Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
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hane-chan (Féminin), le 18/12/2013
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T
Je pense qu'elle sera plutôt longue.




Chapitre 6: Quand le destin se fiche de nous



- Allez Sakura, souris !

Naruto me regardait comme un gamin suppliant. Me retenant d'accéder à sa demande, je croisai les bras sur ma poitrine et tournai la tête en grimaçant.

- Non, je boude.

Naruto râla, tapant du pied et me tira par la manche. Sa bouille toute mignonne d'enfant blessé fit chavirer mon cœur.

- Bon, d'accord ! Mais juste pour cette fois !

Sautillant comme un bienheureux, il se mit à crier un énorme Yes ! avant de m'embarquer d'office à sa suite. Il me faisait vraiment penser à un bambin à qui on a donné un cadeau. Il n'en fallait pas beaucoup pour rendre Naruto heureux. Le pire, c'est sûrement que sa joie est communicative. La preuve : impossible pour moi de ruminer sur mon sort d'amoureuse transie. Non pas que j'aime broyer du noir en pensant à Sasuke...

Naruto m'emmena d'un pas vif vers la cafétéria qui venait d'ouvrir dans mon quartier. Il venait de recevoir son salaire, et n'arrêtait pas de me tanner pour m'inviter à celle-ci, mais j'avais du mal à laisser payer mon ami. Non pas que je me sente toute puissante à régler la note, mais je ne parvenais pas à oublier avec quelles difficultés Naruto pouvait s'offrir la moindre sortie rémunérée, ou le moindre petit extra. Mais il m'avait assuré que ça lui faisait plaisir de m'inviter ; et après une demi-heure de supplications, j'avais fini par craquer.

La cafétéria était belle, avec une devanture accueillante et un intérieur confortable, dans ces tons chaleureux qui font qu'on s'y sent immédiatement à son aise. Nous nous installâmes dans le fond de la salle, un peu à l'écart des autres clients, qui semblaient parler trop fort pour mes pauvres oreilles meurtries par le froid. La lumière tamisée donnait une ambiance intimiste au lieu - et j'entends déjà Karin me dire que puisque j'étais avec Naruto... - et permettait à mes yeux agressés par le vent de se reposer. J'étais éreintée par la journée que je venais de passer ; et je devais bien avouer que l'idée de me prendre un bon chocolat chaud avec la température qui avait drastiquement chuté ces derniers temps me faisait sacrément envie.

Un serveur arriva et nous tendit la carte, mais je n'y jetai même pas un coup d'oeil : mon choix était déjà arrêté. Naruto choisit la même chose que moi, et rattaqua sitôt le serveur parti.

- Alors, Sakura, qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ?

Je soupirai, ébouriffant les cheveux blonds de mon ami. Il avait la fâcheuse tendance à toujours vouloir en faire trop.

- Ta présence me suffit, tu sais. Et puis t'as encore le temps ! C'est fin mars ! On n'est qu'en novembre !
- T'as pas assez d'ambitions, Saku' ! Tu te rends compte ? Dix-huit ans ! Tu vas fêter tes dix-huit ans !
- Si je devais t'écouter, chaque jour serait un jour exceptionnel ! répliquai-je, le sourire aux lèvres.

Naruto me fit son petit sourire mutin, celui qui signifiait à la fois Mais c'est le cas ! et Ça me fait extrêmement plaisir ce que tu me dis. Il avait toujours eu ce côté espiègle, depuis que je l'avais rencontré, quand on était encore des gosses. Toujours à positiver, à faire rire les autres et à leur rendre le sourire quand ils étaient tristes. Même quand ça n'allait pas pour lui. Dans ces moments-là, je le poussais à se confier, jusqu'à ce qu'il vienne se réfugier dans mes bras, en attendant que son courage et sa force se rechargent. Et pas de commentaires je vous prie, il n'y a jamais rien eu de ce genre entre nous. C'est pas parce qu'il m'a déjà vu en soutif-culotte qu'il s'est passé quoi que ce soit ! La preuve, je suis encore vierge ! Et... Gardez ça pour vous ! C'est pas que j'ai jamais eu de copain... Enfin si mais bon. Bref ! Motus et bouche cousue. Ou je viendrai vous refaire le portrait durant votre sommeil !

- Et sinon, comment ça va avec Hinata ? demandai-je.

Naruto me regarda, soudain gêné, avant de fixer sa tasse dont il faisait tournoyer le liquide brûlant.

- Elle... Elle est adorable, vraiment. Toujours aux petits soins, toute mignonne à rougir au moindre compliment...
- Mais ? devinai-je, surprise cependant qu'il y ait un mais.
- Je... Je sais pas, hésita-t-il. Je l'adore et tout ce que tu veux ! Mais... Je ne pense pas pouvoir dire que je l'aime. D'amour, je veux dire. Et je ne veux pas la blesser.

Je soupirai, soufflant sur ma boisson pour la refroidir un minimum - et gagner du temps, aussi.

- Tu sais, quoi que tu fasses, au final, tu vas la blesser. Alors il vaudrait mieux que tu lui dises la vérité maintenant plutôt qu'elle la découvre d'elle-même.

Et pas besoin de me faire remarquer que c'est une fille qui n'a jamais été en couple qui donne des conseils amoureux !

Naruto acquiesça, les yeux perdus dans le vague, avant de changer brutalement de sujet, l'ai de rien.

- Et toi, le lycée ?
- Bof, tu sais, la routine. Des contrôles, des mauvaises notes, des abrutis... Rien de bien intéressant quoi, répondis-je évasivement, clignant des yeux pour chasser des larmes qui se pointaient alors que dans ma tête un seul mot occultait les autres : Sasuke.

J'avais fini par me rendre à l'évidence, j'étais bel et bien amoureuse de lui, comme la pauvre abrutie que j'étais. Parce que toutes les fois où il m'avais ostensiblement évitée dès qu'il m'apercevait, j'avais mal, et ça me blessait de plus en plus ; me lacérant le cœur, le jetant par terre avant de le piétiner. Pour ce qui est de me piétiner, c'est Mademoiselle qui s'en chargeait. Et avec ses talons aiguille, je vous explique pas les dégâts...

- Et toi ?
- On a une sortie avec le lycée. On va visiter une ville d'une région voisine pour son patrimoine qui a survécu à la guerre. Si tout se passe bien, on fera des échanges d'étudiants pour une semaine.
- C'est cool, non ? J'ai jamais eu de programmes d'échanges comme ça ni même de voyages.

Naruto me sourit, mais il était pâle. Je savais à quoi il pensait. Les frais de participation. Les dépenses occasionnées par l'accueil d'un étudiant. Oh mon dieu ! C'est pour ça que je ne voulais pas qu'il m'invite !

- Viens ! On va faire un tour ! lançai-je en me levant.
- Déjà ? Et avec ce froid ? C'est pas toi qui n'arrêtais pas de te plaindre de la température ?

Je lui tirai la langue et l'embarquai de force à ma suite, mais il ne me résistait pas vraiment. Des fois il me faisait penser à un petit chien tout mignon, avec son sourire espiègle et ses cheveux en bataille ; un peu comme un toutou qui te regarde sagement, la langue pendante, les babines retroussées dans une espèce de grimace qui fait penser à un sourire, tapant en rythme sur le sol avec sa queue, jusqu'à ce que tu l'appelles. Ouais, je sais, ça peut paraître méchant de comparer son meilleur ami à un chien, mais dans ma tête, ça sonnait plus comme un compliment ! Ou comme une constatation aussi. Un chien est dépendant de son maître, non ? Et Naruto est incapable de s'en sortir sans moi. Comme moi sans lui.

Bras dessus-bras dessous, nous prîmes une fois de plus inconsciemment la direction de notre parc adoré. Armée de mes talons, je m'amusais à marcher dans les flaques d'eau qui parsemaient notre chemin. Et même pas besoin de me faire remarquer que c'est complètement débile ! Je suis lucide, c'est déjà ça... La neige se mit à tomber, par petits flocons, sur le trottoir humide, et je regardais émerveillée leur danse dans le ciel. Même s'ils ne tiendraient pas, si on avait déjà eu trois-quatre flocons quelques jours auparavant, je pouvais pas m'empêcher de penser que c'était joli. Féerique.

- Alors, encore à vous promener par ici ?

Je me retournai vivement, me retenant à Naruto pour ne pas craquer. Karin. Forcément, il fallait bien quelqu'un pour gâcher l'ambiance ! Elle ne loupa pas mon geste, mais je me fichais bien de ce qu'elle en pensait à cet instant. Parce qu'à ses côtés, il y avait Sasuke. Mon cœur rata un battement. Je me sentis fondre et suffoquer. Son regard rencontra le mien, étrangement expressif, empli de stupeur et de terreur. Mais il détourna aussitôt les yeux. Je n'en revenais toujours pas.

- Tiens, tu n'es pas seule cette fois ? demandai-je, plus pour avoir quelque chose à dire que par réelle intention de provoquer Karin en retour.
- Je vois que toi aussi tu es en charmante compagnie ! Hé, ça vous dit, une sortie à quatre ?

Eh. Attendez, qu'est-ce qu'elle vient de proposer, là ? Hé ho ! Qui a remplacé Karin ? Ah. J'ai compris. Mademoiselle a utilisé son cerveau supersonique. Elle sait que je ne veux pas que Naruto se doute de quoi que ce soit sur ma solitude au bahut, et que je n'oserais pas lui répondre face à lui. Pas folle, la guêpe ! Mais pourquoi ? En attendant je suis dans la merde, moi... Je suis censée faire quoi maintenant ? Naruto, help ! Je me retournai vers lui, dans l'espoir qu'il reçoive mes ondes désespérées mais il était juste buggé. Comme si on l'avait mis sur pause, au moment où il s'apprêtait à dire quelque chose. Je suivis la direction de son regard pour m'apercevoir qu'il fixait le vide. Exactement là où se tenait Sasuke quelques secondes auparavant.

- Ça va être dur, on n'est plus que trois, constata Naruto.

Cette fois, c'est officiel, Sasuke me fuit et ne supporte même plus de me voir. À vrai dire je m'en doutais déjà. Alors pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi le regard de Mademoiselle me semble peser si lourd, sans Monsieur à ses côtés ?



Et voilà ! J'ai l'impression qu'au fur et à mesure, mes chapitres deviennent de plus en plus courts... TT^TT

Bref, questions, remarques, commentaires ?




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