Fiction: Nos silences

Tenten est envoyée en mission d'infiltration. Elle espionnera l'Akatsuki. Sans rien dire à ses amis et équipiers, elle quitte le village une nuit. Après avoir infiltré le groupe de criminels, la jeune kunoichi fait une découverte des plus étonnantes en ce qui concerne Uchiha Itachi. Elle raconte ce qui pour elle fut sa plus grande erreur et sa plus grande chance. Elle raconte leur histoire.
Classé: -16D | Humour | Mots: 3629 | Comments: 1
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Sinuha (Féminin), le 21/07/2014
Me voilà avec le second chapitre. Merci à vous qui lisez et commentez. C'est toujours apprécié.



Chapitre 2: Entre peur et confiance, nos défenses s'effritaient



Depuis maintenant un mois, je suivais Itachi et Kisame. Je n'avais toujours pas réussi à communiquer avec Konoha. Je n'avais pas pu envoyer de rapport ou ne serait-ce qu'une seule information, car Kisame me quittait rarement des yeux et lorsque nous croisions les autres membres de l'Akatsuki, je savais qu'ils m'observaient, qu'ils m'espionnaient. Ils ne me faisaient pas confiance. Lorsqu'ils m'envoyaient en mission, j'étais systématiquement avec Itachi qui recevait l'ordre de me surveiller. La plupart du temps, ils ne cachaient même pas leur méfiance à mon égard. Je n'avais pas vraiment d'informations sur les mouvements du groupe, étant donné que j'étais tenue à l'écart des plans. Il y avait bien Tobi et Deidara qui ne montrait aucune méfiance, mais, ces deux-là appartenaient à une autre catégorie, définitivement.

Je me suis réveillée tôt ce matin-là, comme tous les autres, une habitude que j'avais prise dans l'équipe Gai. Kisame dormait encore, mais Itachi était réveillé, lui, comme toujours. Il écrivait quelque chose et ma présence ne semblait pas le perturber. Je me suis assise devant lui sans parler réfléchissant à une façon de communiquer avec l'Hokage. C'était comme un rituel que nous avions. Aucun de nous ne parlait. Nos regards ne se croisaient jamais. Lorsqu'il terminait d'écrire, il réveillait Kisame et nous reprenions la route. Mais ce matin fut différent. À peine m'eussé-je assise qu'il me fixa. Nos regards se croisèrent. Pendant une seconde, je cru qu'il avait compris que j'étais une espionne. Pourtant, il ne souffla pas un mot et ses yeux rouges ne cessaient de me fixer. Au bout d'un long moment, où je crus mourir dix fois, il prit la parole :

«Demain, nous irons à Konoha, j'ai quelque chose à y faire. Tente de nous trahir et je te tue»

J'ai senti un frisson parcourir mon dos, mais j'ai tenté de garder un visage impassible. J'ai senti mes mains trembler un peu, mais j'eus vite fait de reprendre le contrôle. Évidemment, on n’avait pas besoin d'être un génie pour comprendre que j'étais terrifiée et il le savait. En fait, je dirais plus qu'il le sentait.

«Mais, bon, si comme tu le dis, tu nous es loyale, tout ira bien. Je m'inquiète davantage pour tes anciens équipiers. Ils vont tenter de t'arrêter. Alors, tu utiliseras ce jutsu. Celui que t'a montré Sasori et n'hésite pas à te servir des explosifs que Deidara t'a laissé. Si tu hésite à les attaquer, je prendrai ça comme une trahison.»

Jamais je ne l'avais entendu tenir un si long discours, mais il avait raison. Je n'avais pas le droit d'hésiter. Pourtant, je n'arrivais pas à m'imaginer combattre Neji et Lee. Ils étaient mes amis et ce que j'avais de plus précieux, malgré notre dispute avant que je ne quitte le village. Mon coeur battait à la chamade et j'étais incapable de me ressaisir. Itachi le voyait. Il était un peu comme Neji ; il avait la capacité de comprendre quelqu'un, ses états d'âmes et ses prochains mouvements que d'un regard. Évidement, je ne comprenais pas pourquoi j'étais encore vivante. Peut-être cherchait-il à voir jusqu'où j'irais pour cette mission ? Peut-être qu'il tentait une nouvelle façon de soutirer des informations ?

«Je ... Je ne vois même pas pourquoi tu m'en parle ! Je veux dire ... Ce n'est pas comme si j'étais capable d'avoir la moindre compassion pour ces bâtards.»

Je faisais une moue indignée en détournant le regard vers le sol et en croisant mes bras sur ma poitrine. Je laissa même échapper un petit :«hmph!» boudeur. J'étais surprise par mon attitude, mais j'en étais fière. Un dangereux criminel me menaçait de mort, j'étais morte de trouille et j'arrivais à bouder. J'imaginais Neji qui me réprimandait, me disant que c'était stupide. J'entendais presque Lee crier qu'il était ému par mon courage, parce que soyons honnête, Lee s'émouvait pour un oui ou un non.

«Tu t'inquiète pour eux, même si tu le nie. On ne coupe pas une amitié comme ça. Le problème n'est pas là. Je me contre-fiche que tu sois préoccupée par eux, mais n'hésite pas à les tuer s'ils te barrent la route.»

Je le fixais de nouveau, mais sérieusement, cette fois-ci. J'évitais son regard. Il avait raison et il le savait. Ça ne servait à rien de la nier. Mes yeux s'attardaient sur les nuages rouges de son manteau. Je tentais de calmer mon coeur qui semblait avoir accélérer ses battements un peu plus. J'étais persuadée que si je ne me calmais pas, j'allais mourir d'une crise cardiaque. Ma poitrine me faisait mal et l'adrénaline coulait dans mon sang. Je regrettais d'avoir accepté cette mission, mais je ne pouvais plus faire marche arrière.

«Je ... »

J'avais la gorge sèche. J'avais l'impression qu'un piège se refermait sur moi. Je perdais le peu de contrôle que j'exerçais encore sur mon corps. Je me mis à trembler et une fine couche de sueur perla sur mon front.

«Écoute, C'est simplement un test. Ils ne te font pas confiance et ils veulent être certains que tu ne nous trahiras pas. Je suis là pour déterminer si oui ou non, tu pourras nous être utile. En arrivant à Konoha, nous irons directement voir tes anciens coéquipiers.»

Pourquoi me disait-il que c'était un test ? N'étais-je pas sensée ne rien savoir ? Puis sa conversation avec Kisame, cette journée-là, celle où, pour la première fois, Itachi m'avait paru moins inhumain, cette journée où j'avais découvert qu'il m'avait pris sous son aile, me revint. Malgré la panique que j'avais ressentie juste avant cette révélation, je me sentis étrangement protégée.

La conversation n'alla pas plus loin. En fait, Itachi se tut jusqu'à ce que Kisame se réveille et lorsqu'il fut debout, Itachi annonça notre départ. Puis, nous décollâmes. Lorsque nous arrivâmes, nous rentrâmes dans le village par le domaine Uchiha. Il ne fut aucunement difficile de se faufiler, c'était comme si quelqu'un avait volontairement fermé les yeux sur cette entrée. J'ai froncé les sourcils, mais je n'ai rien dit. C'était certainement des espions de l'Akatsuki qui nous avaient permis d'entrer. Itachi nous ordonna de ne pas tenté de cacher le manteau noir aux nuages rouges, symbole distinctif de l'Akatsuki. Il me demanda ensuite de le guider jusqu'au terrain d'entraînement de mon équipe et je lui obéis sans hésiter, sachant que c'était ça ou mourir.

Lorsque nous arrivâmes enfin, je reconnu difficilement le terrain. Ce n'était plus une clairière verdoyante bordée d'arbres verts. Devant nous s'étalaient plusieurs trous et cratères. La forêt semblait avoir été désintégrée et les troncs où je pratiquais habituellement mon lancer d'arme avaient été pulvérisés. J'eus un énorme pincement au coeur. Que c'était-il passé ici ? J'étais encore sous le choc lorsque Kisame mentionna la présence de mes équipiers beaucoup plus loin.

Neji et Lee se tenaient face à face et s'affrontaient dans un incroyable combat de Taijutsu. Je vis du coin de l'oeil Ino, Hinata, Gai-sensei et l'équipe sept qui se tenait derrière Lee. Derrière Neji, il y avait Shikamaru, Choji et le reste de l'équipe huit. En les voyant, je figeai. Ma poitrine me fit mal tellement mon coeur se mit à tambouriner avec force dans ma poitrine. Je me suis dit que cette mission ne me tuerait pas par ses combats, mais par ses émotions fortes qui me donnaient envie d'hurler.

Ils ne semblèrent pas nous remarquer. Leurs yeux étaient rivés sur Neji et Lee qui se battaient. Aucun des deux n'y allait de main morte. Mon inquiétude augmenta alors d'un cran. Que se passait-il ? Itachi sembla le remarquer, car il me lança un regard noir et saisit mon bras. Il me tira vers lui et murmura :

«Maintenant.»

Je déglutis difficilement tournant mes yeux vers lui. Je devais faire pitié à voir. Tout mon corps tremblait et mes yeux s'étaient remplis de larmes. Ressaisi-toi ! M’ordonnais-je. Mes yeux fixaient ceux rouge d'Itachi, je cru y voir de la compassion, mais c'était mon imagination, n'est-ce pas ? Je cru être folle lorsque j'aperçu un petit sourire d'encouragement apparaître au coin de ses lèvres.

J'ai secoué la tête et j'ai arraché mon bras à son emprise. Mon regard se posa sur mes équipiers. J’inspirai profondément puis ... J’éclatai de rire. Je riais du plus fort que je le pouvais, malgré que je fus particulièrement peu convaincante, se suffit à attirer leur attention ... à tous. Onze paires de yeux se tournèrent vers mon groupe. Si ma vie n'en dépendait pas, je me serais enfuit, mais je ne pouvais pas me permettre ce luxe.

Lorsque je cessai finalement de rire (d'un rire atrocement faux et peu convaincant, je tiens à le préciser), je vis l'étonnement se peindre sur leur visage. Puis, ce fut la peur et enfin la déception. Je sentis mon coeur se tordre. Les voir me regarder ainsi me faisait physiquement mal. Quelle idiote j'avais été d'accepter cette mission. En un rien de temps, ils furent à notre niveau. La tristesse que montrait les yeux de Lee, me donnait envie de demander pardon. Le dégoût qu'exprimait Neji me donnait envie de m'enfuir et de me cacher. L'air anéanti d'Ino fut comme une gifle. Mais, dans ma tête, les paroles et les menaces d'Itachi résonnaient encore. Pour le bien de cette mission, il fallait que je sois forte. Ce mur que j'avais pris un mois à ériger autour de moi, dans l'espoir de survivre venait d'exploser alors qu'Hinata avait chuchoter :« Pourquoi ?»

D'un coup, Itachi l'envoya valsé. Ne pas hésiter, me répétais-je. J'ai sorti mon parchemin d'invocation, murmurant à mes équipiers un bref «désolée.» Le coup qu'avait donné Itachi m'avait rappelé ma mission, mais m'avait également indiqué que malgré tout, Itachi n'était pas mon ennemi.

Le combat fut long et laborieux, autant physiquement qu'émotionnellement. Après qu'Hinata ait été envoyée au tapis. Shino, Kiba et Naruto nous ont attaqués. Les insectes de Shino dansaient autour de nous, nous aveuglent et Kiba nous attaquait en tandem avec Akamaru. Mes armes n'étaient pas utiles, pas contre ça. J'hésitai un peu, mais je n'avais pas le choix.

J'ai pris l'argile explosive que m'avait donnée Deidara et la fit explosée. Ce fut magistral. L'explosion fut si puissante qu'elle balaya les deux équipiers d'Hinata en un rien de temps. Le trio Ino-Shika-Cho fut poussé plus loin, mais ils n'étaient pas hors d'états de nuire. Je ne parle pas de Naruto. Non seulement l'explosion ne l'avait pas balayé, mais il fonçait vers moi. Itachi s'interposa avec un Genjutsu et Kisame entra en combat corps-à-corps avec mon équipe. Les coups fusaient et chaque fois qu'un de mes amis étaient mis à terre, j'avais l'impression que quelque chose en moi se brisait.

Je n'arrivais pas à me réjouir d'être du côté de ceux qui gagnaient. Les corps de mes amis étaient par terre couverts de sang et quelques uns étaient grièvement blessés. Mais il n'y avait pas que les ninjas de Konoha qui étaient blessés. Kisame avaient quelques blessures plus ou moins importantes. Itachi avait une éraflure sur la joue gauche et mois je tenais à peine debout. Je tremblais de partout lorsque la retraite fut annoncée. Nous quittâmes le village par le même endroit qui nous avait servi d'entrée. Quelque heures plus tard (je n'ai toujours pas compris comment j'ai réussi à me rendre là, j'étais tellement faible ...) nous arrivâmes dans une auberge où Itachi réserva trois chambres. Il tenta de me donner une clé, mais mes mains tremblantes n'arrivaient tout simplement pas à la saisir.

Itachi soupira et agrippa mon bras. Il m'entraîna à sa suite jusqu'à une petite porte. Il n'avait toujours rien dit. Je me contentais de le suivre imitant son silence. J'étais surprise, mais je n'avais pas la force ou l'envie de lui parler. Ce que je ne savais pas, c'est qu'il était déjà trop tard. Nos défenses et nos murs s'étaient déjà effrités.




Donc, voilà, c'est tout, pour l'instant. J'espère que continurez de lire et que ce chapitre vous a plu.



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