Fiction: No Place for us

Alors qu'il rentrait tranquillement de mission, Kiba se trouve confronté à une horreur sans nom : Konoha est envahie par les zombies !
Classé: -16D | Drame / Horreur / Romance | Mots: 4965 | Comments: 3 | Favs: 2
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starmornielna (Féminin), le 01/11/2013
Bonjour les gens !

Voici mon premier OS, le premier texte que j'écris avec les personnages de Naruto dans le monde des ninjas ainsi que ma première histoire "triste". Beaucoup de première fois ! ^^

Pour info, le titre de la fiction est celui d'une chanson de Saez. A écouter en lisant pour vous mettre dans l'ambiance, si le cœur vous en dit.

En ce jour des morts, quoi de mieux qu'une fiction avec des zombies ! :D

Sur ce, en espérant que ça vous plaise, bonne lecture !




Chapitre 1: No place for us.



« Rien ne sert de courir

mon amour tu sais,

ils nous rattraperont.

Pas la place pour s'aimer,

puisqu'elle est condamnée notre génération.

Rien ne sert de rêver mon amour tu sais,

on est plus des enfants.

Puisque ici bas ne tombent, de ce ciel sans merci,

que des larmes de sang. » Saez


L’odeur de chair souillée était si insupportablement forte que je manquais à chaque seconde de m’évanouir. C’était de moi qu’elle venait, je le savais. Mais je n’avais pas le courage de regarder sous les bandages que je m’étais fait très approximativement, n’ayant aucune connaissance en médecine, avec ce que j’avais pu trouver dans cette maison. J’aurais pu me laisser aller, marcher vers les rivages blancs, aller à découvert. Les laisser m’avoir. Pleurer fort, si fort. Vomir la misère de mon corps. Et hurler. Contempler la mort de ce monde que j’aimais tant. Me souvenir. De la douceur du vent sur mon visage. De l’odeur de résine de la forêt. De lui, quand il était si petit. Des sourires de ceux qui comptent. D’elle. De sa chaleur. De ses lèvres. De l’opalescence de ses yeux quand je me perdais en elle.

J’aurais pu.

Or ce n’était pas encore l’heure pour moi. Du moins, pas comme ça. Peu importe comment ça allait finir, surement très mal, mais je ne pouvais laisser tomber. J’étais un ninja de Konoha, fier et digne. Je devais me battre et vaincre. J’avais encore quelqu’un à protéger.

Le sang battait à mes oreilles, le monde tournait autour de moi alors que je tentais tant bien que mal de me relever. J’haletai, J’avais trouvé refuge dans une petite maison, aux fenêtres et aux portes condamnées. Un vieux ninja, maintenant retraité et presque grabataire, vivait encore ici quelques jours auparavant. Mais ça ne voulait plus rien dire maintenant. Tout n’était que chaos, les morceaux de meubles s’entassaient ça et là, autour de débris de porcelaine, de verre, de vie. Il était toujours dans sa maison, le vieux ninja. Hier soir je l’avais retrouvé. Blanc, figé, allongé sur son lit de draps ambrés, contre son cœur une photo que je n’avais osée regarder. L’atmosphère semblait comme en stase, avec ce filet de lumière qu’une planche mal fixée laissait passer. Il était mort seul, avec ses souvenirs, paisible. Il s’était suicidé, il avait dû prendre cette petite pilule qu’on nous donnait lorsque l’on passait Chûnin, si on se faisait capturer et qu’il n’y avait plus d’autres choix que soi-même ou le village. Je l’enviais.

Quand l’horreur s’est abattue sur mon monde, je n’étais pas présent à Konoha. Je revenais d’une mission solo très tranquille, je devais escorter une dame et ses enfants à travers la forêt jusqu’à chez elle. Rien n’était venu interrompre cette belle journée, même pas un animal. Akamaru faisait rire les enfants, je parlais de ma passion pour les canidés avec la mère. Rien à voir avec le genre de mission que j’effectuais habituellement. Un petite pause entre deux combats, juste des rires et des mots. J’étais rentré au village vers dix-huit ou dix-neuf heures. Je n’avais pas du tout fait attention à ce qui m’entourait. Automatiquement, j’étais directement allé faire mon rapport à Tsunade, notre Hokage.

Mais je ne l’avais pas trouvée, seulement Shizune. J’aurais dû me méfier, Akamaru était étrangement silencieux depuis que l’on était rentré. Sauf que j’avais envie d’en finir au plus vite, et de rentrer chez moi. Alors j’ai passé outre. Première erreur.

En entrant dans le bureau de l’Hokage, l’odeur de la pièce me sauta aux narines. Comme un mélange de souffre, de rance, de transpiration et de chair pourrie. En face de moi, derrière le bureau, se tenait l’assistante de l’Hokage, Shizune. Je n’ai pas compris de suite ce qu’elle faisait, ce ne fut qu’en m’approchant que je regrettais de ne pas être resté dans la forêt. Son visage n’avait plus rien à voir avec cette jolie jeune-femme un peu sévère que je connaissais. Il était couvert de croûtes visqueuses, brunâtres, et de sang. Ses yeux, avant si expressifs, étaient blancs, et roulaient dans ses orbites que soutenaient d’énormes cernes violets, presque noirs. Des petits morceaux, que je devinais être de la viande, étaient collés à la commissure de ses lèvres. De ce que je pouvais voir, elle était couverte de blessures plus ou moins graves, mais qui ne semblaient pas la gêner. J’étais complètement pétrifié, vacillant entre effroi total et fascination. D’un geste brusque et vif, elle balança quelque chose d’oblong sur le bureau, qui glissa pour atterrir devant moi. Mon estomac fit une chute libre. J’étais sûr d’être devenu vert, presqu’autant que la plaie suintante sur l’épaule de Shizune.

C’était un bras ! Un putain de bras ! Le fémur avait été coupé au milieu. Mais pas de façon chirurgicale, nette et propre. Non, c’était littéralement arraché. Des lambeaux de chairs rouge foncé, presque noirs, s’étiraient et pendaient, laissant voir le blanc de l’os complètement broyé. Mais le pire, c’est les plaies que j’y vis. Des empreintes de dents étaient visibles, bien enfoncées dans la chair, quelque chose avait mangé ce bras. Je savais très bien qu’un animal n’avait pas fait ça. C’était humain. Mes yeux remontèrent vers Shizune qui n’avait pas bougé, alors que cette abomination prenait sens dans mon esprit. Comme si elle savait que j’avais compris, elle rejeta brutalement la tête en arrière, tellement que je crus qu’elle allait se la décrocher, et hurla à la mort, d’un cri fort, sauvage. Il n’y avait plus rien d’humain en elle. Il ne m’en fallut pas plus. J’appelai Akamaru et je m’enfuis le plus rapidement possible, sans un regard en arrière.

Je ne voulais surtout pas savoir à qui appartenait ce bras, et je refusais absolument de laisser la logique éclairer mon esprit. Je devais prévenir quelqu’un de ce qui se passait dans ce bureau. Qu’arrivait-il à Shizune ?

Cependant, je n’ai pas une seule fois pensé qu’elle pouvait ne pas être seule. J’aurais dû pourtant, me dire que vu l’état de Shizune, quelqu’un d’autre que moi avait dû la voir. Que si je n’avais pas vu un seul ninja dans la tour de l’Hokage, peut-être qu’ils étaient morts, voire pire… Et bien que Shizune soit une combattante redoutable et émérite, il était fort peu probable qu’elle vienne à bout seule de tous les ninjas de Konoha. J’aurais vraiment dû réfléchir. Deuxième erreur.

Je me souvenais avoir couru à perdre haleine dans les rues étrangement silencieuses de Konoha, me focalisant sur le souffle d’Akamaru qui me suivait, essayant de faire taire la terreur que je ressentais. J’avais un goût de fer dans la bouche, mais je m’en foutais. Mes pas me menèrent devant l’immeuble de mon sensei, Kurenai. Elle saurait quoi faire, à coups sûrs.

En entrant dans l’appartement, grâce à mes sens aguerris de ninja, je sus immédiatement que quelque chose clochait. Il n’y avait pas un bruit, rien. Je n’entendais même pas son bébé. Néanmoins, je savais qu’il y avait quelqu’un. A l’odeur, même très faible, je le savais. En position de défense, kunai en main, je m’avançais lentement dans les couloirs, Akamaru sur les talons. La peur et l’adrénaline faisaient battre mon cœur tellement fort que j’eus l’impression que tout l’étage pouvait m’entendre. A cause du traumatisme qui m’avait ravagé dans le bureau de l’Hokage, je devais fournir un effort énorme pour que ma main qui tenait le kunai ne tremble plus. Je fis le vide dans mon esprit, bloquant toutes ces si horribles images et la peur que je ressentais, me focalisant exclusivement sur mon sensei, et le danger présent qui m’alarmait.

Appuyé contre le mur, j’ouvrais les portes d’une main, et me plaçais en position d’attaque après. Rien dans la salle de bain, ni dans les toilettes.

Le plus silencieusement possible, je me dirigeai vers la dernière porte. La présence d’Akamaru me soulageait, je calquai ma respiration sur la sienne afin d’éviter d’être terrassé par la peur. Soudain, je l’entendis. C’était faible, mais réel. Quelque chose couinait derrière cette porte, comme un petit animal blessé, presque mort. Je lançai un regard à Akamaru et, simultanément, je l’ouvris d’une main tandis que mon chien bondissait dans la pièce tous crocs dehors et que je le rejoignais presque immédiatement. Le spectacle que j’eus sous les yeux me retourna tellement que je ne pus me maitriser. Appuyé au chambranle de la porte, je vomis.

Les oreilles baissées, Akamaru me fixait de ses yeux inquiets. Lui aussi était dépassé par tout ça. Je le caressai pour le rassurer avant d’affronter d’innommable.

Mon sensei, Kurenai, était allongée sous la fenêtre, à côté de son lit. Le berceau de son fils était renversé, les couvertures emmêlées et tâchée de sang. La lumière de cette fin de soirée balayait la scène d’un éclat macabre. Son peignoir était déchiré et ouvert sur son corps. Sa nuisette rose n’était plus que des lambeaux, dévoilant sa poitrine nue et sanguinolente. Sur sa gorge une énorme plaie béante, laide, s’ouvrait comme un gouffre sanglant. Il n’y avait plus que les tendons qui rattachaient sa tête à son corps. Contre elle, son fils, âgé de plusieurs mois, arrachait faiblement la chair de sa poitrine de ses quelques dents. La tête rejetée en arrière, les yeux révulsés, les bras ballants, elle était morte. Craintivement, je m’approchai d’elle, l’estomac au bord des lèvres. Je ne pouvais que deviner ce qu’il s’était passé. Quelle mort ignoble, elle ne méritait tellement pas ça.

Je refoulai les larmes que je sentais venir, et raffermis la prise sur mon kunai. Arrivé près d’elle, l’odeur de sang et de putréfaction me souleva à nouveau l’estomac et il me fallut tout mon courage pour faire les derniers pas. Sans me poser de question, comme mu par une force supérieure, j’attrapai la tête de l’enfant d’une main, tirant dessus pour qu’il lâche sa prise sur ce qu’il restait de sa mère. Un bruit abject de déchirement de chairs me fit tanguer. Akamaru couina, et d’un mouvement sec je tranchai la tête de son fils. L’esprit vide, j’attrapai le drap du lit et recouvrit leurs corps.

D’un coup, tout me retomba dessus, j’eus l’impression d’avoir couru des kilomètres, d’avoir sauté dans le vide, de peser des tonnes. J’étais épuisé, je tremblai, je transpirai, j’étais nauséeux. Akamaru me poussa, et je le suivis machinalement. Dans la cuisine, je me lavai les mains, le visage, et je bus à en vomir. Puis je m’assis contre un meuble, Akamaru contre moi.

Je fermai les yeux.

Il fallait que je me calme. Shizune, maintenant Kurenai. Il y avait vraiment quelque chose d’horrible qui s’était passé pendant mon absence. Je n’avais aucune idée de ce que c’était mais ça transformait les gens. Si j’analysais ce que j’avais vu jusqu’à présent, certaines personnes semblaient se transformer en monstres et mangeaient les gens. Ce n’était pas que lié aux ninjas vu que même le fils de Kurenai avait été touché. Si c’était bien ça, les personnes atteintes par ce mal avaient dû attaquer les saines par surprises. Mais je connaissais aussi les ninjas, ils devaient résister. Je devais trouver ceux qui n’avaient pas été touchés pour avoir des réponses, et agir en conséquence. Fier de mes réflexions qui m’impulsèrent de nouvelles forces, je me levai soudainement et je quittai l’appartement. Dehors, la nuit était tombée, et une atmosphère de peur m’envahit. Contrairement à l’aller, j’étais beaucoup plus alerte. En me concentrant, je pouvais sentir le chakra de plusieurs personnes. C’était faible, mais suffisant pour me dire qu’il y avait du mouvement. Peut-être était-ce l’ennemi, je ne pouvais le savoir. Néanmoins, bien que je sois nyctalope, faculté liée à mon clan, je n’avais aucune connaissance sur l’ennemi. Il était beaucoup plus raisonnable d’attendre le lendemain pour entreprendre mes recherches. Il me fallait un abri. J’aurais pu rentrer chez moi, mais après ce que je venais de voir, je n’avais en aucune envie de trouver ma famille dans le même état. Je n’aurais pas pu y survivre psychologiquement.

Akamaru aboya. Quelqu’un approchait de la ruelle d’en face. Alerte, je brandis fermement un kunai devant moi, en position d’attaque. Quelques minutes passèrent avant que jaillisse devant moi Sakura, les cheveux entremêlés, les bras en sang. Je commis ma troisième erreur. Je baissai ma garde quelques secondes de trop, sans doute peu habitué à considérer mes amis comme des ennemis.
Elle était si rapide que je ne pus parer son attaque. Si Akamaru ne m’avait pas poussé, je serais certainement mort à l’heure qu’il est. Elle sauta sur moi et nous tombâmes ensemble sur le sol. Je poussai un hurlement alors qu’elle plantait ses dents dans ma jambe et qu’elle m’en arrachait un bout avec une facilité fascinante. Je plantai mon kunai dans son bras, mais elle n’eut aucune réaction. L’angoisse monta en moi d’un coup et me fit dérailler, j’allais mourir, par terre, dévoré par Sakura, c’était inéluctable. Avec l’énergie du désespoir j’attrapai ses épaules alors qu’elle avalait le morceau de ma chair qui ruisselait sur nous deux. J’essayais de la repousser, en vain.

Soudain, Akamaru bondit sur elle et planta ses crocs dans son cou. Elle se débattit mais il ne lui laissa pas le temps de réagir et lui arracha la tête qui tomba sur moi. Ses yeux blancs étaient injectés de sang, ses joues creuses et blafardes, sa bouche tordue en un sourire tout bonnement terrifiant. D’un coup de pied de ma jambe valide, je la repoussai au loin, dégoûté. J’étais choqué, et c’était un euphémisme. Akamaru, les oreilles baissées, la fourrure tâchée de sang, me donna un cou de tête affectueux. Et je compris, lui aussi avait eu peur.

« Merci Akamaru, lui soufflai-je à l’oreille, sans toi… je ne préfère pas y penser. »

Par la suite, j’avais bandé ma jambe avec un morceau de mon tee-shirt, et sur le dos d’Akamaru, nous étions allés aux abords du village, dans la petite maison de ce pauvre ninja retraité. J’avais avalé quelques cachets trouvés dans la salle de bain du vieil homme, j’avais lavé ma plaie tant bien que mal, la douleur était insoutenable, je l’avais bandée. Puis je m’étais endormi à même le sol, après avoir vérifié que j’étais en sécurité et posé un bon nombre de pièges.

***

Me tenant, aux murs, j’avançai difficilement vers la salle de bain, trainant ma jambe blessée derrière moi. Chaque mouvement était un vrai supplice, et j’eus besoin de tout mon self-control pour ne pas m’écrouler et hurler. Les cachets que j’avalai soulagèrent la douleur, même si je la sentais toujours, ténue, prête à me terrasser à nouveau. Quant à la plaie, mes sens ne m’avaient pas trompé. Elle était infectée, suintant un pus jaune et collant. Et elle puait surtout. J’avais peur de la nécrose, il valait mieux ne pas y penser. Je dus enlever mon pantalon pour la nettoyer comme je pouvais. Je me fis un bandage propre avec un morceau de drap, espérant qu’il tienne assez pour que je puisse me battre.

Soudain, Akamaru me rejoignit en aboyant violemment, les poils hérissés. Un grand fracas fit trembler les murs de la petite maison et des voix résonnèrent. Je m’habillai à la vitesse de la lumière puis je courus tant bien que mal en direction du bruit, décidé à les prendre par surprise sans leur laisser la moindre chance. Je n’avais pas trop le choix, avec ma jambe je ne pouvais être trop performant, autant mettre toutes les chances de son côté.

« Non !! Hurla-t-on alors que je bondissais, prêt à lancer un jutsu mortel. »

Tenten se tenait devant moi, les chignons défaits et les vêtements sales, mais bien vivante. Pas d’œil blanc, ni de sang, ni de décomposition.

« Putain Tenten ! Hurlai-je démesurément, sans aucune raison. Qu’est-ce que tu fous là ?

-Du calme, sourit-elle, on met le village en quarantaine et on cherche les survivants. Neji t’a retrouvé avec son Byakugan. Par contre on doit pas s’éterniser ici, avec tout le bruit qu’on a fait, les zombies vont nous trouver.

-Les zombies ? Il se passe quoi putain ? M’énervai-je encore. Paradoxalement, m’énerver après Tenten était plutôt soulageant.

-C’est Orochimaru !

-Quoi ?

-Des jounins sont revenus de mission hier matin avec tout un tas de produits trouvés dans une des bases d’Orochimaru. Et après, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais une des fioles a été volée, et certaines personnes ont commencé à se transformer. Selon certains documents qu’on a réussi à lire, il faut avoir avalé ou inhalé le produit pour être contaminé. Mais on en sait pas plus. Deux d’entre eux ont eu Lee et Chôji.

-Shizune est contaminée, ajoutai-je.

-Oui, je sais.

-On a tué Sakura hier…

-Je sais aussi, me coupa précipitamment Tenten. Ecoute, on a pas le temps, Shino monte la garde dehors, mais on discutera plus tard. Il faut que tu te fasses soigner. Kakashi a organisé le sauvetage, on doit le rejoindre d’urgence. »

Je la suivis alors, avant de me stopper brutalement, j’avais un très mauvais pressentiment.

« Dis-moi Tenten, comment va Ino ? »

Elle s’arrêta et me regarda tristement. Shino, aussi impassible que d’habitude, nous rejoignit.

« Elle… je suis désolée Kiba, mais on ne l’a pas retrouvée. Ta famille va bien par contre, ajouta-t-elle vainement. »

Je soupirai, quelque part en moi, je le savais déjà. Peut-être en voyant l’atrocité chez mon sensei… Ino… je devais la retrouver.

« Allez-y, je vais trouver Ino et je vous rejoins dès que je l’ai trouvée. Je sais où elle est, ajoutai-je. »

Ma voix m’apparut comme hors de moi, lointaine, froide. Tenten allait répliquer mais Shino lui posa une main sur l’épaule. Je lui souris, il me connaissait bien. Un hurlement provenant de quelques rues plus loin acheva de la convaincre. Elle me serra dans ses bras, me murmurant un « bonne chance », très peu convaincant, puis ils partirent sans se retourner.

J’avais menti, je n’avais aucune idée d’où était Ino.

« Akamaru, fis-je en lui donnant une pilule spéciale pour développer ses capacités, j’ai besoin de tes talents. Il faut que tu trouves Ino. »
Il aboya, et s’élança à travers les rues.

Ca a toujours était très mal vu pour un ninja d’entretenir une relation amoureuse avec un autre ninja. Car ça pouvait parasiter une mission. Et c’était surement vrai. Mais je ne pouvais le contrôler. Ino et moi, on a d’abord été amis. On s’entendait bien, mais sans plus. Puis, et bien, un soir, sans que je m’y attende, sans même que je me rappelle exactement les circonstances, ça s’est imposé comme une évidence pour elle comme pour moi. Je n’avais jamais ressenti ça pour personne, je n’ai pas l’intention d’entrer dans le romantico-vomitif, seulement elle est moi ça marchait, et ça me plaisait. On ne passait pas tout notre temps ensemble, on était assez indépendants. Et on n’en parlait jamais, ce n’était pas vraiment mentir vu que si jamais certains s’en apercevaient, on leur avouait. Je ne lui avais jamais dit, et je le lui dirai sans doute jamais, mais je l’aimais vraiment. C’était plutôt étrange. Paradoxalement, je n’avais jamais été inquiet pour elle. Même lorsqu’elle partait en mission pendant plusieurs semaines. C’était la première fois, et ça me rendait complètement fou. Des millions de théories de ce qui avait pu lui arriver défilaient devant mes yeux, les unes plus affreuses et démentes que les autres. Plus on s’enfonçait dans le village, plus la peur me prenait. J’appréhendais plus que tout ce qu’on pourrait y trouver. L’image de Kurenai et de son enfant m’avait tellement traumatisé que je sentais déjà la nausée monter avant même que l’on ait vu quoique ce soit.

Sur tout le trajet, j’essayais de faire abstraction de ce qui m’entourait. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de remarquer furtivement des silhouettes étranges, d’entendre l’innommable, ces bruits de chairs déchiquetées hanteraient à jamais mes cauchemars.

Akamaru s’arrêta subitement devant un grand bâtiment blanc, me tirant de mes pensées par la même occasion. Je reconnus l’hôpital de Konoha. Un coup d’œil vers mon chien me confirma qu’Ino était bien à l’intérieur. Mais il ne pouvait pas être plus précis, trop d’odeurs fortes brouillaient ses sens. Nous devions donc entrer. Je frissonnai. Habituellement, cet endroit était toujours en mouvement. Là, c’était le calme plat. M’armant d’un kunai, je poussai les portes en verre et pénétrai dans le hall.

Personne.

La pièce avait un air apocalyptique. Des papiers jonchaient le sol, les chaises et les brancards étaient renversés un peu partout. Mais il n’y avait aucune trace d’une quelconque vie. C’était juste un lieu désolé.

Je commençai à suer à grosse goutte. Je savais que c’était lié à ma blessure, sans doute une fièvre due à l’infection. D’ailleurs ma jambe me lançait à nouveau, l’effet des cachets disparaissait. Si je trouvais de la pénicilline, Ino saurait ensuite me soigner.

Les couloirs étaient aussi vides que le hall d’entrée. Néanmoins, les portes des chambres étaient pour la plupart fermées. Mais je les entendais, des bruits d’insecte, comme des grouillements, qui s’accentuaient chaque fois que je passais devant les chambres. Je préférai ne pas y prêter attention, tous mes sens en alerte.

La première attaque ne me surprit pas. Akamaru m’avait signalé inutilement leur approche, car l’odeur qui m’assaillait les narines ne pouvait me tromper. Ils étaient cinq. Cinq être immondes à la chair pourrie et aux yeux fous. L’un d’eux devait encore être sur la table d’opération lorsque le mal l’avait atteint. Un trou béant s’ouvrait au milieu de sa chemise d’hôpital, où des instruments chirurgicaux y étaient encore attachés. Un sentiment de dégoût ultime me prit à la vue de sa nudité pourrie, presque verte, que son vêtement déchiré ne couvrait plus. Et la puanteur de plus en plus forte à mesure qu’ils approchaient me retournait l’estomac.

Les couloirs trop étroits me donnaient un désavantage conséquent. De plus j’étais doué pour les techniques de corps à corps, je n’avais aucune attaque à distance. J’étais obligé d’être près de l’ennemi pour m’en défaire. Or contre eux je savais que ce n’était pas du tout une stratégie idéale, mes techniques de combat me portaient préjudices, pas besoin d’être Shikamaru pour deviner ça.

Or l’idée même qu’Ino puisse être en danger me rendait fou de rage. La fièvre aidant ma folie furieuse, je fis un massacre.

Instinctivement, j’avais compris que je devais viser la tête. Là encore, il ne fallait pas être un génie pour comprendre vu les blessures de certains. Le thorax ouvert, des entailles et des morsures partout, les intestins trainant au sol, ils auraient dû être morts. Alors il était évident qu’une entaille de plus avec mon kunai ridicule ne changerait pas grand-chose. Akamaru sauta le premier dans la mêlée et arracha littéralement la tête du plus près alors que je plantai mon kunai entre les deux yeux du suivant. Je me servis de son corps pour le projeter sur les trois autres qui chutèrent sous le poids. Sans leur laisser le temps de se relever, je bondis et les éliminai.

J’eus soudainement le tournis, je dus m’appuyer quelques secondes contre le mur pour récupérer. J’avais à nouveau la nausée et la fièvre me faisait trembler de plus en plus. Puis, une pensée, une toute petite, qui s’insinuait dans mon esprit, commença à s’imposer à moi comme une vérité. Je fermai les yeux, non, je ne voulais pas réfléchir. Surtout pas à ça. Je ne pourrai jamais me relever si jamais j’acceptais cette vérité. Je me forçai à penser à Ino, à son parfum, à son rire. A la façon qu’elle avait de me regarder lorsque nous étions seuls, douce et triste. Comme si c’était la dernière fois qu’elle me voyait. Comme elle se donnait à moi, toute entière, sans un mot. Ino, qui était en danger de mort dans cet hôpital de l’horreur. J’ouvris les yeux, déterminé. Akamaru m’encouragea d’un coup de tête.

Nous affrontâmes de nouveau ces semblants d’humain et nous en sortîmes vainqueur à chaque fois. Je ne saurai décrire comment nous fîmes car j’eus l’impression d’être comme hors de moi, dans une sorte de flou où seul l’instinct le plus animal me guidait.
Finalement, Akamaru s’arrêta devant la porte d’un bloc opératoire du quatrième étage. Elle était là dedans ! Je tentai désespérément de pousser la porte mais évidemment c’était fermé de l’intérieur.

« Ino, cria-je à bout de force en abandonnant toute prudence, c’est moi, c’est Kiba ! Ouvre-moi, je vais te sortir de là. »

J’entendis des bruits de meubles poussés à terre et plusieurs voix indistinctes. Puis la porte s’ouvrit sur elle, saine et sauve. Elle avait les cheveux défaits, les yeux rouges d’avoir pleuré, mais un sourire magnifique ornait son visage. D’autres personnes sortirent à leur tour. Ils étaient quatre, des collègues d’Ino.

« Vous êtes venu seul jeune-homme, me fit l’un d’eux.

-Les autres organisent le sauvetage.

-Vous êtes complètement fou, vous auriez pu mourir ! En plus vous êtes salement blessé !

-Ca suffit, s’écria Ino, soyez un peu reconnaissant, grâce à lui on va pouvoir sortir de cet endroit ! »

Les médecins se turent, mais je vis l’un d’eux me regarder particulièrement inquiet, les sourcils froncés.

Alors je compris. Je sentais petit à petit mes forces me quitter à mesure que mon corps s’embrasait sous une fièvre de plus en plus forte. Avant tout il fallait que je la sorte de là.

« Il faut passer pas le toit, expliquai-je difficilement. De là ça sera plus simple pour vous de vous déplacer sans vous faire attaquer.

-Ok, on te suit. »

Je les guidai alors dans les couloirs déserts, parfois nous passâmes devant l’un de mes combats, les morts s’entassaient dans les
positions grotesques. Si Ino garda son sang-froid, bien que je sente sa main tressaillir dans la mienne, les autres médecins n’en menaient pas large. L’un d’eux vomi. Je compatis. C’était leurs collègues et leurs amis.

« Là, fis-je, haletant en montrant une porte, la sueur dégoulinant de mon front. Ces escaliers mènent directement vers le toit. Allons-y. »

Heureusement, nous ne croisâmes personne. Nous n’aurions pas pu survivre sinon avec quatre médecins n’ayant aucune maitrise du combat et mon état de plus en plus critique.

Sur le toit, je n’en pouvais plus, et m’écroulai. Tous se retournèrent, Akamaru hurla à la mort.

« Ino, fis-je difficilement, j…

-Non Kiba, s’écria-t-elle en s’agenouillant près de moi, je vais te soigner !

-Non, t…

- Tais-toi, s’exclama-t-elle en larmes, laisse-moi faire. »

Je souris. Je caressai son visage d’une main, essuyant ses larmes.

« Il faut que tu m’écoutes Ino, fis-je doucement, il faut que tu ailles voir Tenten et que tu lui dises tout ce que je vais te dire. »

Un halo bleu entourait sa main. Elle tentait quand même de me guérir. Mais elle hocha la tête. Alors, je lui racontai ce que j’avais vu. Shizune, Sakura, Kurenai. A la mention de cette dernière, Ino retint un hoquet d’horreur. Puis je lui expliquai comment j’avais combattu ces êtres, insistant bien sur le fait qu’ils mangeaient de la viande humaine. Enfin, je lui parlais de la contamination.
« Ino, si tu te fais mordre, t’es foutue.


-Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ?

-J’ai observé les corps des gens dans l’hôpital, ils ont des morsures ! C’est comme ça que la maladie s’est transmise.

-Mais, et le bébé de Kurenai ?

- Je ne sais pas comment il a été infecté, mais la morsure te transforme. Promets-moi, ajoutai-je difficilement, promets-moi de le dire aux autres.

-Tais-toi je t’ai dit, pleura-t-elle, tu leur diras toi-même. »

Les médecins s’éloignèrent, nous laissant seuls. Ils avaient compris. Akamaru posa son museau sur mon torse. Je le caressai affectueusement. Lui aussi savait.

« Ino, fis-je le plus sérieusement du monde malgré la douleur insoutenable qui me ravageait, j’ai été mordu. Est-ce que tu comprends ?

-Kiba, tu…

-Je vais me transformer en l’un d’eux.

-La fièvre te fait dire n’importe quoi, dit-elle doucement alors que les larmes baignaient ses joues. »

Je sortis un kunai de ma poche et lui tendis. Ma main tremblait de plus en plus, je me sentais partir. Usant de mes dernières forces, je l’embrassai de tout mon être. C’était injuste, je ne voulais pas la quitter.

« Ino murmurai-je, il faut que tu me tues. »

Elle me regarda affolée.

« Je sais que c’est dur, mais s’il te plait, je ne veux pas me transformer en une de ses choses.

-Je ne peux pas faire ça…

-Je vais le faire, fit l’un des médecins de groupe. »

Je soufflai de soulagement avant de porter mon attention sur Akamaru. Pas besoin de parole avec lui pour se comprendre, juste un long regard. Il était plus qu’un chien pour moi, je le considérais comme mon partenaire, mon frère. J’étais rassuré de savoir qu’il resterait le reste de sa vie aux côtés d’Ino.

Elle tentait toujours de me soigner. Mais c’était vain. Je pense qu’elle le savait aussi, c’était plus un acte désespéré. Elle pleurait.
Mes oreilles tintèrent, je n’arrivais plus à comprendre leurs mots. Je regardais juste Ino, je voulais mourir en ne regardant qu’elle, pour l’emporter par delà les mondes, peut-être lorsque je ne ferai plus qu’un avec celui-ci, pour l’éternité.

Je ne sais plus si je réussis à lui dire que je l’aimais. Je le ressentais tellement fortement à ce moment-là que je sentis mes lèvres bouger. Peut-être l’avais-je dit. Je n’en sais rien. Je n’avais juste devant les yeux qu’elle, sa blondeur, le bleu de ses yeux qui m’inondait.

Alors que je commençais à perdre conscience, je nous revis tous les deux, dans cet arbre, un soir d’automne où nous n’avions fait que discuter de tout et de rien, les mains entrelacées. J’eus un dernier sourire. Quel merveilleux souvenir.

Quelque chose de froid s’insinua dans ma tête.

Puis ce fut le néant.



Ca vous a plu ? Ou vous avez réellement détesté ? Avez-vous été tristes, dégoutés ou bien vous n'avez rien ressenti tellement c'était nul ?

N'hésitez pas à me faire part de vos critiques, ce serait super, ça me permet de m'améliorer comme c'est le premier texte de ce type que j'écris ! ^^

En tout cas, merci de m'avoir lue, et à bientôt ! <3




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