Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
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hane-chan (Féminin), le 09/10/2013
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T
Je pense qu'elle sera plutôt longue.

En espérant que ça vous plaira !




Chapitre 3: Traîne-moi dans la boue



L'incident de l'ascenseur passé, la routine reprit bien vite le dessus dans ma vie. Karin continuait de m'en faire voir des vertes et des pas mûres, je détestais toujours autant mes cheveux roses, et Sasuke m'ignorait royalement, comme s'il ne s'était jamais rien passé. Prévisible. Mais Shikamaru continuait de se foutre de ma gueule, me rappelant que tout ça n'était pas un rêve - ou un cauchemar je ne savais pas très bien. Et je cherchais vainement un moyen de pression pour qu'il se taise enfin et arrête de ressasser l'image de notre sauvetage. Parce que, merci, je sais bien que j'avais une gueule de naufragée accrochée à sa bouée Sasuke, et que lui-même tirait une tête de trois pieds de long, attendant impatiemment qu'on vienne le délivrer de ce calvaire. Mais pas besoin de me le répéter toutes les trente secondes... C'est déjà assez humiliant comme ça.

Deux jours avant, j'avais discuté avec Ino par conversation vidéo via les réseaux sociaux - un vrai miracle au vu du décalage horaire ! - qui ne pouvait pas s'empêcher de glisser deux trois mots anglais en plein milieu de sa phrase, comme ça, sans vraiment s'en rendre compte. Un jour, elle ne saura même plus parler français... Bref, autant dire que pour elle tout allait bien, ses études se déroulaient à merveille, et Chôji était un amour. J'étais heureuse pour elle, du moins je tentais de m'en convaincre, histoire de ne pas finir aigrie avant l'heure et me mettre à jalouser la chance de mes amies. Certes, de mes rares amies. Mais ça, c'est un autre problème. Pour revenir à ce que je disais, elle a directement su que quelque chose n'allait pas. N'ayant aucune envie de lui raconter l'épisode Ascenseur, j'avais biaisé en racontant qu'une fois de plus Karin se montrait insupportable - ce qui était vrai, dans un sens - et Ino ne parvenait toujours pas à comprendre que je me retrouve complètement seule dans mon nouveau lycée.

Bref, tout ça pour dire que tout allait parfaitement bien et que ma vie était un gros nuage tout rose où les oiseaux chantent et... Rose ?! Bon d'accord je vais vous dire la vérité : j'étais vraiment beaucoup plus atteinte que ce que j'avais toujours pensé. Mais ce n'était pas totalement ma faute, hein ? J'avais pas choisi de me griller mes rares neurones dans un foutu ascenseur à la noix, moi ! Autant dire que mon PPNV était complètement en train de déraper. Quoi, vous ne vous rappelez pas de mon plan pour une nouvelle vie ? Ce magnifique éclair de génie qui m'avait fait me peinturlurer les cheveux en rose bonbon ? Bon bah vous l'avez eue, au final, votre piqûre de rappel...

Autant dire que ma semaine fut une horreur, entre monsieur Orochimaru qui nous donna une fois de plus un contrôle surprise dont je vous tairais ma note catastrophique, Mademoiselle et ses frasques pour m'en faire voir de toutes les couleurs, Shikamaru que j'avais de plus en plus envie d'étrangler et l'ascenseur que j'évitais comme la peste - bien plus qu'avant, si encore c'était possible. Alors quand mon père m'annonça, l'air de rien, qu'il consentait à me rendre mon téléphone, je crus tout bêtement à une farce. Mais mon père ne plaisantait jamais. Toujours sérieux, parlant constamment chiffres et bénéfices, devoirs et responsabilités, travail et contrat. Bref, un homme d'affaires ne vivant que pour son boulot, et occasionnellement pour sa famille. Je lui sautai dans ses bras, heureuse comme jamais - deux mois sans téléphone, je vous jure ça vous change la vie ! - sans remarquer son malaise. Il me serra maladroitement dans ses bras, avant de m'expédier dans ma chambre. Sautillant comme une bienheureuse, je m'y rendis sans me faire prier, mon téléphone chéri contre mon coeur.

Et là, ce fut le drame : plus d'une centaine d'appels manqués de la part de Naruto. Oups. J'avais oublié de le prévenir pour la confiscation de mon téléphone. Le pauvre... Il devait croire que je lui faisais la tronche. Pleine de belles résolutions, décidée à réparer ma boulette et faire de ce week-end un exutoire de ma semaine, j'attrapai mon manteau - c'est qu'il fait plutôt frisquet pour le moment ! - pour faire une visite surprise à mon meilleur ami. Tous les samedi, midi et soir, il travaillait dans un petit restaurant chinois pour arrondir ses fins de mois et aider son tuteur à payer l'appartement. Il lui arrivait aussi de travailler le mercredi midi, lorsque ça ne suffisait pas. Ca n'aurait tenu qu'à lui qu'il aurait arrêté ses études pour travailler, mais Iruka tenait à ce qu'il finisse au moins le lycée, avec un diplôme en poche.

Toute guillerette, je m'élançai dans ces rues que je connaissais par coeur, un peu sales et malodorantes, aux façades décrépies et aux enseignes aux couleurs délavées, mais qui respiraient ce que j'avais surnommé le Bonheur d'Antan. Je parie que vous trouvez ça complètement stupide, mais vous êtes-vous déjà promenés dans ces quartiers-là, en regardant autre chose que vos pieds ? Il y a quelque chose de magique dans ce genre de lieux, à garder les yeux ouverts, et observer autour de soi. Il suffisait de lever les yeux pour voir apparaître l'ancienne beauté de l'endroit, des balcons savamment étudiés aux anciennes enseignes de magasins aujourd'hui disparus, des poutres apparentes aux rideaux de fers montrant l'activité d'autrefois. Et je remerciais chaque fois Shikamaru de m'avoir montré cette facette-là de la ville.

Arrivée devant le restaurant Ichiraku - oui un nom japonais pour un restaurant chinois - je lançai à la cantonade un Salut tout le monde ! en poussant la porte, auquel on me répondit avec entrain. Soudain, il y eut comme un bruit de verre cassé. Je me retrouvais bien vite étouffée par une masse indistincte, lourde et touffue.

- Sakuraaa... pleurnicha Naruto. J'ai cru que tu reviendrais jamais !
- Chut, là, tout va bien, Tata Sakura est de retour, ne t'inquiète pas, répondis-je en tapotant son dos comme à un gamin, entraînant les rires des habitués.

La sangsue se décolla un peu de moi, sans me lâcher, de peur que je disparaisse s'il me quittait du regard ne serait-ce qu'une seconde. Son regard intensément bleu se fit transperçant, et il me fixa avec incrédulité.

- Dis, Saku', c'est quoi cette couleur de cheveux ?

Ouais. Sympa l'entrée en matière. C'est un peu comme l'éternel Sakura, pourquoi t'as du chewing-gum partout dans tes cheveux ? auquel j'avais vraiment eu droit à de nombreuses reprises. Ou comment te dire avec délicatesse que ta couleur est carrément loupée et horrible à souhait.

- On dirait des fleurs de cerisier !

Hé ! C'est que ça ressemble presque à un compliment ! Eberluée, je jetai un regard à mon ami qui arborait fièrement un sourire de trois kilomètres. Visiblement, c'était vraiment un compliment. Décidément, Naruto m'étonnera toujours. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, il se démarquera toujours, même inconsciemment. Un sourire m'échappa, incontrôlable, comme si j'étais gagnée par la bonne humeur communicative de mon meilleur ami. Un peu comme un soleil ambulant. Mon soleil ambulant.

- Tu as déjà mangé ?

Je me retournai vers le patron, et mon estomac répondit bruyamment avant même que je n'ouvre la bouche. Rouge écrevisse, je regardai Naruto et monsieur Ichiraku rire à gorge déployée de mon expressivité.

- Allez Naruto prends ta pause, et mangez ensemble ; c'est la maison qui offre !

Je voulus refuser pendant un instant, mais le regard d'avertissement que me lança le patron me dissuada. De toute façon, c'était comme vouloir remuer du beurre avant de le tremper dans l'eau : c'est bien joli, mais ça ne sert strictement à rien. Alors je suivis Naruto dans l'arrière-boutique, où les employés prenaient leurs repas. J'étais assez habituée du lieu pour me sentir à mon aise et aider Naruto à apporter notre repas, et prendre nos baguettes jetables sur le comptoir pour revenir m'asseoir. Cette ambiance bon enfant m'avait manquée. Loin des critiques de Karin, du stress des cours, juste là, à profiter de l'instant.

Naruto se remit à larmoyer sur mon absence, avec une expression de chat botté, et je lui expliquais le coup de mon téléphone confisqué, et de mon agenda overbooké. Pas ma faute si j'avais trois tonnes de devoirs ! - et je passais sous silence le fait que je l'avais complètement oublié, obsédée que j'étais par Mademoiselle.

On expédia le repas assez rapidement, Naruto parce qu'il devait reprendre son service, et moi par peur de voir mes nouilles se refroidir et ramollir. Souriant, j'observais mon ami à son travail, m'installant au niveau du comptoir pour continuer à parler avec lui quand les clients le lui permettaient, et l'ambiance conviviale du lieu me transporta une fois de plus loin de tout. J'attendis sagement que le blond finisse, jusqu'à l'heure à laquelle il devait rendre son tablier pour la semaine, une fois le rush terminé.

Je discutais beaucoup avec Ayame, la fille d'Ichiraku, qui l'aidait au restaurant depuis que sa grossesse l'empêchait de se rendre à son école de danse, où elle exerçait en temps normal comme professeur. Elle était splendide et rayonnante, et elle filait le parfait amour avec son fiancé. Sa grossesse semblait se dérouler sans accrocs, et elle avait hâte de savoir si elle attendait une fille ou un garçon. Bien sûr, il y avait des hauts et des bas, et elle s'engueulait souvent avec son fiancé, notamment quand celui-ci décrétait que tel ou tel aliment n'était pas bon pour un femme enceinte - moralité : ne jamais mettre en colère une cuisinière à propos de nourriture, surtout quand elle est sous l'influence des hormones ! - ou quand il ronflait comme un ours des cavernes... Hé ! Pas besoin de me regarder comme ça ; ce sont ses propres mots !

Finalement, Naruto ayant terminé son service, nous partîmes nous balader dans la ville, et nous nous dirigeâmes sans trop réfléchir vers notre coin préféré : le parc. C'était un espèce d'énorme espace vert clôturé, comportant de nombreux bancs, des jeux pour enfants, des pistes cyclables, murs d'escalade et j'en passe. C'était un peu notre endroit, dès qu'on voulait oublier la réalité. Un espace empli de souvenirs, qui avait orchestré tous les grands virages de notre amitié, de notre rencontre à aujourd'hui, en passant par nos nombreuses disputes.

- Oh, mais qui voilà donc ? Ne serait-ce donc pas notre chère Sakura ? En compagnie d'un joli garçon, d'ailleurs. Comme c'est étrange !

Je me figeai sur place, tétanisée. La voix de Karin me fit l'effet d'une douche froide, alors qu'elle continuait de répandre son venin. Si elle se mettait à me pourrir la vie, même en dehors du lycée... Oh monde cruel !

- Tu ne nous présente pas ? poursuivit-elle innocemment.

Grinçant des dents, je me fis violence pour ne pas sauter sur cette pimbêche rousse et l'égorger sur place. À la place, d'une voix méconnaissable, j'entrai dans son jeu.

- Naruto, je te présente Karin, ma déléguée de classe. Karin, voici Naruto ; un ami.

Je vis au regard de ce dernier qu'il avait été blessé que je ne le présente pas comme mon meilleur ami, mais je fis comme si je ne l'avais pas remarqué. Elle n'avait pas besoin de le savoir.

- Oh, ce n'est pas ton petit-ami ?

Ces airs de petite fille sage m'énervaient au plus haut point, et je dus user de tout mon sang froid pour ne pas répliquer. Naruto était là. Il n'avait pas besoin d'assister à ça. Sinon, il se mettrait en tête que j'avais besoin d'être protégée, et c'était bien la dernière chose que je souhaitais.

- Non, c'est juste un ami.

Mon ton était glacial, alors que je tentai vainement de contrôler ma voix pour paraître normale devant Naruto. Complètement perdu, ce dernier me semblait regarder un match de ping-pong. On se renvoyait la balle, avec rapidité et violence.



Ben voilà, un nouveau chapitre un peu différent des autres. Eh oui, Sakura aussi a des amis ^^

Bref, n'hésitez pas à me faire part de vos réactions, impressions, bonnes ou mauvaises, qui pourront toujours m'aider à m'améliorer !




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