Fiction: Candidate passionnée et obstinée

« Vous me plaisez, Sakura. Dînons ensemble demain. Ainsi nous pourrons faire plus ample connaissance, n’est-ce pas ? ». Il est si fier, si arrogant, à la limite exacerbant mais il a aussi cette charme naturelle qui fait de lui l’Homme le plus séduisant de Hartfort et peut-être du Connecticut. Elle savait qu’elle jouait avec le destin mais, elle ne devait pas risquer de perdre et en aucun cas, elle ne devait tomber amoureuse de lui.
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harumiyu (Féminin), le 10/05/2014
Voici le 4e chapitre ! J'espère que ça vous plaira! et n'hésitez surtout pas à poster un commentaire, c'est toujours intéressant de savoir ce que vous en pensez! Bonne lecture!



Chapitre 4: Deuxième chance



Sakura tenta d’appliquer son mascara pour la troisième fois. Mais ses mains tremblaient tellement qu’elle dut s’interrompre. Elle avait peur. Si l’entretien du vendredi avait tout du défi et si sa rencontre avec Sasuke Uchiwa ressemblait plutôt à un divertissement, l’entrevue d’aujourd’hui, en revanche, était des plus sérieuses. Et elle était si nerveuse qu’elle n’avait qu’une envie : annuler.

Son regard se posa machinalement sur le portrait de son père, sur la commode. Elle s’en empara et l’observa, le cœur serré. Elle était parfaitement consciente qu’en se rendant à cet entretien, elle agissait pour lui autant que pour elle. Voilà bien longtemps qu’elle avait fait le vœu de reprendre son combat. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvé à l’université, puis dans le monde des affaires où son père avait échoué si lamentablement.

Elle entendait encore la voix stridente de sa mère, rabaissant son mari, le harcelant, lui clamant qu’il échouait dans tout ce qu’il entreprenait.
- Tu n’es qu’un perdant Kakashi ! Pourquoi faut-il que tu sois si différent des autres hommes ?
Sakura revoyait le visage fatigué de son père, son air vaincu, ses épaules basses. Déjà, enfant, elle avait eu envie de le secouer, de le faire réagir, de s’opposer à sa mère et de lui prouver qu’il pouvait réussir. Mais il en avait été incapable. Elle avait pris son parti, le défendant pied à pied contre les attaques de sa mère, refusant d’admettre qu’il était un perdant. Aujourd’hui, pourtant, elle était forcée d’admettre que sa mère avait raison.
La gorge serré, Sakura reposa la photo de son père, tentant de chasser toutes ces pensées de son esprit. Elle ne voulait plus évoquer les années douloureuses, ni se souvenir de l’humiliation de son père. Pourquoi ne s’était-il pas battu contre sa femme ? Pourquoi s’était-il montré si lamentablement faible ?

Sakura se leva. Elle avait la nausée. Soudain, elle se rendait compte qu’elle ressemblait beaucoup plus à sa mère qu’elle ne l’aurait cru. Sa mère, Yukina Haruno ne s’était jamais montré faible. Elle avait agi dans l’ombre tentant de trouver des ouvertures pour son mari. Mais ses efforts étaient restés vains. Aussi, un beau matin, elle avait fait ses valises. Le coup avait été très dur. Parce que non seulement, elle laissait son mari à son propre sort, mais elle le quittait aussi pour son associé, Hiashi Hyuga. Avec l’aide de ma mère, les affaires des Hyuga avaient prospéré. Aujourd’hui, des années plus tard, ils vivaient dans le luxe, dans l’une des zones résidentielles les plus belles de Hartford tandis que mon père reposait, enfin en paix, au cimetière.
Vingt-ans plus tôt, il avait eu une idée géniale : faire des rives du Connecticut un quartier de prestige. Il s’était adressé à toutes les banques. Mais à chaque fois, on lui avait ri au nez. Aujourd’hui, Sasuke Uchiwa allait réaliser le rêve de son père. Voilà pourquoi il fallait absolument qu’elle décroche ce poste. Il signifiait tant pour elle !
Elle se senti investie dans une sorte de mission. Réussir là où son père avait échoué, réparer l’outrage, la trahison de sa mère. Pour ce faire, elle avait tant investi dans ses études, décroché ses diplômes, gravi ensuite les échelons de la hiérarchie professionnelle. Aujourd’hui, elle approchait du but mais elle avait peur tout à coup. Et si elle ressemblait à son père, si elle était aussi faible, destinée à échouer ?

Elle jeta un regard à la photo de son père et ses yeux se remplirent de larmes. Quel gâchis ! Pourquoi ses parents ne s’étaient-ils pas acceptés tel qu’ils étaient, sans vouloir toujours davantage ?
S’emparant de la photo, elle la serra contre son cœur.
- Oh, papa, murmura-t-elle, les larmes coulant sur ses joues. Je le ferai pour toi, je ne te décevrai pas, je te le promets. Tu auras tout le succès dont tu as toujours rêvé.
D’un revers de main, elle essuya ses larmes. La détermination brillait dans son regard. Non, elle ne répéterait pas les erreurs de son père. Elle vaincrait.

Calmée, Sakura appliqua son mascara. Lorsqu’elle eut terminé, elle s’éloigna du miroir et s’observa un instant. Son visage lui fit presque peur tant il était décidé. Elle était prête à se battre et Sasuke Uchiwa lui-même ne pourrait entraver sa marche vers le succès. Enfin prête, elle sortit de chez-elle, déterminée à se battre et à réussir coute que coute.

- Vous êtes à l’heure, mademoiselle Sakura. L’expérience de la semaine dernière vous a servi de leçon, on dirait.
Sakura était face à la se crétaire de Sasuke et trouva que celle-ci se mêlait un peu trop de ce qui ne la regardait pas. Mais elle était décidée à rester polie.
- Je suis mieux qu’à l’heure. Je suis en avance.

Elle pivota sur ses escarpins irréprochables et gagna un fauteuil. Sa tenue était parfaite : tailleur sombre contrastant merveilleusement avec ses cheveux, chemisier de soie blanche sans l’ombre d’un pli, coiffure et ongles sans défaut.
Si l’extérieur était impeccable, dans la tête de Sakura c’était la panique. Elle avait beau se faire la leçon, elle ne pouvait s’empêcher de songer à sa réaction face au parton de la société. Allait-elle de nouveau sentir la tête lui tourner dès qu’il posera les yeux sur elle ? Ou réussirait-elle enfin à ne voir en lui que l’homme d’affaires ?

L’esprit absorbé dans ses pensées, elle se redressa dans son fauteuil et croisa les jambes. Le bourdonnement soudain de l’interphone la fit sursauter. Tsunade hocha la tête, le combiné près de son oreille.
- Oui, monsieur Uchiwa, elle est ici. Très bien monsieur.
Puis, Tsunade retourna tranquillement à son ordinateur. Sakura lissa sa jupe, décroisa les jambes, les recroisa. Puis elle s’empara d’un magazine, le feuilleta et le reposa brusquement sur la table. Elle ne tenait plus en place. Si Sasuke Uchiwa ne la recevait pas très vite, elle allait exposer.
Elle s’éclaircit la voix, espérant attirer l’attention de la secrétaire. Mais celle-ci continuait imperturbablement ce qu’elle faisait et Sakura sentit son animosité pour la secrétaire grandir inopinément. Jamais un sourire et cet air perpétuellement supérieur… Elle ne devait jamais faire la moindre erreur. Mais ce qui l’agaçait le plus, c’est qu’elle ne se donnait même pas la peine de lui expliquer ce qui se passait.
- Excusez-moi, dit-Sakura finalement, n’y tenant plus, M. Uchiwa ne devait-il pas me recevoir ?
- Il est en ligne. Une communication importante. Il vous recevra lorsqu’il aura terminé.
Sakura se tourna une fois de plus dans son fauteuil.
- Il s’agi de l’un des candidats ?
- Je vous demande pardon ?
- Oui. C’est à l’un des candidats qu’il parle en ce moment ?
- Quand bien même ce serait le cas, répondit Tsunade, sèchement, je suis la secrétaire de M. Uchiwa et non une source privilégiée de renseignements !

Sakura s’en voulut aussitôt.
- Je suis désolée. Mais je suis dans un tel état de nerfs. Oh…, dit-elle, soudain en proie au découragement, je n’ai pas la moindre chance, n’est-ce pas ?
A présent elle comprenait tout. Quelle idiote elle avait été de croire que Sasuke Uchiwa pouvait sérieusement lui confier le poste de directrice de publicité !
- Il s’amuse n’est-ce pas ? reprit-elle, absolument convaincue. Ce n’est qu’une petite mise en scène. Je suis sûre qu’il est sadique et…
- Mademoiselle Haruno, lança Ssuke Uchiwa de la porte de son bureau. Vous avez terminé ?
Sakura se retourna stupéfaite, les joues écarlates. Visiblement, il avait tout entendu. Un sourire narquois flottait sur ses lèvres. Il semblait s’amuser infiniment.
Elle se leva, ramassa son sac et marcha d’un pas décidé vers le bureau.
- Vous daignez enfin de me recevoir, et…
Elle jeta un coup d’œil appuyé à sa montre.
- Quinze minutes après l’heure convenue. Surprenant de la part d’un homme qui déteste les gens en retard.
- En effet. Etre en retard est un privilège que je réserve à mon usage personnel. C’est l’un des avantages d’être patron.
- Comme c’est pratique !
- Très.
Sasuke s’installa à son bureau. Il lui fit un sourire au coin des lèvres et lui désigna un fauteuil.
- Asseyez-vous donc, mademoiselle Sakura. Comment allez-vous aujourd’hui ?
- Très bien merci.
- Si vous voulez bien me rappeler le pourquoi de votre visite.

Le sang de Sakura ne fit qu’un tour. Comment osait-il la traiter ainsi ?
- Je suis ici pour un entretien d’embauche.
- Ah oui… Et pour quel poste ?

Sakura le fixa. Ses yeux verts lançaient des éclairs.
- Vous le savez parfaitement.
- Faites-moi plaisir. Rafraîchissez-moi la mémoire.
- Directrice de publicité. Il me semble que nous en avons parlé la semaine dernière. Je me trompe ?
Elle l’aurait étranglé. Quelle arrogance ! Cet individu était vraiment odieux. Mais elle ne lui laisserait pas le plaisir de la déstabiliser. Tranquillement, elle ouvrit son sac et sortit une liasse de documents qu’elle lui tendit.
- Voici quelques idées que j’ai étendues sur le papier pendant le week-end.

Sasuke feuilleta rapidement les papiers et les lança négligemment sur le bureau.
- Intéressant.
- Comment pouvez-vous le dire ? Vous avez à peine regardé mon travail.
- C’est l’expérience. Nous autre grands patrons avons l’habitude de juger très vite.
- Trop vite, peut-être ! rétorqua Sakura.
- Sûrement.

Elle s’efforçait de garder son calme, les mains soigneusement croisées sur les genoux.
- Eh bien, n’avez-vous pas de questions à me poser ? demanda-t-elle finalement.
- Si, justement. Etes-vous libre ce soir, pour dîner ?

Et voilà c’était le coup de grâce ! Au moins la situation était claire. Il se jouait d’elle, purement et simplement.
- Monsieur Uchiwa, j’en ai plus qu’assez. Vous vous amusez à mes dépens, vous ne me prenez pas au sérieux et en plus, vous voudriez me séduire. Je crois qu’il…
- Vous séduire ? Mais de quoi parlez-vous ?
Sakura écarquilla les yeux prise au dépourvu.
- Vous venez de m’inviter à dîner.
- Oui et alors ? rétorqua-t-il, attendant qu’elle poursuive.
Elle eut un geste désespéré.
- Que suis-je censée croire ? J’aurais dû me douter que vous ne me donneriez pas une seconde chance. Vous m’avez laissée m’illusionnez alors que vous ne songiez à m’attirer dans votre lit.
- Mademoiselle Sakura, je dîne ce soir avec Umino Iruka, un entrepreneur hautement renommé. En tant que candidate pour le poste de directrice de publicité, il serait bon que vous assistiez à ce dîner. Bien entendu, si cela ne vous intéresse pas ou si vous pensez que mes intentions sont malhonnêtes…

Froissée, Sakura le fixait, ne sachant plus que dire.
- Tirez-vous toujours aussi rapidement des conclusions erronées, Sakura ? Parce que si tel est le cas, il est effectivement inutile de vous déranger. Une directrice de publicité se doit de garder la tête froide.
- Je suis désolée, vraiment.
Elle se cala dans son fauteuil et releva la tête. Puis soudain, elle comprit enfin le jeu de Sasuke.
- Vous avez voulu me tester, n’est-ce pas ? Vous m’avez laissé attendre et m’impatienter. Puis, vous avez mentionné ce dîner de manière à laisser planer l’ambiguïté sur vos intentions.
- Les affaires sont un jeu, Sakura. Etes-vous certaine de pouvoir jouer dans les hautes sphères ?
- Avec vous comme professeur, je crois que j’apprendrai vite.
La réponse parut lui plaire. Il sourit et s’étira, attirant l’attention de Sakura sur son torse musclé. Elle sentit aussitôt la pointe d’excitation familière au creux de l’estomac puis une seconde après, elle se maudit de sa faiblesse. Il continuait à jouer avec elle, s’assurant qu’elle posait sur lui un vrai regard de femme et qu’elle régissait quand il le souhaitait.

Brusquement, il rompit ce nouveau climat, la prit encore une fois au dépourvu.
- Finalement, je me demande si vous allez avoir l’étoffe. Il y a en vous quelque chose de très naïf. Ma première réaction était peut-être la bonne en vous disant de revenir dans cinq ans.
Sakura se frotta la main lasse. Elle se sentait à bout.
- Que dois-je faire ? Vous aurez toujours le dernier mot, n’est-ce pas ? Vous ne voulez pas me faire confiance.
- Mais si, la preuve. Je vous accorde un deuxième entretien et je vous demande de m’accompagner à un dîner d’affaires. Qu’y a-t-il à présent ? Vous craignez de ne pas être à la hauteur ?
L’absence d’agressivité dans la question renvoya Sakura à ses propres angoisses. Et si elle n’était pas à la hauteur finalement ? Si elle faisait tout pour perpétuer les échecs comme son père avait si bien su le faire ?
Elle eut soudain envie de se lever, de sortir, de laisser Sasuke Uchiwa et tout ce qu’il représentait loin derrière. Elle en avait assez de ces jeux de provocations. De plus elle n’avait même pas besoin de ce travail. Elle avait déjà un autre. D’ailleurs, les rumeurs couraient qu’elle n’allait pas tarder à être promue au poste de directrice des relations publiques.
- Eh bien, Sakura ? lança Sasuke, l’arrachant brusquement à ses pensées.

Elle leva les yeux et le fixa, très calme tout à coup. Elle ne pouvait pas se permettre de baisser les bras aussi facilement après tout ce qu’elle a enduré.
- A quelle heure est le dîner ?
- 8h. Voulez-vous que je passe vous prendre ?
- Inutile.
- Nous aurons peut-être à parler affaire ensuite.
- J’imagine que nous pourrons le faire aussi efficacement au restaurant après le départ de monsieur Umino.
- Bien sûr. Pensiez-vous que j’allais essayer de vous raccompagner à tout prix ?
- C’est une éventualité qui m’a traversé l’esprit, en effet, répondit Sakura, ironique.
Un sourire effleura lentement les lèvres de Sasuke.
- Peut-être n’êtes-vous pas aussi naïve que je ne le pensais.
- Je suis heureuse que vous vous en rendiez compte.
- J’ai dit : peut-être.
Sakura l’observa quelques instants, mesurant l’adversaire. Puis elle s’empara de son sac et se leva.
- Dans quel restaurant dînerons-nous ?
- Ichiraku.
- A 8h ?
Il acquiesça d’un signe de tête.
- J’y serai.
- A l’heure, j’espère.
- A l’heure, répondit-elle froidement.
Sur le point de sortir, elle se retourna.
- Bonne journée, Monsieur Uchiwa.






Et voilà! Merci d'avoir lu et dites-moi ce que vous avez pensez du chapitre !
A bientôt!




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