Fiction: Candidate passionnée et obstinée

« Vous me plaisez, Sakura. Dînons ensemble demain. Ainsi nous pourrons faire plus ample connaissance, n’est-ce pas ? ». Il est si fier, si arrogant, à la limite exacerbant mais il a aussi cette charme naturelle qui fait de lui l’Homme le plus séduisant de Hartfort et peut-être du Connecticut. Elle savait qu’elle jouait avec le destin mais, elle ne devait pas risquer de perdre et en aucun cas, elle ne devait tomber amoureuse de lui.
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harumiyu (Féminin), le 07/05/2014
Voici le 3e chapitre ! Je vous souhaite une bonne lecture.



Chapitre 3: Soirée particulièrement intéressante



Du bout des doigts, Sakura caressa le collier de perles à son cou. Il contrastait superbement avec sa robe noire, lui donnait juste la petite touche de classe, de sophistication dont elle avait besoin. Du moins c’est ce qu’elle espérait. Ce soir, pas de talon cassé. Ses escarpins étaient impeccables et ses cheveux, bien que roses, mi-longs avaient retrouvé leur gonflant naturel.

Elle n’avait jamais assisté aux prestigieuses soirées du club des présidents de société. D’ailleurs, très peu de femmes avaient ce privilège. Mais cet après-midi, elle avait réussi à arracher une invitation à l’ami d’un ami et c’est ce petit carton magique qu’elle tendit au maître d’hôtel chargé de l’accueil. Il y jeta un bref coup d’œil et s’inclina avec un sourire onctueux.
- Mademoiselle Haruno. Nous sommes ravis de vous avoir parmi nous.
Sakura lui rendit son sourire et s’avança, la tête haute, luttant contre le trac. Elle ne se sentait pas particulièrement à l’aise dans ce genre de milieu mais elle était décidée à jouer son rôle. Et ce soir, elle entendait bien montrer à Sasuke Uchiwa qu’elle ne déparait pas ici et qu’il ne fallait en rien juger des évènements de l’après-midi.
Sakura s’empara d’une coupe de champagne et se mêla à la foule. Heureusement, elle connaissait beaucoup de monde qui, d’ailleurs, l’accueillirent chaleureusement. Cependant, tandis qu’elle discutait avec les uns et les autres, son regard ne cessait de scruter le flot des invités à la recherche de Sasuke Uchiwa. Ce soir, il était sa seule et unique cible.
Sirotant son champagne, elle déambula un moment parmi la foule, riant, souriant, attentive aux bribes de conversation, ça et là. Ce milieu lui plaisait. Elle avait envie d’en faire partie depuis toujours et désormais, elle voulait appartenir à ce monde, exercer un réel pouvoir.
Mais, l’image de son père surgit aussitôt dans son esprit. Frêle, courbé, dans son éternel costume froissé et sa chemise au col usé, le visage pâle, perpétuellement marqué par le souci. Il n’avait jamais eu la chance d’appartenir au cercle des Présidents de sociétés. Sakura sentit son cœur se serrer à ce souvenir. Son père n’avait jamais connu ce succès. Après avoir travaillé durement tant d’années, il avait fini sa vie, méprisé de tous.

Le visage de Sakura se figea lorsqu’elle aperçut Hiashi Hyuga. Elle le haïssait. Rien d’étonnant à ce qu’il fût là ce soir. Une seule pensée la réconfortait tandis qu’elle le fixait de son regard vert devenu glacial : la fille d’Hatake Haruno, son ancien associé tombé en disgrâce, se trouvait là elle aussi, ne lui en déplaise. C’était déjà une vengeance. Mais cela ne suffisait pas, et ne suffirait jamais. L’envie qu’avait Sakura de remettre Hiashi Hyuga à sa place ne serait assouvie que lorsqu’elle serait parvenue dans les mêmes hautes sphères qu’il avait atteintes depuis des lustres.

Sakura ne voulut pas y songer davantage. Elle se dirigea vers le buffet, chassa de son esprit ces pensées troublantes. C’est alors qu’elle aperçut Sasuke Uchiwa.
Il dépassait de la tête et des épaules la foule avoisinante, détendu, à l’aise, si beau qu’elle en eut le souffle coupé. Elle s’immobilisa, consciente d’un petit pincement délicieux au creux de l’estomac.
Ca devait être la satisfaction d’avoir enfin trouvé l’objet de sa quête… Sakura sourit, loin d’être dupe. En réalité, c’était bel et bien à l’homme qu’elle réagissait ainsi, pas au magnat des affaires. Elle l’observa soudain plus attentivement. C’était vrai qu’il était séduisant, la mâchoire volontaire, la bouche ferme et bien dessinée, des traits virils, presque provocateurs… Le genre d’homme qui accroche le regard, pas seulement par son physique mais aussi par son charisme. Il dégageait de lui une impression de force, de puissance, d’aisance, symbole de la réussite.

Comme guidé par une force invisible, Sasuke Uchiwa tourna la tête vers elle et son regard croisa le sien. Elle se sentit soudain mise à nu, percée jusqu’au plus profond de l’âme et brusquement, tout s’estompait autour d’elle. Ils étaient seuls au monde…
Sakura le vit s’excuser auprès de ses amis et s’avancer lentement dans sa direction. Son regard n’avait pas quitté le sien, la maintenant captive. Elle n’aurait pu bouger, même si elle l’avait voulu, en proie à un flot d’émotions qu’elle n’aurait su nommer. Simplement, et pour la première fois de sa vie, elle se sentait vivante, tous ses sens en éveil, comme mue par une étrange force que Sasuke Uchiwa lui aurait communiquée.
- Mademoiselle Haruno, dit-il en la rejoignant.
Il inclina poliment la tête.
- Je rêve. C’est vous la jeune femme aux cheveux en désordre et au talon cassé ? Au fait, comment se portent les talons ce soir ?
- Au mieux, répondit Sakura sèchement.
Un léger sourire effleura les lèvres de Sasuke.
- Vous êtes tout à fait charmante. C’est en mon honneur ?
- En votre honneur ? répéta Sakura, le sourcil exagérément levé pour feindre la surprise. Pourquoi perdrais-je mon temps ? Vous m’avez clairement fait comprendre quelle était votre décision, il me semble.
- Si je me souviens bien, vous m’avez clairement fait comprendre qu’elle ne vous convenait pas.
- En effet. Et cela change-t-il quelque chose lorsqu’on a affaire à l’irascible Monsieur Sasuke Uchiwa ?
Une lueur amusée traversa son regard.
- Non. En aucun cas.
Le sourire de Sakura s’évanouit.
- Peut-être serait-il temps de donner une chance aux nouveaux talents ? Vous avez été jeune vous aussi, non ? ajouta-t-elle, délibérément méchante.

Il partit d’un éclat de rire. Ce n’était pas très fort mais harmonieux et plaisant à entendre.
- Touché, mademoiselle Sakura. Je dois avouer vous manipulez à merveille le discours.
- C’est pourquoi vous devriez m’engager comme directrice de publicité.
- Vous n’abandonnez jamais la partie, à ce que je vois.
- Jamais, tant qu’elle n’est pas définitivement jouée. Et en ce qui me concerne, elle commence tout juste.
- Mademoiselle Sakura, elle s’est jouée pour vous lorsque je vous ai trouvée boitillant dans mon couloir. Cela dit…
Son regard la détailla quelques instants de la tête aux pieds.
- C’était avant que je vous découvre aussi ravissante, ce soir.
- Dîtes-moi, que feriez-vous si vous avez à choisir entre deux candidates pour le poste, l’une brillante, l’esprit fourmillant d’idées et l’autre, véritable image de mode mais incapable de produire une campagne de publicité, même si ça vie en dépendait ?
- C’est très simple, je continuerais à chercher.
- Vous éludez le problème. Je vous ai posé une question honnête. Vous me devez donc une réponse honnête.
- La mienne l’était tout à fait. Maintenant, cessons cette petite joute oratoire et allons dîner, voulez-vous ?

Sasuke Uchiwa la prit gentiment par le coude et l’escorta à travers la foule. Sakura avait la gorge sèche et son cœur battait à tout rompre. Le simple contact de cette main chaude sur son bras lui faisait tourner la tête. Elle aurait voulu se dégager mais ne pouvait s’y résoudre. Cette pression délicieuse sur sa peau, si douce et si virile à la fois la faisait se sentir fragile, féminine. Elle en oubliait les questions de travail pour ne plus penser qu’à l’attirance qui l’assaillait brusquement.
- Vous n’êtes pas accompagné, monsieur Uchiwa ? demanda-t-elle lorsqu’elle se sentit la voix suffisamment assurée.
- Non. Et vous ?
Elle lui jeta un regard sarcastique. Il avait l’art de répondre tac au tac et de s’amuser avec elle.
- Peut-être vaudrait-il mieux tout reprendre depuis le début, non ?
- Allons, ne jouez pas les trouble-fêtes. Notre relation me plaît. Elle est stimulante, n’est-ce pas ? J’ai toujours aimé l’idée de m’affronter à une jolie femme.
Un large sourire illumina son visage.
- Une petite bataille d’esprit de temps en temps… Bien entendu, j’aime encore mieux lorsque je gagne et je gagne toujours.
- A votre place, je ne me réjouirais pas trop vite, lança Sakura, la première étonnée de son audace.
- Vous voyez ? c’est ce que j’aime chez vous, mademoiselle Sakura. Vous refusez de vous laisser démonter. Mais que diriez-vous de baisser les armes pour l’instant et de dîner tranquillement ?

Ils atteignirent une table et Sasuke tira la chaise pour Sakura. Elle s’assit avec un frisson d’excitation et de nervosité mêlées. Ce ne serait pas probablement pas une bonne idée de devenir proche d’un homme comme lui. Il avait la réputation d’un coureur de jupons. Et ce qu’elle attendait de lui, c’était un emploi, pas un cœur brisé.
- Cela signifie que nous redeviendrons ennemis dès la fin de la soirée ?
- Tout dépend de ce qui se passera d’ici la fin de cette soirée, répondit-il d’un ton enjôleur.
Sakura se troubla sous la caresse de son regard. Ses mains tremblaient si violemment qu’elle les croisa sur ses genoux.
- Monsieur Uchiwa, je veux travailler avec vous et rien d’autre, dit-elle d’un ton déterminé.
Depuis sa rupture avec le promoteur immobilier, Naruto Namikaze, deux ans auparavant, elle avait abandonné toute idée de relation avec un homme pour se consacrer exclusivement à sa carrière. Elle n’entendait pas laisser celui-ci, aussi diaboliquement beau soit-il, la dérouter de la voie qu’elle s’était tracée.
- Pourtant, vous aurez plus facilement une relation avec moi qu’un emploi, et cessez de me donner du « Monsieur Uchiwa ». Appelle-moi Sasuke, tout simplement.
- Monsieur Uchiwa, répondit-elle en insistant volontairement sur chaque mot. Je suis très sérieuse. Je ne souhaite qu’une relation purement professionnelle.
- Vous voyez Sakura, poursuivit-il en ignorant sa remarque, ce que je trouve fascinant chez vous c’est votre détermination, votre cran. Si vous savez comme c’est ennuyeux d’être admiré, flatté par chaque femme que l’on rencontre. Vous au contraire, vous ne cessez de me surprendre et de me défier. Et j’aime les défis, Sakura. Je les aime beaucoup.
- Libre à vous de les aimer au bureau, mais oubliez tout de suite la chambre à coucher.

Un sourire marqua le visage tourné vers elle, le rendant encore plus séduisant. Sakura sentit une onde de chaleur traverser son corps, couler dans ses veines.
- Sakura, reprit-il plus bas, la voix soudain plus chaude, presque rauque, dînons ensemble demain soir. Pas dans un mausolée comme celui-ci, au milieu de tous ces hommes d’affaires, mais dans un petit restaurant intime où nous pourrons faire connaissance.
- Je n’ai aucunement le désir de faire plus ample connaissance avec vous, monsieur Uchiwa…
Sakura sourit pour atténuer la brusquerie de ses paroles.
- Sauf en tant que patron, bien entendu.
- Parfait. Alors, considérez le dîner de demain comme la seconde partie de votre entretien d’embauche.
- Vous parlez sérieusement. Vous seriez disposé à me donner une deuxième chance ?
- Mettez-moi à l’épreuve et vous verrez.

Sakura le fixait hésitante, ne sachant trop que penser. Puis elle secoua la tête, son entrain envolé.
- Non. Ce poste représente trop pour moi. Je ne veux pas risquer de compromettre mes chances.
- Dîner avec moi les compromettrait ?
- Ce ne serait pas le cas ?

Sasuke fixa quelques instants un point au loin avant de la regarder à nouveau.
- Si je suppose. Vous êtes trop jolie. J’aurais certainement beaucoup de mal à ne penser qu’au travail.
- Néanmoins, je tiens à ce second entretien. Que diriez-vous de lundi matin ?
- Entièrement occupé.
- Disons l’après-midi alors.
- Vous êtes vraiment obstinée.
- Ca fait partie de mon caractère.
- Très bien. Disons lundi à 14h. Mais cette fois, tâchez d’être à la hauteur. Pas de talon cassé ni de tailleur fripé. Si vous avez le physique du rôle, vous pourrez peut-être le décrocher.
- Encore les apparences ! Quand allez-vous enfin comprendre que ce sont les capacités qui comptent ?
- Vous êtes une idéaliste… En théorie, vous avez parfaitement raison. Mais nous vivons dans une société où tout se juge sur les apparences. Peu de gens reconnaissent la valeur lorsqu’ils la rencontrent. Alors, une personne réaliste s’appui sur les résultats et je sui une personne réaliste.
- Mais ce soir, vous pouvez constater que je suis à la hauteur, non ?
- Vous êtes superbe. Au point, que je suis tenté de vous raccompagner chez vous et de vous montrer ce que serait une relation personnelle avec moi.
- Qu’est-ce qui vous fait croire que je vous autoriserais à me raccompagner chez moi ? lança froidement Sakura.

Elle ne voulait pas songer à ce qui se passerait. Le seul regard de cet homme lui faisait tourner la tête. Elle se sentait perdre pied mais elle saurait résister. Une seconde chance lui était offerte et elle ne voulait pas risquer de la gâcher.
Sasuke tendit la main par-dessus la table et prit la sienne. Il en caressa doucement la paume de chaque doigt.
- Je suis certain que vous me laisseriez faire…
Sakura tenta de se dégager mais il l’en empêcha et laissa glisser tendrement son doigt sur la peau fine de son poignet.
- Non, arrêtez… je vous en prie.
- Vous voyez ? Vous me laisserez me raccompagner.

La voix coupée par l’émotion, Sakura ne put que secouer la tête. Il avait raison. S’il insistait, elle serait incapable de lui résister. Quelque chose l’attirait définitivement vers lui, comme un aimant, une force invincible.
Mails, elle ne pouvait se permettre de lui montrer. Il fallait qu’elle garde son sang-froid. Une aventure d’une nuit n’était de toute façon pas ce qu’elle souhaitait.
Lentement, elle avança sa main et défit un à un les doigts qui enserraient son poignet.
- Je ne veux pas que vous me touchiez, monsieur Uchiwa. Désormais, je vous serais reconnaissante de garder vos distances.
Une pointe d’admiration éclaira le regard de Sasuke.
- Vous êtes très bien, dit-il avec un petit sourire. Très professionnelle. Il est réconfortant de constater qu’une personne que je songe à employer ne laisserait jamais le plaisir passer avant les affaires.
Ces paroles eurent l’effet d’une douche froide. Ne cherchait-il donc qu’à la tester depuis le début ? Déboussolée, Sakura détourna un instant les yeux. Et dire qu’elle avait failli succomber à ce regard charmeur, trop sensuel, à la caresse si troublante de ces doigts ! Toute chance d’obtenir le poste qui lui tenait tant à cœur aurait été définitivement perdue.
Elle se sentit incroyablement soulagée. Mais une étrange sensation de vide l’assaillit brusquement. Elle avait voulu croire qu’il la trouvait séduisante alors qu’il la mettait tout simplement à l’épreuve. Curieusement ça lui faisait mal. Quelle idiote elle faisait ! Après avoir passé avec succès ce premier test, elle n’aurait dû songer qu’à se réjouir.
Sakura lui lança un regard froid.
- Je suis heureuse que nous nous comprenions, monsieur Uchiwa. Je souhaite un emploi, rien d’autre.

Il posa un coude sur la table, le menton dans la main.
- Dommage. Je suis certain que nous aurions connu le paradis.
- Lorsque je songe à ce genre de paradis, monsieur Uchiwa, je l’imagine durant beaucoup plus longtemps qu’une seule nuit.
- Vous pensez que c’est ce que je vous offre, une aventure d’une nuit ?
- Ce n’est pas le cas ?
- Comment peut-on le savoir avant d’avoir essayé ?
- Monsieur Uchiwa, votre réputation vous précède. Je n’ai aucune intention d’être inscrite à votre tableau de chasse. Donnez-moi ce poste et nous vivrions une merveilleuse aventure… toute professionnelle.
- Vous n’êtes pas disposée à m’accorder la moindre chance, je vois. Pourtant…
- En voilà assez ! s’écria Sakura, le visage soudain en feu. Pourquoi ne pas en rester à ce que nous avons décidé pour lundi ?
Sasuke se mit à rire, satisfait.
- Enfin ! C’est à peine croyable. La courageuse et persévérante Sakura Haruno en a assez. Cela signifierait-il que j’ai gagné ?
Le sang de Sakura ne fit qu’un tour. Mais elle parvint à garde son calme. S’il savait dans quel état il pouvait la mettre, nul doute qu’il en userait et en abuserait.
- Non, monsieur Uchiwa, cela ne signifie absolument pas que vous avez gagné mais tout simplement que j’entends préserver ma seconde chance.
Il étudia un instant le visage de Sakura, le regard pensif. Puis un sourire effleura le coin de ses lèvres.
- Vous l’aurez, mademoiselle Sakura. Mais autant vous prévenir tout de suite. Dans le cas où je vous offrirais un poste, attendez-vous à avoir du fil à retordre si vous l’acceptez !

Sakura sentit un frisson d’appréhension la parcourir. Qu’insinuait-il ? Qu’elle aurait à faire à un bourreau de travail ou que repousser ses avances ferait partie intégrante du poste ?




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