Fiction: Candidate passionnée et obstinée

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Sasuke Uchiwa ouvrit la porte et invita Sakura à entrer.

- Asseyez-vous, mademoiselle Saura. Nous avons beaucoup à parler.

Elle s’installe face à son bureau tandis qu’il gagnait son fauteuil.

- Venons-en tout de suite au fait. Je vais être franc avec vous. Je reste convaincu que vous n’êtes pas prête à assumer les responsabilités de directrice de publicité et des relations publiques…

Le cœur de Sakura avait cessé de battre.

- En revanche, je suis très impressionné par votre ardeur au travail et votre désir de participer à mon projet.
- Oui ? hasarda Sakura. Mais encore ?
- J’ai une contre-proposition à vous faire. Je vais avoir besoin de quelqu’un qui assure la liaison à l’intérieur de ce projet, une assistante qui puisse travailler avec moi et avec le nouveau directeur de publicité. Je suis un homme très occupé. Je ne peux pas passer des heures à expliquer comment je vois les choses. Ce serait le travail de mon assistante. C’est à vous que j’ai pensé pour ce poste, si toutefois cela vous intéresse, bien entendu.
- Cela m’intéresse. Mais j’aimerais que vous me précisiez les responsabilités exactes. Vous êtes resté très vague.
- A dessein. Ce poste est une idée que j’ai eue. A vous d’en faire ce que vous voulez. Définissez-en les objectifs, la balle est dans votre camp.
- Aurai-je une autorité suffisante, la possibilité d’intervenir sur le déroulement des opérations ?
- Si vous parvenez à me convaincre, vous l’aurez.
- Cela pourrait créer une lutte de pouvoir entre le directeur de publicité et moi, fit remarquer Sakura.
- Je suis heureux que vous l’ayez compris. Par nature, tout poste est stratégique et comporte des luttes de pouvoir. Insinueriez-vous que vous n’êtes pas préparé à cela, que vous ne sauriez faire face ?
- Absolument pas, lança Sakura, indignée. J’ai appris depuis longtemps à traiter avec toutes sortes de gens. Il faut de la diplomatie et du tact, n’est-ce pas ?
- Dois-je comprendre que vous acceptez le poste ?
- Non, du moins pas encore. Qui avez-vous choisi comme directeur de la publicité ?
- Un homme de Chicago, un certain Ebisu. Il est très compétent. Je crois qu’il vous plaira et que vous travaillerez bien avec lui.

Sasuke esquissa un sourire.

- Je sais déjà que vous travaillez bien avec moi.
- Ne me parlez pas de la nuit dernière. La situation est suffisamment embarrassante.
- Qui en a parlé ? rétorqua-t-il, l’air innocent. Cela dit, vous avez été la première à reprendre vos esprits et vous avez fait preuve d’un grand professionnalisme. Vous m’avez impressionné. Beaucoup de femmes auraient laissé les choses aller, pas vous.

Sasuke eut un petit sourire.

- Il est des hommes qui se sentiraient offensés que vous préfériez un travail à une relation.
- Les relations professionnelles ont plus de chances de durer.
- Je crois que vous cachez beaucoup de choses, Sakura. Je ne désespère pas de les découvrir un jour.
- Il n’y rien à découvrir, monsieur Uchiwa. Ah, dernier point. Vous n’avez pas mentionné le salaire.

Le chiffre qu’il annonça fit battre le cœur de Sakura. Son niveau de vie allait progresser sensiblement. Si elle acceptait le poste, évidemment.

- Très bien, dit-elle avec un soupir satisfait. J’accepte avec plaisir.
- Parfait. Quand pouvez-vous commencer ?
- Je dois donner un préavis de trois semaines pour mon autre travail. Mais je peux déjà faire un travail de préparation le soir. Avez-vous des documents que je pourrais lire pour me mettre au courant.
- Je suis content que vous le proposiez.

Sasuke désigna deux impressionnantes piles de dossiers.

- Vous trouverez là tous les renseignements nécessaires sur le projet actuel. Lisez et familiarisez-vous avec. Ne négligez pas les questions juridiques, même si elles vous paraissent ennuyeuses. Je veux que vous connaissiez le projet à fond. Vous pensez pouvoir le faire ?
- Sans problème. Je vais emporter les documents chez moi, dit-Sakura en soulevant avec peine la première pile.
- Inutile de vous charger. Je vous les ferai apporter par un coursier.

Sakura quitta le bureau de Sasuke sur un petit nuage. Tsunade Senju leva la tête à son passage.

- Apparemment, vous avez accepté le travail que M. Uchiwa avait à vous proposer.

Le ton acide de la secrétaire ramena Sakura à la réalité.

- Ce n’est peut-être pas le poste de directrice de la publicité, dit-elle sur la défensive, mais c’est très bien quand même.
- Je n’ai pas dit le contraire, rétorqua Tsunade. En tout cas, je ne sais pas comment vous vous y êtes prise, mais pour quelqu’un d’aussi jeune vous avez réussi un grand coup. Vous allez travailler directement avec Sasuke Uchiwa. C’est une chance que n’a même pas le directeur de publicité. Vous aurez son attention en permanence.

Sakura fixa Tsunade. Elle commençait juste à comprendre.

- En permanence ?

La secrétaire acquiesça d’un signe de tête.

- Il est en train de vous faire préparer un bureau à côté du sien. Vous irez partout avec lui, vous assisterez à toutes ses réunions. Ce sera une expérience extraordinaire, la meilleure de votre carrière.

Sakura sourit faiblement. La meilleure ou la pire ? Car, que pouvait-il y avoir de pire que de passer chaque moment de sa journée avec le séduisant mais dangereux Sasuke Uchiwa ?





Arrivée chez elle, Sakura se dépêcha de prendre une douche, elle en avait besoin.

La salle de bain carrelée de blanc était emplie de vapeur. Les yeux fermés, Sakura s’abandonnait avec délice à l’eau chaude qui coulait sur sa peau, calmant progressivement la tension dans ses muscles. Les journées étaient vraiment difficiles, ces derniers temps.

Lorsqu’elle émergea finalement de la douche, on sonnait à la porte d’entrée. Décidément, il n’y avait pas moyen d’être tranquille. Elle s’enroula en toute hâte dans une grande serviette, se précipita dans le couloir et ouvrit. La surprise la laissa sans voix.

Sasuke Uchiwa, adossé à l’encadrement de la porte, tenait dans ses bras les deux impressionnantes piles de dossiers. Il laissa un regard admiratif glisser le long du corps de Sakura. Lorsqu’il leva les yeux, un sourire troublant aux lèvres, la jeune femme sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Brusquement, la serviette lui parut trop petite.

- Que faites-vous ici ? demanda-t-elle finalement en tirant sur la serviette pour s’assurer qu’elle tenait bien.
- Je profite de la vue.
- Je présume que ce sont les dossiers que je dois lire ?

Pas question de montrer combien sa présence la perturbait. Elle était décidée à se conduire avec le plus grand naturel.

- Exact.
- Vous pouvez les poser ici.

Elle lui désigna une petite table dans l’entrée.

- Merci de les avoir apportés.

Sasuke ne faisant pas mine de s’en aller, elle lui jeta un regard froid.

- Vous attendez un pourboire ?
- Une boisson fraîche ferait l’affaire.

Il glissa un doigt dans le col de sa chemise.

- Il fait une chaleur infernale dehors.
- Vous n’avez pas l’air conditionné dans votre bolide ? lança Sakura, sarcastique.
- Si. Mais rien que pour traverser le parking, c’est affreux.
- Vous trouverez tout ce qu’il faut dans le réfrigérateur. Si vous voulez bien m’excuser, je vais enfiler quelque chose. Vous m’avez surpris à la sortie de la douche.

Lorsque Sakura entra dans la cuisine, en jean et en T-shirt, Sasuke était assis près de la fenêtre. Il dégustait une bière en contemplant les arbres magnifiques du jardin. Il se tourna vers elle.

- J’aurais du vous prévenir de ma visite, je crois.
- En effet. Je suis surprise de vous voir remplacer le coursier. Cela fait-il des mesures de réduction de personnel ? ajouta Sakura, ironique.

Un sourire effleura lentement les lèvres de Sasuke et elle sentit la petite pointe familière au creux de l’estomac. Mon dieu, qu’il était séduisant !

- Disons que je voulais simplement voir où habitait ma nouvelle employée. Cela me fournirait peut-être des indices pour mieux la comprendre.
- Je vous ai dit tout à l’heure qu’il n’y avait rien à découvrir.
- Ce n’est pas mon avis, Sakura. Vous teniez trop à travailler pour moi. Pourquoi ? Pour quelle raison le projet de Berges du Connecticut est-il si important pour vous ? N’êtes-vous vraiment qu’une carriériste décidée à grimper le plus haut possible ?
- Serait-ce répréhensible ?

Sakura s’était détournée. Lorsqu’il posait des questions de ce type, elle ne voulait pas le regarder. Il ne devinait que trop facilement la moindre trace de mensonge.

- Pas forcément, si c’est bien tout, ajouta-t-il lentement. Il reste quand même le problème de votre relation passée avec l’un de mes principaux concurrents, Naruto Namikaze. Si, du moins, elle est vraiment passée.

Le sang de Sakura ne fit qu’un tour.

- Comment osez-vous…
- Sakura, je ne suis pas tout à fait idiot. Notre département du personnel a mené sa petite enquête habituelle avant même que vous ne vous présentiez au premier entretien.
- Dans ce cas, vous devriez savoir que ma relation avec Naruto appartient vraiment au passé. Notre rupture date d’il y a deux ans. D’ailleurs, pour autant que je sache, il sort avec ma demi-sœur, Hinata Hyuga et nous ne nous sommes plus parlé depuis un an.
- Alors, votre empressement à obtenir un travail chez moi serait plus une façon de vous venger que de l’aider.

Sakura secoua la tête.

- Je n’y ai même pas songé. Naruto Namikaze est vraiment le dernier de mes soucis.
- Vous voudriez peut-être me faire croire que c’est ma fabuleuse réputation de promoteur immobilier qui vous a attiré comme un aimant ?
- Non, répondit Sakura sans hésiter, c’est le projet des Berges du Connecticut. Je vous ai dit dès notre première rencontre, j’y crois et je voudrais en faire partie. C’est aussi simple que cela.
- Pourquoi ce projet en particulier ?
- Je pense que ce projet est une merveilleuse idée, expliqua Sakura, la voix soudain pleine d’enthousiasme. Plus que tout au monde, je voudrais voir ce projet prendre vie et je souhaite y être associée afin d’aider Hartford à changer de visage. Il y a des années que j’en rêve et il se trouve que vous êtes l’homme qui l’avez mis en route.
- S’il s’agissait de Naruto Namikaze, vous auriez le même enthousiasme ?

Sakura se mit à rire.

- Il est parfaitement incapable de concevoir un tel projet. Il voit aussi loin qu’un hibou en plein jour.

La remarque fit sourire Sasuke.

- Vous m’avez convaincu que votre choix n’a rien à voir avec lui. Mais un point me préoccupe encore…
- Lequel ?
- La façon dont vous me regardez, le trouble que j’ai senti en vous lorsque vous aviez ouvert la porte. Vous prétendez que vous ne voulez pas d’une relation personnelle avec moi. Mais je sens, en vous écoutant, que quelque chose sonne faux.

Le visage de Sakura s’empourpra.

- C’est incroyable ! Vous ne pouvez pas vous résoudre à l’idée que je ne tombe pas dans vos bras, c’est cela ?
- Sakura, mettons les choses au clair, d’accord ? Nous travaillons ensemble désormais et je respecte votre souhait de ne pas vouloir d’implication personnelle avec moi. Mais je ne tolèrerai pas que vous me mentiez. Si vous choisissez de ne pas agir selon vos désirs, c’est votre problème. Mais j’attends de vous une honnêteté totale comme la plus part de mes employés. Si vous n’avez pas encore donné votre préavis à votre patron, prenez le temps de bien réfléchir. Et surtout, cessez de vous raconter des histoires car elles ne trompent personne et certainement pas moi !

Sakura encaissa l’avertissement sans rien laisser paraître de son émotion.

- Je ne raconte d’histoire à personne, monsieur Uchiwa. Je tiens à faire ce travail et je souhaite que rien de personnel n’interfère voilà tout. Peut-être votre orgueil a-t-il du mal à l’accepter mais c’est ainsi. Je suis certaine que vous vous en remettrez très bien.

Sasuke l’observa quelques instants en silence. Puis il posa sa bouteille de bière sur la table et gagna la porte.

- Vous me donnez presque envie de vous prouver que vous mentez.
- Inutile. Vous n’y parviendrez pas.
- Ne me tentez pas, Sakura, rétorqua-t-il avec un sourire troublant. En poussant un peu trop loin la chance, vous pourriez vous retrouver dans une situation très périlleuse.

Il ouvrit la porte et sortit, laissant Sakura seule au beau milieu de sa cuisine, le cœur battant à tout rompre.

Une demi-heure plus tard, elle n’avait toujours pas retrouvé son calme. En revanche, elle avait prise sa décision. Rien ne l’empêcherait de prendre ce poste, pas même Sasuke Uchiwa, fut-il le diable en personne !



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