Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
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hane-chan (Féminin), le 30/03/2015
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T
Je pense qu'elle sera plutôt longue.




Chapitre 13: Quand le jour de l'an dérape



La fin de mes vacances de Noël ressembla à une grosse parodie de film mélodramatique : moi, un pot de glace, et une cuillère. Le serpent repartit tranquillement à sa demeure première - le lycée, où j'étais bien décidée à ne plus mettre les pieds. Et Ino, censée rentrer chez ses parents pour le réveillon, resta finalement : les Yamanaka s'étaient offert un petit voyage dans les îles sous le soleil pour profiter d'un Noël atypique et tropical ; et me laisser par la même entourée d'une furie ne me laissant absolument pas déprimer à ma guise, et qui ne comprenait pas pourquoi je me morfondais dans mon coin. C'est vrai, quoi, ça s'était bien passé entre Itachi et moi au bal ! Ouais ben justement, si elle pouvait bien se la fermer trente secondes, je pourrais peut-être lui expliquer que ça s'était un peu trop bien passé.

Et puis il y eut le réveillon du nouvel an. Ino devait repartir le surlendemain, et voulait marquer le coup en faisant une grosse teuf - chez moi bien entendu. J'avais rouspété, arguant que ce n'était pas parce que mes parents étaient absents et que ceux de Shikamaru aussi qu'ils devaient utiliser MON appartement pour faire la bringue et tout péter, mais miss était déjà trop loin dans ses préparatifs, et j'eus envie de la déchiqueter pour donner les morceaux en pâture. À croire qu'elle est incapable d'écouter qui que ce soit et que le mot " raisonnable " est inconnu au bataillon. Elle avait déjà prévu sa petite liste d'invités, sa liste de courses, et tout son bataclan.

- Karin ? Tu veux vraiment que j'invite Karin ? Mais t'es sourde ou t'es bouchée ?!
- Oh, allez, on invite bien Sasuke !
- Oui mais c'est pas pareil.

Elle leva un sourcil, circonspecte. Je détestais quand elle faisait ça. Parce qu'après, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire qu'il fallait que je me justifie. Et elle le savait pertinemment.

- Bah déjà c'est mon voisin, je le connais depuis qu'on est hauts comme trois pommes, ou presque, et je ne le déteste pas.

Cruel euphémisme.

- Arrêtes, tu ne détestes pas Karin, vous avez même l'air de bien vous entendre !
- Non c'est faux !
- Fais pas ton enfant Saku'. Tu te bouches les oreilles et fermes les yeux parce que tu as peur de voir que tu peux l'apprécier. Tout ça parce que tu es jalouse.
- Je ne suis PAS jalouse !

Elle secoua la tête de droite à gauche, un air navré collé au visage. Et elle se mit à énumérer :

- Elle est belle, intelligente, drôle, forte, a de la chance en amour, et sait se servir de son charme. Et ce que tu ne peux absolument pas supporter c'est l'idée même qu'elle puisse être autre chose que l'image du démon que tu t'es fait d'elle. Mais regarde-toi un peu ! Arrêtes de te dénigrer tout le temps. Se comparer aux autres n'est pas la solution. Toi aussi tu es belle, toi aussi tu es drôle - même si c'est souvent à tes dépends - tu n'es pas bête, et la chance tourne pour toi aussi. Tu manques juste cruellement de confiance en toi.
- Et on trouve ça où, la confiance en soi ? En kit chez Ikéa ?

Elle continua comme si elle ne m'avait pas entendue. Typique d'elle-même.

- En tout cas, moi je l'aime bien.

Ce fut plus fort que moi : je pouffai. Elle me fixa, la bouche béante, leva les bras au ciel et sortit de la chambre, vaincue. Et me gueula depuis la cuisine :

- Ne la raye pas de la liste !

Je baissai les yeux sur le bout de papier que je tenais dans mes mains. Qui d'autre voulait-elle faire venir ? Karin, Sasuke, Shika bien entendu, Itachi - j'espérais sincèrement qu'il avait d'autres choses de prévu avec ses propres potes parce que je ne me voyais pas le moins du monde lui faire face - Hinata et Neij, et Naruto et Kiba - ma maison est foutue. Je m'estimais heureuse qu'Ino n'ait pas décidé de rameuter tout notre ancien bahut pour se contenter des meilleurs potes, mais je sentais le gros dawa à plein nez. Je soupirai à mon tour. C'était plus moi qui me sentais vaincue pour le coup : une fois lancée, la machine Ino était impossible à arrêter.

Et voilà qu'il fallait des confettis, et des guirlandes, et un livre sur lequel tout le monde pourrait laisser un mot, et ci et ça... Autant dire que le carnage semblait impossible à éviter. Elle se mit en tête de redécorer l'appart le temps d'une soirée, et j'oubliai presque que c'était chez moi tant mon salon était défiguré par tout cet amas de festillon. Oui je sais, ce mot n'existe pas. Mais avouez-le, il résume très bien la situation.

Plus le temps passait, et plus je voyais à quel point mon PPNV avait viré au cauchemar. Vous ne voyez pas ce qu'il fiche là-dedans ? Attendez je vais me faire une joie de vous expliquer. J'avais laissé à Ino le bénéfice du doute - reformulons : je m'étais une fois de plus écrasée comme du jambon blanc entre deux tranches de pain de mie, pour me ranger à l'avis d'une certaine blonde - et j'avais non seulement accepté que Karin vienne, mais aussi qu'Ino fasse ce qu'elle veut. J'entends par là qu'elle m'avait obligée une fois de plus à m'apprêter, robe, talons hauts et tout le tralala, mais aussi, qu'elle me teigne les cheveux. Vous connaissez ces bombes de peinture que l'on se met dans les cheveux et qui partent à l'eau au bout de deux ou trois lavages ? Et bah voilà. Non contente d'avoir les cheveux rose guimauve, couleur que mes pauvres yeux avaient déjà du mal à supporter, je me retrouvai maintenant aussi rousse que ma très chère Mademoiselle. Aaaaaah ! Pourquoi ?!

La petite crise passée, une fois terminée la période de deuil et d'acceptation face à mes pauvres cheveux roses que je regrettais subitement, il fallut accueillir tout ce beau monde. Heureusement pour moi, les premiers à arriver furent Hinata et son cousin. Je n'avais jamais rencontré Neji avant ce jour-là. Il semblait calme et poli, un peu coincé du cul, mais très gentil. Il était beau à regarder, dans le style propret tiré à quatre épingles, mais à qui, passé cinq minutes, tu as envie d'enlever un bouton de sa chemise, d'ébouriffer les cheveux et de salir les vêtements pour qu'il paraisse un peu plus naturel. Il ressemblait à une de ces gravures de mode qu'on voit dans les magazines ; trop parfaits pour être réels. Comme une photo instantanée en noir et blanc, un instant fugitif pris à jamais dans la chair ou sur la pellicule.

Eh, attendez. Suis-je en train de faire de la poésie ? Mince arrêtez-moi quand vous voyez que je pars trop loin ! Après on s'étonne que je sois une greluche naïve encore vierge et célibataire ! J'ai soudain très envie de me taper la tête contre un mur...

- Les autres ne sont pas encore arrivés ? demanda Hinata après m'avoir complimentée sur ma couleur - qu'elle devait trouver plus discrète que mon rose pétard, donc plus seyante en société.
- Ça ne devrait pas tarder.

En effet, pas plus de trois secondes plus tard, la porte s'ouvrit à la volée, découvrant un Naruto et un Kiba frais comme des gardons - j'adore cette expression ! Intemporelle ! - gueulant un " Saluuuut la compagnie ! " sans prendre le temps de s'excuser pour la pauvre porte qui devrait à jamais se souvenir de cette rencontre. Naruto me salua de son câlin magique :

- Moh comme tu m'as manqué Sakuraaaaa ! Tu passes jamais au restaurant !
- Naruto, j'étouffe ! Et je te ferai dire que c'est toi qui est parti à ton voyage scolaire sans prévenir personne ! En plus t'as laissé en plan Neji et Hinata !

Le blond, aux trois neurones esseulés qui venaient de se connecter - remarquez que mes deux meilleurs amis sont blonds et stupides ; coïncidence ? Je ne crois pas - releva la tête vers les deux Hyûga dans un gloups mémorable, avant de se mettre à genoux devant la princesse et proférer mille pardons. Kiba en profita pour me balancer sur son épaule comme un sac à patates - adieu coiffure parfaite, bonjour culotte visible ! - me faisant hurler à tourner comme un con.

- KIBA ! Pose-moi ! TOUT DE SUITE !
- Pas de nouvelles pendant six mois et tu crois que tu vas t'en sortir comme ça ?

C'est ainsi que nous accueillîmes les derniers retardataires, la porte n'ayant jamais été fermée après l'entrée fracassante de mes deux tornades préférées. Moi, mortifiée, la tête à l'envers sur l'épaule de Kiba, Kiba la main sur mon cul pour ne pas laisser échapper ma robe et la douce vision de mes dessous, et Naruto plus loin, aux pieds d'Hinata à lui faire des courbettes. Et autant vous dire qu'à cet instant, le mot mortifiée est faible. Parce que non seulement Karin était bel et bien là, mais Uchiwa aussi. Les DEUX Uchiwa.

- Pose-moi, sac à puces !

Kiba éclata de rire, sans s'exécuter. À la place il me changea de position, me portant comme une mariée.

- Hé, Shika, attrape !

Ni une, ni deux, il me balança vers son collègue. J'hurlai à m'en éclater les tympans, Shika soupira un " Galère ! ", tous retinrent leur respiration, mais miraculeusement la réception fut parfaite. Accrochée à son cou comme une forcenée, je clignai des yeux sans vraiment prendre conscience que mon cul aurait pu s'écraser lamentablement sur le carrelage, et que j'avais frôlé la mort de mon coccyx de peu.

- Mais ça va pas la tête ! se mit à gueule Karin, les mains sur les hanches, sa tête de déléguée en colère scotchée au visage. Elle aurait pu se faire super mal !
- Oh ça va miss Rabat-Joie ! Les lancers de Sakura, on a l'habitude depuis le collège !
- Mais vous êtes inconscients ma parole !
- Shika fait de la muscu, elle ne risquait rien.

Tout le monde se retourna de conserve vers Sasuke, les yeux exorbités, avant de les braquer sur Shika. Karin sembla abandonner, puisqu'elle prit le champagne des mains de Sasuke pour le poser brutalement sur la table des boissons. Itachi finit par intervenir à son tour, nous grondant de son rôle de grand frère.

- Karin a raison ; c'était dangereux. Ça s'est peut-être toujours bien passé, mais ce n'est pas une raison. En tout cas, ne recommencez plus.

Un silence gênant régna pendant quelques minutes, mais je finis par bouger mes fesses sauvées de justesse pour prendre les vestes des invités et les mettre dans la penderie de l'entrée. La soirée se lança finalement sur une ambiance plus détendue.

- Au fait Saku' t'as encore changé de couleur ? demanda Naruto, intrigué. J'aimais bien le rose pourtant !

Kiba s'étrangla avec son jus de pomme, pas au courant pour mon PPNV foiré. Pourquoi ma couleur revient toujours dans la conversation à un moment ou à un autre ? Ah oui : j'ai eu la merveilleuse idée de vouloir me démarquer.

- Bah c'est Ino, c'est temporaire.
- C'est qui temporaire ?

Un ange passa. Et puis soudain Hinata fit résonner son rire cristallin. Puis, avec la patience d'une mère couvant son fils, ou d'une petite-amie expliquant la vie à son copain, elle explicita :

- Mais non Naruto ! Temporaire n'est pas une personne ! Ça signifie que quelque chose a une durée limitée. Ce n'est pas définitif. La couleur de Sakura ne durera pas plus de quelques jours, et à la rentrée, elle aura à nouveau les cheveux roses.
- Ooooooh ! Eh ben ! Tu en sais des choses Hina'.
- C'est toi qu'est trop bête ! aboya Kiba qui s'esclaffait dans son coin.

J'étais quand même étonnée de voir tout ce beau monde s'entendre sans poser de problèmes. Certes, Karin restait relativement agglutinée à Sasuke, même si elle allait fréquemment voir Ino, Itachi, Neji et Shika semblaient en plein débat sur je ne sais quel conflit du Moyen-Orient, et Sasuke et Naruto se tenaient respectivement loin l'un de l'autre, ne me permettant pas de déduire qu'ils se connaissaient déjà, bien au contraire. Kiba semblait trop occupé à faire une tresse à Hinata, alors que Naruto gambadait gaiement d'un groupe à l'autre, pour revenir vers moi et me baver sur l'épaule comme un vieux toutou fatigué et confortablement installé. Autant dire qu'il semblait aussi à l'aise sur moi que si j'avais été sa niche. Génial.

Je filai à la cuisine, parce qu'Ino avait certes préparé la soirée mais je devais préparer le repas. Miss ne voulait pas se salir les mains, et je n'étais pas sûre qu'elle sache manier des casseroles et des couteaux sans érafler ses ongles parfaitement manucurés et maugréer comme un mufle boudeur, le tout sans se faire mal. J'avais beau être maladroite comme pas deux, la cuisine restait mon domaine de prédilection. Sasuke finit par me rejoindre, et j'essayai de faire comme si de rien était, mais bon sang que c'est dur de se concentrer quand on se sait observée par l'objet de tous ses désirs !

- Besoin d'un coup de main ?

J'acceptai sans rechigner, lui désignant les deux poulets cuits qu'il fallait décortiquer, mais il se débrouillait si mal que j'éclatai de rire.

- Pas comme ça voyons ! Pauvre bête, mais qu'est-ce que tu es en train de lui faire ? Tu es au courant qu'on est censé les manger ? Attends pas comme ça. Passe-moi ton couteau que je te montre. Voilà ! À toi. Eh bien voilà ! Tu t'en sors plutôt bien en plus. Mets la farce sur le côté du plat. Attention je sors les patates du four.
- Pourquoi elles sont dans du papier aluminium ?
- Tu connais pas les pommes de terre en robe de chambre ?

Il me lança un regard perdu criant de vérité - et totalement craquant qui plus est - et j'ouvris une des papillotes pour lui montrer.

- Tu fais cuire tes patates, tu les creuses, mets de la crème fraîche et des oignons coupés en morceau, tu assaisonnes et tu enfournes. Tu verras c'est super bon. C'est ma grand-mère qui m'avait appris.
- Celle qui voulait tout le temps me gaver de chocolats ?

J'acquiesçai en souriant. Elle était morte cinq ans auparavant, après quatre-vingt cinq ans de vie bien remplie, et m'avait sûrement plus élevée que mes parents. Peut-être avait-elle aussi voulu s'occuper des deux jeunes Uchiwa, tout juste orphelins, les prendre sous son aile et les border comme ses propres petits-fils. C'était une femme formidable. En y repensant elle avait eu le même comportement vis-à-vis de Naruto. Et puis soudain, ça fit tilt dans ma tête.

- Sasuke ?
- Hum ?
- Est-ce que tu as déjà vu Naruto chez ma grand-mère ?

Il laissa tomber son couteau qui tinta violemment contre le sol. Ino passa la tête par la porte, mais je la rassurai d'un signe et elle disparut. J'avais tapé dans le mille. Je décidai de poursuivre.

- Tu t'entendais bien avec, non ?

Là, je tâtonnai. Ce n'étaient que des hypothèses, car je n'avais aucun souvenir précis de cette période où Sasuke et moi, gamins, nous amusions ensemble avant qu'il ne m'envoie paître. Il ne répondit pas.

- Que s'est-il passé ?



Bon voilà voilà, beaucoup d'humour dans ce chapitre (du moins j'espère ! ), un petit moment nostalgique, des questions, et qui sait, des réponses ?

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De l'apparition de Kiba, Hinata et Neji ? D'après vous, comment va évoluer la relation entre Karin et Sakura ? Et que s'est-il passé entre Naruto et Sasuke ? Itachi est-il mis sur la touche ?




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