Fiction: Nara et Uchiwa

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La demeure des Nara n’avait jamais été particulièrement grande. Le salon était un grand rectangle. Une table carrée, quelques coussins et une armoire remplissait la pièce. Le mur était en bois blanc et donnait une impression de pureté. La cuisine était très simple et ne contenait que le nécessaire pour cuisiner avec une petite table pour manger. La chambre de Shikaku et Yoshino était spacieuse. Un grand lit trônait au centre, une armoire murale contenait les habits du vieux couple et une table de chevet où un jeu de Shogi rappelait tristement la vivacité d’esprit de Shikaku. Yoshino était assise sur le lit, le regard vide. Elle n’avait pas dormi cette nuit. Après avoir appris que son mari était mort en héros, elle s’était mise sur le lit et avait fixé tristement le mur. 

Shikamaru entra dans sa chambre. Il la prit dans ses bras et sentit ses larmes couler sur son épaule. Lui-même se retenait de pleurer, mais il s’était juré de rester fort pour sa mère. Il resta ainsi longtemps, à conforter silencieusement sa mère. Il se leva ensuite, enveloppa sa mère d’une couverture et la fit dormir. Il avait besoin d’être seul un moment. Il sortit silencieusement et alla marcher dans Konoha. Le village n’avait pas beaucoup changé. Maintenant que la guerre était finie, le calme commençait à revenir. Du moins pour les villageois. Les ninjas, eux, avaient tous été marqué. Personne ne s’en était sorti indemne. La guerre faisait partie de ses vieux mécanismes vicieux, qui changeaient l’Homme en bête sanguinaire et sanguinolente et quand elle avait finalement accompli son macabre dessein, elle rejetait la bête avec dégout tel un fardeau difforme et méprisant qu’il se fallait d’éradiquer.

Les rues étaient désertes. En ces périodes de restauration, les gens restaient chez eux pour être en famille. Shikamaru était content, il ne voulait voir personne. Pourtant, au coin d’une ruelle, une jeune fille le dépassa. Il ne l’avait pas remarqué jusqu’à présent. Ses longs cheveux noirs tombaient avec délicatesse sur ses épaules jusqu’au milieu de son dos. Ses yeux verts pétillants se fixèrent un instant sur lui, puis elle détourna le regard et s’en alla. Shikamaru n’avait jamais vu cette personne à Konoha. Une kunoichi ? Il n’en savait rien, et décida de ne pas s’en formaliser. Il continua son chemin.

*

Tsukiko se réveilla avec lourdeur ce matin-là. Elle n’avait pas beaucoup dormi. Son lit était relativement grand et confortable, mais elle n’avait pas réussi à se laisser aller suffisamment pour dormir vraiment. Somnoler, tout au mieux. Sa chambre était spacieuse, à côté du lit se trouvait une armoire. Tsukiko descendit de sa chambre et alla à la salle de bain. Elle remarqua qu’un puits extérieur à la maison irriguait des petites sources. Elle se déshabilla rapidement et glissa dans la bassine de pierre. Le contact de l’eau tiède lui redonna des couleurs et elle se laissa aller avec douceur. Des linges pendaient nonchalamment sur un rebord d’armoire. Ses parents n’avaient donc pris avec eux que le strict nécessaire quand ils étaient partis ? Avaient-ils dû s’enfuir ? Tsukiko se posait bien des questions. Mais celle qu'elle se posait sans cesse, c'était celle de savoir quoi faire. Sasuke ne la connaissait assurément pas. L'hokage ? Tsunade n'en savait certainement rien non plus. Le seul qui aurait pu l'éclairer, c'était Itachi, mais il était mort désormais. Ses parents avaient-ils des amis ? Si c'était le cas, elle n'en avait pas eu connaissance. Tsukiko soupira. A quoi avait-elle pensé ? Elle s'était imaginé qu'elle pourrait simplement venir au domaine Uchiwa, et tout comprendre. Comme si les réponses étaient inscrites sur les murs de sa maison. La jeune kunoichi se sentit alors très stupide. Au moins, elle pouvait profiter des sources. La douce tiédeur de l'eau lui permettait de se détendre. Elle était sale et fatiguée quand elle était arrivée à Konoha, mais ce sentait déjà mieux.

Elle décida de sortir du bain. Elle enroula un linge autour de sa taille et monta à l’étage, un espoir en tête. Un escalier en bois sombre menait au deuxième étage. Il était fait d’un long couloir qui amenait sur trois pièces spacieuses. La première était la chambre dans laquelle Tsukiko s’était installée. Elle ouvrit l’armoire et sourit en trouvant des habits de femme à sa taille. Sa mère était géniale. Elle enfila une tunique mi-longue blanche et rouge, un pantalon blanc et une paire de chaussures légères noires. Elle se rendit alors compte du long katana qui était posé contre un coin du mur. Tsukiko prit le katana. Il était parfaitement équilibré. Elle passa la sangle et mit le katana dans le dos. Quelqu'un le reconnaîtrait-il peut-être.

Qu’allait-elle faire à présent ? Elle avait besoin d’être seule un moment. Elle descendit au rez-de-chaussée et sortit de la maison. L’éclat du soleil était relativement faible mais celui de la lune perçait encore dans la matinée. Tsukiko. Enfant de la lune. Pourquoi l’avoir appelé comme ça ? Encore un mystère… Décidement, elle avait encore beaucoup à apprendre. Elle s’en alla en direction de Konoha. Les rues étaient désertes. Peut-être les gens avaient encore peur de la guerre ? Pourtant, au coin d’une ruelle, un jeune homme la dépassa. Elle ne l’avait pas remarqué jusqu’à présent. Il avait les cheveux en queue de cheval, attaché d’une manière un peu bizarre. Il portait un ensemble noir et un gilet vert caractéristiques des chuunins. Il avait l’air infiniment triste. Tsukiko sol, et rentra malencontreusement contre un autre ninja. Tsukiko leva la tête. Il était plus âgé, son bandeau cachait un de ses deux yeux et il avait des cheveux gris blanc en bataille.

- Il ne me semble pas t’avoir déjà vu, tu fais partie des ninjas de Konoha ?

Tsukiko essaya de s’enfuir, mais Kakashi la retint par le bras. La kunoichi fit une pirouette et lui envoya un coup de poing à la tête. Kakashi la stoppa aisément. Elle activa alors ses sharingans. Kakashi la relâcha instantanément.

- Asuna ? demanda le ninja copieur, les yeux écarquillés.

Tsukiko se sentit déstabilisé. Cette personne connaissait-elle sa mère ?

- Sa fille.

Kakashi regarda la kunoichi avec hésitation. Était-ce vraiment… la fille d’Asuna ?

- Excuse-moi de t’avoir agrippé par le bras. La guerre rend les gens plus paranoïaques.
- C’est ma faute, je n’aurais pas dû m’enfuir. Vous… vous connaissiez ma mère ?
- Tu. Pas vous, tu. Oui, je connaissais ta mère. Mais ça retombe à bien des années… Que cherches-tu, jeune fille ?
- Je veux juste en apprendre plus sur mes parents pour l’instant.
- Tu as faim ?

Le ventre de Tsukiko bondit et gargouilla de plus belle. Face à la mine très gênée de la kunoichi, Kakashi ne put s’empêcher de rire.

- Viens, allons manger.

*

Shikamaru continuait de marcher, les mains dans les poches, les yeux dans le vide. La jeune fille avait l’air triste. Que pouvait-il y faire après tout ? Lui-même avait eu bien des problèmes à réconforter sa mère. Il n’était pas vraiment bon en relations humaines. C’était un logicien imparable, un stratège d’exception, mais un bien mauvais ami, et un pire amant encore. Il avait bien cru avoir des sentiments pour Temari, mais son caractère diamétralement opposé l’avait empêché d’aller plus loin avec elle. Depuis, il ne se concentrait plus beaucoup sur les femmes depuis, ni sur les amis non plus d’ailleurs. Il ne l’avait jamais vraiment fait non plus. Certes il avait un grand sens du devoir, mais il avait toujours eu de la peine à créer des liens avec les gens. Les deux seules personnes avec qui il avait développé une relation pleine de confiance étaient mortes. Certes il y avait sa mère, mais ce n’était pas comme avec son père ou son maître. Shikamaru s’assit alors sur un banc et se surprit à pleurer.

- Ouais je sais, la guerre c'est de la merde hein.

Naruto était assis sur le rebord du banc, là où on appuyait normalement le dos. Il avait un regard étonnamment mature. Son visage était impassible et il regardait au loin.

- Je sais ce que tu ressens, mais c'est pas le moment de te refermer sur toi-même.
- Parce que les autres ont besoin de moi ?
- Non, parce que tu vaux bien mieux que ça Shikamaru. Si tu veux pas le faire pour toi, fais le au moins pour les gens qui t'aiment, lui conseilla Naruto.
- Les gens qui m'aiment ? répéta le Nara, incrédule.
- Ta mère, ton équipe... ton père, Asuma.
- Ouais, j'imagine que t'as raison, admit Shikamaru dans un souffle.

Naruto se leva et s'en alla, en faisant un signe au jeune Nara en continuant de regarder devant lui. Le blond avait raison, Shikamaru devait se reprendre en main. Il se leva et recommença à marcher dans Konoha, un sourire aux lèvres.

- Je ne vous décevrai pas, assura Shikamaru à voix haute.

Il était déjà bientôt midi. Le Nara décida d'aller manger chez Ichiraku. Le restaurant n'était pas très loin et il avait pris un peu d'argent sur lui. Le jeune ninja se posa au bar et commanda un bol de ramen au porc. Ichiraku le prépara rapidement et le déposa devant le jeune Nara. Il prit ses baguettes et s'apprêta à les détacher l'une de l'autre quand il entendit une voix familière.

- Shikamaru ? Viens donc manger avec nous, lui proposa Kakashi, d'un air compatissant.

Kakashi savait ce qui était arrivé à Shikaku et voulait aider Shikamaru à passer le cap. Mais quand ce dernier se retourna, il ne le regarda pas. Shikamaru fixait la jeune fille aux longs cheveux noirs assise à la table de Kakashi.



Voilà, je reprends enfin cette fiction après une longue attente ! Tsukiko découvrira-t-elle qui étaient ses parents ? Comment Shikamaru arrivera-t-il à dépasser la mort de son père ? Lisez la suite pour le découvrir !

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