Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
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hane-chan (Féminin), le 23/10/2013
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T
Je pense qu'elle sera plutôt longue.

En espérant que ça vous plaira !




Chapitre 4: Une claque monumentale



- Tu devrais venir un jour au lycée avec ton petit-ami ! fit Karin, jetant un regard à Naruto, avant de continuer un peu moins fort. Histoire de montrer aux autres que t'es pas juste l'abrutie solitaire...
- Je te dis que c'est pas mon petit-ami ! répliquais-je, sans commenter la fin de sa phrase, encore choquée.

Karin m'avait complètement retournée. Ne tenant pas à montrer à Naruto à quel point j'étais bouleversée - j'étais, à ses yeux, comme un espèce de mur invincible, sauf si ascenseur à proximité - je marchai d'un pas vif, plus en colère que touchée en plein coeur. Elle... J'avais vraiment envie de la trucider. De la pendre, de l'humilier, de lui rendre un millier de fois plus fort tout ce qu'elle m'avais fait subir. Et pourtant... J'avais sérieusement envie de m'enfuir, de tout laisser tomber et d'enfin abandonner face à Mademoiselle. Arrêter de lutter, et accepter sa supériorité. Mais, fierté oblige, je ne renonçais pas. Jamais.

Quelque chose me poussa à me retourner, mais je ne le fis pas. L'aurais-je fait que j'aurais peut-être vu Naruto menacer la folle aux cheveux de feux. Mais je ne le vis pas. Car je n'avais pas besoin d'être protégée. J'étais forte, je pouvais m'en sortir seule. Du moins je tentais de m'en persuader. Je ne voulais pas le mêler à ça. Pas lui, qui avait déjà tant de problèmes sans que je n'y rajoute les miens. Vous me trouvez trop protectrice ? C'est peut-être vrai. Idiote ? Ca l'est tout autant. Mais j'en avais marre d'être la petite fille qu'on défend, sans jamais pouvoir rendre la pareille. Alors j'avais décidé que je serais un mur. Un mur infranchissable. Un mur qui ne tombe jamais. Mais une fois de plus, je me suis trompée, n'est-ce pas ?

Oui, je me suis plantée, et en beauté. Tout comme pour mes cheveux roses, le jour où j'avais décidé que cette couleur rendrait ma vie meilleure et ferait enfin de moi une femme qui s'assume. Quelle belle connerie ! Elle est bien, là, la pauvre Sakura, hein ? Pauvre idiote, surtout ! Comment pourrais-je rivaliser avec la fière et forte Mademoiselle ? Je me stoppai soudain, avant de me donner un claque mentale. Et même un millier de claques. Non, je ne me laisserai pas faire ! Mademoiselle est juste une pouffe, une fille qui pète plus haut que son cul, et qui se sert de son cerveau dans l'unique but d'asservir les autres et d'asseoir encore plus haut son petit cul trop bien roulé ! Allez Sakura sois forte ! Te laisse pas faire !

Je repartis vers chez moi d'un pas décidé, sans que Naruto ne me rattrape. Sûrement avait-il compris qu'il valait mieux me laisser seule, après tout il me connaissait par coeur. J'eus un sourire pour mon ami ; j'étais heureuse de l'avoir revu, même si j'étais partie comme une voleuse. Il faudrait que je m'excuse. Mais même si je ne le faisais pas il ne m'en voudrait pas. C'était Naruto après tout, la rancune, il connaissait pas. Et puis, après toutes les galères qu'il avait surmonté, grâce à son optimisme sans failles, il avait appris qu'il valait mieux être du côté des autres que contre eux. Comme j'aimerais être dans sa tête des fois ! Tout devait être si simple !

Lundi arriva plus vite que ce que je pensais, et je jetais un oeil avec regret sur mon week-end trop vite fini. Je sentais déjà arriver la semaine pourrie, les contrôles surprises et les moqueries perpétuelles de mes camarades, et notamment de Mademoiselle. Quelque chose me disait que notre rencontre fortuite de samedi allait encore faire des émules, et que j'allais sacrément en baver. Et ça ne loupa pas.

- Alors, ma jolie, comment ça va avec ce beau blond ? Je n'ai pas causé votre séparation au moins ?

La voix mielleuse de Karin me hérissa le poil et je fermai les yeux pour ne pas m'imposer la vision de cette bimbo avec un peu trop de cervelle à mon goût. Et dieu sait que j'avais sacrément envie de lui arracher quelques cellules grises, là, juste à l'instant. Je tentai d'occulter sa présence et poursuivis ma route, comme si de rien n'était. Mais Mademoiselle n'était pas disposée à me laisser tranquille et se planta juste devant moi. Son chien de garde, à trois pas de nous, ne fit aucun mouvement pour lui dire de cesser ce jeu stupide. Mais Sasuke n'intervenait jamais, droit comme un piquet et montrant son plus beau profil de faux-jetons.

- Alors, Pinky, comment il va ton Naruto ?

Sasuke tiqua. Sa réaction me surprit, lui qui faisait toujours comme si rien ne l'atteignait jamais, alors que son froncement de sourcil s'accentuait. J'aurais voulu faire comme si je n'avais rien vu, comme si je ne m'intéressais pas à la conversation et que la seule présence de Karin ne me donnait pas envie de vomir mes trippes pour lui en faire un couvre-chef. Mais je ne pouvais pas. Pas alors que je voyais enfin la belle carapace de Monsieur se fendre, en public.

- Ce n'est pas MON Naruto... Je te l'ai déjà dit, on est juste amis.
- En vous promenant que tous les deux dans un endroit réputé pour les amoureux ? Tu m'en diras tant !

Le masque de Monsieur glaçon se fissura avant d'éclater en morceaux un bref instant. Une expression concise se posa sur son visage avant qu'il ne retrouve toute sa beauté froide et inaccessible.

- Au moins, je n'étais pas seule contrairement à quelqu'un d'autre !

Les yeux de Karin me fixèrent méchamment malgré son sourire. Celle-là elle ne s'y attendait pas. Son expression se fit mesquine ; elle préparait quelque chose. Quant à savoir quoi et quand ça me tomberait dessus...

- Ce sont des aveux ?
- Non ! lançai-je, exaspérée.

Je la contournai pour rejoindre le foyer, mon refuge. Karin avait tendance à éviter de faire trop de tapage ici, parce qu'elle s'était fait remonter les bretelles une fois à cause du niveau sonore qui dérangeait les autres. Mais ça ne l'empêchait généralement pas de continuer à m'emmerder, au lieu de me laisser tranquille dans mon coin.

Les heures de cours s'enchaînèrent avec relativement de rapidité, pour mon plus grand bonheur. Je n'avais qu'une hâte, c'était de m'en aller. Je n'arrivais plus à me concentrer sur les explications des professeurs, malgré leur volonté d'inculquer un semblant de connaissances à leurs élèves irrespectueux de leurs efforts. Mais je n'avais vraiment pas la tête à ça. J'étais sincèrement désolée pour eux, alors qu'ils s'évertuaient à faire revenir le calme et le silence dans la salle, en vain. Seulement, pour une fois, je les comprenais. Le froid les anesthésiait, et les quelques flocons de neige qui tombaient çà et là avaient quelque chose d'hypnotisant.

La sonnerie retentit finalement, saluée d'un soupir de soulagement général, et tous les élèves se mirent à ranger leurs affaires avec empressement, sans tenir compte de la prof de bio qui tentait de finir sa phrase, avant de laisser tomber, dans un À demain, revoyez votre leçon ! reflétant son exaspération. Ne tenant pas à me mêler à la cohue de mes camarades qui s'entassaient déjà à la porte en se bousculant allègrement, je pris tout mon temps pour récupérer mon sac et y mettre mes affaires de cours, rangées avec soin. Finalement, la prof se tourna vers moi, comme si j'étais son dernier espoir, la dernière fille lucide de la classe. Foutaises !

- Excuse-moi Sakura, mais je dois récupérer mes enfants chez la nourrice, est-ce que tu veux bien effacer le tableau et ranger les livres ?
- Euh... Oui pas de problème.
- Merci ! Les clés sont sur le bureau. À demain !

Pas le temps de dire ouf, elle était déjà partie. Pourquoi j'avais répondu par l'affirmative ?! Je jetai un regard déconfit aux livres de cours encore ouverts pour la plupart sur les tables des élèves, qui ne prenaient même pas le temps de les déposer sur le bureau du professeur. Me retournant pour m'atteler à ma tâche, je sursautai. Sasuke était là, juste devant moi, sa silhouette se découpant par jeu de lumières, et je me retrouvais pour la seconde fois dans un espace clos, avec lui pour seule compagnie. C'était l'occasion rêvée pour m'excuser. Il s'avançait vers la porte, dangereusement proche, et mes chances s'amincissaient de plus en plus. Il fallait que je l'accoste. Et puis j'étais curieuse. Connaissait-il Naruto ?

- Euh... euh... S-Sasuke !

Il se retourna vers moi, intrigué. J'eus un rire nerveux. J'avais soudain très envie de faire comme mon meilleur ami, et de me gratter la tête, comme si cela pouvait dissiper la gêne monstrueuse qui s'était emparée de moi.

- Je voulais juste m'excuser pour l'ascenseur !
- T'excuser de quoi ? me fit-il d'une voix neutre.
- Euh... J-je...

Mais mes mots se perdirent dans ma gorge lorsque mon regard sombra dans le sien. Un tourbillon de sentiments et de sensations m'emporta, et je n'aurais pas pu dire où était l'endroit et ou était l'envers. Comment était-ce possible d'être aussi inexpressif et terriblement déroutant à la fois ? Ses yeux dégageaient tant de choses à la fois qu'il n'en restait plus qu'un vide immense, horriblement déstabilisant.

- Mon comportement, réussis-je tant bien que mal à formuler.
- Quel comportement ?
- Quand j'ai paniqué...
- Ah, ça... Ne t'en fais pas, c'est oublié.

Son sourire emporta tout sur son passage. Ses yeux étaient presque chaleureux. J'étais toute retournée. Incapable d'une pensée cohérente. Mon coeur battait à cent à l'heure. Trop beau pour être humain. Mes yeux dessinèrent sa silhouette, voletant autour de lui, ne sachant pas quoi regarder tant il me semblait... Parfait. Délicat. Et terriblement fort. Plein de prestance et de charme. Froid. Dur. Intouchable. Et pourtant il était là, face à moi, à me sourire. À moi. Et sans même m'en rendre compte, ma bouche parlait déjà, et les mots m'échappèrent.

- Je ne parviens toujours pas à comprendre comment tu fais pour sortir avec Karin. C'est juste une pimbêche insupportable et...
- Ne parle pas d'elle comme ça ! s'écria-t-il soudain, me faisant sursauter. Si tu savais le quart de ce qu'elle a vécu, tu ne dirais pas ça !

Et, sans rien ajouter de plus, il s'en alla d'un pas furieux. Après m'avoir dit qu'il ne voulait plus jamais me revoir. Me laissant par la même occasion toute seule en plein milieu de la salle de classe comme une abrutie, entourée de livres pas rangées, et de tables esseulées.

Et voilà comment perdre son seul semblant d'ami dans le lycée ! J'étais vraiment cruche. Quelle idée aussi de critiquer sa petite-amie ! S'il sortait avec, c'est qu'il devait l'aimer quand même... Cette pensée me fit mal au coeur, et j'effaçai une larme du revers de la main. J'étais vraiment la pire des idiotes.



Un chapitre un peu court, mais qui orchestre le retour de Sasuke - et son départ aussi...

Breeef ! Qu'est-ce que vous en pensez ?




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