Fiction: Candidate passionnée et obstinée

« Vous me plaisez, Sakura. Dînons ensemble demain. Ainsi nous pourrons faire plus ample connaissance, n’est-ce pas ? ». Il est si fier, si arrogant, à la limite exacerbant mais il a aussi cette charme naturelle qui fait de lui l’Homme le plus séduisant de Hartfort et peut-être du Connecticut. Elle savait qu’elle jouait avec le destin mais, elle ne devait pas risquer de perdre et en aucun cas, elle ne devait tomber amoureuse de lui.
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harumiyu (Féminin), le 04/05/2014
Voici le 2e chapitre !
Je tiens à vous remercier pour les commentaires et j'espère qu'il y en aura toujours plus !
Bonne lecture!




Chapitre 2: Entretien totalement catastrophique ?



Le bureau était plongé dans la pénombre. Le temps que ses yeux s’habituent, Sakura constata que le fauteuil derrière l’imposant bureau était vide.
Elle jeta un regard circulaire, remarqua la longue table de conférence en marbre, les confortables fauteuils de cuir, les très beaux tableaux abstraits au mur.
- Vous êtes en retard, mademoiselle Haruno, lança soudain une voix glaciale, du côté de la fenêtre.
Le cœur de Sakura se mit à battre furieusement. Elle s’empressa de s’expliquer.
- Je suis désolée, monsieur Uchiwa, mais la circulation…
- La circulation n’est pas une excuse, mademoiselle Haruno, trancha la voix irascible. Que feriez-vous si vous travaillez pour moi et que nous ayons une conférence par exemple, vous vous présenteriez en retard ?

Avec cette voix pour tout interlocuteur, Sakura se sentait de plus en plus mal à l’aise. Elle s’avança de quelques pas vers le bureau.
- Bien sûr que non, monsieur Uchiwa. Vous avez parfaitement raison. La circulation n’est pas une excuse.
- Vous avez une autre à proposer ?
- Se garer dans le sous-sol est épouvantable, hasarda-t-elle.
- Vraiment ? Dans ce cas, vous n’aviez qu’à partir une demi-heure plus tôt.
- Oui, monsieur. C’est ce que j’aurais dû faire. J’avoue que cela n’est pas non plus une excuse valable.
Brusquement, un glissement de tringle rompit le silence et les épais rideaux s’écartèrent, relevant la haute silhouette en contre-jour. Lentement, il se retourna et, à l’instant même où Sakura le reconnut, il dit d’une voix radoucie :
- Pourquoi ne parlez-vous pas de votre talon cassé ?
Elle le fixait, interloquée. C’était l’homme du couloir, celui qu’elle avait détesté d’emblée.
- Vous êtes Sasuke Uchiwa ? dit-elle finalement.
Voilà que le pire cauchemar devenait réalité. Elle l’avait déjà rencontré et elle s’était ridiculisée. La partie devenait de plus en plus difficile à jouer.

Il s’avançait lentement vers elle. Fascinée, Sakura regarda les épaules larges, le torse musclé. Elle se ressaisit aussitôt.
- Je suppose que vous trouvez la situation amusante ? dit-elle d’une voix étranglée.
- En effet, vous ne pouvez pas savoir à quel point vous êtes comique lorsqu’on vous voit marcher de dos.
Sakura ôta ses chaussures et se campa fermement sur ses pieds, l’air déterminé.
- Voilà, le problème est résolu. Pourrions-nous en venir maintenant à un entretien sérieux ?
- Vous n’espériez tout de même pas me voir considérer sérieusement votre candidature pour ce poste, mademoiselle Haruno ?
- Bien sûr que si ! Je suis tout à fait compétente dans ma spécialité.
- Et quelle est votre spécialité en dehors de me faire rire ?
Sakura sentit le sol se dérober sous ses pieds. Mais elle ne voulut pas se laisser impressionner.
- Ecoutez, monsieur Uchiwa, je suis parfaitement consciente de démarrer cet entretien avec un très lourd handicap. Mais si vous acceptiez de vous asseoir et de discuter avec moi, vous vous rendriez compte que je suis une très bonne publicitaire. En outre, je connais tout des relations publiques. Jusqu’à ce jour, je ne me suis jamais occupée d’un projet aussi important que le vôtre, mais je sais que j’en suis capable.

Sasuke Uchiwa jeta un bref coup d’œil à sa montre.
- Très bien, Mademoiselle Haruno, dit-il en lui désignant un fauteuil. Asseyez-vous et parlez-moi un peu de vous.
Il s’installa à son tour derrière le bureau, nonchalamment appuyé à l’accoudoir de son fauteuil. Tous son être respirait la puissance, la confiance en soi. Malgré tout, Sakura ne se laissa pas démonter. C’était sa seule chance et elle entendait bien la saisir.
- J’ai un diplôme de deuxième cycle en administration des entreprises, doublé d’une maîtrise en publicité et marketing…
- Un deuxième cycle, seulement ? coupa Sasuke Uchiwa d’un ton cassant, en jetant un bref regard à son CV. A l’heure actuelle, la plupart des gens savent qu’il faut au moins un 3e cycle pour prétendre à quoi que ce soit dans le monde des affaires.
Un instant déroutée, elle retrouva vie sa repartie.
- Peut-être. Mais mon expérience professionnelle compense ce qui pourrait me manquer en diplômes. Par exemple, pour premier emploi, j’ai eu à gérer les services de publicité de plusieurs entreprises. Ensuite, je m’étais vu confier le poste de directrice adjointe des relations publiques. J’ai mené à bien la campagne publicitaire qui a permis de modifier l’image de marque de la société. Vous avez lu mon CV, monsieur Uchiwa et mes lettres de recommandation. Vous savez que je suis capable. Ne laissez une première impression défavorable compromettre les choses.
- OK. J’admets que vous aves fait du bon travail dans les autres sociétés mais la taille de cette société, où vous avez travaillé, n’a rien à voir avec la mienne. Ce projet comprendra un hôtel trois étoiles, un centre de conférences, une résidence grande standing, un complexe de bureaux, 4 grands restaurants et une marina. Cette réalisation va définitivement tout changer. Pensez-vous vraiment être capable de prendre en main un tel projet de cette envergure ?
- Tout à fait.
Sasuka Uchiwa posa les mains à plat sur le bureau et se pencha vers Sakura.
- Vous semblez très sûre de vous.
- Je le suis.
- Expliquez-moi cela.
- Je me sens compétente, répondit-elle nerveuse, la voix légèrement tremblante.

Elle s’empressa de poursuivre, espérant qu’il ne s’apercevrait pas :
- Votre projet me passionne. J’ai envie d’y participer.
- Pourquoi ?

La question prit Sakura au dépourvu. Elle fixa un instant Sasuke Uchiwa, cherchant à comprendre très vite où il voulait en venir.
- Vous le savez aussi bien que moi. Il faut débarrasser la ville de sa poussière, remettre la ville au goût du jour en jouant à la fois la carte mode et animation mais aussi le côté grande classe. La marina va bouleverser tout le paysage. Avec l’axe routier prévu pour la relier au centre ville, toute la ville entière sera métamorphosée.
- Votre enthousiasme est contagieux, Mademoiselle Sakura.
Sakura sentit son cœur se gonfler de joie. Elle avança sur le bord du fauteuil.
- C’est parce que je crois à votre projet et que j’ai envie d’être la directrice de publicité qui en assurera la promotion.
Sasuke l’observa quelques instants, la moue dubitative. Puis il secoua la tête.
- Vous avez de l’assurance et beaucoup de cran. Mais vous ne possédez pas l’expérience que nous recherchons. Je suis désolé, mademoiselle Haruno, je ne pense pas que vous soyez la bonne candidate pour ce poste.
Dépitée, Sakura se renfonça dans le fauteuil.
- Vous n’en trouverez pas de meilleures, lança-t-elle aussitôt, agressive.
- Cela m’étonnerait.
- Où ?
- San Francisco, Chicago, peut-être.
- Ils ne sentiront pas Hartford comme moi, protesta-t-elle. Ce sont des étrangers. Ils apporteront des idées conçues ailleurs.
- Ce sont des professionnels, avec des idées neuves.
- Elles ne seront ni plus nouvelles ni meilleures que les miennes.
- Mademoiselle Haruno, dit Sasuke doucement, j’admire votre courage et votre ténacité. A votre place, je ne me serais pas présenté dans l’état où vous êtes. Mais ce n’est ni le courage ni le cran que je recherche.
- Vous avez tort.
Sakura savait qu’elle jouait sa dernière carte.
- Votre projet requiert beaucoup de courage et de volonté pour réussir. Si vous fondez vos critères d’embauche sur les seules apparences, vous au-devant de sérieuses désillusions.
Sasuke la fixa quelques secondes, interloqué par ce qu’elle vient de dire puis il reprit une apparence et un regard dure et vide d’émotions.
- Sans vouloir vous offenser, le poste pour lequel je vous questionne a beaucoup à voir justement avec les apparences. Si l’image projetée par la directrice des relations publiques et de la publicité n’est pas à la hauteur…
Il interrompit sa phrase, laissant planer le doute dans la pièce.
- Mais je peux parfaitement me montrer à la hauteur, protesta Sakura. Je défie quiconque de l’être après ce qui m’est arrivé.
Elle s’arrêta de parler quelques secondes avant de continuer :
- Que la personne soit de San Francisco, ou même de Chicago !

Un sourire amusé effleura les coins des lèvres de Sasuke Uchiwa mais qui disparut très vite laissant place à regard qui ferait paniquer n’importe qui.
- Désolé ma décision est prise. Vous ne possédez pas suffisamment d’expérience. Revenez me voir dans 5 ans, je serais ravi de vous recevoir.
Comme pour signaler que l’entretien était terminé, il se mit à examiner quelques papiers sur son bureau.
Refusant d’abandonner la partie, Sakura se redressa.
- Ce n’est pas d’expérience que nous parlons ici, n’est-ce pas ? C’est d’allure. Si j’étais entrée dans votre bureau vêtue d’une tenue impeccable, les cheveux bien en place et mes deux talons, vous m’auriez accordé une chance, n’est-ce pas ?
Sasuke Uchiwa leva la tête, surpris qu’elle soit encore là.
- Désolé mais je n’ai plus le temps pour parler avec vous d’autant plus que j’ai un autre rendez-vous.
- Vous ne me laisserez pas vous convaincre n’est-ce pas ?
- Non.
Sakura se leva mais elle était certaine d’une chose : elle ne lui donnerait pas l’occasion de rire dans son dos une deuxième fois.
- Je n’ai pas dit mon dernier mot, monsieur Uchiwa, déclara-t-elle en l’ouvrant. Je reste convaincue d’être la meilleure pour ce poste et je ferais tout pour l’obtenir.
- Je vous souhaite bonne chance et au revoir.
Sakura sortit et referma la porte d’une main ferme. Elle était décomposée. La secrétaire lui lança un regard glacial.
- Je vous avais bien dit que vous n’aviez aucune chance.
Ces paroles mirent Sakura en rage. Elle enfila ses chaussures et se redressa.
- Il m’engagera ! lança –t-elle, le visage déterminé.
Tsunade leva un sourcil ironique. Elle s’apprêtait à faire une réflexion lorsque la sonnerie retentit, suivie de la voix autoritaire de Sasuke Uchiwa.
- Tsunade, qu’y-a-t-il de prévue ce soir ?
- Le repas annuel du club de présidents de société, à 20h, monsieur, répondit Tsunade en consultant l’agenda. Dois-je réserver la limousine ?
- Merci mais ce sera inutile. Je prendrai ma voiture.
Sakura en avait suffisamment entendu. Sasuke Uchiwa serait au club ce soir. Il fallait qu’elle trouve le moyen de s’y rendre également…





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