Fiction: To love again (terminée)

Il est parti et m'a brisé le coeur. Je croyais ne plus jamais le revoir. Et voilà qu'il réapparaît tout d'un coup et met ma vie sens dessus dessous. Quel culot! Pourrai-je lui résister? Je ne sais pas... SASUKEXHINATA
Classé: -16D | Romance | Mots: 56360 | Comments: 12 | Favs: 9
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sun's rays (Féminin), le 27/07/2014




Chapitre 9: Autre chance



Chapitre 9 : Autre chance

Je frappai à la porte du bureau de mon père. En rentrant des cours, trois minutes plus tôt, le majordome m’avait transmis son message.
-Entrez. Me dit-il de l’autre côté de la porte.
-Vous m’avez fait appeler, père ? M’enquis-je en pénétrant dans la pièce.
Il avait l’air préoccupé.
-Oui. J’ai reçu un appel d’Itachi Uchiha.

Je fus surprise qu’il me parlât de ça. Car même si j’étais l’héritière, il ne parlait jamais affaires avec moi… En vérité, il ne me parlait jamais…
-Il m’a envoyé une lettre.
Je hochai la tête, ne voyant toujours pas ce qui m’impliquait là-dedans.
Il me tendit la fameuse lettre.
-Tiens, lis-la.
En prenant la lettre, mille et une inquiétudes s’emparèrent de moi. J’essayai de me rappeler toutes les mauvaises choses que j’ai faites au cours de la précédente année où mon père et moi nous ne nous étions pas parlé, mais ne trouvais rien de bien grave qu’il ne sache déjà.
Et je réalisai que cela ne devait pas venir de moi, puisque j’avais à peine parlé à Itachi depuis leur soirée de bienvenue, à lui et son frère…
Etait-ce possible que mon père n’ait pris connaissance de cet incident que maintenant ?
Faisant un effort d’ignorer mes pensées, je lus la lettre.

[i]Cher Monsieur Hyuga,

Je vous prie de m’excuser pour vous importuner ainsi, mais je n’ai pu faire autrement. En effet, j’ai une requête de la plus haute importance à vous adresser.
Il est sûrement porté à votre connaissance que la fête blanche pour la commémoration des pères fondateurs de notre magnifique ville aura lieu Dimanche.
Naturellement, descendant de l’une des deux lignées de ces pionniers, mon frère et moi-même y avons été invités. Et permettez-moi de témoigner de mon profond regret de ne pas vous compter parmi nous ce jour-là.
Cependant, mon jeune frère, Sasuke, ne pourra pas compter sur une quelconque cavalière à cet événement. Et cela affecterait de quelque manière que ce soit notre image et notre réputation.
Aussi, et j’en appelle humblement à votre bonté et votre générosité, je vous serai gré et éternellement reconnaissant de bien permettre à votre fille aînée, Hinata, de l’accompagner pendant cette journée.

Hormis le fait qu’elle ait écrit un article pour le moins brillant concernant mes aïeux ainsi que la famille Senjuu il y a peu, son admirable personnalité fait de sa compagnie une vraie bénédiction. L’avoir à nos côtés pour cette fête nous ravirait au plus haut point.
Je m’assurerai de sa sécurité durant ce jour, vous avez ma parole.
Je vous remercie pour votre temps et votre considération.
J’espère avoir de vos nouvelles assez tôt.
Cordialement,
Itachi Uchiha. [i]

Ma bouche était entrouverte. Mais quelle était la raison de tout cela ?
-J-je ne comprends pas…
Mon père me considéra pendant un long moment avant de répondre.
-Je suis soulagé de voir que tu n’y es pour rien dans cette histoire.
Je levai la tête vers lui, stupéfaite. Comment pourrais-je participer à ça ? Avoir affaire à la famille Uchiha était le dernier de mes souhaits.

Mon père reprit.
-Il est très malin, cet Itachi. Les mots qu’il m’a « humblement » adressés me feraient passer pour un être froid et sans cœur devant tout Konoha si je refusais, dans le concept que cette lettre vienne à être exposée au grand jour.
-Père ! Tentais-je.

Je le priai du regard de ne pas me laisser y aller. Cette journée serait horrible pour moi. Ce fut la première fois en douze ans que je lui demandais quelque chose, et j’étais consciente qu’il l’avait remarqué.
-Tu sais que je ne peux refuser une telle diplomatie, Hinata.

J’ignorai le petit soubresaut joyeux de mon cœur en l’entendant prononcer mon nom après tant d’années.
Je baissai la tête, triste. Il avait fallu une situation de ce genre pour l’amener à me parler comme un père aurait dû parler à sa fille. Et heureusement, ou malheureusement, cette tristesse fut assez grande pour repousser la crise de panique que je sentais monter à l’idée de passer toute une journée à ses côtés. Me transformer en boule de nerfs devant mon père est la seconde des pires choses qu’il puisse m’arriver. La première ayant déjà eu lieu il y a presque deux ans…
Je pris alors une grande inspiration, tout en me concentrant pour ne pas laisser ma peur exploser, et redirigeai mon regard vers le sien.
-Qu’il en soit ainsi alors. Dis-je calmement.

L’instant d’une seconde, je crus voir l’ombre d’un sourire sur son visage.
-Cependant, j’ai entendu parler de tes « exploits » à l’école concernant ce garçon.
Mon sang se glaça.
-Et sache que j’approuve ce que tu fais.
Ma gorge se noua instantanément. Mon père était fier de moi ! Je pensai, à cet instant, que je pouvais mourir en paix.
Luttant contre les larmes de joie, je lui adressai un grand sourire.
Bien entendu, il ne me le rendit pas, mais je ne pus m’amener à m’en soucier. Mon père était fier de moi !
-Tu peux disposer, maintenant. Me dit-il.
Je redescendis sur terre, repris mes esprits et pris congé.


Ce ne fut qu’une fois dans ma chambre, que j’oubliai le geste de mon père et qu’une vague de colère envers Itachi me submergeait.
Comment avait-il pu me faire ça ? Après tout ce qu’il s’est passé, je pensais qu’il serait la personne la plus compréhensive et le premier à prendre ma défense vis-à-vis de Sasuke.
Mais non ! Il a fallut qu’il aille jouer au « diplomate » avec mon père !
Furieuse, je sortis de la maison, pris ma voiture et sortis du domaine.

-Excusez-moi. M’adressai-je à la réceptionniste. Pourrais-je m’entretenir avec Itachi Uchiha, s’il vous plaît ?
Elle me regarda pendant quelques instants, puis, sans doute en reconnaissant mes yeux, m’adressa un large sourire.
-De qui s’agit-il ? Me demanda-t-elle d’un ton mielleux.
-Hinata Hyuga.
-Un instant, je vous prie.
Elle prit le combiné et composait un numéro.
-… Monsieur Uchiha ? Mademoiselle Hinata Hyuga souhaite vous parler… Oui monsieur, elle est avec moi… entendu.
Et elle raccrocha.
-Il vous attend, au dernier étage de l’immeuble… Tenez.
Elle me tendit un passe pour visiteurs.
-La sécurité le contrôlera quand vous serez là-haut. M’expliqua-t-elle.
-Très bien. Merci.
Je lui souris une dernière fois, puis me dirigeait vers l’ascenseur.
Tout à la Uchiha Corporation était impressionnant, je devais l’admettre. Le seul gratte-ciel qui pouvait rivaliser avec celui-ci, à mon avis, était celui de mon père…

Arrivée au cinquante-cinquième étage, deux hommes corpulents m’attendaient. Ils m’intimidaient un peu…
Ils scannèrent mon passe, puis, une fois celui-ci authentifié, me conduisirent vers ce qu’il me semblait être le bureau d’Itachi.
La pièce était très grande. Une baie vitrée donnait une magnifique vue sur le centre-ville. Les murs étaient blancs, ornés chacun d’un tableau original de Kaii Higashiyama. Le parquet était dans un ton gris très élégant. Au milieu de la pièce se trouvait un grand canapé et deux fauteuils en cuir gris du même ton que le parquet, une table basse en verre était déposée au milieu d’eux. Et au fond de la salle se trouvait un grand bureau en ébène, et des chaises en cuir noir étaient placées d’un côté et d’autre de lui.
Le bureau typique d’un homme d’affaires prospère.
Cela me prit à peine dix secondes pour scruter les lieux. Je ne fus plus consciente de mon environnement une fois que je l’ais repéré près de la baie vitrée, admirant la vue.
En le voyant, ma colère refit surface.
-Qu’est-ce que tu me fais là ? Demandai-je, outrée. C’était bien la première fois depuis que l’on se connaissait que j’étais en colère contre lui.
-Bonjour à toi aussi, Hinata. Répondit-il calmement. Il prit place dans son fauteuil derrière le bureau.
-Bonjour. Je réitère la question. Qu’est-ce que tu me fais là ? M’enquis-je, impatiente.
-De quoi tu parles ?
-De la lettre toute innocente que t’as envoyée à mon père, pardi !

Il me fixa pendant un instant. Je dus fournir un effort monstre pour éviter de lui crier de me répondre.
-… Je vous aide, mon frère et toi, à arrêter de faire les idiots.
Quoi ?
-Je vois pas de quoi tu parles. Répondis-je. Je ne fais pas l’idiote, je vis ma vie, c’est tout !
-Eh bien, tu la vis mal, Hinata.

Comment osait-il ? J’émis un soupir incrédule.
-Je ne suis pas parfaite ! Excuse-moi de ne pas être aussi brillante et prospère que toi, oh, grand Itachi Uchiha ! M’écriai-je avec sarcasme.
Il eut un rictus. Il détestait que l’on lui rappelât ses compétences professionnelles. Mais je ne m’en souciais guère à cet instant.
-Tu sais très bien que je parle de ta vie sentimentale, ou plutôt de son absence.
-Peut-être que je veux être seule. Rétorquai-je, irritée.
-Je vois bien que tu es malheureuse !
-Encore une fois, je ne suis pas parfaite. Dans la vie, il y a des hauts et des bas, ainsi vont les choses !
-Mais tu n’as vécu que des bas depuis notre départ.
-C’est pas vrai, j’ai eu de bons moments ! Défendis-je.

Il m’ignora.
-Je ne t’aurais jamais cru aussi lâche au point de renoncer à te battre pour être heureuse. Me dit-il froidement.
Je n’en croyais pas mes oreilles.
-De quel droit tu te permets de me juger ? Criai-je. Tu ne sais rien du tout de ma vie d’après ton départ ! Rien du tout ! Tu comprends encore moins ce que je peux ressentir !
-Détrompes-toi, je sais tout de ta vie.

Je me figeai, interdite.
-… Comment ça ?
-…Le jour de mon départ, je suis revenu à Konoha pour m’assurer que tu allais bien. Et je t’ai trouvée endormie au cimetière, près de la tombe de ta mère, le visage imbibé de larmes. J’avais peur que tu fasses un truc idiot, alors je t’ai fait surveiller par un détective professionnel à partir de ce moment-là.
Il y eut un long moment de silence tendu.
-Tu… tu m’as espionnée ? Demandai-je sans essayer de cacher la peine dans ma voix.
-…C’est pas le plus important.
-C’est pas le plus important. Répétai-je en lui tournant le dos et en riant sans joie.
-Non. Renchérit-il. L’important c’est que les rapports qu’il m’a fait disaient que tu ne sortais de chez toi que pour aller en cours pendant sept mois, et qu’après ça, les photos de toi que j’ai reçues montraient que tes yeux étaient vides d’émotion. T’avais carrément l’air d’une somnambule ! Pourtant quand on est revenu, tes yeux étaient aussi expressifs qu’il y a deux ans.

Je me retournai vers lui.
-Ta conclusion ? Exigeai-je impatiemment.
Il soupira.
-Vous êtes faits l’un pour l’autre, Hinata ! S’exclama-t-il.
-Combien de fois je dois te répéter qu’il ne m’aime pas pour que tu me croies ? M’enquis-je en faisant un pas vers lui.
-Je ne te croirai jamais… Tu es ce qu’il lui est arrivé de mieux dans toute sa vie.
Ce fut là que je réalisai.
-Alors c’est ça. Dis-je tout bas. La vérité a fini par sortir. En fait, tu t’en fous de ce que je peux endurer, tout ce qui compte pour toi, c’est le bonheur de ton petit frère chéri !
Il parut comprendre son erreur. Il avait écarquillé les yeux.
-Hinata-
Je secouai la tête.
-Tu fais fausse route, Itachi. Son bonheur n’est pas avec moi. Lui annonçai-je, soudain calme.
Je ne pouvais que l’être si je ne voulais pas éclater en sanglots devant lui après la trahison qu’il m’avait faite.
Il restait là, sa bouche était ouverte comme pour dire quelque chose, mais aucun son n’en sortait.
-T’en fais, pas. J’irai à ta précieuse fête. Lançai-je froidement. Mais je me suis trompée sur toi. En fait, tu es aussi manipulateur, fourbe et égoïste que lui.
Sur ces mots, je me dirigeai vers la porte.

Arrivée près de celle-ci, je vis Itachi se dresser entre elle et moi. Je ne l’avais pas entendu bouger…
-Hinata. Commença-t-il doucement. Ecoute ce que j’ai à te dire. S’il te plaît.
-Je t’avais dis que j’allais venir, qu’est-ce que tu veux d’autre ?
Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux.
-S’il te plaît. Répéta-t-il.

Son ton implorant me fit finalement lever les yeux vers les siens, et pour la première fois, je vis de la peur dans son regard.
Je soupirai, vaincue, et me dirigeai vers le canapé.
Il me suivit et s’assit sur la table basse.
J’attendis qu’il parle. Et après avoir cherché ses mots pendant un moment, il me regarda enfin.
-Quand je t’ai vue ce jour-là, près de la tombe de ta mère, tu avais l’air si perdue. Et j’ai sentis quelque chose en moi se briser. Après ça, j’avais tellement peur d’entendre un jour par les nouvelles que tu étais… je ne supportais même pas l’idée. Alors j’ai engagé un détective. Je me rends compte maintenant que j’ai eu tort de ne pas avoir eu assez foi en toi, et je m’en excuse sincèrement.
Il parut sincère.
-Et c’est vrai que je ne sais pas ce que tu as ressentis, mais j’imagine que la douleur que j’ai éprouvée à chaque fois que je voyais une photo de toi aussi mal s’en approche.
Son regard se voila de tristesse.
-Et crois-moi, si je ne pensais pas sincèrement que Sasuke est fait pour toi, je ne l’aurais même pas laissé t’approcher, quand on est revenu.
Il leva sa main droite, et me caressa tendrement la joue.
-Parce que tu te trompes, Hinata. Rien au monde n’est plus important à mes yeux que toi. Je veux que tu sois heureuse, c’est tout. Finit-il, doucement.
Je restais stupéfaite par ses aveux. Je ressentais un mélange de culpabilité pour tout ce que je lui avais dit plus tôt et une grande reconnaissance envers lui.
Sans réfléchir, je me jetai dans ses bras. Et il mit ses bras autour de moi.
Nous restâmes ainsi durant un instant.
-Bon, je dois y aller. Mon père doit se demander où je suis.
-D’accord. Répondit-il.
-Et tu pourrais arrêter de me faire suivre maintenant ?
-… J’ai arrêté depuis mon retour.

Je fus heureuse de l’apprendre.
Il me raccompagna jusqu’à la porte, et on se dit au revoir.
-On se voit après-demain. Lançai-je.
-C’est ça. Me dit-il m’adressant ce sourire qui, je réalisais maintenant, m’était réservé. Je priai pour qu’un jour, ce sourire soit destiné à quelqu’un d’autre.


Je portais une robe blanche en satin avec de fines bretelles, ornée d’une ceinture rose avec un nœud sur le côté gauche au-dessus du nombril. Elle descendait librement jusqu’en dessous de mes genoux. Je chaussais des escarpins pieds nus couleur argent, et le coiffeur m’avait fait un chignon classique. Je n’avais mis qu’un rouge à lèvres fuchsia clair.

Sasuke passa me prendre à neuf heures et demie.
Quand une des employées vint me prévenir de son arrivée, je pris mon sac à main assorti à mes chaussures, m’autorisai une grande inspiration, et partis à sa rencontre.
Le printemps était là, il faisait très beau, je n’eus donc pas besoin de manteau.
En le voyant, la chanson de Jesse McCartney que l’on m’avait fait parvenir Mercredi dernier me revint en mémoire. Et je dus me concentrer pour ne pas m’arrêter en chemin et le dévisager.
Il était dans un blanc noir taillé sur mesure, je remarquais, une chemise blanche et un nœud papillon blanc.
-Bonjour. Me salua-t-il doucement.
-Bonjour.

Nous étions silencieux dans la voiture. J’avais tellement de choses à lui dire, mais je ne voulais pas lui adresser la parole. Je ne serais jamais d’accord avec Itachi concernant ses sentiments pour moi. Et le MP3 que j’ai reçu, si ça venait de lui, n’avait finalement rien changé.

La salle de réception était… blanche. Tout était blanc. Les rideaux, les nappes de tables, les habits des invités, les chapiteaux à l’extérieur… tout. La seule autre couleur présente, ce fut le vert du gazon.
Je fronçais les sourcils.
-Ca te plaît pas. Remarqua Sasuke.
-…C’est trop blanc.

Il sourit.
-C’est vrai, mais ça s’accorde au thème, tu crois pas ?
-Oui mais quand même… Marmonnai-je.
Il me tendit le bras.
-Permettez. Dit-il, d’un ton solennel.
Je ne pus m’empêcher de rougir, avant d’acquiescer et de lui prendre le bras.
Nous nous dirigeâmes vers les invités.
-Tu en veux à Itachi pour son initiative ? Demanda-t-il soudain.
-… Plus maintenant. On a eu une conversation, Vendredi, et on s’est expliqué.
-… Tu es allé à son bureau ?
-Oui… J’ai pensé qu’il y serait encore quand j’ai décidé d’aller le voir.

Il ne répondit pas, pensif.
Arrivée à la hauteur des invités, nous les saluâmes un par un. Sasuke usait à cent pourcent de son charme pour paraître le plus plaisant possible. Il souriait, parlait de ce ton séducteur qui faisait rêver tant de femmes et rendait jaloux tant d’hommes, et gagnait leur cœur, les uns après les autres.

Quand à moi, je me contentais de suivre le mouvement et de parler poliment tout en souriant légèrement.
Itachi fut le dernier que nous saluâmes. Il était dans le jardin, près d’un chêne, buvant tranquillement du champagne.
-Alors, tu t’isoles ? Plaisanta Sasuke.
Il sourit.
-Un peu de paix ne fait jamais de mal.
-Mais si tu restes là trop longtemps, on va finir par croire que tu veux envoyer le monde balader… Répliqua Sasuke.
Il soupira en roulant des yeux.
-Très bien… HInata. Me salua-t-il en souriant.
-Itachi. Répondis-je de la même manière.
Et il nous laissa seuls.

J’entendis Sasuke soupirer d’exaspération.
-Quoi ? Demandai-je.
-Il est toujours amoureux de toi. Me dit-il. Il avait l’air sincèrement désolé pour son frère.
Je suivis Itachi des yeux. Et soupirai à mon tour.
-Il devrait essayer de se trouver quelqu’un d’autre. Dis-je pensivement.
Sasuke eut un rire ironique.
-Il est beaucoup trop buté et trop occupé par son travail pour ça.
Je me tournai vers lui.
-… Tu devrais jouer aux entremetteurs avec lui. Tu sais, lui trouver une fille et tout. Lançai-je, en souriant.
Il rit doucement. Et mon cœur s’emballa. C’était la première fois depuis son retour que je le voyais rire.
-J’suis pas doué pour ça.
Ce fut mon tour de rire.
-Tu rigoles ? Tu réussis à convaincre n’importe quelle fille de faire ce que tu veux en deux minutes.
-C’est juste l’art de faire semblant, c’est tout. Répondit-il. Un truc que tu ne maîtrise vraiment pas.
-Je prends ça comme un compliment. Rétorquai-je sèchement. Contrairement à d’autres, je déteste les mensonges. Et l’hypocrisie en est une forme.

Il sourit tristement.
-Mais tu devrais essayer de faire ça, puisque t’arrives à embobiner tout le monde. Continuai-je.
-Pas tout le monde. Rectifia-t-il en me regardant intensément.
Le contact visuel me fit rougir violemment, et je détournai le regard.
-Quoi qu’il en soit, reprit-il, dans notre monde, bien paraître est très important. Tu devrais travailler dessus.
-Tu pourrais m’apprendre. Suggérai-je, en souriant, taquine.
Et sans prévenir, j’eus l’impression que ses yeux devinrent plus noirs. Il rapprocha son visage du mien et mis doucement sa main droite autour de ma hanche.
Je ne pouvais bouger, je ne pouvais respirer, il semblait que je prenais feu.
-Respire Hinata. M ordonna-t-il.
Et ainsi, je revins sur terre.
Je me défis maladroitement de son étreinte.
-Q-qu’est-ce que tu fais ? Demandai-je, la voix fébrile.
-…Je suis désolé. Je me suis emporté.

Je ne pus rien dire, je mis mes bras autour de moi.
Soudain, nous vîmes les invités se diriger à l’intérieur.
Soulagée de l’échappatoire, je me dirigeai, sans attendre Sasuke, vers la salle de réception.
Je repérai facilement Itachi, et me rapprochai de lui.
-Tu vas bien, Hinata ? S’enquit-il.
Je hochai simplement la tête, trop bouleversée pour parler.
Il ne parut pas convaincu, mais il laissa tomber, voyant venir son frère.
Sasuke arriva près de nous bien assez tôt. Et j’eus beaucoup de mal à calmer mon cœur.
Notre hôte, la directrice, Tsunade, prit la parole.
-Bonjour à tous, nous vous remercions d’avoir répondu si nombreux à notre invitation. Bienvenue à la commémoration des pères fondateurs…
Elle entama ainsi un long récit, narrant l’histoire de notre belle ville. Je n’arrivais pas à me concentrer sur ce qu’elle disait, trop occupée à essayer de rester calme.
Au bout d’une quinzaine de minutes, le discours de bienvenue cessa, et elle nous informa du programme.
-Nous vous avons préparé un match de polo, qui sera joué par l’équipe du lycée de Konoha et celle du lycée Sarutobi.
Tout le monde applaudit.

Le lycée Sarutobi est le seul lycée de la ville rivalisant avec le nôtre. Soit les enfants du gratin de Konoha allaient chez nous, soit ils allaient à Sarutobi. Il avait été fondé par le grand-père de Konohamaru, Hiruzen Sarutobi. Ce fut d’ailleurs un mystère quant à la scolarité de Konohamaru se déroulant chez nous…
-Je vous invite donc à gagner les sièges près du terrain, le match va bientôt commencer.
Et nous nous dirigeâmes vers le terrain.
Je pris place au premier rang, à droite de Sasuke. Itachi était à sa gauche.
Le match se déroulait sans anicroche, du moins depuis les vingt minutes où les équipes jouaient ; et j’espérai que cela allait continuer ainsi. Les deux écoles entretenaient leur rivalité au point où leurs élèves se détestaient. Et la moitié des matchs sportifs qu’ils ont disputés avaient toujours fini en bagarre…
Mais je ne pus m’en préoccuper davantage.
Subitement, un des joueurs commis une grosse erreur de débutant. Il frappa la balle dans la mauvaise direction, et le maillet suivit. Les deux venaient vers moi à toute vitesse. J’avais les yeux grands ouverts, mais je ne pouvais bougée, comme tétanisée.
Mais je ne reçus jamais le coup. Sasuke s’interposa à la dernière minute et les reçut en plein visage.
Des exclamations se faisaient entendre, mais je n’y fis pas attention. Sasuke gémit de douleur, agenouillé devant moi.
Comme dans un geste de réflexe, je me levais, l’incitai à en faire autant, et le conduisit vers un endroit tranquille après avoir assuré à Itachi que j’étais en charge. Un médecin nous suivait de près.

-Il va bien. Il aura un bleu sous l’œil gauche pendant quelques jours, mais ça ira. Me rassura le médecin après avoir passé quelques minutes à examiner Sasuke.
-Donc, ça n’a pas touché son œil ? Demandai-je.
-Non. Mais c’était quand même moins une. Un peu plus haut et c’était dedans.
-… Il aurait pu devenir aveugle ?
J’étais terrorisée par cette optique.
-… Je n’irai pas jusque là, mais sa vue aurait baissé, oui.
Je pris une grande bouffée d’air pour me calmer.
-Allons. L’important c’est qu’il ne s’est rien passé, non ? Me rassura-t-il.
Je me contentai d’acquiescer de la tête.
-…Bon, je retourne au match. M’annonça-t-il.
-Merci, Docteur !

Je rejoins Sasuke sous le chêne. Il était assis sur une table près de l’arbre.
En me voyant arriver, il roula des yeux.
-C’est bon, pas la peine de prendre cette mine renfrognée. C’est qu’un petit bleu. Me dit-il.
Je ne dis rien et continuai d’avancer. Arriver près de lui, je le questionnai.
-Pourquoi tu t’es mis sur le chemin Sasuke ? C’’était encore pour faire bonne figure ?
Cela semblait le vexer. Il me regarda longuement.
-Non, pas du tout.
-Alors pourquoi ?
-…J’ai juste… agit, comme ça. Mon corps a… pris les commandes.
- … Tu as failli devenir aveugle, aujourd’hui. Annonçai-je.
-T’exagères. Dit-il en riant.
-Ok. Mais ta vue aurait diminué ! Repris-je.
Il rit de plus belle.
-Arrête ! C’est pas drôle ! Le réprimandai-je.

Il cessa de rire. Mais son regard restait amusé.
-… Et maintenant, tu me dis que tu as « juste agi ». Ca paraît mince comme argument.
Je m’avançai vers lui pour soutenir ce que je disais.
Mais je n’avais pas prévu ce qu’il allait se passer par la suite.
Brusquement, il se leva, se rapprocha de moi, mit un bras autour de ma taille et l’autre derrière ma nuque, se pencha vers moi et captura mes lèvres avec les siennes.
Et, d’instinct, je répondis au baiser et mis mes bras autour de son cou.
Ce fut le baiser le plus passionné et le plus enivré que j’ais jamais reçu. Nos lèvres se perdirent dans une danse sensuelle et exaltante.
Je n’étais plus sur terre. Mon univers était limité à lui, moi et nos lèvres qui se touchaient. Mon cœur battait plus fort que jamais. Le manque d’air ne me fit rien, tout ce qui m’importait, c’était que je n’étais pas assez près de lui, et que je devais me rapprocher.
Je perdis la notion du temps.
A un moment, sa langue vint chatouiller mes lèvres. Et ce fut là que je revins à la réalité.
Je me défis instantanément de ses bras, à bout de souffle. En le regardant, je constatai qu’il était dans le même état que moi.
-… A quoi tu joues, Sasuke ? Lui demandai-je, au bord des larmes. Je dus lutter contre l’envie de me jeter à nouveau dans ses bras et de l’embrasser.
Tout cela me tourmentait au plus haut point. Je commençais à craindre que les signaux contradictoires que je recevais de sa part allaient, tôt ou tard, me rendre folle.
-Je ne joue pas. Répondit-il.
Je mis ma tête entre mes mains, perdue.
-… Qu’est-ce que tu veux alors ?
Ma voix était toute petite.
Il ne répondit pas pendant longtemps.
-… Une autre chance avec toi.
Cette réponse me laissa sans voix. Je n’arrivais pas à le croire. Et ses magnifiques yeux qui sondaient mon âme, j’avais l’impression, ne m’aidaient pas à réfléchir clairement.
Je lui tournai alors le dos, pour plus de clairvoyance. Mais il ne me laissa pas une seconde de répit.
-J’ai vraiment, vraiment tout foutu en l’air, je le sais. Et je suis conscient que je ne mérite ni ton pardon, ni ton amour.
Je me tournai à nouveau vers lui. Sa voix était pire que ses yeux.
Nous nous dévisageâmes longuement.
-Tu m’as tellement blessée, Sasuke ! Me plaignis-je auprès de lui. Je ne sais pas si…Je ne pus terminer, trop chamboulée.
Il se rapprocha à nouveau de moi, et je le laissai faire. Il mit ses bras autour de ma taille, et toucha mon front avec le sien.
- Si cette proximité ne te fait rien, si le baiser de tout à l’heure ne voulait rien dire pour toi, alors dis-le-moi. Je m’en irai et ne t’embêterai plus jamais.

Il marqua une pause.
-Par contre, si on est là, et ton cœur fait des soubresauts dans ta poitrine, si mes bras autour de toi comme ça te font te sentir tellement bien que tu peux rester comme ça pour toujours, si mon odeur t’enivre autant que ton parfum me rend dingue, alors laisse-moi essayer de réparer mes erreurs, Hinata.
Il était arrivé au point de m’implorer.
-Donne-nous une autre chance.
J’hésitai pendant un long moment. Je pesai le pour et le contre. Il y avait des dizaines de contre, et un seul pour. Mais ce pour avait un impact équivalent à des milliers de contre, et je ne pouvais l’ignorer. Je l’aimais. C’était aussi simple que ça.
Je pris ainsi une grande inspiration.
-D’accord.

Le sourire que je vis sur son visage était l’une des plus belles choses qu’il m’ait été donné de voir. Et je ne l’avais pas vu depuis des années…
-Tu peux commencer à essayer demain, mais là, ramène-moi chez moi. C’est un peu trop pour moi, là. Repris-je.
Il me comprenait.
-Très bien… Merci, Hinata.
Il prononçait mon nom en caressant chaque syllabe. Il n’y avait que lui pour le rendre aussi charmant.
Peu après, nous prîmes la route vers chez moi.

—Fin du chapitre 9—



P.S : Ce n’est pas encore la fin !



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