Shinryu (Masculin), le 18/01/2014 Inspiré d'une fable dont l'auteur est incertain.
Chapitre 3: Comment meurent les vertueux
Il y a fort longtemps,
Les samurais avaient interdit l'usage du chakra. Ils avaient découvert que la malaxation du chakra faisait germer une maladie mortelle appelée "fureur". L'arme du noble combat était le katana ou l'arc. Progressivement, les héros mourraient et devaient être remplacés par des hommes du peuple. Ces paysans et vagabonds, sous éduqués et sans entrainement, peu utiles au combat, pouvaient cependant accomplir les taches les plus viles et sans gloire.
Ces guerriers sans nom ni rang développèrent des techniques fourbes et immorales. Malgré la pression de la nécessité dans la guerre, L'aristocratie de Konoha maintint l'interdit de l'usage du chakra. Mais la corruption et la traitrise des mercenaires les poussa à s'entrainer et utiliser secrètement le chakra et nommèrent leur discipline le Nindo. Le Nindo se répandit dans la population désœuvrée et le temps que les samurais ne passaient pas à la guerre, en défendant leur art de vivre et leur amour de la nature, il devaient désormais le passer à chasser les voyous devenus criminels, puis bandits, et finalement des clans rebelles tout entier. Réfugiés dans les montagnes profondes, la sévérité de la vie conduisit les bagarreur du bas peuple à devenir de terribles guerriers, astucieux, endurants et vifs. Ils se firent bientôt appelés les Shinobis.
Mais un jour,
Deux familles de shinobis, les senju et les Uchiwa, s'allièrent et décidèrent d'utiliser le ninjutsu pour changer de régime, et pour que les ninjas du peuple renversent les nobles samurais au pouvoir.
Le rêve de ces hommes du peuple était de créer un monde ou le citadin et le paysan, le gardien et le travailleur, le prêtre et l'élève, seraient égal en chaque citoyen. Les samurais ne croyaient pas que le peuple puisse intégralement assimiler des millénaires de sagesse et de vertu, ils voyaient désormais les shinobis comme des conquérants, mais il était trop tard. Les utilisateurs du chakra vendaient leurs services à qui pouvait payer, ils étaient si nombreux dans leur vice de l'argent qu'ils en corrompaient les daimos qui désiraient les utiliser aux taches que les samurais refusaient de faire, et sans la fierté des noble qui déplaisait tant aux maitres d'alors. Les shinobis, enrichis et ambitieux s'attaquèrent à leurs créateurs les samurais.
Beaucoup de nobles, submergés par le nombre de ninjas et par la puissance du nindo, déposèrent les armes. Certains, aussi nobles par leur vertu que par leur naissance, combattirent pour défendre les terres qu'ils avaient toujours défendus, contre tout ennemi.
La guerre civile fût terrible et meurtrière. Un tribunal révolutionnaire fût créé pour juger les rebelles et contre-révolutionnaires.
Lorsque ce tribunal devint opérationnel, il ne restait de vivant que deux samurais: Édouard Musashi et Jean Hatake. Il leur fût demandé à leur procès s'ils prêtaient allégeance au régime militaire du village caché de la feuille, s'ils déposaient leurs armes et abandonnaient la voie du samurai.
Édouard Musashi ne répondit pas à ses juges, il se tourna vers les villageois assistants au procès. Il dit à ceux-là que la fin de la féodalité ne leur procurera rien de bon, qu'ils remplaçaient simplement une aristocratie de poètes et de braves par une aristocratie de fourbes ninjas, de vipères et de parvenus. Que le chakra était vicié et qu'il rendait fou, que le nindo ne ferait pas moins de sang que les katana, mais qu'il éteindrait toute valeur martiale. Que la fin des samurais était la naissance de la dictature militaire des ninjas. Il prévoyait qu'il n'y aurait pas de refuge pour les peuples, parce que l'établissement d'un village criminel de ninja a Konoha ferait par ricochet des villages ninjas dans tout le continent. Les ninjas n'ayant pour condition que le meurtre et le sabotage, contrairement aux samurais, ce nouveau régime ne pourrait jamais connaitre de paix, ou pour de courtes périodes. L’appétit grandissant du pouvoir par le chakra allait noyer le monde dans une violence sans fin. L'économie militaire serait la seule et l'unique, les défenseurs seraient des mercenaires sans loyauté, uniquement obstinés par l'argent et le rang. De l'agriculture, la poésie, la vie contemplative offerte par les samurais il n'en resterait que les mots, des mots vides Sur ce long discours, les juges ordonnèrent un choix aux deux samurais: l'exile ou la prison à vie.
Edouard Musashi refusa ce choix, se mis à genou, sorti son wakisashi et s'éventra.
Hatake Jean, qui avait son jeune fils dans l'assistance, ne voualit pas lui infliger la vue d'un tel acte. Il accèpta l'exile. traversa Konoha sous les hués, les crachas et les insultes des villageois pour rejoindre sa demeure et organiser son départ.
Les créatures mystiques contractaient alors avec les ninjas une alliance, permettant à ces dernier de les invoquer, parmi les familles de ces animaux quasi-divins, il y avait la famille des chiens sacrés. Le plus jeune, qui ne savait pas parler, voulait honorer la fidélité de Hatake Jean à ses conviction par sa propre fidélité et rejoignit Jean dans son foyer pour l'aider à se préparer. Jean ne décida d'emporter que son trésor: ses parchemins, qu'il mit dans un coffret. Jean Hatake bondit sur son cheval. Le jeune chien sacré et muet, Médor, sauta de même sur le cheval qui galopait hors de Konoha, toujours sous les moqueries et les basses insultes du peuple qui se croyait libre.
Hatake parcourut bien des régions sans repos ni aliments, après 7 jours et 7 nuits, quand le cheval lui même digne de son maitre n'en pu plus, Hatake descendit du cheval, pris Médor dans un bras et son précieux coffret dans l'autre, s’allongea à l'ombre d'un châtaigner et y fit un somme. En fait, il resta une longue journée à contempler la nature et le changement du ciel. Ce ciel changeant et renaissant chaque matin. La terrible époque des ninjas serait-elle un jour combattu par des hommes de foi et d'honneur? Y aurait-il un jour, à nouveau, des combats exécutés dans l'harmonie? Ceux qui décideront de la vie et de la mort seront-il prochainement des esthètes? Le peuple se débarrassera t-il de leurs nouveaux maitres fanatisés par la doctrine ninja? Toute souffrance de son exile fût évacué de son coeur dans cette longue méditation. Car la nature était belle, et fendait son cœur, jamais le chakra pourra affecter autant l'homme dans sa splendeur originelle. Il repris sa route à la tombé de la nuit en emportant Médor qui dormait profondément, et ne se réveilla que bien après l'aube. A son réveil, la force spirituelle de Médor était profondément troublée, Hatake pouvait le sentir. Progressivement le chien sacré s'agitait et de plus en plus vivement. Hatake eu alors une inquiétude profonde, il songea que Médor, créature mystique dont le chakra coule naturellement dans le corps, pouvait avoir été frappé par la maladie de la Fureur. Les furieux, outre le fait qu'ils ont tous les vices, les obsessions et l'agressivité des shinobis, ne boivent que difficilement l'eau et souffrent de la lumière, alors Jean Hatake s’arrêta au bord d'un fleuve pour y faire boire médor, mais il ne bût pas.
Médor était très anxieux, presque violent déjà, Hatake ne le reconnaissait plus, il pris la douloureuse décision d’abréger les souffrances de son dernier ami, de le faire mourir aussi dignement qu'un samurai meurt. Il sorti son tanto, avec la finesse et la précision qui était la sienne, transperça Médor. Il décida en effet de ne pas lui infliger la mort douloureuse que s'infligeaient les samurais. Le coup porté était sans douleur aucune, et la victime mourait tranquillement, par un lent sommeil. Le samurai repris seul la route, en larmes. Après plusieurs bornes encore les larmes n'avaient pas séché. Son esprit ne trouvait de paix malgré la justice de son acte. Son coeur le guida vers le retour, Hataka voulait s'assurer que Médor était mort dans la plénitude ou assister à ses derniers instants.
Arrivé à la rivière où Médor n'a pas bu, l’animal mystique ne s'y trouvait plus. Des traces de sang conduisait Jean. Le sang s'étalait sur de longs kilomètres que Médor avait parcouru en rampant. Hatake aurait-il manqué sa technique? comment l’animal n'a t-il pas pu mourir simplement dans le repos? La fureur rendait-elle si forte?
Il fit bientot jour. Enfin, le tapis de sang avait mené le guerrier jusqu'au châtaigner où gisait Médor qui ne trouva le repos que contre le coffret contenant le parchemin oublié par Jean Hatake après sa méditation, dans sa sérénité. Voila quelle fût la force de médor, non pas la fureur car il n'avait pas souffert des rayons du matin, mais la force des samurais, celle des gardiens de la cité, celle de la loyauté de la famille des chiens sacrés. Hatake pria à genou pour le repos son son fidèle compagnon mort par son ignorance, tout comme le peuple a abattu ses offenseurs en exilant les samurais. Enfin, Hatake disparu dans les vertes vallées qui l'accueillaient.
On dit aujourd'hui encore que les Hatake son frappés d'une étrange malédiction depuis: Une fidélité irrépressible les conduit au sacrifice pour les autres et que leurs protégés en meurent ou deviennent ennemis, comme punition et comme enseignement.
Les chiens sacrés sont pourtant toujours fidèles aux Hatake et à aucun autre ninja.
Cette légende urbaine cache sans doute la véritable morale de l'Histoire.