Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
Version imprimable
Aller au
hane-chan (Féminin), le 24/04/2015
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T
Je pense qu'elle sera plutôt longue.




Chapitre 15: À la recherche de la mémoire perdue



Ino était repartie à Los Angeles - sans avoir pu voir ses parents de toutes les vacances, donc depuis son départ inopiné aux USA - j'avais un boxon monstrueux que j'avais tenté de faire disparaître le plus rapidement possible avant le retour de mes propres parents, heureusement aidée par mes très chers invités, et mes cheveux avaient gardé d'étranges reflets rouges tout dégueulasses. Jamais mes cheveux couleur Barbie écrasée ne m'avaient autant manquée. Ma mémoire me faisait toujours défaut, et après les révélations sur mon comportement inavouable auprès d'Itachi, je n'étais pas sûre de vouloir connaître toutes les conneries que j'avais faites. Seulement, moins j'en savais, et plus je m'inquiétais. Traduisez ceci par Je deviens folle à lier et je bouffe mes cheveux en spaghetti bolo pour tenter une réminiscence subite - sans résultat. Ajoutez à ça que je n'étais pas franchement exaltée à l'idée de retourner au bahut, où ma très chère note de bac blanc de maths m'attendait sagement pour me torturer à sa guise, avant que mes parents ne prennent le relais.

Ma joie s’amplifia lorsque, à peine arrivée, s'approcha une de ces filles qui me donnaient envie de les dépecer pour en faire des manteaux pour chihuahua et de faire dégouliner leur maquillage à base de baleine crevée et décomposée. C'était une de ces grognasses de ma classe que je détestais par-dessus tout. Elle mastiqua son chewing-gum la bouche ouverte, me faisant profiter de la vue superbe de ses amygdales, me dévisagea et leva les yeux au ciel théâtralement. La parfaite petite pupute de service, en somme.

- Et bien Haruno, on innove ? Comment t'as obtenu ta couleur cette fois ? Avec un tampon usagé ?

Je me redressai brusquement, prête à me jeter sur elle, lui cracher dessus et enfoncer mes dents si profondément dans sa peau qu'elle ne verra plus jamais Twilight et tous ces films de vampire à la con de la même manière.

- Sakura est mon esclave, elle m'appartient. Alors tu vois, petite cruche, quand tu l'insultes, c'est moi que tu traites.

Putute se tut, fixant apeurée sa déléguée, certaine qu'au moindre accro, Karin la pourrirait au conseil de classe. Et quand t'es en terminale et que tu veux aller à une école d'ingénieur, tu fermes ta gueule. Trois secondes plus tard, elle s'excusait et s'enfuyait en essayant de se faire toute petite. Avoir été qualifiée d'esclave ne me plaisait pas outre mesure, mais je devais avouer que c'était relativement efficace. J'attendis cependant qu'on se retrouve seules pour lui en faire la remarque.

- T'étais pas obligée de m'aider tu sais.
- Et te regarder te laisser marcher sur les pieds ? C'est pas la peine Sakura. T'as du punch et de la personnalité, mais tu t'écrases toute seule. Tu restes dans ton coin alors que t'aurais déjà pu te faire trente-six mille amis ici, et si je n'avais pas cessé de te houspiller pour te faire sortir de ta torpeur, tu te serais enfermée dans ta bulle sans plus jamais en sortir !

Un bug monumental s'empara de mon cerveau.

- A-Attends ! Je t'arrête tout de suite ! Tu veux dire que... Attends... Pendant tout ce temps tu faisais exprès ? Tu faisais ça pour mon bien ?
- T'es une fille bien, tu sais. Ça se voit à des kilomètres. Et t'es intelligente. Tu te fais juste passer pour plus conne que tu ne l'es. Arrête de te rabaisser, prends confiance en toi, prends tes couilles à deux mains et pose-les sur la table.

Elle me laissa en plan, et je m'écroulai sur le premier banc venu. Ça faisait un peu trop pour moi ça. Je commençais tout juste à me défaire de cette image atroce que j'avais d'elle, à me dire que peut-être elle pouvait être un peu moins méchante que ce dont je m'étais toujours persuadée, mais elle débarquait et me bousculait comme une folle trop loin de ma zone de confort. Je me sentais comme dans Bip-Bip et Coyote, quand d'un coup on te pousse au-dessus d'un précipice, que tu sais que tu vas tomber, mais que pour le moment tu es stable en l'air.

Je profitai de cet état second pour survivre aux jours qui suivirent. Ma note de bac blanc de maths était catastrophique, et pas qu'en maths certes, mais je relativisai à une seule - et la pire - mauvaise note dans l'espoir vain de ne pas m'achever. Je rentrai ce soir-là piteusement chez moi, le bulletin en main, n'ayant pas pris la peine de le ranger en sortant du bahut. Je me disais que peut-être, plus vite je me débarrassais de cette sale corvée, plus vite serait oublié ce mauvais moment à passer. Oui, j'étais sacrément optimiste. Ma mère me hurla dessus à s'en faire éclater les poumons, et mon père étant encore au travail, elle me disputa pour deux. Autant dire qu'elle me claqua la porte au nez en me gueulant un " Dehors ! " si fort que Shikamaru sortit de chez lui. Je me tournai au ralentit vers lui.

- Je crois que je suis à la rue, cette nuit.

D'un soupir las, habitué, il ouvrit grand la porte de son appartement. Me donnant par la même une vue superbe sur son meilleur ami éberlué. Ou comment mourir de honte.

- Tu peux rester pour le moment, mais faudra que tu trouves une solution de rechange : les amis de mes darons débarquent ce soir pour une semaine de folie. Super...

Je le remerciai, même si tout espoir avait déserté mon corps. C'était la semaine où Naruto accueillait son correspondant, un certain Lee machin-chose, et je ne pouvais pas me permettre de squatter aussi. Je m'affalai sur le canapé à côté de Sasuke en poussant un soupir à fendre l'âme.

- Tes notes sont si catastrophiques que ça ?

Je piquai un far. Que Blanche Neige ait été témoin de ma mise à la porte était on ne peut plus suffisant pour compléter mon vase d'humiliation. Mais l'évidence était là, et je soufflai, à bouts : " Je risque de redoubler. " Shika me répondit par une grimace avant de partir chercher un pot de glace à la vanille et trois petites cuillères. Décidément il me connait trop bien. Nous nous empifrâmes joyeusement, débattant allègrement sur le sens de la vie. Ouais, profonde la discussion. Normal quoi.

- Et donc voyez, on n'a qu'un seul corps mais plusieurs vies. Parce que notre âme se réincarne et si ça se trouve, on sera une chèvre la prochaine fois.
- Vous croyez qu'on peut devenir un ver de terre ? Ou un truc aussi insignifiant qu'un moucheron ? Vous imaginez, à peine né qu'on vous écrase avec une tapette à mouches ? Ou en scorpion. On finirait en brochettes, grillés et destinés à nourrir des types aux goûts bizarres.
- Beurk !

Les parents de Shika débarquèrent à ce moment-là, nous saluant d'un fringant " Bonsoir les rejetons ! Désolé il va falloir que vous débarrassiez le plancher on a des invités " et Shika nous fit un regard d'excuse. Oui chef, on migre ! Sasuke se leva et je suivis le mouvement.

- Tu sais, Sakura, tu peux dormir chez moi si tu veux. Itachi n'est pas là ce soir, tu pourras squatter sa chambre.

J'acceptai un peu gênée, de un parce que j'allais me retrouver seule avec Sasuke qui, bien qu'en couple il m'avait embrassé - si Karin l'apprend je suis morte ! - et de deux parce que j'étais en passe de percer l'intimité d'Itachi, l'antre même de sa personne. Mais en même temps c'est pas comme si j'avais une infinité de solutions de rechange...

Nous gravîmes les escaliers silencieusement, ne sachant pas trop quoi nous raconter, le souvenir de ces derniers jours un peu trop bien ancré dans nos mémoires. Je crevais de honte, mais je savais que si je me cherchais la moindre excuse, ce serait encore pire, et ne ferait que raviver cet instant dans nos esprits. Bref, le contraire de ce que je voulais.

- Tu veux manger quoi ce soir ? C'est pas que j'ai pas grand chose au frais, mais... enfin, tu vois, la cuisine et moi...

J'esquissai un sourire. Le carnage du poulet du Nouvel An avait pu être évité par ma majestueuse intervention, mais qui sait quels exploits il avait pu faire pour parvenir à un tel degré de non-douétitude ?

- Laisse-moi faire !

Je farfouillai éhontément dans ses placards et son frigidaire, à la recherche d'un bon petit truc à concocter. Je me décidai finalement, au vu des ingrédients présents, pour des nouilles chinoises à la sauce moi. Je m'emparai du wok, des nouilles, de la sauce soja, des légumes que je découpai en morceaux, du blanc de poulet que je m'évertuai à trancher en fines lamelles, et hop, tout fut près en moins de temps qu'il faut pour le dire. Certes, je vous ai offert un ENORME raccourcis culinaire, mais on s'en fiche, l'important c'est qu'on passa à table, et que Sasuke me fixait moi et mon plat comme si nous étions la huitième merveille du monde. Plutôt appréciable !

- Ch'est délichieux !

Rougissant de plaisir, je me mis à manger à mon tour, pour me faire la réflexion que oui, j'avais assez bien réussi mon coup. Ah la nourriture ! Le meilleur appât de l'homme ! Contentez son estomac, et c'est lui que vous contentez. Merci mamie !

- Au fait, tu sais ce que tu vas faire l'année prochaine ?

J'avalai de travers. Sujet fâcheux, terrain miné. Je jetai un regard en biais à Sasuke, mais il semblait réellement curieux. Peut-être pour cette raison, alors que je n'avais jamais confié ceci à personne, je lui parlais de mes perspectives d'avenir.

- Eh bien, dans le meilleur des cas, j'aimerais bien devenir médecin, ou chirurgien, ou quelque chose du genre, mais... Vu comment ça a l'air parti, je suis même pas sûre de pouvoir finir mon année.
- Ce sont les notes du Bac qui comptent, et les appréciations des profs, pour ton dossier.
- T'as vu mes notes du Bac blanc ? Même comme ça je suis foutue ! Et puis pour les appréciations, la plupart du temps j'ai un truc qui ressemble vaguement à " Fait des efforts, mais doit encore s'accrocher pour parvenir à une certaine stabilité ". Tu vois, ce commentaire faux-cul d'un prof qui veut pas saquer un élève bon à rien ? Bah voilà ! Oh, et en maths...
- T'as Orochimaru, c'est pas comparable !

J'appréciais les efforts de Blanche Neige pour me remonter le moral, mais j'avais plus l'impression qu'il me tendait une pomme empoissonnée. Même si j'arrivai par je ne sais quel miracle à décrocher mon Bac, je n'aurais aucune chance à la fac de médecine. Autant être réaliste, c'était perdu d'avance. Soupirant, souhaitant changer de sujet mais avide de savoir aussi, je lui renvoyai la question.

- Hum... À vrai dire j'ai pas encore vraiment décidé. Parfois je me dis que j'aimerais être chimiste, puis après je me dis que j'ai pas franchement la tête à rester enfermé dans un labo. Sinon, j'avoue que m'engager dans l'armée me tenterait peut-être, mais Karin en fait tout un plat, et je sais qu'Itachi me laisserait jamais y aller. J'arrive pas à me décider. Beaucoup de trucs m'intéressent, mais j'arrive pas à faire le tri dans ma tête. Quand je vois les autres qui ont tous plus ou moins une idée précise, et moi qui patauge...

Qu'il se confie à moi ainsi me fit extrêmement plaisir.

- T'as encore un peu de temps pour te décider. Mais dis-moi, qu'est-ce qui te plaisait en temps que chimiste, et pourquoi l'armée ? Sinon, quels sont tes centres d'intérêt en dehors des cours ? Qu'est-ce que tu aimes faire ?
- Mmh c'est compliqué. En temps que chimiste, c'est fou, c'est juste par l'agencement des atomes et molécules, par le mélange des solutions, tu peux créer quelque chose de tout nouveau, tu peux faire des médicaments comme des bombes, un peu comme un espèce de dieu. Mais en même temps, comme je t'ai dit, rester enfermé dans un labo, en blouse blanche... Je sais pas. Tu vois pour l'armée, c'est l'idée de servir sa patrie, de livrer corps et âme à sa nation, protéger son peuple. Mais après les guerres, les innocents pris au milieu, je sais pas si je pourrais supporter. En dehors - et te fous pas de moi - j'aime bien... euh... la politique, le droit, ce qu'il se passe dans le monde. Lire des journaux, rester informé, quoi.
- Pourquoi tu creuses pas là-dedans ? Journaliste, politicard, avocat, je sais pas. Comme ça tu peux rester connecté au monde, protéger le peuple, servir ton sens de la justice.

Son regard s'illumina comme si je lui avais confié le saint Graal.

- Pourquoi j'y ai pas pensé avant ?! Merci Sakura !

Il m'attrapa la tête et m'embrassa sur le front. Comme ça, BIM ! Un gros smack. Éberluée, je le fixai débarrasser la table, tout fringuant, sautillant presque.

Avant d'aller nous coucher, il me confia un t-shirt large en guise de pyjama, et je sniffai discrètement son odeur. Elle avait tendance à me vriller le cœur, me faire tourner la tête, me mettre sur un petit nuage. Alors, parce que la scène de tout à l'heure me taraudait encore, je finis par craquer et lui demander :

- Dis, pourquoi est-ce qu'au Nouvel An, tu... enfin, pourquoi m'as-tu embrassée ?

Il se retourna violemment vers moi, surpris que je remette le sujet qu'on avait tant évité sur le tapis. Et, sans trop savoir pourquoi, je lui trouvais une expression déçue et fermée, presque froide. Mon cœur se serra, et je me traitai un million de fois d'idiote pour avoir posé la question.

- Si tu ne te souviens pas de la raison, alors ce n'était pas la peine de te souvenir de ça. Et puis de toute façon, c'était une erreur.




Parce que la terminale, c'est aussi ça : choisir son futur, son métier, ses études. Qu'on est tous passé par là, et que ça continue d'être effrayant.

Donc un chapitre qui s'oriente assez sérieusement à mi-parcourt, j'espère que ça vous aura quand même plu !

Oh et puis, j'ai enfin pu caser le rôle de Karin comme je l'avais défini depuis le début de l'histoire, une fille qui veut bouger le cul de Sakura pour ne pas qu'elle reste toute seule dans son coin.




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 [ 15 ] 16 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: