Fiction: To love again (terminée)

Il est parti et m'a brisé le coeur. Je croyais ne plus jamais le revoir. Et voilà qu'il réapparaît tout d'un coup et met ma vie sens dessus dessous. Quel culot! Pourrai-je lui résister? Je ne sais pas... SASUKEXHINATA
Classé: -16D | Romance | Mots: 56360 | Comments: 12 | Favs: 9
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sun's rays (Féminin), le 26/06/2014




Chapitre 3: Brisée



Chapitre 3 :Brisée

-Tu ne peux vraiment pas me remplacer ?
-Désolée, Hina ! Je suis coincée en cuisine. Et cette tête de mule de Sakura refuse qu’on échange nos places !
-… Et qu’est ce que je suis sensée faire alors ?
-Tu vas là-bas, tu inspectes les lieux, et tu as le champ libre pour la décoration des salles. Il est convenu que toutes les salles du rez-de-chaussée sont à aménager pour les invités.
-Donc je dois aussi acheter les décorations ?
-Oui, mais ne dépasse pas le budget !
Je soupirai.
-Très bien. J’ai toute la journée, c’est ça ?... Je ferai ce que je peux.
-Super ! J’t’appellerai plus tard ! A plus, Hina !
-A plus, Ino.
Je raccrochai.
Etre membre de la commission culturelle est une responsabilité très importante. J’ai raté la réunion de lundi dernier – où l’on avait décidé d’organiser une soirée pour souhaiter la bienvenue aux frères Uchiha—, donc on m’attribuait la dernière tâche choisie… Enfin, l’une des dernières, Ino a elle aussi été absente, et a eu la « corvée de cuisiner ». Personnellement, j’aurais choisie celle-là. J’adorais cuisiner…
La présence de Shikamaru n’avait pas changé le fait que j’étais absente. Il n’était pas un membre officiel du groupe, donc ne pouvait choisir à ma place.
En réalité, je soupçonnais Sakura d’être derrière tout cela. Etant présidente de la commission, elle avait dû user de son influence pour empêcher Shika de choisir pour moi, exactement de la même manière que quand elle avait poussé toute la commission, excepté Ino, à me détester… Malheureusement, Ino en fut un dommage collatéral.
Mais je n’allais pas flancher. Mon appartenance à ce groupe s’afficherait sur mon CV pour l’université, et je ne pouvais me permettre d’abandonner en cours de route.

Je me retrouvais devant le grand portail du domaine Uchiha, ce samedi matin-là… Au lycée, j’ai plus ou moins réussi à contrôler mon humeur en sa présence. Je n’arrivais toujours pas à déjeuner avec lui à la cafétéria – au lieu de ça, je me cachais au gymnase – , mais je faisais des progrès. Allais-je le revoir aujourd’hui ? J’espérais que non.
Et mon vœu ne fut absolument pas exaucé. En entrant dans la cour, je le voyais se tenir sur le pas de la porte d’entrée.
En essayant de garder mon calme, je garai ma Ferrari, de manière à ne déranger personne.
Après une brève pause, je sortais de ma voiture.
-Belle voiture que tu as là ! Classe, le noir. Me félicita-t-il.
-Bonjour, Sasuke. Lui répondis-je. Je me sentais déjà éreintée, juste en essayant de contrôler mes émotions en sa présence.
-Bonjour. Me dit-il avec ce ton neutre qui cachait tout ce qu’il ressentait.
-Puis-je entrer ? M’enquis-je, en évitant son regard.
-Vas-y. Je suis responsable de toi, aujourd’hui. M’annonça-t-il.
-Comment ça ?
-Je supervise ce que tu fais.
Génial…
La maison des Uchiha étaient l’une des plus belles demeures que j’ais jamais vues. Mikoto Uchiha, leur défunte mère, l’avait très bien décorée.
Les murs étaient dans les tons blancs et rouges ; les meubles en ébène, les fauteuils et les chaises en cuir noir ; la table basse du salon, assortie à celle de la grande salle à manger, était en verre ; le sol et le grand escalier étaient en marbre… Ce dernier me faisait penser à un escalier de château.
Les salles étaient toutes claires et lumineuses ; les lustres aux plafonds étaient magnifiques, du style XVIIe siècle, et des tableaux représentant les grands de la lignée familiale décoraient pratiquement tous les murs, sans pour autant aller dans l’excès.
Je constatai que Sasuke et Itachi tenaient à garder ce souvenir de leur mère… J’aurais vraiment aimé la connaître…
-Il y a très peu de choses à faire. La déco est parfaite pour une réception. Il y a que les meubles, à déplacer, et c’est tout…
-Tu comptes laisser le piano là où il est ?
-… Oui, la commission a engagé un pianiste professionnel pour jouer toute la soirée… si vous permettez qu’il l’utilise, bien entendu ! M’empressai-je de dire. Sasuke détestait qu’on touchât à ses possessions, quand nous nous fréquentions… Je ne savais pas si c’était toujours le cas.
-Ca me dérange pas.
Waouh ! Je le regardai, stupéfaite par tant de générosité, pendant quelques secondes. Puis, quand ses yeux rencontrèrent les miens, je ne pus que rougir, et je me maudis instantanément. Je détournai vivement la tête, et priai pour qu’il ne relève pas cette mauvaise, très mauvaise habitude.
Et, comme si les dieux étaient contre moi, il se passa exactement ce que je craignais.
-Tu n’as vraiment pas changé ! Dit-il, d’un ton comme émerveillé… je m’interdis de penser plus que ça.
-Je devrai commencer. Où est-ce que je peux déposer ces meubles ?
-Dans la maison au fond du jardin.
Mon cœur rata un battement. Cette maison me rappelait tant de choses !

-Oh ! Excuse-moi ! M’exclamai-je en sortant.
Nous fêtions les treize ans de Sasuke, ce jour-là. A un moment donné, nous venions de manquer de boisson, et je fus chargée d’aller en chercher, dans la maison au fond du jardin. C’était une maison toute simple, en bois, mais je la trouvais très mignonne.
En entrant, je surpris Sasuke, adossé à un mur, les yeux fermés.
-Attends, m’appela-t-il.
Je ne pus cacher ma surprise. Depuis que je le connaissais, il avait toujours agi comme si je n’existais pas. Je le fixai, la bouche ouverte.
-Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça ?
Je me repris bien vite.
-Euh… tu m’as parlé.
Il roula des yeux.
-Pitié, me dis pas que tu es une de ces groupies, toi aussi ! Et moi qui pensais que tu étais à fond sur Naruto…
Je rougis violemment, en entendant son nom !
-J-je… n-ne suis pas amoureuse de toi ! Dis-je de plus en plus fort. La fin de la phrase était un cri.
Il parut indigné par mon indignation.
-C’est bon, pas la peine de faire comme si c’était quelque chose d’odieux, non plus ! Bougonna-t-il.
Cette réponse me tira un sourire amusé, et j’eus la puissante envie de le taquiner. Je ne pus résister à la tentation.
-Je t’ai vexé ? Plaisantai-je en souriant.
Et là, je pensai que je pouvais désormais mourir en paix : Sasuke Uchiha avait rougit ; je ne voyais pas vraiment de raison valable à cela, mais les faits étaient là.
Il ne répondit pas.
Je m’apprêtais à sortir, quand il s’adressa de nouveau à moi.
-Ne dis à personne que je suis ici… Je veux être seul.
Et je ne pus arrêter ma réplique
-Tu fais un très bon broyeur du noir !
-Je veux être seul ! Me dit-il très froidement.
Mais je n’arrivais pas à avoir peur de lui à ce moment. Je continuai juste de sourire, et je voyais qu’il était frustré de ne pas arriver à m’atteindre.
-Je ne dirai rien à personne. Annonçai-je simplement, avant de le laisser à ses idées moroses. J’avais oublié de prendre les boissons, et il fut ainsi forcé de revenir à la fête avec elles pour ne pas passer pour un hôte mal élevé. Sa mère lui en aurait voulu.

-Rentre chez toi ! Me cria-t-il.
-Pas question ! On est supposé faire cet exposé à deux, et c’est exactement ce que nous allons faire !
-Tu te prends pour qui, pour me donner des ordres comme ça ? Je vous jure…
-J’te donne aucun ordre ! Tu me cries dessus et je te rends la pareille ! C’est tout !
-Tu es chez moi ici, j’te rappelle ! T’as aucun pouvoir !
-C’est pas une question de pouvoir mais de collaboration… Chose dont tu ignores totalement l’existence, on dirait…
Il était rouge de colère, et à en juger par la chaleur que je ressentis au visage, j’étais dans le même état.
Nous nous fixions pendant très longtemps.
Il fut le premier à détourner les yeux, et je gravais ce jour béni où j’ai vaincu le grand Sasuke Uchiha au concours de regard noir dans un coin de ma tête.
-Restons dans le jardin, proposa-t-il calmement, il fait beau…
Je trouvai ce côté de lui qui cherchait la lumière très attendrissant. Et je me retrouvais à vouloir l’accompagner dans sa quête.
Le jardin, comme la maison, était tout bonnement splendide. En plus, c’était encore l’été. Et les fleurs avaient toutes éclos. Une pure merveille.
Nous nous installâmes dans un chalet au milieu des plantes, et nous mîmes au travail.
Les heures passèrent, et sans qu’on s’en aperçoive, le soleil fit place aux nuages. Nous ne remarquâmes qu’il avait commencé à venter que quand les rafales nous fouettaient le visage, trop absorbés par nos devoirs. Une tornade se levait.
-Tu aurais pu me dire qu’une tornade arrivait! Me reprocha-t-il.
Je me contentais de le fusiller du regard, trop en colère pour lui répondre.
La maison au fond du jardin était la plus proche du chalet, et sans se concerter, nous courions vers elle.
-Il y a une cave en-dessous de la maison ! M’informa Sasuke.
Nous réussîmes à atteindre le refuge juste à temps. La situation avait déjà empiré.
Et au lieu de me réjouir d’être en vie, je fus frappée par une vague de tristesse.
-Le jardin va être détruit. Dis-je doucement.
Sasuke me regarda comme si j’étais devenue folle.
-On vient de survivre à une catastrophe, et tu t’en fais pour quelques malheureuses fleurs ?
Je baissai les yeux.
-N’empêche, elles étaient belles ces fleurs !
Et soudain, il se mit à rire. Pas un rire moqueur, un vrai. Ce fut probablement là que je commençai à l’apprécier.
-T’en fais pas. Ma mère aime ce jardin plus que toi, elle va le remettre en état.
A cet instant, un bruit assourdissant se fit entendre au-dessus de nous.
-C’était quoi, ça ? M’écriai-je.
-Probablement la maison qui s’écroule.
Les larmes coulaient silencieusement le long de mes joues.
J’entendis Sasuke soupirer à côté de moi.
-On la fera reconstruire, aussi, t’en fais pas.
-Exactement comme avant ?
-Oui ! Exactement comme avant. Me dit-il, comme s’il parlait à un enfant. Arrête de pleurer, maintenant ! Me commanda-t-il.
Je hochai vivement la tête, en essuyant mes larmes.
-Pleurnicheuse ! Marmonna-t-il.
-Je suis désolée. M’excusai-je.
Il y eut un long moment de silence.
-Pas grave. Me rassura-t-il.
Il s’assit ensuite au pied d’un mur. Je le rejoignis.
Je poussai tout d’un coup, un cri strident.
Sasuke soupira une nouvelle fois.
-Qu’est-ce qu’y a maintenant ! Me demanda-t-il, agacé.
-I-il y a une araignée là-bas ! Murmurai-je.
Il tiqua. Je me collai à lui.
Tout doucement, il amena son bras droit autour de moi, et enfouit ma tête dans sa poitrine.
Je me sentis instantanément en sécurité, et en plus il sentait très bon…
-T-tu vas pas la tuer ?
Il attendit un moment avant de me répondre.
-Je n’aime pas trop tuer les animaux.
Je l’appréciai de plus en plus.
-Il faudrait que tu passes du temps avec Shino Aburame. Il adore les insectes. Il pourrait peut-être t’aider à surmonter ta peur.
J’y réfléchis un instant, puis hochais doucement la tête.
-Peut-être. Acquiesçai-je.

La tornade avait duré vingt minutes. En sortant, tout n’était que ruine, et si Sasuke n’était pas là, je me serais sûrement remise à pleurer en repensant à ce à quoi ressemblait l’endroit avant.
Ils avaient tout reconstruit, et il ne restait plus aucune trace du carnage, un mois plus tard.
Et ce fut également le début de ma formidable amitié avec Shino, et la fin de ma peur envers les insectes. Je pourrais toucher une mygale sans ciller, maintenant.

-Pourquoi tu m’emmènes là ? Demandai-je à Sasuke, un après-midi.
Presque un an s’est écoulé depuis son anniversaire. Il aurait quatorze ans la semaine suivante. Nous nous étions terriblement rapprochés au cours de cette année-là. Et en cours de route, j’étais tombée éperdument amoureuse de lui. Bien entendu, je n’osais le lui dire ; et cette fois-là, je réussis à cacher ce que je ressentais.
Nous étions chez lui, à paresser dans le jardin. C’était l’été et tout notre groupe était parti en vacances. Il ne restait que nous deux.
Ce fut un formidable été que je passais en sa compagnie.
Il m’avait ensuite entraînée vers la maison au fond du jardin.
Il ne répondit pas à ma question ; il se tourna simplement vers moi et me regarda anxieusement.
Je fronçais les sourcils, craignant le pire.
-Quelque chose ne va pas ?
Il ne répondait toujours pas, et continuait à me fixer.
Je me mis alors à lui poser une question.
-Ta mère a finalement décidé d’adopter un chien ? Demandai-je, alarmée. Je connaissais sa répugnance envers Akamaru.
Il écarquilla les yeux, puis me fusilla du regard.
-Pourquoi à chaque fois que tu essaies de deviner quelque chose, tu penses toujours au pire ?
Je ris en entendant sa vision du « pire ».
-Ce n’est qu’un chien, tu sais ! Et en plus, c’est toi qui t’es caché ici l’année dernière pour être « seul ». Remarquai-je.
-Je ne broyais pas du noir, ce jour-là, pour ta gouverne. Il y avait juste trop de bruit à l’intérieur et je voulais un peu de calme.
Je ne fus pas convaincue.
-Disons que j’te crois.
Il laissa tomber.
-Et puis, ma mère n’adopte pas un chien. Je vis qu’il essayait d’empêcher un frisson de monter à travers son dos.
-Non ?
-Non.
-Alors qu’est-ce qu’il y a ?
Il prit une grande inspiration et me demanda :
-Tu veux bien sortir avec moi ?
-…
-…
-…
Je restai là, stupéfaite. Mes yeux étaient grands ouverts, ma bouche aussi. Je n’osai y croire, et pourtant, je ressentis une grande joie m’envahir.
Au bout de — Sasuke me dit plus tard – une éternité, je repris ma respiration, essayant d’ignorer le concert que donnait mon cœur à cet instant-là.
-Tu es sûr ?
Il se mit à rire doucement, ne s’étonnant vraisemblablement pas de ma réponse.
-Oui, je suis sûr.
Il caressa ma joue gauche du bout de ses doigts.
Je rougis violemment, et les larmes me montèrent aux yeux.
J’étais trop émue pour m’exprimer à voix haute, alors je me contentais de hocher la tête.
Je n’avais jamais vu autant de joie dans ses yeux… Il s’avança vers moi, tout doucement, pencha sa tête, et effleura très légèrement mes lèvres avec les siennes.
Cela suffit pour m’envoyer sur un petit nuage.

Il était quatorze heures. Les meubles des salles du rez-de-chaussée étaient déménagés, et il ne nous restait plus qu’à placer des tables hautes ici et là…
-Merci de m’avoir aidée.
-Hn. Tu ne serais pas arrivée à débarrasser tout ça toute seule, de toute façon. Qu’est-ce qu’il leur est passé par la tête pour te laisser faire ça toute seule ? Demanda-t-il. Etait-ce moi où il semblait énervé ?
-J’étais absente lors du partage des tâches. Défendis-je. J’ai pas pu protester…
Il ne se détendit pas pour autant.
-Quand même…
Il m’était très difficile, à ce moment, de ne pas me faire des idées, ni de ne pas espérer que nous allions peut-être quelque part…
-Tu veux manger un truc ? Proposa-t-il.
J’allais accepter, quand on sonna à la porte. Il alla ouvrir.
Une jeune fille aux cheveux rouges fit son entrée. Elle portait des lunettes sur ses yeux tout aussi rouges, et étaient très grande.
-Salut, toi ! S’adressa-t-elle à Sasuke. Elle flirtait.
-Salut. Lui répondit-il d’un ton neutre.
Elle s’avança et l’embrassa en pleine bouche. Il se laissa faire, il y participait même.

This is my confessional
Pen and paper I'm gonna right this down

Je ne pensais pas qu’il restait encore quelque chose à briser en moi. J’avais tort…
Et ce ne fut que grâce au self-control que j’ai acquis au cours des dernières années que je pus mettre mon masque et arborer un sourire faux quand elle se tourna vers moi.
-Hinata, voici Karin.
-Sa petite amie. Se dépêcha-t-elle de clarifier.
-Enchantée, Hinata. Je lui tendis la main.

Saying things you never thought
That were on my mind,
Let the truth pour out

Elle la prit et la serra plutôt fort à mon goût.
-Bon ! M’exclamai-je, toujours en souriant. Je crois que mon travail ici est terminé. Je te le laisse, il est tout à toi !
J’étais fière de moi de ne pas avoir tremblé ni bégayé en disant cela.
-D’accord ! Se réjouit-elle.
-Au revoir !
Et je pris congé. Sasuke n’avait pas prononcé un mot pendant tout l’échange. Juste la présentation…
Je me rendis calmement vers moi voiture, mon masque toujours en place.

Cause I'm tired of the games
I won't lie, no I'm not ok,
You were wrong, you're to blame,
Now the world knows your name.

Je ne me permettais de pleurer qu’à une centaine de mètres du domaine.
Je croyais que l’entendre dire que nous deux, ce n’était pas du sérieux ; aurait été la chose la plus dure que je puisse vivre. Mais celle-là était mille fois pire. J’avais l’impression qu’un couteau était planté sur chaque parcelle de mon corps, et qu’à lui tout seul, mon cœur en avait cent.

So here you go,
You're finally getting a song about you on the radio
Are you happy now that you broke me down?
Now I curse the day that I met you
I hope you know this song is about you,
This was no mistake, yes I meant to
I hope you know this song is about you, about you
This song is about you.

Puis, un camion vint à toute vitesse vers moi. Ou était-ce moi qui allais à toute vitesse vers lui ?
J’envisageai l’option de laisser la collision se produire, mais la raison prit vite le dessus. Je braquai à gauche, frôlai de peu le camion qui claxonna sans arrêt – j’entendis quelques jurons en mon encontre –, et faillis percuter un arbre sur le bord de la route.
Quand je me rendis compte que j’avais mal au point de vouloir mourir, je ne pus retenir les cris de douleur entrecoupés de sanglots, pendant que je cognais ma tête contre le volant.

Au bout de quelques minutes, je finis par me calmer. Et je me rappelai que je devais revenir là-bas le lendemain pour vérifier que tout était bien prêt pour la soirée qui aurait lieu le week-end suivant.
Je commençais sérieusement à déprimer.
En plus mon père rentrait ce soir de son voyage à l’étranger.

Je ne voulais pas rentrer. Pas dans cet état. Pourtant, je ne voulais voir ni Kiba, ni Shino, ni Neji, ni Shikamaru. Et continuer de conduire comme ça m’amènerait à une mort certaine.
Ce fut là qu’un visage apparut dans ma tête… Et je me dirigeai sans hésiter vers lui.

La porte s’ouvrit.
-Hinata ?
-Bonjour, Naruto. Je te dérange ?
Il était surpris de me voir. Et je vis l’inquiétude dans ses yeux en me regardant. Je devais tellement être hideuse…
Il se reprit ensuite.
-Non, pas du tout ! Entre, je t’en prie !
-Merci.
La maison de Naruto n’était pas aussi belle que celle de Sasuke ; mais elle était très chaleureuse. J’étais sûre qu’il était bon d’y vivre.
Les murs étaient de couleur pêche, les meubles étaient blancs, les fauteuils, canapés et autres étaient beiges. La table basse du salon et celle de la salle à manger étaient en palissandre, et les lustres étaient plutôt simples.
Elle avait quelque chose d’apaisant, par contre.
Je pris place sur le canapé, en face de la télévision.
-Tes parents sont là ?
-Non, ils sont partis en week-end au Sud du pays. On est tout seul.
Cela me rassurait grandement.
Il me contempla pendant quelques instants.
-Tout va bien, Hina ?
-Non.
Je ne pouvais lui mentir, c’était au-dessus de mes forces.
-Mais je ne veux pas en parler. Continuai-je.
Il parut comprendre, et hocha la tête.
-Tu veux manger ou boire un truc ?
Je secouai la tête. Il prit place à côté de moi.
Comprendrait-il que j’avais besoin de son aura joyeux pour me réconforter ? Que tout ce que j’attendais de lui, c’était de me proposer une activité qui me fasse oublier l’enfer que je vivais, qui ne nécessitait pas de parler ?
Je l’espérais de tout mon cœur. Enfin, de ce qu’il en restait.
-Regardons un film. T’es d’accord ? Me demanda-t-il.
J’acquiesçai. Je ne pouvais pas être plus reconnaissante.

Nous regardâmes 1000 mots. Et je me surpris à rire sur certaines répliques. J’arrivai à oublier, pour quelques heures, mes problèmes.

Quand le film s’acheva, je me retrouvais allongée sur le canapé, Naruto par terre, sa tête contre mon ventre. Ca me faisait du bien d’être dans cette position. Nous étions dans notre petite bulle, et ça diminuait ma peine… Un petit peu.
-Je le détestais au départ, tu sais !
C’était sorti comme ça.
Bien entendu, il savait de qui je parlais. Il ne dit rien, attendant la suite.
-Toutes les filles lui couraient après parce qu’il était beau, et ça lui est monté à la tête, même s’il veut jamais l’admettre. Je le détestais vraiment.

— Naruto –
Je mis une couverture sur elle et m’assurai qu’elle soit bien emmitouflée.
Elle s’est endormie. Visiblement exténuée.
J’étais surpris de la voir sur le pas de ma porte aujourd’hui. Ses yeux étaient rouges et gonflés et ses cheveux, sens dessus dessous. J’imagine qu’elle avait pleuré, à cause de Sasuke, sans doute.
L’entendre me parler de lui comme ça me fendait le cœur. La douleur qu’elle éprouvait était tellement grande dans sa voix que j’en eue mal physiquement. A cet instant, je maudissais mon meilleur ami.
Hinata était devenue une amie très précieuse à mes yeux. Elle avait toujours été là pendant les coups durs, et quand Sasuke l’a quittée, j’ai essayé de lui rendre la pareille. J’appris à la connaître davantage, et je devais avouer que c’était la fille la plus gentille, la plus compréhensive, la plus douce et la plus adorable que je connaissais. Cela m’avait rendu très protecteur envers elle.
J’avais deviné que cette histoire avait un rapport avec ses responsabilités à la commission culturelle du lycée. D’ailleurs, je jugeais que ce que Sakura avait fait, était d’une cruauté sans nom. Je lui en voulais encore à ce moment-là.
J’avais fini par me défaire de mes sentiments pour elle. Quand je réalisai qu’elle ne me regardera jamais de cette manière-là, je me fis une raison. Jusque là, je n’avais pas encore rencontré l’élue de mon cœur, mais il me tardait que ce jour arrive.
Pour l’heure, ma priorité était Hinata.
Je pris mon téléphone et composai un numéro.

-Quoi ?
-Sasuke ? Mon ton était très froid.
-Qui veux-tu que ce soit, idiot ?
-Je voudrais que tu me rendes un service.
-Non, j’peux pas t’accompagner au club ce soir.
-Je sais, mais c’est pas ça.
-… J’t’écoute.
-Appelle Sakura et dis-lui de demander à Ino de prendre la place de Hinata.
Il ne répondit pas.
-T’es toujours là ?
-…
-Sasuke ?
-Pourquoi je ferai ça ?
-Parce qu’elle a besoin de passer du temps loin de toi.
-…Vous vous êtes parlé ?
-Oui, elle est chez moi.
-…
-Sasuke !
-Elle t’a raconté ce qu’il s’est passé aujourd’hui ?
-Non, et je préfère ne rien savoir, je sens que je risque de te buter si je sais.
-De quoi tu te mêles ?
-Du bonheur d’une de mes meilleurs amis, ou plutôt du manque de bonheur. Est-ce que tu te rends au moins compte de ce que tu lui infliges, Sasuke ? Jusqu’ici, j’ai rien dit, mais là, trop c’est trop ! Elle arrive chez moi, complètement chamboulée, imagine la peine que ça m’a fait de la voir dans cet état-là !
Je sais que tu n’as rien à faire d’elle. Mais elle est toujours amoureuse de toi, et tu le sais. Si moi, un insensible aux sentiments des autres, je l’ai remarqué, alors j’suis sûr que toi aussi !
Et ça ne changera sûrement rien dans ta vie, mais considère ça comme une bonne action ! Aide-là à passer à autre chose !
-Hn.
Et il raccrocha. J’espérais l’avoir atteint…
Puis, je composai un autre numéro.

—Hinata –

J’entendis, au loin, la voix de Neji, et je sentis qu’on me soulevait… Puis, je retrouvais l’inconscience.

Je sursautai dans mon lit… et me rendis compte que ce n’était pas le mien. Je regardai en direction de la fenêtre, il faisait déjà jour. Je commençai à paniquer, je n’avais aucun souvenir de ce qu’il s’était passé.
En regardant la chambre de plus près, je reconnus l’une des chambres d’ami de Neji.
Je ne comprenais pas ce qu’il se passait.
Ce fut là que je remarquai la lettre posée sur mon lit.
Je la pris et la lut.

Hinata,
Naruto m’a appelé hier soir. Je suis passé te prendre là-bas, et t’ai ramené chez moi. Ne t’inquiète pas, j’ai appelé ton père, et il sait que tu es ici. Naruto a ramené ta voiture, elle est dans le garage. Et Ino te remplace chez Sasuke aujourd’hui.
Alors, repose-toi, et ne t’occupe de rien. Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites.

Je t’aime, cousine.
Neji.

En lisant cela, tout ce qui s’était passé hier me revint en mémoire, et avant que les pleurs me gagnent, je me recouchai rapidement, soulagée de ne pas avoir à revenir là-bas.

—Ino—

Je finis d’inspecter les lieux. Hinata avait fait du très beau travail. Chaque table était placée pile à l’endroit où il le fallait.
Je fus contente quand Sakura m’appela tard, hier soir pour me dire que je remplaçais Hinata aujourd’hui. Elle était enfin revenue à la raison. C’était ma meilleure amie, nous avons traversé énormément de chose ensemble, mais des fois, je la trouvais tellement cruelle ! Hinata ne méritait vraiment pas la manière avec laquelle elle la traitait. C’était la fille la plus adorable que je connaissais, et je n’avais aucun mal à comprendre pourquoi Kiba l’aimait autant.
J’étais jalouse de cette complicité, au début de notre relation, mais une fois que j’entendis leur histoire, je ne pouvais que compatir et l’adorer.
Et oui, elle était tombée amoureuse de Sasuke, le garçon des rêves de Sakura, et alors ? Ce n’était pas comme si elle l’avait fait exprès! D’autant plus que Sasuke, le salop, lui avait brisé le cœur. Je jugeai qu’elle avait assez à supporter sans que Sakura ne vienne en rajouter…

Mon inspection finie, je me dirigeai vers la sortie et me figeai sur place en voyant la scène devant moi. Une fille aux yeux rouges, aux cheveux également rouges et décoiffés, et aux vêtements froissés venait de sortir. Elle ne m’avait pas vue… Et après elle, apparut Sasuke, qui reboutonnait sa chemise et remontait sa braguette.
Je fus prise d’une nausée, et me retint difficilement de vomir.
Sasuke se tourna vers moi. Je vis qu’il était surpris de me voir, mais s’en remit vite.
-Ino. Dit-il simplement.
Je n’arrivai pas à respirer.
-Ne… ne me dis pas que… que tu couches avec elle !
J’avais les larmes aux yeux.
-C’est pas tes oignons. Rétorqua-t-il froidement.
Je n’en croyais pas mes oreilles.
-Hinata est encore amoureuse de toi, espèce de salop ! Tu lui as fait plus de mal que son père lui-même, et tu sais à quel point il la fait souffrir, même maintenant. Et là, tu baises cette pétasse ? Comment peux-tu être aussi cruel ?
Je hurlai, à ce stade. Hinata était la moins chanceuse de nous tous. Sa vie était très loin d’être facile. Je me demandai même si elle avait jamais été heureuse. J’eus vraiment mal pour elle.
Ne supportant plus d’être dans la même pièce que lui, je me dirigeai à nouveau vers la sortie. Arrivée à sa hauteur, je lui lançai, de ma voix la plus haineuse :
-Je suis bien contente que vous ne soyez plus ensemble. Tu ne la mérites pas !
Il ne répondit pas, et c’était mieux ainsi. Je lui aurais fracassé le crâne contre un mur, s’il l’avait fait.
Je démarrai ma voiture et partis à toute vitesse.
En route, je me fis une promesse.
Peu importait ce que cela allait me coûter, j’allais tout faire pour alléger au maximum, la peine de Hinata.

—Fin du chapitre 3—





PS : chanson : This song is about you- Olly Murs.



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