Fiction: To love again (terminée)

Il est parti et m'a brisé le coeur. Je croyais ne plus jamais le revoir. Et voilà qu'il réapparaît tout d'un coup et met ma vie sens dessus dessous. Quel culot! Pourrai-je lui résister? Je ne sais pas... SASUKEXHINATA
Classé: -16D | Romance | Mots: 56360 | Comments: 12 | Favs: 8
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sun's rays (Féminin), le 26/06/2014
Nouvelle fiction. J'espère qu'elle vous plaira.



Chapitre 1: Chamboulement



Chapitre 1 : Chamboulement

-Quel âge as-tu, petite ?
-J’ai cinq ans. Aujourd’hui, c’est mon anniversaire !
Le monsieur en blouse blanche me regarda pendant longtemps. Il avait l’air très triste.
-C’est vrai ? Me demanda-t-il. Pourquoi était-il si triste ?
-Ecoute-moi ma puce ! Tu es une grande fille maintenant ! Tu dois apprendre à te débrouiller toute seule. D’accord ?
Je ne comprenais pas, à cet instant, ce qu’il se passait.
-Pourquoi ?


Il hésita un peu, puis, finalement :
-Ta maman est partie.
-Pour aller où ?
-Au ciel.
-Ah.
Je n’avais que cinq ans. Je ne comprenais pas encore ce que cela signifiait.
-Et quand est-ce qu’elle reviendra ?
Le médecin me prit tout à coup dans ses bras.
-Elle ne reviendra jamais, Hinata !
Je ne répondis pas. Je n’arrivai pas à le croire. C’était trop pour ma petite tête…
Finalement, mon père me ramena à la maison. Je ne l’avais jamais vu aussi triste…
-Père, quand est-ce que maman reviendra ?
Il ne me répondit pas. J’étais pourtant sûre qu’il m’avait entendue.
Au bout de ce qu’il me parut être une éternité, il me répondit enfin.
-Ne me parle plus d’elle. Et ne m’importune plus !
C’était le ton le plus froid que j’ais jamais entendu. Je ne savais pas encore qu’il allait s’adresser à moi uniquement de cette manière à partir de ce moment là…

Il quitta la pièce, et me laissa toute seule, avec l’ours en peluche qu’il m’avait offert ce matin-là, quand maman était encore là. Je l’ai nommé « nounours »…
Tout en essayant d’être forte, en me rappelant ce que le monsieur à la blouse blanche m’a dit à l’hôpital, et en ravalant mes larmes:
-C’est toi et moi, maintenant « nounours » ! Toi et moi contre le monde entier !
Et sur ce, je me mis à me chanter joyeux anniversaire. Parce que personne ne l’avait fait ce jour-là…

-Hinata ! Réveille-toi !
La voix me parut si lointaine…
-Hinata ! Tu sais pas quel jour on est ?
… Au milieu du brouillard de sommeil, je réussis à reconnaître la voix qui m’appelait…
-Hinata ! Cria-t-il.
Je sursautai.
Je me tournai vers lui et le dévisageai pendant une minute, tout en essayant de mettre un nom sur le visage. Lui, de son côté, se retenait d’éclater de rire, mais ne put s’empêcher d’afficher un large sourire énervant.
Je le reconnus enfin.
-Kiba ! Je me tournais vers ma montre, puis vers lui. Il est six heures du matin !
-C’est pas parce qu’on est en vacances que t’as le droit de faire la grasse matinée, tu sais ! Me réprimanda-t-il… Comment ose-t-il ! Le coquin !
-Tu te moques de moi, pas vrai ?
Et il se mit à ricaner.

Je fronçais les sourcils, étant de plus en plus en colère.
-Je ne dormais que depuis trois heures, Kiba ! M’exclamai-je de ma voix la plus menaçante.
-Qui t’a dit de regarder Bones jusqu’à pas d’heure ? Répondit-il.
Je vous jure, il était chanceux que je ne fus pas une fille violente !
Frustrée, je croisais les bras tout en faisant la moue.
Il rit à nouveau.
-Joyeux anniversaire, Hinata !
Cela me surprit. Je me mis à regarder le calendrier accroché au mur en face de mon lit… il indiquait le 27 Décembre. Et tout d’un coup, une vague de larmes commença à monter dans ma poitrine.
Voyant que je luttais contre elles, Kiba me dit doucement :
-Tu veux un câlin ?
Trop émue pour répondre, je hochai simplement la tête.
Il me prit dans ses bras, et tout d’un coup, tout allait bien.
Kiba était le frère que je n’ai jamais eu. Il m’a sauvée de la solitude quand j’avais sept ans. Avant lui, je n’avais aucun ami, juste « nounours ». Et j’étais trop timide pour aller vers les autres.
Un jour, j’attendais que l’on vienne me chercher, et il passait par là. Il se tourna vers moi, et me salua avec un grand sourire. Le plus chaleureux que j’ais vu depuis le décès de ma mère, deux ans plus tôt. Et il avait l’air de bien m’aimer aussi, puisque depuis, nous sommes inséparables. Et pendant longtemps, il était la seule source de joie que j’avais. Ses yeux bruns me réconfortaient quand je n’avais pas le moral, ses sourires me donnaient le courage qui me manquait quand j’étais nerveuse à propos de quelque chose, ses câlins avaient le don de chasser mes larmes, même les plus puissantes. Et ses doux cheveux châtains étaient mon exutoire quand j’étais en colère. Je suis sûre qu’il devait avoir mal en ces temps-là, mais il restait toujours là, pour moi.
Et il y a un an et demi, il était là pour moi, plus que n’importe qui.
-Allez, prépare-toi ! Je t’emmène quelque part.
-Où tu pourrais bien m’emmener à six heures du matin ? Me moquai-je.
-Très loin d’ici ! Sourit-il. Tu vas voir, tu vas aimer.
J’émis un petit bruit de protestation.
-J’te jure, tu vas aimer ! Répéta-t-il.
Je fermai les yeux. Il émit un soupir d’exaspération.

-Tu pourras dormir dans la voiture, hein ! Si tu veux.
Je ne bougeai toujours pas.
-J’ai acheté tes muffins préférés.
Je me levai brusquement. Il rit.
-Je t’attends en bas !
-D’accord.
J’entrai dans mon immense salle de bain et pris une douche vite fait dans mon immense baignoire. En fait, tout chez moi était immense, mon père étant un homme d’affaire ridiculement riche qui aimait étaler sa fortune à qui veux bien la voir. Ce qui fait que même à moi, sa fille qu’il déteste, il offrait des appartements qui pourraient abriter une famille de cinq personnes et me donnait de l’argent de poche qui pourrait nourrir quelqu’un pendant six mois, une fois toutes les deux semaines. Je ne l’ai pratiquement jamais dépensé... Et j’en ai donné une grande partie à des œuvres de bienfaisance, car bien sûre, étant une fervente partisante de l’égalité pour tous, j’étais fortement opposée à mon mode de vie. Malheureusement, mon père ne me laisserait jamais emménager toute seule. Il a une réputation à tenir et une fille qui s’émancipe avant sa majorité nuirait fortement à son image…
Après ma douche, je me couvris bien et filai vers la voiture de Kiba.
C’était une Maserati dernier modèle. Il a économisé pendant trois ans pour avoir cette voiture. Cela va sans dire qu’il la chérit presque plus que son chien, Akamaru. Le pauvre a connu une période de jalousie terrible à la suite de l’acquisition de cette petite merveille en Mars dernier, mais heureusement, tout s’est remis en ordre.
En arrivant, je vis Kiba fixer sa montre. Quand je montai dans la voiture, il me regarda assez dédaigneusement.
-Tu m’as fait poireauter pendant vingt minutes !
-C’est mon anniversaire, j’ai le droit. Lui souris-je.
Il y eut un silence.
-Va pour cette fois… Tiens, des muffins au citron !
Je sentis mon ventre grogner d’anticipation.
-Oh, merci Kiba !
-Et tu as le droit de manger dans la voiture aujourd’hui, je l’emmène au garage demain.
Je roulai des yeux. Avec l’amour vient la possessivité exagérée… Il démarra l’engin, et nous quittâmes le domaine Hyuga. Mon père et ma petite sœur – la préférée de mon père, n’étaient pas en ville. Et c’était sans doute mieux ainsi.
Tout d’un coup, je me rappelai d’une chose.
-On reviendra à temps pour la soirée d’Ino, n’est-ce pas ?
-Je pensais que c’était ta soirée ? rétorqua-t-il.
-Mais c’est elle qui l’organise.
-T’inquiète pas, on arrivera à temps. Je ne tiens pas non plus à passer au gril après ! Tu sais comment elle est quand elle n’a pas ce qu’elle veut.

Je frissonnai en imaginant Ino devant chez moi m’attendant avec son regard furibond… C’était effrayant… Pour me sentir mieux, je pris une grande bouchée d’un muffin.
-Quand je lui ai dit non pour la fête, elle m’a coupé la parole et s’est mise à radoter pendant cinq minutes. La seule chose que j’ai pu retenir de tout ça c’est « tu n’as dix-sept ans qu’une fois, tu ne vas quand même pas passer à côté d’une occasion pour célébrer ça ! ». J’ai pas pu dire non à nouveau… Finis-je en bougonnant.
Kiba eut ce fameux sourire en m’écoutant ; vous savez, le sourire amoureux en entendant les manies de celle qu’il aime… Kiba et Ino sont en couple depuis un an maintenant. Et c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je ne voulais pas la contrarier… Parce qu’elle irait embêter Kiba par la suite…
-Ne lui en veux pas trop, elle souhaite juste te faire plaisir !
Je ne répondis pas. Il y a un an et demi, j’aurai très bien pu dire non, sans me soucier de ce qu’allait dire Ino… Et encore une fois, je me mis à avoir des flots d’émotions plein la poitrine.
Je secouai la tête pour oublier, pris une grande respiration, et fermai les yeux pour me reposer un peu… Ma tête me faisait mal.

Kiba me réveilla trois heures plus tard. La vue qui m’accueillit était magnifique. Il y avait de la neige partout, une auberge était nichée au pied d’une très haute montagne, le point culminant du pays du feu, reconnus-je, et au loin, on pouvait apercevoir deux immenses poutres reliée par un élastique. Cet endroit, j’en ai rêvé tant de fois auparavant, mais je n’ai jamais pu y venir. Avant, elle m’inspirait tellement d’excitation. Mais à présent, tout ce que je sentais, c’était le trou béant dans ma poitrine.
-Tu m’as emmenée aux élastiques du feu ? Demandai-je à Kiba, d’une toute petite voix.
-Oui ! Répondit-il joyeusement. Je sais que tu en rêves depuis des années, et j’ai pensé que c’était une bonne idée de cadeau… Tu aimes ?
Je n’avais pas le cœur à lui gâcher sa joie. Il était si content de lui ! Alors pour m’empêcher de pleurer, je me jetai dans ses bras, et me sentis instantanément mieux.
-Oui ! Mentis-je. Merci beaucoup, Kiba !
-Je t’en prie ! C’est le minimum que je puisse faire pour ma petite sœur chérie, n’est-ce pas ?
Cela me tira un sourire sincère.

C’était haut. Vraiment haut. Ca devait mesurer dans les trente mètres. L’attraction consistait en un saut à l’élastique. On sautait dans le vide, on oscillait pendant quelques secondes, et quand on a atteint un certain équilibre, on appuyait sur un bouton rouge au-niveau de l’estomac, les attaches se rompaient et on faisait une chute libre de dix mètres avant d’atterrir sur un énorme coussin gonflable.
Kiba était resté en bas, n’appréciant pas vraiment le vide.
Quant à moi, je m’apprêtais à sauter.
Une fois décidée, je me lançais dans le vide. Et une vague de sensations fortes me submergea. Le vent faisait voler mes cheveux et attaquait mon visage. L’adrénaline coulait à flot dans mes veines, et je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Ca me faisait tellement du bien ! Je voyais le coussin se rapprocher, puis s’éloigner et ainsi de suite pendant trente secondes. Finalement, je rompis l’élastique. A mon avis, la chute libre était la meilleure partie de tout cela. Et enfin, j’atterris sur le coussin.
Je ne pouvais m’empêcher de rire encore et encore.
-Je voudrais bien recommencer. T’es d’accord Kiba ? Il s’était approché une fois que je tombai.
Il me sourit comme s’il n’était pas du tout surpris de ma demande.
-Le contraire m’aurait étonné.


J’ai fait dix tours, minimum. Et je ne me lassais pas du tout d’avoir l’impression de mourir puis de survivre après ! C’était magique, à mes yeux.
Il a fallut que Kiba me rappelle que l’on devait rentrer pour la soirée, pour m’arrêter. A contrecœur, je fis mon dernier tour et rejoignit Kiba. Nous mangeâmes un morceau avant de reprendre la route. Je me suis à nouveau endormie dans la voiture.

-Hinata, on est arrivé ! Cette fois-ci, je me réveillai aussitôt. Je peux t’attendre si tu veux.
Je mis quelque temps pour inspecter mon environnement, et reconnus tout de suite la voiture de mon cousin, Neji garée dans la cour.
-Non, ça va. Neji est là, apparemment. Il m’amènera là-bas. Lui répondis-je.
-D’accord. A tout à l’heure alors ! Me sourit-t-il.
-C’est ça ! Encore merci pour la virée ! C’était vraiment bien !
-C’est normal, Hinata.
Je le pris dans mes bras une dernière fois, puis descendis de la voiture. J’attendis qu’il ait atteint le portail avant de rentrer.
En pénétrant dans l’entrée, une jeune fille aux cheveux châtains, aux yeux bruns, au visage parfaitement ovale, qui était un peu plus grande que moi ; courut à ma rencontre.
-Joyeux anniversaire, Hinata ! Comment tu vas ? Tu t’es pas couchée trop tard hier ? J’ai vu que t’étais encore connectée à onze heures du soir. Je m’étais endormis ensuite. Waouh ! Et puis tu viens d’où comme ça ? T’as pas oubliée la fête j’espère ! Ino va être très contrariée si c’est le cas. Et puis, c’est pas que pour elle tu sais, c’est important aussi que tu t’amuses de temps en temps. Je sais, c’est pas vraiment ta tasse de thé, les bals, mais c’est pas la mienne non plus, tu vas pas me laisser là-bas toute seule avec ton marmonneur de cousin n’est-ce pas ?-
-Tenten, laisse-là répondre ! Interrompit fermement la voix grave de Neji derrière elle. Et je lui en fus reconnaissante.
Des fois, Tenten se met à radoter et peut ne s’arrêter qu’au bout d’une demi-heure. J’en ai déjà fait l’expérience. Elle était ce qui se rapprochait le plus d’une meilleure amie fille à mes yeux. Le fait qu’on s’habillait toutes les deux comme des garçons manqués nous avait considérablement rapprochées. C’était quand j’avais quatorze ans. Elle avait le même âge que mon cousin, soit un an de plus que moi. En grandissant, son look s’est beaucoup féminisé, mais nous restâmes toujours proches. Et deux ans auparavant, elle s’est mise en couple avec Neji.
-Mais Neji, ça va faire cinq jours que je l’ai pas vue ! Protesta-t-elle.


Il roula des yeux. Et puis me sourit.
-Joyeux anniversaire, cousine ! Me dit-il chaleureusement.
Je lui rendis son sourire, et me dirigea vers ses bras ouverts. Neji est le seul membre de ma famille à bien s’entendre avec moi. Ca n’a pas toujours était le cas. Il y a même eu une période où il me détestait, et je ne connais toujours pas la raison de cela. Mais quand j’avais douze ans, il est venu vers moi. Et on s’est beaucoup rapproché. Ca a même un peu inquiété Kiba, qui pensait que Neji allait le remplacer. Je ne me suis jamais sentie aussi aimée qu’à cette époque là ! Il s’est éventuellement calmé quand il a compris que personne au monde ne pouvait le remplacer dans ma vie.
Neji me dépassait largement en taille. Brun, avec les cheveux longs, les yeux couleur ivoire —particularité des Hyuga, et la peau assez mate, il était l’un des plus beaux garçons du lycée, et avait, de ce fait, bon nombre d’admiratrices. Cela dérangeait un peu Tenten qui n’avait pas toujours confiance en elle.
-On t’a apporté un cado, Hinata. C’est de la part de Neji et moi. C’est moi qui l’ai choisie, mais bon… M’informa cette dernière.
En me tournant vers elle, je vis le sourire qu’elle arborait à chaque fois qu’elle était émerveillée par quelque chose. Et cela m’inquiétait. On avait beau être proche, elle et moi, nos goûts étaient à l’opposés l’un de l’autre. Si Tenten trouvait quelque chose de fantastique, moi, je la considérais comme trop voyant.
Et ce qu’elle m’exposa confirmait ma théorie.
Elle tenait dans sa main, une robe de soirée bleue marine à paillette, sans manche. Son style était assez simple, mais elle était horriblement courte… Elle s’arrêtait à, tout au plus, sept centimètres de mes genoux.
-Tenten, il ne fallait pas-
-Arrête ! J’ai déjà fait des efforts avec celle-ci ! Si tu voyais l’autre robe que j’allais choisir pour toi !
-Tu aurais tu l’acheter pour toi alors !
Elle me fit la moue.
-S’il te plaît, Hinata ! Ca me ferait tellement plaisir.
-En fait, Tenten, c’est son anniversaire, aujourd’hui. En principe, on doit lui faire plaisir à elle. Intervint Neji.
Ai-je déjà dit à quel point je l’aimais ? C’est le meilleur.
Tenten fronça les sourcils.
-T’es dans quel camp, toi au juste ?
-Aucun, je suis juste objectif. Répondit-il calmement. Puis, après un moment : Ceci dit, j’avoue que Hinata serait très belle dans cette robe.
Oh ! Le traître !
Je le fusillai du regard, et Tenten se mit à sourire.
-Allez ! Ca va pas te tuer, tu sais !
-J’ai déjà choisie une tenue pour ce soir.
-Mais je suis sûre qu’elle sera pas aussi bien que celle-là ! C’est ton anniversaire quand même ! Tu dois te faire remarquer !
-Tu sais très bien ce qu’il se passe quand ça arrive !
Tenten commençait à s’énerver. Voyant cela, Neji lui prit la robe des mains.
-Je vais l’aider à s’habiller. Dit-il.
Cela sembla la calmer.
Neji m’emmena dans ma chambre.
-Je ne mettrai pas ça, Neji !
Il soupira, et je crus l’entendre dire « pourquoi moi ? ».
-Ecoute ! Elle voulait vraiment te faire plaisir avec cette robe. Elle pensait bien faire et ça l’offense que tu réagisses comme ça.
-Je sais bien ! Je la connais ! Mais je vais me sentir toute nue dans cette robe.
-Et moi je dis le contraire… De toute façon, le premier garçon qui osera te regarder de travers aura affaire à moi, alors tu n’as rien à craindre !
Cette remarque me fit sourire. Et je sentais que j’étais en train de perdre. Je détestais ça.
Après quelques minutes.
-D’accord, donne-moi ça. Et attends-moi dehors.
Il sourit et hocha la tête.

Après une douche, j’enfilai la robe. Et je devais avouer qu’elle m’allait bien. Je n’avais pas assez confiance en moi pour la porter de gaieté de cœur, mais je le reconnus, elle faisait bien sortir ma silhouette. Elle enveloppait bien ma poitrine assez généreuse, sans que cela me paraisse indécent ; et mettait bien en valeur mes jambes blanches, ma hanche et mes bras. Et sa couleur qui se mariait avec celle de mes cheveux – noirs de jais au reflet bleuté, me donnait une allure assez exotique. J’aimais ça.
J’attachais mes cheveux en un chignon ébouriffé, et chaussai des escarpins noirs assez sobres.
Je me mis un petit peu de rouge à lèvres, et un peu de mascara dans les cils.
J’étais fin prête.
Quand je descendis pour rejoindre Neji et Tenten dans le salon, je me sentis un peu honteuse d’avoir été autant têtue alors qu’au final j’aimais le résultat que la robe donnait. En arrivant dans le salon, je fus soulagée de voir que Tenten avait oublié le petit accrochage de tout à l’heure. Et avait les yeux qui brillaient d’admiration. Je ne pus m’empêcher de rougir, chose que je faisais de moins en moins souvent ces derniers temps.
-Tu es vraiment magnifique ! Je ne regrette pas d’avoir choisi cette robe !
Et je voyais que Neji était du même avis qu’elle.
Soudain, je me rendis compte que si tout le monde avait le goût de Tenten, ce qui était généralement le cas, je vais vraiment être en plein sous les feux des projecteurs ce soir… Cela me donna tout à coup le tournis, et je sentis mes jambes faiblir.
-Hinata ! Tu vas bien ? Me demanda Neji, inquiet.
Je pris quelques respirations, et me ressaisis vite. Après tout, je ne devais m’afficher là-bas que pendant quelques heures ! Je pouvais le supporter.
Je souris faiblement pour rassurer Neji, qui ne parut pas convaincu, mais ne broncha pas. C’était aussi un peu de sa faute, si j’étais dans cet état…
Après ce petit incident, nous quittâmes la maison pour le manoir d’Ino.

Les soirées données par Ino avaient la réputation d’être exceptionnelles… Exceptionnelles pour ceux qui aiment la musique très forte et entraînante, les buffets et boissons à volonté et les décors magnifiques, en tout cas. La seule chose que j’aimais était la maison. Elle était tout bonnement splendide. Et le jardin ! Si j’en avais un comme ça, je ne rentrerais plus jamais ; j’y passerais ma vie entière !
Tous les invités étaient déjà arrivés. J’avais l’impression qu’Ino avait convié tout le lycée de Konoha. Je reconnus beaucoup de visages, mais je ne me souvenais pas des noms. Une chose était sûre, tous les enfants des membres de la haute société de la ville étaient présents. On pouvait compter sur Ino pour que ça arrive. Et chacun s’était mis sur son trente et un. Je me sentis tout d’un coup reconnaissante à Tenten de m’avoir offert cette robe.
Une fois que Neji ait garé la voiture, nous nous dirigeâmes vers l’entrée. Là, Kiba nous attendait. Il n’avait pas l’air à l’aise…
-Te voilà ! Il me regarda pendant un moment. Tu es vraiment magnifique, tu sais ! Me dit-il en souriant.
Je sentis mon visage s’enflammer. Les compliments me rendaient toujours mal à l’aise.
-Merci… Tu ne devrais pas être à l’intérieur ?
-Si, mais je pensais que j’allais te servir de cavalier pour ton entrée de star…
Je fis une moue renfrognée.
-C’est à ce point là ?
Il hocha la tête.
-Elle s’est défoulée.

Je sentis dans son ton que ce n’était pas la seule raison pour laquelle il avait l’air tendu. Je connaissais Kiba.
-Est-ce que tout va bien ?
-hum ? Oui, très bien. Essayait-t-il de me rassurer ? Je n’aurais su le dire. Mais je laissais tomber pour l’instant.
Je lui pris le bras et pris une grande inspiration.
-Prête ? Me demanda-t-il.
Je hochai la tête.
En entrant dans la salle, je fus tout de suite assaillie par les jeunes, déjà plus ou moins pompettes. J’entendis beaucoup de « joyeux anniversaire », et de vœux de toutes sortes. J’étais reconnaissante à Kiba de m’avoir attendue à l’entrée.
Quand les félicitations cessèrent, j’aperçus enfin des visages amis. Près du buffet se trouvaient Choji et Lee. Nous nous dirigeâmes vers eux. Une fois arrivés à leur hauteur, Lee me pris dans ses bras et me serra très, très fort.
-Joyeux anniversaire, Hinata ! Tu es si belle ce soir ! On voit que tu es en pleine phase d’éclosion de ta jeunesse !
J’entendis des pleurs dans sa voix.
Lee était le plus excentrique de mes amis. Il avait des cheveux noirs coupés en boule, des yeux de la même couleur et un sourcil assez épais. Il avait le même âge que Neji et Tenten. C’était d’ailleurs leur meilleur ami.
-M-merci Lee. S’il… te… plaît…
-Lee, lâche-là ! Tu vas finir par la tuer ! s’exclama Choji.
Il desserra enfin son emprise et je me tournai vers Choji.
Ce dernier avait le même âge que moi. Il était le plus bouffis d’entre nous, mais personnellement, je le trouvais très mignon. Ajouté à cela sa gentillesse hors-norme, à chaque fois que je le voyais, j’avais envie de le serrer contre moi. Et ce soir, puisqu’il s’avança vers moi, j’exauçais mon souhait. Je le serra bien fort contre moi et jouai avec ses longs cheveux roux.
-Joyeux anniversaire, Hinata. Me dit-il d’une voix tellement douce et mignonne que j’avais envie de le manger…
-Merci beaucoup, Choji.

Le garçon était adorable.
-Eh ! Mais c’est qu’on se réunit sans moi ! C’est quoi ces manières ? Demanda une voix féminine derrière moi. Je me tournai et vis Ino.
Blonde, les yeux bleus, le visage effilé et une silhouette parfaite, elle était incontestablement, la fille la plus belle du lycée. Ca, plus sa personnalité très ouverte et son intelligence, trois quart des garçons du lycée étaient à ses pieds. Mais je dois reconnaître qu’elle ne pouvait pas mieux tomber en sortant avec Kiba. Il était littéralement fou amoureux d’elle, et en voyant la manière dont elle embrassa sa joue à l’instant, le sentiment était partagé. Cela me rendit un peu jalouse…
Quand elle se tourna vers moi, ses yeux pétillaient de joie et d’admiration, paraît-il…
-Oh mon Dieu, Hina ! Tu es magnifique ! Me dit-elle en me prenant dans ses bras.
-M-merci beaucoup ! Dis-je pour la énième fois de la soirée. Et elle ne faisait que commencer…
-Et cette soirée est incroyable ! Continuai-je. Ca, au moins, ce n’était pas un mensonge…
Cela sembla la ravir.
-Je suis très contente de t’entendre dire ça !
Soudain, j’aperçus une tête blonde derrière Ino.
-Je vais dire bonsoir à Naruto, excusez-moi une minute.
Sur ce, je me dirigeai vers lui. En me voyant, je vis qu’il s’est figé, et j’en étais confuse.
-Joyeux anniversaire Hinata ! Je crois que tu dois en avoir assez d’entendre ça ! Il me sourit d’un de ses sourires à trente deux dents dont il avait le secret. Toutefois, je voyais que son sourire n’atteignit pas ses yeux bleus – Yeux que j’aimais plus que tout il y a trois ans.
Naruto était mon premier amour. Tout le groupe, sauf lui, le savait. Voyez-vous, il était d’une nature si enjouée ! Il était toujours prêt à aider les autres ! Et je n’ai pas pu m’empêcher de tomber amoureuse de lui. Malheureusement, non seulement il était inconscient de cet ancien amour que je lui portais, jusqu’à ce jour, mais il n’a jamais ressentit quelque chose au-delà de l’amitié pour moi. Cela me convenait.
Nous sommes très proches, à présent, et le fait qu’il essaye de me cacher ses émotions ainsi, me dérangeait quelque peu… Mais je décidai de ne pas le pousser, il me parlerait s’il avait besoin de moi.
-Merci Naruto ! C’est gentil de ta part ! Lui dis-je en souriant.
-Sacrée soirée, hein ! dit-il pour faire la conversation.
-Et comment ! Ino s’est surpassée. Acquiesçai-je.
Et sur ce, la chanson l-o-v-e de nat king cole passa.
-M’accorderiez-vous cette danse, mademoiselle Hyuga ?
-Avec grand plaisir ! Répondis-je sans hésiter.
Il fut un temps où j’aurais été incapable d’aller danser avec lui. La timidité maladive que j’avais plus jeune, m’aurait sûrement poussée à m’évanouir… Mais il aurait peut-être mieux valu de rester amoureuse de Naruto, je n’aurais peut-être pas été aussi malheureuse maintenant…

Nous nous rendîmes sur la piste de danse et commencions à nous balancer doucement. J’étais plutôt bien dans ses bras, mais l’étincelle avait disparu…
Quand la chanson s’acheva, il embrassa ma main, me remercia et s’excusa pour aller boire un peu.
J’étais sur le point de le suivre, quand quelque chose, ou plutôt quelqu’un attira mon regard.
Et là, j’aurais juré que mon cœur s’arrêta de battre. Et je me demandai s’il s’était remis en marche...
Devant moi se tenait un jeune homme aux cheveux noirs ébouriffés. Si l’on regardait de plus près, on aurait pu constater que l’arrière de son crâne ressemblait au derrière d’un poulet. Il avait les yeux noirs, très profonds, le visage parfaitement ovale, les lèvres bien faites et un corps assez impressionnant. Il était très grand, et l’on pouvait aisément le qualifier de « beau comme un dieu ». A quelques mètres de moi se tenait Sasuke Uchiha, le garçon qui m’a brisé le cœur en mille morceaux, il y a un an et demi.
Il ne m’avait pas encore vue. Et je ne pouvais pas bouger. Trop choquée pour le faire. En le dévisageant, je me remémorai notre dernière conversation.

Je courus sur la plage, le visage mouillé de larmes. Je l’entendis derrière moi appeler mon nom.
-Hinata !
A bout de souffle, je m’arrêtai.
-Tu peux m’expliquer ce qu’il t’arrive ? Me demanda-t-il.
-Ce qu’il m’arrive ? Demandai-je, hors de moi. Tu m’as emmenée ici pour me cacher à tes parents, et quand ils arrivent à l’improviste, tu leur dis que je suis personne… Je suis vraiment personne pour toi, Sasuke ?
J’avais mal, et honte. J’étais humiliée…
-Arrête, tu sais très bien que c’est pas le cas.
-Alors revenons les voir et disons-leur que je suis ta petite amie ! Le défiai-je.
Il ne bougea pas. Il se contenta d’écarquiller les yeux comme si j’étais folle.
-Je ne peux pas faire ça.
-Et pourquoi ça ?
Il parut hésiter… mais j’étais trop chamboulée pour me contenir.
-Pourquoi ça, Sasuke ? Mon ton commençait à monter.
-Parce qu’ils croient que j’ai déjà une petite amie, et ce n’est pas toi. Répondit-il.
Ce fut comme un coup de massue que je recevais sur ma tête. Je restai là sans bouger, la douleur dans ma poitrine était trop forte. Et mes larmes coulèrent à nouveau d’elle-même.
J’essayais de savoir de qui il parlait, et n’eus aucun mal à le deviner. Et cela me brisait encore plus le cœur.
-Sakura ? Demandai-je tout bas.
Il n’osa plus me regarder.
Pendant longtemps, on n’entendit que le bruit des vagues qui venait s’échouer à quelques pas de nous.
-Alors c’est vrai ? Demandai-je finalement. Tu m’as vraiment trompée avec elle ?
-Non ! S’exclama-t-il, comme indigné. J’ai juste menti à mes parents à propos de l’identité de ma petite amie, c’est tout.
-C’est tout ? Lui demandai-je, outrée. Tu me fais passer pour personne et tu leur dis que Sakura est ta copine, et tu crois que c’est tout ? Comment as-tu pu me faire ça, Sasuke ? Je ne pouvais contenir mes sanglots ! J’en étais incapable.
Il bougea un peu et reprit :
-C’est pas comme si c’était sérieux, entre nous, non plus…
Là, mon monde s’est écroulé.
-Nous sommes ensemble depuis un an, Sasuke ! Ma voix arrivait à peine à franchir le seuil du murmure.
Il ne répondit pas.
Je ne voulais plus le voir, et en même temps je voulais me jeter dans ses bras, là où je me sentais le mieux. Mais je savais que c’était fini entre nous. Parce qu’en fait, il ne m’a jamais aimée, alors que moi, je lui ai donné tout mon cœur.
-Je suis vraiment désolée de t’avoir fait perdre ton temps. Dis-je calmement. Mon allure extérieure était tellement en contradiction avec ce que j’éprouvais intérieurement. J’étais dévastée.
Je le quittais là, et hélai un taxi qui me ramena à Konoha. Il ne me poursuivit pas.

Le lendemain, j’appris qu’il avait déménagé à Kumo, avec sa famille.

Et le revoilà, encore plus beau que dans mes souvenirs.
Il rasa la salle du regard, et finalement, ses yeux, dans lesquels je me suis perdue maintes et maintes fois dans le passé, se posèrent sur moi.
Son expression était insondable. Et ça m’a fit l’effet d’une douche froide.
Réveillée de ma stupeur, je fis la seule chose dont j’étais capable à l’instant : je fuis. Tout en priant qu’il ne me suive pas.
Je pris la première porte que je voyais et me retrouvais à l’extérieur. Il faisait très froid, mais je n’avais pas le courage de revenir à l’intérieur pour prendre mon manteau.
Sasuke était là ! Comment était-ce possible ?
J’entendis soudain la porte s’ouvrir. Je me tournais, effrayée. Je fus soulagée de voir Shino. Mon meilleur ami. Il portait son éternelle paire de lunettes et son blouson gris.
Je me jetai dans ses bras, me souciant à peine de ses difficultés avec les contacts physiques entre individus.
-Sasuke… Sasuke… il… i-il…. I-il…
-Calme-toi, Hinata ! Me dit-il avec ce ton qui arrivait toujours à me détendre. Sauf que cette fois-ci, ça ne marchait pas. Mes larmes coulaient et j’arrivai à peine à respirer.
-Sasuke est revenu ! Dis-je d’un trait.
-Oui… je l’ai vu.
-Ramène-moi chez moi, Shino ! Je t’en prie !

--Fin du premier chapitre--




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