Fiction: Pour gagner ton amour

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Chapitre III : Besoin de Camus…

Il était environ dix-huit heures trente lorsque Neji arriva à la fête de Sasuke. La maison se trouvait aux bords de la plage privée Kirari, appartenant d’ailleurs à Fugaku Uchiwa tout comme la maison elle-même. Cette dernière faisait deux étages, ainsi qu’un immense jardin ayant déjà été envahi par les élèves du lycée. Les lumières clignotantes qui pouvaient se voir à cent mètres de la résidence indiquaient que la fête avait déjà comme commencé ; certains élèves avaient préféré ouvrir le coffre de leur voiture sur la plage afin de laisser les haut-parleurs s’exprimer pleinement. Rien que de voir certaines filles se déhancher auprès des autres mecs, faisait monter la nausée dans la bouche du brun, il ne se voyait pas du tout tenir une fille à ses hanches tandis que celle-ci frottait ses fesses contre son sexe. Non, à cette seule pensée, même si la fille en question aurait s’agi de Tenten, son nez se serait mit à couler s’il n’avait pas le contrôle de lui-même.

Espérant que la fête serait beaucoup plus « propre » à l’intérieur, le brun pénétra sans gêne dans la demeure une fois qu’il eût traversé le jardin où flottait l’odeur des barbecues et des brochettes. Sans gêne, puisqu’après avoir laissé un bleu énorme au visage de Sasuke, personne à la place de ce dernier aurait toléré qu’il vienne. Mais Neji était plus que confiant, et surtout impatient de revoir Tenten. En regardant le trophée de karaté qui trônait sur sa commode, un sentiment de sûreté s’était emparé de lui, il savait qu’il pourrait se défendre peu importe les situations.

Certains garçons avaient déjà commencé leur flirt à chaque coin de la maison, plaquant les filles entre leur corps et le mur d’un blanc immaculé. Un domestique muni d’un plat rempli d’apéritifs le remarqua, et se dirigea aussitôt vers le brun. Neji déduisit de sa tenue que Fugaku Uchiwa devait être très strict sur ce point-là. Il parcourut le vêtement de son serviteur de haut en bas d’un regard furtif, et ne remarqua aucun faux pli sur sa chemise de soie blanche, ainsi que le gilet bleu sombre par-dessus. Le pantalon tailleur était aussi de la même couleur, et lui arrivait juste au-dessus de ses chevilles, laissant apparaître plus que clairement ses bateaux blancs en cuir véritable.

Le domestique lui tendit le plat, et Neji saisit un sashimi de celui-ci. Une fois qu’il le remercia, il balaya une deuxième fois le rez-de-chaussée du regard afin de trouver un de ses amis ; mais malheureusement il semblerait qu’ils n’étaient pas là. Ne voulant pas que la tristesse s’accapare de lui, il commença à monter les marches menant à l’étage supérieur. Dans sa route, il vit certaines filles lui lancer des regards complices et désireux. Il fallait dire que dans le jean noir que sa cousine Hanabi lui avait offert lors de son anniversaire il y avait à peine une semaine, ainsi que sa chemise rose très pâle dont les deux premiers boutons étaient ouverts, lui confiaient une toute nouvelle apparence autre que l’intello surdoué qu’il avait été pendant trois années entières.

Une fois à l’étage supérieur, il ne s’étonna pas de voir Naruto collé au buffet, remplaçant Choji pour l’occasion. Ce dernier remplissait petit à petit son plat déjà plein à ses trois-quarts, avec un sourire s’étirant à même ses oreilles sur tout le trajet. Sans attendre, Neji se dirigea vers lui et introduit sans attendre par une raillerie :

« Fais attention, il paraît que l’hôpital ne fait pas de lavage d’estomac au cas où tu souffrirais d’indigestion. »

Étonné par le comportement de son ami, le blond clignota des yeux deux secondes avant de finir par se convaincre qu’il s’agissait en effet de son ami. Neji n’avait jamais au grand « J » l’habitude de faire des blagues, et la première qu’il venait d’entendre sortir de sa bouche n’était pas la plus risible qui soit. Néanmoins, il se rassura du fait que celui-ci soit détendu, et non crispé par l’atmosphère de la fête comme lors du bal de noël dernier. Il s’était renfrogné dans un coin, en avalant des tonnes et des tonnes de friandises au lieu de se défouler.

« T’en fais pas, après ce plat, je ne toucherais plus à ce buffet.

— Tu le promets sur quoi ? »

Naruto porta son index à son menton, tandis que ses globes azurs montèrent au plafond, indiquant qu’il était en pleine réflexion. Neji entreprit de se servir en saisissant un plat ainsi qu’un verre, constatant que Naruto n’était pas prêt à lui donner une réponse. Il remplit son verre d’un jus de fraise à l’aide de la louche. Lorsqu’il se retourna vers le blond pour lui demander sa réponse, ce dernier ne vit que le liquide rose bonbon dans le verre du brun. Aussitôt, il poussa un cri réprimandant et saisit la boisson de son ami tout en ignorant ses protestations.

« Donne-moi mon jus, Naruto !, demanda Neji posément.

— Désolé, mais ce soir tu n’auras pas droit à ça », il montra du doigt le verre qu’il vida d’une traite.

« Hé, mais c’est mon jus !

— Plus maintenant. J’ai déjà trouvé ce qu’il te faut, assura Naruto avec un clin d’œil rempli de sous-entendus. »

Naruto disparut au milieu de la foule qui bougeait dans tous les sens, sans prendre le soin de savoir s'ils dérangeaient une personne ou une autre. Poussant un soupir exaspéré, Neji se dirigea à contre-cœur à l’intérieur de la troupe de fous en plein déhanchement. Il se faufila à travers les couples, en poussant du coude certains, en baissant la tête pour trouver des trous de souris… bref, il mit deux ou trois minutes pour arriver à l’autre bout de la salle. Le blond l’attendait apparemment, il était accoudé au bar et cherchait activement quelqu’un des yeux. Neji croyant que son ami le cherchait, s’approcha de lui en disant avec un semblant de colère dans la voix :

« Je suis là, au cas où tu ne l’as pas remarqué. »

Naruto lui indiqua non de la tête.

« Qui est-ce que tu cherches dans ce cas ?, s’étonna Neji. »

Son ami fit office de son index comme barrière devant ses lèvres, pour lui intimer de se taire. Légèrement irrité, Neji se mit à croiser ses bras, et s’assit à un tabouret tout en balayant la salle des yeux, cherchant précisément une personne à la chevelure marron pâle. La lumière bleutée étincelante de la boule pendue au milieu de la salle, ne l’aidait guère à distinguer la couleur des cheveux de deux personnes. Il l’injuria à un moment, trouvant cette sphère un peu trop encombrante.

Naruto fit un signe au barman sans que le brun à sa droite ne le vit, avant de prétexter aller danser. Il savait exactement que Neji refuserait de le suivre, connaissant presque mieux que sa poche le tempérament de celui-ci. Il serpenta à travers les personnes, comme Neji l’avait fait il y avait de cela deux minutes, pour arriver devant une brune aux tatouages rouges sur les joues. Ses yeux d’un marron clair se dilatèrent légèrement en remarquant un garçon posté devant elle, lui faisant de l’ombre par rapport à la sphère ennuyeuse de Neji.

« Salut, Rin ! Tu t’amuses ?

— S-salut, Naruto, commença-t-elle à bégayer. Qu’est-ce que tu fais là ?

— J’ai vu que tu n’avais personne avec toi, et je voulais t’inviter au bar. »

Sous le coup de la surprise, Rin se revit dans sa propre robe à manches courtes et décolletée afin de juger si elle avait réellement la beauté nécessaire pour attirer un garçon tel que Naruto, blond, souriant, et extraverti surtout. Expressément, elle avait choisi une robe verte presque bleue parcourue de papillons de diverses couleurs ; elle était aussi légère que courte, lui arrivant exactement aux genoux. Ses cheveux mi-courts chatouillaient ses épaules nues de par sa robe de temps en temps, et un collier muni d’un pendentif en forme de losange s’attachait à son cou.

Elle retomba bien vite sur terre lorsque Naruto entreprit de lui prendre la main et de la tirer vers le bar. Le seul contact de ses doigts fit naître un frisson chez Rin, et celui-ci parcourut tous ses membres. Était-elle vraiment aussi belle qu’elle se le décrivait, au point de se retrouver main dans la main avec un homme ?... Elle obtint sa réponse en arrivant au bar, lorsque Naruto la présenta à un brun aux yeux nacrés.

* * *

Sasuke but un troisième verre de son liquide argenté, le champagne Mumm Brot Rosé, exclusivement commandé par son frère depuis l’Europe pour l’occasion, avant de se remettre à danser sous les yeux ébahis de la foule. Entre la salle du dessous et celle-ci, il n’y avait presque aucune différence mis à part le fait que le champagne était servi à gogo, et la présence de deux DJs en plein défi rythmique. Sasuke se défoula, encore et encore pendant de longues minutes avant qu’une personne ne vienne à son encontre, pour son plus grand déplaisir. La personne, elle aussi, regretta d’être venue interrompre la danse de son cher patron —car il s’agissait d’un serveur vu la tenue qu’il portait—, qui visiblement n’était pas en état de lui adresser un compliment.

« Excusez-moi, monsieur, mais…

— Idiot ! Tu m’interromps sous les yeux de tout le monde là !

— Je suis désolé, fit platement le serveur en s’inclinant respectueusement, mais la personne que vous attendiez est arrivée.

— Sakura ?

— Non, l’autre, celui avec les yeux blancs et les cheveux très longs. »

Il n’y avait nul besoin de demander le nom de cette personne, Sasuke savait parfaitement de qui il s’agissait. Aussitôt, un sourire machiavélique naquit sur ses lèvres, et il revint vers le bar en murmurant quelques mots à la barmaid. Celle-ci écarquilla les yeux sous la demande de Sasuke. Par quel moyen avait-il su cela ?... L’instant n’était pas à se poser des questions, il fallait impérativement qu’elle l’éloigne pour ne pas perdre son travail.

Ce fut son intention bien sûr, cependant lorsque Sasuke posa ses lèvres sur les siennes, la rousse qui servait de serveuse perdit alors tout sens de la réalité. Ce baiser… était enivrant. Certes, elle avait embrassé plus d’un homme au cours de sa vie. Mais celui de ce garçon plus jeune qu’elle de six ou sept ans la faisait littéralement fondre. Elle se sentait tout d’un coup vivante à nouveau, aimée en quelque sorte ; sa vie n’avait été jusque-là que succession d’échecs et de souffrance.

Sasuke sentait la rousse abandonner ses forces suite à son baiser, un sourire naquit au fond de ses entrailles alors. Il se pencha encore un peu plus par-dessus le bar et se permit de parcourir le cou de sa rousse de baisers de plus en plus fiévreux. Celle-ci se retrouva dans un monde que jamais personne ne lui avait dévoilé auparavant, Sasuke avait le don de la chavirer. Elle ne pouvait mettre le point sur le « pourquoi » en cet instant, seuls comptaient elle, son amant, et ses baisers. Le brun sortit quelques billets de sa poche, les enroula, avant de déboutonner le chemisier de son amante. Il plongea deux doigts dans sa chemise… et y glissa les billets en lui murmurant aux oreilles :

« Je t’en supplie, fais-moi ce plaisir. Et ensuite, on pourrait se retrouver dans les toilettes… comme elles sont mixtes… »

À ces mots, la rousse sentit le rouge lui montant indéniablement au visage, celui-ci s’accrut en un plaisir physique lorsque Sasuke plaça l’oreille de la jeune femme sous le joug de ses dents. Totalement ébranlée, elle s’appuya au bar pour s’aider à rester debout ; ses expirations furent rapides et lourdes lorsque l’ancien lycéen la quitta. Plus rien n’était clair dans sa tête, un tas de choses qu’elle ne saurait décrire se mélangèrent, et menaçaient de faire exploser son cerveau. Lorsque la voix encore mielleuse et envoutante de Sasuke parvint à ses oreilles, elle perdit toute notion du temps et de réflexion.

« Tu n’acceptes ma proposition ? Je peux être très reconnaissant, tu sais… »

L’impact de ses yeux avec les onyx de son ensorceleur la fit tressaillir, non pas de peur mais d’excitation. La lueur qu’elle y lut lui était tout à fait inconnue, comme le baiser qu’ils venaient d’échanger. Elle se pencha alors pour chercher son sac et en sortir un mini-glacier. Elle sortit deux rochers d’eau d’une taille plutôt réduite par rapport à ceux contenus dans le réfrigérateur, et les plongea dans un autre verre de champagne.

Aussitôt qu’elle eût versé les glaçons dans le mousseux, ceux-ci se mirent en effervescence comme des cachets plongés dans de l’eau. Le rose du champagne disparut pour laisser place à un gris touchant légèrement le marron, l’air d’un pastis servi fraîchement. Un rictus s’installa aux lèvres du brun tandis qu’il fixait toujours son verre de « pastis revisité ». La chaleur qui avait servie à persuader la barmaid se transforma en désir impur, le désir de prendre de l’héroïne. La rousse tremblait de peur pour son nouvel amant au fur et à mesure que celui-ci portait sa main vers le verre. Lorsqu’il le porta à sa bouche, elle fut la plus rapide et l’arrêta dans son élan.

Le regard réprobateur de Sasuke poignarda son cœur, mais elle s’en fichait royalement. Ce qui comptait pour elle, c’était la santé de celui-ci. Elle savait mieux que quiconque les effets de la drogue sur le cerveau humain ayant été elle-même une ancienne —et encore peut-être ?— junkie. Le brun comprenant les intentions de celle-ci, retira la main de la barmaid de la sienne, avant de finir d’une traite son liquide. La barmaid sursauta une fois qu’il cassa le verre en le reposant brutalement sur le comptoir, et regretta amèrement d’avoir accepté de servir de dealer au garçon.

Non pas le fait qu’il l’ait acheté, c’était déjà une chose auquel elle ne pouvait remédier. Mais le fait de boire le mélange en une seule fois pouvait se révéler dangereux pour n’importe qui. Ses craintes se révélèrent vraies lorsque Sasuke commença à sentir sa tête lourde ; il la laissa retomber lourdement sur le comptoir, ou plutôt sur son avant-bras grâce à une chance inimaginable. De légers spasmes parcoururent son dos, elle le voyait clairement même sans les lunettes qu’elle devait obligeamment porter. Lorsque ses tremblements s’arrêtèrent, elle se soulagea doucement, se permit d’expirer ses peurs en un long soupir.

Hélas, son sentiment de soulagement ne fut que de courte durée car Sasuke remonta sa tête pour fixer la barmaid avec des yeux rouge comme le sang. Cette dernière crut voir Dracula en personne, et manqua de crier pour attirer l’attention du monde. Effrayée au point de fuir, elle recula doucement, la bouche ouverte et les paupières tremblotantes. Ses mains cherchèrent un objet, un n’importe quoi auquel ils auraient pu s’appuyer, car ils savaient que ses pieds à eux seuls ne réussiraient plus à supporter le poids de son corps. Un sourire diabolique cette fois, fit place sur les lèvres de Sasuke avant qu’il ne demande :

« C’est quoi ton nom, ma jolie ?

— C’est… Karin…, répondit celle-ci effrayée par le ton un peu trop grave de son interrogateur.

—Merci, Karin. On se voit à minuit, là où je t’ai promis. »

Un léger « oui » sortit de la bouche de Karin, et Sasuke se dirigea vers la porte. En chemin, quelqu’un lui saisit le bras. Sentant le contact désagréable, ainsi qu’un mécontentement abusif aux niveaux des doigts de son agresseur, il lança un regard noir —rouge plutôt— de colère à son frère.

« Qu’est-que tu me veux ?, quémanda-t-il froidement, assez froid pour mettre au monde un frisson au niveau de la colonne vertébrale d’Itachi.

— T’as fait à quoi pour avoir les yeux rouges ? »

La vue du sourire machiavélique devenant plus une obsession qu’autre chose, chez son frère inquiéta Itachi à un point innommable.

« T’inquiète, Oni-chan, je dirais à personne que tu prends de la drogue. »

Incrédule, Itachi n’eût plus de force afin de retenir le bras de son frère, qui lui en profita pour filer en bas.

* * *

Devant le jardin, une petite berline jaune s’immobilisa brutalement dans un grincement de frein assourdissant. Celui-ci eût pour don d’attirer l’attention de la moitié des convives vers les deux arrivantes, une brune dont les cheveux étaient relâchés, ainsi qu’une blonde avec la même coiffure que l’autre.

« Temari ! Tu as failli nous tuer !, hurla la brune assise du côté passager au devant.

— Relaxe, Tenten !, rassura la blonde avec un sourire. Je n’ai pas eu mon permis pour rien, on était en retard.

— C’est pas une raison pour rouler à 100 kilomètres à l’heure dans toute la ville. »

La blonde eût un léger rire avant de sortir de sa voiture, et la verrouiller une fois que son amie eût fait de même. Tous les garçons eurent le souffle coupé devant la beauté des nouvelles arrivantes. Tenten avait choisi exprès une robe rose pâle bustier, une ceinture plus foncé cernait sa taille, faisant ressortir par la même occasion les courbes exquises de la jeune fille. Quant à Temari, elle portait une robe verte pomme décolletée à fines bretelles, laissant voir une toute petite tâche de naissance rose sur son épaule gauche. Cette dernière avait acceptée de mettre le minimum possible sur son visage : une trace de rouge à lèvres d’une couleur rose argenté, ainsi que du mascara pour atténuer l’effet de ses sourcils. La brune, comme toujours, avait refusé de mettre un quelconque maquillage sur son visage.

Certains garçons leur lancèrent des compliments avec l’espérance de vivre une nuit chaude voire torride en compagnie de l’une des deux. Mais avec un caractère aussi vif que celui de Temari, Tenten était sûre de ne pas tomber dans les bras de quiconque. De toute façon, elle avait déjà un cavalier pour la soirée, un cavalier qui ne semblait pas prêt à l’accueillir apparemment. Balayant le jardin d’un regard rapide, elle remarqua son absence en moins de deux. Elle suivit son amie dans la maison donc ; elle fut déçue de ne pas le voir courir à son cou dès qu’elle fut arrivée.

C’était ce qu’elle espérait vivement, que Neji soit son esclave de la soirée et rien de plus. Renvoyant sa déception chez le diable d’un secouement de la tête, elle se mit à grimper les marches, toujours suivie de près par son amie. Temari la devança une fois en haut, elle se précipita dans la foule de personne en pleine danse. Tant pis, se dit-elle en hochant ses épaules nonchalamment. Trouvant le jus rose bonbon au buffet assez enfantin, elle chercha le bar. Fronçant les sourcils en se rendant compte qu’il se trouvait de l’autre côté de cette foule surexcitée, Tenten commença à serpenter à travers les danseurs pour y arriver au bout de minutes.

Ce qu’elle y vit fit tambouriner son cœur dans sa poitrine. Neji était en train de parler avec une fille, et vu les sourires timides qu’elle lui adressait, celle-ci ne semblait pas déçue de sa compagnie.

Elle referma ses paupières brusquement, voulant à tout prix éviter de sombrer dans une colère monumentale. Trouvant ce geste faiblard, elle fit souffrir le martyr à ses paumes, à l’aide de ses ongles. Elle inspira longuement, comme pour se donner du courage et expira silencieusement avant d’ouvrir les paupières et fixer d’un regard noir celui qui avait promis de la revoir ce soir.

Néanmoins, elle consentit à prendre un verre. D’un pas posé, elle prit place derrière Neji sans que celui-ci ne remarque son absence, irritant encore plus la brune. Elle commanda un verre de whisky, pour la toute première fois de sa vie. C’était l’occasion ou jamais d’essayer ce qu’elle n’avait jamais osé faire de toute sa vie. Elle s’était interdite de boire ne serait-ce qu’une goutte d’alcool durant ses années, ne voulant pas ressembler aux idiotes de sa classe et surtout pour être au meilleur de sa forme, étant une sportive de haut talent.

Écoutant d’une oreille distraite la conversation de l’idiot à sa droite, elle but son verre d’une traite et le regretta aussitôt. Que pouvait bien trouver les autres personnes de bon à ce foutu boisson ? Elle ne faisait que piquer la langue, et faire remonter en crescendo une chaleur dans l’estomac. Cette chaleur déstabilisa la brune qui avala de justesse un verre d’eau fraîche.

* * *

Ce parfum… Où l’avait-il déjà senti déjà ? Essayant tant bien que mal de creuser dans sa mémoire tout en gardant le cours de sa conversation avec Rin, Neji s’autorisa à avaler un deuxième verre de Camus, le cognac le plus cher qui soit. Sans cette boisson que Naruto lui avait commandée dix minutes auparavant, l’Hyuga aurait pu prendre ses pieds à son cou pour finir planquer sous les escaliers.

Au bout d’un moment, il retrouva le propriétaire du parfum en question. C’était clair, comment pouvait-il l’oublier ? Lui qui adorait tant cette odeur… Regardant par-dessus l’épaule de Rin, il ne vit qu’une blonde très mal foutue, s’abandonnant à l’alcool parce qu’aucun garçon n’avait daigné l’inviter à danser. Le parfum se dissipa après cinq secondes, et il fut déçu de l’apprendre. La brune face à lui remarquant le désarroi dans le regard de son compagne, demanda d’une voix timide :

« Tu sembles… triste, Neji. Il y a quelque chose qui ne va pas ? »

Se reprenant, Neji montra un sourire à son visage et répondit du tac au tac :

« Non… c’est juste que j’ai promis à mon sensei de ne pas boire d’alcool… »

Rin comprenait où il voulait en venir. Elle aussi avait promis à sa mère de ne pas venir à la fête et pourtant elle était venue en cachette. Mais elle ne regrettait en rien sa décision, au contraire elle avait en face d’elle le garçon dont le sourire faisait battre son cœur deux fois plus vite.

« Tu le respectes autant que ça ? »

Neji songea au visage de son maître. Au début, lors de leur première rencontre, il l’avait pris pour un gigolo sans une once de concentration. Et au fur et à mesure qu’ils se côtoyaient au club de karaté, il avait fini par reconnaître ses talents et le respecter plus que quiconque. Respecter était bien un petit mot pour ce qu’il lui vouait…

« Je lui ai toujours obéi, et savoir que je n’ai pas tenu ma promesse me fait un peu mal au cœur… »

Soupirant de plus bel, Neji se permit de fixer le carrelage orangé de la pièce. Puis, remontant sa tête brusquement, assez brusquement pour faire craquer les tendons de sa nuque, il adressa un sourire à Rin.

« Fini les mauvais souvenirs, on est là pour s’amuser, non ? »

L’alcool faisait vraiment des prodiges, jamais il ne se serait surpris à dire de telles futilités en étant sobre.

La parole de Neji fit légèrement rougir la brune, sans que l’autre ne le remarque. Elle sirota longuement son cocktail d’ananas avant de se gifler mentalement. Elle se maudit d’être aussi timide. Dire que son prince charmant était en face d’elle, et qu’elle continuait de s’éloigner du sujet qu’elle voulait tant mettre sur le tapis. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle le savait amoureuse d’une autre fille, qu’elle ne voulait pas lui dire ses sentiments. Un léger pincement s’attaqua à son cœur à cette pensée, le destin jouait contre elle cette fois.

« Neji… est-ce que… tes paroles de ce matin sont… réels ? »

Écarquillant ses yeux légèrement, Neji se surprit à être triste en voyant le doute perler dans les yeux de sa compagne. Il posa une main sur son épaule nue, faisant frissonner légèrement la jeune fille au passage, avant de déclarer en un sourire :

« Rin, je suis désolé de devoir le dire, mais oui, j’aime vraiment Tenten comme je l’ai dit ce matin. Ça peut te blesser peut-être, mais comprends-le s’il te plaît… »

Il perdait vraiment la tête. Jamais il n’aurait deviné où la jeune fille voulait en venir sans l’aide de l’alcool. Même si Sakura lui avait auparavant dit que Rin avait des sentiments à son encontre, jamais il ne l’aurait cru. Il continua à lui sourire pour ne pas la blesser, alors que la brune le suppliait :

« Mais je t’aime, Neji. Tenten, elle, ne t’aime pas aussi fort que je t’aime !

— Est-ce que tu supporterais que je joue les hypocrites envers toi ? »

Non, jamais elle n’aurait supporté Neji lui mente ; savoir que celui-ci venait de la refuser était bien assez dur à encaisser pour elle, elle ne tenait sur ses pieds en ce moment que grâce à un effort surhumain.

« Non, mais euh… je ne suis pas… plus belle que Tenten donc ? »

Neji voulut bien soupirer d’exaspération, mais ses bons sens étaient encore présents malgré le Camus. Il se pencha alors vers la jeune fille, et… l’embrassa à la joue. Le doux contact des lèvres du brun sur sa peau fit rater un battement au cœur de Rin, tandis que son verre d’ananas choisit l’instant où ses mains ne le tenaient plus, pour éclater au sol dans un bruit presque inaudible. Elle fut ravagée lorsque Neji quitta ses lèvres, elle aurait tant souhaitée que le contact dure plus d’une seconde.

« Vraiment, Rin, tu es jolie, mais mon cœur appartient déjà à une autre. »

La jeune fille sentait les larmes monter à ses yeux, mais elle se retint en pensant qu’il était inutile de se ridiculiser devant le garçon qu’elle aimait. Baissant tout simplement la tête, elle se contenta d’un tout petit « D’accord » énoncé d’une voix meurtrie. Cette voix fendit le cœur de Neji littéralement, il n’aimait pas rendre les gens tristes, mais alors pas du tout…

« Enfin on se retrouve, Hyuga. Alors comme ça, tu prétends aimer Tenten, et le soir même, tu te permets d’en embrasser une autre ? Ce n’est pas très gentil de ta part, n’est-ce pas, Tenten ? »

La voix de Sasuke toucha les tympans de Neji très rapidement. Lorsque l’autre avait fini sa question, le sang du Hyuga ne fit qu’un tour et il tourna la tête pour se retrouver face à face avec la brune. Il tressaillit de surprise, manquant de se renverser de sa chaise.

« Merde, je suis dans de beaux draps maintenant… »



Vraiment, je suis désolé pour ce retard de je-ne-sais-combien-de-temps. J'ai cru que j'avais publié les chapitres en même temps que ceux sur ffr mais bon... vaut mieux que tard que jamais, n'est-ce pas? Laissez-moi un commentaire si ça vous a plu, et à la prochaine!

MarS

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