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Fiction: Capital violence.

" L'auteur (...) a beau vouloir tracer les nuances de ce qu'on appelle dans la société fou, extravagant, insensé, idiot, imbécile,etc., (...) il est loin de s'élever à des notions exactes sur les divers états de vésanie " One-shot sur le thème de la folie écrite dans le cadre d'un 'concourt' ... dans un style épistolaire (le fait d'écrire une lettre) de Pain à Konan. Sous-genre : Univers alternatif / song-fic.
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Datura (Féminin), le 24/07/2014
" L'auteur (...) a beau vouloir tracer les nuances de ce qu'on appelle dans la société fou, extravagant, insensé, idiot, imbécile,etc., (...) il est loin de s'élever à des notions exactes sur les divers états de vésanie "



Chapitre 1: Chère Konan ...



Chère Konan,


Je t'écris esseulé et désœuvré. Je ne sais même pas si tu les reçois. Peut-être qu'ils ne les envoient même pas. Mais j'ai l'impression que ça préserve le peu de salubrité mentale qui s'échappe implacablement du réceptacle de chair que je suis. Les jours s'écoulent d'une lenteur telle que j'ai la sensation d'avoir vécu déjà mille ans dans cet enfer aseptisé. Si je n'étais pas fou avant, ils s'arrangent pour que je le devienne, la mécanique est bien rodée, on voit que c'est leur métier.

Ils veulent me faire craquer, je le sais. J'en ai prit conscience à leur acharnement sur mon cas ; la dignité, la fierté que je m'octroie et l'obédience que je me refuse à leur offrir les offense ostensiblement ; leur incapacité à percer ma carapace d'indifférence, apparente... sont autant de raisons qui les ont poussé à me rendre l'existence la plus humiliante et outrageante possible. Leur but avoué est de me percer et de faire de moi une loque ; un sujet d'étude, certainement, parmi tant d'autres.

Si tu ne prends pas les drogues qu'ils te prescrivent, ils te font du chantage, menace de te priver des reliquats de liberté dont tu ne peux que trop rarement profiter. Et si ça ne fonctionne pas, ils te forcent. Et si tu te débats, ça légitime la force qu'ils emploient. Et si tu résistes par l'inaction, ça les distraie d'expérimenter jusqu'où tu tiendras. Je m'emmerde. J'ai mal aux yeux et dans ma vie tous les jeunes sont plus vieux... Je m'emmerde.

A quoi ça sert ? On est tous mort. A quoi ça sert ? Je t'aime encore. Comme une bataille déjà perdue ; une histoire déjà entendue. Tu vois, ce n'est pas que je crois en rien ; j'crois plus tout court, mais ça me convient. Y'a tellement rien à dire, obligé de mentir. Y'a tellement rien à faire, obligé d'avoir l'air. Je préfère croire en pire... désolé, je ne me sens pas bien ; je suis trop pressé de mourir pour écouter leur baratin... Je m'emmerde ...

Quand j'vois un chardon j'cours l'arracher ; quand j'parle des faibles c'est pour nier. Quand j'croise un enfant tout enjoué, j'me fais violence pour l'épargner. Les psychologues s'affairent autour de moi ; ils tournent en rond fascinés par mon cas. Je n'étais pas destiné à porter l'étendard des vérités inacceptables. J'ai perdu mon drapeau. En fait, je crois plutôt que j'l'ai brûlé. J'ai oublié de trouver ça beau ; j'ai oublié que c'était sacré...

Les psychologues font grand cas moi, ils quêtent en vain le comment du pourquoi. Je ne leur ai rien dit de la petite fille au regard triste... l'inadmissible...gardé intériorisé. Mais faudrait r'monter loin, tu le sais ; au commencement d'la haine, tu le sais ; sonder l'obscure abîme, tu le sais ; fouiller les cellules intimes, tu le sais ... Repérer la poussière et la balayer ; guetter les tâches et les effacer ; ramener l'impur à la pureté, de tout c'qu'est mort ou pas encore né.

Les psychologues s'affairent autour de moi, ils tournent en rond fascinés par mon cas. Les psychologues dissèquent chacun d'mes pas pour observer l'travail du mal en moi. J'voudrais bien m'libérer, tu sais ; r'trouver la sérénité, tu sais ; mais ça r'viendrait à m'tuer, tu sais ; à m'supprimer tout entier, tu sais... J'voudrais raser tout ce qui dépasse, d'un grand coup d'jet stériliser la crasse ; arrêter net le temps qui passe, figer les visages avant la grimace.

Au tribunal z'ont pas su quoi faire de moi ; dire si j'étais responsable de mon cas. Au tribunal m'ont affecté là, z'ont pensé qu'tout ce blanc, ce serait bien pour moi. Mais tout ces gens que j'ai tué, tu sais ; c'était par humanité, tu sais ; j'pensais qu'à leur bienfait, tu sais ; à leur prodiguer la paix, tu sais ... Et maintenant... Je passe mes journées à essuyer les traces, sur le mur, de sang séché : y'a dans ma chambre un aliéné qui s'cogne la tête à s'la faire sauter.

Y'a dans ma chambre... un aliéné, qui s'cogne la tête à s'la faire sauter. Il pleure, il hurle, il grogne ; il souffre et se frappe comme un dératé. C'est un mélange étrange ... je suis incapable de dire s'il s'apparent plus à l'homme ou à l'animal dans ce qu'il est apte à avoir conscience de son existence ou non. Le regard hagard et la bave qui coule en filet du menton ; tandis que par des gargarismes et des soubresauts et des onomatopées, il s'exprime... ?

Il s'autodétruit avec un acharnement sans mesure et régresse progressivement ; s'abrutissant de jour en jour ; annihilant ce qui le rapproche de l'homme peu à peu. Peut-être est-ce lui qui a raison dans le fond. De s'éloigner de l'homme et de se muer vers l'animal, et la sordide vétusté bestiale. Cherche-t-il à détruire ce qui lui reste de lucidité ? A se supprimer tout entier ? Lui n'est déjà plus dans le paraître depuis longtemps. Mais qu'est-il alors, à présent ?

Et de son existence de souffrance qu'il partage à grand renfort de hurlement, il me met mal à l'aise et me fait souffrir par empathie involontaire. Ces cris qui résonnent dans tous les locaux me transpercent jusqu'au plus profond de mon être et me tire parfois des larmes, aidés : par les tréfonds de la fatigue, sa géhenne perce le silence et m'assaille, m'étreignant le cœur ; l'épuisement qui me gagne à cause des insomnies qu'il cause à se mutiler toute la nuit et incessamment.

Il participe à cette folie qu'est l'existence. Ils participent tous, à me rendre fou. A garder en vie, envers et contre toute bonté, un être qui ne demande qu'à mourir. Qui ne vit plus vraiment et tend inexorablement vers le néant le plus splendide qui ne m'ait jamais été donné de voir. Le nihilisme le plus pur et le plus absolu qui caractérise cet être dépourvu de toute autre volition que la mort. Un être qui ne semble –même- plus mué que par l'instinct... Un instinct d'extinction.

Tout participe à me faire perdre l'esprit. Tout en ce lieu peut interpréter -si l'on creuse un peu- l'insanité. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Il n'y a plus rien à quoi je puisse me raccrocher. La logique la plus basique, le bon sens ; n'existent pas ou seulement dans mon monde intérieur et juste pour être renier par le personnel qui prend un malsain plaisir à me tourner en dérision ; je dirais même, en déraison. Ils profitent de leur statut pour s'octroyer la Raison. Ils disent que le génie ressemble à la folie.

Comment être à leurs yeux, un type bien ? Comment être à tes yeux, un type bien ? Alors que, dans le décousu chaotique de mes pensées que j'étale frénétiquement sur le papier, je n'oublis jamais ma folie ; la folie d'un soir ou j'ai abandonné ... et, ces derniers mots avant que je ne passe de l'autre coté me reviennent... ils me hantent, comme si je n'étais plus autre chose que cet événement qui m'a amené ici :

« - Écoutez-bien, bande de dépravés... vous avez devant vous un homme qui en a marre ; un homme qui n'en peut plus. Écoutez-bien bande de dépravés... voilà l'homme pour qui la coupe est pleine ; l'homme qui s'est dressé contre la racaille, le cul, les cons, la crasse, la merde... Voilà quelqu'un qui a refusé.... Bande de dépravés... »

Puis un coup de sang, de feu et d'un coup un cri.
Et rien...

Pain.




Un petit One-shot sur le thème de la Folie inspiré de mon vécu et de références telles que la citation de "Taxi driver" et d'une chanson du même nom de Zabriskie Point.



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