Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
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hane-chan (Féminin), le 04/05/2014
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T
Je pense qu'elle sera plutôt longue.




Chapitre 9: Et le ciel te tombe sur la tête



- Prépare ta chambre, Saku', je débarque !

Je tournai vivement la tête vers l'écran de mon ordinateur. Ma webcam pendouillait mollement sur l'écran, montrant piteusement ses fils bouffés par les souris.

- Comment ça tu débarques ?

Ino, rayonnante, se passa négligemment une main dans sa longue chevelure blonde. Elle se mordit la lèvre, comme si elle avait du mal à retenir sa joie. Finalement, elle s'exclama :

- Je suis en vacances !
- Ben pas moi ! grommelai-je.

Ma meilleure amie, expatriée aux USA, allait revenir pour me voir. La nouvelle aurait dû me rendre heureuse, mais je ne l'étais pas. J'étais juste complètement paniquée. Comme un poisson hors de l'eau, qui essaie vainement de regagner sa flaque en sautillant sur le sol rêche. Sauf que moi, j'avais l'impression que jamais je n'y parviendrai, et qu'il ne restait plus une seule goutte de flotte pour m'abriter.

À vrai dire, ça ne pouvait pas tomber à pire moment. Je ne voulais pas qu'elle découvre que je faisais la gueule à Shikamaru, et encore moins pourquoi. Sasuke étant le meilleur ami de son propre meilleur ami, elle avait eu l'occasion de le côtoyer à de nombreuses reprises, même s'il ne pouvait pas la supporter à l'époque. Elle aussi était amoureuse de lui quand on était petites, mais elle était dans un genre beaucoup plus tape-à-l’œil et collant. Autant dire que Monsieur l'avait rembarré un nombre incalculable de fois, jusqu'à ce qu'elle se rende enfin compte que ce n'était qu'une amourette de gamins et qu'elle n'aimait pas son côté prétentieux.

Ces derniers temps, au bahut, j'étais plutôt tranquille. La visite surprise que j'avais faite à Itachi avait l'air d'avoir arraché toute répartie à Mademoiselle la rousse, qui passait à côté de moi comme si elle ne me captait pas. J'étais censée lui être redevable pour le cours de maths, et dans un sens j'espérais que ça lui avait aussi fait oublier ce moment-là de cette drôle de journée. Je sais, j'étais plutôt optimiste pour le coup. Mais je préférais me dire qu'au moins cette catastrophe avait eu des points positifs. Vous imaginez, vous, si j'avais eu droit à un jour encore plus horrible que quand Sas... Oubliez, va, ça vaut mieux. Je m'enfonce toute seule.

Le jour fatidique arriva. Ino m'appela, hurlant dans le téléphone qu'elle était à la gare, me suppliant de venir la chercher. Hé ho ! Avait-elle oublié que mon père m'avait refusé la conduite accompagnée ? Au fait, lui avais-je dit pour ma couleur ? Au vu de l'expression choquée qu'elle me lança, je supposai que non. Sa bouche formait un rond parfait, et elle avait les yeux écarquillés, mais même comme ça elle ne parvenait pas à être laide. La puissance des Yamanaka... Je me sentais aussi belle qu'un torchon souillé, à côté d'elle.

- Voyons Saku' ça va pas du tout ça !

Et bonjour peut-être, banane ! Ça fait des mois qu'on s'est pas vues et la première chose qu'elle me dit est une critique ?

- On n'associe pas du orange et du rose ensemble ! T'es pas une guirlande de noël ! Avec une telle couleur, il te faut des tons plus classiques ! Comment veux-tu te mettre en valeur ainsi, ma chérie ?

Je soupirai. J'avais oublié que la mode était le leitmotiv de sa vie.

- Oui, je vais bien, merci. Et toi ?
- Oh pardon ma puce ! Avec tout ça j'ai même pas pu te dire comme je suis heureuse de te revoir ! Viens pas là !

Elle me sauta presque dessus. Nous nous serrâmes dans les bras, riant comme des gamines qui apprennent qu'elles sont invitées à la fête la plus huppée de la ville. Même si personnellement, ça ne m'arriverait jamais.

- Ah, je voulais te présenter Chôji, mais il n'a pas pu se libérer... Tu sais comment est son patron !

Non, je ne savais pas. Mais j'allais pas couper Ino dans ses babillages. Son exubérance m'avait manquée. Ino m'avait manquée. Énormément.

- C'est bon, les filles, je peux vous emmener ? Au fait, salut Ino !

Nous nous retournâmes à l'unisson vers Itachi. Appuyé contre sa petite voiture noire, il nous attendait en souriant. Mes parents étant au travail à l'heure qu'il était, et vous ayant déjà raconté ma mésaventure du permis, j'avais vu en mon voisin la seule chance de repêcher Ino, sans la laisser devoir payer un taxi. Ses cours avaient été annulés à la dernière seconde, et quand il m'avait vue à deux doigts d'hyper-ventiler à l'idée d'abandonner mon amie à son sort, il n'avait pas hésité une seconde. Une chose que Sasuke, même s'il avait pu conduire, n'aurait jamais proposée.

Ino nous fit son air entendu, oubliant par la même la politesse. Je sentis la gaffe arriver à des kilomètres.

- Vous sortez ensemble ?

Itachi explosa de rire. Littéralement. Vous vous doutez bien que j'étais rouge écrevisse, incapable de formuler une phrase correcte, bafouillant, baragouinant des mots au hasard pour un résultat sans queue ni tête. Finalement j'arrivai à balancer un pauvre : " Tu racontes vraiment n'importe quoi ! " Mais Ino me fixait de son regard malicieux, et je m'assis dans la voiture pour couper cours à la conversation.

Je n'avais jamais vu Itachi comme un potentiel petit-ami. Déjà parce qu'il ne m'aurait jamais remarqué, ou sinon pas de la bonne façon, ensuite parce qu'il avait tenu pour moi le rôle de grand frère que mon cousin avait eu quand on était plus jeunes. Bon d'accord, Itachi était comme son frère d'une beauté irréelle, gentil par-dessus le marché - même si Sasuke n'avait jamais vraiment été méchant vis-à-vis de moi - et j'avoue que mon regard s'était déjà baladé sur son corps parfait à de nombreuses reprises, surtout quand il corrigeait mes copies en tant que prof, mais ça s'arrêtait là. Et maintenant, à cause d'Ino, mon imagination partait en live et échappait à mon contrôle... Je me faisais vraiment penser à une abrutie désespérée en manque d'affection...

Nous arrivâmes finalement, et après avoir remercié Itachi, je me tournai vers Ino, piteuse :

- J'ai cours... Faut que j'y aille si je veux pas me faire déglinguer par mon tortionnaire de prof de maths. Y a personne chez moi, tu pourras t'installer comme tu veux, piocher dans le frigo ou zapper à la télé, et même utiliser mon ordi, énumérai-je. Je rentre à midi, mais je repars à quatorze heures alors sois sage.

Ino me lança un regard outré, les mains sur les hanches.

- Dites donc, Sakura Haruno, n'êtes-vous donc pas en train de m'abandonner lâchement ?
- C'est pas comme si je pouvais faire autrement... Je t'avais prévenue que j'étais pas en vacances, non ?

Elle sembla un instant partie dans une intense réflexion, et je me mis à taper du pied sur le sol, perdant patience. Son visage s'éclaira, et elle s'exclama, comme s'il s'agissait de la meilleure idée du siècle :

- J'ai qu'à venir avec toi !

Je m'étranglai. Pardon ?! Il n'en était pas question ! Jamais de la vie ! Bon sang, mais qui m'avait refilé une telle écervelée pour meilleure amie ? À croire qu'elle avait grillé tous ses neurones avant d'en faire une fricassée...

- C'est même pas envisageable.
- Allez Sakuuu ! Je viens à peine d'arriver ! Et puis, qu'est-ce qu'il a de si terrible, ton lycée, pour que tu ne veuilles pas que j'y aille ? J'veux dire, au moins ils verront que...
- Non, tranchai-je, intransigeante.

Et pourtant, quand je partis en direction du bahut, Ino marchait incontestablement à côté de moi. Elle parlait, encore et encore, mais je distinguais malgré tout son regard malicieux et son sourire fier. Elle pouvait me manipuler comme elle l'entendait, et elle n'en éprouvait aucune honte. Ça ne vous rappelle pas quelqu'un ? Trêve de bavardages, mon calvaire approchait à grands pas. Ou plutôt je m'apprêtais à me jeter dans la gueule du loup, volontairement. Parfois, je me demande si je ne suis pas maso.

J'arrivai une fois de plus en retard au cours d'Orochimaru, ramenant au passage une inconnue à la plastique parfaite, mais qui, de l'extérieur, ressemblait à une caricature de la blondasse sans cervelle. Bref, tout pour me faire décapiter. Mais voilà, j'avais aussi le fameux césar donné par la directrice, et signé de son nom, me permettant d'excuser tout ce qu'il aurait pu utiliser pour son accusation.

- Miss Haruno et sa camarade d'infortune, veuillez vous installer en vitesse pour ne pas perturber plus que de mesure ce cours. Et vous me ferez l'honneur de rester après les cours.

Tous le monde était tourné vers nous, curieux, et un vague brouhaha monta dans la salle, achevant d'énerver le prof. Et quelque chose me disait qu'il allait se venger sur moi... Ino me lança un regard en biais avant de chuchoter un : " Il est pas commode, lui ! " qui lui valut de se faire foudroyer par les yeux reptiliens d'Orochimaru. En parlant de ça, s'il nous avait retenus à la fin de l'heure, c'était juste pour me donner la punition qui traînait depuis ce jour que j'avais nommé la RF2M, ou Rencontre Fortuite avec Mademoiselle chez Monsieur. Et qu'est-ce qu'il avait inventé le monsieur ? Eh oui. Il s'était mis d'accord avec mademoiselle Anko, la prof de bio des premières, pour que je m'occupe pendant une semaine du serpent de compagnie du lycée. Oui. D'un putain de serpent. Animal dont j'ai la sainte horreur, et qui me fiche une trouille monstre. Peut-être presque autant qu'un ascenseur. Rien que ça.

Nous gagnâmes le foyer pour la fin de la récré en traînant des pieds. La perspective d'accueillir chez moi un espèce de truc à peine ressemblant à un animal domestique ne nous réjouissait pas du tout, d'autant qu'Ino était presque autant effrayée que moi à cette idée. En fait, j'espérais secrètement que cela fasse changer d'avis mon amie sur son idée géniale de m'accompagner en cours durant son séjour...

Une tignasse rousse apparut dans mon champ de vision, faisant sonner mon alarme interne. Je secouai la tête et me cramponnai au bras d'Ino, mais elle ne réagit pas du tout. Car à trois pas d'elle se tenait Sasuke.

Karin et Sasuke, contre moi et Ino. C'était presque comique. Karin me dévisageait bizarrement tandis que le regard de Monsieur se faisait immense et ébahi. On aurait presque dit qu'il commençait à avoir peur, et quand Ino se mit à hurler de joie pour lui sauter au cou, il eut une telle expression de dégoût que je me mis à rire sous cape. Oubliant par la même occasion qu'il me fuyait et que Mademoiselle était à côté de nous. Elle me darda de ses yeux rehaussés de khôl, se postant face à moi comme si c'était de ma faute, m'assassinant le pied de son talon aiguille, en m'agressant d'un : " C'est qui celle-là ? "

Nous frôlions la catastrophe. Il me fallait un plan de secours d'urgence. Un truc tellement stupide qu'elle en oublierait ce qu'il se passait. Tirant Mademoiselle à l'écart, tenant mon pauvre pied endolori, je chuchotai :

- Dis, t'as pas une serviette hygiénique, s'il te plait ?

La formule de politesse m'écorcha les cordes vocales. J'avais envie de me mordre la langue à la faire dégouliner de sang pour oublier qu'un jour je n'avais pas été méchante avec Karin.

D'ailleurs, elle me regarda un instant, droit dans les yeux, ébahie, ses iris bordeaux tremblantes de surprise. Et soudain, ce fut le drame. Elle explosa de rire. Oui, vraiment. J'avais réussi à la faire rire sincèrement, moi, la paria qu'elle tentait d'assassiner depuis le début de l'année. Tout le monde se figea dans la cours pour nous dévisager. À commencer par Sasuke ; et Ino, toujours accrochée à son cou. C'est là que mon amie comprit, avec un certain temps de retard, face à qui je me trouvais.

- Toi, lança Karin, amusée, en me pointant du doigt. Tu me demandes un service, à moi ?!

Elle roula des yeux en haussant les épaules.

- Me fais pas rire !

Alors, parce que tous les élèves nous fixaient, et surtout un certain ténébreux super canon dont j'étais amoureuse et qui me faisait la gueule, je répliquai :

- Mais c'est déjà fait, voyons. Alors maintenant, tu me feras le plaisir d'accéder à ma requête.

Son masque hautain et moqueur se décomposa, et je crus qu'elle allait se jeter sur moi pour m'arracher de grosses touffes roses du crâne. Mais, parce qu'elle était au-dessus de ces sauvageries, elle n'en fit rien, se contentant de me faire signe de la suivre jusqu'aux toilettes, essuyant l'humiliation la plus cuisante qu'elle ait jamais eue, se promettant sans nul doute de se venger à la moindre occasion. Et à vrai dire, même si je redoutais la suite, j'étais sacrément fière de mon petit succès public.



Et oui, Ino débarque enfin ! Et les problèmes ne font que s'accumuler pour la pauvre Sakura...
En attendant, elle lui a bien rabattu son caquet à Mademoiselle, pour le moment !

Et j'ai enfin réussi à faire un grand chapitre ! :D

Bref, avis, impressions, commentaires, critiques ?




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