.
-Je ne dis pas que c’est une excuse, mais, j’ai été rejetée par beaucoup de garçons… C’est peut-être parce que je m’accroche trop, je sais pas…
Je ne réponds pas, attendant qu’elle continue.
Elle se racle la gorge.
-Toujours est-il que j’ai toujours rêvé de rencontrer quelqu’un qui me se focalise sur moi quand on est ensemble, qui m’adresse de petites attentions, qui m’envoie des lettres à l’eau de rose, et tout ça…
Soudain, une idée me vint.
-…Et en te voyant si gentil avec moi, je me suis emballée… je suis vraiment désolée.
Je secoue légèrement la tête. Je crois que je n’ai écouté que la moitié de ce qu’elle avait à dire…
-…C’est bon. Finis-je par dire. Tu trouveras quelqu’un qui te fera tout ça, Ayame. T’es une chique fille !
Elle me regarde, les yeux pleins d’espoir.
-C’est vrai ?
Je hoche la tête.
-Mais juste un conseil, tu as raison, tu t’accroches trop. Pense à lâcher prise, de temps en temps.
Elle hoche la tête.
-Alors, tu me pardonnes ?
-Oui, je te pardonne. Lui dis-je en souriant. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai quelque chose à faire.
-Ok. A plus, Naruto !
-Ouais !
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Quand Ayame a prononcé le mot « lettre », ça a provoqué un déclic en moi.
Ecrire une lettre à Hinata est peut-être la solution… Elle n’aura pas à me recevoir et j’aurai quand même l’occasion de lui dire ce que j’ai à lui dire…
Je ne peux pas abandonner comme ça. Je suis beaucoup trop têtu pour me résigner. J’ai bien essayé, mais c’est trop difficile.

Du coup, j’ai rédigé une lettre la nuit dernière, jusqu’à très tard.
Il m’a fallu vraiment rassembler mes idées, puisque je n’aurai droit qu’à une chance.

Me voilà donc en route pour aller la voir, roulant plus vite qu’il n’est permis. Mon cœur tambourine dans ma poitrine sous l’anticipation et l’inquiétude.
Je me remémore ce que je lui ai écris.
[i] « Je sais que tu ne veux pas me parler. Je t’avoue que je ne comprends pas. Ne serait-ce que pour quelques minutes… Tu ne veux même pas écouter ce que j’ai à te dire…
Je te donne ma parole, je n’ai aucune mauvaise intention. Je voudrais juste te parler, si tu me le permets… Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, mais quelque chose en moi me pousse à essayer de te connaitre. J’ai envie de te connaitre. Alors, s’il te plaît, Hinata, ouvre-moi ! » [/i]
J’arrive au portail, une fois de plus accueilli par Kô.
-Je croyais qu’on était d’accord… Marmonne-t-il.
-Oui, je sais, mais désolé, je dois essayer une dernière fois.
Il soupire et lève les yeux au ciel.
-Vous n’abandonnez jamais, hein ? Demande-t-il.
Je lui adresse un sourire large en guise de réponse.
Il se retourne et s’apprête à se diriger vers sa cabine.
-Non, attendez !
Il s’arrête et me regarde.
-Cette fois-ci, je voudrais que vous lui donniez ça. Cette fois, je voudrais qu’elle sache à quel point c’est important pour moi…
Il hésite un instant avant de prendre la lettre.
Je le vois la remettre à son ami, qui disparait ensuite dans le domaine.
Et l’attente commence.
J’ai appris ma leçon, alors aujourd’hui, j’ai apporté un magazine d’informatique pour m’occuper.
Mais en vérité, ça ne m’a pas vraiment aidé… Les mots défilent sous mes yeux sans que je ne comprenne quoi que ce soit…
Je suis tellement nerveux à l’idée que ça ne puisse pas marcher et qu’il ne faille finalement abandonner, que je n’arrive plus à me concentrer.

Enfin, une vingtaine de minutes plus tard, le garde du corps revient avec une lettre qu’il remet à Kô.
Ce dernier me la transmet à son tour.

Mes mains tremblent… Va-t-elle enfin me laisser entrer ? Où est-ce une façon sadique de me dire qu’elle ne veut vraiment pas de ma compagnie ?
Je prends une grande inspiration et ouvre l’enveloppe.
« Reviens demain, tu pourras entrer ».

C’est comme si j’avais gagné à la loterie, tant ma joie est grande.
Mon sourire s’agrandit de seconde en seconde et je finis même par rire de soulagement.
Elle me laissera entrer ! Victoire !

Je me ressaisis vite et remercie Kô et son ami… Je ne sais pas encore à quoi m’attendre, ni quel genre de fille elle est –manipulatrice ou juste effrayée du monde extérieur ?—, mais à chaque jour suffit sa peine. J’aurai des réponses à mes questions dès demain.




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