Fiction: Comme une tornade

Sakura Haruno, dix-sept ans. Ou comment se retrouver embarquée dans une tornade avec Karin et Sasuke.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 34355 | Comments: 36 | Favs: 12
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hane-chan (Féminin), le 23/09/2013
Une fic qui m'est venue en plein cours de S.V.T alors que la prof nous expliquait son cours.
Je pense qu'elle sera plutôt longue.

En espérant que ça vous plaira !




Chapitre 1: Quand la poisse te poursuit



Karin avait le don de me faire sortir de mes gonds. Ne me demandez pas comment elle y parvenait, chez elle ça semblait inné. Une sorte de vocation. Comme si elle savait sa vie destinée à détruire la mienne. À croire qu'elle avait un radar à Sakura. Dès que j'apparaissais dans son champ de vision, je me savais foutue, et mon humeur envolée pour le reste de la journée. Car Karin n'était pas seulement chiante, elle était aussi terriblement intelligente. Alors vous aviez beau lui cacher vos points faibles du mieux que vous pouviez, elle les devinait toujours. Et remuer le couteau dans la plaie semblait son activité favorite ; et dieu qu'elle faisait mal ! D'autant que, pour une raison que j'ignorais totalement, Mademoiselle m'avait prise en grippe. Et ce jour-là ne faillit pas à la règle.

- Alors Pinky, une fois de plus paumée ?
- Ta gueule la Rousse, moi au moins je ne trimballe pas mon mec comme un vulgaire sac à main !
- Ah oui... la solitude ! Si seulement tu avais un mec ! Mais n'espère pas trop ma jolie, pas avec cette couleur de cheveux...

Fulminant, je regardais Mademoiselle s'éloigner, son petit-ami à ses basques, silencieux comme jamais. Mais Sasuke Uchiwa était comme ça, beau à se pâmer, pour qui toutes les filles accepteraient de brûler dans les flammes de l'enfer, et pourtant, son regard vous glaçait sur place. Ma seule erreur avait peut-être été là, d'avoir laissé mon regard se promener un peu trop longtemps sur le corps divin de Sasuke, d'une façon un peu trop équivoque, devant cette pimbêche aux cheveux de feu. Mais ça, c'était avant de savoir que Monsieur appartenait à Mademoiselle, avant de savoir que Mademoiselle était une vraie garce, en plus d'être une intello. Avant que celle-ci se mette à m'appeler Ma jolie, surnom que je détestais plus que tout, plus encore que Pinky. Mais dans un sens, je ne pouvais pas lui en vouloir... Quelle idée aussi de me teindre les cheveux en rose ! Ca faisait d'autant plus laid que j'avais des yeux verts, vert d'eau. Vous savez, cette couleur qui oscille entre celle de la surface d'un lac et celle d'une au stagnant depuis plusieurs jours et puant la merde...

Oui, j'étais complexée par mon corps, et aucune parcelle de ce dernier n'échappait à mon regard critique et inquisiteur. Que ce soit mes pieds trop grands, mes jambes trop musclées, mes hanches trop fortes, mon ventre trop bombé, ma poitrine trop grosse - ou trop petite, mon avis là-dessus changeait suivant les jours - et bien sûr mon front trop large. Trop, trop, trop. Toujours trop. Jamais satisfaite de moi, de mon apparence. Mais ça, c'était depuis que la première et la seule personne à avoir réussi à me redonner confiance en moi, et accessoirement ma meilleure amie, Ino Yamanaka, s'est envolée pour Los Angeles afin d'y poursuivre ses études de stylisme - et rejoindre son petit-ami Chôji. Elle qui n'aimait que la beauté, elle avait fondu pour sa gentillesse et son ventre rebondi, et de toute façon, comme disait mon amie, quelques fringues et une bonne coupe pouvaient faire toute la différence. Et l'Américain l'acceptait telle qu'elle était, avec son obsession pour des régimes dont elle n'avait pas besoin - mais après tout, ce qu'elle ne mangeait pas, c'était lui qui le finissait.

Vous allez me dire Mais que vient faire l'histoire des cheveux roses dans ce méli-mélo de sentiments ? Ne vous affolez pas la réponse arrive bientôt. À vrai dire, c'est tout simple. J'avais procédé par un schéma logique, ou tout du moins c'est ce qui me semblait. Je n'aimais pas mon apparence. J'avais besoin de changement. Ma meilleure amie venait de partir sur un autre continent, j'avais besoin de gaieté, je ne connaissais personne dans mon nouveau lycée, j'avais besoin qu'on me remarque. Alors quoi de mieux que de se teindre les cheveux en rose bonbon ? Le rose, c'est la couleur de la féminité, le rose, c'est une couleur joyeuse, le rose, c'est une couleur qui se repère dans la foule. Oui mais voilà, quelque peu perdue dans mon plan pour une nouvelle vie - joyeusement abrégé en PPNV - je n'avais pas réfléchi aux conséquences de mes actes.

Et des conséquences catastrophiques, en veux-tu, en voilà ! Déjà, ma mère avait failli faire une syncope. De plus, mon père avait déclaré que je n'étais qu'une adolescente immature, et que je n'étais pas assez mûre pour avoir ma propre voiture. En prime, il m'avait confisqué mon téléphone pour une durée indéterminée - soit disant passant, il l'a toujours en sa possession. Aussi je me faisais l'air d'une pauvre gamine ayant grandi trop vite et qui joue encore dans son coin à la poupée Barbie. Ajoutons à cela les commentaires ô combien glorieux et inventifs de mes camarades de classe qui ne rejetèrent que plus encore la pauvre nouvelle - abrutie par dessus le marché - que j'étais. Et bien sûr, en plus d'être devenue la risée du lycée, j'avais donné un nouveau prétexte à Karin pour m'emmerder. Parce que, entre nous, avouons-le, c'est bien ce qu'elle faisait.

La sonnerie stridente et insupportable annonçant la fin de la récré retentit, et je me rendis, la mort dans l'âme, vers mon abattoir personnel : le cours de maths. Car, en plus d'être une quiche en tout ce qui était opération dépassant le stade de 2+2 et de me faire ridiculiser par Karin qui prouvait une fois de plus à la classe qu'elle avait un cerveau, le prof de maths était une horreur. Déjà, il nous collait des contrôles surprises dès que ça lui chantait, il rendait les copies aux élèves par ordre décroissant, ponctuant cette action par des commentaires de plus en plus acerbes, crachant votre note à votre figure, et détériorant la maigre fierté qu'il vous restait, alors que vos camarades riaient sous cape. Sans oublier sa dernière torture en date : faire venir les pires élèves au tableau pour résoudre en live un problème, devant trente adolescents cruels qui n'hésiteront pas à se servir des informations recueillies pour détruire votre dernier embryon d'image.

Oui, ma vision de l'école est plutôt cynique, tout particulièrement celle de ce terrible cours de maths où monsieur Orochimaru règne en maître. Mais dans ce cas, me diriez vous, pourquoi avoir choisi la filière scientifique ? Tout simplement parce que dans ma grandiloquence et ma générosité, j'ai décidé que je serai médecin. Bon d'accord, il y a aussi une petite histoire là-dessous, mais si je vous racontais tout maintenant, ça serait moins intéressant, n'est-ce pas ?

Le reste de la journée fut éreintant, autant à cause des cours interminables que des rares moments de pause gâchés par une certaine rousse à lunettes, dont les commentaires étaient tous plus blessants les uns que les autres, beaucoup plus que si elle m'avait piétiné de ses talons aiguilles sur lesquels elle était perchée, se plaisant à me dominer de toute sa hauteur. Tout ça pour dire que rien qu'à l'idée de devoir avaler une flopée de marches qui me séparait de mon appartement, et par la même occasion de mon lit douillet, je sentais déjà mes jambes se dérober sous mon propre poids. Parce que dans mon état, les cinq étages me paraissaient bien maléfiques. Vous pensez sûrement qu'un immeuble de douze étages doit bien avoir un ascenseur, et c'est le cas, mais je parie que vous, vous n'êtes pas claustrophobe. Parce que voyez-vous, rien que l'idée de me retrouver enfermée dans ce petit cube métallique ne serait-ce qu'une malheureuse minute est mon pire cauchemar. Bon, certes, peut-être pas le pire, mais il fait bien partie de mon top 5.

Ah ah ! J'entends déjà vos rires résonner à mes oreilles. Mais ce n'est pas vous qui vous êtes retrouvés bloquée pendant trois heures, trois longues heures toute seule dans un ascenseur des bas quartiers. Autant dire qu'ils sont très peu voire jamais vérifiés, qu'ils tombent panne tous les quatre matins, et que pour cette raison plus aucun habitant ne prend plus la peine de l'emprunter sauf les personnes âgées - mais elles n'entendent jamais vos supplications, et quand l'ascenseur ne vient pas les chercher, ce n'est pas elles qui vont le chercher. Bref tout ça pour vous dire que ce n'est pas vous qui âgée d'à peine treize ans vous êtes retrouvée seule dans une cage en métal dans un immeuble insalubre alors que vous vouliez juste faire une visite surprise à votre meilleur ami, et qui, bien sûr, avez oublié votre téléphone portable.

Autant dire que je suis restée traumatisée par cet incident, et que je suis tout bonnement incapable de m'approcher de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un ascenseur, que ce soit un placard à balai, ou les toilettes publiques, ou quoi que ce soit dont je ne peux contrôler ni l'ouverture, ni la fermeture. Pour conclure, après cette mésaventure, le grand ascenseur hyper sécurisé de mon immeuble - assez luxueux je dois l'avouer - ne m'a plus jamais paru être un endroit sûr, et les escaliers ne m'ont jamais semblé aussi accueillants.

Mais pas ce soir. J'étais crevée jusqu'à la moelle, à l'article de la mort soupirant comme une vache à l'agonie et respirant avec autant d'élégance qu'une truie. Le mini sosie de Karin dans ma tête me fit d'ailleurs la magnifique remarque qu'avec une telle basse-cour réunie en un seul être, je ne devais pas m'étonner si personne n'osait m'approcher. Soupirant d'exaspération - cette garce s'invitait jusque dans ma tête ! - je m'approchais de l'ascenseur avec la nette impression d'être une pauvre petite biche blessée se jetant dans la gueule du loup.

- Sakura ?

Je fis un bon de trois mètres à l'entente de mon nom, la main sur mon cœur battant la chamade, déjà éprouvé par le conflit qui s'opérait en moi - Qui gagnerait ? L'Homme ou la Machine ? - me retournant avec une tête de déterrée vers mon voisin du douzième.

- Bordel, Sasuke, tu m'as fichu une de ces peurs !

Il émit un rire absolument craquant qui faillit m'ébranler plus que je ne l'étais déjà. Hein ? Comment ça j'ai oublié de vous dire que l'Apollon aux services de Mademoiselle était mon voisin ? Pour tout dire, voisin ou non, ça ne changeait presque rien. Les rares fois où on se croisait dans les cages d'escaliers - quand on venait retirer en même temps notre courrier ou que Monsieur passait voir son ami Shikamaru, qui habitait sur mon palier, juste en face de chez moi - c'est à peine si on se disait bonjour. C'est pour cette raison peut-être qu'entendre le rire de l'asocial de première était aussi... surprenant. Et encore, le mot est faible !

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur. Mais te voir au niveau de l'ascenseur, toi...
- Quoi, moi ? Qu'est-ce que... Oh non ! Ne me dis pas que Shikamaru a vendu la mèche...!

Rouge écrevisse, je me cachai le visage dans mes mains, priant pour que Shikamaru n'aie pas raconté que, morte de trouille comme je l'étais, je m'étais pissé dessus comme un bambin dans son lit, sauf que moi, je n'avais aucun moyen de cacher mes draps sous le lit pour couvrir ma honte lorsque les pompiers avaient débarqué. Parce que, finalement, Naruto s'était rendu compte que la mioche qui gueulait comme une hystérique était sa meilleure amie coincée dans l'ascenseur... Et après on s'étonne de ma phobie...

- Si tu veux, on peut prendre l'ascenseur en même temps, je monte de toute façon, me proposa soudainement Sasuke.

Je me retournai vers lui, surprise face à son comportement. Jamais je ne l'avais vu ainsi. Je m'étais toujours figurée que l'amitié entre Shikamaru et Sasuke était un mélange de J'aime le silence et de Tiens-moi compagnie, à deux le silence est plus agréable, mais je crois que je comprenais mieux désormais, au moins un tout petit peu, ce qui pouvait rapprocher les deux solitaires.

- Hum, merci, balbutiai-je, peu sûre de moi, à l'idée de rentrer dans l'espace confiné de la boîte en métal.

Mais bien sûr, puisque Sakura rime avec poisse, devinez ce qu'il s'est passé...!




Un petit chapitre de mise en bouche pour cette fiction dont je connais plus ou moins le fil conducteur.
Alors, qu'est-ce que vous en pensez ?




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