Shinryu (Masculin), le 05/07/2014 Deux récits révélant des genjutsus dont les enfants sont victimes par la faute de leurs parents.
Les histoires sont directement reprises de deux légendes allemandes:
-"Les Roi des Aulnes" est inspiré d'un lied de Schubert qui a lui même repris un poète
-"Crime et châtiment" est inspiré d'un conte des Grimm: "le joueur de flute de Hamelin" qui est notamment adapté en dessin animé par Disney.
Chapitre 8: Genjutsus
--- 1 --- LE ROI DES AULNES
Qui donc traverse affronte le vent et la foret en cette nuit glaciale?
Un ninja portant son fils dans son dos, à toute allure sur un sentier s’effaçant. La fatigue gagne le père mais le temps presse de fuir la guerre et de trouver refuge à Konoha. Mais il faut traverser cette forêt dont le coeur et la vie s'en sont allés. Konoha a piégé les routes qui mènent à elle, ne peut assumer tous ces réfugiés, nids d'espions et de traitres. Le fils se serre au plus fort contre son père qui le réchauffe autant que possible.
"Mon fils, je reconnais la peur quand elle est là, même si tu caches ton visage. Tu ne trembles pas seulement du froid."
"Père, le Roi des Aulnes nous poursuit! Il flotte comme un spectre, ses longs cheveux son autant de racines, ses yeux sont la nuit."
Le ninja vétéran jette un coup d'oeil dans son dos. La foret est horrible, la voie est étroite et les ténèbres referment le passage. Mais il ne sent de présence que la terreur de son fils, aucun homme, pas même un shinobi ne peux dissimuler sa présence au père de l'enfant.
"Ce n'est que le brouillard qui s'engouffre derrière nous, tout ira bien, il n'y a que quelques kilomètres avant la sortie de la foret, et Konoha juste après".
"Viens mon bel enfant, viens avec moi. Nous jouerons à des jeux toute la nuit jusqu'à l'aube, nous ferons un feu pour te réchauffer, tu n'aura plus jamais froid. Tout près d'ici, une clairière toute fleurie, s'y trouve une mère pour toi qui te confectionnera des vêtements émaillés d'or."
"Père! père! tu l'entends?
-qui donc mon fils?
-Il me drague, n'entends tu pas ses promesses qu'il me chuchote?
-Cesses de t'agiter, tu m’empêches de courir, fermes les yeux il ne t'arrivera rien à mes cotés. Je n'entends que le vent dans les feuilles mortes de Konoha".
Ces peurs infantiles de monstres dans le noir ébranlent le calme du père. Il serre son fils contre lui et cours aussi vite qu'il peut. Le ninja perd son calme et sa concentration. Son souffle brûle sa gorge et le sol frappe ses pieds à chaque pas. L'agitation le gagne et la peur aussi.
"Mon petit, gentil enfant, il y en a beaucoup d'autres qui m'ont rejoint. Ils sont tous aux cotés de mes filles, aussi sages et adorables que toi. Elles prendront soin de toi. Ce sont elles qui font danser la nuit et qui dansent avec elle. Elles chanteront pour toi, te berceront. Tu t'endormira plus paisiblement que tu n'a jamais dormi, loin du vacarme de la guerre. N'est tu pas fatigué de fuir? Je le sais, fermes tes yeux si lourds, n'ais plus peur. Dors."
"Père! il y en a partout. Nous somme encerclés de ces filles. Leurs robes sont faites de résine, leur danse furieuse propulse les feuilles mortes. Père ne les laisse pas me prendre."
Le ninja, instinctivement, saute jusqu'au sommet des arbres. Il ne cours plus mais bondit de branches en branches. Plus rapide désormais qu'une brigade de chasseurs de déserteurs. Il se meut tout en esquive. La raison l'a t-elle quitté lui aussi pour fuir une menace qu'il ne perçoit pas? L'enfant a du mal à rester agrippé à son père à une telle vitesse. Bientôt il est sans forces, seul le père supporte le poids de son fils. Tous deux subissent les coups de fouet des branches que le père ne peut plus éviter à cette allure.
"Ce ne sont que des buissons mon fils, de la poussière, de la brume et du vent. Il n'y a pas de danger ici"
La voix du père si basse, et le souffle du vent qu'il traverse est si bruyant, que le ninja semble se parler à lui même.
"Je t'aime, ta beauté me charme. Tu refuse de me rejoindre, tant pis, je te prendrai de force".
"Père ses branches me saisissent, le roi des Aulnes m'a attrapé!"
Le père n'a plus la force ni le courage de regarder derrière lui. Il n'est plus qu'a cent pas de la sortie de la foret. Cette fois il défonce complétement toutes branches sur son passage. Dans un ultime effort il se projette hors de la foret. Il atterrit dans un champ.
Après quelques minutes un veilleur du village caché de la feuille rejoint le père qui tient dans ses bras le corps sans vie de son fils. Puis des brancardiers arrivent.
"Le 1er Hokage avait inventé une technique d'immobilisation par une hallucination, annonça le veilleur.Il y a longtemps. Ce genjutsu était utilisé comme un piège, placé dans des sceaux et des parchemins. Il a été révélé que ce genjutsu réagit étrangement à proximité des Aulnes, provoquant des terreurs mortelles aux victimes. La technique est désormais interdite et secrète, mais les pièges sont toujours dans la foret et font chaque année une série de victime comme votre fils."
--- 2 --- CRIME ET CHATIMENT
Il y a fort longtemps,
Bien avant l'existence des ninjas et de leur science, la vie était rude et peu de solutions autres que le travail et les efforts permettaient de vivre malgré tout.
Dans un triste village de la région de Konoha, à l'époque où ces terres étaient encore hostiles à l'homme, se trouvaient massivement une espèce animale étrange. Il s'agissait d'un petit rongeur qui avait une étrange particularité. Sa présence asséchait rapidement et profondément l'environnement. De l'air à la terre, l'eau disparaissait, ravageant les champs cultivables et pourrissant les aliments achetés ailleurs.
Ces rongeurs se reproduisaient si vite que l'on ne pouvait s'en débarrasser.
Mais un jour,
un vagabond entra dans ce village sans joie. Ce vagabond était joueur de luth, et mendiait de l'argent tout en jouant ses mélodies. Les villageois déjà pauvres ne donnaient que peu. Avant de continuer sa route vers un autre village, le mendiant expérimenta une attraction pour obtenir de l'argent. Il joua de son instrument comme personne n'avait pu l'imaginer. Assis au centre de la place du village, il envoutait de sa mélodie les quelques rongeurs présent pour les faire danser selon sa volonté.
Cela impressionna grandement les villageois mais encore une fois, aucun ne versaient pas d'argent. Au moment de quitter ces lieux misérables, le vagabond fût invité et demandé par le chef du village. Lors de cette rencontre, le chef du village expliqua le problème des villageois, les causes de leur misère: les rongeurs. Le représentant du village demanda alors au vagabond s'il s'estimait capable de faire partir les rongeurs du village grâce à la même hypnose que lors de son spectacle.
Le vagabond demanda où pouvait-il emmener les bêtes pour qu'elles ne nuisent plus.
" peut importe, jusqu'au village voisin, ce n'est pas notre problème tant qu'ils ne reviennent plus".
Le vagabond demanda alors ce qu'il aurait en récompense de cette tache que personne d'autre ne pouvait accomplir.
" Tout notre argent, une maison et un dixième de nos terres, car notre village a tout à gagner par cet acte et n'y perdra que sa misère actuelle".
Le vagabond accepta. Après avoir fini tranquillement de déjeuner, il retourna à la place et joua de son instrument. La musique fût de plus en plus forte, envouta presque les villageois. Lorsque la place fût noirci de la présence de tous les rongeurs dévorants la vie du village, le vagabond commença à marcher vers la sortie du village suivi par l'armée d'ignobles animaux.
Puis le calme revint. Aucun, absolument aucun rongeur n'était plus dans l'enceinte de la cité. Les résidents firent la fête toute la journée et toute la nuit.
Ce n'est que le lendemain que le musicien revint au village. L’accueil ne fût pas celui qu'il avait pu penser. Aucun remerciement, aucune félicitation, aucun mot à son endroit.
Arrivé à la porte du maire, il ne fût pas invité à entrer. Devant l'insistance agacé du mendiant, le maire se présenta finalement, l'air gêné.
Ce chef de village lui expliqua de des questions se posaient, qu'on ne savait pas vraiment comment les rongeurs ont pu être définitivement éloignés, s'il n'allaient jamais revenir ni s'ils étaient vraiment tous partis.
En l'état, le contrat n'était pas honorer, ou l'on ne pouvait le vérifier tout du moins. Le maire précisa même que la mendicité était interdite dans ce village, que l'étranger pouvait bien être mis aux arrêts, qu'il valait mieux pour lui de quitter le village et de ne jamais y revenir.
Le vagabond parti, furieux certes, mais il parti simplement.
Seul un certain malaise restait dans le village, dans le visage de la plupart des habitants ; celui provoqué par leur trahison. Après plusieurs jours leur culpabilité s'effaça, mais le châtiment attendait toujours.
Plusieurs semaine plus tard, alors que le village commençait à prospérer, que les champs fleurirent, la justice vint.
Une nuit des plus douces, des fenêtres ouvertes on entendit une mélodie dont on se souvenait, d'un instrument que l'on connaissait.
Sur une colline, le musicien faisait vibrer son arme. Aucun des adultes n'entendirent cette musique. Mais chaque enfant du village, au coeur de la nuit, se leva pour aller rejoindre le vagabond trahi hors du village. Les quelques adultes encore éveillés tentèrent de retenir les enfants, pressentant le danger. Mais rien n'y faisait, impossible de ramener les enfants à la réalité, ni de les immobiliser par la force.
Les vaillants adultes essayèrent d’arrêter les enfants même lorsque ceux-ci étaient loin des maisons. Ces hommes et femmes virent d'en bas le joueur de luth sur la colline et les enfants aller jusqu'à la rivière, leurs enfants qui s'enfoncèrent dans la rivière, tous joyeux, sautillant et chantonnant.
Ils s'y noyèrent tous, pas un seul enfant n'était resté dans son lit, pas un seul enfant fût empêché par un adulte, pas un seul ne sorti vivant des eaux de la rivière.
Fils de Konoha, aujourd'hui vous êtes élevés pour le combat, pour gagner au profit du village l'argent obtenu par le sang des faibles. L'innocence de votre age ne vous excuse pas, elle vous rend plus méprisable dans vos crimes aveugles. L'opulence de votre village vous devrez en payer le prix un jour.
Un jour reviendra peut être le joueur de luth. En tout cas, retenez la morale de cette histoire, et les leçons du passé:
Les enfants payent toujours les crimes commis par les ascendants.