Fiction: Les Enfants d'Orochimaru (version 2.0)

La réécriture d'une fanfiction ancienne. Une jeune femme arrive à Konoha, dans un état lamentable... Sauvée par Minato, elle devra rendre des comptes au village. De qui est-elle enceinte ? Quel avenir, pour ces jumeaux maléfiques ? Hebi et Fushi, héritiers d'un homme haï, devront lutter pour obtenir respect, reconnaissance... Et amour du village.
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Me-and-orochi (Féminin), le 25/05/2014
Bonsoir ! Le deuxième chapitre qui arrive :)
Merci à ceux qui ont bien voulu lire le premier... Et continuer !
Bonne lecture :)




Chapitre 2: Souvenirs brumeux



Hôpital de Konoha, six heures plus tard.

Il avait fallu bien peu de temps pour que la nouvelle se répande comme une traînée de poudre, à travers tout le village. Une nouvelle venue avait été transportée d'urgence à l'hôpital par le Quatrième lui-même, enceinte de surcroît. Les nouveaux attiraient toujours la curiosité, si bien que dans la rue, on ne parlait que de cela. Quant aux « autorités » à savoir les deux Hokage, ils s'étaient retrouvés à l'hôpital, au chevet de cette jeune patiente dont ils ne connaissaient que le nom. Cette étrangère mystérieuse aiguisait la curiosité de Sarutobi, un homme pourtant bien taciturne (mais sage). Car après tout, on ne ramasse pas une fille à moitié morte dans la forêt tous les quatre matins… Et une femme enceinte, encore moins. Celle-ci avait eu beaucoup de chance. Son enfant avait puisé dans ses ultimes réserves. Une demi-journée de plus, et il serait mort avec elle.

Mais l'heure était venue. Il était temps d'avoir des explications concrètes, puisque les deux Hokage ignoraient encore même si la jeune fille était amie, ou ennemie du village. Appartenait-elle à un clan, un autre village caché ? Trop de questions en suspens, et Sarutobi n'aimait pas cela du tout, les questions en suspens. Après tout, Kyôkan avait été nourrie, elle avait dormi, un peu. Son visage avait repris beaucoup de couleurs, et à présent, elle semblait parfaitement disposée à parler. Alors, le Troisième ne perdit pas plus de temps.

« Bonjour, Kyôkan. Mon nom est Sarutobi, troisième Hokage de Konoha.

- Konoha ?

- Nous vous avons trouvée dans la forêt qui nous sert en général pour les entraînements, en bordure du village. Saviez-vous où vous étiez, à ce moment-là ? »

L'étrangère ne répondit pas immédiatement. Ce n'était pas tellement la peur, mais une timidité et un malaise maladif qui l'empêchaient encore de parler posément, calmement. Elle se sentait malmenée, oppressée par des questions auxquelles il faudrait absolument donner des réponses. Des réponses qui lui seraient difficile à donner, vraiment difficile. Parce qu'il y avait des secrets. Et qu'ils ne devaient pas connaître ces secrets. Pourtant, il fallait bien dire quelque chose…

« Je n'ai suivi aucun chemin, depuis ma fuite. Je suis tombée là où mes jambes ont refusé de continuer. Mais je ne savais pas du tout que j'étais à proximité d'un village, encore moins d'un village comme Konoha. C'est sans doute ma bonne étoile qui m'a conduite ici.

- Je vois. Malheureusement jeune fille, je ne peux pas faire grand-chose, si je ne sais rien de vous. J'aimerais que vous me racontiez votre histoire depuis le début. Et pourquoi nous vous avons retrouvée dans cet état.

- Ais-je le choix ?

- Si vous refusez, il nous sera difficile d'avoir confiance en vous, comprenez-le bien. »

Oh oui, Kyôkan comprenait. Malgré tout, elle lui avait promis de garder le silence sur tout ça, sur tout ce qui pourrait lui arriver. Oui mais cette promesse, elle l'avait faite avant qu'il l'abandonne comme un animal au bord d'un chemin… Alors, elle songea que la rompre ne serait sans doute pas aussi néfaste que cela. L'inverse serait même plus simple. Car si elle le leur expliquait, elle avait encore une chance de s'en sortir. Ils avaient une chance.

Alors, elle prit une bonne inspiration. Elle regarda Sarutobi un moment. Et finalement, elle parla, d'une voix blanche.

« Le début de mon histoire est long et sans intérêt, puisque c'est une vie de famille classique et sans tapages que j'ai vécu avec mon petit frère dans une maison, au beau milieu du pays de la Foudre. C'est ma mère qui m'a appris tout ce que je sais, le combat, les armes, les techniques… Je lui dois tout. Et je pensais la remercier en épousant un jeune homme de Kumo, le jour de mes vingt ans. Malheureusement, ça ne s'est pas vraiment passé comme prévu.

« Quelques jours avant le mariage, des hommes sont venus attaquer la maison. Nous n'étions pas un cas isolé, puisque beaucoup d'autres endroits avaient été détruits, et les survivants emmenés vers une destination inconnue… Nous n'avions pas peur, nous savions nous défendre… Finalement, je pense que nous aurions dû prendre la fuite. »

La jeune femme marqua une pause. Cette histoire, elle la connaissait par cœur, pour l'avoir ressassée très souvent, et très longtemps. Mais jamais encore elle n'avait pu la partager, et la douleur que cela lui causait était sans pareille. Il était toujours difficile d'éveiller ce genre de souvenirs. Et cela, l'Hokage ne le savait que trop bien. Patient, il s'assit près d'elle, attendant qu'elle poursuive.

« Ma famille a été massacrée. Mon père, ma mère… Ils n'ont pas survécu. Ces hommes savaient ce qu'ils faisaient. Leurs gestes étaient calculés au millimètre, nous n'avions aucune chance. Je n'ai pas cherché à résister, seulement à protéger mon frère. Nous avons été emmenés tous les deux à moitié morts, avec un autre groupe, d'une autre maison tout près de chez nous. Les valides, je ne sais pas ce qu'ils en ont fait. Mais moi… Je me suis réveillée prisonnière d'une cloche de verre remplie de liquide nourricier. Et j'étais différente. Vraiment différente.

« J'ai bien tenté de m'échapper, mais le maître des lieux ne semblait pas en accord avec ma décision, et il n'a pas été difficile pour lui de me maîtriser et de m'enfermer dans une cloche de chakra. Mais çà la suite de ça, j'ai été bien traitée. Et j'ai pu m'enfuir, au bout d'un an et demie d'emprisonnement. Je n'ai jamais eu de nouvelles de mon petit frère, depuis. »

Il y avait des trous dans son histoire. Des passages qu'elle avait volontairement omis de raconter, des choses qu'elle dissimulait. Sandaime le savait. Mais le peu qu'elle racontait semblait être une vérité brute et crue, sans mensonges. Alors, il la laissa poser la tête sur l'oreiller et fermer les yeux un instant. De toute manière, elle était sans doute encore trop faible pour subir un interrogatoire en règle… Il faudrait peut-être envisager ce cas de figure à la suite seulement de l'accouchement. Alors, il se décida à poser l'une des questions les plus importantes.

« Depuis quand êtes-vous enceinte ?

- Depuis huit mois maintenant, je crois. Je ne m'en suis rendue compte qu'après deux mois. »

Mais Minato, assis depuis le début au fond de la chambre, avait lui aussi écouté le récit de la jeune fille, et cela lui rappelait beaucoup trop de choses pour qu'il considère cela comme une coïncidence étrange. Il se désintéressa une seconde fois de son livre, et croisa bras et jambes sur sa chaise, en proie à une réflexion profonde. Trop de questions sans réponses. Il fallait débusquer ces secrets, et tenter de comprendre pourquoi cette enfant leur cachait encore beaucoup trop de choses à son goût. Des choses qu'il commençait à deviner, petit à petit.

« Il y a toutefois quelque chose que vous ne nous avez pas dit, Kyôkan, et elle est importante pourtant.

- Vous parlez sans doute de l'identité du père de mon bébé, c'est exact ?

- Oui. C'était un prisonnier, comme vous ?

- Non. Le père est mon geôlier. »

Cette réponse laissa les deux chefs pantois. Son geôlier ? Là, on entrait dans le mystère le plus absolu. Ou alors, cet enfant serait le fruit d'un viol… Mais alors, pourquoi ne pas le raconter ? Pourquoi ne pas expliquer ce qu'il s'était réellement passé dans cet endroit où elle avait été enfermée pendant un an et demi ? Avait-elle menti lorsqu'elle avait dit avoir été bien traitée, dans cet endroit ?

En fait, toutes ces questions qui apparaissaient à mesure que Kyôkan parlait agaçaient beaucoup le Troisième. D'elle, il avait exigé des réponses concrètes. Il ne récoltait cependant que des énigmes.

« Vous ne dites pas toute la vérité, comme je vous l'avais demandé.

- Je ne peux pas tout vous dire.

- Pouvez-vous me dire le nom de l'homme qui vous a capturé, puis mise enceinte ?

- Non. »

Ce « non » avait été prononcé sur un ton sec et n'exigeant aucune contestation.

« Pourquoi ?

- Parce qu'il n'en est pas question. J'ai fait une promesse. Et j'en ai déjà trop dit.

- Nous devons savoir. Au moins pour sauver d'autres prisonniers comme vous.

- J'ai fait une promesse, je suis désolée.

- Vous ne voulez pas coopérer ?

- Je vous ai dit le plus important. Je vous ai dit qu'il m'avait changée. C'est tout ce que vous devez savoir. Je suis restée sa prisonnière suffisamment longtemps pour savoir ce qu'il m'arrivera si je dis la vérité, malgré toutes les protections du monde. Je ne veux pas faire courir ce risque à mon bébé.

- Expliquez-vous.

- Il testait des produits sur nous. Des tonnes de produits. Il nous affaiblissait et nous asservissait. Par chance pour moi, le produit n'a pas trop mal réagi, et m'a offert ce qu'il voulait. L'apparence monstrueuse d'un félin au cours des combats, des ailes, de cette jeunesse que je conserverai à jamais. Je suis devenue une sorte de mutante par sa faute, même si cela ne se voit pas. Il savait comment contrôler nos esprits, comment envenimer nos âmes. J'ai été la plus touchée de tous. Voilà pourquoi j'ai promis de taire son nom. »

Peu de choses laissaient place au doute quant à l'identité du mystérieux geôlier de Kyôkan. Malgré cela, le ventre rebondi de la jeune femme faisait trop peur aux deux chefs pour qu'ils envisagent ce cas de figure avec sérieux. Parce que si c'était le cas, ils risquaient gros en la laissant faire naître ses enfants ici. Elle n'avait nulle part où aller. Alors, ils refusèrent d'y croire, pour l'instant, du moins. Pour l'heure, l'arrivée de l'infirmière de garde coupa court à tout débat interne sur le sujet. Et c'était sans doute mieux comme cela.

« Messieurs, il est temps de laisser votre patiente. Elle a besoin de calme et de repos. Sortez, s'il vous plaît. »

Ce furent deux piles électriques qui se levèrent, et qui dévisagèrent Kyôkan une dernière fois. Il restait quelque chose à régler, toutefois. Ce fut le Quatrième qui se chargea de cette besogne.

« Avez-vous l'intention de rester au village, avec votre enfant ?

- Je n'ai aucun autre endroit où aller. Si vous voulez bien de moi, je vous demande asile,

pour quelques temps. Ensuite, je partirai sans doute.

- Nous n'avons jamais refusé l'asile aux gens dans le besoin. Malgré cela, il faudra en discuter avec le conseil avant, pour vous attribuer un endroit où loger, et une surveillance provisoire, le temps d'être certains de votre bonne foi. Est-ce que cela vous satisfait ?
- Vous avez déjà fait beaucoup pour moi. Je ne sais pas comment vous remercier.
- Eh bien… »

Minato lui répondit par un sourire amusé, sur le pas de cette porte qu'il s'apprêtait à franchir derrière son aîné.

« Racontez-nous seulement la vérité ! »

***


[i]C'était du beau travail. Vraiment du beau travail. Des années de préparation, des mois de réflexion, avaient abouti à cela. A cette grande pièce aux murs noirs, à toutes ces créatures enfermées dans sa prison de verre. Rien n'était encore joué. Mais l'homme qui se tenait face aux cuves emplies de liquide nourricier souriait avec une certaine gourmandise dans le regard, à mesure qu'il regardait son empire se créer, morceaux par morceaux.

« Beau travail, Amachi », dit l'homme avec un sourire, tandis que son regard se promenait sur les cuves, placées face à lui. A l'intérieur, les cobayes humains semblaient avoir perdu toute identité, et l'idée qu'ils aient été des hommes auparavant demeurait une notion abstraite pour tout inconnu qui aurait jeté un œil dans ces incubateurs. Les uns avaient des bras ou des jambes en plus, d'autres portaient des crêtes de poissons, des écailles, des branchies… Certains, même, étaient si étranges que l'on avait peine à distinguer s'ils étaient des hommes, des femmes, ou des animaux.

- Maître, il semblerait qu'une de vos expériences n'ait pas fonctionné comme prévu, cependant, chuchota le scientifique, un peu réticent.

- Il faut un taux d'échec à chaque tentative, sinon on ne progresse pas. Où est cette fameuse expérience ratée ? »

L'homme se retourna, cherchant quelqu'un des yeux. Il la trouva. Son élève, une petite fille de onze ou douze ans, aux cheveux bruns et courts, s'était éloignée des deux hommes, et observait une femme dans une petite cuve, au fond de la salle. Elle n'avait sans nul doute pas plus de vingt ans. Ses cheveux flottaient dans le liquide nourricier en un halo étrange, qui faisait danser le reste de son visage aux yeux clos. Quelque chose de notable, cependant : rien n'avait changé. Cette jeune femme demeurait telle qu'elle était lorsqu'il l'avait trouvée. Nue, sans la moindre trace de plumes, poils ou écailles qui n'avaient pas leur place sur ce corps gracile. L'homme se coula jusqu'à elle, le regard étrangement vague et interrogateur.

« Quel liquide as-tu injecté ?

- Le C07, maître. D'après vos calculs et vos expériences…

- Elle aurait dû être transformée en machine à tuer. Une femme-chat. Ultime pièce de ma collection, oui je me souviens. Lui avez-vous fait une prise de sang ?

- Il y a une heure. Nous avons détecté la trace du produit, mais même si son organisme semble l'avoir assimilé, il n'y a aucun changement physique notable. J'avoue que ce résultat me laisse perplexe, maître.

- ça, Amachi, c'est parce que tu es un imbécile. »

Le jeune homme s'approcha de la cuve. Pas le moindre mouvement du côté de l'étrangère. Il réfléchit un moment. Oui, la métamorphose aurait dû être immédiate. Pour autant, chaque corps réagissait différemment, et cette jeune cobaye pouvait réserver quelques surprises. Alors, pour vérifier ses pensées, il posa la main sur le verre de la cuve. Sa paume brilla d'une légère lueur bleutée avant de s'éteindre, aussi soudainement que le geste avait été accompli.

Ce fut presque instantané. A peine retira-t-il sa main de la paroi que le liquide de la cuve se mit à bouillonner. Les cheveux de l'inconnue cessèrent leur danse macabre et les paupières fermées dans un sommeil artificiel s'ouvrirent. Elle avait les yeux bleus. Des yeux turquoise, étrangement fascinants. Il était rare que l'homme contemple une couleur pareille dans le regard de ses objets d'étude. Une nouvelle chose très intéressante, vraiment. Pour autant, la haine qui se lisait dans le regard de la jeune femme n'était pas faite pour rassurer la petite troupe qui l'observait Amachi, anxieux, recula d'un pas. Le sol se mit alors à trembler, comme bousculé par une dose phénoménale de chakra. Le verre de la cuve se craquela. La fissure se fit de plus en plus profonde, jusqu'à laisser échapper un petit filet de liquide. Mais l'homme ne bougea pas. Son élève, elle, alla se réfugier près du scientifique, dans un coin de la salle.

La cuve explosa d'un seul coup. De minuscules morceaux de verre volèrent à travers la pièce, entaillant le visage et le corps des scientifiques qui s'agitaient dans la vaste pièce, effrayés par ce qui se produisait sous leurs yeux. Leur maître, ils le savaient, était un homme dangereux et téméraire, qui n'avait pas le moindre respect pour la vie d'autrui et qui se permettait donc tous les caprices, y compris celui de sortir du coma une expérience inachevée et instable, capable de détruire ce lieu en peu de temps. L'intéressée posa un pied sur le sol. Sa nudité semblait n'avoir aucune importance à ses yeux. Son regard demeurait fixé sur l'ennemi qui lui faisait face, le maître des lieux qui observait la moindre de ses réactions à une dizaine de mètres d'elle, les bras résolument croisés dans une position d'étude pure et simple. Elle était en colère. Elle voulait lui faire ravaler son orgueil, sa cruauté. Enfermée dans cette prison, elle avait été incapable de penser et d'agir par elle-même pendant des jours et des jours, alors que le liquide empoisonné brûlait et modelait son corps contre sa volonté. Elle avait l'occasion de se venger. Elle le ferait. Autour d'elle, un halo de chakra mauve semblait lui modeler une aura palpable de colère. Mais cela n'impressionna pas son ennemi.

Avec un sourire satisfait, l'homme claqua des doigts. Quatre hommes entourèrent la jeune fille, munis d'un filet, prêts à agir. Il la capturerait, l'endormirait à nouveau, et étudierait son corps par le moyen d'une vivisection. Elle représentait un atout majeur, sans s'en rendre compte et s'il fallait recourir à la violence pour lui montrer qui avait l'autorité, alors il le ferait. Mais rapidement, il changea d'avis en observant la transformation qui s'accomplissait sous ses yeux.

Le corps nu de la jeune femme changea peu à peu, sous le regard attentif de son bourreau. D'une peau pâle, elle devint violacée d'un corps imberbe, elle se couvrit d'une toison épaisse de poils noirs. Babines et moustaches ornèrent son visage, tandis que des griffes fleurissaient au bout de ses pattes. Mais le plus impressionnant aux yeux du geôlier demeurait la grande paire d'ailes blanches qui poussait lentement dans le dos de sa victime. Voilà ce qu'il voulait voir. Une réaction de colère, un réveil, pouvait déclencher le processus. Si le corps avait assimilé le produit sans rejet, il y aurait forcément un résultat. Amachi était un bon scientifique, mais également un grand crétin.

Le sourire cruel ne quitta pas le visage de l'homme tandis qu'il ouvrait la bouche.

« Attrapez-la. »

La réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre. Elle poussa un hurlement de rage et lacéra le visage de quiconque tentait de l'approcher. Bientôt, tous les hommes s'écartèrent de la créature, le visage tenu à deux mains, alors qu'un sang chaud coulait entre leurs doigts. La violence dont faisait preuve la créature n'avait aucune limites, hormis celle d'une vengeance qu'elle espérait obtenir à tout prix. Elle jeta un regard dans la pièce, cherchant l'homme des yeux mais il y avait trop d'hommes autour d'elle, trop d'ennemis à éliminer avant de parvenir à lui. Sans hésiter un seul instant, elle se jeta sur eux, évitant les kunais, renvoyant les shurikens, tranchant les gorges… Bientôt, la salle ne fût plus qu'un immonde bain de sang, nourri par la satisfaction de l'enfant de tuer tout ce qui bloquerait sa progression vers celui qui lui avait fait du mal, qui avait brisé à la fois sa vie et son corps. La salle devint silencieuse à mesure qu'elle jetait à bas ses ennemis, les uns après les autres. Les blessures qu'elle récoltait, profondes ou non, n'étaient pour elle que de petites piqures de moustique dont il faudrait s'occuper plus tard. Il lui faudrait d'abord atteindre son but. Lorsque les hommes de son tortionnaire se retrouvèrent tous au sol, elle regarda à nouveau. Amachi et la petite fille brune avait disparu. Il ne restait plus que lui. Plus qu'elle et lui. Les babines de la créature se retroussèrent en un sourire fou, alors qu'elle se précipitait, tête baissée, sur son adversaire. Elle avait décidé d'en faire un ennemi mortel. Il n'en serait pas autrement.

Mais il n'en était pas à son premier coup d'essai. Il esquiva ses coups avec une rapidité déconcertante, et lui expédia un formidable coup de poing en plein ventre. Ce geste ne fit qu'attiser la colère de la fille. Elle redoubla de vigueur et de fureur, concentrant du chakra dans ses poings, tentant de frapper ce monstre qui l'avait retenue prisonnière. Mais il était inéluctablement plus fort qu'elle. Il allongea le cou et lui mordit violemment l'épaule. La fille, d'un coup de poing, le fit lâcher prise et le fit tomber à la renverse.
Ils roulèrent par terre, baignant dans le sang, l'une essayant de tuer son ennemi, l'autre essayant de neutraliser une expérience qui lui avait coûté si cher, en évitant de trop l'abîmer.
La fille était très forte, elle aussi. Voyant que le corps à corps ne servait à rien, elle s'envola et jeta des globes enflammés à l'homme qui roulait, sautait, se baissait, pour qu'au final cette tentative désespérée de meurtre n'ait aucun effet. Si elle n'agissait que sous le coup de la fureur, lui, calculait chacun de ses gestes en sachant qu'elle finirait par faiblir. Ses nouveaux pouvoirs étaient mal maîtrisés, elle ne connaissait plus son propre corps. Cela finirait forcément par un échec. Il en demeurait convaincu. Car si elle attaquait sans le moindre raisonnement, lui avait parfaitement conscience que son corps finirait par la trahir. Et ce fut ce qu'il se passa. Alors qu'elle tentait une nouvelle fois de l'atteindre, elle cracha subitement un filet de sang par ses lèvres entrouvertes. Elle jeta un regard surpris dans le vide, puis s'effondra au sol. De là, il ne fut pas difficile de l'immobiliser avec un nouveau sourire cruel, le monstre l'attacha à l'aide de bandes de chakra.

« Il semblerait qu'elle supporte mal les effets du C07. » constata-t-il avec contentement.

Amachi, réapparu de nulle part, s'approcha en tremblant.

« Que devons-nous faire d'elle ?

Emprisonnez-la sous une cloche de chakra, répondit l'homme en se redressant. J'ai des projets pour elle. »[/i]

***


Un hurlement atroce résonna dans la chambre d'hôpital. Réveillée en sursaut par une douleur lui cinglant le ventre, Kyôkan ouvrit les yeux, les mains crispées sur ses hanches élargies par la grossesse. Haletante, elle regarda un moment autour d'elle, sans se souvenir de l'endroit où elle se trouvait puis, avec une ultime respiration saccadée, elle alluma fébrilement sa lampe de chevet pour y voir un peu plus clair. Elle plaqua la main sur le bouton d'appel au-dessus de son lit et sonna, sonna encore jusqu'à en avoir mal aux bras.

Le travail avait commencé. Il était temps de découvrir quel ultime cadeau son bourreau lui avait offert.



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