Shinryu (Masculin), le 24/05/2014 Chaque chapitre est une histoire indépendante des autres. Ils sont liés par l'éloge du régime ancien (sous entendu le japon féodal / monarchie), la critique du régime contemporain (univers actuel de naruto / Etats modernes), des moralités relativement similaires.
Les inspirations / adaptations sont variées: fables, contes, romans, chants, mythes.
Chapitre 6: Les origines
-La mère de Konoha et ses fils-
"La république de Konoha,
Mande et ordonne,
à tout officier public de faire ce que de droit par la présente ordonnance,
à tous les préfets d'assurer la mise à exécution de la présente condamnation,
à toutes les forces militaires, si elles sont sollicitées, d'en permettre la mise en oeuvre,
à tout huissier d'en assurer la publicité et l'applicabilité."
J'ai lu cela à la suite de bien des condamnations à l'exil ou autre sentences, parfois plus lourdes. Ces ordonnances me sont transmises car je suis en charge de la notification de ces décisions exécutoires aux personnes condamnées. Selon une loi récente et étrange, il ne peut rien être fait avant la notification au condamné. Ainsi l'ordonnance que j'ai entre les mains ne sera vraiment effectif que lorsque j'en aurai remis copie à "l'ours" de son surnom.
Ces dernières années on sent particulièrement la haine du peuple contre les shinobis, qui se permettent de parler au nom de Konoha tout entier. Je suis clerc significateur. C'est moi qui annonce les mauvais nouvelles et les condamnations à mort. Je me présente dans ces taudis puants, dans ces granges de bois ou ces garages servant de domicile parce que les misérables n'ont pas payé les taxes, on frappé un voisin, on refusé la délation lorsqu'ils étaient interrogés par les ninjas, parce qu'ils n'ont pas respecté le couvre feu, parfois je ne sais même pas vraiment pourquoi.
Les prêcheurs de bonne conscience me disent que c'est un travail vicieux, mais quand on va pleurer à la police, qu'on exige de la cour martiale le paiement d'une créance, on m'oblige à aller trouver les accusés. Tout le monde se plaint des puissants et du pouvoir de manière impersonnelle et générale, mais les mêmes ne s'en prennent en particulier qu'aux plus faibles, car les sentences lourdes arrivent à ceux qui ont déjà la vie dure.
Le jugement que j'ai entre les mains est une condamnation à l'exil de "l'ours", un homme vulgaire et violent connu dans les bas fonds de Konoha. Il aurait battu sa femme, abandonné son fils sans respecter l'obligation de pension alimentaire. Je parle au conditionnel car l'ours n'était pas présent au procès, les juges s'en moquent, ils ont d'autres ours à fouetter que s'assurer de la véracité de cette petite accusation. L'ours n'a pas d'adresse, une vie très dissolue. Les clercs significateurs n'ont pas d'obligation de résultat, seulement obligation de moyens. Les efforts je les ai déjà fait et même les plus fins limiers du service de renseignement n'ont pas grand chose. Après le "porte à porte" j'ai finalement eu une dernière piste. Si je ne le trouvais pas, je ramène l'ordonnance à l'étude d'huissier et on n'a plus qu'à attendre des nouvelles, puisqu'on a déjà tout fait pour le retrouver. Après un an sans nouvelle, et donc sans signification, l'exil est caduc et un nouveau procès est nécessaire.
Mais voila, je l'ai trouvé la où la dernière piste m'a conduit. Dans le fond d'une campagne, à une fontaine surplombée de la statue antique d'une divinité toute aussi immémorable. Il se rassasiait.
Vêtu de haillons, toujours robuste et trapu malgré sa condition. La barbe hirsute, la mine fatiguée et les cheveux en bataille. Je vis alors un long katana dans son fourreau, fixé à sa ceinture. Le condamné est un samurai, déjà exclu socialement de part sa condition, il est exilé. Il a certainement senti ma présence mais ne me prête pas attention. Je m'approche, je sors le parchemin, comprenant l'acte de signification, le jugement, et l'ordonnance d’exécution. Je n'aurai alors plus qu'à m'en aller, le laisser là et laisser les chasseurs de déserteurs l'abattre définitivement s'il ne quitte pas les terres de Konoha rapidement, pour ne plus y revenir.
Plus je m'approche, plus la statue, et les détails de sa finition sont clairs. Il s'agit d'une louve, deux fois la taille d'un homme. Une louve ailée, la tête inclinée légèrement vers le bas, à ses pieds, quatre enfant en bas age, des nourrissons humains à ses pieds, en face de la fontaine. Les ailes formait un demi cercle protecteur autour des enfants, et fortuitement autour du samurai. Un malaise me parcours, je n'arrive plus à prêter attention à "l'ours", je fixe les yeux de la statue louve qui semble me regarder sévèrement dans sa grâce maternelle et protectrice.
Cette louve représente en fait la louve de la légende des origines de Konoha.
Dans une région proche, la plus formidable cité venait à tomber après une année de siège et contre l'union de toutes les armées du continent. Afin de faire disparaître ce royaume, on détruisit brique par brique la forteresse, et on ordonna d'aller noyer les héritiers à la rivière. Cet ordre fut exécuté par des soldats rustres et incompétents, qui se disputèrent arrivés à la rivière pour savoir qui noierait les quatre bébés, héritiers du royaume. Avant de s'être mis d'accord, les quatre bébés enveloppés dans un même tissu épais furent portés par le courant de la rivière échappant aux assassins. C'est sur les rives de la future région de Konoha que la rivière déposa les nourrissons. Ceux-ci mourraient doucement de faim lorsqu'une louve géante mystique les rejoignit et les allaita de ses propres mamelles. La louve divine emporta les enfant dans les terres, jusqu'à sa tanière pour les y élever. Ces quatre fils de louve, selon la légende, sont les pères de Konoha, à l'époque région magnifiquement hostile et inhabitée.
Cette louve me regarde à présent, à travers les yeux de sa statue. Elle me regarde annoncer l'exil forcé d'un fils de Konoha.
Ce n'est pas moi qui ai jugé, ce n'est pas moi qui ferait exécuter de force la sentence, ce samurai me couperait en deux avant que je ne m'en aperçoive. J'annonce seulement les mauvaises nouvelles, et en rentrant pour faire mon rapport, je serai félicité, primé, pour avoir trouvé l'ours, que même les Renseignements n'ont pas localisé.
Je ne peux m’empêcher de m’arrêter avant de pouvoir tendre le parchemin au samurai. Je n'ai plus vraiment la force de croiser le regard de la louve. Enfin le samurai se retourne, s'effondre au sol pour se reposer contre le muret de la fontaine ; il respire fortement, essoufflé et ne dis rien mais doit me trouver tout aussi faible qu'il semble l'être dans cet état. Je ne crois pas qu'une quelconque force mythique m’empêchera d'accomplir mon travail, je ne crois pas que le samurai aura le cœur de se venger sur un messager comme moi et je ne crois pas que les dieux, auxquels je ne crois pas, me puniront pour avoir accompli la volonté de "la république de Konoha".
Mais je peux aussi partir sans un mot, et dire en rentrant que je n'ai pas trouvé "l'ours".
Je n'aurai plus alors à subir le malaise de sentir le regard de larmes et de reproches d'une louve qui n'a jamais existé.
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-Les alliances et la nécessité-
Les ANBU atterrirent sur les toits de la rue des Souvenirs comme des flèches, encerclant les causeurs de troubles.
Un samurai faisait face à trois Uchiha et tous les citadins présents crachaient et juraient en direction du samurai.
-Dispersez-vous, les duels privés sont interdit à Konoha, ordonna le chef de l’escouade ANBU.
-Nous ne partiront que justice rendue, annonça un Uchiha, qui était aussi membre de la police de Konoha.
Les Uchiha ont cette tendance à confondre leur mission d'ordre publique avec leurs ressentiments personnels.
Le samurai quant à lui, semblait très à l'aise.
Il avait un œil crevé, une jambe de bois et de profondes cicatrices innombrables. Une main posé sur le manche de son katana, il semblait prêt au combat mais ne faisait montre d'aucune hostilité, ne serait-ce qu'une légère provocation par son sourire constant face à ses agresseurs Uchiha.
Les ANBU, au fait des identités de chacun, reconnurent dans le samurai un descendant du clan des Loups et un vétéran de guerre.
-Ce samurai est un Loup, clan de traîtres et de lâches, cracha le Uchiha le plus grand et aussi le plus saoul. Clan qui a abandonné à la mort des dizaines de Uchiha il y a longtemps et qui n'a jamais payé pour ça.
Le chef des ANBU connaissait cette vieille rancune et comprenait pourquoi tous les citadins témoins prenaient parti pour les Uchiha et voulaient voir le samurai payer pour ses ancêtres.
Il y a longtemps,
Les chats étaient aux souris ce que les ninjas étaient aux samurai, des prédateurs. Les ninja s'obsédaient à abattre tout samurai.
Un jour,
Une escouade complète de Uchiha avaient étés pris dans une boue de chakra, provoqué par un puissant clan des ninjas d'Iwa. Cette boue fut si puissante que les ninja Uchiha y furent retenus de longues heures durant, et le danger s'approchait car l'armée d'Iwa n'allait pas tarder à achever les victimes.
Mais entre temps, une escouade de samurai du clan des Loups passa par là, en rang serré et ordonné de sorte à ne pas tomber dans de tels ruses.
Les Uchiha interpelèrent alors ainsi les Loups:
-Samurai du clan des Loups, cette boue hanté se maintient grâce à une grande réserve de chakra conservée dans les parchemins fixés aux arbres que vous voyez là. Il vous suffirait de les couper pour nous libérer.
-Qu'y gagnerions nous à liberer des assassins qui s'attaquent aux notre pendant leur sommeil? demanda patiemment un samurai.
-Selon nos registres, aucun des Loups n'a été tué par un Uchiha, pas encore. Nous pouvons conclure ici un pacte, une alliance. libérez nous et vous serez saufs des Uchiha. Si vous vous engager à aider les Uchiha, nous pourrons même vous protéger face aux autres shinobis.
-Les samurai, libérateurs de ninjas? riait un samurai.
Sur ces mots partirent calmement les samurai.
Les ANBU n'intervenaient pas pour stopper l’effusion de sang. Alors le samurai borgne entama un discours:
"Les Uchiha n'ont jamais raconté la suite de cette triste histoire que nous connaissons car nous y étions. Une autre personne croisa les Uchiha prisonniers après le passage des Loups. Il s'agissait d'un Ninja du clan Senju.
Il arriva en même temps que tout un régiment d'Iwa. Il aurait dû fuir pour sauver sa vie, à l'époque des faits les Senju étaient ennemis des Uchiha. Mais le Senju décida d'accepter une proposition d'alliance similaire à celle qui fut proposé aux samurai. Le senju libéra brillamment dans l'urgence les Uchiha. Les Shinobi d'Iwa avaient encercler la zone et il ne leur restait plus qu'à combattre, la situation était à leur avantage.
L'un des Uchiha, un certain Madara, avait le pouvoir de s'enfuir dans d'autres dimensions, c'est ce qu'il fît, emportant avec lui les membres de son clan, mais en laissant là le ninja de Senju, qui fut abattu malgré une vaillante lutte.
Il est reproché aux samurais du clan des loups d'avoir laisser pour mort les Uchiha en refusant une alliance? Certes.
Aucun traité ne peut forcer un Uchiha à la reconnaissance. S'assure t-on sur l'alliance qu'a fait la nécessite?"
Le samurai était toujours détendu et affichait toujours son sourire lorsqu'il sorti son katana du fourreau pour répondre aux uchiha qui dégainaient leurs kunais et shurikens.
Les ANBU volèrent à nouveau comme des flèches ; pour atterrir aux cotés du samurai à la jambe de bois. Les ANBU se mirent eux aussi en garde. Certains faisant face aux Uchiha, d'autres faisant face au samurai
-Nous ne tolérerons pas une agression gratuite dans la cité.
Le chef ANBU croisa le regard de ses subordonnés pour décider secrètement du parti pris par eux, entre un samurai agressé ou des policiers de Konoha.