Fiction: A jamais (terminée)

Il faut parfois toucher le fond pour trouver le bonheur absolu. Dans mon cas, c'est totalement vrai. Ca en valait la peine. Elle en valait la peine. NARUTOXHINATA
Classé: -16I | Romance | Mots: 74682 | Comments: 33 | Favs: 17
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sun's rays (Féminin), le 11/09/2014
Mon premier NaruHina. J'espère que l'histoire va plaire. J'ai essayé de corriger les fautes comme j'ai pu, pardonnez-moi s'il en reste encore. HIhi! :)



Chapitre 10: Conversations



Chapitre 10 : Conversations

Le son continu du tracé plat résonne dans ma tête, comme la sonnerie de la mort… En fait, c’est vraiment la sonnerie de la mort.
Je n’arrive pas vraiment à savoir pourquoi il me bouleverse autant… Mais il me donne l’impression que j’oublie quelque chose d’important.
J’essaie de fouiller dans ma mémoire, j’essaie de passer à travers la brume si épaisse qui la recouvre…ce n’est pas vraiment chose facile.
Puis, d’un coup, me frappant de plein fouet, comme pour me punir de l’avoir oublié, le visage de Hinata m’apparaît en grand, le son du tracé plat plus présent que jamais.

Je me réveille en sursaut.
-Hinata !
Je ne la vois pas. Je ne vois que du blanc, en fait.
Peu à peu, ma vision s’éclaircit, et je distingue le lit d’hôpital où je suis assis. Avec ma vision revient le souvenir d’il y a… je ne sais plus combien de temps.
Mon cœur s’accélère sous le coup de la panique, et je respire difficilement.
-H-Hinata !
Soudain, une main s’abat sur mon épaule.
-Naruto, calme-toi.
Je lève les yeux pour voir mon père, le regard doux, comme d’habitude. Derrière lui, assise sur le lit, se trouve ma mère. Elle a l’air inquiète pour moi.
Mais je n’ai pas le temps de m’attarder là-dessus. Une seule personne m’importe, pour l’instant.
-Hinata ! Répété-je pour la troisième fois.
-Son état est stable. Les médecins ont dit que son cœur est reparti deux secondes après ton « Je t’aime ».
Je rougis légèrement.
-Vous avez entendu ça ? Demandé-je, un peu gêné.
-Naruto, tout l’hôpital l’a entendu. Me dit ma mère.
-Je vois… Combien de temps je suis resté dans les pommes ?
-Six heures. Tu avais besoin de repos.
-Oh…Attendez un peu, elle est réveillée alors ?
Je ne peux réprimer l’espoir qui bouillonne en moi.
Mais ma mère a un regard triste.
-Malheureusement, son cœur était trop faible, et ils ont dû la placer dans un coma artificiel.
Ma poitrine me fait très mal.
-… Et quand est-ce qu’ils vont l’en sortir ?
-Quand son cœur sera assez solide. Reprend-t-elle.
-Je…Je dois aller la voir.
Le bip résonne encore dans ma tête. J’ai besoin d’entendre autre chose, sinon, je vais perdre la raison.
-Attends, Naruto. Reste un peu avec nous. Me dit mon père.
-M-mais-
-Elle n’ira nulle part. Et il faut qu’on discute. En famille.
Je n’aime jamais quand il joue de cette carte-là. Mais je me rassois et attends qu’ils commencent.
-Sasuke nous a parlé.
Je continue de les fixer, ne sachant pas où ils veulent en venir.
-Il nous a raconté ce que vous vous êtes dit, dans le jardin. Et Kô s’est chargé de remplir les blancs.
-On sait que tu as nous a menti, à la réunion. Conclut ma mère, sur un ton réprobateur.
-C’était ma seule assurance que vous n’alliez pas vous en prendre à elle.
-Nous en prendre à elle ? Demande mon père.
-Je sors avec elle. Quel moyen vous aviez d’être sûrs que je ne lui ai rien raconté ? Elle risquait de vous gêner… Vous pouviez m’éliminer, si vous le vouliez, mais je n’aurais jamais permis que vous touchiez à un seul de ses cheveux !
Le silence plane quelques instants.
-Tu ne lui as rien dit, n’est-ce pas ?
Je secoue la tête.
-Elle n’avait pas besoin de savoir. Ca l’aurait bouleversée pour rien…
-…Ca me décrit, en gros, l’image que tu as de nous. Dit mon père pensivement. Mais je voudrais quand même l’entendre de ta bouche.
Je les fixe un moment, puis soupire.
-Pour moi, vous êtes des gens contraints de suivre les règles décrites par un livre. Vous les suivez tellement à la lettre, qu’il ne vous reste plus aucun sentiment humain. Vous vous mettez en tête, qu’une vie vaut la peine d’être sacrifiée si ça peut en sauver des dizaines d’autres, et c’est ça, je crois, que je supporte le moins.
Le silence est lourd, autour de moi. A chaque fois que je rencontre ce silence-là, c’est souvent parce que je les ai blessés. Mais ils ne pourront pas me dire que j’ai tort sur toute la ligne. J’ai la preuve vivante de ce que j’avance !
-Nous t’avons déjà dit que nous ne tuons personne. Commence mon père, d’une voix pleine de reproches.
-C’est pas la seule façon de détruire une vie. Répondis-je. Regardez Hinata.
-Comment ça ? Demande ma mère.
-Vous ne me ferez pas avaler que vous n’avez rien à voir avec son déménagement ici, il y a six ans. Elle n’avait que treize ans, à l’époque. La déshériter à un aussi jeune âge n’a pas de sens, sauf si le dodécagone a jugé qu’elle n’avait pas l’étoffe d’un pilier. Vous ne vouliez pas l’avoir sur le dos, alors vous l’avez envoyée ici… Vous avez quelque chose à dire, face à ça ?
-… Ce n’est pas nous qui l’avons envoyée ici. C’est son père. Et nous avons décidé, depuis longtemps, de ne pas nous immiscer dans les affaires de famille…
Je roule des yeux.
-Ouais c’est ça…
-Naruto, nous te disons la vérité.
Je secoue la tête.
-Je vous crois, mais ça me déçoit encore plus.
Ils restent silencieux.
-Je croyais que vous essayiez de faire régner la justice. Et d’après ce que vous me dites, un pilier peut tout faire, même si ce qu’il fait est complètement cruel et inhumain. Où est la justice là-dedans ?
-…Nous n’avons jamais dit que nous étions parfaits, tu sais. Me fait remarquer mon père. Nous essayons encore de trouver un équilibre.
-Alors commencez par regarder dans vos rangs et trouvez une solution pour qu’un pilier ne fasse pas ce qu’il veut.
-…Tu tiens beaucoup à cette fille. Commente ma mère.
-Je l’aime. Dis-je avec conviction.
-…Qu’est-ce que tu fais de Sakura ?
Ah. C’est vrai qu’elles s’entendent très bien…
-Nous avons rompu il y a des mois, maman.
-Mais elle t’aime. Me rappelle-t-elle.
-…Elle s’en remettra.
-Comment peux-tu être aussi insensible ? Hausse-t-elle le ton.
-Tu veux que je me remette avec elle par pitié ? Tu veux que je renonce à mon bonheur ? Je croyais que ce qui compte pour vous, c’est que votre enfant soit heureux !
Elle ne dit rien l’espace d’un instant, surprise.
-Ce que je veux dire, c’est que tu la connais depuis des années. Hinata, tu ne la fréquentes que depuis quelques mois.
-Et alors ?
-Et alors, ce qui fait durer une relation, ce n’est pas seulement l’amour-
-Dans ton monde peut-être. Dans le mien, ça suffit à braver tous les obstacles.
-…Est-ce qu’elle te connaît bien, au moins ?
Je la fixe un instant, pour bien lui montrer ma conviction.
-Hinata me connait aussi bien que vous tous réunis.
-Comment tu peux dire ça ? Reprend-elle, en colère. Nous sommes tes parents !
-Qui ne m’avez mis au monde que pour avoir un héritier ! La coupé-je.
Instantanément, les yeux de ma mère se remplissent de larmes. Elle enfouit son visage dans ses mains et commence à sangloter.
Je suis plein de contradictions, j’en suis conscient, mais je ne fais que dire ce qu’il y a dans ma tête, une alternance de doutes et de convictions…
Mon père s’approche d’elle et met sa main sur son épaule. Son regard se porte sur moi, dur.
-Surveille tes paroles. Tu ne sais pas tout.
Je détourne les yeux. Je ne supporte pas de la voir pleurer.
-On suit peut-être les ordres donnés par un livre, et on a peut-être fait des erreurs concernant ton amie, mais une chose est sûre, ce n’est pas du tout pour le dodécagone que nous t’avons conçu.
Ma gorge se serre.
-Quand tu es arrivé, ta mère et moi étions fous de joie. Tu n’imagines pas à quel point ! Et tu dois vraiment avoir la mémoire courte pour ne pas te rappeler tous les moments en famille que nous avons passés. Tous les anniversaires que nous avons fêtés. Nous n’aurions jamais fait tout ça, si nous ne t’aimions pas, Naruto. Peu importe ce que le livre dit, le dodécagone ne passera jamais avant toi.
-…
D’accord, j’ai dépassé les bornes sur ce coup…
Je soupire, m’approche de ma mère et pose ma main sur sa cuisse.
-Je suis désolé.
Elle se jette dans mes bras et me serre très fort, toujours en pleurant.
-Tu m’as tellement manqué ! Sanglote-t-elle.
J’entoure sa taille de mes bras et la serra très fort. Elle m’a manqué, elle aussi…
Mon père s’approche de nous, et met son bras autour de nous.
-Nous sommes une famille. Me rappelle-t-il doucement, sa voix n’est plus aussi dure. Ca compte plus que tout.
J’allais objecter. Je les aime, mais pour moi, Hinata sera toujours ma priorité.
Je m’abstiens de le leur dire, cependant. Nous venons à peine de nous réconcilier.

-Tu devrais parler à Sakura. Me dit ma mère.
J’ouvre la bouche pour protester, mais elle ne me laisse pas en placer une.
-Je ne te demande pas de te remettre avec elle, j’ai bien compris que tu ne le feras pas. Mais elle aussi, a entendu ta grande déclaration d’hier soir. Elle mérite quand même que tu lui en parles à cœur ouvert, non ?
-…
Je finis par soupirer. Elle a raison.
-Où est-elle ?
-A la cafétéria, je crois.
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Sakura est assise à une table, seule, devant un bol de céréales qu’elle remue avec une cuiller, sans les manger.
Je prends une grande inspiration, et m’approche d’elle.
-Salut.
Elle tressaille en entendant ma voix, puis se détend.
-Salut. Marmonne-t-elle, sans me regarder.
-Je peux m’asseoir ?
Elle hausse les épaules.
Je prends place à côté d’elle.
Nous restons là, silencieux, pendant ce que je considère comme une éternité.
Je n’ai jamais été aussi mal à l’aise en sa présence. Et je ne sais pas quoi dire pour que ça aille mieux.
-Sasuke m’a parlé. Finit-elle par dire.
-Il a parlé à tout le monde, on dirait…
-Ouais…
Encore plus de silence.
-Ecoute, Sakura-
-Je crois que finalement, il n’y a que moi…
-Quoi ?
-Je suis la seule qui n’a pas de scrupule pour me servir des gens…
-Sakura…
Mais je ne peux pas continuer. Qu’est-ce que je peux dire ? Elle n’a pas complètement tort.
-Je voudrais que tu me dises la vérité. Reprend-elle.
-A propos de quoi ?
-…Est-ce que tu m’as jamais aimée de la façon dont tu l’aimes en ce moment ?
Pourquoi est-ce qu’elle me pose ce genre de question ? Ce n’est pas juste !
-On n’aime jamais deux personnes de la même façon, Sakura. Tenté-je de me dérober.
-Ok. Est-ce que tu m’as aimée aussi fort, alors ? Au point de me crier ton amour comme ça, si j’étais dans la même situation.
Je me mords les lèvres. Elle ne lâche pas l’affaire.
-…Non. Finis-je par avouer, baissant la tête.
Encore cet insupportable silence !
-Moi, je t’aime de cette façon. Me dit-elle faiblement.
Je la regarde, surpris.
-J’ai fini par tomber amoureuse de toi…
Ses larmes commencent à tomber, et je vois qu’elle essaie tant bien que mal de les retenir, en souriant et en riant…
-C’est le karma, je crois.
-Sakura-
-J’ai été cruelle avec toi, alors voilà ce que je récolte.
-…
-…
-…Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ? Je t’ai dit des centaines de fois que je t’aimais, et tu ne m’as jamais explicitement répondu.
-Je te l’ai déjà dit-
-La fois où on a rompu ne compte pas.
-…Je me suis dit que je n’avais pas besoin de le dire… et que ça te garderait près de moi.
Je roule des yeux.
-C’est un peu débile, ça. Dis-je.
-…Ca aurait changé quelque chose, si je te l’avais dit ?
Et d’un coup, je suis soulagé qu’elle ne l’ait pas fait. Parce que si elle l’avait fait, j’aurais pu rester à Konoha pour essayer de régler les choses. Elle m’aimait, alors je pouvais faire un effort pour lui pardonner ce qu’elle a fait… Et je n’aurais pas pu rencontrer Hinata… Et je suis sûr maintenant, que je n’aurais jamais pu aimer Sakura aussi fort…
Je secoue intérieurement la tête, essayant de ne pas penser à ce qui aurait pu se passer.
Chaque chose arrive pour une raison.
-Je ne sais pas. Finis-je par répondre. Je ne veux pas lui avouer qu’elle avait quand même une chance, je ne veux pas qu’elle s’accroche.
Elle reste silencieuse.
-Quoi qu’il en soit, repris-je, je suis désolé que tu aies entendu ce que j’ai dit, hier... C’était pas pour être cruel, je n’avais rien calculé…
Elle hoche la tête. Elle a cessé de pleurer, mais son regard reste triste.
-Tu t’en remettras, Sakura. Finalement, tu avais raison quand tu m’as dit qu’on n’était pas fait pour être ensemble…
-…Quand est-ce que je t’ai dit ça ?
-Au quinzième anniversaire d’Ino. Tu étais un peu saoule, et je t’ai demandé de sortir avec moi…Je sais c’était pas bien. M’empressé-je d’ajouter devant son regard furibond.
-Mais tu m’as dit qu’on n’était pas fait pour être ensemble… C’est pour ça que je n’ai plus vraiment insisté depuis… Si même saoule, tu ne voulais pas de moi alors…
Je me mets à sourire, malgré moi. C’est très indélicat de ma part, mais je ne peux pas m’en empêcher.
Sakura, elle, ne sourit pas. Elle baisse la tête, le visage tout aussi triste.
Et le silence revient.
Au bout de quelques minutes je n’y tiens plus.
-Ecoute, je comprendrai si tu ne veux pas qu’on reste ami. Je t’assure.
Ca semble la surprendre. Ses yeux étaient grands comme des soucoupes.
-…Non… On était ami quand tu étais amoureux de moi, pourquoi on ne peut plus l’être maintenant ?
Je fronce les sourcils.
Je connais Sakura… Enfin, en tant qu’amie… C’est une fille égoïste.
C’est cruel de le dire comme ça, mais c’est vrai. Si ça ne sert pas ses intérêts, ou si ça la met mal à l’aise, elle évite une situation autant que possible… Elle a une idée derrière la tête.
Mais je resterai vigilent. Personne ne détruira ma relation avec Hinata. Personne !
Je hoche quand même la tête.
-D’accord…
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-Il faut qu’on parle. M’annonce Hanabi, me bloquant le chemin vers la chambre de Hinata.
Je crois qu’elle m’en veut… Et c’est probablement la seule, de tous les gens qui m’en veulent, qui a vraiment une bonne raison.
Ses yeux sont durs. Pas comme ceux de son père, bien sûr, mais ça me met quand même mal à l’aise.
-D’accord. Acquiescé-je.
Et je la suis, après avoir jeté un coup d’œil languissant vers la porte de la chambre de sa sœur… J’ai besoin de la voir…

Nous nous retrouvons dans le jardin de l’hôpital… Il est beau… Comme tout ce qui se trouve à Nokoribi… mais je le déteste. Il ne me rappelle que de mauvais souvenirs.
Puis-je dire souvenirs alors que je les vis encore ?
Hanabi s’assoit sur le banc où je me suis assis hier, et je l’imite.
-Tu me dois des explications.
Elle n’a plus l’air de n’avoir que quatorze ans, tout d’un coup…
-J’ai rencontré Hinata, un soir, il y a plus de deux mois. Elle était assise sur un banc du parc, et des gens ont voulu l’embêter… alors, je suis venu l’aider. Quand j’ai vu ses yeux, c’était… j’sais pas… mais je sentais, au fond de moi, que je devais la revoir.
-C’est pour ça que tu n’arrêtais pas d’insister pour la rencontrer ?
-Kô t’a raconté.
-A partir de là, oui…
-…
-Mais mon père dit que-
-Ce que ton père dit est un mensonge. Il ne m’aime pas, et c’est réciproque.
-…A cause de Hinata ? Marmonne-t-elle.
-Quoi d’autre ?
-…
-Je sais que Hinata ne le déteste pas… Hinata ne déteste personne, elle est trop bonne pour ça… Alors, je déteste ceux qui lui ont fait du mal à sa place. En l’occurrence, ton père.
Elle sourit.
-Tu l’aimes beaucoup.
-…Tu n’as pas entendu ce que j’ai crié, hier soir ?
Elle rit.
-Si. Comment ne pas l’avoir entendu ? Je crois que ta voix a porté jusqu’au Tayô ! Se moque-t-elle.
Je croise les bras, en boudant.
-…Mais ce que je comprends pas, c’est pourquoi tu ne m’as pas dit que tu la connaissais, quand je suis venue la voir…
-…Je ne voulais pas que quelqu’un de Konoha sache que je sortais avec Hinata... Mais c’était peine perdue, on dirait.
-Pourquoi tu ne voulais pas que je le sache ?
-…Je ne peux rien te dire, désolé…
Elle fronce les sourcils.
-Je veux une réponse, Naruto.
-On n’a pas toujours ce qu’on veut, dans la vie. Ou alors, tu voudrais que je te mente ? Je ne veux pas le faire.
Elle semble comprendre… Mais je ne me fais pas de soucis, elle obtiendra des explications à tout ça bien assez tôt. D’après ma logique, Hanabi va être l’héritière de Hiashi, puisque Hinata est hors-course.
Son visage s’assombrit, soudain.
-Qu’est-ce que tu as ?
Elle hausse les épaules.
-Je donnerais tout pour la voir éveillée, encore une fois…Sur une photo ou une vidéo… N’importe quoi… Je sais pas, je… j’ai l’impression que ça m’aiderait peut-être à avoir moins peur pour elle…
Je sais exactement ce qu’il lui faut, et je les ai… mais, égoïstement, j’hésite à les lui montrer… C’étaient des moments privilégiés entre Hinata et moi. Je ne me sens pas prêt à partager ça avec quelqu’un d’autre…
Puis, je me rends vite compte de ma bêtise.
Hinata voudrait que je prenne soin de sa sœur. Elle voudrait que je la rassure. Et je peux être égoïste, mais face à la volonté de Hinata, tout le reste s’efface.
Je soupire.
-Ecoute, j’ai pris des photos d’elle. Les plus vieilles datent de quelques semaines, et les plus récentes d’il y a trois jours. Lui annoncé-je en sortant mon portable de ma poche.
Elle le prend et fait glisser son doigt sur l’écran.
Je détourne les yeux. Je les connais par cœur, jusqu’à leur ordre… Je passe plusieurs heures, toutes les nuits, à les contempler… Les seules exceptions étaient ces deux dernières nuits… Deux ambiances à l’opposé l’une de l’autre…
Ses respirations commencent à se faire entendre, la raison pour laquelle je ne regarde pas. Je ne veux pas m’effondrer en larmes dans un lieu public.
Mais j’imagine très bien le défilement des photos.
Celle où je l’ai prise en secret, alors qu’elle criait de peur en voyant une belette… celle où elle dormait en plein air, les deux bras derrière la tête, la bouche entrouverte…celle où elle a cuisiné un ramen pour moi –ramen au poulet, il était délicieux—… celle où elle dansait dans sa chambre, un matin, en écoutant du rock…celle où elle éclatait de rire, en regardant une téléréalité comique…celle où elle jouait Moon River au piano…
Il y avait aussi des photos de nous deux… où nous nous embrassons… où nous sommes en train de bouquiner sur la pelouse… où je la porte dans mes bras et tourne rapidement… où nous dansons une valse… où nous sommes assis au bord du lac, la tête de Hinata nichée dans mon cou… Kô les a toutes prises.
Hanabi arrive éventuellement à la première photo que j’aie prise d’elle, sur la plage, près du château de sable, un sourire radieux aux lèvres.
Elle pleure sans retenu, maintenant.
-Je ne l’ai jamais vue aussi heureuse ! S’exclame-t-elle, avant de mettre une main sur la bouche, pour ne pas pleurer trop fort.
Je ne réponds pas, aussi ému qu’elle, cachant ma peine autant que possible.
Quand j’ai assez de force pour rassurer Hanabi, je pose ma main sur son épaule.
-Je crois en elle, Hanabi. Elle reviendra.
Elle se rapproche de moi, et met sa tête sur mon épaule.
J’ai envie de la repousser. Après tout, ce n’est pas Hinata…
Mais je pose, en hésitant, mon bras autour d’elle, et fais aller ma main doucement de haut en bas sur son bras à elle.
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Hanabi s’est calmée, un quart d’heure plus tard.
Dès qu’elle allait mieux, je me suis rendu à la chambre de Hinata.
Je me sens en manque d’air. J’ai besoin, plus que jamais, de la voir. Je ne suis plus qu’à quelques mètres de sa porte…
-Naruto, je peux te parler ?
Et j’ai une envie de meurtre.
-Plus tard. D’accord, Neji ? J’ai besoin de-
-Non, maintenant.
Pour qui il se prend ? De tous ceux qui sont en relation avec Hinata, c’est celui qui a le moins de raison de me parler. Et je dois la voir! Maintenant !
Je me tourne vers lui, prêt à lui crier dessus, mais son regard me fait taire.
Je n’ai jamais vu Neji aussi tendu de toute ma vie.
Il me dit de le suivre, et je le fais, à contrecœur.

Au lieu de me conduire au jardin, comme je m’y attends, Neji me mène à sa voiture, ce qui me fait froncer les sourcils.
Il n’a tout de même pas l’intention de me la faire à l’envers ! Si ?
-Neji, pourquoi tu m’emmènes là ? Demandé-je, laissant la suspicion paraître dans ma voix.
Je suis en pleine phase de réconciliation avec tout le monde, mais ça ne veut pas dire que je ne me méfie plus d’eux !
-Monte dans la voiture.
Je secoue la tête.
-Pas avant que tu me dises ce qu’il se passe.
-T’en fais pas, j’vais rien te faire.
-Et je suis sensé te croire sur parole ?
Il plisse des yeux.
-Je croyais que Sasuke t’as expliqué pourquoi on a fait ce qu’on a fait… Pourquoi tu te méfies encore de moi ?
-Parce que tu m’emmènes ici sans aucune raison valable !
-Si, c’est pour rester discret !
Je ne bouge pas d’un centimètre, toujours pas convaincu.
On se défie du regard pendant quelques instants avant que Neji abandonne et soupire.
-Très bien. Et si on allait dans ta voiture, alors ? Ca te va comme ça ?
Je réfléchis un instant, puis, hoche la tête.

J’ouvre la portière et me mets sur le siège conducteur. Neji se place sur le siège passager.
-Ok. De quoi tu voulais me parler ?
-De Hinata.
-Ben voyons ! Dis-je, le moins du monde surpris.
-Mais aussi des personnes que tu connais au Tayô.
Ca, par contre…
-…Je ne connais pratiquement personne ici, je passe mes journées avec Hinata.
-Et bien, parlons du peu de gens que tu connais, alors.
-…Pourquoi ?
Il soupire.
-On va perdre un temps précieux si tu me demandes ça à chaque fois que j’ouvre la bouche.
Je me tais instantanément.
Neji n’a pas changé… Toujours irritant à toujours avoir raison…
-Bon. Commençons par la propriétaire de l’auberge.
-La grand-mère ?
-Comment tu la trouves ? Est-ce qu’elle est digne de confiance ?
-…Je pense, oui. Elle m’a beaucoup aidé, dans le passé.
-Elle t’a aidé pour quoi ?
-Pour Hinata.
-Elle connaît Hinata ?
Je hoche la tête, les sourcils toujours froncés.
-Oui, comme elle connaît tout le monde ici…
C’est quoi, toutes ces questions ?
-Neji-
-Et Konohamaru Sarutobi. Comment il est ?
J’écarquille les yeux, comprenant enfin vaguement où il veut en venir.
-Tu ne les soupçonnes quand même pas de quelque chose, si ?
-Contente-toi de répondre à ma question.
-Je ne dirais plus rien, si tu ne me dis pas exactement ce qui se passe !
Son expression s’aggrave, mais je ne plie pas. Il peut m’intimider tant qu’il veut, et Sasuke peut dire ce qui l’enchante, mais ces gens sont mes amis. Si je n’ai pas de raison valable de douter d’eux, je ne parlerai plus.
Neji finit par soupirer.
-On pense que l’accident de Hinata n’en est pas vraiment un.
Mon souffle se coupe.
-Qui ça, on ?
Il hausse un sourcil, pour dire que c’est évident. Je roule des yeux… Le dodécagone, bien sûr…
-Et pour le moment, on n’a aucune piste, mais on soupçonne toute la ville jusqu’à ce qu’on soit sûr qu’ils n’ont rien fait.
Cette méthode ne me convient pas du tout… Cataloguer tout le monde comme coupable jusqu’à preuve du contraire… Mais bon, je ne peux rien dire, je ne suis personne…
-…Konohamaru, est quelqu’un de très gentil. C’est quelqu’un de simple qui vit encore chez sa mère. Il m’a aidé avec un problème, une fois. Et tu sais que j’ai toujours une bonne intuition à propos des gens. Alors crois-moi quand je te dis qu’il est clean !
Il hoche la tête.
-Et Ayame, la serveuse ?
-Ayame ? Non, elle n’a pas du tout le profil d’une tueuse. Elle parle beaucoup, mais ça s’arrête là. Elle a un bon fond, je le sais.
Je me garde de lui dire que, maintenant que j’y pense, je trouve ça bizarre qu’elle m’ait demandé d’inviter Hinata au festival… Parce que, si ça se trouve, elle voulait juste être gentille…
Non ! Ayame n’est pas comme ça. Aucun des gens du Tayô n’est un tueur, j’en suis sûr !
-…Tous les autres sont en train d’enquêter, alors ? Demandé-je.
Ca expliquerait pourquoi je n’ai vu que Sakura et Hanabi depuis ce matin…
Neji hoche la tête.
-D’accord… Je peux aller voir Hinata, maintenant ? M’enquiers-je, comme désespéré.
Je suis désespéré.
Neji a un petit sourire.
-Alors tu l’aimes vraiment.
Je hoche la tête, un peu las de toujours répondre aux mêmes questions.
Puis, une chose me vient en tête. Une question que je me suis posé il y a des mois.
-Tu étais proche de Hinata ?
Son expression se couvre de regret.
-Malheureusement non… J’étais jaloux d’elle, puisqu’elle était l’héritière des Hyuga et pas moi. En plus, j’étais clairement meilleur qu’elle… Du coup, on n’était pas vraiment proche.
Ca ne me plaît pas trop… mais je n’ai pas mon mot à dire, c’est une affaire de famille…
Qui plus est, c’est le passé.
-Mais, ça ne m’a pas plu, quand mon oncle l’a envoyée ici.
-Mais tu l’as quand même laissé faire !
-Je n’étais qu’un enfant ! On n’écoute pas trop les enfants, chez nous ! Se défend-il.
Je soupire et hoche la tête.
-Très bien. Je dois vraiment y aller.
Je suis sensé m’inquiéter pour Hinata, maintenant que le dodécagone pense qu’on a essayé de la tuer, mais ils sont assez nombreux, et je crois que je vais vraiment mourir si je ne la vois pas dans l’heure ! Et puis, quelle preuve ont-ils ?
-Vas-y.
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En entrant —enfin !— dans la chambre de Hinata, je vois une autre surprise qui ne me fait guère plaisir.
Je roule des yeux… C’est à croire que je ne peux vraiment pas rester seul avec elle une minute, aujourd’hui…
-Itachi Uchiha. L’appelé-je.
Il est debout près de Hinata.
Il se retourne, et je me rends vite compte de la différence de notre état vestimentaire.
Il est impeccable. Il porte un pantalon bleu marine en jean, une chemise blanche recouverte d’un pull noir tout simple mais très classe… je ne veux même pas parler de ses chaussures…
Ses cheveux sont tout aussi longs que dans mes souvenirs, et attachés en queue de cheval basse, derrière sa nuque.
Il est plus âgé que dans mon souvenir, mais même moi, un homme hétérosexuel, comprends pourquoi toutes les filles sont dingues de lui.
Moi, par contre, je suis plus débraillé que jamais.
Mes cheveux sont en bataille, ma chemise blanche froissée au-dessus de mon jean bleu délavé, et je ne porte qu’une paire de tennis.
« C’est toi que Hinata a choisi ! C’est toi qu’elle aime. »
Je referme la porte derrière moi.
-Bonjour, Naruto.
-Je… ne pensais pas te voir ici. Lui dis-je, d’un ton détaché.
-Sasuke m’a appelé pour annuler un week-end qu’on devait passer ensemble à Konoha. C’est comme ça que j’ai su.
Il a l’air contrarié… Mais pourquoi je m’étonne ? Hinata est une fille extrêmement attachante ! Ce n’est pas du tout étonnant qu’elle ait réussit à apprivoiser le grand Itachi Uchiha !
Je soupire.
-C’est moi qui aurais dû t’annoncer la nouvelle, mais tout s’est passé si vite… je n’ai pas eu le temps.
-Ne t’inquiète pas, ça va.
Son regard n’a toujours pas quitté le visage de Hinata.
Je décide alors de me placer en face de lui, de l’autre côté du lit, et de la dévisager à mon tour.
Et mon souffle revient.
Je lui prends la main. Elle est chaude, ça me rassure.
Elle est toujours vivante ! Elle se bat toujours pour me revenir !
-La dernière fois que je l’ai vue, c’était il y a huit ans.
-Oui, elle me l’a dit…
Le silence plane…
-C’était ma meilleure amie, tu sais !
Je tourne vivement la tête vers lui. Quoi ?
-Elle n’avait que dix ans, mais j’avais l’impression que c’était la seule qui me comprenait. On avait tous les deux des problèmes avec nos pères, on était tous les deux sous la pression d’être les aînés… Même à son âge, elle arrivait à me rassurer, à me dire que tout allait bien se passer…
Je pouvais lui parler de plein de choses sérieuses, et elle comprenait.
En partant pour l’université, j’ai voulu garder le contact, mais elle ne pouvait plus répondre à mes lettres, à cause de son père, sans doute… Mais je ne l’ai jamais oubliée, mon amie Hinata.

Je reste silencieux. Je veux en savoir plus sur eux… peut-être que je serais moins jaloux, après…
-Quand elle m’a contacté, il y a quelques semaines, j’étais fou de joie. J’ai enfin retrouvée mon amie.
On se parle tous les soirs, de tout et de rien… C’était comme si on ne s’était jamais perdu de vue…Enfin, elle refusait de ma parler de son père, mais sinon, tout était comme avant…
Et elle parlait très souvent de toi, aussi. Dit-il, amusé.
-Ah bon ?
-Elle est folle amoureuse de toi, tu le sais ?
Entendre ça de sa bouche devrait me rendre heureux, mais un nœud se reforme dans ma gorge.
Je ne réussis qu’à esquisser un faible sourire.
-Et puis, elle n’a plus répondu à mes messages… c’était il y a deux jours…
-Euh… avant-hier, on était sorti dîner… ça expliquerait pourquoi elle n’a pas répondu. Répondis-je.
Il hoche la tête, compréhensif.
On se tait à nouveau, fixant Hinata.
-Dis-moi qu’elle va s’en sortir. Murmure Itachi.
Pour la première fois de ma vie, je vois Itachi Uchiha inquiet. D’habitude, il porte sans arrêt un masque au visage, pour cacher ce qu’il ressent, mais pas aujourd’hui. Et ça se comprend, sa meilleure amie est sur un lit d’hôpital.
Je respire calmement, essayant de rassembler mes mots, et lui répète à peu près la même chose que j’ai dite à Hanabi.
-Hinata est la fille la plus têtue que je connaisse. La plupart du temps, elle finit toujours par avoir ce qu’elle veut. Et le fait qu’elle soit toujours là me prouve qu’elle veut vivre. Alors d’une manière ou d’une autre, elle trouvera un moyen de surmonter ça.
Il a un faible sourire, à la fin de mon petit discours.
-Tu es fou amoureux d’elle. Remarque-t-il.
-Oui, et je crois en elle, surtout.
-Vous faites vraiment la paire, alors.
Et là, en une phrase, toute mon insécurité vis-à-vis d’Itachi s’envole.
Il est sympa, lui, finalement…
-Bon, je vais voir ce que fait Sasuke.
Ca me fait un peu paniquer… Sasuke est en train d’enquêter sur l’accident, d’après Neji. Et personne n’est sensé savoir ça.
-Euh… Sasuke est sorti prendre l’air. Il reviendra plus tard.
-Oh…
-Mais, si tu comptes rester, tu peux louer une auberge dans le coin, si tu veux. Mais évite le Tayô, il est plein à craquer en ce moment.
Je prie pour qu’il ne remarque pas ma nervosité.
Et, le ciel soit loué, il n’y voit que du feu.
-Ok. Merci du tuyau.
-Je t’en prie.
Il tient la main de Hinata une dernière fois avant de sortir.
Je soupire de soulagement, puis me retourne vers Hinata.
-Enfin seuls. Murmuré-je.
Et, comme si une force invisible se moquait de moi, le docteur Shizune entre dans la pièce.
-Bonjour, Naruto.
Je roule intérieurement des yeux.
-Bonjour, docteur.
-Je dois vérifier les constantes de Hinata.
J’imagine qu’on ne peut pas y échapper…
-Je vous en prie, allez-y.
-Ca ne prendra que quelques minutes.
« Vous avez intérêt… »
Elle se met au travail en silence.
Puis, une question me vient.
-Quand pensez-vous pouvoir la sortir du coma ?
-…Malheureusement, je n’ai pas de réponse exacte à vous donner. Ca dépend principalement du cœur. On ne peut pas risquer que la dernière fois se reproduise ! On tient à la tranquillité de nos malades ! Me dit-elle, me taquinant, faisant allusion à ma déclaration publique.
Je détourne les yeux, gêné.
Elle rit doucement.
-Il n’y a pas d’autres moyens de la garder en vie ?
Elle secoue la tête.
-On ne doit pas stresser le cœur plus que ça… Parce que, même si les autres organes sont assez solide, si le cœur lâche, ça ne veut plus rien dire…
En entendant ses mots, un déclic survient dans ma tête.
Je me souviens de ce que la grand-mère m’a dit. Elle m’a dit que le cœur est la chose la plus précieuse d’un tout… Et maintenant, Shizune me dit la même chose, en insinuant que le cœur est aussi très fragile…
Et là, tout se met en place.
Hinata a bien été victime d’un attentat…




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