Fiction: Candidate passionnée et obstinée

« Vous me plaisez, Sakura. Dînons ensemble demain. Ainsi nous pourrons faire plus ample connaissance, n’est-ce pas ? ». Il est si fier, si arrogant, à la limite exacerbant mais il a aussi cette charme naturelle qui fait de lui l’Homme le plus séduisant de Hartfort et peut-être du Connecticut. Elle savait qu’elle jouait avec le destin mais, elle ne devait pas risquer de perdre et en aucun cas, elle ne devait tomber amoureuse de lui.
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harumiyu (Féminin), le 16/06/2014
Me revoilà après une assez longue absence....
Je poste rapidement ce chapitre et j'espère qu'il vous plaira!
Je tiens à vous remercier pour vos commentaires, et je suis ravie de savoir que ma fiction plaît à certaines personnes.
Bonne lecture!




Chapitre 6: Dérapages



Minuit. Des gobelets à café vides jonchaient le bureau de Sasuke. Sakura était installée à la table de conférence couverte de papiers. Chacun de son côté, ils relisaient le contrat définitif.

Sakura bâilla et s’étira. Elle avait le dos en miettes et la tête lui tournait encore de toutes les informations qu’il avait fallu entrer dans ce traitement de textes qu’elle ne connaissait pas. En tout cas, si elle avait un jour douté de la puissance de Sasuke, ce n’était plus le cas. Il jonglait avec des sommes d’argent époustouflantes.

- Fatiguée ? demanda-t-il, juste derrière elle.

Sakura tressaillit, en l’entendant parler.

- Je mentirais en disant que je suis fraîche comme une rose.

Elle tourna la tête d’un côté puis de l’autre.

- C’est surtout la nuque et les épaules. La tension se niche toujours là, expliqua-t-elle en essayant quelques mouvements de yoga.

- Attendez, laissez-moi vous aider.

Avant que Sakura ait pu protester, les mains chaudes de Sasuke lui massaient les épaules, soulageant la tension dans les muscles. Elle n’osait bouger, consciente du côté insensé de la situation. Mais c’était si bon qu’elle ne pouvait l’interrompre.

- Détendez-vous, Sakura. Vous êtes raide comme un morceau de bois. Ce n’est pas étonnant que vous ayez mal partout.

Si seulement il savait pourquoi elle était si tendue ! La fatigue n’était rien en comparaison de l’effet que lui faisait cet homme. Malgré elle, Sakura sentait son corps commencer à se détendre. Les muscles de sa nuque et de son dos, se dénouaient comme par magie tandis qu’une douce sensation de bien-être l’envahissait.

- Alors, on se sent mieux ? demanda Sasuke au bout d’un petit moment.

Sakura poussa un soupir de contentement.

- Infiniment mieux…

Elle s’étira, glissa la main sous la nuque. Lorsque les doigts de Sasuke se refermèrent sur les siens, elle sentit un étrange trouble l’envahir. Etait-ce l’heure, ou le fait d’être vraiment seule avec lui ou de la pure folie ?

Toujours est-il qu’elle ne l’arrêta pas lorsqu’il emprisonna son visage entre ses mains et se pencha vers elle.

Ses lèvres étaient douces et provocantes. Elles caressaient les siennes, sans hâte, faisant durer ces instants merveilleux de la découverte. Sans réfléchir, Sakura répondait à ces avances, le souffle court, le corps parcouru de frissons. Jamais elle n’avait ressenti un tel trouble…

Lorsque Sasuke la prit dans ses bras, la serra contre lui elle se sentit chavirer. Leurs bouches s’unissaient enfin et rien ne lui parut plus naturel que ce baiser auquel elle répondit sans réserver.

- Sasuke, c’est… c’est si bon, bafouilla-t-elle lorsqu’il libéra sa bouche. Je…

Brusquement, Sakura se redressa comme à la sortie d’un rêve, projetée de nouveau dans la réalité. Elle porta la main dans sa bouche, le visage bouleversé.

- Oh mon dieu ! Que sommes-nous en train de faire ?

- Quelque chose de merveilleux, murmura Sasuke, le regard brulant de désir. Ne te sauves pas Sakura, nous faisons à peine connaissance.

Il voulut la retenir, la prendre de nouveau dans ses bras. Mais elle avait fui, se laissant tomber sur une chaise, la tête entre les mains.

- Sakura ?

Le son de sa voix lui fit mal. Les bruits qui couraient à son sujet étaient donc vrais ! Il ne songeait qu’à séduire les femmes et si on lui laissait la moindre chance, on se retrouvait très vite dans son lit. Sakura se sentit mortifiée. A présent, il ne lui restait plus qu’à faire la sortie la plus digne possible.

Elle se redressa, s’efforçant de garder tout son calme. Sasuke s’était assis à son bureau. Il n’insistait pas, c’est déjà cela.

- Il faut vraiment que je parte, maintenant, dit-elle en enfilant sa veste.

Pas question de jouer les offensées. Elle allait quitter la pièce, tout simplement, en essayant de ne plus penser au travail qu’elle venait de perdre. Les remords et les larmes seraient pour plus tard.

- Sakura, j’aimerais vous voir demain.

Elle ne put s’empêcher de sourire. Un sourire cynique.

- Ah bon ? Et pour quelle raison ?

- Vous avez passé un entretien pour un poste dans ma société. L’auriez-vous oublié ?

- Si je l’ai oublié ?

Cette fois, c’en fut terminé des derniers efforts de Sakura pour rester calme. La colère fut la plus forte.

- Ce ne serait pas plutôt vous qui auriez oublié ? Le restaurant d’abord puis ce soi-disant contrat à revoir d’urgence afin de m’attirer ici.

Sakura se mit à fouiller dans sa pochette à la recherche de ses clés de voiture, les yeux soudain remplis de larmes incontrôlables, les doigts tremblants.

- Sakura, je n’avais rien prévu.

Elle s’immobilisa, refoulant ses larmes et se tourna vers lui.

- Vraiment ?

- Je vous assure. C’est arrivé, voilà tout. Je ne sais pas comment mais les faits sont là. Cela paraissait si naturel. Vous avez du le sentir vous aussi…

Sakura détourna les yeux, le cœur serré. Oui, ce baiser lui avait paru si naturel. Elle se sentait si bien dans ses bras ! Pourtant, elle ne pouvait le croire sincère, pas avec sa réputation.

- Monsieur Uchiwa, je sais très bien où vous vouliez en venir. Je l’ai toujours su, depuis la soirée au Club.

Sakura était au bord des larmes. Comme s’il n’avait rien entendu, Sasuke consultait son agenda.

- Demain, 14h, dit-il d’une voix impassible.

Elle le fixa interloquée.

- Pour quelle raison ?

- Pour le poste. Que voulez-vous que ce soit d’autre ?

- Quelle qu’en ait été l’issue, il s’agissait bien d’un entretien d’embauche, ce soir. Ce qui s’est produit n’était pas planifié. J’aime peut-être les femmes, mademoiselle Sakura, mais je n’ai pas pour habitude de mélanger plaisir et travail.

Sasuke se pencha, les mains à plat sur son bureau.

- Tout ce que je peux dire pour ma défense, c’est que j‘ai eu une dure journée, que je suis fatigué et qu’étant un être de chair et de sang, je me suis peut-être laissé trop facilement troubler. Et vous, mademoiselle Sakura, poursuivit-il sans lâcher un instant son regard, qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

Soudain, sans savoir comment, Sakura se retrouvait en position d’accusée. Elle se troubla, les joues en feu.

- Eh bien, je… nous nous sommes laissés emporter. Enfin, je veux dire qu’il est tard, nous somme seuls et…

- Exactement, mademoiselle Sakura. C’est ce que j’essaie précisément de vous expliquer. Nous sommes humains, que vous le vouliez ou non. Maintenant, rentrez chez vous et prenez une bonne nuit de repos. Je vous verrai demain.

Sakura n’en croyait pas ses oreilles.

- Merci, monsieur Uchiwa.

- Merci à vous, également. Sans votre aide, je ne serais jamais venu à bout de ce contrat.

Lorsque Sakura eut refermé la porte, elle s’y adossa quelques secondes. La tête lui tournait. Ainsi, tout espoir n’était pas perdu ! Quant à ce qui c’était passé ce soir, elle ne voulait plus y penser. Cela n’avait tout simplement existé.

Le lendemain matin, encore au lit, Sakura avait enfoui la tête sous l’oreiller pour ne plus entendre la sonnerie stridente du téléphone. Lorsqu’elle persista, elle tendit la main en maugréant et décrocha le combiné.

- Allô…

- Oh ! Là, là…

C’était la voix sereine, cultivée et sa mère.

- On n’a pas l’air de très bonne humeur ce matin.

Sakura poussa un soupir et se laissa retomber dans ses oreillers.

- Que se passe-t-il maman ? Tu veux placer un billet pour une vente de charité ?

- Non. Je cherche seulement à savoir pourquoi tu es encore au lit à 11h du matin et non à ton bureau. Je t’ai appelé et on m’a raconté une histoire bizarre de jour de congé.

Les souvenirs de cette même voix réprimandant son père affluèrent soudain dans sa mémoire. Sakura frissonna et ferma les yeux, se retrouvant enfant de nouveau, face à une mère qui n’était jamais satisfaite d’eux. Elle sentit sa gorge se nouer. Elle espérait tant entendre un jour sa mère lui dire qu’elle avait fait quelque chose de bien ! Rien qu’une fois…

- J’ai pris une journée pour convenance personnelle, dit-elle finalement.

- Qu’est-ce qui ne va pas ?

Etait-ce de l’inquiétude dans sa voix ? Sakura haussa les épaules, chassant cette idée ridicule.

- Je suis épuisée, maman. Ne t’inquiète pas, je n’ai rien attrapé de grave.

- Je m’en doutais. Tu me ressembles Sakura, tu as une santé de fer. Mais depuis quand la fatigue t’autorise-t-elle à prendre une journée de congé ?

Sakura sentit la colère monter en elle. De quel droit sa mère se permettait-elle ce genre de remontrance ?

Elle réprima la réfléxion acerbe qui lui brûlait les lèvres. A quoi bon se lancer dans une nouvelle querelle avec elle ? De toute façon, elle n’avait jamais le dernier mot et sur ce plan-là, sa mère était imbattable.

- Sakura ?

- Maman, j’ai tout à fait le droit de prendre une journée de temps en temps ! Je travaille comme une folle.

- Et pourquoi aujourd’hui ? Il y a eu quelque chose de particulier ?

- Non, rien.

- Allons donc ! Hiashi m’a dit qu’il t’avait vue au repas du Club des hommes d’affaires avec Sasuke Uchiwa. Vous aviez l’air très proches, il paraît. Y aurait-il anguille sous roche ?

Sakura sentit la petite pointe d’excitation dans la voix de sa mère.

- Tu as passé la nuit avec lui ? Il est encore chez toi ? C’est pour cela que tu ne me dis rien ? Tu ne peux pas me parler, ma chérie ?

Cette fois, la colère l’emporta sur la raison et elle explosa.

- Non, maman, je suis seule ! Je ne gagne pas, comme toi, mon ascension sociale ni ma sécurité financière dans un lit !

Il y eut un silence pesant. Puis sa mère poussa un soupir.

- Tu ne m’as toujours pardonné pour avoir quitté ton père, n’est-ce pas ?

- Maman, ne recommençons pas ! Tu sais très bien ce que je ressens. Je ne vois pas pourquoi cela changerait aujourd’hui.

- Tu es une femme très dure, Sakura.

- Tu as toujours dit que je te ressemblais.

- Un jour, peut-être, lorsque tu auras évolué, nous pourrons avoir une discussion honnête sur ce qui s’est réellement passé et peut-être comprendras-tu que j’ai fait la seule chose que je pouvais faire.

- Oh, mais j’ai très bien compris, maman. Papa ne pouvait pas te sécuriser ni te rendre riche alors tu as trouvé un homme qui le pouvait.

- Sakura, la vie est infiniment plus complexe que tu sembles le croire. Tout n’est pas noir ou blanc. Il existe tant de situations atténuantes.

- Tu es la reine du raisonnement, maman, dit Sakura d’une voix ironique. Je suppose que tu trouveras le moyen de tuer quelqu’un et d’en sortir blanche comme neige.

- Très bien. Je vois qu’il est inutile de discuter avec toi. Si jamais tu te sens un jour la moindre envie de comprendre, appelle-moi !

Elle laissa retomber le combiné, laissant Sakura avec la sensation amère de l’avoir cruellement blessée avec ses accusations sarcastiques. Sakura raccrocha et retomba sur ses oreillers, le nez au plafond, en proie à un profond sentiment de culpabilité qui la déchirait.

Elle se tourna sur le côté, se recroqueville, des larmes plein les yeux. Pourquoi cela se passait toujours ainsi avec sa mère ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à lui donner une chance. ? Mais comment ? Lui pardonner serait trahir le souvenir de son père. Ce serait encore pire que ce qu’avait fait sa mère.

Pourtant, très loin au fond d’elle-même, Sakura se posait la question. Serait-ce nécessairement trahir l’amour de son père ? N’avait-il pas lui-même toujours prôné le pardon ? C’était l’homme le plus généreux qui fût. Lorsque sa mère l’avait quitté, il l’avait pris à part et lui avait parlé.

- Sakura, ta mère a agi comme elle le devait. Nous n’étions pas faits l’un pour l’autre. Nous ne l’avons jamais été.

Sakura avait protesté. Ils s’étaient mariés, pour le meilleur et pour le pire. Cela ne signifiait donc rien ? Kakashi avait souri tristement. Elle était trop idéaliste. Les gens n’étaient pas toujours nobles et généreux. Mais ainsi était la vie. Il était resté quelques instants pensifs avant de dire ces mots qui l’avaient toujours intriguée et auxquels elle repensait aujourd’hui : « Les serments prononcés dans l’ignorance ne devraient jamais être éternels. »

Brusquement, Sakura éprouvait la sensation effrayante que tout n’était peut-être pas aussi simple qu’elle l’avait cru. Son père l’avait insinué et aujourd’hui, sa mère.

Puis elle repensa à ce qui s’était passé la veille avec Sasuke Uchiwa et plus rien ne lui parut clair ni simple. Dans moins de trois heures, elle allait le retrouver et entendre sa réponse définitive. S’il lui proposait ce poste, oserait-elle l’accepter ? La nuit dernière, elle avait entrevu combien une relation avec Sasuke serait merveilleuse. Et pour la première fois, elle commençait à comprendre ce qui avait pu motiver sa mère…



J'espère que ce chapitre vous a plu et n'hésitez pas à me faire part de vos impressions!
A bientôt pour le prochain chapitre!




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