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Fiction: Mensonges, folie, et désespoir.

Jeune new-yorkais obnubilé par son travail, Sasuke Uchiwa est mis à rude épreuve. Sous les ordres de son père, il doit conquérir Neji Hyuga afin que celui-ci daigne accepter de vendre son entreprise à leur concurrent. La tâche se révèlera cependant difficile pour lui, car il sera plus ardu de tromper deux Hyuga. De plus, Sasuke est éperdument amoureux de la fiancée de son patron...
Classé: -16D | Spoil | Drame / Suspens / Tragédie | Mots: 11158 | Comments: 1 | Favs: 1
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sopramars (Masculin), le 11/08/2014
ouaip... Une nouvelle fiction. Mais rassurez-vous, celle-ci a déjà été rédigée jusqu'à la fin, car elle date presque d'une année.

Cependant, si vous vous attendiez à du texte, un chef d'oeuvre unique, un rubis, je vous redirige vers d'autres histoires car celle-ci ne le sera pas. Ce sera une histoire courte, rapide, sans trop de style exceptionnel. Bonne lecture!




Chapitre 2: Changement de situation



Chapitre II : Changement de situation.

Il avala son verre en une seule gorgée, et commença à ronfler, l’air d’un acteur de dessin animé. La colère parcourut ma colonne vertébrale, et l’envie soudaine de lui amocher la figure naquit dans ma tête. Il avait beau vouloir jouer les messagers, ça n’empêchait pas de faire de lui le connard de la soirée. Je commençais à le haïr, ce genre de personne ne devait pas faire partie de mon entourage. Je le classai pour l’instant dans un coin reculé de mon esprit, et préférai me concentrer sur l’affaire Tenten-Hinata.

« — Tenten, je t’ai bien dit de… ne pas faire ça…, commença la brune à bégayer quand je me suis approché d’elle.

— Ne sois pas si timide, ma belle. Allez, Sasuke, je te confie les choses. »

La future Madame Hyuga s’en alla vers sa meilleure amie, me laissant seul avec la brune. Une deuxième fois. Je ne savais quoi lui dire, draguer ne faisait pas partie de mes compétences. Je remuai neurones et méninges pour trouver de quoi agrémenter cette entrevue, et les premiers mots qui sortirent de ma bouche furent :

« — Qu’est-ce que mademoiselle vous a dit exactement ? »

Elle baissa la tête, et murmura lentement, presque gracieusement :

« — Il paraît que… je vous… plais… »

Mon verre s’écrasa au sol et je recrachai ce que j’avais dans la bouche — de l’alcool bien sûr— à son visage. Non. J’avais des couilles et je devais l’assumer. Je daignai afficher mon premier sourire de toute la soirée. Je serais prêt à faire couper ma main que c’était le plus beau et le plus charmant que je pouvais donner. Car d’après la réaction de la cousine de m’sieur, il était parfait, mon sourire. Le rouge noya ses joues et sa bouche s’entrouvrit légèrement. Ainsi donc, j’étais réellement un bel homme ? Il eut une dizaine de filles, voire même une bonne vingtaine à mes pieds durant le lycée ; et toutes prétextaient que je dépassais de loin Zac Effron. Je ne pus me faire à cette idée que lorsqu’Hinata réagit ainsi, je venais de découvrir « combien j’étais beau » !

« — Ce n’est pas faux. Est-ce réciproque ?, tentai-je du tac au tac. »

Ses globes démunies de pupilles rencontrèrent les miennes, elles étaient remplies d’étonnement et menaçaient de sortir de leurs orbites. Il était vrai que ma méthode sortait largement des contes de fée et j’en étais conscient. Je n’abandonnai pas pour autant ma place de macho-dragueur insensible —à ce que je savais, c’étaient les termes utilisés pour qualifier mon comportement— et persévérai sur cette route en lui souriant béatement.

« — J-je n’ai pas, bafouilla-t-elle dix secondes plus tard, l’habitude de me…

— De vous faire draguer ?, la coupai-je dans sa crainte. On va faire les choses « calmement », si vous le préfériez.

— C'est-à-dire que… c’est mon père, il n’aime pas beaucoup que je traîne avec un homme. »

L’alerte de Shikamaru me revint en tête malgré moi. Le problème venait donc de son père et non de son caractère renfermé et impénétrable. L’alcool m’aida une énième fois à ne pas paniquer et perdre la raison. J’avais toutes les raisons pour avoir peur, je me trouvais sous le toit du concurrent de mon père, j’étais en train de draguer sa fille, son héritière. Si je ne faisais ne serait-ce qu’un faux pas, c’était la tombe assurée. J’étais un peu comme le poussin qui s’apprêtait à sauter tout droit dans la fosse du lion. Ma seule échappatoire résidait dans le calme. Rester calme, et faire comme si de rien n’était.

« — Ne vous inquiétez pas pour votre père, tentai-je, je trouverai les mots pour le rassurer. »

Elle me regarda d’un air effaré, la tronche de dire « T’es sûr de toi ? ». Et je la connaissais, la réponse. Je ne croyais pas en mes propres mots. J’étais un Uchiwa, elle était une Hyuga. Si une histoire d’amour venait à naître entre nous, j’étais persuadé que la fin aurait été pire que celle de Shakespeare ou tout autre film dramatique de renom. En fait, j’avais peur. Il n’y avait que la peur qui régnait en moi en cet instant-là, j’avais peur pour elle. Je pris sa main pour la rassurer et me rassurer moi-même. Pendant un instant, je m’attendais à ce qu’elle me repoussât, et fit un scandale énorme. Mais je m’étonnais à être surpris lorsque je constatai qu’elle avait refermé sa paume sur la mienne.

Cette histoire prenait un début pas mal du tout.

La soirée finie, je me pressai de tout annoncer à Père. Ce n’était qu’à la fin de notre conversation survoltée que je me rendis compte de l’erreur fatale que j’avais faite. Père ignorait l’existence d’Hinata —chose étonnante après les espions qu’il avait embauchés— et devint rouge de rage lorsqu’il apprit que l’entreprise serait divisée en deux. Il savait tout aussi bien que moi que convaincre ces deux personnes était quasi-impossible. Même si Hinata paraissait faible d’après mes descriptions, Père était convaincu que le sien l’avait élevée dans une haine sans mesure contre nous.

« — Dans ce cas, Père, pourquoi ne pas vous contenter de la part de Neji ? »

J’allais rajouter : « et encore si je réussirais à le convaincre », mais j’aurais défoncé une autre porte ouverte. L’état dans lequel il était suffisait largement à faire peur un super héros. Une veine palpitait sur son front et menaçait presque d’exploser tandis que ses yeux étaient perdus dans le vide. Il était environ trois heures du matin et sa capacité à réfléchir n’arrivait qu’à un dixième de la normale. Il était évident que la nuit, du moins le reste de celle-ci, allait l’aider à trouver une solution à SON problème. Je rentrai à mon complexe d’appartement ensuite, mais je ne pus fermer les yeux de la nuit. Trop embêté par la réaction d’Hinata, ou peut-être impatient de découvrir la décision de mon père, je ne sais plus vraiment quel était le monstre qui retint mes paupières ouvertes.

Les jours passaient. Le temps coulait lentement pendant que Père ne me donnait aucune nouvelle. De mon côté, je multipliai les rendez-vous avec Hinata pour mieux la connaître. Mais terni dans l’ombre, j’avais l’intention de savoir pourquoi Neji avait ajouté un « finalement » à sa phrase lors de la soirée il y avait deux semaines. Avec l’amitié que j’entretenais avec m’sieur, j’aurais bien pu le lui demander directement, sans doute. Cependant, ça aurait pu éveiller ses soupçons ou lui mettre la puce à l’oreille ; poser des questions à sa cousine avait été beaucoup plus facile pour garder mon masque en place.

Ainsi donc, en une soirée, j’appris beaucoup de choses que Père n’aurait jamais sues en l’espace d’une vie. Hiashi reniait Hinata depuis son enfance à cause de sa timidité. Excepté ce fait-là, Neji était plus doué qu’elle depuis son enfance. C’était là que l’idée conquit Hiashi, l’idée de faire de Neji son seul et unique héritier. Ce dernier ne pouvait refuser, mais commença aussi à aider Hinata pour qu’elle existe aux yeux de son père. Ayant trop de bon sens, il ne supportait pas l’idée de voler la place de sa cousine.

Et grâce à l’humour du destin, il joua un double rôle comme moi: conseiller d’Hiashi et confident de sa cousine. Une fois qu’il jugea Hinata apte à gouverner une entreprise de grande envergure, Neji parvint à « corrompre » son oncle pour que celui-ci reconnaisse les capacités de sa fille. Le reste se fit comme je l’imaginais, il partagea sa fortune entre les deux cousins après une longue réflexion.

Au bout de quatre semaines, Père me contacta de nouveau.

« — J’ai trouvé une idée, Sasuke. Et je t’en remercie beaucoup. »

J’étais perdu, tellement perdu que j’écarquillai mes yeux comme une baleine. Comment ça grâce à moi ? Je ne lui avais pas parlé une seule seconde de peur que Neji me découvre, alors pourquoi me remerciait-il ? Je me peinais à cogiter comme un fou, alors que la réponse arriva peu de temps après.

« — J’ai remarqué que tu passais beaucoup de temps avec cette fille-là, comment déjà ?

— Hinata, répondis-je sèchement.

« — Oui, c’est ça, Hinata. Vous me semblez bien proche ces derniers jours, et je me suis dit que… »

Je devinai sans grande difficulté ce qu’il avait dans la tête. Un goût nauséabond envahit ma gorge instantanément comme s'il m’avait fait avaler une poubelle, ou m’avait obligé à boire une dalle remplie de débris. Le plus dégoûtant n’était pas ce que j’allais affronter, c’était le fait qu’il me surveillait depuis tout ce temps.

« — Je me suis dit que tu pourrais l’épouser un de ces jours…, dit-il avec une pointe d’humour dans la voix. »

Je faillis tomber de ma chaise à l’instant même où il finit sa phrase. Il voulait vraiment me faire vivre un enfer sans égal.

« — Pourquoi ne pas finir par ce qu’on a commencé, Père ?, m’enquis-je.

— Je ne veux pas que la moitié de Hyuga Incorporation. Je veux tout, tu m’entends, Sasuke ? Je veux tout ! »

Il devenait vraiment fou allié. Il ne savait plus ce qu’il disait, et était mené par la cupidité.

« — Ecoute-moi, fiston, tu vas tout faire pour qu’elle t’épouse.

Sous l’effet de la surprise, j’hoquetai ma bouche, juste assez pour qu’une troupe de zébus puisse y entrer. Je ne savais quoi dire d’autre à part oui, que j’allais l’écouter et que j’allais faire ce qu’il m’ordonnait. Je voulais repousser mon père, mais le respect était important avant tout à mes yeux. J’avais juré que mourir aurait été mieux. Oui, je me voyais tenir un revolver près de mes tempes, ou encore me lever du haut d’un pont en train de prendre mes couilles à deux mains. Je voulais mettre fin à ma vie, c’était la seule issue de secours. La tâche qu’il m’avait confiée était dégoutante.

Seulement, allais-je me conduire comme un lâche qui fuyait devant le premier obstacle ? Non, je valais bien mieux que ça. Je ne pouvais pas me rabaisser à un suicide, personne ne se souviendrait de moi et j’aurais été le chien galeux de mon père. Je me levai donc de mon fauteuil, déterminé à accomplir mon objectif.

« — Bien, je savais que tu allais accepter, fiston. Je t’appellerai pour la suite des évènements. »

À peine arrivé chez moi, je contactai Hinata sur son portable personnel. Un bip, deux bips, puis un troisième et je coupai l’appel. Je n’avais aucune raison de l’appeler de toute façon, et je n’étais pas obligé de finir ma besogne tout de suite. J’appuyai la touche rouge servant à couper les appels cinq bonnes secondes avant que l’écran de veille ne s’éteignit. La peur me disait qu’elle allait utiliser la fonction « rappel automatique ». Le reste de mon dimanche se passa ensuite sur mon divan, devant la télé à admirer les films qui passaient en boucle. Je me laissai aller lentement dans les bras de Morphée, et ne me réveillai qu’à l’entente de mon réveil le lendemain.

Je pénétrai dans le bureau de mon patron sans toquer, et je le saluai comme toujours. Son fauteuil était tourné vers la fenêtre, il me donnait le dos et semblait être en pleine réflexion. Je le saluai une deuxième fois, mais n’obtins aucune réponse. Finalement, je décidai de lui tapoter légèrement l’épaule. Ce que je vis me fit légèrement sursauter : il avait une mine horrible, le genre de croisement entre Einstein et King Kong. Des cuvettes soulignaient ses yeux comme s'il n’avait trouvé le sommeil durant un mois entier. J’aurais dit que j’étais dans un film d’horreur, vraiment.

« — Monsieur, vous n’êtes pas du tout normal, tentai-je pour le ramener. »

Pour seule réponse, il hocha sa tête piteusement.

« — Je le sais, Sasuke. Je le sais…, soupira-t-il, émergeant lentement de sa torpeur. »

Je me ruai vers la machine à café et en prit une tasse avant de la lui servir. Il en avait grandement besoin, il ne pourrait se lever sans un turbo pour le booster. M’sieur leva sa tasse lentement vers sa bouche, en but une gorgée, puis il la posa rageusement sur la table. Le liquide se déversa sur certains de ses papiers et je me précipitai à tout nettoyer. Ce genre de réaction était devenu automatique chez moi, Neji se mettait fréquemment en colère malgré son tempérament calme et serein.

« — Tu sais ce qui me tracasse, Sasuke ?, fit-il au bout d’un moment. C’est de savoir que Tenten peut ne pas aimer l’appartement que j’ai choisi. C’est vrai quoi, après tout c’est une femme et je suis un homme, nous n’avons pas les même goûts. »

C’était donc cela qui le perturbait, de savoir qu’il pourrait perdre Tenten juste à cause d’une question de choix. Je souris malgré moi, je me rendis compte que j’avais encore une fois raison. Les femmes n’étaient que des plaies qui ne nous faisaient rien de beau. On avait beau dire « gauche », elles se hâteraient sans hésiter sur la droite. Mon sourire n’échappa pas à mon patron, cela ne fit qu’empirer la situation :

« — Arrête de sourire, Sasuke !, m’ordonna-t-il sur un ton que jamais je n’avais entendu. Ne me dis pas qu’avoir accepté d’épouser Tenten a été une erreur ! Arrête de te moquer de moi et avoue que tu sors avec ma cousine. N’est-ce pas, Don Juan ? »

Plus que l’hésitation, l’embarras s’empara de mon corps. La façon dont il avait dit cela me rappelait vaguement que j’avais accepté une mission de la part de Père, la veille. La colère dont il faisait preuve venait de m’avouer à quel point il ne voulait pas me voir sortir avec sa cousine.

« — Alors comme ça, vous sortez ensemble ?, annonça une voix que je ne connaissais que trop bien. »

Cette personne était exceptionnelle de la tête aux pieds. Elle se tenait là, dans l’embrasure de la porte, habillée d’un pantalon tailleur noir et d’une veste toute aussi noire, avec sa coiffure en double chignons et son sac Dolce & Gabana. Sa seule présence avait le don d’illuminer le visage de Neji et de renvoyer toute sa foutue mauvaise humeur à la poubelle. Elle passa devant moi, et son parfum de prunes si unique s’infiltra par mes narines en un quart de seconde. Ce fut ainsi que cette odeur s’incrustât dans ma tête pour ne plus en déguerpir. Elle embrassa son adoré, avant de me reposer la question fatale :

« — Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? »

Je baissai les yeux lamentablement, tout en réfléchissant à ce que je devais répondre.

« — Nous ne sortons pas ensemble, avouai-je avec une voix se voulant hésitante. »

Je pris dix bonnes secondes avant de me rendre compte que je n’avais rien à cacher. Je ne sortais même pas avec Hinata, et je ne savais pas ce que le mot « Amour » représentait vraiment. Je n’avais effectivement aucune raison de rester si hébété, et je revenais à mon visage stoïque et impassible.

« — C’est un désastre dans ce cas, conclut-elle. »

« — Pourquoi un désastre ?, rétorqua son fiancé. Tu sais ce qui se passerait si jamais mon oncle apprenait qu’Hinata voyait un Uchiwa ? Tu as bien su ce qu’il s’était passé avec l’autre, non ? »

Tout était parfait pour une dispute de couple déchaînée. L’atmosphère atteignit son paroxysme, la mauvaise humeur de Neji revint soudainement de nulle part. Tenten n’aimait guère l’idée qu’on contrôle les relations d’Hinata, contrairement à l’autre qui ne voulait pas que celle-ci ait une relation avec un homme —en l’occurrence, moi.

« — Et toi, tu sais à quel point Hinata souffre à cause de ce que vous lui faites ? »

Sur le coup, Neji perdit le flux de ses paroles. Les femmes avaient toujours le dernier mot, comme l’on disait dans les plus beaux romans. Indignée voire même outrée, la brune saisit son sac qu’elle avait délaissé sur le bureau de m’sieur, et disparut de la pièce en trombe. Complètement détruit par le ton utilisé par sa fiancée, Neji ne put exécuter un seul geste. Un ange passa devant moi avant qu’une idée ne me traverse les neurones. Je sortis du bureau tout aussi rapidement que Tenten, et la rattrapa dans le couloir. Je posais ma main sur son épaule et me rendis compte qu’elle avait fondu en larmes. La vue de son visage rond et fin d’habitude si souriant et rempli d’une joie de vivre rarissime, désormais si triste et perdu me fendit le cœur comme un couteau traverserait du beurre.

« — Tenten, s’il vous plaît, pardonnez-le. Vous savez combien il tient à sa cousine, il ne se contrôlait pas, lui murmurai-je pour essayer de la calmer.

— Si vraiment il tient à sa cousine, il ne la ferait pas tant souffrir. »

Ma tentative a pitoyablement échoué, Tenten s’en alla avec une tête encore plus consternée qu’avant. Je me retrouvais entre l’enclume et le marteau, incapable de résonner la fiancée et source de la colère de Neji. Pendant un instant, je pensais à rattraper la brune une deuxièmes fois, mais le seul souvenir de sa tristesse m’en dissuada. Je me dirigeai donc vers le bureau de mon patron et commençait à ranger les quelques papiers tombés par terre.

« — M’sieur, je suis vraiment désolé pour vous. Je vais m’éloigner de votre cousine si tel est votre souhait. »

Dix secondes coulèrent avant de me rendre compte que je divaguai. Il avait les yeux rivés sur moi, le blanc remplissant ses globes semblait encore plus laiteux que d’habitude, comme si on les avait nettoyés radicalement. Il était ainsi lorsque la colère lui montait à la tête, il avait l’air d’un zombi ayant perdu toute faculté de réflexion. Je tentai de claquer des doigts devant lui mais rien n’y fit. Je me permis de quitter son cabinet.

« — Attends, Sasuke, me rappela-t-il alors que je posai ma main sur le poignet de la porte. Ramène-moi un scotch bien fort. »

Je me retournai vers lui avec un sourcil levé, il savait tout aussi bien que moi que l’alcool était strictement interdit dans l’enceinte de la société. Même le bureau du grand patron ne possédait pas un bar aux dernières nouvelles, et le dernier homme empestant le vin à son arrivée au bureau, a vu sa carrière tomber du haut de l’Himalaya. Il comprit mon regard abasourdi, et ajouta donc :

« — Ou plutôt, allons dans un bar tous les deux. Lee ne sera pas à New York avant le mois prochain, et je n’ai personne à qui me confier. »

Je risquais beaucoup en acceptant de conduire un des héritiers d’Hiashi Hyuga dans un bar, et je risquais encore plus en draguant sa fille en personne. J’étais dans un champ de mines, un seul faux pas et c’était la mort assurée. Pourtant, je ressentais un bonheur sans limite au fond de moi. Si Père connaissait ma situation actuelle, il aurait été fier de moi, tellement fier que personne d’autre n’existerait devant ses yeux. Mais l’instant n’était pas la meilleure pour penser à remonter dans son estime. Mon problème s’agissait pour l’instant de Neji Hyuga, l’héritier « préféré » du grand patron, qui voulait tout faire pour boire ne serait-ce qu’une goutte d’alcool. Il saisit sa veste et me devança pour sortir du bureau.

Nous arrivâmes dans le bar d’un hôtel à cinq étoiles une demi-heure plus tard, ça m’aurait étonné qu’il choisisse un petit pub remplie de putes prête à tout pour quelques dollars. Je ne pris pas la peine de concourir avec lui quand il s’agissait de boire. Il avala tour à tour les verres servis par la blonde qui nous servait de barmaid. N’importe qui aurait dit qu’il ressemblait à l’un de ses hommes dont la femme l’avait laissé avec leurs cinq enfants, et sans le costume fait sur mesure, les gardes l’auraient expulsé sans appel.

« — Tu sais ce qui me tracasse, Sas’ke ? »

L’alcool lui déliait la langue, et il commença à parler comme un malade mental.

« — C’est le fait que toi, tu sortes avec ma cousine. Exactement, c’est à cause de toi que j’en suis là.

— M’sieur, je vous l’ai déjà dit. Si ça vous dérange, je peux arrêter de tourner autour d’elle.

— Connard ! Tu as bien vu ce que Tintin vient de faire, non ? Alors je vais appeler Hinata pour que tu couches avec elle. Et toi, tu n’as pas intérêt à te défiler. »

C’était évident, l’alcool lui montait à la tête, la déception due à la fuite de sa fiancée l’obligeait à faire des actes irréfléchis. Jamais le Neji Hyuga que je connaissais n’agirait ainsi, pas même dans les pires situations. Déterminé à revenir avec « Tintin », il saisit son portable et composa le numéro de la seule personne qui résoudrait tous ces ennuis. Étrangement, sa voix était normale, à se demander s'il n’était pas en train de jouer la comédie de l’ivrogne avec moi.

« — Hinata ? Oui, c’est moi. Oui, puisque je te répète que ça va bien. Je voulais juste te demander si tu étais libre ce soir. Pour dîner. Non, non, je veux juste parler et manger un truc avec ma cousine. À l’hôtel Davilla, à vingt-heures, ça te va ? D’accord, à ce soir ! »

Parfait, tout était parfait. Neji me facilitait la tâche pour pouvoir mener ma mission à bien. Tout de même, je savais que je foulais notre amitié aux pieds en jouant avec ses sentiments ainsi. Je ramenai Neji à sa demeure et prétextai à la gouvernante qu’il a perdu un très gros client au point de se soûler ainsi. Je passai une heure à me préparer, me pomponner comme le dirait ces dames, au rendez-vous avec ma future femme. On aurait deux ou trois enfants, et on habiterait une maison de style coloniale sur la plage avec une piscine privée.

Foutaises ! Je n’avais aucune envie d’aller à cette soirée merdique, je n’avais aucune envie de rencontrer Hinata, et j’avais l’envie de me lancer dans une cage de crocodile pour fuir tout ce carnage et ne blesser quiconque. Ainsi, je n’aurais plus été de ce monde, et « tout est bien, qui finit bien ! » Mais rien ne se passerait comme ça, parce que le démon en personne était tombé sur Terre afin de manipuler chacune des personnes qu’il connaissait. Grâce à son allure, son visage d’ange, et son histoire tellement triste que le grincheux des sept nains fonderait en larmes comme une glace placé dans une micro-onde. C’était ma description parfaite, il n’y avait aucun mot à ajouter ni à supprimer.



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