Fiction: Prisonniers du destin

" Seul l'amour peut garder quelqu'un vivant." - Oscar Wilde. One-shot pour l'anniversaire de Sachiko-chan traitant de la seconde guerre mondiale. Merci à Umi-chan pour l'aide apportée.
Classé: -12I | Romance / Suspens | Mots: 3098 | Comments: 0 | Favs: 1
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Truc anonyme (Féminin), le 10/01/2014
Hey, avant tout je remercie Umi, pour tout ce qu'elle a fait. Je souhaite également un joyeux anniversaire à Sachiko-chan !
Alors, cet écrit se déroule lors de la seconde guerre mondiale et est inspiré du film "La vie est belle", que j'ai beaucoup aimé et que je ne peux que recommander.
Playlist : - Zombie, des Cranberries
- The ghost of you, de My chemical romance
Bonne lecture! ^^




Chapitre 1: Prisonniers du destin



On la poussait dans le dos, on la faisait monter de force dans ce train, qui avait pour eux la destination finale de la mort. Elle voyait encore la petite ville au ciel bleu dans laquelle elle habitait, dans laquelle elle se baladait tranquillement à vélo, le magasin qu'elle adorait, cette boutique qu'elle dirigeait depuis la mort de ses parents, qui avaient vécu ce qu'on lui faisait à l'instant. Les passagers de ce train étaient des hommes, des femmes et des enfants; tous victimes de l'antisémitisme. Elle savait où les nazis les emmenaient, elle savait qu'ils voulaient leur mort. Et ça lui déchirait l'esprit, hantait son âme, broyait son coeur. Elle allait mourir, elle le savait, comment pourrait-elle survivre dans cet enfer ? Elle ne savait pas exactement ce qui l'attendait, mais savait bien que cela ne lui ferait que du mal. Elle savait qu'elle endurerait de grandes souffrances, que ce qu'on lui fera là-bas s'apparentera clairement à de la torture, jusqu'à ce que les allemands reçoivent l'ordre de les achever dans un four ou par le gaz.


La peur s'étendait comme une boule dans son ventre, elle était déjà horrifiée à l'idée de mourir, tout cela à cause de sa religion. La peur lui tenaillait le ventre, l'angoisse lui donnait envie de vomir, le stress lui donnait mal à la tête, elle commençait même à se sentir légèrement fiévreuse. Ils arrivèrent à destination et durent suivre les allemandes, les hommes étant séparés des femmes. On les confinait dans une sorte de dortoir avec des couches superposées faites avec de vieilles planches de bois abîmées qui leur détruiraient le dos en une unique nuit, la pièce était grise, laide, terne. Elle avait peur. Très peur. Trop peur.


C'était un logement de survivants, il n'y avait quasiment rien de destiné à leur donner une hygiène convenable, tout était rudimentaire. L'infirmerie ressemblait plus à une cabane, et les soins que l'on y prodigait étaient minimaux, autant dire qu'ils étaient quasiment inexistants. Puis, ces tortures qu'on leur infligeait lorsqu'ils faiblissaient, elle en avait peur, tellement peur. Le plus grand nombre de kapos les frapperait, les battraient jusqu'à ce qu'ils travaillent, les plus sadiques leur infligeront de mauvais traitements régulièrement, peut-être même chaque jour, jusqu'à ce que leurs corps soient trop meurtris pour tenir le rythme, en bref, jusqu'à ce qu'ils meurent d'épuisement.


Aujourd'hui, on leur a donné des uniformes à l'image de l'endroit, gris, sales, ternes, tristes. La peur monte d'un cran, ils les font travailler, elles doivent faire des corvées, comme nettoyer les déchets des soldats, s'occuper de leurs uniformes, ils leur empêchent d'être libres. La liberté lui manque. Qu'est-ce qu'elle aimait faire du vélo en ville, s'occuper de sa boutique, rire avec les enfants, parler avec les parents ! Oui, tout cela lui manquait. Elle revoyait chaque nuit ces images, ces images qui la hantaient, elles s'étaient imprimées dans les limbes de sa mémoire et ne pourraient plus jamais en sortir. Elle était prisonnière de voir une liberté qu'elle n'aurait plus jamais. Elle pouvait encore la voir sur l'écran de ses paupières lorsqu'elle fermait ses yeux basanés. Elle le voyait lorsqu'une mèche brune s'échappait du bandeau qu'elle devait porter pour maintenir ses cheveux. Elle le voyait quand elle baissait les yeux en signe de sa faiblesse, en signe de sa détresse. Oui, Tenten la voyait, sa liberté, sauf qu'elle était coincée dans un long tunnel qu'elle ne pensait pas pouvoir traverser.


Et ce garçon, il voyait Tenten quand il lui donnait sa miche de pain quotidienne. Il n'était pas comme ces autres soldats nazis, il ne faisait pas réellement partie d'eux, il n'était pas comme eux. Il était là par obligation, et non pas par choix. Tenten le voyait bien, cet allemand n'était pas comme les autres, il avait l'air d'être emprisonné comme un oiseau dans une cage, comme elle, il avait l'air d'aspirer à la liberté. Elle en fut saisie la première fois. Ce garçon, il avait le même regard qu'elle. Ses yeux blancs étaient teintés de tristesse, de détresse. Avec beaucoup de nuances de culpabilité. Certainement la culpabilité d'être dans les rangs des hommes d'Hitler, cette honte d'être l'un des siens, cette honte de devoir exterminer des juifs dans un camp d'extermination.


Le soir, il n'avait même plus l'impression de prendre une douche, c'était comme si il essayait d'enlever sa honte, de la nettoyer, sans jamais y parvenir. Elle était complétement incrustée dans sa chair, parfois il saignait tant il frottait. C'était encore pire depuis qu'il y avait cette fille, c'était le seul homme qui devait surveiller des femmes, et elle...Elle devait être légèrement plus jeune que lui, elle avait l'air si douce, si généreuse, si amicale. Et ses yeux, ils étaient tellement beaux, son regard était flamboyant, brûlant de détresse mais aussi de souvenirs. Elle avait le regard torturé.
Elle était jolie cette fille, et il ne pouvait pas les laisser la massacrer comme les autres, s'il devait protéger quelqu'un c'était elle. Elle était presque d'âge avec lui, tout juste adulte, elle était vraiment magnifique. Il aurait vraiment aimé ne pas être soldat...


Une semaine passa et leurs regards se croisaient chaque jour, ils s'accrochaient, alors que leurs cœurs s'écorchaient. Leurs cœurs se mourraient chaque jour un peu plus, accablés par la détresse et le chagrin causés par leurs vies. Tenten avait peur. Neji avait peur pour elle. C'est bête, il aimait son regard, il aimait ses mèches de cheveux qu'elle se pressait de replacer quand elles dépassaient de son bandeau, il aimait son odeur lorsqu'elle passait près de lui. Un parfum suave, légèrement sucré, empli de mystère aussi. Ses effluves étaient même sensuels, avec ce subtil mélange de vanille et de noix de coco, son parfum était ambrosiaque. Neji le trouvait même ineffable, c'était une odeur qu'il aimait, tout simplement. Et le mystère qui ressortait de son parfum, certainement parce que cette fille n'était pas comme les autres, elle avait l'air différente...Elle avait l'air courageuse.


Un soir, il décida d'aller lui parler, elle était seule, les autres femmes prenaient leur "repas" ailleurs, elle s'isolait souvent. Il parlait régulièrement le français, il aimait bien, mais personne ne le savait.
Quand il arriva, elle se cacha sur sa couche, la peur lui tenaillant les entrailles. Doucement, il la fit venir à lui, sans lui faire peur, et il l'emmena dans une sorte de cagibi qu'il était le seul à connaître. Et ils restèrent ainsi, elle morte de peur, et lui, rassuré de sa présence. Elle se risqua à une œillade vers lui, et lui demanda :


- Qui êtes-vous ?
- Je m'appelle Neji, lui répondit-il avec douceur en voyant une lueur méfiante éclairer son regard.
- Vous faites partie des leurs !, lui jeta-t-elle avec une brutalité qu'elle n'avait pas souhaitée.


Elle en fut la première surprise et regretta aussitôt le ton qu'elle avait employé. Elle n'avait pas le droit de se montrer ainsi ici, elle n'avait pas le droit de riposter de cette façon. Elle le savait, et encore moins face à un kapo, même si ce dernier paraissait compatissant, ou bien amical. On avait déjà tué plusieurs semblables pour moins que ça, pour une réplique mal placée, et parfois même pour rien. Souvent pour rien. Pour le plaisir de torturer, de faire du mal, d'infliger d'horribles souffrances, pour le plaisir de tuer une personne innocente.
Elle le regarda avec appréhension, s'attendant à être punie, guetta une quelconque réaction de son geôlier, mais il se contenta d'esquisser un sourire qui mélangeait amertume et mélancolie qui la déstabilisa. Qu'aurait-il pu répondre ? Elle avait raison, c'était évident, oserait-il lui mentir ? Malgré sa dignité, il lui semblait que se résoudre à cette vérité signifiait se ranger définitivement de leur côté. Alors, il se contenta de se plonger dans un mutisme absolu.


- Pourquoi faites-vous cela ? l'interrogea-t-elle, déstabilisée de comprendre qu'il ne comptait pas même hausser le ton pour la punir.
- Quel est votre nom ? réitéra-t-il patiemment. Répondez-moi.
- Tenten, finit-elle par lui révéler à voix basse.


Ces paroles lui procurèrent un étrange sentiment. Depuis quelques jours, elle avait l'impression de n'être qu'un fantôme qui errait sans nom. Prononcer ce prénom choisi avec amour lors de sa naissance lui donna la sensation d'être à nouveau vivante. Comme si elle se débarrassait de l'étiquette du bétail et retrouvait un peu de son humanité...Et ce regard blanc posé sur son visage l'incita à répéter un peu plus haut :


- Tenten. Je m'appelle Tenten.


Et leur échange s'arrêta là. Ils sortirent l'un après l'autre du cagibi et s'éloignèrent, comme si rien ne s'était passé. Le visage de ce garçon la hanta toute la nuit. Il était tellement...Hors du commun. Il n'avait pas l'air d'être comme toutes ces bêtes qui ne leur voulaient que du mal ! Il était beau, il avait aussi l'air d'âge avec elle. Ses longs cheveux noirs coulaient comme de l'encre dans son dos. Ses yeux lui rappelaient la neige. Deux choses qu'elle ne verrait certainement plus à cause des soldats nazis. Il en faisait partie. C'est sur ce malheureux constat qu'elle alla dormir sur sa couche.


Bon sang, qu'est-ce qu'elle avait mal au dos ! Ces couches les détruisaient physiquement et elles devaient quand même travailler, celles qui ne travaillaient pas, elles mourraient assassinées. Il fallait qu'elle s'accroche, qu'elle survive. C'est la seule chose qu'elle retenait.
Hier, ils avaient tué les enfants. Ils leur avaient fait croire qu'ils allaient à la douche, alors qu'en réalité, ils les emmenaient au four, et ils les ont brûlés. Tenten en a pleuré toute la nuit, comment pouvait-on être un monstre à ce point-là ?


Le soir, il la rejoignit à nouveau dans le cagibi. Il la regardait, elle, elle avait les yeux baissés, elle avait trop pleuré, trop peur de son sort. Alors, elle lui demanda :


- Y...Y avez-vous participé ?


Il réfléchit quelques instants à ce qu'elle voulait dire par là.


- Non. Je suis allé dans mon dortoir. Pouvons-nous nous tutoyer ?


Elle hocha la tête et ils se séparèrent. Ils firent cela tous les soirs, l'espace de quelques minutes seulement, au début, ils se faisaient des petites confessions sur leur âge, la vie qu'ils avaient avant la guerre. On était à présent en mars 1945 et Tenten peinait à survivre, elle commençait à faiblir, elle le savait, ses forces la quittaient. Ce soir-là, ils se retrouvèrent. Ce soir-là, c'était différent.


- Je vais mourir, Neji.


Il eut soudain une expression horrifiée et la fixa comme si elle était devenue folle. Et elle l'était, elle l'était. Cela faisait un an qu'elle était bloquée ici, un an qu'elle ne s'abandonnait plus qu'à ses rêves, un an qu'elle ne pouvait plus être libre. L'idée d'être prisonnière était une torture, tout ce qu'elle voyait, c'était les souvenirs tombés dans les abysses de sa mémoire qui ne remonteraient jamais. Elle était seule, son âme se mourrait chaque jour un peu plus. Pourtant, elle s'était attachée à cet allemand, elle ne savait pas comment l'expliquer, elle avait besoin de lui. Et ce besoin était commun, lui aussi avait besoin d'elle.


- Tu ne vas pas mourir. Je ne les laisserais pas te tuer. Tu es la dernière personne que j'ai. Ils les ont tous tués dans la bataille. Ma famille est morte, tu es la dernière personne à qui je peux encore m'accrocher. La guerre est bientôt finie, j'en suis persuadé.
- Je...J'ai peur.
- Je sais, mais, crois-moi, s'il te plaît. On va s'en sortir.


Il la regarda, un petit sourire compréhensif aux lèvres, et elle, les yeux un peu humides.


- Pourquoi tu fais partie des leurs ? Tu es différent d'eux !


Il retira les bandages qu'il avait au front. Tenten sentit ses jambes s'engourdir, elle n'avait jamais vu une telle chose, elle se sentit même pâlir tant ce qu'elle vit la choqua. Il avait une marque verdâtre apposée au fer rouge sur le front. La croix gammée, le signe maléfique d'Hitler.


- On m'y a obligé. Hitler a ordonné la mort de mon père car il ne voulait pas aller au front. Et pour être sûr que je m'y rendrais, ils m'ont fait souffrir en me marquant au fer rouge. Après, j'ai été envoyé ici.
- Ses soldats ont tué mes parents. Ils sont morts ici.


Ils se fixèrent. Il avait de la détresse dans le regard, et elle, elle avait des larmes dans les yeux. Ils se rapprochèrent, irrémédiablement attirés l'un par l'autre, inutile de le nier, ce qui les unissait, ce n'était pas leur tristesse commune, non, c'était bien plus fort.


Leurs lèvres ne cessaient de se toucher. Ils n'entendaient plus que leurs deux cœurs battant à tout rompre, leurs souffles qui s'emmêlaient, les tissus qui s'effleuraient, les vêtements qu'ils s'enlevaient. Leurs caresses se faisait plus insistantes, le désir s'intensifiait, les baisers devenaient bien trop chastes pour l'instant, leurs deux corps se rencontraient dans une danse sensuelle. Ils apprenaient à s'apprivoiser, à communiquer, à se comprendre, à s'aimer. Leurs langues entamaient une conversation interminable, leurs mains se perdaient sur la chair mise à nue de l'autre. La fièvre était ancrée dans leurs deux corps, alors ils mirent fin au doux supplice qu'ils s'infligeaient, qu'ils partageaient, et ils s'unirent, succombant à une passion qui leur était pourtant interdite.


Il scella leurs lèvres une dernière fois, comme pour se donner du courage, et ils se séparèrent.


La nuit du 7 au 8 mai 1945. Neji lui avait dit que la fin de la guerre approchait, elle le croyait, elle l'espérait, elle était à bout de forces. La fatigue engourdissait constamment ses membres, ses larmes avaient tendance à couler de plus en plus souvent, causées par l'angoisse, elle avait même l'impression que son cœur allait la lâcher, tellement elle stressait. Elle vivait dans un véritable enfer, c'était comme un gouffre duquel elle n'arrivait pas à se sortir. Et quelque part, elle avait peur de la fin de la guerre. Serait-ce également la fin pour Neji et elle ? Elle le pensait, et cela lui lacérait le cœur encore plus que les tortures qu'on lui avait infligées.


En effet, depuis leur rendez-vous de passion interdite, ses sentiments s'étaient considérablement développés. Elle ne savait pas trop ce qu'était l'amour, mais elle pensait que c'était le seul nom que l'on pouvait mettre sur les sentiments qu'elle éprouvait. Elle n'avait jamais autant apprécié une odeur, un regard, un physique et une personnalité. Elle n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. Jamais elle n'aurait imaginé de pareilles sensations. Elle l'aimait. Elle avait peur de le perdre.


Les soldats entrèrent, défonçant la porte, et ils les emmenèrent, toutes. Ils voulaient les tuer, toutes. Tenten cherchait désespérément son amant dans la foule de nazis énervés. Il était là, et elle était captive de son regard. Les allemands commencèrent à les faire monter dans une voiture, et Neji s'approcha.
Rapide comme l'éclair, il lui prit la main, et ensemble, ils commencèrent une course incroyablement rapide malgré l'obscurité de la nuit, jusqu'au dortoir que les soldats avaient attribué à la jeune juive. La pluie mouillait leur deux corps, se mélangeant à la sueur que la peur et l'effort avaient fait couler. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que non loin de là, un regard s'était perdu sur leur fuite.


Il la poussa dans le cagibi, et ils reprirent leurs souffles, ensemble. Il la regardait du coin de l'œil.


- Neji, est-ce qu'à la fin de la guerre, tout cela s'arrêtera ?
- Jamais. Jamais je ne t'abandonnerai. Je t'ai promis une protection.


Leurs deux corps trempés se collèrent et leurs lèvres se scellèrent. Il replaça une mèche de cheveux échappée du bandeau de la brune, échangea un regard, lui ordonna de rester ici sans faire de bruits et sortit, il devait conserver son apparence de soldat allemand, ou alors, en apprenant la traîtrise, on le tuerait. Il savait qu'un soldat les avaient vus. Il le tuerait, pour assurer à Tenten une vie. Une résurrection après cette mort en enfer.


Il commença à rejoindre les rangs, mais l'homme d'Hitler qui l'avait vu lors de sa fuite avec Tenten le poursuivit. Il le traîna dans la boue, le poussa dans un coin sombre. S'en suivit un violent combat à mains nues.


L'homme l'attrapa par la nuque et lui fit baisser la tête, Neji riposta en lui donnant un coup brutal dans les jambes. Déséquilibrés, ils s'effondrèrent tous les deux sur le bitume dur et froid. Le soldat cogna la tête du brun sur le mur, et ce dernier, désorienté, eut du mal à reprendre ses esprits. Le sang coulait sur sa tempe le goût du liquide vital se mélangea avec celui de la poussière, ce goût amer l'écoeura à un tel point qu'il crut vomir son dernier repas. L'eau dilua le sang et les deux liquides coulèrent sur sa peau.


Neji se débattit du mieux qu'il pouvait, son adversaire le ruant de coups, usant de techniques apprises il y a quelques années lors de sa formation. Finalement, l'Hyûga se retrouva en position de faiblesse, l'homme essayant de l'étrangler. L'odeur de la poussière et de la terre humide lui piqua le nez, bientôt il eut des picotements dans les doigts, ses membres s'engourdissaient, il suffoqua. Peut-être à cause de la strangulation, ou bien à cause de la peur qui lui déchirait l'âme. Il avait peur de voir la fin de sa vie, il avait peur d'abandonner Tenten, de laisser seule cette fille qui avait été la première à lui faire ressentir quelque chose de bien, la dernière personne en vie qu'il aimait. Un incendie se déclara dans sa poitrine et il eut l'impression que son cœur brûlait, qu'il était au bord de l'implosion. Des tâches blanchâtres troublant sa vue, il ferma les yeux et sur l'écran de ses paupières, il observa et détailla une ultime fois le visage de son unique amour.


Puis, d'un coup, plus rien.


Le soldat s'écroula sur Neji, ensanglanté, il n'y avait pourtant pas eu de balles perdues. Il releva les yeux et la vit. Il ne l'avait jamais vu si belle, si forte et si fragile à la fois. Elle retira la lame maintenant ensanglantée qu'elle avait plantée dans le dos de l'allemand et, malgré la noirceur de la nuit, le brun vit sa détresse, elle était toute tremblante, dégoûtée de son geste, elle frémissait. Elle avait encore l'air paniqué de la vision qui lui obstruait la vue quelques secondes auparavant, elle se détendit lorsqu'il poussa le corps sanguinolent sur le côté avant de se relever. Il reprit son souffle durant quelques instants.


Puis, l'un contre l'autre, ils s'éloignèrent dans l'obscurité nocturne et prirent un train en destination de la vie.



Alors, je dois dire que, par superstition, sans doute, j'ai hésité pour la chanson de My Chemical Romance. Parce que c'était la première chanson que j'ai utilisée, et que j'avais peur qu'elle me porte malchance. x)
Voilà, je n'ai rien de plus à dire. Et vous ?




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